Forelle

Immer wenn ich dieses Wort höre, fliegen mir zwei Gedanken durch den Kopf:
Franz Schubert und blau!

Das Lied des Komponisten war in unserem Haushalt, vor allem bei den Kindern, besonders beliebt. Ebenso das daraus abgeleitete Quintett. Kammermusik mit einer Bassgeige! Wir besassen eine Aufnahme auf einer Vinyl-Langspielplatte. Sie drehte oft ihre Kreise. Kratzte auch schon ein wenig. Bisweilen wurde mit der Geige mitgespielt. Es war die Forelle, welche die Musik der Klassik in unsere Familie gespült hatte.
Pius Cádiz erklärte mir einmal den Unterschied zwischen einer Regenbogenforelle und einer Bachforelle. Die erste ist ein faules Tier. Es bewegt sich nur in ruhigen Gewässern. Die Regenbogenforelle frisst alles, was ihr vors Maul kommt. Sogar die Tabakresten einer Zigarettenkippe. Sie ist fett und schmeckt tranig. Ganz anders die Bachforelle. Sie ist eine tüchtige Schwimmerin. Stets in Bewegung in den Bergbächen. Durchtrainiert. Kein Gramm Fett. Eine kulinarische Delikatesse. Schwierig zu fangen. Eine echte Herausforderung für den Angler.
Zurück zum zweiten Stichwort. Blau hatte in diesem Zusammenhang nichts mit einem verkaterten Morgen nach dem Neujahrsfest zu tun. Kulinarisch galt die Forelle als eine besondere Speise. Grand’maman brachte sie jeweilen im heissen Sud, kreisförmig vom Kopf zum Schwanz zusammengebunden auf den Tisch. Forellen gab es in Leuk nur dann, wenn Onkel Hans sie vom Fischen nach Hause brachte.
Er war nicht nur ein guter Jäger, ab und zu sogar ein Wilderer. Er liebte es, in den Wildbächen des Wallis Bachforellen zu fischen. Ab dem 2. Januar eines jeden neuen Jahres war die Schonzeit vorbei. Onkel Hans begab sich dann auf den Spuren Petris auf die Pirsch.
Vorher, in der Zeit zwischen Weihnachten und Silvester, wurden die Fischereigerätschaften in Stand gestellt. Er erklärte mir dabei in der Küche von Grand’maman alles, was ein guter Fischer wissen muss. Das interessierte mich, damals zehnjährig, sehr. Besonders die Köder hatten es mir zugetan. Silbrig glänzende, fünf Zentimeter lange, schraubenförmig gebogene Blechstücke stellten mir Rätsel. «Die bewegen sich im Wasser und werden von den grösseren Fischen als kleine Frühstücksspeise gehalten», erläuterte mir der Bruder meines Vaters. Das leuchtete mir nicht ein. Ich holte ein Glas Wasser und hielt den metallenen Scheinfisch hinein. Nichts geschah! «Natürlich im fliessenden Wasser», brummte Onkel Hans. Und siehe da. Unter dem Wasserstrahl aus dem Küchenhahn glitzerte und drehte sich der Köder. Wie ein kleiner Fisch. Raffiniert, wie die Fischer die Forellen täuschen konnten. Da würde sogar ich zubeissen, um mit dem Angelhaken aus dem Wasser gezogen zu werden.
Mein kleinerer Bruder erlebte den Fischfang einmal, auf den Schultern seines Onkels sitzend, an einem 2. Januar. Sechs Forellen wurden gefangen. Die dann von Grand’maman kreisförmig zum Abendessen serviert wurden.
Ich war etwas eifersüchtig auf Robi. Er konnte einmal beim Fischen mit seinem Onkel dabei sein. In einer der Sommerferien in Leuk wurde ich von diesen dunkeln Gedanken befreit. Paul und Raphael nahmen mich mit zum Fischfang in der Dala. Der Wildbach, der von Leukerbad her kam und sich in die Rhone ergoss. Wir wollten «von Hand» fischen. Mein Vater hatte mir einmal erklärt, wie das geht.
Stundenlang standen wir drei Buben im kalten Wasser der Deltamündung. Paul hatte schon zwei erwischt. Raphael hatte auch schon eine. Ich war immer noch ohne Beute. Viermal schon war der schnelle Schwimmer mir entwischt.
Wie hatte Papa doch gesagt? «Ganz ruhig bleiben. Ganz vorsichtig mit der linken Hand unter die Forelle, wenn sie sich bei einem grösseren Stein versteckt hält. Die rechte Hand, von weitem unter Wasser, langsam dem Maul nähern. Sachte, sachte. Dann! Blitzschnell zupacken.» Jetzt hatte auch ich eine Bachforelle gefangen.
Auf dem Nachhauseweg erwärmten sich unsere kalten Füsse allmählich. Das Gefühl kam zurück. Die Bilanz der Beute war für Paul, vier Stück und für Raphael drei Stück gut. Mit nur einem Fisch war auch ich zufrieden.

