Décennie

 

Cette année, le dernier chiffre est un trois. Ce qui signifie que cette année, je vais fêter un anniversaire marquant une décennie. J’ai prochainement vécu neuf décennies. Je fais donc partie de la minorité des témoins encore vivants de la Seconde Guerre mondiale.

1933

L’année de ma naissance, Adolf Hitler est arrivé au pouvoir. Difficile à croire qu’à cette époque, il était considéré comme l’homme capable de sortir l’Allemagne du chaos généré par la République de Weimar. Comme l’homme qui aurait pu redonner au Reich sa signification et son prestige. Comme nous le savons tous, il en fut tout autrement. Il a laissé derrière lui une Europe en ruine et en décombres.

1943

Le jeu des perles de verre de Hermann Hesse. Je n’ai lu ce dernier et monumental roman, l’opus magnum de Hesse, qu’une décennie plus tard. L’œuvre fait toujours partie de mes livres préférés. Son style narratif et sa syntaxe sont restés fascinants jusqu’à ce jour. La description de la vie du Magister Knecht a laissé des traces profondes dans ma mémoire et dans ma vie.

1953

Staudinger, Karrer, Ruzicka, Pauling, Werner, Wildstätter, Haber, Einstein, Debye, Kuhn, Prelog, Richard Ernst, Kurt Wüthrich. Tous des noms de lauréats du prix Nobel que la communauté scientifique suisse a produit. J’ai personnellement connu nombre d’entre eux. Leopold Ruzicka et Vladimir Prelog avaient cosigné ma demande d’adhésion à la Nouvelle Société Suisse de Chimie. J’étais très fier de pouvoir citer la recommandation de deux lauréats du prix Nobel.

1963

Le pape Jean XXIII, surnommé „Il papa buono“ par le public en raison de sa proximité avec le peuple, était le grand espoir des catholiques épris de liberté. Avec le Concile Vatican II, il a appelé à un renouveau pastoral et œcuménique. La réforme de la liturgie, l’abolition de la langue latine et des vêtements liturgiques figuraient en tête de l’ordre du jour. Abandon du latin, introduction de la langue vernaculaire et abandon de l’utilisation des parures. Je regrette ces nouveautés. Pour moi, c’est une grande perte. La messe a ainsi perdu son mystère. Tout devint soudain banal. La proximité avec le peuple était un mot à la mode. Si le rite romain était encore en vigueur, l’Église catholique aurait aujourd’hui un énorme avantage concurrentiel dans la lutte contre les lieux de culte vides.

1973

Le musée d’art Van Gogh est inauguré à Amsterdam. À sa mort, à l’âge de 37 ans, Vincent van Gogh a laissé derrière lui quelque 900 peintures et 1100 dessins. Une œuvre vraiment très vaste. Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles van Gogh a une signification pour moi. Né en Hollande, l’artiste était omniprésent en tant que héros national. Sa biographie m’impressionne. Ses tableaux dégagent une force particulière. On connaît plus de 35 autoportraits de Vincent. Ils sont tous accrochés dans son musée, peints à peu près de la même taille, alignés les uns à côté des autres. Chaque fois que je suis à Amsterdam, je fais un détour par la salle des autoportraits. Chaque fois, j’apprends à mieux connaître Vincent van Gogh en étudiant ses tableaux.

1983

Les montres Swatch.
La Swatch a été lancée le 1er mars 1983 à Zurich. Le nom est issu de „Second Watch“.
La Swatch a durablement changé le monde de l’horlogerie. Et elle a contribué de manière déterminante au sauvetage de l’industrie horlogère suisse. La montre ultra-plate en plastique. C’était un saut quantique. Un changement de paradigme dans la facture historique de l’horlogerie de précision. La rationalisation de la fabrication de montres-bracelets à la chaîne a été le changement structurel précurseur dans la métropole horlogère de Bienne. La fabrication est entièrement mécanisée. Un chronomètre bon marché conquiert le monde. 200 à 300 millions de montres Swatch sont produites chaque année. Tout le monde peut désormais s’offrir plusieurs montres et les adapter comme accessoires de sa garde-robe. La montre-bracelet s’est muée en bijou. Certains amateurs possèdent cinq à sept montres-bracelets Swatch.

D’un grand fan club, Swatch est devenue, grâce à sa notoriété, l’objet de collection le plus recherché. La fonction de chronomètre, elle est passée au second plan.

1993

Lucerne – Incendie de la „Kapellbrücke“ (oder : Le «pont de Lucerne» en feu
Le 18 août 1993, peu après minuit, un incendie s’est déclaré sur le pont de Lucerne, détruisant environ les deux tiers de la superstructure du pont et la plupart des panneaux du cycle pictural. L’incendie s’était probablement déclaré sur l’un des bateaux amarrés sous le pont, mais la cause de l’incendie fait encore l’objet de controverses aujourd’hui. L’incendie catastrophique a suscité des réactions émotionnelles dans le monde entier, car le pont était l’emblème de la ville. Le pont a été remis en état en l’espace de huit mois seulement.

2003

La fabrication du Concorde est abandonné. Il était le seul avion commercial supersonique en service régulier.
Le président de la direction d’ABB pouvait quitter son bureau de Zurich-Oerlikon à sept heures du matin, atterrir à Paris en jet privé, prendre ensuite le Concorde et arriver à New York à 11 heures. Tenir une réunion à l’aéroport. L’après-midi, reprendre le même avion pour Paris et être de retour à Zurich à sept heures du soir avec en poche un contrat dûment signé.

De tels voyages de super-chefs ont toujours suscité l’admiration.
Le premier vol du Concorde a eu lieu en mars 1969. Le service régulier a débuté en janvier 1976. Le dernier vol en novembre 2003. En fait, le Concorde était une vitrine de prestige pour la France et l’Angleterre. Mais c’était surtout un échec commercial. Son rayon d’action était trop court pour le trafic aérien international. La profitabilité de l’exploitation n’a jamais dépassé la ligne rouge de rentabilité. La sensation technique a laissé des traces rouge sang dans les bilans d’Air France et de British Airways. Le bruit assourdissant lors du décollage et à l’atterrissage a suscité des contestations dans la presse et à la bourse. De nombreux aéroports n’ont pas délivré d’autorisation de traffic pour le super-oiseau.

Le coup de grâce a été porté à cette merveille technique en juillet 2020: peu après son décollage de Paris, l’avion pris feu et s’est écrasé. Étonnamment, le Concorde, un véritable bijou de conception erronée, était en service depuis plus de 25 ans.

2013

La truite est le poisson de l’année.
J’ai déjà parlé de la truite dans le blog de janvier 2021.
La truite est le poisson le plus populaire de Suisse. C’est aussi l’un des plus communs.
Grâce à leur impressionnante flexibilité écologique, les truites peuvent survivre dans un large éventail d’habitats. En Suisse, on les trouve dans les ruisseaux tumultueux des montagnes, dans les rivières des Préalpes ou dans les lacs du Plateau. Il n’est pas étonnant qu’il ait été considéré jusqu’au 20e siècle comme l’un des principaux poissons de la pêche de loisir.
Dès le jour de l’an, la pêche était ouverte en Valais. Année après année, à la Saint Berchtold, l’oncle Hans et moi étions à l’affût avec tout l’attirail de pêche sur les rives du Rhône et des torrents du district. Le concours a été lancé. „Qui pourvoira la table avec la première truite de la nouvelle année ?“

2023

L’année est encore jeune. Que nous réserve-t-elle? Nous n’en savons pas encore grand-chose. Seule certitude, aussi la date du 22 août.

 

 

 

 

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Neujahr 2023

Ab heute werden die Tage wieder länger. Nach einem wunderschönen Herbst gehen wir einem neuen Frühling entgegen. Das Jahr 2022 wird kein Jahr sein, von dem wir uns mit Wehmut verabschieden. Es war ein Jahr der unangenehmen Überraschungen. Ein Jahr zum sofort vergessen.

Vor ein paar Wochen sind wir auf allen Kanälen Mani Matter begegnet. Sein Unfalltod vor 50 Jahren ist mir heute immer noch in Erinnerung. Er war ungefähr gleich alt wie ich. Ein kurzes Leben, in dem er viel geschaffen hat, war ihm beschert. Seine Lieder haben ihn unsterblich gemacht. Sie werden täglich, sei es in der Schule, im Pfadilager oder zu Hause gesungen. Jedes Lied ist ein Kunstwerk. Jedes Wort sitzt. Keines zu viel, keines zu wenig. Ein Gedicht mit einer präzisen Aussage. Mani war ein Philosoph, der seine Gedanken in Musik und Sprache verpackte. Gross und Klein gehen sie an die Seele. Ohne es zu merken, kommt die Botschaft an. Das ist ganz grosse Kunst. Mani hat etwas zu sagen. Seine Lebensweisheiten gehen ans Herz. Er ist ein Denker, der uns viel Weisheit hinterlassen hat. Heute genauso wie vor 50 Jahren. Echtheit und Wahrhaftigkeit kennen kein Alter, sie überleben die Zeiten.
In einer Zeit, in der wir stündlich mit Informationen berieselt werden, hilft uns Manis’ Kater Ferdinand, durch die Strassen streunend, auf das Wesentliche zurück. Die Essenz von Matters Poesie gibt uns Zuversicht. Sie hilft uns, aus der Fülle unnötiger Nachrichten Spreu vom Hafer zu trennen. Ferdinand hilft uns aus einer Welt von Halbwahrheiten, den Weg zurück in die Lebenswahrheit zu finden. Das gibt Vertrauen und Zuversicht für das kommende Neue Jahr. Sie spenden die nötige Ruhe und Entspannung für die Festtage. Zuversicht und die Sicherheit, das Richtige zu tun, sollen uns zum Jahreswechsel begleiten.

