Evolution

Bien installé dans le train qui m’amena à Zürich aujourd’hui, je fus d’humeur oisive. Assis confortablement, laissant les pensées vagabonder. Le paysage défilant devant la fenêtre m’incite à la réflexion. Cet environnement en mouvement stimule mes capacités mentales.
Une idée me passe par la tête: rien que depuis le changement de millénaire, le monde a changé considérablement. La façon d’agir des politiciens s’est modifiée. La cohabitation sociale s’est transformée. Les changements dans notre mode de vie au quotidien sont manifestes. Les progrès énormes dans le traitement de données et de la communication y sont sans doute pour quelque chose. Mais il y a aussi des voix qui reprochent à la jeunesse d’avoir évolué dans un mauvais sens. Examinons donc de plus près ces changements et leurs causes.
Dans le temps, à Lucerne, nous étions trois amis qui fréquentions l’école cantonale. Nous partagions en partie le même chemin d’école. A la sortie, nous eûmes beaucoup à nous dire, à échanger nos opinions. Ainsi, arrivés à la séparation de nos chemins, nous nous arrêtions et passions encore une demi-heure à une heure à discuter. Il est étonnant combien de sujets étaient évoqués. Le flux d’informations ne voulait pas s’arrêter. Quand nous nous séparions enfin pour prendre chacun son dernier bout de chemin, la source s’était généralement tarie. Nous avions froid et faim. Le besoin de communication était satisfait jusqu’au lendemain.
Voici la grande différence par rapport aux jeunes d’aujourd’hui: nous n’avions pas de téléphone mobile. De ce temps-là, les trois quarts de la population au-dessus de 15 ans n’avait pas le téléphone. Aujourd’hui et dans mon train, l’image est frappante: tout le monde, sans exception, regarde son écran. Que font ils donc pendant tout ce temps? Ma petite-fille m’a mis au courant. Ils écoutent de la musique. Ils lisent les nouvelles. Ils gament [terme technique pour «passer le temps à pratiquer des jeux électroniques»]. Ils postent [terme technique pour «envoyer un message électronique»] dans Facebook ou Twitter. Bref, ils conversent avec des amis. Par téléphone portable ou tablette au lieu de bavarder au coin d’une rue, au froid. Au fond, pas de grande différence par rapport au passé. Il s’agit toujours d’échanger des informations et des potins.
Des gens de mon âge les vrais vieux considèrent cela comme une évolution mauvaise de notre société. Ils parlent d’abêtissement, d’isolation, de manque de contact personnel. Même de dépendance maladive.
Voilà que je me souviens à nouveau de mon temps du lycée. Le Hula hoop fut la grande mode. C’était en 1958. Hommes et femmes faisaient tourner un cerceau en plastique autour de leur taille. Tendance et dépendance avoisinaient. On se déhanchait partout et à tout moment. Le fabricant de matière plastique BASF n’arrivait plus à satisfaire la demande de tubes en PVC des producteurs de cerceaux Hula hoop. Si le «chat» [terme technique pour «communication électronique par Internet en temps réel»] doit être considéré comme dépendance, qu’était donc le Hula hoop?
Il me semble que les jeunes d’aujourd’hui expédient plus de lettres et de notes que nous-autres de notre temps. N’est-il pas naturel qu’ils se servent des moyens modernes qui sont à leur disposition? Des bienfaits de l’industrie de la communication électronique: Twitter, Facebook, e-mail, Skype?
Nous aussi avons abandonné alors, en 1958, la «grande table de multiplication» en faveur de la règle de calcul et la table de logarithmes. C’était une simplification, un changement authentique!
N’importe l’époque qu’on examine, il y a toujours eu des évolutions d’une génération à l’autre. Les changements accompagnent notre vie. Nous autres seniors, cessons donc de repérer systématiquement les aspects négatifs et dangereux.
Voici un exemple positif pour la Saint Valentin:
Huit jeunes messieurs ont suivi un cours de cuisine très particulier sous les ordres d’un cuisinier à 5 étoiles. Il s’agissait de préparer un menu de la Saint Valentin. Le but étant de servir ce repas de fête à leurs adorées le 14 février, fête de la Saint Valentin. N’est-ce pas un amour original qui passe par l’estomac? Encore de nos jours on prie l’évêque Valentin, mort comme martyr au 3. siècle après JC, de nous procurer un mariage heureux.
Depuis qu’il y a des hommes sur terre il y a la relève, une nouvelle génération qui se crée. Qui cherche son propre chemin. C’étaient toujours les jeunes qui ont demandé le changement et fait avancer les modifications. Il n’est pas étonnant qu’ils furent souvent en désaccord avec les anciens. Il paraît que déjà Socrate s’était plaint de la disparition des règles des rapports établies entre jeunes et vieux. La tension due à l’évolution, entre la jeunesse et les anciens, entre hier et demain n’est donc pas nouvelle. Chaque génération se met de nouveau à rechercher une conception nouvelle de la vie. Il semble que cela fasse partie du plan de la création. C’est certainement le moteur du progrès.
Acceptons donc que le comportement de la jeunesse actuelle n’a que l’apparence d’être différent de celui de notre temps. Mais fondamentalement, il n’est pas différent du nôtre quand nous avions l’âge qu’ils ont aujourd’hui.
[Traduction: Hans Rhyn, St, Siméon, France]

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The Writer Automaton Switzerland

Vor ein paar Tagen erhielt ich diesen Link von meinem Freund und Konsemester Dr. Fadel Ibrahim. Es ist eine schöne Ergänzung zur vorangehenden Kolumne „Roboter“. Es beindruckt mich immer wieder wie gewisse Themen in der Luft liegen. Kaum war meine Kolumne geschrieben erschienen zwei Artikel in der Tagespresse. In der Neuen Zürcher Zeitung unter dem Titel „Wie Roboter den Arbeitsplatz umkrempeln“[NZZ-20151229-27] und im Tagesanzeiger „Wenn Roboter wie Menschen sehen“ [TA-20160104-40]. Dazu kommt noch das Video, welches ich von Fadel erhielt. Offenbar ist das Interesse an Roboter im Wachstum. Es ist unglaublich wie die Schweizer Uhrmacher im Jura die mechanische Miniaturisierung beherrschten. Auf dem unten angeführten Link ist ein Clip von vier Minuten Dauer gespeichert. Wirklich sehenswert, es geht um Folgendes:

Eine 240 Jahre alte Nachbildung eines Knaben, welcher schreiben kann. Eine Uhrwerk-Kreation von Pierre Jacquet-Droz, ein Uhrmacher aus dem Schweizer Jura. Dieser Schreiber ist in der Lage, jede Art Texte, zu schreiben. Er schreibt mit einem Gänsekiel, welcher er von Zeit zu Zeit ins Tintenfass taucht. Wenn er die Feder aus dem Tintenfass hebt, bewegt er seine Hand einwenig, um das Zuviel an Tinte abzuschütteln. Seine Augen folgen dem Text, während er schreibt. Auch bewegt er seinen Kopf, wenn er mit der Feder Tinte holt. Dieses Wunderwerk ist heute im Musée d’Art et Histoire in Neuchâtel, Schweiz zu bewundern. Das komplexe Automatenwerk, funktioniert heute noch, nach240 Jahren. Viel Spass

http://www.chonday.com/Videos/the-writer-automaton

 

 

 