Grand’maman war nicht schlecht erstaunt, als ich ihr meine Forelle auf den Küchentisch legte. «Ein Fisch ist für unsere Familie leider zu wenig. Am besten Du bringst ihn zu Stephanie, unserer Magd. Sie wohnt allein und weiss, wie man mit solchen Geschenken umgeht.» Nicht gerade die Lobpreisung, die ich für meine Heldentat erwartet hatte.
Meine Enttäuschung war nicht zu übersehen. Die Forelle sollte auf den Tisch unserer Magd, statt auf dem Familientisch landen. So brachte ich die Forelle in die Kirchgasse zu Stephanie. Am Montag darauf erklärte sie mir, wie sie den Fisch sofort ausgeweidet und ihn dann zwei Tage in fliessendem Wasser aufbewahrt hatte. Am Sonntag hatte sie ihn gebraten. Er schmeckte ausgezeichnet. «Vielen Dank Hanschi, ich habe schon lange keinen so guten Fisch mehr gehabt. Das war, weil Du ihn für mich ohne Angel gefangen hast.»

Das war die erste Lektion in meinem Leben, wie ein Chef die Arbeit eines Angestellten würdigt. War das die Grundlage für meinen späteren Beruf?Damals wusste ich noch nicht, dass dieses Abenteuer mir später die klassische Musik von Franz Schubert näherbringen sollte.