Dafür wünsche ich allen eine gute Zeit.
Ein frohes und glückliches Neues Jahr.
Auf ins 2023!
Bliibund gsund und nämeds nit zschwär!

 

Hans von Werra
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hvw@vonwerraleuk.ch

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Gossau, 31. Dezember 2022

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Papierlos

Auch mit diesem Blog, liebe Leserin, lieber Leser, komme ich mit einer Geschichte daher, deren Wurzeln in den Achtzigerjahren des letzten Jahrhunderts zurückliegen. Damals ging ich, noch voll im Saft, mit Leib und Seele meiner Arbeit nach. Es war die Zeit, in der der Grosscomputer, unter Fachleuten Mainframe genannt, die Szene beherrschte. Ich war von Anbeginn ab 1970 dabei. Zehn Jahre brauchte es, um das Unternehmen von den herkömmlichen, von Hand durchgeführten Buchhaltungsarbeiten computerreif zu machen. Alles, was bis anhin die Buchhalter und die Arbeitsvorbereiter in ihren Schreibstuben geleistet hatten, übernahm jetzt der Computer. Dachte man. Woran man nicht dachte, war die notwendige Umstellungsarbeit. Die Herkulesarbeit, die es bräuchte, bis der Rechner begriffen hatte, um was es ging. Ganz besonderes Kopfzerbrechen machten die Umstellungen im Materiallager, um in der neuen EDV-Zeit anzukommen. Von den Verkäufern von IBM und Bull & Co. wurde eine neue Welt von Datenverarbeitung, von Zeitgewinn und von Zuverlässigkeit versprochen. Keine Schreibarbeiten mehr, kein Papier mehr, der Grossrechner übernimmt alles. Der Verwaltungsrat schenkte diesem Zukunftssegen Vertrauen. Es wurde ein Mainframe gekauft und installiert. Die Testprogramme liefen wie am Schnürchen. Was für Aussichten! Bessere Ergebnisse, einfachere Überwachung des Betriebs, weniger Personalkosten, mehr Zeit für Innovationen. Alle glaubten ans Paradies auf Erden.

Im Rückblick muss ich an den Zauberlehrling denken. In der bekannten Ballade von Goethe hatte der Zauberlehrling keine Lust, das Bad seines Meisters eimerweise mit Wasser zu füllen. Er verzaubert einen Besen, für ihn die Arbeit zu übernehmen. Als das Bad voll war, konnte er den Besen nicht abstellen. Es kam zur Katastrophe, zur totalen Überschwemmung.
Im übertragenen Sinn ging es in der Unternehmung genau gleich zu und her. „Die Besen, die ich rief…“ ging es dem Verwaltungsrat durch den Kopf. Dass der Betrieb nicht auf die notwendige Umstellung vorbereitet war, konnte man noch verstehen. Dass es aber ein volles Jahrzehnt brauchte, bis nur ein Teil der Versprechungen der Lieferanten in Erfüllung gehen würden, das hatte niemand erwartet. Auch Wunder brauchen ein bisschen Zeit.

Die neunziger Jahre kamen ins Land. An den Grosscomputer hatte man sich gewöhnt. Er wurde nicht mehr mit dem Fluch von Evas Biss in den Apfel im Paradies verglichen. Der Computer erleichterte die Personalbuchhaltung. Der Computer hatte dafür gesorgt, dass im Lager Ordnung herrschte. Nur brauchte man für die Betriebsbuchhaltung mehr Personal, mehr Zeit, mehr organisatorischen Hickhack. Und dazu: auf dem Pult lag mehr Zebrapapier als je zuvor. Zebrapapier deshalb, weil es sich um einen speziellen Ausdruck aus dem Mainframe handelte. Es war ein 40 Zentimeter breites endloses Papierband, aufgewickelt wie man es im Orchestrion kannte. Damit es beim Lesen und Studieren des Inhalts zu keiner Verwechslung der Zeilen kam, wurde abwechselnd eine weisse und eine leicht gräulich unterlegte Zeile als Lesehilfe gedruckt. Gestreift wie ein Zebra. Ein solcher Papierstapel wog gut und gerne anderthalb Kilogramm. Der Inhalt musste von Hand bearbeitet werden. Mühsame Sisyphusarbeit. Es brauchte eine besondere Motivation, die Bemühung in Angriff zu nehmen. So war nun einmal die moderne Art, einen Betrieb zu führen.
Keine Frage, die Firma war zu einem modernen Unternehmen mutiert. Wir hatten einen Mainframe und konnten leidlich damit umgehen. So weit so gut. Nur, wir ertranken im Papier. Wieder waren es die Computerleute von IBM, die, wie sie sagten, eine Lösung parat hatten. Den Personal Computer, den PC. Ich werde jetzt nicht auch noch auf den Leidensweg der Einführung der zweiten Bürorevolution eingehen. Erstens, weil sie liebe Leserin, lieber Leser, inzwischen selbst Besitzerin eines Compi sind. Und täglich einen Kampf mit der Elektronik führen. Ein Kampf, bei dem es meistens keinen Sieger gibt. Wohl aber ein Kampf, der immer und immer wieder zu einem Waffenstillstand führt. Wir haben uns alle hineingeschickt. Ohne PC geht es nicht mehr. Aber einfacher ist das Leben nicht geworden. Und zweitens lasse ich es bleiben, weil die Einführung des PCs zu viele Erinnerungen an die Einführung des Grossrechners aufscheinen lassen würde.

Damit sind wir in der Zukunft angekommen. Ich gehöre nicht mehr so richtig dazu. Natürlich habe auch ich, wie alle Menschen um mich herum, inzwischen ein Smartphone. Die wenigsten von uns sind sich bewusst, dass es sich dabei heute um einen Hochleistungsrechner handelt, besser als jener damals im Apollo 11 Programm. Als Neil Amstrong als erster Mensch auf dem Mond landete.
Wirklich, wir sind im papierlosen Zeitalter angekommen. Es gibt keine Agenda in Büchleinform mehr. Alles im Handy. Es braucht keine Bahnbillette mehr. Alles im Handy. Es braucht kein Bargeld mehr in der Tasche. Das Handy ersetzt die Bankkarte und die Kreditkarte. Alles völlig kontaktlos. Es werden keine Briefe mehr geschrieben. Geht alles per Handy. Es braucht keine Fotoapparate mehr. Handy macht‘s möglich. Telefonieren natürlich mit Handy. Fernsehtelefon (Skype) geht auch per Handy. Kommunizieren mit dem WhatsApp. Machen wir mit dem Handy. Die Uhr auf dem Handy zeigt sekundengenau die Zeit an. Die Taschenlampe ist im Handy immer dabei. Rechtschreibung und Sprache übersetzen geht über Wikipedia und Deepl per Handy. Tageszeitung lesen, natürlich mit dem Handy. YouTube schauen und Mediatheken nutzen, geschieht mit dem Handy. Der Einkaufzettel befindet sich auf dem Handy.
Es gibt noch mehr! Taschenrechner, Adressbuch, Wecker, Erinnerungen, Notizen, Fahrplan und Wetterbericht, überall hilft uns unser Handy.
Kommunikation, Organisation, Informationsbeschaffung mit Suchmaschinen, Videos und Fotos mit eingebauter Kamera, Navigieren mit GPS, Bezahlen ohne Bargeld in der Tasche. Das alles geht ohne Papier.

Und doch.

Es gibt immer noch Zeitungsverträger, Postboten und andere Zustelldienste als Konkurrenz zur Briefpost. Es gibt immer noch Versandkataloge, Bettelbriefe und Wahlkampfplakate. Es gibt eine zahllose Menge von Zeitschriften wie «Der Beobachter» oder die «Schweizer Illustrierte». Es gibt immer noch Kioske an jedem Bahnhof, in jedem Grossverteiler und an jedem Flughafen. Proppenvoll mit Papier. Aus diesem Blickwinkel scheint mir die «papierlose Welt» noch nicht völlig realisiert.

Warum wohl?

Die Schnittstelle von den Augen zum Bildschirm ist das Problem. Immer höre ich «Ich habe gerne, wenn ich lese, ein Buch, eine Zeitung in den Händen. Beim Umblättern knistert es so schön.» Ähnliche Gedanken werden über die Verwendung von Papiertaschenkalender und die Benutzung von Notiz- und Skizzenbücher geäussert. Ein komplizierter Brief lässt sich auf dem Papier besser entwerfen als direkt im PC.

