Vagues

L’automne est particulièrement radieux cette année. Les forêts changent leurs couleurs.

La palette de couleurs passe du vert foncé au vert clair, au vert orangé et au jaune doré. Le lac de Lützel, un petit lac situé dans les contreforts des Alpes près de Hombrechtikon, est lisse comme du verre face à cette explosion de couleurs. Un tableau que Spitzweg n’aurait pu peindre plus somptuement. Un ciel bleu d’acier, une forêt de jaunes-verts entremêlés et une surface d’eau parfaitement immobile. Je reste là, sidéré, quelques cailloux dans ma main gauche. Je ne peux pas m’en empêcher. Je suis à nouveau le petit garçon jetant des cailloux sur la surface de l’eau. La nature morte prend vie. La perspective change. Des vagues concentriques confluent vers le rivage. Les cercles deviennent de plus en plus grands. Jusqu’à ce que, fatigués, ils s’effondrent. La surface de l’eau se lisse à nouveau et scintille au soleil.

Mon portable tintinnabule et m’arrache de cette idylle romantique. C’est dérangeant. Une photo s’affiche à l’écran. Une pizza sur la Piazza de Locarno. La façon moderne de dire „bon appétit“ lors d’un voyage de vacances. Agacé, je pose mon portable et jette immédiatement deux pierres dans l’eau. Une image complètement nouvelle se constitue. Deux cercles d’ondes se déplacent l’un vers l’autre. Ils se chevauchent et forment un motif, comme une nappe à carreaux tendue sur une grande sphère. C’est certes impressionnant, mais la joie d’auparavant s’est estompée. Mon petit téléphone s’est imposé avec agacement et m’entraîne mentalement dans un tout autre monde d’ondes et de vibrations.

J’utilise des téléphones portables depuis 1985. A cette époque, c’était le réseau G1/B. Le téléphone était tout sauf mobile. Le combiné avec microphone était aussi gros qu’une miche de pain d’un kilo. La partie émission et réception remplissait juste la moitié de la malle arrière. L’équipement pesait plus de 15 kilos. Je ne pouvais passer des appels téléphoniques que depuis la voiture. Il y avait peu d’antennes le long de l’autoroute. Les appels étaient souvent interrompus. L’ensemble de l’installation coûtait plus qu’un billet de passage pour une croisière aux Caraïbes. Inconcevable aujourd’hui à l’ère du smartphone. À l’époque, c’était le nec plus ultra de la technologie et m’avait beaucoup assisté dans la réalisation de mon travail. Lors des nombreux déplacements qu’exigeait mon emploi, je pouvais utiliser le temps passé dans ce bureau itinérant aussi efficacement que si j’avais été assis à mon bureau. A la condition que la voiture fut conduite par un chauffeur.
Environ 5000 connexions sans fil de ce type étaient utilisées en Suisse. C’était la naissance de la technologie du téléphone mobile. Aujourd’hui, près de 40 ans plus tard, en Suisse, sur dix personnes, neuf utilisent un téléphone portable. Pour que tout le monde puisse communiquer entre eux en même temps, il faut un réseau national de radiocommunications mobiles. Avec l’expansion du 5G, cet objectif sera bientôt atteint. De Reckingen à Moutier, chacun pourra passer des appels téléphoniques, envoyer des messages et y ajouter des photos. Tout fonctionne par radio, tout avec des ondes électromagnétiques. Tout comme le téléviseur, qui s’allume à l’aide d’une télécommande. Tout comme la lumière électrique sur le parvis de la maison, qui est éclairée par un détecteur de mouvement. La porte d’entrée de la COOP qui s’ouvre lorsque quelqu’un s’approche. La musique m’arrive aussi par vagues dans mes écouteurs. L’imprimante, le clavier et la souris ne savent plus ce qu’est une salade de câbles.
Il y a seulement deux ou trois décennies, la plupart des informations étaient transmises par des fils de cuivre. Aujourd’hui, presque tout se fait par radio. Si ces vagues invisibles étaient des vagues d’eau, nous serions désespérément submergés. Sans compter que les organes sensoriels importants comme les oreilles et les yeux ont toujours dépendu des vibrations. La plupart de ces ondes sont peu nocives pour notre organisme. Mais il y en a qui ne sont pas si anodines. Lors de la lutte contre les tumeurs cancéreuses, non seulement la tumeur, mais aussi les cellules saines avoisinantes de l’organisme sont lésées. En outre, le corps humain ne doit pas être exposé trop longtemps aux rayons X lors de l’examen d’organes malades. Les retombées radioactives sont dangereuses. Cela a été visiblement démontré à Tchernobyl, de nombreux hectares de sol fertile sont rendus inutilisables pendant des décennies. La bonne nouvelle est la suivante: nous pouvons assumer que la science et la médecine se mettent à jour en ce qui concerne l’exposition du corps humain aux rayonnements. En attendant, il est impossible d’imaginer une vie sans les bienfaits des oscillations électromagnétiques. En médecine, on guérit les tumeurs. Les poumons sont radiographiés. Nous sommes entourés de vagues depuis très longtemps. Les ondes radio sont apparues dès le début du 19e siècle. Elles ont permis d’échanger des informations sans fil avec des navires, des avions et des ballons. La mobilité mondiale avait ainsi commencé.

Il n’y a pas si longtemps, les médias ont fait état de risques possibles pour la santé liés au rayonnement des ondes. Nous ne savons pas exactement comment les ondes radio affectent l’organisme humain. Aujourd’hui, 90 % des habitants de notre pays utilisent leur smartphone en permanence. L’influence médicale n’est pas encore mesurable aujourd’hui. Et pourtant! Un enseignant m’a récemment confié que les élèves deviennent nerveux, fébriles et inattentifs à l’approche des premières neiges. Juste avant un orage imminent, une nervosité inexplicable s’empare de moi. Quand le tonnerre et les éclairs ont passés, je me sens carrément clarifié. Une voisine a trouvé une méthode pour mettre au pas ses petits-enfants devenus impatients et perturbateur lors de la garde. Elle les envoie pieds nus dans le jardin sur la pelouse. Elle appelle ça „mettre les garçons à la masse“. Dans l’ancien temps, chaque radio avait besoin d’une mise à la terre. Pourquoi ne pas tranquilliser les enfants de la même manière? Il faut une demi-heure pour que les chenapans se transforment en gosses bien élevés et obéissants qui suivent leur grand-mère à la lettre.
Le lac de Lützel est encastré dans un vaste paysage de pâturages. Je jette les derniers cailloux dans l’eau. J’enlève mes chaussures et mes chaussettes et je marche lentement, pieds nus, jusqu’à ma voiture. Le trajet du retour à travers des bosquets et des prairies colorés est aussi détendu qu’une promenade dominicale.

Il doit bien y avoir quelque chose à la mise à terre.

 

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Schreibstau

Sie kennen das, liebe Leserin. Vor Ihnen liegt ein leeres Blatt Schreibpapier. Gleissend weiss starrt es Sie an. Sie sollten einen Dankesbrief, eine Kondolenz oder einen Bericht verfassen. Ihnen fällt nicht das richtige Wort ein. Jeder Gedanke wird verworfen. Zu langweilig, zu kitschig, bloss eine Worthülse. Nichts geht. Das Blatt bleibt leer. Auf dem Notizbock daneben mehren sich Strichmännchen und Kritzeleien. Auch Sie, lieber Leser, haben das schon erlebt. Der erste Satz will nicht gelingen. Vor ihnen werden Sie immer noch vom gähnenden Vakuum hypnotisiert. Das nervt.

Genau so geht es mir heute! Dass auch Jack London solche Staus hatte, tröstet mich wenig. Es ist kein Stau. Es stehen keine Autos im Wege. Der Tank ist voll, der Akku geladen. Es ist der Anlasser. Der Motor lässt sich nicht starten. Kein Kontakt. Immer noch die Plage eines unbeschriebenen Papiers. So geht das nicht. Ich brauche einen Kaffee. Es ist kein Stau, es ist eine Blockade.

Zwei Tage später.

Wieder sitze ich am Schreibtisch vor meinem Gespenst, dem Blatt. Noch kein Buchstabe hat sich darauf verirrt. Spöttisch aggressiv starrt es mich an. Dann passiert es. Weg sind alle Bedenken. Weg der ganze psychische Terror. Sanft und liebevoll umschmeichelt es mich: «Schreib mich voll!» Unbemerkt verstreicht die Zeit. Meine Feder übereilt sich. Pegasus, das geflügelte Pferd des Meeresgottes Poseidon, das Dichterross entführt mich. Alles läuft wie geschmiert.
Warum ist dem so? Warum kam es zu diesem Phänomen,  nicht in der Lage zu sein schreiben zu können? Die Ideen blieben weg. Es war nicht mein Tag. Ich hatte keine Lust. Vorgestern war nur schon der Gedanke etwas zu schreiben: eine Qual. Der Kaffee hatte gutgetan. Noch besser getan hat mir das Nichtstun in diesen Tagen. Gar nichts tun. Einfach in den Tag hineingelebt. Alltäglichkeiten erledigt. Den Schreibstau verdrängt. Da gesessen bin ich und habe den Gedanken freien Lauf gelassen. Der Tank war eben doch leer. Durch nichts tun hat er sich von selbst wieder aufgefüllt. Weg war die Blockade.
Als ich noch ein kleiner Junge war, musste ich oft hören: «Müssiggang ist aller Laster Anfang.» In der Umgangssprache besitzt der Müssiggang eine negative Konnotation. In der Regel meint man Faulheit damit. In der christlichen Theologie zählt Trägheit sogar zu den sieben Hauptlastern.
Ich finde «Nichts tun ist Dünger für den Geist.» Und Sören Kierkegaard meinte: «An sich ist Müssiggang nicht eine Wurzel allen Übels, sondern im Gegenteil ein geradezu göttliches Leben, solange man sich nicht langweilt.»