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Truite

Chaque fois que j’entends ce mot, deux pensées me traversent l’esprit : Franz Schubert et bleu!
Ce chant du compositeur était particulièrement apprécié dans notre foyer, surtout auprès des enfants. Egalement le quintette qui en était dérivé. Musique de chambre avec une contrebasse! Nous possédions un enregistrement sur un disque vinyle. Il tournait souvent. Et grattait aussi un peu. Des fois, le violon l’accompagnait. C’était bien la truite qui avait fait entrer la musique classique dans notre famille.
Pius Cádiz m’a un jour expliqué la différence entre une truite arc-en-ciel et une truite de rivière. La première est un animal paresseux. Elle ne se déplace qu’en eaux calmes. La truite arc-en-ciel mange tout ce qu’elle trouve devant sa gueule. Même les résidus de tabac d’un mégot de cigarette. Elle est grasse et a un goût prononcé de poisson. La truite de rivière est tout à fait différente. C’est une bonne nageuse. Toujours en mouvement dans les torrents de montagne. Bien formée. Pas un gramme de graisse. Un délice culinaire. Difficile à pêcher. Un vrai défi pour le pêcheur.
Retour au deuxième mot-clé. Le bleu dans ce contexte n’a rien à voir avec un matin de gueule de bois après le Nouvel An. En termes culinaires, la truite était considérée comme un plat délicat. Grand-maman l’apportait sur la table baignant dans un bouillon chaud, ficelée en cercle de la tête à la queue. La truite n’était disponible à Loèche que lorsque l’oncle Hans la ramenait de la pêche.
Il n’était pas seulement un bon chasseur, il était même parfois un peu braconnier. Il aimait pêcher la truite de rivière dans les torrents du Valais. À partir du 2 janvier de chaque année, la période de fermeture était terminée. L’oncle Hans partait alors sur les traces de Petri à la chasse à l’approche.
Avant cela, entre Noël et la Saint Sylvestre, le matériel de pêche était préparé. Il m’expliquait dans la cuisine de grand-maman tout ce qu’un bon pêcheur devait savoir. Cela m’avait beaucoup intéressé, j’avais dix ans à l’époque. J’étais particulièrement intéressé par les leurres. Des morceaux de tôle de cinq centimètres de long, argentés et brillants, pliés en forme de vis, me laissaient perplexe. „Ils gigotent dans l’eau et sont pris par les plus gros poissons pour un petit déjeuner“, m’a expliqué le frère de mon père. Cela ne faisait pas de sens pour moi. Je pris un verre d’eau et j’y mis le faux poisson en métal. Il ne se passa strictement rien! „Dans de l’eau courante, bien sûr“, grommelait l’oncle Hans. Et voilà. Sous le jet d’eau du robinet de la cuisine, le leurre scintillait et gigotait. Comme un petit poisson. Astucieux comment les pêcheurs arrivaient à tromper la truite. Même moi, j’aurais mordu celui-là, pour être tiré hors de l’eau par l’hameçon.
Mon jeune frère Robi avait une fois fait l’expérience de la pêche, juché sur les épaules de son oncle, un 2 janvier. Six truites avaient été pêchées. Qui ont ensuite furent servies par grand-maman ficelées en cercle pour le dîner.
J’étais un peu jaloux de Robi. Il avait, lui, pu prendre part à la pêche avec son oncle. Pendant l’une des vacances d’été à Loèche, je fus libéré de ces sombres pensées. Paul et Raphael m’ont emmené pêcher dans le Dala. Le torrent qui venait de Loèche-les-Bains et se déversait dans le Rhône. Nous voulions pêcher „à la main“. Mon père m’avait un jour expliqué comment faire.
Pendant des heures, nous, les trois garçons, sommes restés dans l’eau froide de l’estuaire du Delta. Paul en avait déjà attrapé deux. Raphaël en avait déjà une aussi. J’étais toujours sans proie. Quatre fois de suite la rapide nageuse m’avait fait faux bond.
Qu’avait encore dit papa? „Reste calme. Très prudemment glisse la main gauche sous la truite, si elle s’est cachée sous une grosse pierre. La main droite, venant de loin sous l’eau, s’approche lentement de la gueule. Doucement, doucement. Et alors, rapide comme l’éclair, saisis-la.“ Maintenant, moi aussi, j’avais attrapé une truite de rivière.
Sur le chemin du retour, nos pieds glacés se sont progressivement réchauffés. Les sensations revenaient. Le bilan du butin était bon pour Paul, quatre pièces et pour Raphaël, trois pièces. Avec un seul poisson, j’étais également satisfait.
Grand-maman fut bien surprise quand j’ai placé ma truite sur la table de la cuisine pour elle. „Un poisson ne suffit pas pour notre famille, j’en ai bien peur. Il vaut mieux l’apporter à Stephanie, notre bonne. Elle vit seule et sait comment gérer de tels dons.“ Ce n’était pas exactement l’éloge que j’attendais pour mon acte héroïque.
Ma déception ne pouvait être ignorée. La truite allait finir sur la table de notre bonne au lieu de notre table familiale. J’ai donc apporté la truite à Stéphanie dans la ruelle de l’église. Le lundi suivant, elle m’a expliqué comment elle avait immédiatement éviscéré le poisson et l’avait ensuite réservé dans l’eau courante pendant deux jours. Le dimanche, elle l’avait fait frire. Il avait un excellent goût. „Merci beaucoup Hanschi, je n’avais pas mangé de si bon poisson depuis longtemps. C’est parce que tu l’as attrapé pour moi sans canne.“

C’était la première leçon dans ma vie, comment un patron avait à apprécier le travail d’un employé. Était-ce la base de ma future profession?
Je ne savais pas alors que cette aventure m’initierait plus tard à la musique classique de Franz Schubert.

 

 

 