Wir leben in der Zeit der Digitalisierung. Da erscheinen die Vorteile eines papierlosen Büros immer plausibler. Noch ist es nicht erreicht. Der Weg zum papierlosen Büro ist langwierig und bedarf einer gut zu Ende gedachten Vorgehensweise. Es braucht Durchhaltewille. Die meisten, die sich an dieses Projekt wagten, sind auf halbem Wege stecken geblieben. Es ist ein langer Weg. Höchste Konzentration ist verlangt. Der kleinste Fehler in der Software führt zu heftigen Rückschlägen. Viele geben nach halber Arbeit auf. Das ist das Schlimmste, was passieren kann. Einen Weg zurück gibt es nicht. Und der Weg in die Zukunft ist dann verbaut. Es gibt kein zurück. Das System ist derart vernetzt, man findet den Rückweg nicht mehr. Vergleichbar mit einem Bergkletterer, der sich verstiegen hat.

In solch‘ einer Situation wendet sich der Grossvater an seine Enkel und Enkelinnen. Ich habe mich dort umgehört.
Wie ich staunend feststellen konnte, sind sie schon viel weiter unterwegs. Ich erhielt eine mit grösster Selbstverständlichkeit vorgetragene Einführung in diese für mich unbekannte Welt. Erste Voraussetzung sei, dass man im Zehnfingersystem das Keyboard flüssig bedienen könne. Als technische Ausrüstung braucht man einen PC mit Zubehör, ein Mobiltelefon und ein Tablet.
Die Geräte sind unter sich synchronisiert. Ein Vorteil, man kann von überall auf der Welt auf seinen Rechner zugreifen. Und gemütlich Zeitung lesen am Morgen bei einer Tasse Kaffee? Kein Problem. Geht prima mit dem Tablet.

Aus den Gesprächen mit den Enkeln falle ich in die Versuchung, folgenden Lehrsatz abzuleiten: «Je jünger der Jahrgang, umso papierloser sein Umfeld.»
So lernte ich, dass das papierlose Büro schon ziemliche Realität ist. Ganz ohne Papier wird es nie gehen. Papierärmer aber bestimmt.

 

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Zéro papier

Avec ce blog, chère lectrice, cher lecteur, je voudrais vous conter une histoire dont les racines remontent aux années huitante du siècle dernier. A l’époque, j’avais du jus et me consacrais exalté corps et âme à mon travail. C’était l’époque où le grand ordinateur, baptisé „mainframe“ par les spécialistes, dominait la scène informatique. J’étais dans le coup dès le début, en 1970. Il aura fallu dix ans pour informatiser l’entreprise et la désobstruer des travaux de comptabilité traditionnels effectués à la main. Tout ce que les comptables et les préparateurs de travail faisaient jusqu’alors dans leurs bureaux était désormais pris en charge par l’ordinateur. C’est ce que l’on imaginait. Ce à quoi on ne pensait pas, c’était à l’inéluctable travail nécessaire à l’adaptation. Le travail herculéen qu’il faudrait encore accomplir pour que l’ordinateur finisse par comprendre ce de dont il s’agissait. Les modifications dans la gestion des stock de matériel requises pour entrer dans cette nouvelle ère de l’informatique ont été un véritable casse-tête. Les vendeurs d’IBM et de Bull & Co. nous promettaient un nouveau monde radieux de traitement des données, de gain de temps et de fiabilité. Plus de paperasserie, plus de papier, l’ordinateur central se charge de tout. Le conseil d’administration accordait une entière confiance à cette promesse de bénédiction du futur. Un ordinateur central „mainframe“ fut donc acheté et installé. Les programmes de test fonctionnaient comme sur des roulettes. Quelles perspectives! Des lendemains qui chantent, des résultats meilleurs, une surveillance plus simple de l’exploitation, moins de frais de personnel, plus de temps pour l’innovation. Tout le monde croyait au paradis sur terre.
Avec le recul, je ne peux m’empêcher de penser à l’apprenti sorcier. Dans la célèbre balade de Goethe, l’apprenti sorcier n’avait aucune envie de remplir et trainer des seaux d’eau pour le bain de son maître. Il ensorcela un balai pour qu’il fasse le travail à sa place. Lorsque le bain fut plein, il ne put arrêter le balai. Ce fut la catastrophe, l’inondation totale. Au sens figuré, les choses se passèrent exactement de la même manière dans l’entreprise. „Les balais que j’ai conjuré…“, voilà ce qui traversait l’esprit du conseil d’administration. Que l’entreprise n’avait pas été préparée à la transition nécessaire, on pouvait encore le comprendre. Mais qu’il ait fallu une décennie complète pour que seule une partie des promesses des fournisseurs se concrétise, personne ne l’avait prévu. Les miracles ont eux aussi besoin d’un peu plus de temps.

Les années nonantes sont arrivées. On s’était habitué au grand ordinateur. Il n’était plus synonyme de la malédiction de la pomme d’Eve au paradis. L’ordinateur avait facilité la gestion du personnel. Et avait veillé à ce que l’ordre règne dans les entrepôts. Seulement, pour la comptabilité d’entreprise, il fallait maintenant plus de personnel, plus de temps, plus de battage organisationnel. Et en plus, il y avait plus de papier zébré que jamais sur le bureau. Le papier était zébré parce qu’il s’agissait d’une impression spéciale de l’ordinateur central. Il s’agissait d’une bande de papier sans fin de 40 centimètres de large, enroulée comme on le connaissait dans les orchestrions. Afin d’éviter toute confusion entre les lignes lors de la lecture et de l’étude du contenu, une ligne blanche et une ligne légèrement grisâtre étaient imprimées en alternance pour aider à la lecture. Rayé comme un zèbre. Une telle pile de papier pesait bien un kilo et demi. Mais le contenu devait encore être traité à la main. Un travail de Sisyphe fastidieux. Il fallait une motivation très particulière pour s’atteler à cette tâche. C’était la manière moderne de gérer une entreprise.

Il ne fait aucun doute que l’entreprise s’était transformée en une entreprise moderne. Nous avions un ordinateur central et nous savions l’utiliser. Jusque-là, tout allait bien. Seulement, nous nous noyions dans le papier. Une fois de plus, ce sont les informaticiens d’IBM qui, selon eux, ont trouvé une solution. L’ordinateur personnel, le PC. Je ne vais pas m’étendre sur le calvaire de l’introduction de cette deuxième révolution du bureau.  D’abord parce que vous êtes vous-même, chère lectrice, cher lecteur, propriétaire d’un ordinateur. Et que vous menez certainement un combat quotidien contre l’électronique. Un combat dans lequel il n’y a généralement pas de vainqueur. Mais un combat qui mène le plus souvent à une trêve. Nous nous y sommes tous enrôlés. On ne peut plus se passer d’un PC. Mais la vie n’en n’est pas devenue plus simple pour autant. Et deuxièmement, je laisse tomber, parce que l’introduction du PC ferait apparaître trop de souvenirs de l’introduction du grand ordinateur.

Nous sommes ainsi arrivés dans le futur. Je n’en fais plus vraiment partie. Bien sûr, comme tous ceux qui m’entourent, j’ai désormais un smartphone. Peu d’entre nous sont conscients qu’il s’agit aujourd’hui d’un ordinateur ultraperformant, de loin meilleur que celui du programme Apollo 11. Lorsque Neil Armstrong a été le premier homme à se poser sur la lune.  Vraiment, nous sommes entrés dans l’ère du zéro papier. Il n’y a plus d’agenda en forme de livret. Tout est encastré dans le téléphone portable. Plus besoin de billets de train. Tout dans le portable. Plus besoin d’argent liquide dans la poche. Le portable remplace la carte bancaire et la carte de crédit. Tout est effectué sans contact. On n’écrit plus de lettres. Tout se fait par portable. Plus besoin d’appareil photo. Le portable rend tout possible. Même téléphoner est possible avec un portable, bien sûr. La télévision (Skype) fonctionne aussi avec le portable. Communiquer avec WhatsApp. Nous le faisons avec le portable. L’horloge du portable indique l’heure à la seconde près. La lampe de poche est toujours dans le portable. Traduire l’orthographe et la langue via Wikipedia et Deepl sur le portable. Lire le journal quotidien, bien sûr avec le portable. Regarder YouTube et utiliser les médiathèques avec le portable. La liste des commissions se trouve également sur le portable.
Et ce n’est pas tout ! Calculatrice, carnet d’adresses, réveil, rappels, notes, horaires et météo, partout notre portable nous aide.

Communication, organisation, recherche d’informations avec les moteurs de recherche, vidéos et photos avec l’appareil photo intégré, navigation avec le GPS, paiement sans argent liquide dans la poche. Tout cela peut se faire sans papier.

Et pourtant.