Hurra, ich kann wieder schreiben. Jetzt vom neuen Schwung Gebrauch machen. Jetzt das Feuer ausnützen. Sofort die herbeifliegenden Gedanken festhalten:
Jetzt kommt der geplante Blog!

Kleinigkeiten
Es sind die kleinen Dinge, die das Leben so richtig schön machen.

Ein weiches Ei zum Frühstück.
Ein doppelter Regenbogen am Firmament.
Der Besuch der Katze des Nachbarn.
Ein lieber Kuss.
Eine reife Birne im Baumgarten stibitzen.
Das Lachen einer Enkelin.
Ein guter Gedanke, der weiterführt.
Der Gesang einer Amsel.
Ein vierblättriges Kleeblatt im Rasen.
Ein freundlicher Gruss auf dem Heimweg.

Die kleinen Dinge sind Vitamine für die Seele. Seit jüngsten Jahren begleiten mich diese Feinheiten. Mein ganzes Leben habe ich diese vitalen Notwendigkeiten für mich gewürdigt. Allerdings ohne, dass ich ihnen grosse Aufmerksamkeit geschenkt hatte.
Eher wie man beim Essen Vitamine zu sich nimmt, ohne viel über die Bedeutung ihres Wirkens nachzudenken. Die Bedürfnisse der Seele bleiben, wenig sichtbar, im Hintergrund. Für unser Wohlbefinden wirken da zwei Beteiligte, der Geist und der Körper. Jeder will seinen Anteil. Beide brauchen Nahrung. Der Körper die Lebensmittel. Der Geist die kleinen Dinge. Bei diesem Wettbewerb ist der Körper im Vorteil. Wenn ihm an Nahrung fehlt, meldet er Hunger. Der Geist hingegen macht sich nicht so unmissverständlich bemerkbar. Wenn ihm etwas mangelt, meldet er sich – zum Beispiel – mit schlechter Laune.  Bei diesem Zusammenspiel von Energie und Gemüt spielt der Geist die führende Rolle. Er ist es, der das Ganze steuert. in der Regel sorgt er dafür, bei Laune zu bleiben. Das gelingt nicht immer. Die üble Laune geht auf den Körper über. Aber wer ist schon gerne mieser Laune? Wer liebt es schon, an Schreibstau zu leiden?
Wenn es seelisch ungemütlich wird, gibt es eine gute Medizin.

Bediene Dich der kleinen Dinge.
Koche Dir ein weiches Ei

 

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Blocage de l’écriture

Vous connaissez bien cette situation, cher lecteur. Une feuille de papier vierge placée devant vous. D’un blanc étincelant, elle vous regarde fixement. Vous devriez écrire une lettre de remerciement, de condoléances ou un rapport. Et vous ne trouvez pas les mots justes. Chaque nouvelle pensée est rejetée. Ou trop ennuyeux, ou trop cucul, ou une expression vide de sens. Rien ne fonctionne. La page reste blanche. Sur le bloc-notes d’à côté, des bonshommes bâtonnés et des gribouillages s’accumulent. Vous, cher lecteur, avez certainement également vécu cette expérience. Cette première phrase qui ne veut pas accoucher. Vous êtes hypnotisé par ce vide béant qui vous fixe. C’est exaspérant.

C’est exactement ce que je ressens aujourd’hui! Et le fait que Jack London ait également connu de tels embouteillages ne me console guère. Ce n’est pas un bouchon. Il n’y a pas de voitures sur la route. Le réservoir est plein, la batterie est chargée. C’est le démarreur. Le moteur ne veut pas démarrer. Aucun contact. Toujours encore le fléau d’une feuille blanche. Ça ne marche pas comme ça. J’ai besoin d’un café. Ce n’est pas un embouteillage, c’est un blocage.

Deux jours plus tard.

À nouveau, je m’assieds à mon bureau devant mon spectre, la page. Pas une seule lettre ne s’y est encore égarée. Elle me regarde d’un air insolent et agressif. Puis, tout d’un coup, ça se produit. Tous les états d’âme se sont dissipés. La terreur psychologique a disparu. Doucement et tendrement, cela me cajole: „Ecris-moi!“ Le temps passe sans qu’on le remarque. Ma plume est pressée. Pégase, le cheval ailé du dieu de la mer Poséidon, le coursier du poète m’emporte. Tout s’imbrique comme sur des roulettes.
Pourquoi en est-il ainsi? Pourquoi ce phénomène d’impossibilité d’écrire est-il apparu? Les idées sont restées à l’écart. Ce n’était pas mon jour. Je n’en avais pas envie. Avant-hier, à la seule pensée d’écrire quelque chose, cela devenait une torture. Le café m’avait fait du bien. Ce qui m’a fait encore plus de bien, c’est de ne rien faire ces jours-ci. Ne rien faire du tout. Vivre au jour le jour. Faire des choses quotidiennes. J’ai ainsi refoulé le bouchon d’écriture. Je me suis assis là et j’ai laissé libre cours à mes pensées. Le réservoir était quand même vide après tout. En ne faisant rien, il s’est rempli de soi-même. Le blocage a disparu.

Quand j’étais un petit garçon, j’ai souvent dû entendre: „L’oisiveté est l’origine de tous les vices.“ Dans le langage courant, l’oisiveté possède une connotation négative. Cela signifie généralement la paresse. Dans la théologie chrétienne, l’oisiveté est même considérée comme étant un des sept péchés capitaux.
Je trouve que „ne rien faire est un engrais pour l’esprit“. Et Sören Kierkegaard estimait: „En soi, l’oisiveté n’est pas la racine de tous les maux, mais au contraire une vie quasi divine, tant que l’on ne s’ennuie pas.“
Hourra, je peux à nouveau écrire. Maintenant, il faut profiter de ce nouvel élan. Maintenant, utiliser ce feu. Saisir immédiatement les pensées qui s’envolent :
Voici maintenant le blog prévu !

 

Bagatelles
Ce sont les petites choses qui rendent la vie vraiment agréable.

Un œuf mollet au petit-déjeuner.
Un double arc-en-ciel au firmament.
La visite du chat du voisin.
Un doux baiser.
Chiper une poire mûre dans le verger.
Le rire d’une petite-fille.
Une bonne pensée qui s’enchaîne.
Le chant d’un merle.
Un trèfle à quatre feuilles dans la pelouse.
Un salut amical sur le chemin du retour.

Les bagatelles sont des vitamines pour l’âme. Depuis mes plus tendres années, ces subtilités m’accompagnent. Toute ma vie, j’ai valorisé ces nécessités vitales. Cependant, sans y prêter une grande trop grande attention.
Un peu comme si on prenait des vitamines en mangeant, sans trop réfléchir à l’impact de leur effet. Les besoins de l’âme restent, à peine visibles, en arrière-plan. Pour notre bien-être, il y a deux parties impliquées, l’esprit et le corps. Chacun veut sa part. Les deux ont besoin d’être nourris. Le corps a besoin de nourriture. L’esprit des petites choses. Dans cette compétition, le corps a un avantage. Lorsqu’il manque de nourriture, il annonce sa faim. L’esprit, en revanche, ne se fait pas remarquer de manière aussi évidente. S’il lui manque quelque chose, il se manifeste – par exemple – par une mauvaise humeur. L’esprit joue le rôle principal dans cette interaction entre l’énergie et le moral. C’est lui qui contrôle tout et qui, en règle générale, veille à ce que nous restions de bonne humeur. Cette démarche n’est pas toujours couronnée de succès. La mauvaise humeur se transmet au corps. Mais qui aime être de mauvaise humeur? Qui aime souffrir du syndrome de la page blanche?
Lorsque les choses deviennent mentalement inconfortables, il existe un bon médicament.

Faites-vous plaisir avec des petites choses.
Cherchez un trèfle à quatre feuilles dans votre pelouse.

 

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Stephanie

In Leuk sass Grand’maman in ihren Louis XVI-Sessel beim Café noir. Auf dem ovalen Tischchen dampfte neben einer Schale Würfelzucker eine Tasse Kaffee. «Kaffee muss süss sein wie die Liebe, heiss wie die Hölle und schwarz wie die Nacht». Das war die Definition ihres Café noir. Dazu gehörte ein Canard. Die elegante Art, wie die Dame von Welt Brandwein zu sich nimmt. Ein Würfelzucker wird mit dem Feuerwasser getränkt und anschliessend auf der Zunge genussvoll zerlassen. Einfach köstlich. Dazu zierten ein kleines Schnapsglas und eine Flasche Marc aus Onkel Ferdis Keller das Stillleben. Ein Päckchen «Laurent vert», die halbrunde elegante Damenzigarette aus Ägypten, vervollständigte die Installation. Die Sonne stand schon tief. Ihre Strahlen brachten die Gläser auf dem Tisch zum Glitzern. Diese Ruhepause nach den Arbeiten des Vormittags, Kaffee, Schnaps und Zigarette liess sich meine Grossmutter nie entgehen. Es war ein Ritual, das zu ihrem Leben gehörte, wie das Zähneputzen am Morgen oder das Nachtgebet am Abend. Diese «kreative Pause» wie Grand’maman diese Gewohnheit nannte, liess sie nie aus. Täglich, ob Werktag oder Sonntag, wurde diesem Kult gehuldigt. In der Hand hielt sie einen Brief ihres Schwiegersohns Marcel aus Neuenburg. Regelmässig wurden auf diesem Weg die Familiennachrichten ausgetauscht und die Altersvorsorge geregelt. Neben dem Kaffeegeschirr lagen zwei Hundertfrankenbanknoten auf dem Tisch. Sie waren dem Schreiben beigefügt. Die Kinder, meine Onkel und Tanten, hatten vereinbart, auf diese unkomplizierte Art den Haushalt in Leuk über Wasser zu halten.