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Seenager

Jetzt, in der Zeit des Chaos, welches bei der Wahl des amerikanischen Präsidenten entstanden ist, kommt mir der Zeitraum in den Sinn, in dem ich in Amerika geschäftlich zu tun hatte. In Charlotte North Carolina lernte ich Bob Reeve kennen. Er war ein Star der Entwicklungsabteilung. Er verstand etwas von Elektronik. Das war in den sechziger Jahren des letzten Jahrhunderts. Internet und Smartphone waren noch in weiter Ferne. Bob konnte Leiterplatten entwickeln. Für uns war er ein Genie. Beim Mittagessen kritzelte er ein Schaltschema auf eine Papierserviette. Später im Labor lötete er ein paar Bauteile, Transistoren, Kondensatoren und Widerstände auf eine Platine – printed circuit board, wie er sie nannte – und fertig war die Schaltung. Und es funktionierte! Die kontaktlosen Schaltungen und die elektronische Mess- und Regeltechnik waren gerade den Kinderschuhen entwachsen. Unsere amerikanischen Kollegen in Charlotte beherrschten die Elektrotechnik besser als wir in der Schweiz. Bob Reeve war der Beste. Wir lernten viel von ihm. Ein reger Gedankenaustausch baute sich auf. Regelmässig besuchte er uns in der Schweiz. Umgekehrt waren wir auch oft bei ihm in Amerika.

Bob war besonders stolz auf seine Stadt. Er kannte die 350 Jahre alte Geschichte seiner Heimat. Damit konnte er uns nicht beeindrucken. Haben unsere Städte doch mindestens 1000 -1200 Jahre verbriefte Geschichte. Die Siedlung in North Carolina wurde nach Charlotte von Mecklenburg-Strelitz genannt. Diese Dame war die Gattin von König Georg III. «Darum nennen wir unsere Stadt ‘Queen City’», berichtete Bob.
Zu Beginn des 18. Jahrhunderts brachte ein Fischer einen 17 Pfund schweren Stein nach Hause. Der diente Jahre lang als Türstopper. Ein Juwelier identifizierte drei Jahre später den Stein als einen Klumpen reinen Goldes. Ein Goldrausch war die Folge, der Beginn für die wirtschaftliche Evolution von Charlotte. Damals zählte die Stadt rund 200’000 Einwohner. Für amerikanische Verhältnisse ein Kaff. Dort befand sich unsere Firma. Sie hiess «Uster-Corporation». Ihr Tätigkeitsgebiet war die Messtechnik für die sich dort befindende Textilindustrie. Die Firma entwickelte sich prächtig.
Bob und ich blieben Freunde. Vor etwa 20 Jahren ging er in Pension. Auf einer Europareise kam er auch nach Zürich. Bei einem Abendessen dozierte er die Lebensphilosophie, nach der er jetzt lebte.

Es gibt einfach nichts Besseres, als ein Seenager zu sein!
Ich habe gerade meine Altersgruppe entdeckt. Ich bin ein Seenager (Senior Teenager). Ich habe alles, was ich als Teenager haben wollte, nur 60 Jahre später. Ich muss nicht zur Schule. Ich muss nicht zur Arbeit gehen. Ich bekomme jeden Monat meine Rente. Ich habe meine eigene Wohnung. Ich muss nicht abends um 11 Uhr zu Hause sein. Ich habe keine Ausgangssperre. Ich habe einen Führerschein und mein eigenes Auto. Mit meiner ID kann ich in jede Bar, in jede Weinhandlung. Am liebsten bin ich in den Weinhandlungen.
Die Leute, mit denen ich herumhänge, fürchten sich nicht, schwanger zu werden. Sie haben vor nichts Angst. Sie haben ein Leben lang glücklich gelebt, wovor sollten sie Angst haben? Und ich habe keine Akne. Das Leben ist gut. 

Wenn sie das gelesen haben, werden sie, wenn sie ein Seenager sind, sich viel intelligenter fühlen. Weil ältere Leute so viel wissen, arbeiten ihre Hirne langsamer. Es ist nicht so, dass sie mit zunehmendem Alter geistig schwächer werden. Sie haben so viele Informationen in ihrem Gehirn, dass es etwas länger geht, sich an all die Fakten zu erinnern. Wissenschaftler behaupten, dass sie dadurch auch schwerhörig werden, weil der Druck auf das Innenohr stetig zunimmt. Verursacht durch das viele Wissen.
Ab und zu begeben sich ältere Leute in ein anderes Zimmer, um dort etwas zu holen. Wenn sie dort angekommen sind, stehen sie da und fragen sich, warum sie überhaupt hier sind. Das hat nichts mit nachlassendem Gedächtnis zu tun. Es ist eine natürliche Reaktion des Körpers, für mehr Bewegung zu sorgen. 