Il y a toujours encore des porteurs de journaux, des facteurs et d’autres services de distribution pour concurrencer les services postaux. Il existe encore des catalogues de vente par correspondance, des lettres de mendicité et des affiches électorales. Il y a une quantité innombrable de magazines comme „Der Beobachter“ ou la „Schweizer Illustrierte“. Il y a encore des kiosques dans chaque gare, chez chaque grand distributeur et dans chaque aéroport. Remplis à ras bord de papier. De ce point de vue, le „monde zéro papier“ ne me semble pas encore totalement réalisé.

Et pourquoi donc?

L’interface entre les yeux et l’écran est le problème. J’entends toujours dire : „J’aime avoir un livre, un journal entre les mains quand je lis. Quand on tourne les pages, ça grésille si bien“. Des pensées similaires sont exprimées à propos de l’utilisation d’agendas de poche en papier et de l’utilisation de carnets de notes et de croquis. Une lettre compliquée est plus facile à concevoir sur le papier que directement sur l’ordinateur.

Nous vivons à l’ère de la numérisation. Les avantages d’un bureau sans papier semblent donc de plus en plus plausibles. Mais ce n’est pas encore réalisé. Le chemin vers un bureau sans papier est long et nécessite une approche solidement pensée. Il faut de la persévérance. La plupart de ceux qui se sont lancés dans ce projet se sont arrêtés à mi-chemin. Le chemin est long. La plus grande concentration est requise. La moindre erreur dans le logiciel entraîne de violents revers. Beaucoup abandonnent à mi-parcours. C’est la pire des choses qui puisse arriver. Il n’y a pas de retour en arrière possible. Et le chemin vers l’avenir se trouve alors bouché. Il n’y a pas de marche arrière. Le système est tellement interconnecté que l’on ne trouve plus le chemin du retour. On peut comparer cela à un grimpeur qui s’est perdu.
Dans une telle situation, le grand-père se tourne vers ses petits-enfants et ses petites-filles. Et je me suis renseigné auprès d’eux. Comme j’ai pu le constater avec étonnement, ils sont déjà allés beaucoup plus loin. J’ai reçu une introduction à ce monde qui m’était inconnu, présentée avec le plus grand naturel. La première condition est de pouvoir utiliser le clavier avec fluidité en utilisant le système à dix doigts. L’équipement technique nécessaire est un PC et ses accessoires, un téléphone portable et une tablette. Les appareils sont synchronisés entre eux. Un avantage, on peut accéder à son ordinateur de n’importe où dans le monde. Et lire tranquillement le journal le matin avec une tasse de café? Pas de problème. C’est très bien avec la tablette.

En discutant avec mes petits-enfants, je tombe dans la tentation d’en déduire le théorème suivant: „Plus la classe d’âge est jeune, plus son environnement est dépourvu de papier“.
C’est ainsi que j’ai appris que le bureau zéro papier est déjà une réalité assez plausible. On ne pourra jamais se passer totalement de papier. Mais avec moins de papier, certainement.

 

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Jumbojet

Der Jumbojet tritt dieses Jahr von der Bühne der Flugindustrie ab. Kein Passagierflugzeug hat den Luftverkehr so revolutioniert wie die Boeing 747! Ich erinnere mich noch gut an ihre Geburt im Jahr 1969. Der Riese kam im Boeing-Werk in der Nähe von Seattle zur Welt. Ein Berufskollege meinte damals lakonisch: «Wenn so ein Vogel einmal mit 480 Menschen vollbeladen abstürzt, haben wir eine Woche klassische Musik auf Radio Beromünster.»
Die siebziger Jahren waren die Jahre der Fliegerei. Flugkapitän zu werden war das höchste Berufsziel vieler junger Männer. Einen solchen zu heiraten der Traum vieler jungen Frauen. Viele Piloten der Swissair waren auch in den Flugstaffeln unserer Armee eingeteilt. Sie wurden auch dort als die grossen Männer gewürdigt und bewundert.
Die Welt war, nach dem zweiten Weltkrieg im Aufschwung. Die Wirtschaft brummte. Es gab viele gutbezahlte Arbeitsstellen. Mit der Zeit wusste jedermann, was Wohlstand ist. Der Luxus begann sich zu entwickeln. Dazu gehörte eine Flugreise. Ich hatte das Privileg beruflich oft nach Düsseldorf, Amsterdam oder Helsinki zu fliegen. Es waren zwar kurze Flugreisen, welche höchstens anderthalb Stunden dauerten. Trotzdem war es jedes Mal ein Erlebnis. Beim Betreten der Kabine kam schon der Flair der grossen weiten Welt dem Passagier entgegen. Die Begrüssung durch den Kapitän persönlich. Die Betreuung durch die Stewardessen, so hiessen damals die Flugbegleiterinnen. Das gute Frühstück. Frische Brötchen, Butter, Käse, Marmelade und Wurst. Zum Trinken zuerst einen Orangensaft, danach Kaffee oder Tee. Auf jeden Fall besser als zu Hause. So wurde jede Flugreise zu einem Erlebnis und blieb in bester Erinnerung.
Unsere Unternehmung wuchs. Nahm an Bedeutung zu. Wurde International. Und damit erweiterten sich die Geschäftsreisen. Eine Douglas DC8 brachte mich zum ersten Mal nach New York. Nonstop. Acht Stunden im Flugzeug. Um 12 Uhr in Kloten gestartet und um 14:30 Ortszeit gelandet. Mitten am Tag in Big Apple. Das waren Höhepunkte im Berufsleben.

Dann der Quantensprung, die Geburt des Jumbojets. Die erste Version für die Swissair startete am 20. März 1971 zum Jungfernflug als SR 100 nach New York. Sie transportierte dreimal so viele Passagiere wie die treue DC 8. Über den Atlantik zu fliegen war immer ein besonderes Gefühl. Ein Flug mit der Boeing 747 schlug alle Rekorde. Den Passagieren wurde ein völlig neues Raumgefühl geboten. Eine Wendeltreppe führte in das Oberdeck. Dort, im Buckel des Flugzeugs befand sich das Cockpit und eine regelrechte Bar. Eine Bar wie im Hilton mit Klavierspieler und Barkeeper. Der Flug wurde zu einer Party. Der verrückteste Optimist hätte sich das in den Anfangsjahren der Fliegerei, nicht vorstellen können. Vierhundert Menschen die auf einmal durch die Luft transportiert wurden. Was für ein Unterschied zur Zeit von Fokker, Dornier und Lockheed. Der Jumbo ist der Meilenstein in der Geschichte der Luftfahrt. Immer mehr Menschen konnten sich eine Flugreise leisten.
Das Reisen wurde billiger. Der Massentourismus begann sich zu entwickeln.
Mit ihm wurde der Nimbus des Besonderen zu Grabe getragen. Die Piloten waren jetzt Angestellte wie Prokuristen in einer grossen Firma. Der Luxus der Fliegerei war verblasen. Die Konkurrenz hatte sich gründlich etabliert. Es ging nur noch um den schnellst möglichsten Transport von A nach B. Oft erwiess es sich als wirtschaftlicher die Eisenbahn zu benutzen. Der TGV und ähnliche schnelle Fernzüge schmeckten den Braten und knöpften den Fliegern viele Kunden ab. Vorbei der Glanz. Vorbei die Glorie. Pickelhartes Business herrschte.
In diesem Jahr 2022 wurde die Produktion von Boeing 747 eingestellt. Insgesamt waren über 1’500 Exemplare von Boing in den letzten 50 Jahren hergestellt worden.

Die Geschichte des Jumbos ist ein Beispiel wie sich ein Luxusprodukt in ein Alltagsgegenstand mutiert. Vom Rolls-Royce zum VW-Käfer.
Die Welt verändert sich dauernd. Mit dem Aufkommen des Fax-Gerätes wurden viele Geschäftsreisen, die zur Ausarbeitung eines grossen Vertrages nötig waren, hinfällig. Viele frühere Besprechungen welche an den Geschäftssitzen im Ausland nötig waren die es brauchte um das Dokument zu erarbeiten, wurden durch Fernkopien ersetzt. Die Entwürfe wurden hin und her fernkopiert, bis der fertige Vertrag vorlag. Zur Unterschrift kam man per Geschäftsflug ein einziges Mal zusammen. Heute ist der Fax auch schon wieder out. Im Zeitalter des Skype und des Homeoffice werden viele physische Zusammenkünfte, Besprechungen und Sitzungen vor dem Bildschirm abgewickelt. Die Elektronik ersetzt den Personentransport. Ein klassische Fall von Strukturwandel. Strukturwandel wie er ihn schon immer gegeben hat.