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Roboter

Bestimmt denken Sie jetzt, liebe Leserin, an ein hässliches Männchen aus Kunststoff, welches Ihnen mit einer blecherner Stimme «Guten Tag» sagt und Ihnen eine Tasse Tee ans Bett bringt. Wenn es Ihnen, lieber Leser, ähnlich geht in Angesicht eines solchen mechanischen Heinzelmännchens, so ist dies kein Wunder, völlig normal, völlig natürlich.
Roboter sind vor circa hundert Jahren in der Literatur entstanden. Karel Capek, ein tschechischer Schriftsteller, liess in einem Theaterstück einen Maschinenmensch auftreten und nannte ihn Roboter. Von hier an startete der Robi, wie man ihn oft liebevoll nennt, seinen Siegeszug durch Film und Bücher.
Robi wurde zum Beispiel für die Wechselwirkung zwischen der Fiktion und dem realen Fortschritt der Technik. Die Ingenieure liessen nicht auf sich warten und packten die Sache prosaisch wissenschaftlich an. So kommt es, dass heute die Fertigung eines Automobils ohne den Einsatz von Industrierobotern nicht mehr denkbar ist.
Die Entwicklung dieser selbstständig agierenden Geräten wurde von allen Industrienationen mit Hochdruck vorangetrieben. Auch in Japan. Dort gibt es ein Hotel wo der Gast an der Rezeption von einem Robi empfangen wird. Das Gepäck wird mit Handhabungsautomaten ins Zimmer spediert. Der Lift funktioniert nur, wenn man im Besitz eines elektronischen Zimmerschlüssels ist. Weit und breit keine menschliche Seele. Gewöhnungsbedürftig, diese neue Welt.
Vor die Erfindung des Roboters durch den Schriftstellers Capek verwendete man den Begriff des Automaten. Die Menschheit hat sich schon immer damit beschäftigt, sich von der Mühsal der körperlichen Arbeit zu erlösen. Automaten zu bauen.
In der Antike entwickelte der griechische Mathematiker und Ingenieur Heron von Alexandria, Mechanicus genannt, eine Vorrichtung bei dem sich die Tempeltüren, wie von Geisterhand öffneten, wenn auf dem Altar ein Feuer entzündet wurde.
In der Renaissance hat der berühmte italienische Maler, Bildhauer, Architekt, Ingenieur und Naturphilosoph, Leonardo da Vinci (1452 – 1519) einen lebensgrossen Roboter gebaut, der seine Arme bewegen, sich aufsetzen und seinen Kopf drehen konnte.
Wirklich zur Blüte kam der Bau von Automaten im 18. Jahrhundert. Ende der 1765er Jahre hatte Wolfgang von Kempelen einen „Schachtürken“ gebaut. Mit diesem automatischen Schachspieler bereiste er Europa und die USA. Er forderte dabei grosse Schachspieler heraus, eine Partie mit dem Automaten zu spielen. Es war kein uhrwerkbetriebener Schachspieler, es war eine Betrügerei, ein grosser Bluff. Wie die Maschine als Schwindel entdeckt wurde, werde ich in einer späteren Kolumne einmal erzählen.
Mit der Zeit wurden die Automaten immer komplexer. Die Uhrmacher jener Zeit entwickelte Puppen welche schreiben, geige- oder trompetespielen konnten. Diese Automaten waren die Vorläufer der Computer. Die Maschinen verfügten über ein Programm und einen Speicher und konnten programmiert werden. Schöne Exempel davon sind uns noch erhalten und im Spieldosen- und Automatenmuseum in St. Croix, Kanton Neuchâtel, Schweiz, zu besichtigen.
Alle diese Erfindungen hatten keinen direkten ökonomischen Wert. Sie förderten den Erfindergeist, riefen Erstaunen hervor, sorgten für Verblüffung. Ein Mehrwert hinsichtlich Produktivitätssteigerung und Kosteneinsparung war nicht von Bedeutung.
Das änderte sich schlagartig mit der Entdeckung der Elektrizität und der Erfindung der Dampfmaschine. Die zunehmende Möglichkeit der Automatisierung von Arbeitsabläufen erlaubte immer mehr Menschen sich von der körperlichen Alltagslast zu befreien. Wahrlich sichtbar ist das im Bereich des Haushalts. In der Küche wurde der Holzherd durch den Gasherd und dann durch den Elektroherd abgelöst, bis der Mikrowelleherd vieles übernahm. Staubsauger, Nähmaschine, Waschautomat, Wäschetrockner, Geschirrspüler, Kühlschrank schafften Voraussetzungen die Hausarbeit einfacher, besser und schneller zu erledigen.
Für weitere Annehmlichkeiten sorgten die elektrische Glühbirne, das Telefon, das Radio, der Fernseher, das Handy, der Skype, der PC und das Internet.
In der Bürowelt ist eine ähnliche Entwicklungskette zu beobachten: Morsealphabet – Fernsprecher – Schreibmaschine – Schreibautomat mit Kugelkopf – Diktiergerät – Textverarbeitung – PC – Fax – Fotokopierer – Lochkarten – Grosscomputer – Füllfeder – Kugelschreiber – Filzstift – Marker in allen Farben – Taschenrechner.
Wo steht nun der Roboter in diesem Meer von Erfindungen und Automatisierungen? Warum konzentriert sich die Wissenschaft so intensiv auf den Bau von Robotern? Der Roboter ist eine technische Apparatur. Sie dient dazu, Menschen mechanische Arbeit abzunehmen. Die Mutation des Automaten zum Roboter war nur dank der schnellen Entwicklung der Informationstechnik möglich. Die Steuerung eines Robis setzt Informationsverarbeitung voraus. Es müssen Signale aus Sensoren verarbeitet werden können, um Tätigkeiten und Abläufe auszuführen. Dazu muss der Techniker durch Programmierung ein gesteuertes Zusammenarbeiten der Roboterelektronik und Robotermechanik herstellen. Es geht um die Verheiratung von Maschinenbau, Elektrotechnik und Informatik. Ein komplexes und faszinierendes Forschungsgebiet, welches eine völlig neue Ära der Ingenieurkunst einläutet.
Der Roboter ist der Geburtshelfer dieser neuen Welt.
Ein Fall ist die Entwicklung des elektrisch betriebenen Autos von Tesla Motors. Bei Tesla gibt es heute schon Modelle, bei denen eine Autofahrt auf der Autobahn bei 120 km/h abläuft, ohne das der Chauffeur Lenkrad und Pedale bedienen muss. Noch ist das Auto kein richtiger, selbstständiger Roboter. Zukunftsweisend für den Strassenverkehr ist es aber schon. Auf dem Campus der ETH-Lausanne kurven bereits autonom fahrende Autos. Die Mobilität der Zukunft kann heute in der Hauptstadt des Kantons Wallis, in Sion, besichtigt und erlebt werden. Postauto Schweiz hat dort die gelbe Bergziege zum selbstständig fahrenden, ohne Anwesenheit eines Chauffeurs, elektrisch betriebenen Shuttle-Bus gemacht.
Unser Alltag wird sich in nicht all zu ferner Zukunft immer mehr mit Robotern bevölkern. Dabei sehe ich nicht eine Armee von mechanischen künstlichen Menschen, automatisierte Männchen, welche uns, wie gut erzogene Butler, bedienen werden. Roboter, die aussehen wie Menschen, humanoide Roboter, sind für die Wissenschaft und für die Forschung interessant. Für die Verrichtungen des täglichen Lebens werden sie kaum einen Markt, eine richtige Verwendung, finden. Die Roboter des täglichen Gebrauchs werden weit weniger romantisch aussehen. Seit Jahren sind Staubsauger und Rasenmäher als Roboter im Einsatz. Diese sind sehr funktionell gebaut. Sie entsprechen der Definition des Roboters: Sie sind mobil, computergesteuert und übernehmen völlig selbstständig menschliche Arbeit.
Auf vielen Gebieten werden Roboter Anwendung finden. So lassen sich Medizinroboter, Erkundungsroboter, Serviceroboter, Transportroboter und Spielzeugroboter vorstellen. Eine völlig neue Industrie wird unser Leben wesentlich beeinflussen und bereichern. Keine Angst, es bleiben Maschinen. Selbstständig denkende und autonom handelnde Roboter gibt es nur im Kino!