Inzwischen sind viele Jahre ins Land gegangen. Heute zählt Charlotte 850’000 Einwohner. Sie ist damit die siebzehntgrösste Stadt der USA. Bob lebt schon lange nicht mehr. Charlotte hat sich zu einem gesunden Finanzzentrum und einer starken Wirtschaftszone entwickelt. Damit wuchs auch die Skyline. Hochhäuser bis zu 60 Stockwerken zieren den Horizont.
Bob war der Vertreter jenes Amerika, welches wir so bewunderten. Das Land, wo jeder, der wollte, eine Karriere machen konnte und am Aufbau der wichtigsten Volkswirtschaft teilhaben konnte. Heute ist alles anders. In unserem Berufsleben war Amerika das Vorbild. Das Land der Sehnsucht. Wer konnte, hatte nur einen Wunsch: dort leben und wirken zu können.

 

 

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Seenager

Dans le chaos actuel qui a suivi l’élection du président des États-Unis, la période où j’étais encore professionnellement actif en Amérique me vient à l’esprit. C’était à Charlotte, en Caroline du Nord, que j’ai fait connaissance de Bob Reeve. C’était une star du département du développement. Et il s’y connaissait en électronique. C’était dans les années 60 du siècle dernier. L’internet et les smartphones intelligents étaient encore dans un futur nébuleux. Bob était à même de concevoir des circuits imprimés. Pour nous, il était un génie. Pendant le déjeuner, il griffonnait un schéma de circuit sur une serviette en papier. Plus tard, dans son laboratoire, il brasait quelques composants, des transistors, des condensateurs et des résistances sur un circuit imprimé – printed circuit board, selon ses propres termes – et le circuit était prêt. Et ça fonctionnait! Les circuits sans contact et la technologie de mesure et de contrôle électronique venaient de quitter leur stade de développement. Nos collègues américains à Charlotte maîtrisaient mieux l’électrotechnique que nous en Suisse. Bob Reeve était le meilleur d’entre eux. Nous avons beaucoup appris de lui. Un échange vivace d’idées s’est ainsi développé. Il nous a rendu visite régulièrement en Suisse. Inversement, nous lui avons souvent rendu visite en Amérique.

Bob était particulièrement fier de sa ville. Il connaissait l’histoire de sa patrie vieille de 350 ans. Mais avec cela, il ne pouvait pas nous impressionner. Nos villes ont au moins 1000 à 1200 ans d’histoire documentée. La colonie de Caroline du Nord a été nommée d’après Charlotte de Mecklenburg-Strelitz. Cette dame était l’épouse du roi George III. „C’est pourquoi nous appelons notre ville ‘Queen City’“, nous rapportait Bob.
Au début du 18ème siècle, un pêcheur avait rapporté une pierre de 17 livres. Elle servait de butoir de porte pendant des années. Trois ans plus tard, un bijoutier a identifié la pierre comme étant une pépite d’or pur. Il en résulta une ruée vers l’or, qui marqua le début de l’évolution économique de Charlotte. À l’époque, la ville comptait environ 200 000 habitants. Un trou perdu selon les normes américaines. C’est là que notre entreprise était située. Elle s’appelait „Uster Corporation“. Son domaine d’activité était la technologie de mesure pour l’industrie textile qui y était établie. L’entreprise prospérait magnifiquement.
Bob et moi sommes restés amis. Il y a une vingtaine d’années, il a pris sa retraite. Lors d’un voyage en Europe, il est également passé par Zurich. Au cours du dîner, il pontifia sur la philosophie de la vie qu’il vivait ce jourd’hui.

Il n’y a tout simplement rien de mieux que d’être un Seenager!
Je viens de découvrir ma tranche d’âge. Je suis un Seenager (Senior Teenager; adolescent senior).  J’ai tout ce que je voulais comme Teenager, seulement 60 ans plus tard. Je n’ai plus besoin d’aller à l’école. Je n’ai plus besoin d’aller travailler. Je touche ma pension tous les mois. J’ai mon propre appartement. Je n’ai pas à être à la maison à 11 heures du soir. Je n’ai pas de couvre-feu. J’ai un permis de conduire et ma propre voiture. Avec ma carte d’identité, je peux aller dans n’importe quel bar, n’importe quelle vinothèque. Mes lieus préférés sont les vinothèques.
Les gens avec qui je traîne n’ont pas peur de tomber en cloque. Ils n’ont peur de rien. Ils ont vécu heureux toute leur vie, de quoi devraient-ils avoir peur? Et je n’ai pas d’acné. La vie est belle.