Neulich ist mir ein Bericht aus dem letzten Viertel des 19. Jahrhunderts untergelaufen. Vor 150 Jahren wurde der Droschkenverkehr in New York beschrieben. Man könnte denken, die Heu- und Haferfresser wären der ökologische Himmel auf Erden. Nahezu kein Abgas. Kein Kohlendioxidproblem. Saubere Luft. Man kann nicht besser träumen. Weit gefehlt. Der Bestand an Pferden belief sich auf mehr als 120’000! Über 130 Tonnen Pferdemist mussten täglich entsorgt werden. Wohin damit? So viel Rosendünger konnte kein Garten verkraften. Ganz zu schweigen vom Pferdeurin. Tausende von Litern fielen täglich an. Eine verheerende Verschmutzung und ein höllischer Gestank. Die Strassen waren glitschig. Mensch und Tier stürzten oft und wurden verletzt. Tote Pferde schufen ein grosses Problem. Jährlich mussten 15’000 Kadaver weggeschafft werden. Die Polizei vermeldete jährlich 700 Tote und 5’000 Verletzte von Unfällen mit Pferdefuhrwerken. Das Parkieren der Pferdefuhrwerken brauchte sehr viel Platz. Es kam zu Staus in den Hauptstrassen. Der Verkehr kam zum Stehen. Des Weiteren brauchte es Ställe für Tiere und Remisen für die Fuhrwerke und das Futter. Auch wenn die Pferde nicht gebraucht wurden, mussten sie gefüttert und gepflegt werden. Kosten und die Probleme des Pferdeverkehrs waren enorm. Da kam die Erfindung und das Aufkommen des Autos als unschätzbarer Fortschritt. Das Auto brachte Heil und Gedeihen für die Städte und für die Bürger. Die Erfindung des neuen Personentransports wurde mit Begeisterung begrüsst.
Wie diese Begeisterung von Unbehagen abgelöst wurde, wissen wir heute. Verpestete Luft, verstopfte Strassen, hohes Verkehrsaufkommen. Eine Gefahr für Leib und Leben. Strukturwandel kommt fasst nie ohne Sorgen und Mühsal daher. Es sind turbulente Vorgänge die Existenzängste auslösen, Ungewissheiten verbreiten. An Ende aber kommt wieder eine neue Zeit. Eine Zeit des Wohlstands und des Friedens.

Das gibt Zuversicht.

 

 

 

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Jumbo-Jet

Cette année, le jumbo-jet délaisse la scène de l’industrie aéronautique. Aucun avion de ligne n’a autant révolutionné le transport aérien que le Boeing 747! Je me souviens encore très bien de sa naissance en 1969. Ce géant a vu le jour dans l’usine Boeing près de Seattle. A l’époque, un collègue de travail m’avait laconiquement dit: „Si un tel oiseau s’écrase un jour avec 480 personnes à bord, nous aurons droit à une semaine de musique classique sur Radio Beromünster.“

Les années soixante-dix étaient les années de l’aviation. Devenir commandant de bord était le pinacle professionnel de nombreux jeunes hommes. Et en épouser un était devenu le rêve de beaucoup de jeunes femmes. De nombreux pilotes de Swissair étaient également incorporés dans les escadrilles de vol de notre armée. Là aussi, ils étaient considérés comme étant illustres et de ce fait admirés.
Après la Seconde Guerre mondiale, le monde était en plein essor. L’économie ronronnait. Il y avait beaucoup d’emplois bien rémunérés. Avec le temps, tout le monde avait l’expérience de ce qu’était la prospérité. Le luxe commençait à se développer. Et un voyage en avion en faisait partie. J’avais le privilège de me rendre souvent à Düsseldorf, Amsterdam ou Helsinki pour des raisons professionnelles. Il s’agissait certes de courts voyages en avion, qui duraient tout au plus une heure et demie. Mais c’était à chaque fois une expérience inoubliable. En pénétrant dans la cabine, le passager était déjà imprégné de l’ambiance du vaste monde. L’accueil par le capitaine en personne. L’encadrement par les hôtesses de l’air, c’est ainsi qu’on les appelait à l’époque. Le bon petit déjeuner. Des petits pains frais, du beurre, du fromage, de la confiture et de la charcuterie. Pour boire, d’abord un jus d’orange, puis du café ou du thé. En tout cas, mieux qu’à la maison. Chaque voyage en avion devenait ainsi une aventure et restait un excellent souvenir.

Notre entreprise se développait. Elle prenait de l’importance. Elle devenait internationale. Et les voyages d’affaires se sont donc ainsi multipliés. Un Douglas DC-8 m’avait emmené pour la première fois à New York. Sans escale. Huit heures d’avion. Décollé de Kloten à 12 heures et atterri à 14h30, heure locale. En plein jour dans Big Apple. C’étaient des moments forts de la vie professionnelle.
Puis vint le saut quantique, la naissance du jumbo-jet. La première version destinée à Swissair a décollé le 20 mars 1971 pour son vol inaugural à destination de New York sous le nom de SR 100. Il transportait trois fois plus de passagers que le fidèle DC-8. Voler au-dessus de l’Atlantique était toujours une sensation particulière. Un vol en Boeing 747 battait tous les records. Les passagers se voyaient offrir une toute nouvelle sensation d’espace. Un escalier en colimaçon menait au pont supérieur. Là, dans la bosse de l’avion, se trouvaient le cockpit et un véritable bar. Un bar digne d’un Hilton, avec un pianiste et un barman. Le vol s’était transformé en fête. L’optimiste le plus fou n’aurait pas pu l’imaginer lors des premières années de l’aviation. Quatre cents personnes transportées en une seule fois dans les airs. Quelle différence avec l’époque de Fokker, Dornier et Lockheed. Le Jumbo marqua un tournant dans l’histoire de l’aviation.
Au fil des années, de plus en plus de gens pouvaient se payer un voyage en avion. Les voyages devinrent plus abordables. Le tourisme de masse commençait à se développer. Avec lui, l’aura de l’exceptionnel fut définitivement enterrée. Les pilotes étaient désormais des employés, comme des fondés de pouvoir dans une grande entreprise. Le luxe de l’aviation s’était défraichi. La concurrence s’était établie en profondeur. Il ne s’agissait plus que de se rendre le plus rapidement possible d’un point A à un point B. Souvent, il s’avérait plus économique d’utiliser le train. Le TGV et d’autres trains grandes lignes aussi rapides ont fait des ravages et ont privé les aviateurs de nombreux clients. Fini le lustre. Finie la gloire. Un business dur comme fer régnait.

En 2022, la production du Boeing 747 a été terminée. Au cours des 50 années écoulées, Boeing avait produit au total plus de 1’500 exemplaires. L’histoire du Jumbo est un exemple de la manière dont un produit de luxe se transforme en un objet quotidien. De la Rolls-Royce à la VW coccinelle.
Le monde se métamorphose constamment. Avec l’arrivée du fax, de nombreux voyages d’affaires nécessaires à l’élaboration d’un gros contrat devinrent obsolètes. De nombreuses réunions antérieures, nécessaires aux sièges sociaux à l’étranger pour élaborer les documents, furent remplacées par des copies à distance. Les projets étaient télécopiés dans tous les sens jusqu’à l’obtention du contrat final. Pour la signature, on ne se réunissait qu’une seule fois, par avion d’affaires. Aujourd’hui, le fax lui aussi est déjà caduque. A l’ère de Skype et du home office, de nombreuses réunions physiques, entretiens et séances se déroulent devant l’écran. L’électronique remplace le transport de personnes. Un cas classique de changement structurel. Un changement structurel tel qu’il a toujours existé.

L’autre jour, je suis tombé sur un rapport datant du dernier quart du 19e siècle. Il y a 150 ans, on y décrivait la circulation des fiacres à New York. On pourrait penser que les mangeurs de foin et d’avoine sont le paradis écologique sur terre. Presque pas de gaz d’échappement. Pas de problème de dioxyde de carbone. De l’air pur. On ne peut pas rêver mieux. Loin de là. Le nombre de chevaux s’élevait à plus de 120 000! Plus de 130 tonnes de fumier de cheval devaient être évacuées chaque jour. Qu’en faire? Aucun jardin ne pouvait supporter une telle quantité d’engrais à rosiers. Sans parler de l’urine de cheval. Des milliers de litres étaient produits chaque jour. Une pollution dévastatrice et une odeur infernale. Les routes étaient glissantes. Les hommes et les animaux tombaient souvent et se blessaient. Les chevaux morts créaient un gros problème. Chaque année, 15 000 cadavres devaient être enlevés. La police faisait état de 700 morts et de 5’000 blessés par an dans des accidents impliquant des véhicules hippomobiles. Le stationnement des véhicules hippomobiles nécessitait beaucoup de place. Des embouteillages se formaient dans les rues principales. La circulation était bloquée. De plus, il fallait des écuries pour les animaux et des remises pour les voitures et le fourrage. Même lorsque les chevaux n’étaient pas utilisés, ils devaient être nourris et soignés. Les coûts et les problèmes liés à la circulation des chevaux étaient énormes.

C’est alors que l’invention et l’apparition de la voiture automobile sont apparues comme un progrès inestimable. La voiture apportait un semblant de salut et prospérité aux villes et aux citoyens. L’invention de ce nouveau mode de transport de personnes fut accueillie avec enthousiasme.
Nous savons aujourd’hui comment cet enthousiasme a été remplacé par un malaise. Air pollué, routes encombrées, trafic intense. Un danger pour la vie et l’intégrité physique.
Les changements structurels ne se font presque jamais sans soucis ni difficultés. Ce sont des processus turbulents qui déclenchent des angoisses existentielles, qui répandent des incertitudes. Mais à la fin, une nouvelle ère s’ouvre. Une période de prospérité et de paix.