 

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Robots

Robots
[traduction Hans Rhyn, St. Siméon, France]

En lisant ce titre, chère lectrice, vous imaginez sûrement un affreux bonhomme en plastique qui vous souhaite le bonjour d’une voix creuse et vous sert votre thé au lit. Si vous, cher lecteur, avez une vision similaire d’un tel lutin mécanique, les deux n’ont rien d’étonnant, elles sont tout-à-fait normales et naturelles.
Les robots sont nés dans la littérature il y a environ cent ans. Karel Capek, un auteur tchèque, a mis en scène un homme-machine dans une pièce de théâtre et l’a appelé Robot. C’était le départ de la carrière triomphale des robots au cinéma et dans les livres.
Il devint l’exemple type de l’interaction entre la fiction et le progrès technique réel. Les ingénieurs ne tardèrent pas à s’occuper prosaïquement de la technologie du sujet. Ainsi il n’est plus pensable aujourd’hui de fabriquer des voitures automobiles sans l’aide de robots industriels.
Le développement de ces appareils agissant de façon autonome fut mené activement par toutes les nations industrialisées. Dont le Japon. Il y existe un hôtel dont le client est accueilli par un robot. Les bagages sont déposés dans la chambre par maniement automatique. L’ascenseur ne fonctionne uniquement si l’on possède la clé de chambre électronique. Pas d’âme qui vive en vue. Il a besoin d’accoutumance, ce monde nouveau.
Avant l’invention du terme robot par l’auteur Capek il y avait les automates. L’humanité a cherché depuis toujours à se libérer des travaux physiques pénibles. A concevoir des automates.
Dans l’antiquité, le mathématicien et ingénieur Heron d’Alexandrie, appelé Mechanicus, a mis au point un dispositif qui faisait s’ouvrir les portes du temple par elles-mêmes lorsqu’on allumait un feu sur l’autel.
A la Renaissance, le fameux peintre, sculpteur, architecte, ingénieur et philosophe de la nature Leonardo da Vinci (1452 – 1519) a construit un robot de taille humaine qui était capable de bouger les bras, s’assoir et de tourner la tête.
C’est au 18ème siècle que la construction d’automates s’épanouissait. Pendant les années autour de 1765, Wolfgang von Kempelen conçut un «Turc d’échec». Il parcourut l’Europe et les USA avec ce joueur d’échec automatique et mit de grands joueurs au défi de battre son automate. En fait, ce n’était pas un joueur d’échec à mouvement d’horlogerie, mais une mystification, une grosse fumisterie. Je raconterai dans un futur essai comment la supercherie a été découverte.
Le temps passant, les automates devenaient de plus en plus complexes. Les horlogers conçurent des poupées qui savaient écrire, jouer du violon et de la trompette. C’étaient les précurseurs des ordinateurs. En effet, ces machines contenaient un programme, une mémoire et pouvaient être programmées. De beaux modèles ont été conservés et sont exposés au musée de boîtes à musique et d’automates à Ste. Croix, canton de Neuchâtel en Suisse.
Toutes ces inventions n’avaient pas de valeur économique. Elles favorisaient l’esprit inventeur, étonnaient et ébahissaient. Mais sans valeur pour l’amélioration de productivité ou la réduction de frais.
Cette situation changeait d’un coup lors de la découverte de l’électricité et l’invention de la machine à vapeur. L’évolution de l’automatisation libérait de plus en plus d’humains des travaux quotidiens pesants. Un exemple parlant est le ménage: en cuisine, le fourneau à bois était remplacé par la cuisinière à gaz, puis à l’électricité et enfin le four à micro-ondes prenait en charge une partie des travaux. L’aspirateur, la machine à coudre, le lave-linge, le sèche-linge, le lave-vaisselle et le réfrigérateur ont contribué à rendre les activités ménagères plus simples, efficaces et rapides.
D’autres agréments sont apparus tels que l’ampoule électrique, le téléphone fixe et portable, la radio, la télévision, le Skype, le PC et Internet.
En bureautique, on observe une évolution similaire: alphabet Morse – téléphone – machine à écrire – automate d’écriture à tête sphérique – dictaphone – traitement de texte – PC – fax – photocopieur – carte perforée – stylo à plume – stylo à bille – feutre – marqueur de toutes les couleurs – calculatrice de poche.
Où se situe donc le robot dans cette marée d’inventions et d’automatisations? Pourquoi les sciences se concentrent-elles si intensément sur la conception de robots?
Le robot est un appareil technique. Il sert à soulager les humains de travaux mécaniques. La mutation de l’automate en robot n’était possible que grâce à l’évolution rapide de l’informatique. La gestion des commandes d’un robot est conditionnée par un traitement informatique. Il faut pouvoir exploiter les signaux de capteurs pour exécuter le déroulement des actions. Dans ce but, le technicien doit créer un programme qui fait coopérer les parties électronique et mécanique du robot. Il s’agit de marier les techniques de la mécanique, de l’électricité et de l’informatique. Un domaine de recherche fascinant qui annonce une ère nouvelle de l’ingénierie.
Le robot assiste à la naissance de ce nouveau monde.
Le développement de la voiture électrique par Tesla Motors est un exemple intéressant. Il y a d’ores et déjà des modèles Tesla qui roulent sur autoroute à 120 km/h sans intervention du chauffeur sur le volant et les pédales. L’automobile n’est pas encore un vrai robot autonome. Mais il donne une idée de l’avenir de la circulation routière. Sur le campus de l’école polytechnique de Lausanne roulent actuellement des voitures autonomes.
La mobilité de l’avenir peut être vue et vécue dès maintenant à Sion, la capitale du canton de Valais. La société des Cars Postaux y a transformé l’autocar jaune, bien connu dans les montagnes suisses, en navette électrique autonome, sans présence d’un chauffeur.
Dans un avenir pas très lointain, notre vie au quotidien va être de plus en plus peuplée de robots. Je ne vois pas une armée d’humains artificiels, des bonshommes mécaniques autonomes qui nous serviront comme des valets bien éduqués. Des robots d’aspect humain n’intéressent guère que les chercheurs scientifiques. Pour l’accomplissement des tâches quotidiennes ils n’auront probablement pas d’utilité concrète. Les robots d’usage courant auront une apparence beaucoup moins romantique. Depuis des années on utilise des aspirateurs et des tondeuses de gazon comme robots. Ils sont conçus de façon très fonctionnelle et correspondent à la définition des robots. Mobiles et commandés par ordinateur, ils accomplissent le travail humain de manière parfaitement autonome.
Les robots auront leur utilité dans beaucoup de domaines. On peut imaginer des robots médicales, robots de reconnaissance, robots d’entretien, robots de transport et robots-jouets. Une industrie toute nouvelle influencera notre vie quotidienne et l’enrichiront.
Ne craignez rien, ils resteront des machines. Des robots autonomes sachant réfléchir n’existent uniquement au cinéma!