Quand vous avez lu ceci, si vous êtes un seenager, vous vous sentirez beaucoup plus intelligent. Parce que les personnes âgées savent beaucoup de choses, leur cerveau fonctionne plus lentement. Ce n’est pas parce qu’ils deviennent mentalement plus faibles en vieillissant. Ils ont tellement d’informations dans leur cerveau qu’il leur faut un peu plus de temps pour se souvenir de tous les faits. Les scientifiques affirment que cela les rend également malentendants, car la pression sur l’oreille interne ne cesse d’augmenter. Causé par toute cette connaissance.
De temps en temps, les personnes âgées vont dans une autre pièce pour prendre quelque chose. Lorsqu’ils arrivent sur place, ils restent là à se demander pourquoi ils sont là. Cela n’a rien à voir avec le déclin de la mémoire. Il s’agit d’une réaction naturelle de l’organisme pour se créer un peu plus d’exercice.

Entre-temps, de nombreuses années se sont écoulées. Aujourd’hui, Charlotte comporte une population de 850 000 habitants, ce qui en fait la 17e plus grande ville des États-Unis. Bob ne vit plus depuis longtemps. Charlotte est devenue un centre financier sain et une zone économique forte. Avec cela, la ligne d’horizon s’est également développée. Des gratte-ciels de 60 étages garnissent le panorama.
Bob était le représentant de cette Amérique que nous admirions tant. Le pays où tous ceux qui le souhaitaient pouvaient faire carrière et participer à la construction d’une des ‚économies les plus importantes. Aujourd’hui, les choses sont différentes. Dans notre vie professionnelle, l’Amérique était le modèle. La terre du désir. Celui qui le pouvait n’avait qu’un seul souhait : pouvoir y vivre et y travailler.

 

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Labormantel

In der Zeit als bei Hoffmann-La Roche «Librium» hergestellt wurde, war ich dort Laborant. Unser Labor arbeitete an der Synthese von Carotin. Eine Arbeit, bei der viele starke Säuren und giftige Substanzen zum Einsatz kamen. Damit die persönlichen Kleider keinen Schaden nahmen, gab es bei Roche ein strenges Arbeitskleiderdiktat.

Wir, die Laboranten und Chemikanten, die unterste Stufe in der Hierarchie der Mitarbeiter in der chemischen Fabrik, trugen blaue Überhosen mit einer Metertasche am rechten Bein. Darin befand sich der Polylöffel. Das Standardwerkzeug eines jeden Laboranten. (Die Chemiker trugen als Berufswerkzeug einen kleinen Rechenschieber in der linken Brusttasche.) Polylöffel gibt es nur in der Chemie. An einem 20 Zentimeter langen Stiel zweigt eine Schöpfkelle nach links ab. Sie erinnert an jene abgekrümmten Babylöffel, mit deren Verwendung den Kleinkindern das Essen mit der rechten Hand eingetrichtert wird. Unser Polylöffel hing wie ein Colt in den Wildwestfilmen an der Arbeitshose. Man konnte ihn ziehen wie die Viehhüter in den Prärien es tun. Oft spielten wir im Labor Cowboy und zogen behänd unsere Waffe, den Polylöffel. Wer schneller schiesst, hat mehr vom Leben! Ganz wie im Film.

Mit einer Jacke aus schwerem Überkleiderstoff war man richtig gekleidet, um an die Arbeit zu gehen. Heute würde man vom «Blaumann» sprechen. Wir nannten es «Übergewändli». Der allmächtige Chef des Labors war der Cheflaborant, die nächst höhere Stufe auf der Karriereleiter. Der trug keine Überhosen. Er kam in den Privatkleidern und der nicht ganz zugeknöpften blauen Jacke zur Arbeit. Sein Hemd ohne Krawatte kam von zuhause. Der nächste auf der Karriereleiter war der Meister. Auch er arbeitete in Privatkleidern und blauer Jacke. Allerdings trug er eine Krawatte zum Hemd. Ein guter Meister wurde mit den Jahren zum Chefmeister befördert. Was einen völligen Tenüwechsel zur Folge hatte. Er trug einen kakifarbenen Arbeitsmantel. Wie sie ihn die Abwarte und Hausmeister zu tragen pflegen. Bei uns Gewöhnlichen in der Mannschaft ging das Gerücht: «Dr. Vischer, der oberste Chef der Fabrik, überlege, ob er bei den Arbeitenden Gradabzeichen einführen solle.» Roche wurde sehr militärisch geführt.