Cela donne de la confiance.

 

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Spick

Vor ungefähr einem Monat erschien ein Artikel in meiner Tageszeitung, in dem sehr hochtrabend vom Spick in der Schule die Rede war. Der Titel genügte, mich in die Zeit, als bei mir der Spick eine wichtige Rolle spielte, in die Kantonsschule in Luzern, zurückzusetzen. In der Kanti hausten das Gymnasium und die technische Abteilung unter einem Dach. An der Kanti gab es keine Lehrer, nur Professoren. Sogar der Turnlehrer wurde mit «Herr Professor» angeredet. Nebenbei bemerkt, es gab nur Professoren, keine Professorinnen. Wir Lernenden waren Studenten an der Kantonsschule. Im Volksmund: Kantischüler. Für die galt es, in diesem Bildungsbiotop zu überleben. Das war das Ziel aller Studis. Überleben! Die Matura musste bestanden werden.
Die Munition der Professoren waren die Noten. Sie wurden für die Bewertung der Klausuren verschossen. Im Lager der Studis mussten möglichst viele genügende Noten gesammelt werden. Was heisst, man musste den Stoff beherrschen. Das lief auf ein Auswendiglernen hinaus. Wer ein gutes Gedächtnis hatte, war hier im Vorteil. Der Durchschnitt, weit mehr als die Hälfte der Schüler, hatten hier ein Defizit. Sie brauchten Hilfsmittel, um auf den geforderten Notendurchschnitt des Semesters zu kommen. Ich gehörte zur untersten Gruppe dieser Hilfesuchenden.

Wie im Mathematikunterricht gelernt, begann ich die Lage zu analysieren und unser Biotop in Grundsätze, Axiome, zu gliedern.

  1. Axiom:
    Jeder Prof hat besondere Lieblingsthemen.
  2. Axiom:
    Die Korrektur der Klausurprüfungen muss für den Prof ein Minimum von Zeit in Anspruch nehmen.
  3. Axiom:
    Ohne Solidarität der Kantischüler während den Prüfungen geht es nicht. Abschreiben muss stets möglich sein.
  4. Axiom:
    Ohne Spick geht es auch nicht. Nur mit diesem Hilfsmittel besteht eine hohe Wahrscheinlichkeit, mit einem «genügend» davon zu kommen.

Es hatte sich in der Klasse herumgesprochen, dass ich dank meiner Systematik in der Lage war, zu den Prüfungsthemen die wahrscheinlichsten Prüfungsfragen vorauszusagen. Drei Tage vor der Klausur war meine Meinung gefragt. Bereitwillig gab ich meine Gedanken preis. Die Treffsicherheit lag bei 68%.
Für die Korrektur und die Notengebung hatten es die Profs der naturwissenschaftlichen Fächer am einfachsten. Allen voran die Mathe-Lehrer. Es gab nur eine richtige Lösung. Eine Zahl oder eine Gleichung. Die Profs der geisteswissenschaftlichen Fächer waren hier im Nachteil. Sie brauchten wesentlich mehr Zeit, die Arbeiten zu korrigieren.

Die ganze technische Abteilung der Kanti – das war das Sammelbecken jener, die zu dumm waren, um die Grammatik und die Vokabeln von Griechisch und Latein zu verstehen und zu memorieren – setzte sich aus Knaben zusammen. Mit einer Ausnahme – Irene hiess die Dame – sie besuchte unsere Klasse. Sie war ein natürliches, selbstsicheres und kameradschaftliches Wesen. Sie hatte begriffen, wie sich in einer Gruppe von halbwüchsigen Buben studieren liess. Alle Leser, die jetzt denken, es wurde geschäkert und geflirtet, liegen falsch. Sie war eine von uns. Sie spielte ausgezeichnet Fussball. Sie fuhr Velo wie Hugo Koblet. Sie erzählte geistreiche und anständige Witze. Sie hatte uns alle im Griff. Und ihre Methode zu spicken war unschlagbar. Sie nützte ihr weibliches Geschlecht redlich aus. Es fiel auf, dass immer, wenn Klausuren angesagt waren, sie im Rock und in Seidenstrümpfen daherkam. Zuoberst auf den Oberschenkeln hatte sie ihre mit Schreibmaschine geschriebenen Spicks fixiert. Terra incognita!
Es ist an der Zeit, in das Wesen des Spicks einzutauchen.

  1. Spicks können nur eine beschränkte Anzahl von Informationen aufnehmen. Müssen sie doch per definitionem klein sein.
  2. Spicks müssen für die Profs unsichtbar sein.
  3. Auf jedem Spick liegt ein Fluch. Sobald er geboren und aufgeschrieben ist, hat man sich so intensiv mit dem Stoff auseinandergesetzt, dass man ihn nicht mehr braucht.

Die Auseinandersetzung mit der Herstellung von Spicks ist ein hervorragender Lernvorgang. Es gibt Ausnahmen.
Die mathematische Formel zur Umwandlung eines regelmässigen Neunecks in ein Achtzehneck muss hier etwas genauer betrachtet werden. Die Ableitung füllt die Hälfte einer A4-Seite. Die Formel besteht aus Zahlen, Buchstaben, Plus- und Minuszeichen, runden und eckigen Klammern, Potenzen und Wurzeln, insgesamt 19 Therme. Auswendiglernen nur für Genies.
Unser Mathe-Prof liebte die frische Luft. Während des Unterrichts mussten alle Viertelstunde die Klassenzimmerfenster für fünf Minuten geöffnet werden, um Sauerstoff hineinzulassen. Auch bei Prüfungen galt diese Vorschrift. Verantwortlich für die Durchführung war der Fensterchef, jener Schüler, der am nächsten beim Fenster seinen Platz hatte.

Zurück zur Umwandlung von regelmässigen Polygonen. In der Pause hatte ich die Riesenformel mit Schulkreide auf die Aussenfensterbank aus Sandstein des Fensters geschrieben. Bei Klausuren war ich immer der Fensterchef. Den Rest können Sie sich ausdenken. Dreimal während der Prüfung konnte ich die vermaledeite Zahlenfolge überprüfen. In der nächsten Pause genügte ein nasser Schwamm, um den Spick zum Verschwinden zu bringen.
Bei Übersetzungsklausuren oder Stundenaufsätzen hatte der Spick nichts zu suchen. Alle Professoren mussten ihre Schüler am Ende des Semesters benoten.
Der Geschichtslehrer löste das Problem auf seine Weise. Er liess gar keine Klausuren schreiben. Im Monatsrhythmus wurde die Geschichtsstunde zum Kolloquium. Er begann zum Beispiel mit der Frage „Warum kam es zum Siebenjährigen Krieg?“. Es entfachte sich sofort eine heftige Diskussion. Jeder meldete sich zu Wort. Der Prof war ein hervorragender Gesprächsführer. In diesen Stunden lernten wir am meisten Geschichte. Und der Prof konnte seine Studis beurteilen.

In der Physik lernten wir «Druck erzeugt Gegendruck». Das gilt auch in der Notenfuxerei.

Es wird nur dort gespickt, wo es sich lohnt zu tricksen.
Jeder gute Prof konnte Prüfungen schreiben lassen, wo Verstehen und Denken getestet wurde. So gesehen ist der Spick nichts anderes als die Antwort der Studis auf schlechte Klausurfragen von arbeitsscheuen Lehrern. Je besser der Lehrer, umso weniger wird gespickt.
Bei guten Lehrkräften, die mit Prüfungsfragen Nachdenken und Verständnis und nicht die Speicherkapazität des Gedächtnisses des Schülers herausfordern, hat Spicken verloren.

So gesehen ist Spicken ein Teil der Schulkultur.

 

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Antisèche

Antisèche

Il y a environ un mois de ça, un article paru dans mon quotidien parlait de manière très ampoulée des antisèches à l’école. Rien que le titre a suffi à me ramener à l’époque où la mascogne jouait un rôle important pour moi, à l’école cantonale de Lucerne. A la „Kanti,“ le gymnase et la section technique étaient réunis sous le même toit. Il n’y avait pas d’enseignants à l’école cantonale, rien que des professeurs. Même l’enseignant de gymnastique était appelé „Monsieur le professeur“. Il n’y avait actuellement que des professeurs, pas de professeuses. Nous, les apprenants, étions les étudiants à l’école cantonale. Dans le langage populaire: les élèves de la Kanti. Pour nous, il s’agissait de survivre dans ce biotope éducatif. C’était l’objectif de tous les étudiants. Survivre! Il fallait passer le bac à tout prix!
Les professeurs étaient bardés de munitions: les notes. Elles étaient canardées pour l’évaluation des examens. Dans le camp des étudiants, il fallait récolter un maximum de notes suffisantes. Ce qui signifie qu’il fallait maîtriser la matière. Cela revenait à tout apprendre par cœur. Ceux qui avaient une bonne mémoire étaient avantagés. Mais la moyenne, bien plus de la moitié des élèves, souffrait d’un net déficit dans ce domaine. Ils avaient besoin d’aides pour atteindre la note requise pour le semestre. Et moi, je faisais partie du fond de panier de ces demandeurs d’aide.