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Nouvel an

Les journaux jouent un rôle important dans ma vie. Ce qui m’intéresse, ce ne sont pas les dernières nouvelles, mais les informations de fond et les commentaires. Ces derniers temps, je suis inondé par des nouvelles des guerres, meurtres, violences, attentats, attaques et bombardements. N’y a-t-il donc plus rien de réjouissant dans notre monde?
Quand j’étais un jeune garçon vivant aux Pays bas, j’étais témoin du genre d’évènements qui remplissent les feuilles aujourd’hui. C’était la guerre. Une guerre bien visible avec de vrais soldats et de vrais chars d’assaut. Les Pays Bas avaient été conquis et occupés par les allemands. Tous les habitants ont vécu la détresse de la répression. Bâtiments détruits, déportation des hommes jeunes, marché noir, faim et peur. Je n’ai pas oublié l’humour noir avec lequel la population a subi cette torture humiliante. On ne voulait pas être plaint, se consolait avec des blagues politiques, des nouvelles gaies du marché noir et la préparation de repas avec des oignons de tulipes. Tout à coup nous étions tous réunis. Une communauté conjurée contre l’ennemi commun, les allemands. Soudainement, l’entraide devenait non seulement une évidence, mais un devoir. On ne se laissait pas priver des bons côtés de la vie. Aucune fête ne fut délaissée, même en la célébrant très modestement. En trinquant à l’eau. En mangeant du pain sec comme si c’était du gâteau. La nature à l’air libre prenait beaucoup d’importance. Se promener sur la plage de la mer du nord, patauger dans l’eau et ensuite pédaler à travers les dunes. Toujours veillant à éviter l’occupant et ses sbires. C’étaient ces petits riens qui rendaient la vie joyeuse. On les cultivait le plus souvent possible. C’était l’élixir de survie pour maitriser cette période funeste. Pour survivre. Réunis, solidaires, ne perdant aucune occasion de se réjouir: rechercher ensemble le peu de joie et en faire le plaisir de la journée.
Aujourd’hui notre monde a dérapé. Dans cette ambiance de terreur, de meurtres et de peur j’étais longtemps à la recherche d’un sujet positif pour mon message de nouvel an. Pendant des mois je me suis creusé la tête. Enfin, le dernier jour estival de ce bel automne, sans d’abord le réaliser, j’avais atteint le but. Un vieil ami du temps de l’école à Lucerne m’a invité à monter avec lui sur l’alpage «Tannenbodenalp». Un temps magnifique. Un ciel bleu acier en ce premier jeudi de décembre et en face le massif des préalpes de l’Appenzell, les Churfirsten. Le soleil bas éclaire la montagne d’une façon particulière. Il fait ressortir les crêtes et les plissements majestueusement sous son rayonnement. L’image est d’une beauté unique. On est saisi de vénération devant la beauté. Nous habitons réellement un pays magnifique. Ne l’oublions pas.
L’année 2015 nous a apporté beaucoup de soucis. Que devient l’Europe? Est-elle seulement gouvernée? Comment pouvons-nous aider les nombreux réfugiés? Nous sommes profondément touchés, choqués et furieux d’être obligés d’assister impuissants aux actes de terrorisme à Paris, la capitale de la France. Des telles actions vont elles frapper aussi notre pays un jour? La peur rode. Toutes ces mauvaises nouvelles pourraient nous faire perdre courage.
Cette crise aussi va passer.
Revenons aux Churfirsten. Elles se sont formées pendant la glaciation de Würm. Ce qui veut dire qu’elles ont dans les 100’000 ans. Et sont toujours là. Un symbole qui a assisté et survécu à toute l’évolution de notre société. Cela doit nous donner confiance. Nous avons acquis notre prospérité pendant les 70 dernières années. Franchement, que sont 70 ans comparés à l’âge des montagnes autour du lac de Walenstadt?
Loin de moi l’idée de ne pas prendre au sérieux les évènements tristes. Ces vieilles montagnes doivent nous inciter à penser dans des espaces de temps plus étendus. Nous devrions surtout tenter de voir derrière les coulisses. Comprendre que l’avalanche de mauvaises nouvelles cache beaucoup de choses. Pendant la guerre et en fuite, les gens ont une stratégie de survie comme je l’ai connu pendant la deuxième guerre mondiale aux Pays Bas.
Et ici? Tout au contraire de ce qui s’est passé aux Pays Bas, nous nous laissons aller à la crainte et la peur à cause des jérémiades permanentes. La peur de perdre une partie de nos biens. De nos jours, l’importance de la propriété est arrivée à un niveau rarement atteint. Le fait d’en perdre la moindre partie nous fait paniquer! Un peu plus de recul s’il vous plaît, un peu plus de sérénité! Evidemment nous devons essayer de venir en aide à nos semblables frappés par le terrorisme. De les aider dans leur sort. Ce qui ne doit pas nous empêcher de nous réjouir de la chance que notre prospérité nous a offert. Nous devrions en être reconnaissants. Jouir des beautés de la nature. Réjouissons-nous au lieu de nous lamenter.
Se réjouir d’une belle promenade à travers Lucerne.
Se réjouir d’un bon match de tennis entre Federer et Wawrinka.
Se réjouir des transports en commun de notre pays qui nous amènent ponctuellement là où nous voulons aller.
Se réjouir du marché hebdomadaire qui nous sert les produits délicieux de notre gastronomie.
Se réjouir de la liberté qui nous permet d’agir à notre guise dans un beau pays. Dans les limites, bien sûr, qui protègent la liberté de nos semblables.
En plus nous devrions rester modestes. Ne pas tirer trop de vanité du trésor de nos privilèges.
Etre solidaire et repérer les moments qui nous réjouissent pour en profiter. Aider équitablement les habitants de notre planète qui vont moins bien que nous.
Voilà ce que je souhaite à tous les lecteurs de cet essai.
Mes meilleurs vœux pour la nouvelle année!

Bliibud gsund und nämeds nit zschwär!
(Restez en bonne santé et ne vous faites pas trop de soucis!)

Traduction: Hans Rhyn, St. Siméon, France

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Neujahr

Zeitungen spielen in meinem Leben eine grosse Rolle. Was mich interessiert, sind nicht die News, sondern die Hintergrundinformationen und die Kommentare. In letzter Zeit werde ich von Krieg, Mord, Vergewaltigung, Attentate, Überfälle und Bombardemente überschüttet. Gibt es dann nichts Erfreuliches in dieser Welt mehr?
Als ich noch ein kleiner Junge war und in Holland lebte, war ich Zeuge von all dem, was heute die Blätter füllt. Es war Krieg. Sichtbarer Krieg mit echten Soldaten und echten Panzerfahrzeugen. Holland war von den Deutschen erobert und besetzt worden. Alle Bürger erlebten die Not der Unterdrückung. Zerstörte Gebäuden, Deportationen von jungen Männern, Schwarzhandel, Hunger und Angst. Nicht vergessen habe ich, mit welchem Galgenhumor die Bevölkerung diese Schmach und diese Tortur wegsteckte. Man wollte nicht bemitleidet sein und tröstete sich mit politischen Witze, mit fröhlichen Nachrichten über den Schwarzmarkt und über die Herstellung eines Mittagessens aus Tulpenzwiebeln. Plötzlich gehörten wir alle zusammen. Waren eine verschworene Gesellschaft gegen den gemeinsamen Feind, gegen die Deutschen. Auf einmal war gegenseitige Hilfe nicht nur selbstverständlich, sondern Gebot. Die schönen Seiten des Lebens liess man sich nicht nehmen. Kein Fest wurde ausgelassen, wenn auch in sehr bescheidenem Rahmen gefeiert. Mit Wasser wurde angestossen. Trockenes Brot wurde gegessen als wäre es Kuchen. Die freie Natur gewann enorm an Bedeutung. Ein Spaziergang am Strand der Nordsee, barfuss durchs Wasser waten und anschliessend durch die Dünen radeln. Immer wachsam, der Besatzungsmacht und ihren Schergen, aus dem Weg gehen. Das waren die Kleinigkeiten, die das Leben zur Freude machten. Das wurde so oft wie möglich kultiviert. Das war das Überlebenselixier um die schlimme Zeit zu meistern. Zu überleben. Zusammenstehen, zusammenhalten, keine Gelegenheit auslassen, sich zu freuen: Zusammen das Bisschen Schöne suchen und es zur Freude des Tages machen.
Heute ist die Welt bei uns aus den Fugen geraten. In dieser Welt von Terror, Morden und Angst war ich lange auf der Suche nach einem positiven Thema für meine Neujahrsbotschaft. Monate lang habe ich mir den Kopf zerbrochen. Am letzten sommerlichen Tag dieses schönen Herbstes dann, stand ich, ohne es zu realisieren, mitten drin. Ein Freund aus meiner Schulzeit in Luzern, mit dem ich immer noch engen Kontakt pflege, hatte mich eingeladen, mit ihm auf die Tannenbodenalp zu fahren. Prächtiges Wetter herrschte. Stahlblauer Himmel an diesem ersten Donnerstag im Dezember und vis-à-vis das Bergmassiv der Appenzeller-Alpen, die Churfirsten. Es war der letzte Sommertag in diesem Jahr. Die Sonne stand tief und beleuchtete das Gebirge in einer besonderen Art. Die Kalksteinerhebungen und ihre Faltungen wurden durch die Sonnenbestrahlung majestätisch hervorgehoben. Der Anblick ist einmalig schön. Da packt einem die Ehrfurcht vor dem Schönen. Wir leben wirklich in einem schönen Land. Vergessen wir das nicht.
Das Jahr 2015 brachte uns viele Sorgen. Was passiert mit Europa? Wird es überhaupt noch regiert? Wie können wir den vielen Flüchtlingen helfen? Tief betroffen, bestürzt wütend gar, sind wir, wenn wir machtlos den Terrorakten in Paris, Frankreichs Hauptstadt, zuschauen müssen. Werden die Terrorakte auch unser Land auch einmal heimsuchen? Die Angst geht um. Alle diese schlechten Nachrichten könnten uns den Mut verlieren machen.
Auch diese Krise wird vorbei gehen.
Zurück zu den Churfirsten. Sie sind in der Würmzeit entstanden. Was heisst, das sie gut und gerne 100‘000 Jahre alt sind. Immer sind sie noch da. Ein Symbol dafür, dass sie die ganze Entwicklung unserer Gesellschaft erlebt und überlebt haben. Das soll uns Zuversicht geben. Unseren Wohlstand haben wir uns in den letzten 70 Jahren erarbeitet. Hand aufs Herz, was sind 70 Jahren verglichen mit dem Alter der Berge am Walensee?
Weit davon entfernt, die traurigen Ereignisse nicht ernst zu nehmen. Die alten Berge sollen uns daran erinnern, in grösseren Zeiträumen zu denken. Vor allem sollten wir versuchen hinter die Kulissen zu schauen. Einsehen, dass die Informationslawine der schlechten Nachrichten vieles verdeckt. Die Leute im Krieg und auf der Flucht haben genau so eine Überlebensstrategie, wie ich es während des Zweiten Weltkrieges in Holland erlebte.
Und hier? Ganz im Gegensatz zu damals in Holland, lassen wir uns durch ein Dauergejammer in Angst und Furcht jagen. Angst etwas von unserem Hab und Gut zu verlieren. Hab und Gut haben heute einen selten hohen Stellenwert erklommen. Die Tatsache, nur das Geringste zu verlieren, versetzt uns in Panik!
Etwas mehr Abstand bitte, etwas mehr Gelassenheit! Natürlich müssen wir den vom Terror betroffenen Mitmenschen versuchen Hilfe zukommen zu lassen. Ihnen zu helfen in ihrem Schicksal. Freuen dürfen wir uns trotzdem über das Glück, das uns der Wohlstand ermöglichte. Dankbar sollten wir dafür sein. Die Schönheiten der Natur geniessen. Freuen sollten wir uns, statt zu jammern. Freuen über einen schönen Spaziergang durch Luzern.
Freuen über einen schönen Tennismatch zwischen Ferderer und Wawrinka.
Freuen über den öffentlichen Verkehr in unserem Land, der uns pünktlich dorthinbringet, wo wir hin wollen.
Freuen über den Wochenmarkt, der uns mit all den Kostbarkeiten der Gastronomie bedient.
Freuen darüber, dass wir frei und ungebunden in einem schönen Land Tun und Lassen können was wir wollen. Allerdings nur soweit, als wir die Freiheit unseres Nächsten nicht einschränken.
Bescheiden bleiben sollten wir darüber hinaus. Uns nicht zu viel einbilden über den Schatz unserer Privilegien.
Zusammenstehen und die Augenblicke, die uns Freude machen erkennen und geniessen. Denen die es nicht so gut geht auf unserem Planeten angemessen hilfreich sein.
Das wünsche ich allen, die diese Kolumne lesen.
Beste Wünsche für ein gutes Neues Jahr!