In Neuenburg stand Onkel Marcel im Labor seiner Apotheke. Er war dabei, eine stark verdünnte Lösung für homöopathische Verwendung herzustellen. Messkolben und Pipetten lagen bereit. Sorgfältig wurde die Arbeit ausgeführt. Mehr als die Hälfte des Tages verbrachte er hier, im Arzneimittelgeschäft, welches sein Vater im letzten Jahrhundert gegründet hatte. Er liebte seinen Beruf, er betreute mit Fürsorge seine Kunden. Die Pharmacie de l’Orangerie war eine Institution in der Stadt. Es war das Geschäft, wo die Nachbehandlung der ärztlichen Kunst ihre Fortsetzung fand. Neben den auf Rezepten verschriebenen Arzneien  standen den Kunden viele Produkte aus dem eigenen Betrieb zum Verkauf. Pillen, Salben, Tabletten und Tinkturen der Pflanzenheilkunde und der Homöopathie, von Marcel persönlich hergestellt, fanden reges Interesse. Die Patienten fanden nicht nur die notwendige Medizin für die Heilung ihrer Gebrechen. Sie wurden kompetent beraten. Für jeden hatte er ein aufmunterndes Wort, erteilte er Ratschläge, tauschte er mit höchster Diskretion Nachrichten und Neuigkeiten aus. Diese Apotheke gehörte zur Stadt wie die Uhrenhochschule und der Jachthafen. Sie war die gesellschaftliche Drehscheibe des Lebens von Neuchâtel.

Als ich abends in die Küche trat, hatte Stephanie eben den Zvieri genossen. Bei Brot mit Butter und selbsthergestellter Aprikosenkonfitüre und Tee berichtete Grand’maman vom Brief aus Neuenburg. «Herr Marcel braucht wilden Thymian, Knabenkraut und Seidelbast». Stephanie nahm die Bestellung mit einem Kopfnicken entgegen und murmelte: «Nächste Woche auf die Post». Stephanie vertrat das Symbol des klassischen Hutzelweibchens aus dem Wallis. Einzig die Tabakpfeife fehlte. Sie war immer schwarz gekleidet. Sie trug immer ein Kopftuch. Böse Zungen behaupteten, sie hätte zur Ersten Kommunion den ersten schwarzen Rock erhalten. Zur Firmung kam der Zweite darüber und später, als sie volljährig wurde, der Dritte. Stephanie kam und ging in unserem Haushalt ein und aus. Sie hatte die Gabe, immer anwesend zu sein, wenn sie gebraucht wurde. Sie ging jedermann zur Hand, wenn es um das Vorbereiten und Servieren der Speisen ging. Sie kam geräuschlos und verschwand wieder ungehört. Die treue Seele der Familie. Damals schon eine selbstständige Frau voller Tatendrang und Weisheit.
Wenn sie da war, gesellte ich mich gerne zu ihr an den Küchentisch. Wir verstanden uns gut, und sie hatte mich ins Herz geschlossen. Ich vernahm so, was in Leuk passierte. Ihre Erzählungen waren von Lebensweisheiten durchzogen. «Hartes Brot ist nicht hart, kein Brot ist hart». Stephanie verkehrte in verschiedenen Familien. Sie half in den Reben. Assistierte der Hebamme. Ging einkaufen für die Herrschaft. Brachte Briefe auf die Post. Und sie sammelte Heilkräuter. Da war sie so richtig in ihrem Element. Da war sie zuhause. Da war sie die Expertin der Stadt. Niemand kannte die medizinische Wirkung der Stauden und Gräser besser als sie. Ein Erbe der Familie Ambühl, der sie angehörte. Sie kannte alle Heilpflanzen und wusste von allen deren Standort. Bisweilen lagen sie und der Stadtarzt Dr. Bayard  sich in den Haaren. Ihm gefiel es nicht, dass jemand ihm ins Handwerk pfuschte. Dabei wollte Stephanie nur helfen, Schmerzen lindern, den Heilungsprozess beschleunigen. Über die Wirksamkeit der Naturstoffe auf den menschlichen Körper wusste sie Bescheid. Ein junger Vetter von ihr hatte einmal den Arm gebrochen und lief mit einem Gips herum. Nach drei Wochen entfernte Stephanie den Gipsverband, tastete die Bruchstelle ab, rieb dort eine von ihr selbst hergestellten Salbe ein und befahl dem Jungen den Arm nicht zu gebrauchen und ihn tagsüber immer von der Sonne bestrahlen zu lassen. Zwei Wochen später ging der Neffe wieder seiner Arbeit nach. (Irgendwie verstehe ich heute, dass das dem Doktor nicht gefiel).

Onkel Marcel hatte einmal beim einem Ferienbesuch in Leuk Stephanie und ihr Wissen über Heilkräuter kennen gelernt. Er war sehr beeindruckt von ihren Kenntnissen. Sie wurde zur Lieferantin der Pharmacie de l’Orangerie für Heilpflanzen. Leider beherrschte Onkel Marcel die deutsche Sprache sehr schlecht. In seinen regelmässigen Briefen nach Leuk brachte er seine Bestellung ein. Grand’maman übersetzte sie mündlich, wenn Stephanie in der Nähe war. Innert vierzehn Tagen waren die Pflanzen auf der Post. Eine Woche später erhielt Stephanie die Bezahlung für ihre Bemühungen in einem Briefumschlag per Post. Der Begleitbrief wurde wiederum in unserer Küche auf Deutsch übersetzt vorgelesen. So funktionierte das erste Exportgeschäft der KMU Stephanie. Sehr unkompliziert. Keine Buchhaltung, keine Geschäftskorrespondenz. Alles auf Vertrauensbasis. Es wurde Wort gehalten.
Das Wirtschaftsleben in der kleinen Stadt war, verglichen mit heute, sehr einfach und trotzdem effizient. Alle waren für alle da. Wenn Not am Mann war, wurde geholfen. Für alle anfallenden Arbeiten gab es Spezialisten. Einer konnte besonders gut Trockenmauern in den Reben bauen. Die meisten verstanden etwas vom Weinbau. Jede Hausfrau wusste die beste Marmelade zu kochen und die leckersten Hauswürstchen herzustellen. Sogar die Katze hatte in dieser Wirtschaft ihren Platz und ihren Auftrag. Sie entsorgte die Ratten und Mäuse. Die Ökonomie funktionierte. Jeder lieferte einen Beitrag zum Zusammenleben im Städtchen. Bargeld brauchte es wenig. Ein Handschlag galt mehr als der schönste Vertrag des besten Notars. Es brauchte keine schriftlichen Bestätigungen. Das Wort galt. Und man stand zum Wort. Meistens. Wer etwas Unlauteres tat, wurde vom Familienvorstand in die Schranken gewiesen.
Bei uns war das unbestritten Grand’maman. Sie war die unangefochtene Chefin im Haus. Ihre Anweisungen wurden ohne Widerrede, ohne Diskussion und ohne Murren ausgeführt. Es gab keine Missverständnisse oder Ausreden, denn sie war klar. Sie hatte einfache Prinzipien. Die galten mehr als die Zehn Gebote Gottes. Und sie nutzte ihre Vormachtstellung nie aus. Sie war die natürliche Autorität.

Schöne heile Welt, damals?
Natürlich nicht.

Der Mensch von damals war ähnlich veranlagt wie heute. Viele nahmen es nicht so genau mit Anstand, Fairness, Wahrhaftigkeit, Rücksichtnahme und Treue. Wie heute eben auch. Nur eines war damals besser.
Es herrschte mehr Freiheit.
Alle hatten mehr persönlichen Gestaltungsraum. Dazu gesellte sich eine selbstverständliche Toleranz. Über kleine Ungereimtheiten ging man hinweg. Drückte ein Auge zu. Liess fünf gerade sein.
Das Leben war weniger kompliziert als heute. Das Allermeiste spielte sich in Leuk selbst ab. Nur ganz wenige Bewohner verliessen ab und zu die Stadt. Abends waren alle wieder zuhause. Das Exportgeschäft von Stephanie war eine grosse Sache, eine Ausnahme. Es passte gar nicht so richtig in diese Kleinräumigkeit hinein. Es kam daher wie heute ein Handelsvertrag mit Dänemark.

Auch im Leuk von damals war es schon anspruchsvoll, mit der Freiheit anständig umzugehen. Freiheit kann Gutes wie Böses zur Folge haben. Damit es gut geht, braucht es Spielregeln, an die sich alle halten. Im kleinen Raum Leuk wurde die Einhaltung dieser Regeln von der Bevölkerung übernommen. Jeder kannte jeden. Jeder kontrollierte jeden. Das sorgte für Ruhe und Ordnung, hatte aber nicht nur Vorteile.Es kommt darauf an, wie viel Verantwortung der Einzelne zu übernehmen gewillt ist.

Zu meiner Zeit in Leuk wurde diese Verantwortung von den Erwachsenen getragen. Unter ihnen gab es ein paar weise Männer. Die hatten mit ihrem Vorbild die Balance zwischen Gut und Böse zu Gunsten des Guten, zum Wohle der Gesamtheit, im Griff. Sie waren die ungekrönten Häuptlinge. Ihre Stellungnahmen wurden befolgt. Sie hatten Autorität. Sie sorgten für ein geruhsames Leben. Eine Art Schattenkabinett.

Freiheit ist eben nicht trivial!

