Climat

Traduction
Hans Rhyn
St. Siméon / France

Climat

 

La chaleur qui a régné cet été m’a incité à réfléchir à l’échauffement climatique tant discuté. Dès le départ je me suis trouvé en face d’un imbroglio de termes, grandeurs de mesure et dimensions. Déjà l’expression d’échauffement climatique est mal employée. Il faut plutôt parler d’échauffement global et d’évolution climatique.

 

Loin d’être expert en la matière, j’ai portant l’impression que les raisonnements ne vont pas jusqu’au bout du sujet. C’est la confusion entre la température et la quantité de chaleur qui me pousse à cette observation.

 

Le thermomètre mesure un état. Il fait chaud. Il fait froid. Aujourd’hui il fait 17°C. Et puis apparaît régulièrement la notion de température moyenne. Or, ce n’est pas admissible. La température ne se prête pas au calcul d’une moyenne.

 

Voici la preuve:

 

Lorsqu’on ajoute un litre d’eau à 0°C à un litre d’eau à 100°C, il en résulte un mélange à 50°C. Apparemment, on dirait que le calcul d’une température moyenne fonctionne [zéro plus 100, divisé par deux est égal à 50°C]. Or, en ajoutant un litre d’eau froide à 0°C à trois litres d’eau chaude à 100°C, le mélange aura une température de 75°C [0 plus trois fois 100, divisé par quatre]. En se fondant sur les températures seules, sans tenir compte des masses de matière en jeu (et c’est ce que font les auteurs fréquemment), le calcul de la température du mélange [100 plus 0, divisé par deux] donne 50°C. Un résultat manifestement faux. On peut donc calculer des moyennes en se basant sur des quantités de chaleur d’une masse définie (en Joule). Contrairement à la température ou la pression, qui sont des grandeurs intensives.

On trouve de façon récurrente (récemment dans le Tagesanzeiger de Zürich) des commentaires comportant la notion de température moyenne. Cela réveille un soupçon de reportage peu scrupuleux. Il me semble que la problématique du climat représente un terrain particulièrement fertile pour de fausses nouvelles. Tout ce qui est écrit sur ce sujet doit être considéré avec méfiance.

 

Qu’est-il des autres valeurs de mesure impliquées dans le climat? Qu’est-ce qu’est un climat? Le climat est couramment défini comme le temps qu’il fait dans une région définie pendant 30 ans. Vu sous cet angle il est admissible de parler d’une température de climat de p.ex. l’Europe continentale. De même que d’un réchauffement moyen de la température d’un climat d’une région délimitée. On observe alors une région déterminée et une masse d’air constante. Dans ces conditions il est permis, de parler d’une température moyenne. Il vaut toutefois mieux de l’éviter parce qu’elle crée des doutes physiques. (Même s’il s’agit toujours de la même masse de la région). Voici deux exemples: à Bergen en Norvège il pleut presque tous les jours. Le climat continental comporte des étés chauds et des hivers froids. Là où je ressens des doutes c’est quand il est question de la température moyenne du climat mondial.

 

Devant les discussions actuelles sur le climat le profane se pose des questions. Sur l’évaluation globale des stratégies de recherche dans ce domaine il y a des appréciations très diversifiées. Je ne suis pas le seul à le ressentir. Les chercheurs eux-mêmes se bagarrent. Deux camps d’opinions se livrent bataille. Ils défendent leurs arguments farouchement. Ils sont incapables d’interpréter le passé – et dramatisent l’avenir. Dans la recherche scientifique cette lutte est souhaitable. Elle est convenable. Les vérités scientifiques doivent être gagnées de haute lutte. Les années passant – le nombre dépend de la complexité du problème – une opinion généralement admise se forme. La problématique du climat étant effectivement complexe, il faut sans doute attendre quelques décennies avant que les chercheurs se mettent d’accord.

 

En face de débats d’une importance mondiale, il est inévitable que les politiciens s’y intéressent. La politique vit de résultats rapides et de dénouements à court terme. Le temps qui s’écoule entre cause et effet doit être court. L’horizon de planification du politicien va d’une campagne électorale à l’autre. Il a besoin d’informations rapides sur les implications des lois de la nature. Particulièrement de celles concernant le débat autour de l’évolution du climat.

 

Dans ce cas précis, la science n’est pas un partenaire facile. Elle ne fournit pas de solutions simples, politiquement exploitables. Les recherches prennent beaucoup de temps avant d’aboutir.

 

Comment le citoyen peut-il arriver alors à une vision d’ensemble raisonnable? Sommes-nous correctement informés? Ce qui nous est accessible n’est pas scientifiquement confirmé et teinté politiquement. Teinté par la couleur politique. Nous ne pouvons pas espérer de recevoir des informations fiables à courte échéance. Prenons acte du fait que l’obtention de connaissances fiables sur l’évolution du climat prend du temps. Prenons donc ce temps et ne laissons-nous pas intimider par des informations douteuses.

 

Un aperçu des laps de temps, qui se concurrencent en partie, montre que nous devons patienter.

 

L’horizon de connaissance des recherches peut atteindre des décennies.

L’horizon de planification des politiciens est de 4 ans. Comme nous l’avons déjà mentionné, d’une campagne électorale à l’autre.

Celui du citoyen va d’un jour de paye à l’autre.

Aux journalistes ne suffit même pas une journée.

 

Le débat du climat est en pleine activité. Il n’y a pas encore de résultats concrets.

Des changements de climat ont toujours eu lieu sur la terre. Etant donné que ces baisses et hausses de température et par conséquent des quantités de chaleur se sont produites très lentement, la nature a toujours eu le temps de se préparer aux modifications à venir.

Prenons la nature pour modèle. Prenons notre temps jusqu’à ce que le brouillard se lève et la situation s’éclaircie. Nous ne pouvons pas influencer les évènements naturels. Ceux-ci s’établissent depuis des millions d’années. Et toujours un nouvel équilibre s’est installé. Il n’est pas possible de faire des pronostics valables en se fondant sur les observations pendant un espace-temps de 50 ans dans lequel nous vivons en actuellement. Nous saurons plus en temps voulu.

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