Bliibud gsund und nämeds nit zschwär!

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Vicésimal

 

 

Vorwort
Wie sicher schon viele Leser meiner Kolumnen festgestellt haben, sind eine Reihe der Texte auch in französischer Sprache erschienen. Die Übersetzerarbeit übernahm stets mein in Frankreich lebender Freund Hans Rhyn. Als wir letzthin die Übersetzung von „Kolumbus“ besprachen, kam uns die Idee, dass auch er einen Beitrag als Gastautor liefern könnte. Dieser liegt nun vor. Er ist als Erstes in französischer Sprache eingerückt. Anschliessend folgt die deutsche Übersetzung, welche diesmal von mir stammt. Wir beide wünschen eine vergnügliche Lektüre.

 

Vicésimal
de Hans Rhyn, St, Siméon, France
A mon arrivée en France il y a 50 ans, j’avais d’autres préoccupations que la numération bizarre, employant soixante-dix, quatre-vingts et quatre-vingt-dix au lieu de septante, huitante et nonante comme je l’avais pratiqués pendant les 2 ans de mon séjour à Vevey. C’était une étrangeté parmi d’autres que j’acceptais sans esprit critique. Ces dernières années par contre, influencé sans doute par cette attitude typiquement française de rouspéter contre tout et rien, je me demande pourquoi une nation aussi évoluée, réputée pour son esprit cartésien et l’attention qu’elle porte à son vocabulaire, peut employer une numération aussi illogique.
L’inconfort et même les erreurs provoqués par ce système sont légion. Comme exemple je citerai juste le malheureux dont le numéro de téléphone comporte les nombres concernés. Lorsqu’il transmet oralement le nombre 85, son interlocuteur notera successivement: 4, 20, 5. Avec de la chance, il conclura (4×20) + 5 = 85. Si non, il se retrouvera avec un faux numéro et un chiffre de trop. Ce serait tellement plus simple de dire huitante-cinq! Pas étonnant que chez Nestlé il était interdit d’utiliser ces nombres dites vicésimales (par opposition aux décimales) lors de contacts avec le central téléphonique. Par ailleurs, en bourse lors de la criée on les évite également pour ne pas confondre p.ex. 70 et 60.10 etc.
Avant de chercher dans l’histoire de la langue française la raison de cette bizarrerie, faisons le point sur la situation de notre ère actuelle. Il y a donc deux systèmes de base et un certain nombre de numérations mixtes, dont celle du français de France:

 

10 20 30 40 50 60 70 80 90
décimal dix Vingt trente quarante cinquante soixante septante octante/huitante nonante
vicésimal/ vigésimal dix vingt vingt-dix deux-vingts deux-vingt-dix trois-vingts trois-vingt-dix quatre-vingts quatre-vingt-dix
mixte,

français F

dix vingt trente quarante cinquante soixante soixante-dix quatre-vingts quatre-vingt-dix

 

Le système décimal, à base 10, se trouve dans la grande majorité des langues européennes. Il est fondé sans doute sur les dix doigts des mains, qui servent à compter depuis les débuts de l’humanité. Le système vicésimal, à base 20, n’existe dans aucune langue exclusivement, il est toujours combiné avec le système décimal. En occurrence en albanais, basque, breton, danois et français. Cette numération serait fondée sur le nombre de doigts des mains et des pieds. Plus probable me semble une autre explication: dans les temps anciens, les gens faisaient leurs comptes en taillant des encoches dans une baguette. Chacune des entailles correspondait à une vingtaine. On comptait alors par paquets de vingt, « un vingt, deux vingts, trois vingts … ». Remarquons en passant l’absurdité que l’usage a réussi avec soixante-dix: il mélange le décimal soixante avec l‘ajout de dix, procédé emprunté au vicésimal.
Aujourd’hui, seuls les habitants de Suisse romande et de Belgique wallonne utilisent la base 10 de façon conséquente. En France et au Canada le mélange de base 10 et de base 20 est employée.
Voyons maintenant ce que l’histoire peut nous apprendre sur ce phénomène. Sans remonter jusqu’aux Mayas et les Aztèques (qui utilisaient d’ailleurs le système vicésimal, paraît-il), il est généralement admis que les Normands, Vikings danois, ont introduit la numération vicésimale en Gaule. Les romains imposèrent ensuite le système décimal, sans parvenir à faire disparaître totalement le système vicésimal puisqu’au Moyen-âge on trouve encore les formes vint et dis (30), deux vins (40), trois vins (60) etc. On n’a pas affaire à une forme qui se serait diffusée seulement depuis Paris. Elle est issue de l’Ouest, l’actuelle Normandie, et s’est implantée ensuite à Paris avant de gagner le reste de la France. Ceci explique sans doute le fait que les pays francophones les plus à l’Est, la Suisse et la Belgique, n’aient pas été atteints par ce mal.
Vers la fin du Moyen-âge (peut-être sous influence italienne, mais c’est une conjecture), le système décimal s’impose victorieusement. Victoire relative, puisque au-delà de 69 les formes vicésimales subsistent. Pourquoi l’usage s’est-il ’arrêté en si bon chemin? Aucune explication n’est convaincante. Peut-être voulait-on montrer ses capacités en calcul mental: 70 = 60 + 10; 80 = 4 x 20; 90 = (4 x 20) + 10. Ou, au contraire, trouvait-on trop difficile de retenir les grands nombres de 70 à 90? Reste la part du hasard et de l’arbitraire avec laquelle tout linguiste doit composer.
Quoiqu’il en soit, au 17ème siècle l’académie et les auteurs de dictionnaires ont adopté définitivement les formes soixante-dix, quatre-vingts, quatre-vingt-dix au lieu de celles de base 10. Toutefois, les mots septante, octante, nonante figurent dans toutes les éditions du Dictionnaire de l’Académie française à côté des termes vicésimales. Il faut dire que cet ouvrage n’a pas l’ambition d’influencer le langage mais seulement de «constater, recueillir et normaliser les usages». Enfin, dans les Instructions officielles de 1945 concernant l’enseignement primaire, il est demandé aux enseignants d’utiliser septante, octante, nonante au lieu de soixante-dix, quatre-vingts, quatre-vingt-dix pour faciliter la compréhension de l’arithmétique. Eureka, ils ont compris! Hélas, il est ajouté «Des leçons complémentaires de vocabulaire feront ensuite correspondre à ces noms théoriques les noms de notre français courant». Précisons quand-même que rien n’interdit l’emploi des termes décimaux, mais l’usage courant en France les considère comme régionaux ou vieillis. A propos de «vieillis», notons que c’est la base 20, celle de la numérotation du français de France, qui est la plus vieille (souvenez-vous des Vikings danois). Lorsque j’avance mes arguments contre leur système illogique devant des amis français, ils me regardent comme si j’étais un extraterrestre. La force des habitudes et plus puissante que celle du pragmatisme! A court d’arguments je les ai entendu dire «La beauté de la langue réside-t-elle toujours dans la rationalité?» Bon prince, je veux bien leur accorder ce point.
Chers amis francophones de Suisse et de Belgique, ignorez les moqueries que vous pouvez provoquer en France quand vous dites « septante-cinq », «octante-six» ou «nonante sept» – c’est vous qui êtes rationnel et logique. Et surtout ne vous laissez pas tenter d’imiter les Français, maintenez votre parler naturel, efficace, cartésien et sympathique!