 

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Stéphanie

A Loèche, Grand’maman prenait son café noir, installée dans son fauteuil Louis XVI. Une tasse de café fumait sur la table ovale à côté d’un bol de morceaux de sucre. „Le café doit être doux comme l’amour, chaud comme l’enfer et noir comme la nuit“. C’était sa définition du café noir. Il incluait aussi un canard. La manière élégante pour une dame du monde de se prendre un petit alcool. Un morceau de sucre trempé dans l’eau de vie fonds finalement sur la langue avec délectation. Tout simplement délicieux. Un petit verre de schnaps et une bouteille de marc provenant de la cave de l’oncle Ferdi complétaient cette nature morte. Un paquet de „Laurent vert“, l’élégante cigarette oblongue d’Égypte pour dames, complétait l’installation. Le soleil était déjà bas. Ses rayons scintillaient dans les verres sur la table. Ma grand-mère ne manquait jamais ce repos après le travail du matin, café, schnaps et cigarette. C’était un rituel qui faisait partie intégrale de sa vie, comme se brosser les dents le matin ou prier le soir. Elle n’omettait jamais cette „pause créative“, comme Grand’maman appelait cette habitude. Chaque jour, en semaine ou dimanche, ce culte était vénéré.
Dans sa main, une lettre de son gendre Marcel de Neuchâtel. Les nouvelles de la famille étaient régulièrement échangées de cette manière, tout comme les dispositions prises concernant la retraite. Deux billets de cent francs étaient posés sur la table à côté du service à café. Ils étaient joints à la lettre. Les enfants, mes oncles et mes tantes, avaient convenu de maintenir à flot le foyer de Loèche de cette manière simple.

À Neuchâtel, l’oncle Marcel se tenait dans son laboratoire pharmaceutique. Il était en train de préparer une solution très diluée pour un usage homéopathique. Les fioles jaugées et les pipettes étaient prêtes. Les travaux étaient réalisés avec soin. Il passait plus de la moitié de la journée ici, dans sa boutique de médicaments que son père avait fondé le siècle dernier. Il aimait son travail, il s’occupait de ses clients avec attention. La Pharmacie de l’Orangerie était une institution dans la ville. C’était le magasin où le suivi de l’art médical trouvait sa continuation. Outre les médicaments prescrits sur ordonnance, de nombreux produits issus de la production propre du magasin y étaient proposés à la vente. Les pilules, onguents, comprimés et teintures phytothérapiques et homéopathiques, manufacturés par Marcel lui-même, suscitaient un vif intérêt. Les patients n’y trouvaient pas seulement les médicaments nécessaires à la guérison de leurs maux, mais y recevaient aussi des conseils compétents. Pour chacun, il avait un mot d’encouragement, lui prodiguait des conseils, échangeait des nouvelles et des mises à jour avec la plus grande discrétion. Cette pharmacie appartenait à la ville comme l’école horlogère ou le port de plaisance. C’était le centre social de la vie neuchâteloise.

Quand je suis entré dans la cuisine le soir, Stéphanie venait de déguster son goûter. Autour d’un pain beurré avec une confiture d’abricots maison et d’un thé, Grand’maman faisait un compte-rendu de la lettre de Neuchâtel. „M. Marcel a besoin de thym sauvage, d’orchis et de daphné“. Stéphanie pris note de la commande d’un hochement de tête et murmura : „Au courrier la semaine prochaine“. Stéphanie représentait le classique symbole des femmes flétries du Valais. N’y manquait plus que la pipe à tabac. Elle était toujours vêtue de noir. Elle portait toujours un foulard. Des langues malveillantes prétendaient qu’elle avait reçu sa première jupe noire lors de sa première communion, la deuxième pour sa confirmation et la troisième quand elle a eu atteint la majorité. Stéphanie était en constant va-et-vient dans notre maison. Elle avait le don d’être toujours présente quand on avait besoin d’elle. Elle allait aider tout le monde lorsqu’il s’agissait de préparer et servir les repas. Elle apparaissait sans bruit et disparaissait à nouveau sans qu’on l’entende. L’âme fidèle de la famille. Déjà à l’époque, c’était une femme indépendante, tonique et pleine de sagesse.

Quand elle était là, j’aimais la rejoindre à la table de la cuisine. Nous nous entendions bien, et elle m’avait pris d’affection. Je pouvais ainsi prendre des nouvelles de ce qui se passait à Loèche. Ses histoires étaient brodées de sagesse. „Le pain dur n’est pas dur, pas de pain c’est dur“. Stéphanie fréquentait diverses familles. Elle aidait dans les vignes. Assistait la sage-femme. Faisait les courses pour ces messieurs-dames. Portait les lettres à la poste. Et collectait les herbes médicinales. C’est là qu’elle était vraiment dans son élément. C’était son bercail. Elle était l’experte de la ville. Personne ne connaissait mieux qu’elle les effets médicinaux des plantes vivaces et des herbes. Un héritage de la famille Ambühl, à laquelle elle appartenait. Elle connaissait toutes les plantes médicinales et savait où les trouver. Parfois, elle et le médecin de la ville, le Dr Bayard, étaient en conflit. Il n’aimait pas que quelqu’un interféra dans son travail. Stéphanie voulait seulement aider, soulager la douleur, accélérer le processus de guérison. Elle connaissait l’efficacité des substances naturelles sur le corps humain. Un de ses jeunes cousins s’était un jour cassé le bras et se promenait avec un plâtre. Au bout de trois semaines, Stéphanie a enlevé le plâtre, palpé la fracture, appliqué une pommade, qu’elle avait fabriquée elle-même, et ordonné au garçon de ne pas utiliser le bras et de toujours le laisser au soleil pendant la journée. Deux semaines plus tard, le neveu est retourné à son travail. (D’une certaine manière je comprends aujourd’hui, que le médecin ne goûtait pas cela).

L’oncle Marcel avait eu l’occasion de faire connaissance de Stéphanie et son savoir en matière d’herbes médicinales lors d’une visite de vacances à Loèche. Il fut très impressionné par ses connaissances. Elle devient le fournisseur de plantes médicinales de la Pharmacie de l’Orangerie. Malheureusement, l’oncle Marcel maîtrisait très mal la langue allemande. Dans ses régulières lettres à Loèche, il passait ses commandes. Grand’maman les traduisait oralement, quand Stéphanie était présente. En l’espace de quinze jours, les plantes étaient livrées par poste. Une semaine plus tard, Stéphanie recevait le paiement de ses efforts dans une enveloppe. La lettre d’accompagnement était à nouveau lue dans notre cuisine, traduite verbalement en allemand. C’est ainsi que la première entreprise d’exportation de Stéphanie fonctionnait. Très simple. Pas de comptabilité ni correspondance commerciale. Tout était basé sur la confiance. La parole tenue.

La vie commerciale dans cette petite ville était, comparée à aujourd’hui, très simple et pourtant efficace. Tout le monde était là pour tout le monde. S’il y avait un quelconque besoin, l’aide était apportée. Il y avait des spécialistes pour toutes sortes de travaux. L’un d’eux était particulièrement doué pour construire des murs de pierraille dans les vignes. La plupart d’entre eux étaient expérimentés en viticulture. Toutes les ménagères savaient comment faire les meilleures confitures et confectionner les plus délicieuses saucisses faites maison. Même le chat avait sa place et son travail dans cette économie. Il nous débarrassait des rats et des souris. L’économie fonctionnait. Chacun contribuait à la vie communautaire de la petite ville. Il y avait peu de besoin d’argent liquide. Une poignée de main comptait plus que le plus mielleux contrat du meilleur notaire. Aucune confirmation écrite n’était requise. La parole était le lien. Et les gens tenaient parole. La plupart du temps. Quiconque se permettait quelque chose de pas trop propre était remis à sa place par le chef de famille.

Pour nous, c’était incontestablement Grand’maman. Elle était la patronne évidente de la maison. Ses instructions étaient exécutées sans discussion aucune et sans ronchonnement. Il n’y avait pas eu de malentendus ou d’excuses parce qu’elle était claire. Elle avait des principes simples. Ils comptaient plus que les dix commandements divins. Et elle n’a jamais profité de sa suprématie. Elle était l’autorité naturelle.

Un monde parfait à l’époque ?

Bien sûr que non.

Les gens de cette époque étaient d’une disposition similaire à ceux d’aujourd’hui. Beaucoup ne prenaient pas très au sérieux la décence, l’équité, la sincérité, la considération et la loyauté. Tout comme aujourd’hui. Une seule chose était mieux à l’époque.

Il y avait plus de liberté.

Chacun avait plus de liberté personnelle. Il y avait aussi une tolérance naturelle. Les gens ignoraient les petites incohérences. Ils fermaient un œil. Prenaient les choses pour ce qu’elles sont.
La vie était moins compliquée qu’aujourd’hui. La plupart des choses se passaient à Loèche même. Seuls quelques résidents quittaient la ville de temps en temps. Le soir, tout le monde était de retour à la maison.
L’entreprise d’exportation de Stéphanie était une grosse affaire, une exception. Il ne s’intégrait pas vraiment dans cette économie à petite échelle. C’était un peu comme un accord commercial avec le Danemark aujourd’hui.

Même dans le Loèche de cette époque, c’était déjà exigeant de traiter la liberté de manière décente. La liberté peut conduire à la fois au bien et au mal. Pour que tout se passe bien, il faut des règles du jeu que tout le monde respecte. Dans la petite région de Loèche, le respect de ces règles tenait de la responsabilité de toute la population. Tout le monde connaissait tout le monde. Tout le monde contrôlait tout le monde. Cela garantissait la paix et l’ordre, mais cela n’avait pas que des avantages.
Cela dépend du degré de responsabilité que l’individu est prêt à assumer.

Pendant mon séjour à Loèche, cette responsabilité était assumée par les adultes. Il y avait quelques sages parmi eux. Par leur exemple, ils ont fait pencher la balance entre le bien et le mal en faveur du bien, pour le bien de l’ensemble. Ils étaient les chefs non couronnés. Leurs avis étaient suivis. Ils avaient l’autorité. Ils offraient une vie tranquille.
Une sorte de cabinet fantôme.

La liberté n’est justement pas triviale !

 

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Une petite histoire

 

Edmond M. Berrang,
mein Schwiegersohn, hat mir diese Geschichte zum Geburtstag geschenkt. Hier kommt die französische Originalfassung.

 

Bonjour Hans!
Comme tu aimes raconter des histoires, je t’en raconte une pour ton anniversaire, une que j’ai rapporté d’Inde.

