Pipe

Vorwort
Vielen von meinen Kolumnen erscheinen auch in französischer Sprache. Damit werden meine welschen Freunde und Verwandten in ihrer Muttersprache bedient. Für den französischen Text zeichnet Hans Rhyn verantwortlich. Er ist als Schweizer in der Nähe von Basel geboren. Seine Studien absolviert er auch in unserem Land. Dann, vor mehr als fünfzig Jahren, ist er nach Frankreich ausgewandert. Er ist heute auch Franzose und lebt in der Pariser Region. Wir kennen einander seit seiner Emigration und sind Freunde, dicke Freunde
Hans beherrscht die französische Sprache. Darüber hinaus gelingt es ihm die Stimmung und die Absicht des Verfassers zu erfassen und unter dem Gebrauch aller Gallizismen in die Sprache Voltaires zu übertragen. Er ist eben kein Übersetzer, er ist ein Künstler mit höchsten Gefühlen für den zu übertragenden Text. Ein Künstler dem es gelingt meine Gedanken zu veredeln. Ich stehe tief in seine Schuld und schätze mich glücklich mit ihm zusammenzuarbeiten.
Auch die folgende Geschichte „Pipe“ belegt diese seine besondere Fähigkeit. Viel Spass beim lesen.

 

«La trahison des images» [Der Verrat der Bilder] René Magritte 1929 Öle auf Leinwand 59x65 cm County Museum Los Angelos

«La trahison des Images»
René Magritte 1929
Huile sur toile 59×65 cm
County Museum Los Angeles

 

L’artiste voulait démontrer que l’image, même la plus réaliste, n’est pas identique à l’objet. Il s’agit d’une représentation et non d’une pipe réelle qu’on peut bourrer et fumer. René François Ghislain Magritte était un peintre belge surréaliste vivant principalement à Bruxelles de 1898 à 1967. Le surréalisme était une tendance artistique qui refusait les raisonnements usuelles de la logique en faveur de valeurs de l’irrationnel, le rêve, la révolte.
Il m’arrive de me sentir ainsi quand je me permets de fumer une pipe en me promenant sur le quai de la Limmat à Zürich. Si les regards pouvaient tuer, les autres promeneurs, convives bien-pensants, m’auraient expédié au paradis sans hésiter. Là-haut, je pourrais m’entretenir avec Saint-Pierre du plaisir qu’éprouvent les fumeurs de pipe. A bord de son bateau de pêcheur, il a sûrement fumé sa pipe, lui aussi. En effet, la découverte la plus ancienne d’une pipe date du 15. siècle avant JC. Je ne risque donc pas de me tromper en supposant que, 1400 ans plus tard, on fumait la pipe dans l’entourage de Jesus. Qu’on s’adonna à se plaisir. Nous autres européens avons été servis par Christophe Colomb qui a apporté d’Amérique la pipe telle que nous la connaissons. C’est là qu’a débuté sa marche triomphale jusqu’à nos jours. L’odeur de la fumée de pipe est même appréciée par des dames résolument conscientes de leur santé. Et pourtant, le fumeur de pipe rencontre en Suisse un problème d’image personnelle.
On dit d’Albert Einstein qu’il avait un faible pour la pipe. « Avant de répondre à une question délicate, il faut d’abord allumer une pipe ». Voilà une des sagesses du plus grand physicien du siècle passé. Mais le cercle d’amateurs célèbres de la pipe ne se limite pas aux scientifiques ; de fameux peintres tels que Paul Klee et Vincent van Gogh en font partie. Sans parler de Friedrich Dürrenmatt, Max Frisch, Günter Grass et Mark Twain. Ils aimaient bien se faire représenter par leur pipe. C’était leur marque personnelle. Les grands penseurs fument la pipe ! Sherlock Homes et son créateur Arthur Conan Doyle, Jean Gabin en commissaire Maigret étaient des fumeurs de pipe. Et je devrais m’abstenir ici à Zürich de ce plaisir ? « II fumo uccide » est marqué sur ma boite à tabac. La nicotine nuit à la santé. Boire trop d’eau aussi. Je me réfère à Paracelse, le médecin, alchimiste, astrologue, mystique et philosophe qui disait : « Toute chose est poison, rien n’est sans poison, seul le dosage fait qu’une chose ne soit pas poison ».
Fumer une pipe après le dîner est un plaisir. Le plaisir représente des vitamines de l’âme. Seule la dépendance est condamnable. Je peux comprendre qu’il ne faut pas fumer dans des locaux publics. L’air ambiant au restaurant Zeughauskeller est réellement plus propre maintenant qu’avant l’interdiction de fumer fédérale. Dommage que l’état ait été obligé d’intervenir pour maitriser la fumée. Je n’aurais jamais eu l’idée d’allumer une pipe pendant un repas ou en société. Il n’est évidemment pas acceptable d’incommoder son environnement par la fumée de pipe. Mais à l’air libre… ? Depuis que j’ai pu éviter le pire lors de ma promenade sur le quai de la Limmat, je ne fume plus que chez moi. J’y profite tranquillement. Je jouis du plaisir de fumer. La jouissance comprend aussi la modération, la maitrise de soi, l’absence d’exagération. Je prends donc la responsabilité de garder l’équilibre entre le maintien de ma santé et le plaisir de la pipe. Sans pour autant mélanger rêve et réalité comme René Magritte.

 

 

 

 

 

 

 

 

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