L’ayant appris en cours de mathématiques, j’ai commencé à analyser la situation et à structurer notre biotope en principes, en axiomes.

  1. Axiome: Chaque professeur a ses sujets préférés particuliers.
  2. Axiome: la correction des épreuves écrites ne doit monopoliser qu’un minimum de temps au professeur.
  3. Axiome: Sans solidarité des élèves Kantiens pendant les examens, rien n’est possible. Il doit toujours être possible de copier.
  4. Axiome: Sans antisèche, cela ne fonctionnera pas non plus. Ce n’est qu’avec cette ressource qu’il y a une haute probabilité de s’en tirer avec un „suffisant“.

La rumeur s’était répandue dans la classe que, grâce à ma systématique, j’étais en mesure de prédire les questions d’examen les plus probables pour les sujets d’examen. Trois jours avant l’examen, on me demandait mon avis. Je dévoilais volontiers mes cogitations. Le taux de réussite titrait 68%.
Pour la correction et l’attribution des notes, les professeurs de sciences naturelles avaient la tâche la plus facile. En premier lieu, les professeurs de mathématiques. Il n’y avait qu’une seule bonne solution. Un chiffre ou une équation. Les professeurs de lettres et sciences humaines étaient ici désavantagés. Ils avaient besoin de beaucoup plus de temps pour corriger les copies.

Toute la section technique de la Kanti – c’était le vivier de ceux qui étaient trop stupides pour comprendre et mémoriser la grammaire et le vocabulaire du grec et du latin – était composée de garçons. A une exception près – Irène, c’était son nom – elle était dans notre classe. Elle était d’un naturel sûr d’elle et avait le sens de la camaraderie. Elle avait compris comment on pouvait se démarquer dans un groupe de garçons pré-pubères. À tous les lecteurs qui s’imaginent maintenant qu’il n’y avait que du badinage et du flirt, ils se trompent. C’était une d’entre nous. Elle jouait super bien au football. Elle faisait du vélo comme Hugo Koblet. Elle racontait des blagues spirituelles et décentes. Elle nous avait tous sous sa coupe. Et sa méthode d’antisèche était imbattable. Elle utilisait son sexe féminin de manière honorable. Singulièrement, à chaque fois qu’il y avait des examens, elle se pointait en jupe et en bas de soie. Sur le haut de ses cuisses étaient fixés ses antisèches dactylographiées. Terra incognita!

Il est temps de se plonger dans l’essence même de l’antisèche.

  • Les antisèches ne peuvent contenir qu’un nombre limité d’informations. Par définition, elles doivent être petites.
  • Les antisèches doivent être invisibles pour les professeurs.
  • Chaque antisèche est maudite car, dès qu’elle est conçue et qu’elle est écrite, on s’est penché si intensément sur la matière qu’on n’en a en fait plus besoin.

L’étude de la fabrication des antisèches est un excellent processus d’apprentissage. Mais il y a des exceptions.
La formule mathématique permettant de transformer un ennéagone régulier en un octodécagone doit être examinée ici d’un peu plus près. La dérivée remplit facilement la moitié d’une page A4. La formule est composée de chiffres, de lettres, de signes plus et moins, de parenthèses rondes et carrées, de puissances et de racines, soit 19 termes au total. Apprendre ça par cœur est réservé aux petits génies.
Notre prof de maths aimait l’air frais. Pendant les cours, les fenêtres des salles de classe devaient être ouvertes tous les quarts d’heure pendant cinq minutes pour laisser circuler l’oxygène. Cette règle s’appliquait également aux examens. Le responsable de l’application de cette règle était le chef de fenêtre, l’élève dont la place se situait le plus près de la fenêtre.

Revenons à la transformation des polygones réguliers. Pendant la récréation, j’avais écrit l’énorme formule à la craie sur la banquette de fenêtre extérieure en grès. Lors des examens, j’étais toujours le chef de fenêtre. Le reste, vous pouvez l’imaginer. Trois fois pendant l’examen, je pouvais vérifier la maudite série de chiffres. Lors de la pause suivante, il suffisait d’un coup d’éponge mouillée pour faire disparaître la triche.

Les antisèches n’avaient pas leur place dans les examens de traduction ou les dissertations. Tous les professeurs devaient noter leurs élèves à la fin du semestre. Le professeur d’histoire avait résolu le problème à sa manière. Il ne faisait pas passer d’examens. Tous les mois, le cours d’histoire se transformait en colloque. Il commençait par exemple par la question «Pourquoi la guerre de sept ans a-t-elle eu lieu?» Une discussion animée s’engageait immédiatement. Tout le monde prenait la parole. Le professeur était un excellent modérateur de débats. C’est pendant ces cours que nous apprenions le plus d’histoire. Et le professeur pouvait ainsi évaluer ses étudiants.
En physique, nous avions appris que «la pression engendre la contre-pression». C’est également applicable à l’esprit des antisèches.
On ne triche que là où cela vaut la peine de tricher.
Tout bon professeur pouvait faire passer des examens où la compréhension et la réflexion étaient testées. De ce point de vue, l’antisèche n’est rien d’autre que la réponse des étudiants à de mauvaises questions d’examen posées par des professeurs peu enclins au travail. Plus le professeur est bon, moins il y a de triche.

Chez les bons enseignants, ceux qui mettent au défi la réflexion et la compréhension avec des questions d’examen et non la capacité de stockage de la mémoire de l’étudiant, le copiage perds son sens.

De ce point de vue, le copiage fait partie de la culture scolaire.

Antisèche
(Suisse: la mascogne – ne serait utilisé que dans le canton de Genève)

 

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Alter

Heute muss ich euch unbedingt etwas aus meinem Erfahrungsschatz erzählen. Ein paar subjektive Betrachtungen aus meiner Sicht. Möge dieser Blog von vielen jüngeren Menschen gelesen werden.

Rein chronologisch, statistisch gesehen, würde ich nicht als alt, sondern als betagt, vielleicht sogar hochbetagt eingestuft. Alt, Alter, alt sein gehörte bis vor ein paar Jahren nicht zu meinem Wortschatz. Es geht mir heute darum aufzuzeigen, wie schwierig es ist, einen Lebensabschnitt, den man noch nicht erreicht hat, verständlich zu erfassen. Beispiel: Einem Schüler fällt es schwer, sich sein späteres Berufsleben vorzustellen. Wahrscheinlich interessiert es ihn erst mitten in der Lehrzeit, darüber nachzudenken.
Während eines sehr grossen Teils des Lebens sind ja die meisten Menschen im Saft. Schritt für Schritt nimmt die Menge der Berufs- und Lebenserfahrungen zu. Langsam beginnt ein Bewusstsein für die Zukunft zu entstehen. Noch ist sie weit weg. Sie ist noch sehr diffus. Was der morgige Tag bringen wird, kann sowieso gemeistert werden. Und doch taucht die Frage nach der Zukunft immer öfter auf.
Bei mir war das so, dass bis vor ein paar Jahren mich die Zukunft überhaupt nicht interessierte. «Morgen ist ein neuer Tag!» Mit Betonung auf neu! Was auch immer auf mich zu kam, Erfreuliches, Unerfreuliches, Gemütliches, Ungemütliches, Ärger oder Freude, Siege oder Niederlagen. Alles wurde angepackt. Alles wurde bereinigt und teilweise aus dem Wege geräumt. Das gelang einmal besser, einmal weniger gut. Das Leben ging weiter, und ich machte mit. Das, so glaube ich, empfinden die meisten ähnlich. Hat der grösste Teil der Menschen in meinem Umfeld so erlebt.
Zu der Zeit verglich ich das Leben mit einer Velorundfahrt, mit der Tour de Suisse.
Sieben Etappen hat die Tour. Wenn ich auf mein Leben zurückblicke, komme ich auch auf sieben Abschnitte. Nur kommen die Rundfahrtetappen anders daher als die Abschnitte des Lebens. Bei der Rundfahrt sind es klar definierte Zeiteinheiten, die täglich stattfinden. Am Morgen geht’s los. Das Tagesziel ist klar. Einmal angekommen, wird abgerechnet. Wer war der Beste am Berg? Wer war der Schnellste? Wer hat die Etappe gewonnen? Alles ist klar definiert und klar messbar.
Das Leben besteht auch aus Abschnitten. Geburt-Frühzeiterziehung-Kindergarten-Grundschule-Lehre-Beruf-Familie-das Alter.
Diese Lebensphasen sind nicht so präzis abgegrenzt wie bei der Tour de Suisse. Sie gehen fliessend ineinander über. Von der Geburt über die Schule in den Beruf. Es gibt auf diesem Weg Meilensteine, der Geburtstag, der erste Schultag, die Lehrabschlussprüfung. Einmalige Ereignisse, die man im Kalender als Datum in Erinnerung rufen kann oder auch nicht.