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Pandharpur est l’un des lieux de pèlerinage les plus sacrés du Maharashtra. Ce que Puri est au Bengale et à l’Orissa, ce que Chidambaram est à l’Inde du Sud, Pandharpur l’est au Maharashtra (Capitale: Bombay). C’est une petite ville sur les rives de la rivière Bhima et un site de culte de Krishna.

Le temple le plus célèbre est le temple Vithobha (Vitthoba est un nom de Krishna).
Et voici donc l’histoire de sa construction .

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Pundalik est un homme très simple, de raison disons très moyenne, c.a.d. muni d’un vocabulaire d’environ 400 mots, ne connaissant ni l’orthographe, ni le calcul, sauf les additions et soustractions.
Pundalik est un fervent dévot de Krishna, et de toute sa vie a servi assidument ses parents.

Son voeu le plus cher: rencontrer Dieu, voir Krishna.
Pour ce faire, il consulte le guru du village. Celui-ci réalise les limitations de Pundalik et lui dit:“ Ton chemin à toi ne sont ni les études, ni la connaissance, ni la prière, ni la dévotion, mais ton chemin est le Karma Yoga (Yoga des actions): le service. Sers tes parents assidument comme tu l’as fait par le passé. Dieu sera certainement attendri et exaucera un jour ton voeu“.
Pundalik est tout content de cette réponse, car il aime servir et il aime ses parents. Il sers donc ses parents avec encore plus de ferveur et d’attentions. Jour et nuit. Été comme hivers.
Krishna, voyant cet incessant dévouement fut ému et décida donc d’exaucer le voeu le plus cher de Pundalik et lui apparut, à sa demeure, dans toute sa splendeur.
Mais Pundalik était en train de décaper une casserole et ne lui prêta aucune attention.

Krishna, après un moment, toussota et parla:“ Pundalik, c’est moi, Krishna, ton Dieu. Je suis là pour combler ton désir le plus cher. Rends moi hommage, adore moi, c’est moi, ton Dieu“.
Mais Pundalik répondit: „ Oui oui, j’arrive de suite, mais je dois encore balayer la pièce“.

Krishna fut ému par tant de dévouement et attendit donc que Pundalik eut fini de balayer la pièce.
Ceci étant fini, Krista reparla:“ Pundalik, c’est moi, Krishna, ton Dieu. Rends moi maintenant hommage, adore moi, je suis la réalisation de ton voeu le plus cher“.
Et Pundalik répondit: „ Oui oui, j’arrive de suite, mais je dois encore ranger la chambre“.

Krishna fut certes ému par ce dévouement mais commença aussi à être quelque peu agaçé. Que Dieu dut attendre que Pundalik eut fini ses tâches est effectivement quelque peu irritant. Et pas vraiment digne d’un Dieu. Mais quoi, il ne lui resta rien d’autre à faire qu’attendre.

Ce travail étant enfin fini, Krishna reparla:“ Hallo, Pundalik, c’est moi, Krishna, ton Dieu et tu commences à lui courir sur le gnon. Alors, adore moi maintenant et tombe en prière et qu’on en finisse enfin avec cette absurde situation“.
Et Pundalik répondit: „ Oui oui, j’arrive de suite, mais je dois encore finir de laver le linge“.

Cette tâche étant terminée, Krishna reparla:“ Dis donc, Pundalik, tu commences sérieusement à me les gonfler, nom d’un homme. Je suis Dieu, ton voeu le plus cher et je suis là, devant toi. Alors arrête tes singeries et tombe enfin en adoration et basta“.

Et Pundalik répondit: „ Oui oui, j’arrive de suite. Il me faut encore repasser le linge. Tiens, voici une brique sur laquelle tu peux t’asseoir“.

 

Et la légende dit que Krishna est aujourd’hui toujours encore assis sur cette brique à attendre Pundalik…..

Le centre sacré du Temple est construit autour de cette brique.
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Bon anniversaire!

 

 

Nun folgt meine deutsche Übersetzung

 

Guten Tag Hans,
Du liebst es Geschichten zu erzählen. Ich möchte Dir zu Deinem Geburtstag eine erzählen, die ich aus Indien heimbrachte.
Diese Legende erzählt, wie der Bau des Vithoba-Tempels in Pandharpur entstand. Dem unterwürfigen Pundalik wird zugeschrieben, dass er die Gottheit Krishna nach Pandharpur gebracht hat.

Pundalik lebt in Pandharpur, eine Stadt im Bundesstaat Maharashtra im Westen Indiens. Pundalik hat denselben Vornamen wie der indische Dichter Narayan Nalk, ist aber im Gegensatz zu ihm ein einfaches Gemüt und von mässigem Verstande. Sein Wortschatz erreicht kaum 400 Wörter. Die Rechtschreibung ist ihm fremd. In Arithmetik beherrscht er nur das Zusammenzählen und Abzählen.
Pundalik ist ein hingebungsvoller Verehrer des Gottes Krishna, die hinduistische Form des Göttlichen. Sein ganzes Leben hat er seinen Eltern liebevoll gedient. Sein sehnlicher Wunsch wäre es, Gott zu begegnen. Krishna zu sehen! Er beschliesst den spirituellen Lehrer im Hinduismus, den Dorf Guru, um Rat zu fragen. Auf den ersten Blick erkennt dieser die geistigen Grenzen von Pundalik und sagt: «Dein Weg führt nicht über Studium, Wissen, Beten oder die Hingabe. Dein Weg ist Karma-Yoga. Das Yoga des selbstlosen Dienstes, des täglichen Handelns. Diene weiterhin Deine Eltern, sei fleissig, wie Du es in der Vergangenheit immer warst. So wird Gott zufrieden sein. Er wird eines Tages Deinen Wunsch erfüllen.»
Pundalik ist mit dieser Antwort sehr zufrieden. Er liebt es zu dienen. Er liebt seine Eltern. So dient er seinen Eltern mit noch mehr Eifer und Sorgfalt. Tag für Tag, im Sommer wie im Winter.

Als Krishna diese unaufhörliche Hingabe sah, war er gerührt. Er beschloss Pundaliks sehnlichster Wunsch zu erfüllen. In all seiner Pracht erschien er ihm in seinem Heim. Aber Pundalik war gerade dabei eine Pfanne sauber zu bürsten und beachtete die Gottheit nicht.
Nach einer Weile macht sich Krishna hüstelnd bemerkbar und sprach: «Pundalik ich bin’s, Krishna, Dein Gott. Ich bin hier, um Dein sehnlichster Wunsch zu erfüllen. Huldige mir. Bete mich an. Ich bin es, Dein Gott.»
Darauf Pundalik: «Ja ja, ich komm ja schon. Muss aber zuerst noch das Zimmer fegen.»

Krishna, gerührt von dieser Hingabe, wartete bis Pundalik den Raum fertig gereinigt hatte.
Als dem so war, erhob Krishna erneut das Wort: «Pundalik ich bin es wirklich. Ich Dein Gott. Ich bin die Erfüllung Deines sehnlichsten Wunsches. Verehre mich nun, bete mich an.»
Und Pundalik antwortete: « Ja ja ich komme gleich, muss aber zuerst noch das Zimmer aufräumen.»

Krishna war zwar gerührt von dieser Aufopferungsfähigkeit, konnte einen gewissen Ärger nicht unterdrücken. Für einen Gott ist es irritierend darauf zu warten bis Pundalik seine Aufgaben erledigt hatte. Das ist nicht wirklich eines Gottes würdig. Es blieb ihm so nichts anderes als zu warten.

Als die Arbeit endlich fertig war, setzte Krishna erneut zum Sprechen an: « Hallo Pundalik! Ich Krishna, Dein Gott ist hier. Langsam gehst Du mir auf die Nerven. Diese absurde Situation muss ein Ende nehmen. Bete mich jetzt an. Knie nieder im Gebet.»
«Ja, ja, ich bin gleich für Dich da. Aber ich muss noch die Wäsche waschen.»

Auch dieser Auftrag fand sein Ende. Eine Ungeduld in Krishnas Stimme war unüberhörbar. «Du bist daran mich ernsthaft zu nerven. Himmel, ich bin Dein Gott. Ich erfülle Deinen innigsten Wunsch. Jetzt stehe ich vor Dir. Hör auf mit Deinen Mätzchen. Auf die Knie und basta!»
Und Pundalik antwortete: « Ja, ja, sofort. Ich muss nur noch die Wäsche bügeln. Hier ist ein Ziegelstein, auf dem Du Dich setzen kannst.

Die Legende besagt, dass Krishna heute noch auf dem Ziegelstein sitzt, um auf Pundalik zu warten…

 

Der Vithoba-Tempel in Pandharpur, der Haupttempel in dem Krishna verehrt wird, wurde um diesen Ziegelstein herum gebaut.

 

 

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Achtundachtzig

Heute an meinem Achtundachtzigsten wage ich einen Boxenstopp. Einen Blick zurück. Antwort auf die Frage: «Wie hast Du es fertiggebracht, dieses Alter in Zufriedenheit und unter einem guten Stern zu erreichen?» Vorab sei gesagt, es waren wertvolle, schöne Jahre.

88 Jahre; ein attraktives, erfülltes Leben bis jetzt. Zeit, ein wenig darüber nachzudenken. Mein Leben entspricht nicht der Norm. Es ist nicht das Leben jener Person, die an einem Ort geboren wird, dort die Schule besucht, eine Familie gründet und immer noch am gleichen Ort in Rente geht. Mein Leben war nicht das eines Sesshaften. Ständiger Ortswechsel von Umzug zu Umzug, so wurde ich geprägt. In Den Haag sechsmal ein und aus, den Krieg dort in seiner ganzen Heftigkeit erlebt. Dann in Deutschland bei Tante Emma. Im Wallis bei Grand’maman. Es folgten Fribourg, Luzern, Basel, Zürich. Studium am Poly. Wieder Basel, ferner Glattbrugg, Gossau, Paris, Küsnacht. Jetzt endlich Gossau-ZH für immer!