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Vigesimalsystem

Préface
Comme les lecteurs de mes essais l‘ont sans doute constaté, une partie de ces textes sont parus également en version française. Les traductions ont toutes été rédigées par mon ami Hans Rhyn qui vit en France. En discutant récemment sur la traduction de l’essai „Christophe Colomb“, l’idée nous est venue qu’il pourrait également traiter un sujet en tant qu‘auteur invité. Voici donc le résultat. Son texte est présenté en premier ci-après, suivi de la traduction en allemand dont je me suis chargé cette fois-ci. Tous les deux, nous vous souhaitons une plaisante lecture.

 

 

Vigesimalsystem
[Text von Hans Rhyn, St. Siméon, F / Übersetzung Hans von Werra]

 

 

Als ich vor 50 Jahren nach Frankreich kam, hatte ich andere Sorgen als mich um die seltsamen Zahlensysteme bei der Verwendung von „sechzig-zehn“, „vier-zwanzig“ und „vier-zwanzig-zehn“ anstelle von siebzig, achtzig und neunzig zu kümmern. Kurz vorher hatte ich zwei Jahre in Vevey gelebt. Dort verwendete man die Zahlwörter siebzig, achtzig, neunzig ganz analog wie im Deutschen. In Frankreich war dies eine Fremdartigkeit unter anderen, die ich, ohne gross darüber zu sinnieren, akzeptierte. In letzter Zeit hingegen, lang genug in Frankreich lebend um die typisch französische Angewohnheit angenommen zu haben, über alles und jedes zu meckern. Als Folge davon fragte ich mich schon, wie eine so gut entwickelte, durch seine hochstehende, geistreiche kartesianische Wortspiele bekannte Nation, die solch grossen Wert auf die Korrektheit ihrer Sprache legt, ein absolut unlogisches Zahlensystem verwenden kann. Das System ist nicht nur unbequem, es produziert auch massenweise Fehler. Lassen Sie mich als Beispiel jenen Unglücklichen anführen, der in seiner Telefonnummer die besagten Zahlen sein eigen nennt. Wenn er die Zahl 85 [vier-zwanzig-fünf] mündlich ins Telefon diktiert, wird der Empfänger getreulich 4-20-5 aufschreiben. Mit etwas Glück ist sein Gegenüber klug genug daraus (4 x 20) + 5 = 85 abzuleiten. Wenn nicht, wäre eine falsche Telefonnummer die Folge bei erst noch eine Ziffer zuviel vorläge. Wäre es doch nicht viel einfacher fünfundachtzig zu sagen! Wen wunderts, dass damals, bei Nestlé in Vevey, es regelrecht verboten war, am Telefon die französische Diktion zu verwenden. Wir sind in der Schweiz. Hiergilt sechzig, siebzig, achtzig. Als an der Aktienbörse die Kurse noch „à la criée“ gehandelt wurden, verwendete man auch in Frankreich siebzig anstelle von „sechzig-zehn“.
Bevor wir uns daran machen, in der Geschichte der französischen Sprache die Gründe für diese Eigentümlichkeit zu erörtern, betrachten wir doch die aktuelle Lage in unserem Zeitalter. Es gibt somit zwei Basissysteme und eine Reihe von Mischungen daraus. Hier interessiert nur jene der französischen Sprache in Frankreich.

10 20 30 40 50 60 70 80 90
dezimal zehn zwanzig dreissig vierzig fünfzig sechzig siebzig achtzig neinzig
vigesimal zehn zwanzig zwanzig-zehn zwei-zwanzig zwei-zwanzig-zehn drei-zwanzig drei-zwanzig-zehn vier-zwanzig vier-zwanzig-zehn
Mischung France zehn zwanzig dreissig vierzig fünfzig sechzig sechzig-zehn vier-zwanzig vier-zwanzig-zehn

 

Das Dezimalsystem zur Basis 10, findet man in den meisten Sprachen des europäischen Kontinents. Zweifellos abgeleitet von der Tatsache, dass wir zehn Finger an unseren Händen haben. Seit dem Beginn, als die Menschheit zu zählen und zu rechnen begann, ein ideales Rechenhilfsmittel. Das Vigesimalsystem zur Basis 20 hingegen findet man in keiner Sprache als Exklusivität alleine. Es ist immer mit dem Dezimalsystem kombiniert. In der Art findet man diese Besonderheit in baskische, keltische, albanische Sprachen, in Dänemark und natürlich in Frankreich. Wenn man die Finger und die Zehen zu Hilfe nimmt, um zu rechnen, wäre dies auch eine Erklärung für die Entstehung des Zwanzigersystems. Wahrscheinlicher ist aber folgende Erklärung: In frühen Zeiten verwendete man als Buchhaltung einen Holzstab, in dem man Kerben einschnitt. Jede Kerbe entsprach der Einheit zwanzig. Man zählte also in Päckchen von zwanzig, „ein zwanzig, zwei zwanzig, drei zwanzig….“. Bei der Zahl 70 erreicht die Widersinnigkeit ihren Höhepunkt. Dies ist nicht, wie es kosequent heissen sollte „drei-zwanzigzehn“. Nein man verwendet die höchstmögliche Absurdität, ein Gemisch von Vigesimal- und Dezimalsystem „sechzig-zehn“. Heute verwenden nur die Bewohner der französisch sprechende Schweiz und des wallonischen Belgien konsequent das Dezimalsystem In Frankreich und in Kanada wird ein Gemisch der beiden Systeme vigesimal Basis 20 und dezimal Basis 10 verwendet.
Was kann uns nun die Geschichte zu diesem Phänomen erklären? Ohne die Mayas und die Azteken zu bemühen (welche, wie man sagt, das Vigesimalsystem benutzten) ist man sich darüber einig, dass die Normannen, die dänischen Wikinger, das Vigesimalsystem nach Gallien eingeführt haben. Als die Römer die Macht übernahmen, wurde das Dezimalsystem eingeführt. Es ist ihnen nicht vollständig gelungen, das Vigesimalsystem zu verdrängen. Noch im Mittelalter findet man Formen wie „zwanzig-zehn“ (30), „zwei-zwanzig“ (40), „drei-zwanzig“ (60) etc. Ausnahmsweise ist die Entwicklung dieser Zahlenformen nicht von Paris ausgegangen. Es begann im Westen, in der Normandie, hat sich dann später in Paris etabliert, um darauf ganz Frankreich zu erfassen. Das ergibt auch eine Erklärungen dafür, warum die französischsprachigen Ländern weiter östlich, die Schweiz und Belgien, von dieser Schmach verschont geblieben sind.
Gegen Ende des Mittelalters (vielleicht unter italienischem Einfluss, dies ist aber nur eine Vermutung) setzt sich das Dezimalsystem siegreich durch. Ein relativer Sieg, denn jenseits der Zahl 69 hielten sich die vigesimalen Formen nachhaltig. Warum hat sich der Gebrauch, der so gut unterwegs war, plötzlich angehalten? Keine der Erklärungen sind überzeugend. Vielleicht wollte man seine Fähigkeiten im Kopfrechnen aufzeigen: 70 = 60 + 10; 80 = 4 x 20; 90 = (4 x 20) + 10. Oder, fand man es im Gegenteil zu schwierig die grossen Zahlen zwischen 70 bis 90 im Kopf zu behalten? Bleibt da nur noch der Zufall und die Willkürlichkeit, mit welchen sich die Sprachgelehrten zufriedengeben mussten?
Wie dem auch sei, im 17. Jahrhundert haben sich die Verfasser der Wörterbücher endgültig entschieden die Zahlen „sechzig-zehn“, „vier-zwanzig“, „vier-zwanzig-zehn“ zu belassen, statt sie der Basis 10 zuzuschreiben. Jedenfalls erscheinen die Formen siebzig, achtzig, neunzig in allen Wörterbücher der Académie Française neben den vigesimalen Termen. Bleibt noch zu sagen, dass dieses Werk nicht den Ehrgeiz hat, die Sprache zu beeinflussen; es dient ausschliesslich den Gebrauch „festzustellen, zusammenzutragen und zu standardisieren“. In den offiziellen Weisungen von 1945 des Grundschulunterrichts, endlich, wird dem Lehrpersonal empfohlen die Ausdrücke siebzig, achtzig, neunzig anstelle von „sechzig-zehn, siebzig-zehn, vier-zwanzig und vier-zwanzig-zehn zu verwenden. Dies zur Vereinfachung des Rechenunterrichts. Heureka, endlich haben sie es verstanden! Leider wurde auch noch angefügt „bei den weiterführenden Lektionen des Rechtschreibeunterrichts, seien diese theoretischen Formen auch den Begriffen unseres gesprochenen Französisch anzupassen.“ Zur Verdeutlichung: Trotzdem verbietet nichts die Verwendung der dezimalen Formen. Die landläufige Verwendung in Frankreich betrachtet diese als regional oder veraltet. A propos veraltet, ist es doch die Basis 20, jene der Numeralia des Französisch von Frankreich, welche die älteste ist (zur Erinnerung: die dänischen Wikinger brachten sie nach Gallien).Mit meinen Argumenten gegen ihr unlogisches System, fühle ich mich wie, wenn ich mich auf einem anderen Planeten befinden würde. Die Kraft der Gewohnheiten ist wesentlich mächtiger als jener des Pragmatismus. Nach all diesen, meinen Argumenten, höre ich sie sagen: Besteht die Schönheit der Sprache immer im Rationalismus? Meinetwegen, lieber Freund, das ist ein Punkt für Dich.