Da gab es noch die Herren im weissen Mantel. Sie wurden ausnahmslos mit «Herr Doktor» angeredet. Wir waren im Labor zu fünft. Ein Chef, zwei Laboranten, ein Gehilfe und eine Reinemachefrau, die sich um die Sauberkeit der Gläsernen Gerätschaften kümmerte. Uns war rasch klar, wer bei Roche in der Führung aufsteigen will, muss einen weissen Mantel tragen und Doktor sein. «Das,» beschloss ich, «ist mein Ziel!»

Da die Führung der Roche ideell der Armee sehr nahestand, war sie auch grosszügig bei den Gehaltzahlungen während den Militärdienstleistungen. Mein Gehalt wurde zu 50% während der ganzen Ausbildung zum Unteroffizier ausbezahlt. In der Rekrutenschule, in der Unteroffiziersschule und im Abverdienen lebte ich nur von meinem, eher bescheidenen Sold. Als ich nach der militärischen Ausbildung wieder bei Roche war, stand mir eine beachtliche Summe zu. Sie erlaubte mir während eines Jahres, ohne Geld zu verdienen, in der Privatschule Juventus mich auf die Aufnahmeprüfung an die ETH vorzubereiten und sie auch zu bestehen.

Jetzt war ich Student für Chemieingenieurwesen. Die Geschichte mit dem Labormantel fand ihre Fortsetzung. Die Hälfte des Unterrichts am Poly bestand aus praktischer Arbeit im Labor. Zu Semesterbeginn wurde der Laborplatz eingerichtet. Die notwendigen Laborapparaturen wurden aufgebaut. Die Chemikalien beschafft. Und ein Labormantel Grösse 56 gekauft. Dieser wurde grundsätzlich offen getragen. Er war mit vielen Taschen versehen. Sie dienten der Aufnahme von Schreibutensilien, einem Protokollbuch, in dem die Versuche festgehalten wurden, einer NZZ sowie eines kleinen Rechenschiebers. Ich war der Uniform der doctores bei Roche schon näher gerückt.
Am Semesterende war mein Labormantel nicht mehr weiss. Die Farbstoffe, die Reagenzien und Säuren unterschiedlicher Schärfe hatten ihre Spuren hinterlassen. Ihn zu waschen hatte keinen Sinn mehr. Er landete im Abfall.

Zu meiner Studienzeit, bewegten wir uns in einer reinen Männerwelt. Im Gegensatz zur Uni gab es nahezu keine Studentinnen. Im Hauptgebäude der ETH gab es damals kaum öffentliche Damentoiletten. Bei den Architekten studierten ein paar Mädchen. Bei den Elektroingenieuren entdeckte ich bei einem Konvent eine einzige Frau auf über hundertfünfzig Männer!
Die pharmazeutische Abteilung war ein Fremdkörper am Poly. Alle, die an der akademischen Ausbildung des Gesundheitswesens teilhaben wollten, mussten an die Uni: Humanmedizin, Zahnärzte, Tierärzte, und auch die Apotheker besuchten dort ihre Vorlesungen. Warum am Poly, der Stätte der Ingenieure, Apotheker ausgebildet wurden, wusste niemand. Dort waren viele Frauen immatrikuliert. Sie hatten ihr eigenes Lehrgebäude mit ihren Laboratorien. Es lag nahe beim Chemiegebäude. Täglich pilgerten die Damen mit ihren Fläschchen, wie in Lourdes zu gesegnetem Wasser. Bei uns handelte es sich um totalentsalztes Wasser, im Volksmund destilliertes Wasser. In unserem Labor stand die dafür nötige Aufbereitungsanlage. Hier holten die Kolleginnen der Pharmazie das kostbare Nass.
Wie am Dorfbrunnen im Mittelalter. Hier traf man sich, holte Wasser und leistete sich ein Plauderstündchen mit den zufällig anwesenden Studis der Chemie. Beim Zündholz muss beginnen, was werden will ein grosser Brand. So manche Bekanntschaft fand mit destilliertem Wasser ihren Anfang.