Ich sitze hier im Garten. Ein genussvoller Sommertag. «Wie kam es zu diesem wunderbar bewegten Leben?» Es gab keinen Plan. Es lief ungesteuert von Scheideweg zu Scheideweg. Bei den Wegweisern wurde aus dem Bauch heraus die zutreffende Richtung gewählt. Mit der Zeit nahm dieses Vorgehen Struktur an. Mein Leben wurde organisierter. Ich begann zu verstehen, was es für eine sinnvolle Zukunft braucht. Meine Talente und Begabungen lernte ich mit der Zeit immer besser kennen. Sie wurden klarer, präziser. Langsam lernte ich, wie ich mein Dasein ausrichten konnte. Meine Arbeit und meine Familie gefielen mir von Tag zu Tag besser. Das war die Zeit als sich meine Menschenkenntnis entwickelte. Ich wurde ein echter Profi in der Organisation von komplexen Unternehmungen. Mit vielen verschiedenen, anders gearteten Menschen hatte ich zu tun.
Eine zweite Maxime, «Unternehmensführung ist Menschenführung», prägte mein Berufsleben. Nicht nur das Berufsleben – auch im Privatleben gilt: es geht immer um Menschen, mit Menschen. Mit Frau und Kindern, mit den Nachbarn, mit den Mitarbeitern und ihren Angehörigen, mit Lieferanten, Konkurrenten, Geldgebern und mit den Aktionären. Immer mit Menschen.
Vieles ist in der Zusammenarbeit mit ihnen gelungen, vieles ist danebengegangen.
Sie hinterliessen nicht nur für mich, sondern oft für alle Beteiligten schmerzende Blessuren. Wenn etwas schief geht, geht vieles kaputt und tut weh.Das Leben ist nicht konfliktfrei. Mein Leben war von einer gefährlichen Unbekümmertheit begleitet. Im Rückblick könnte ich von einer grossen Zahl von Schicksalsschlägen, Flops und Misserfolgen berichten.
Wenn ich einmal vor dem Trümmerhaufen einer Karambolage stand, gab es nur einen Reflex, aufräumen. Die Wunden lecken. Platz schaffen, weiter machen und diesmal besser.
Stets habe ich gewusst und ich weiss es heute noch, wo meine Kompetenzen ihre Grenzen haben. Ohne  überheblich zu werden, hat mir das ein solides Selbstverständnis gegeben.
Mit den Versuchungen des Lebens, ich meine die Gier nach Geld und Macht, wusste ich gut umzugehen. Ich liebe meinen kleinen Luxus. Immer schaffte ich mir angenehme Lebensbedingungen. Ein Beispiel: Schon als Student reiste ich mit der Bahn nur erste Klasse. Übertrieben habe ich nie. Keine teuren Autos. Ein gemütliches Haus, etwas gross, aber nicht protzig. Es kommt mir auf das tägliche Wohlergehen an.

Die heftige Aktivität des Berufslebens ist längst Vergangenheit, längst vorbei.Geblieben sind die Beziehungen zu den Menschen. Zu der Partnerin, zu den Töchtern und ihren Partnern, den Enkeln und Urenkeln, den Freunden und allen Menschen um mich herum. Schön Wohlfühlen in der Familie und unter Freunden.
Ich habe die Menschen einfach gerne.

So geniesse ich mein Dasein. Die Antworten nach dem Wieso und dem Warum des erfreulichen Lebens habe ich beieinander.
Heute ziehe ich Bilanz:

  • Ich mache mir keine Sorgen auf Vorrat. Wenn Probleme auftreten, werden sie gelöst, wenn sie da sind.
  • Nie eine Aufgabe übernehmen, die keinen Spass macht. Spass wird es immer, wenn sie zu den Talenten passt.
  • Ich glaube nicht an die Wirkung von ungebetenen Ratschlägen.
  • Akzeptieren, was ich nicht ändern kann. Daraus dann das Beste machen.
  • Jetzt ist jetzt.Wie geht’s nun weiter? Ich habe starke Nerven. Ich habe keine Angst vor Überraschungen. Und ich weiss, dass mein Leben ein Ende haben wird.
    Zu meinem achtundachtzigsten Wiegenfest schaue ich auf die vielen Jahre, die ich erlebt habe, in Dankbarkeit zurück.
    Es gefällt mir immer noch auf unserem Planeten.

Hoffentlich, das wünsche ich mir, ist mir noch ein Weilchen gegeben.

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Quatre-vingt-huit

Aujourd’hui, à l’occasion de mon quatre-vingt-huitième anniversaire, je me permets faire un arrêt au stand. Un regard rétro. Réponse à la question : „Comment as-tu réussi à atteindre cet âge dans le contentement et sous une bonne étoile ?“
Là, j’anticipe : ce furent de magnifiques et précieuses années.
88 ans ; une vie attrayante et épanouie jusqu’à ce jour. Il est temps d’y réfléchir quelque peu. Ma vie ne correspond pas aux normes courantes. Ce n’est pas la vie d’une personne qui naît en un lieu précis, y fait ses études, y fonde une famille et y prend sa retraite, toujours encore domicilié au même endroit. Ma vie n’a pas été celle d’un sédentaire. Se déplacer constamment d’un endroit à un autre, c’est ainsi que j’ai été estampé. Six fois entré puis sorti de La Haye, où l’on y a vécu la guerre dans toute sa férocité. Puis en Allemagne, chez tante Emma. En Valais avec Grand’maman. Ont suivi Fribourg, Lucerne, Bâle, Zurich. Études au Poly. Bâle à nouveau, puis Glattbrugg, Gossau, Paris, Küsnacht. Enfin, Gossau-ZH pour de bon !

Je suis assis ici dans le jardin. Une délicieuse journée d’été. „Comment s’est goupillée cette vie si remarquablement mouvementée ?“ Il n’y avait aucun plan. Elle a couru sans orientation de carrefour en carrefour. Aux panneaux indicateurs, la direction était choisie par pur instinct. Au fil du temps, cette approche s’est quelque peu structurée. Ma vie est devenue plus organisée. J’ai commencé à comprendre ce qu’il fallait faire pour avoir un avenir digne de ce nom. J’ai appris à mieux connaître mes talents propres et mes dons au fil du temps. Ils sont devenus plus clairs, plus précis. Lentement, j’ai appris à diriger mon existence. Mon travail et ma famille me plaisaient chaque jour de plus en plus. C’est à cette époque que ma connaissance de la nature humaine s’est développée. Je suis devenu un véritable professionnel de l’organisation d’entreprises complexes. Cela m’obligeait à gérer de nombreux types de personnalités quelconques et très différentes.
Une deuxième maxime, „la gestion d’affaires est une gestion de personnes“, a façonné ma vie professionnelle. Pas seulement dans ma vie professionnelle, mais aussi dans ma vie privée il s’agit en fait toujours de personnes, avec des personnes. Avec mon épouse et mes enfants, avec mes voisins, avec mes employés et leurs proches, avec fournisseurs, concurrents, financiers et actionnaires. Toujours des gens.

Beaucoup de choses ont réussi en coopération avec eux, et beaucoup ont aussi échoué. Ils ont laissé des cicatrices douloureuses, non seulement pour moi, mais souvent pour toutes les personnes concernées. Quand les choses vont mal, beaucoup de choses se cassent et font souffrir.
La vie n’est pas sans conflit. Ma vie était accompagnée d’une dangereuse insouciance. Avec le recul, je pourrais conter un grand nombre de coups du sort, de flops et d’échecs.
Quand je me suis trouvé confronté aux épaves d’un carambolage, je n’avais qu’un seul réflexe, celui de déblayer. Lécher les plaies. Faire de la place, passer à autre chose et mieux faire cette fois-ci.

J’ai toujours su, et le sais encore aujourd’hui, où mes compétences accostent leurs limites. Sans vouloir être arrogant, cela m’a donné une solide compréhension de moi-même. J’avais appris à faire face aux tentations de la vie, je veux dire l’avidité pour l’argent et le pouvoir. J’aime certes mon petit luxe. J’ai toujours créé des conditions de vie agréables pour moi-même. Un exemple : même lorsque j’étais étudiant, je ne voyageais en train qu’en première classe. Je n’en ai jamais abusé. Pas de voitures de luxe. Une maison accueillante, un peu grande, mais pas de clinquant. Ce qui m’importe, c’est le bien-être quotidien.

L’intense activité de la vie professionnelle est une chose d’un passé longtemps révolu. Ce qui me reste, c’est le relationnel avec les gens. Avec ma partenaire, mes filles et leurs partenaires, mes petits-enfants et arrière-petits-enfants, mes amis et toutes les personnes qui m’entourent. Se sentir bien dans la famille et entre amis.
J’aime vraiment bien les gens.

C’est ainsi que je profite de mon existence. J’ai conjugué les réponses du pourquoi et comment d’une vie agréable.
Aujourd’hui, je fais le point :

  • Ne stocker pas les soucis. Lorsque des problèmes surviennent, ils sont à résoudre quand ils sont là.
  • Ne jamais accepter une tâche qui ne procure pas de plaisir. Il fera toujours plaisir, si elle correspond aux talents.
  • Je ne crois pas à l’effet des conseils non sollicités.
  • Accepter ce que je ne peux pas changer. En faire le meilleur.
  • Maintenant, c’est maintenant.

Où allons-nous à partir d’ici ? J’ai des nerfs solides. Je ne crains pas les surprises. Et je sais que ma vie aura une fin. À l’occasion de mon quatre-vingt-huitième anniversaire, je regarde avec gratitude ces nombreuses années que j’ai vécues.

Et j’aime toujours encore vivre sur notre planète.

J’espère, et souhaite, qu’on me donnera encore un peu plus de temps.

 

 

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Viel

Ich liebe Suppe. Egal ob Wein-, Käse-, Mehl- oder Kartoffelsuppe. An heissen Sommertagen ist auch die kalte Variante willkommen. Gurkensuppe, Gazpacho oder Vichyssoise. Seit meiner letzten Kolumne über die Kochkunst stehe ich mehr am Herd. Immer wieder holt mich die Lust zu Experimenten ein. Mal sehen, ob ich es wieder zur Meisterschaft bringe. Diesmal geht es um eine mir noch unbekannte türkische Yoghurtsuppe.