Meine lieben Freunde der französischen Sprache ausserhalb Frankreichs, in der Schweiz, in Belgien, nehmen sie das Gespött nicht war, welches Sie auslösen könnten, wenn Sie in Frankreich fünfundsiebzig, sechsundachtzig oder siebenundneunzig sagen – denn SIE sind logisch und rational. Vor allem lassen Sie sich nicht dazu verführen, die Franzosen nachzuahmen. Behalten Sie Ihren natürlichen, kartesianischen und sympathischen Sprachschatz bei. Sprechen Sie so, wie Ihnen der Schnabel gewachsen ist!

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MMXV

MMXV

Im Anschluss an die vorhergehende Kolumne „Vigesimalsystem“ von Hans Rhyn, ergibt die Betrachtung des Zahlensystems der Römer in der Antike eine interessante Ergänzung.
Uns allen sind römischen Zahlen bekannt. Sie erscheinen als Angaben eines Baujahrs auf ältere Gebäuden. Oft werden sie auch bei der Nummerierung von Vorworte in einem Buch verwendet, um diesen Textteil vom eigentlichen Schriftstück, welches meistens mit arabischen Zahlen nummeriert wird, zu unterscheiden.
Die römische Zahlenschrift folgt einem Additionssystem. Die Zahlen werden durch Aneinanderreihen von Zahlenzeichen gebildet. [MMXV=2015, entsteht als 1000+1000+10+5]. Für praktische Rechenzwecke, wie die Grundrechenarten oder jegliche Art von schriftlichen Berechnungen, war das römische Zahlensystem jedoch völlig ungeeignet. Man bediente sich für Rechenoperationen gewöhnlich des Abakus, eines mechanischen Rechenbretts. Somit waren nicht nur Ingenieure und Techniker, sondern auch Kaufleute, Handwerker und Marktverkäufer in der Lage, elementare Berechnungen auf bequeme Weise durchzuführen. Das genügte für den Alltag.
Die römische Kultur brachte hervorragende Ingenieurleistungen hervor. Die Römer waren nicht nur gute Organisatoren ihres Staatssystems, sie waren auch technisch erstklassig begabte Handwerker. Die heute noch bestehende Bauwerken im Hoch- und Tiefbau zeugen davon. Ihre Bauten waren so genau und so solide gebaut, dass man Teile davon heute noch bewundern kann.
Mir ist das letztes Jahr so ergangen, als ich im Süden Frankreichs, vor dem „Pont du Gard“ stand. Er war ein Teil einer 50 Kilometer langen Wasserleitung, mit dem sauberes Quellwasser von Uzès zur damals römischen Stadt Nemausus (Nîmes) transportiert wurde. Was für ein technisches Meisterwerk! Die Brücke ist 2200 Jahre alt, wurde von den Römern gebaut und steht heute noch. Etwa 20.000 Kubikmeter Wasser flossen nach der Fertigstellung täglich über den Aquädukt nach Nemausus, das zu der Zeit etwa 20.000 Einwohner beherbergte. Demnach stand theoretisch täglich jedem Einwohner ein Kubikmeter, sprich tausend Liter, Wasser zur Verfügung. Das ist fünfmal mehr als heute in Europa pro Kopf und Tag verbraucht wird. Dem Bau der Aquädukte setzten auch in der Antike eine präzise Planung, eine genaue Vermessung und eine exakte Berechnung voraus. Ich kann mir nicht vorstellen, dass dies meine Ingenieurkollegen von damals mit dem römischen Zahlensystem bewältigen konnten.
Der Umgang mit römischen Zahlen ist nicht leicht. Beispielsweise wird die Bedeutung von MMMCDXLIIII erst deutlich, wenn man in Gedanken Klammern einführt, sodass (MMM)(CD)(XL)(IIII) in unsere Schreibweise, dem Stellenwertsystem, 3000+400+40+4=3444 entspricht. Versuchen wird doch einmal die Summe MMMCDXLIIII + CCCXCCIIII zu berechnen. Ein in dieser Kunst geübter Römer hatte vermutlich seine Tricks, doch für uns wird es schwierig, um nicht zu sagen unmöglich, die richtige Antwort zu finden. Wandeln wir die römischen Zahlen zuerst in das uns bekannte und in der Schule gelernte Dezimalsystem um. Führen dann die Rechenoperation durch. Das Ergebnis wieder zurück in die römische Schreibweise:
3444   →                           MMMCDXLIIII
+394   →                          CCCXCIIII
=3838→                        MMMDCCCXXXVIII
Die Multiplikation zweier Zahlen ist noch schwieriger und dürfte selbst für den geübten Römer in dem ursprünglichen System unmöglich gewesen sein. Warum ist das Rechnen im römischen System so schwierig? Um diese Frage zu beantworten müssen wir kurz die beiden Systeme miteinander vergleichen.
Die ausgeklügelte Dezimalschreibweise, die wir heute verwenden, enthält neun Zeichen von eins bis neun und die Null. Die Null ist wichtig. Sie erlaubt zwei Voraussetzungen: den Zehnerübergang und das Stellenwertsystem. So lassen sich sehr kleine wie auch sehr grosse Zahlen einfach schreiben. Es lassen sich deshalb im Dezimalsystem leicht Berechnungen anstellen. Die römische Schreibweise hingegen benötigt 14 Zeichen [I, V, X, C, D, M… etc.] und sie basiert auch auf die Einheit zehn. Aber sie kennt die Null nicht und damit fehlt ihr die Möglichkeit der eleganten Darstellung des Zehnerübergangs. Ein grosser Nachteil, der bei komplizierten Rechenoperationen sichtbar wird. Es ist wohl anzunehmen – Hans Rhyn hat es in seinem Artikel schon erwähnt – die römischen Baumeister haben das Dezimalsystem gekannt und es für die Berechnung ihrer Konstruktionen auch verwendet. Für den Bau von Aquädukte musste der Geometer in der Lage sein Winkel, Steigungen und Gefälle messtechnisch zu bestimmen. Mit den Messresultaten musste er Berechnungen anstellen. Bestimmt nicht in der Verwendung der römischen Schreibweise. Dies, weil sie die Null nicht kannten. Man kann die Einführung der Null mit der Einführung des Kommas in der Sprache vergleichen – in beiden Fällen geht es darum, die richtige Bedeutung zu lesen. Ebenso wie es Regeln für den Gebrauch des Kommas gibt, bedarf der Regeln für den Umgang mit der Null! So entstand der Unterschied zwischen 85 und 805. Dies nur als Beispiel. Das Leben im Römischen Reich, welches sich durch eine einheitliche Rechtsordnung, einer effizienten Verwaltung und eine reiche, durch eine geniale Grammatik gestützte Literatur, auszeichnet ist, wurde uns schriftlich überliefert. Hingegen verzichteten die Römer darauf, die Dokumente, Pläne und Berechnungen der Technik und der Ingenieurskunst aufzubewahren. Die Notizen der Baumeister der Antike sind verloren gegangen. Man mass ihnen keine Bedeutung zu. Die technischen Anlagen und Bauwerke hatten eine sehr lange Lebensdauer. Sie waren vorhanden. Sie standen sichtbar da. Die Pläne wurden zu Makulatur. Grosses Pech für alle jene, die sich für die Technikgeschichte der Antike interessieren. Zurück zum Pont du Gard. Über 2000 Jahre schon steht er da. Solide und majestätisch, von einer schlichten Schönheit. Ich stehe daneben, als kleiner Ingenieur, der Bewunderung voll. Es kann einfach nicht sein. Eine solche elegante Statik, eine solche Präzision: Die Römer mussten neben der Verwendung von römischen Zahlen mit dem Dezimalsystem für ihre Mathematik vertraut gewesen sein. Nur so konnten sie die Berechnungen anstellen, welche nötig waren, um solch komplexe Bauwerke zu erstellen. Die Römer sind Meister im Festhalten ihrer kulturellen Leistungen. Für die Philosophie und die Literatur standen ihnen die Schrift zur Verfügung. Für die Technik zeugt die Qualität ihrer Baukunst. In der heutigen Sprache: Die Güter des täglichen Gebrauchs dienten als Hardware, die Literatur als Software. Das Römische Reich breitete sich damit in weiten Gebieten Europas aus und bildete, nach dessen Untergang, das Fundament für die christliche Kultur und für unseren heutigen Wohlstand.
Spuren davon finden wir heute noch auf den Zifferblättern grosser Uhren und als Gründungsdaten auf ältere Gebäuden.