Es sind die Ungewissheiten des Lebens, welche den Unterschied zur Tour ausmachen. Habe ich den richtigen Beruf gewählt? Wo liegen meine Talente? Bin ich vielleicht zu ehrgeizig? Setzte ich mir Ziele, die ich nie erreichen kann? Habe ich überhaupt Ziele? Lebe ich vielleicht bloss so drauf los? In der Regel schon eher. So geht es weiter. Tag für Tag. Wenn Zufriedenheit herrscht, ist das nicht schlecht. Stets einem imaginären, unerreichbaren Ziel nachrennen macht keinen Sinn.
Dann, unvermittelt plötzlich geschieht es. Stopp! Das erlebt jedermann. Die Frage: «Wozu das Ganze?» steht mit grossen Lettern an der Wand. An jener Wand, wo es auf einmal nicht weiter geht. Eine scheinbare Wand, eine durchsichtige Wand. Dahinter liegt die Zukunft. Das ist neu. Auf einmal ist es da: das Futurum. Diese Einsicht, dass es ein Ende gibt. Immer noch eine diffuse Sicht der Dinge. Noch nicht besonders klar. Vor allem, noch weit weg.
Diese Erfahrung, das bin ich mir sicher, macht jeder Mensch. Das Leben lebte vor sich hin. Sanft angetrieben von Familie, Beruf, Umgebung und Alltagsroutine. Die Fahrt nahm mit den Jahren Geschwindigkeit auf. Als Ganzes wurde das Leben gemeistert, auch wenn ich älter geworden bin, an Jahrringen zugelegt habe. Im Rückblick war es geglückt. Also gut, weiter so! Es gibt keine Alternative. Es geht weiter, nur bewusster.
Ich ertappe mich, wie ich mehr und öfter an die Zukunft denke. Was wird morgen sein? Eine Frage, die ich mir vor drei Jahren nicht nur nicht dachte, sie war gar nicht vorhanden. In solchen Momenten mache ich Inventar über Vorfälle in früheren Zeiten. Hier das Resultat:

Das Leben ist ein zeitlicher Ablauf mit einem Anfang und einem Ende, von dem man nicht weiss, wann es genau eintreffen wird.
Es besteht aus sieben Abschnitten, welche nicht genau abgegrenzt sind. Sie gehen unbemerkt ineinander über.

Jede Lebensetappe hat seinen besonderen Schwerpunkt. Wachstum, Schulung, Autonomie, um nur ein paar zu nennen.
Der Mensch hat einen enorm starken Willen, am Leben zu bleiben.
Die Frage, was nachher ist, wird vorerst nicht gestellt, dann wird sie reflektiert und in vielen Fällen verdrängt.

Und allem voran: War es ein glückliches Leben? Wann ist ein Mensch glücklich? Jeder Mensch kann irgendetwas besonders gut. Ich nenne es Talent. Wenn man sein eigenes Talent erkannt, gefunden hat und man in der Lage war, nach dem Talent zu leben, dann spreche ich von Glück.

Also:
Suche und finde Dein Talent. Erfülle Dein Leben nach Deinem Talent und sorge dafür, dass Du in der siebenten Etappe keine offenen Rechnungen hast. Dann hast Du ein glückliches Leben.

 

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Age

Aujourd’hui, je dois absolument vous parler de mon expérience propre. Quelques réflexions subjectives de mon point de vue. Puisse ce blog être lu par de nombreuses personnes plus jeunes.
D’un point de vue purement chronologique, statistiquement parlant, je ne serais pas considéré comme vieux, mais plutôt comme âgé, peut-être même très âgé. Vieux, vieillesse, être vieux ne faisaient pas partie de mon vocabulaire il y a encore quelques années. Il s’agit pour moi aujourd’hui de démontrer à quel point il est difficile d’appréhender de manière compréhensible une étape de la vie que l’on n’a pas encore atteinte. Exemple: un élève a du mal à se représenter sa vie professionnelle future. Ce n’est probablement qu’au milieu de son apprentissage que cela l’intéressera de s’y consacrer.
Pendant une très large partie de leur vie, la plupart des gens baignent simplement dans leur vitalité. Peu à peu, la somme des expériences professionnelles et de vie s’accumulent. Petit à petit, la conscience d’un avenir commence à émerger. Il est encore lointain. Il est encore très diffus. Ce que le lendemain nous apportera pourra de toute façon être maîtrisé. Et pourtant, la question de l’avenir se pose de manière plus en plus insistante.
Dans mon cas, jusqu’à il y a quelques années de ça, l’avenir ne m’intéressait strictement pas. “Demain est un jour nouveau!“ Avec un accent sur nouveau! Quoi qu’il m’arrive, des choses agréables ou désagréables, confortables ou non, de la colère ou de la joie, des victoires, des défaites. Tout était parfaitement géré. Tout était nettoyé et partiellement éliminé. J’y parvenais tantôt mieux, tantôt moins bien. La vie continuait et j’y ai participé. Je pense que la plupart des gens ressentent la même chose. C’est ce qu’ont vécu la plupart des personnes de mon entourage.
A l’époque, je comparais la vie à un tour à vélo, au Tour de Suisse. Le Tour compte sept étapes. Si je regarde ma vie rétrospectivement, j’y compte également sept étapes. Mais les étapes du Tour sont différentes des étapes de la vie. Pour le Tour, ce sont des unités de temps clairement définies qui ont lieu chaque jour. Le matin, c’est le départ. La destination du jour est clairement définie. Une fois arrivé, on fait les comptes. Qui a été le meilleur grimpeur en montagne? Qui a été le sprinter plus rapide? Qui a gagné l’étape du jour? Tout est clairement caractérisé et explicitement mesurable.
La vie consiste elle aussi d’étapes. Naissance-éducation précoce-école maternelle/primaire-apprentissage-travail-famille-vieillesse.
Ces phases de la vie ne sont pas délimitées avec autant de clarté que pour le Tour de Suisse. Elles s’enchaînent de manière fluide. De la naissance à la profession en passant par l’école, il existe des jalons sur ce chemin, des anniversaires, le premier jour d’école, l’examen de fin d’apprentissage, des événements uniques que l’on peut – ou non – se remémorer comme faisant date dans le calendrier.
Ce sont les incertitudes de la vie qui font la différence avec le Tour. Ai-je choisi le bon métier? Où se situent mes talents? Suis-je peut-être trop ambitieux? Est-ce que je me fixe des objectifs chimériques que je ne pourrai peut-être jamais atteindre? Est-ce que j’ai en fait des objectifs? Est-ce que je ne fais que vivre au jour le jour? En général, oui. Et ça continue. Jour après jour. Si la satisfaction règne, ce n’est pas trop mal. Courir sans cesse après un objectif imaginaire et inatteignable n’a aucun sens.

Et puis, tout à coup, ça arrive. Stop! Tout le monde en a fait l’expérience. L’ultime question: „Et ça sert à quoi tout ça?“ est inscrite en grosses lettres sur le mur. Ce mur contre lequel, tout à coup, on ne peut plus avancer. Un mur apparent, un mur transparent. Derrière, il y a l’avenir. C’est nouveau. Tout à coup, c’est bien là: le futurum. Cette prise de conscience qu’il y a une fin. Toujours encore une vision diffuse des choses. Pas encore très claire. Surtout, encore lointaine.
Cette expérience, j’en suis sûr, tout le monde l’a vécue. Les méandres de la vie vont leur cours. Doucement entraînée par la famille, le travail, l’environnement et la routine quotidienne. Avec les années, le voyage a pris de la vitesse. Dans son ensemble, la vie a été maîtrisée, même si j’ai vieilli et accumulé des cernes de croissance. Rétrospectivement, c’était une réussite. Alors, continuons comme ça! Il n’y a pas d’alternative. Il faut continuer, mais de manière plus consciente.
Je me surprends à penser de plus en plus souvent à l’avenir. Qu’apportera demain? Une question que non seulement je ne considérais pas encore il y a trois ans, mais qui n’existait même pas. Dans ces moments-là, je fais l’inventaire de ce qui s’est passé dans le passé. Voici le résultat:

La vie est un déroulement temporel avec un début et une fin dont on ne sait pas quand elle arrivera exactement.
Elle consiste en sept étapes qui ne sont pas clairement délimitées. Elles s’enchaînent sans que l’on s’en rende vraiment compte.
Chaque étape de la vie a son point fort particulier. La croissance, la formation, l’autonomie, pour n’en citer que quelques-unes.
L’être humain possède une volonté extrêmement prononcée de survie.

La question de savoir ce qu’il y aura après n’est pas posée dans un premier temps, puis elle est réfléchie et, dans de nombreux cas, refoulée.
Et surtout: Était-ce une vie heureuse? Quand est-ce qu’une personne est-elle heureuse?
Chaque être humain possède un don particulier. J’appelle cela un talent. Quand on a reconnu son propre talent, qu’on l’a trouvé et qu’on a été capable de l’exprimer, alors je parle de bonheur.

Alors:
Cherche et trouve ton talent. Accomplis ta vie en fonction de ton talent et fais en sorte de ne pas avoir de factures impayées lors de la septième étape. Et alors, tu auras une vie heureuse.

 

 

 

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