Wir sassen zu dritt beim Bier. Seit dem Shutdown der erste Besuch in einer Wirtsstube. Mehr als ein Jahr ist verflossen. Jetzt ist es wieder möglich, mit Gleichgesinnten am Biertisch zu plauschen. Einer meiner Freunde schwärmte von dieser Vorspeise, der türkischen Yoghurtsuppe. Das weckte mein Interesse.
Im Nu fand ich im Netz eine Handvoll Rezepte. Joghurt ist nicht unbedingt meine Leibspeise. Mir geht es ums Experiment. Ob sie es glauben oder nicht für diese türkische Suppe braucht man griechischen Joghurt! So stand ich im Supermarkt vor dem Regal der Milchprodukte. Meterweise nichts wie Joghurt: entrahmter, fettarmer, Rahmjoghurt. Joghurt mit Beeren, Bananen, Kiwi und anderen Früchten. Joghurt mit Fruchtgeschmack. Joghurt für Veganer, Trinkyoghurt. Nur kein griechischer Joghurt. Den, welchen ich für meine Suppe bräuchte. Griechischer Joghurt Natur; nirgends zu finden.

Magermilchjoghurt ist ein Wort mit allen fünf Vokalen in der richtigen Reihenfolge, a-e-i-o-u. Solcher Blödsinn kommt einem in den Sinn, wenn man verzweifelt vor 50 verschiedene Varianten dieses Milchproduktes steht und das Benötigte nicht findet.
Mein Blick schweift durch das ganze Kaufhaus. Auf der Suche nach professioneller Hilfe. Weit und breit keine Bedienung. Endlich, wie durch Eingebung. Dort, zuhinterst im Regal, steht ein bescheidener Plastikbecher mit einem Alu-Deckel Γιαούρτι Ελλάδας, mein griechischer Jogurt. In der Vielfalt der Menge wurde das Gewünschte doch noch gefunden.
Auf dem Weg zur Kasse begegne ich der Brotabteilung. Eine Broschüre des Verbands schweizerischer Müller liegt zum Mitnehmen auf. Die verschiedensten Getreidesorten, Weizen, Roggen, Gerste, Hafer, sogar Hirse und Mais sind abgebildet und beschrieben. Mit Begeisterung stellen die Müller die Vielfalt ihrer Produkte vor. Stolz steht da zu lesen: «In der Schweiz gibt es mehr als 300 Brotsorten.»

Mit allen meinen Zutaten zur Herstellung der Joghurtsuppe, sitze ich entspannt im Auto auf dem Nachhauseweg. Auf der Forchstrasse empfangen mich viele andere Autos. Der klassische Feierabendstau. Soweit das Auge reicht, nur Automobile. Vor mir ein SUV. Hinter mir ein SUV («Sport Utility Vehicles»). Das sind diese Geländelimousinen, diese Stadtgeländewagen. Der Inbegriff für zu viel. Sie sind zu gross, zu schwer, zu breit, zu kompliziert in der Bedienung mit einem 2,7 Liter Motor, 325 PS und einem Verbrauch von 18 Litern auf 100 Kilometer! Braucht es wirklich einen Geländewagen, um bei Aldi Gemüse einzukaufen? Soll doch keiner kommen und behaupten, die hätten alle eine Ferienwohnung zuhinterst im Lötschental oder im Schanfigg.

Draussen nahm der Wind Fahrt auf. Im Garten werden Büsche und Bäume durchgeschüttelt. Totes Holz fliegt durch die Luft. Abgerissene Blüten und Blätter wirbeln am Fenster vorbei. Eben habe ich, wohlig geschützt vor dem Wüten der Natur, in meinem Lieblingsstuhl meine Pfeife angezündet. Die 50 Joghurtarten lassen mich nicht los. Für mich das Abbild, die Verbildlichung der Entwicklung unseres heutigen Wohlstandsstandards. In meiner Jugend gab es drei Brotsorten: Dunkles, Halbweisses und am Sonntag Zopf. Höchstens vier Sorten Joghurt kannte ich damals. Ein Auto zu besitzen war der sehnlichste Wunsch eines jeden Erwachsenen. Ferien im Ausland, davon konnte man nur träumen.

Dicke Regentropfen klopfen ans Fenster. In der Ferne Blitze und Donnerrollen ohne Unterbruch. Das Gewitter kommt näher. Der Regen wird zum Wolkenbruch. Zusammen mit Hagelkörnern stürzen gewaltige Wassermassen aus dem schwarzen Himmel. Der Garten wird in ein Schlachtfeld verwandelt. Meine Pfeife ist längst erloschen. Es brauchte keine Viertelstunde, um den friedlichen Feierabend in einen Ort der Verdammnis umzuwandeln.
Dieser Wetterumschlag könnte als Gleichnis für die Veränderung unserer Gesellschaft in den letzten 70 Jahren dienen.
Die Wohnbevölkerung hat sich fast verdoppelt. Heute leben 8,6 Millionen Menschen in der Schweiz. Jeder, der arbeiten will, findet einen Job. Wesentlich mehr Freizeit und auch mehr Geld stehen zur Verfügung. Nahezu alle Wünsche können erfüllt werden. Wir sind nicht mehr weit vom Schlaraffenland entfernt.

Plötzlich, unvermittelt, unangemeldet steht COVID 19 vor der Tür, erzwingt sich Eintritt und tritt auf die Bremse. Das ganze Wohlergehen im Paradies schien zusammenzubrechen. Über Nacht werden wir eingeschränkt. In der Stammbeiz kein Abendessen mehr. Kein Kinobesuch. Fussball wird vor leeren Tribünen gespielt. Die Pandemie hält uns den Spiegel vor. Der Staat übernimmt die Leitung. Die Regierung, von den Folgen der Lage überrumpelt, muss die Verantwortung und die Leitung übernehmen. Führung in der Krise? Noch nie erlebt! Nicht die geringste Erfahrung, wie das geht! Verständlich, dass am Anfang nicht alles so lief, wie wir es bisher gewohnt waren. Alle waren in dieser neuen Lage überfordert. Der bekannte Alltag wird fühlbar eingeschränkt. Das schöne Dasein mit seinen Bequemlichkeiten ist keine Selbstverständlichkeit mehr.
Dafür haben wir auf einmal mehr Freizeit. Zeit zum Nachdenken. Nachdenken, wie wir die bestehende Situation meistern werden. Nachdenken auch, wie wohl das Leben nach der Pandemie aussehen wird. Wir haben mit dem hohen Lebensstandard viele Annehmlichkeiten geschaffen. Wir haben damit auch viele Ressourcen unseres Planeten über Gebühr strapaziert. Luft, Wasser, fossil hergestellter Strom werden bedenkenlos konsumiert, und sehr viel Abfall wird produziert. Das Verhältnis zwischen Ressourcenschaffung und Ressourcenverbrauch ist aus dem Gleichgewicht geraten.

In den letzten 14 Monaten ist uns bewusst geworden, ein neuer Lebensweg muss begangen werden. Auf diese neue Lebensform müssen wir uns einrichten. Der Boxenstopp der Pandemie führt es uns vor Augen, etwas Elementares stimmt da nicht. Vor der Krise sind wir mit unserer Lebensgestaltung an Grenzen gestossen. Und plötzlich wurde uns vorgeführt, dass wir nicht nur am Limit angekommen sind, sondern wir die Begrenzungen überschritten haben. Die Überlastung des Planeten muss rückgängig gemacht werden. Es gibt praktikable Lösungen für dieses Erdüberlastungsproblem. Der Mensch und sein Erfindergeist haben bisher die Kapazität der Erde immer weiterentwickelt. Diese Kreativität können wir in der jetzigen Lage nützen. Die gute Nachricht, wir können etwas dafür tun. Wir haben das Wissen. Wir haben die notwendige Technologie. Es macht sowohl gesellschaftlich wie wirtschaftlich Sinn! Voraussetzungen für einen geringeren und effizienteren Ressourcenverbrauch sind der technische Fortschritt und eine freiheitliche Wirtschaftsordnung.

Am Tage des Johannes, am 24. Juni kam es zum Durchbruch.Das Leuchten am Ende des Tunnels weckt Zuversicht. Weg von der Pandemie, zurück in die Normalität. Nur wird diese Normalität nicht mehr normal sein. Wir werden eine neue Epoche betreten.
Wie wird wohl diese Lebensgestaltung aussehen? Ich weiss es nicht. Ich kann mir höchstens Vorstellungen machen. Viele Änderungen werden uns zu einer neuen Lebensführung zwingen. Die Homeoffice-Erfahrung wird die Arbeitswelt verändern. Viele neue Berufe werden entstehen.

Der Mensch wird mit den neuen Lebensformen bestimmt fertig werden. Es wird viel Zeit und viel Geduld brauchen. Umbrüche zeichnen sich ab. Diese neue Welt wird viele Opportunitäten bieten. Um das Ziel zu erreichen, müssen wir von kurzfristig auf langfristig umschalten. Damit meine ich Vertrauen haben. Vertrauen in unseren Lebenswillen. Vertrauen auf unseren Erfindergeist. Vertrauen auf unseren Durchhaltewillen. Den Glauben, dass wir es können, nicht verlieren. Das Schlimmste ist vorbei. Jetzt heisst es anpacken! Bis 2050 könnte etwas ganz Neues entstanden sein.

Der Blick durchs Fenster zeigt den nächsten Wetterumschlag an. Das Gewitter hat aufgegeben. Der Regen ist weitergezogen. Ein wunderschöner Regenbogen beugt sich über unsere Gemeinde. Ein solches Schauspiel der Natur habe ich schon lange nicht mehr gesehen. Morgen muss der Garten aufgeräumt werden.