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MMXV

 

 

A la suite de l’essai précédent de Hans Rhyn «Vicésimal», une réflexion sur un autre système de numération me paraît intéressante. Il s’agit de l’écriture des chiffres par les romains de l’antiquité.

Nous connaissons tous les chiffres romains. Ils apparaissent sur des bâtiments anciens, signalant l’année de leur construction. Souvent ils sont utilisés dans la numérotation de la préface d’un livre, pour la distinguer du texte-même qui est généralement numéroté en chiffres arabes.

L’écriture des nombres romains est un système d’addition. Ils sont composés d’une suite de signes. [MMXV = 2015, correspond à 1000 + 1000 + 10 + 5]. Ce système était inutilisable pour toute opération de calcul de base ou d’évaluation arithmétique. On se servait couramment d’abaques, des planchettes munies de boules. Ils permettaient non seulement aux ingénieurs et techniciens, mais aussi aux commerçants, artisans et marchands, d’effectuer des calculs élémentaires confortablement. C’était suffisant pour l’usage quotidien.
La culture romaine a produit des réalisations d’ingénierie exceptionnelles. Les romains n’étaient pas seulement de bons organisateurs de leur état politique, mais aussi d’excellents artisans. En témoignent les ouvrages d’infra- et superstructure qui existent encore aujourd’hui. Leurs constructions étaient conçues de façon tellement précise et solide qu’on peut les admirer jusqu’à nos jours.
C’est ce qui m’est arrivé l’année dernière dans le sud de la France quand je me trouvais en face du Pont du Gard. Ce pont faisait partie d’une conduite d’eau de 50 km qui amenait de l’eau de source depuis Uzès jusqu’à la ville romaine de Nemausus (Nîmes). Quel chef d’œuvre technique! Le pont est vieux de 2200 ans, construit par les romains et toujours présent. Une fois terminé, environ 20.000 mètres cube d’eau par jour passaient par l’aqueduc pour alimenter Nemausus, une ville d’environ 20.000 habitants. Ceci correspond donc théoriquement à un mètre cube, soit mille litres par habitant. Une consommation cinq fois supérieure à celle de la moyenne européenne actuelle par jour et par tête. La construction des aqueducs exigeait même dans l’antiquité une planification précise, des relevés topographiques fidèles et des calculs exacts. Je ne peux pas imaginer que mes collègues ingénieurs de ces temps-là purent s’en sortir avec le système numérique romain.
Le traitement des chiffres romains n’est pas facile. La signification de MMMCDXLIIII par exemple ne devient claire que si l’on introduit en pensée des parenthèses. Ainsi (MMM)(CD)(XL)(IIII) devient dans notre écriture, le système de la numération décimale, 3000+400+40+4. Essayons donc de calculer la somme de MMMCDXLIIII + CCCXCCIIII. Un romain expérimenté dans cet exercice possédait probablement ses astuces, mais pour nous il sera difficile, sinon impossible, de trouver la bonne solution. Transformons donc d’abord les chiffres romains en notre système de numération décimale tel que nous l’avons appris à l’école. Additions-les et ramenons enfin le résultat en chiffres romains:
3444→                              MMMCDXLIIII
+394→                              CCCXCIIII
=3838→                            MMMDCCCXXXVIII
La multiplication de deux nombres est encore plus difficile et sans doute impossible même pour le romain aguerri. Pourquoi le calcul avec les chiffres romains est-il si difficile? Pour répondre à cette question, il faut brièvement comparer les deux systèmes.
La façon d’écrire décimale raffinée que nous employons de nos jours comporte neuf signes de un à neuf et le zéro. Ce zéro est important. Il permet de poser deux conditions: le passage aux dizaines et l’application du système de la numération décimale. Ainsi on peut écrire aussi bien des nombres très petits que très grands très simplement. C’est pourquoi le système décimal facilite les calculs.
L’écriture romaine par contre utilise 14 signes [I, V, X, C, D, M etc.] et se fonde également sur la base dix. Mais elle ne connait pas le zéro et il manque donc le passage élégant des dizaines. Un grand inconvénient qui se manifeste lors d’opérations arithmétiques exigeants. On peut supposer – Hans Rhyn l’a déjà mentionné dans son article – les romains connaissaient le système décimal. Et les maîtres d’œuvre l’ont sans doute appliqué aux calculs de leurs constructions.

La conception d’un aqueduc exigeait du géomètre la capacité de mesurer des angles, déclivités de montées et descentes. Ces résultats servaient aux calculs nécessaires à la construction. Certainement pas en chiffres romains. Ceci parce qu’ils ne connaissaient pas le zéro. On peut comparer l’introduction du zéro à l’introduction de la virgule dans le langage écrit – dans les deux cas il s’agit de lire la signification correcte. Tout comme il y a des règles pour l’application de la virgule, il y en a pour l’utilisation du zéro! C’est ainsi que la différence entre 85 et 805 s’est fait. Ceci juste à titre d’exemple.
La description de la vie dans l’empire romain avec son système juridique uniforme, son administration efficace et une littérature riche, soutenue par une grammaire géniale nous a été transmis par l’écriture. Les documents, plans et calculs des techniques et d’ingénierie par contre, ne furent pas jugés utile d’être conservés. Les notes des constructeurs de l’antiquité ont été perdues. On ne les considérait pas comme ayant de l’importance. Les œuvres techniques et bâtiments avaient une durée de vie très longue. Ils se présentaient à la vue de tout le monde. Les plans passaient au rebut. Au grand dam de tous ceux qui s’intéressent à l’histoire des techniques de l’antiquité.
Revenons au «Pont du Gard». Il est là depuis plus de 2000 ans. Solide et majestueux dans sa beauté sobre. Me voilà devant l’œuvre, petit ingénieur plein d’admiration. Ce n’est simplement pas possible. Une statique aussi élégante, une telle précision: à coté de leur numération, les romains devaient être familiarisés avec le système décimal pour leurs calculs mathématiques. Ce n’est qu’à cette condition qu’ils pouvaient procéder aux calculs nécessaires à la construction d’œuvres aussi complexes.
Les romains sont réputés maîtres dans la conservation de leurs performances culturelles. Pour les sujets philosophiques et littéraires ils disposaient de l’écriture. Pour la technique le témoignage de la qualité de leurs œuvres. Ou, dans le langage d’aujourd’hui: les biens d’usage quotidien étaient leur hardware, la littérature leur software.
L’empire romain s’est ainsi répandu dans une grande partie de l’Europe et formait, après sa chute, la base de la culture chrétienne et de notre prospérité actuelle.
Les traces en sont encore visibles sur les cadrans de grandes horloges et comme dates de création de bâtiments anciens.

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