In der Mitte des Jahrhunderts wird eine nächste Generation am Ruder sein. Sie ist in diesem neuen Umfeld geboren und wird das Leben mit den dann zur Verfügung stehenden Mitteln in Angriff nehmen. Sie werden mühelos mit den neuen Begebenheiten fertig werden.

Und ich muss mit meiner Suppe fertig werden.

 

 

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Beaucoup

J’adore la soupe. Qu’il s’agisse de soupe au vin, au fromage, à la farine ou de soupe de pommes de terre. Lors des chaudes journées d’été, la version froide est également la bienvenue. Soupe de concombre, gazpacho ou vichyssoise. Depuis ma dernière chronique sur la cuisine, je me tiens de plus en plus devant la cuisinière. De temps en temps, l’envie d’expérimenter me démange. Voyons si je peux à nouveau atteindre la perfection. Cette fois ci, il s’agit d’une soupe au yaourt turque que je ne connais pas encore.
Nous étions assis à trois pour prendre une bière. C’était notre première visite d’un bistrot depuis le confinement. Plus d’un an s’est écoulé. Il est désormais possible de discuter à nouveau avec des personnes partageant les mêmes idées à une même table. Un de mes amis s’est extasié quant à cette entrée, cette soupe au yaourt turque. Cela a suscité mon intérêt.

En un clin d’oeil, j’ai trouvé une poignée de recettes sur le net. Le yaourt n’est pas forcément mon truc. Mais je suis délibérément pour l’expérimentation. Croyez-le ou non, il vous faut du yaourt grec pour cette soupe turque! Je me suis donc retrouvé devant le rayon des produits laitiers au supermarché. Des mètres et des mètres de yaourts: écrémés, allégés, à la crème. yaourt avec des baies, des bananes, des kiwis et autres fruits. Yaourt au goût de fruits. Yaourts pour végétaliens, yaourts à boire. Mais pas de yaourt grec. Celui dont j’aurais eu besoin pour ma soupe. Yaourt grec nature; introuvable.
Le yaourt au lait écrémé, Magermilchjoghurt en allemand, est un mot, dont les cinq voyelles sont dans le bon ordre, a-e-i-o-u. Ce genre d’absurdités vous viennent à l’esprit lorsque vous êtes désespérément confronté à 50 variations différentes de ce produit laitier et que vous ne trouvez pas ce dont vous avez besoin.
Mon regard vagabonde sur l’ensemble du supermarché. Cherchant une aide professionnelle. Ni de près ni de loin, aucun service. Enfin, comme par soudaine inspiration, là, au fond de l’étagère, se trouve un modeste gobelet en plastique avec un couvercle en aluminium étiqueté Γιαούρτι Ελλάδας, mon yaourt grec. Dans la foultitude, j’ai finalement trouvé ce que je voulais.
En allant vers la caisse, je tombe sur le rayon boulangerie. Une brochure de l’association des meuniers suisses est disponible à emporter. Les différents types de céréales, blé, seigle, orge, avoine, voire millet et maïs, y sont illustrés et décrits. Les meuniers présentent avec enthousiasme la diversité de leurs produits. On peut y lire crânement: «Il existe plus de 300 sortes de pain en Suisse».

Muni de tous les ingrédients nécessaires à la préparation de la soupe au yaourt, je me détends dans la voiture sur le chemin du retour. Dans la Forchstrasse, je tombe sur d’autres voitures bien nombreuses. L’embouteillage classique après le travail. A perte de vue, que de voitures. Devant moi, un SUV. Derrière moi, un SUV („Sport Utility Vehicles“). Ce sont ces berlines tout-terrain, ces SUV de ville. La quintessence de l’excès. Elles sont trop grosses, trop lourdes, trop larges, trop compliquées à manier fourbies d’un moteur de 2,7 litres, 325 ch et une consommation de 18 litres aux 100 kilomètres! Faut-il vraiment un véhicule tout-terrain pour aller acheter des légumes chez Aldi? Que personne ne vienne prétendre que tous ont un appartement de vacances au fond du Lötschental ou à Schanfigg.

Dehors, le vent a pris de la vitesse. Dans le jardin, les buissons et les arbres sont secoués. Le bois mort virevolte dans l’air. Des fleurs et des feuilles déchirées tourbillonnent devant la fenêtre. A cette heure, confortablement abrité des fureurs de la nature, j’ai allumé ma pipe dans mon fauteuil préféré. Les 50 types de yaourts ne me lâchent pas. Pour moi, le portrait, la visualisation de l’évolution de notre niveau de prospérité. Dans ma jeunesse, il y avait trois types de pain: le noir, le demi-blanc et, le dimanche, la Tresse. Je ne connaissais pas plus de quatre sortes de yaourts à l’époque. Posséder une voiture était le souhait le plus ardent de tout adulte. Des vacances à l’étranger, vous ne pouviez qu’en rêver.

Des gouttes de pluie épaisses frappent la fenêtre. Au loin, les éclairs et le tonnerre roulent sans interruption. L’orage se rapproche. La pluie se transforme en averse, avec de la grêle d’énormes masses d’eau surgissent du ciel noir. Le jardin est transformé en champ de bataille. Ma pipe s’est éteinte depuis longtemps. Il n’a pas fallu plus d’un quart d’heure pour transformer la fin de journée paisible en un lieu de damnation.
Ce changement de temps pourrait bien servir de parabole pour décrire l’évolution de notre société au cours des 70 dernières années.
La population résidente a doublé. Aujourd’hui, 8,6 millions de personnes vivent en Suisse. Tous ceux qui veulent travailler y trouvent un emploi. On dispose de beaucoup plus de temps libre et également de plus d’argent. Presque tous les souhaits peuvent être réalisés. Nous ne sommes plus très loin du pays où coule le lait et le miel.

Soudain, brusquement, sans signe avant-coureur, COVID 19 se présente à la porte, entre de force et freine. Tout le bien-être paradisiaque semble s’effondrer. Du jour au lendemain nous sommes confinés. Plus de dîner au bistrot habituel. Plus de sortie au cinéma. Le football se joue devant des tribunes vides. La pandémie nous présente un miroir. L’État prend le relais. Le gouvernement, aveuglé par les conséquences virtuelles de la situation, doit prendre ses responsabilités et son leadership. Le leadership en temps de crise? Jamais fait l’expérience auparavant! Pas la moindre idée quant à la manière de le faire! Il est compréhensible, que tout ne se soit pas déroulé au début comme nous en avions l’habitude. Tout le monde était dépassé par cette nouvelle situation. La vie quotidienne familière est sensiblement restreinte. L’existence nonchalante avec ses conforts n’est plus aussi évidente.
Au lieu de cela, nous avons soudainement plus de temps libre. Du temps pour réfléchir. Réfléchir à la manière, dont nous allons faire face à la situation actuelle. Pour réfléchir à ce que sera notre vie après la pandémie. Notre niveau de vie élevé nous a certes créé de nombreux conforts. Mais nous avons de ce fait également surexploité de nombreuses ressources de notre planète. L’air, l’eau, l’électricité produite par les combustibles fossiles sont consommés sans scrupules, et de nombreux déchets sont produits. La relation entre la création et la consommation de ressources n’est plus en équilibre.
Au cours des 14 derniers mois, nous avons pris conscience, que nous devions nous engager dans un nouveau mode de vie. Et nous devons nous adapter à ce nouveau mode de vie. L’arrêt au stand de la pandémie nous fait comprendre, que quelque chose d’élémentaire ne va pas. Avant la crise, nous avions atteint les limites de notre mode de vie. Et soudain, on nous a démontré, que nous n’avions pas seulement atteint la limite, mais que nous l’avions dépassée. La surcharge de la planète doit être inversée. Il existe des solutions viables à ce problème de surcharge de la Terre. Les êtres humains et leur ingéniosité ont jusqu’à présent toujours développé les capacités de la Terre. Nous pouvons utiliser cette créativité dans la situation actuelle. La bonne nouvelle est, que nous pouvons y remédier. Nous avons la connaissance. Nous disposons de la technologie nécessaire. C’est une question de bon sens social et économique! Les conditions préalables à une consommation plus faible et plus efficace des ressources sont le progrès technologique et un ordre économiquement libre.

À la Saint Jean, le 24 juin, il y eut une ouverture.
La lueur au bout du tunnel inspire confiance. Loin de la pandémie, retour à la normalité. Seulement cette normalité ne sera plus normale. Nous allons entrer dans une nouvelle ère.
À quoi ressemblera ce mode de vie? Je ne sais pas. Au mieux, je ne peux qu’imaginer. De nombreux changements nous obligeront à mener une nouvelle vie. L’expérience du bureau à domicile va changer le monde du travail. De nombreuses nouvelles professions verront le jour.
Les êtres humains s’adapteront certainement à ces nouvelles formes de vie. Cela demandera beaucoup de temps et de patience. Des bouleversements se profilent à l’horizon. Ce nouveau monde offrira de nombreuses opportunités. Pour atteindre l’objectif, nous devons passer du mode court terme au mode long terme. Par cela, je veux dire avoir la foi. Confiance dans notre volonté de vivre. Confiance dans notre ingéniosité. Confiance en notre volonté de persévérance. Ne pas perdre la foi que nous pouvons le faire. Le pire est passé. Maintenant, il est temps de se mettre au travail! En 2050, quelque chose de complètement nouveau pourrait avoir émergé.

La vue par la fenêtre montre le prochain changement de temps. L’orage a capitulé. La pluie s’est déplacée. Un bel arc-en-ciel s’arque sur notre commune. Il y a longtemps que je n’avais pas vu un tel spectacle de la nature. Demain, il faudra déblayer le jardin.
Au milieu du siècle prochain, une nouvelle génération sera à la barre. Elle est née dans ce nouvel environnement et abordera la vie avec les moyens dont elle disposera.

Elle s’adaptera sans effort aux nouveaux évènements.
Et moi je dois finir ma soupe.

 

 

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