In unserer Abteilung gab es eine einzige weibliche Studentin. Eine flotte Frau aus Chur. Zwei Semester höher. Unerreichbar. Die einzigen weiblichen Wesen in den Korridoren und Kantoren rekrutierten sich aus Sekretärinnen der Professoren (Vorzimmerdrachen), Laborantinnen (flirte nie mit dem Personal) und den Angehörigen der Putzbrigaden. Es war ganz anders als heute. Es war eine pure Männerwelt. Heute hat es ungefähr so viele Studentinnen wie damals die Gesamtheit der Studierenden ausmachte.

Der Treffpunkt aller Chemiestudenten war die Chemiebar. Sie war die Dependance des Studentenheims, der Hauptmensa der ETH. In der Chemiebar gab es Frühstück und Mittagessen, sowie Zwischenverpflegungen und alkoholfreie Getränke. Sie wurde von Mitgliedern des Frauenvereins geführt. Wie die Soldatenstuben in den Kasernen.
Nach zwei bis drei Stunden Laborarbeit traf man sich dort zum Kaffee. Dem aufmerksamen Beobachter fiel vor allem zu Semesterende auf, dass es hier zwei verschiedene Spezies von Studis gab. Jene mit verschmutzen und beklecksten Labormänteln und die anderen, jene mit den sterilen weissen Schürzen. Diese trugen die Leute aus der physikalischen Chemie. Dort wurde nicht gekocht, destilliert, filtriert und kristallisiert. Dort wurde gemessen und gerechnet. Diese Freunde benahmen sich wie «wir sind die Elite». Die reinen Denker. Die echten Wissenschaftler. Der Stoff, aus dem die Nobelpreisträger geboren werden. Entsprechend schauten sie auf uns arme Laborarbeiter herab. Sie hüteten sich, mit uns am selben Tisch zu sitzen. Als besonderes Kennzeichen trugen sie ein paar Computerlochkarten in der Brusttasche. Ideales Material, um schnell ein paar Gedanken schriftlich festzuhalten. Lochkarten! Diese Kommilitonen konnten Computer programmieren und durften mit der ERMETH rechnen.

ERMETH steht für «Elektronische Rechenmaschine der ETH». Die ERMETH war eine der ersten elektronischen Rechenmaschinen in Europa. Sie stand im Poly, und dort durften die in den sauberen Mänteln rechnen.
Die ERMETH war eine Riesenmaschine mit einem Rechenwerk von 1500 Elektronenröhren. Der Arbeitsspeicher wog 1500 Kilo. Die elektrische Leistungsaufnahme betrug 30 kW. Für die Dateneingabe bei ERMETH dienten Lochkarten von Remington-Rand.
Sie war eine launische Lady, die ERMETH, sie lief nicht immer zuverlässig. Wenn die Tramlinie Nr. 6 die Weiche von der Rämistrasse in die Tannenstrasse elektrisch schaltete, gab die ERMETH den Betrieb auf. Am liebsten wurde nachts, wenn sich die Strassenbahnen in Depots verzogen hatten, gerechnet.
In mir stieg der Wunsch auf, auch einmal ein Semester lang mit sauberem Labormantel und mit Lochkarten in der Tasche daherzukommen.

Dieses Ziel wurde nur zur Hälfte erreicht. Ich konnte zwar am organischen Institut eine Diplomarbeit über Röntgenstrukturanalyse schreiben. Mit der ERMETH spielen durfte ich nicht. In den Schubladen des Instituts lagen haufenweise ausgediente Lochkarten herum. Ich steckte mir ein paar in die Brusttasche. Für eine kurze Zeitspanne gehörte ich jetzt auch zu den Studis mit sauberen Labormäntel und Lochkarten.

Als man mich, Jahre später bei Roche, als «Herr Doktor» ansprach, hatte ich einen kleinen Rechenschieber in der Brusttasche meines weissen Labormantels.

 

 

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Blouse de laboratoire

À l’époque où le „Librium“ était fabriqué chez Hoffmann-La Roche, j’y étais laborantin. Notre laboratoire planchait sur la synthèse du carotène. Un travail qui impliquait moultes acides puissants et nombreuses substances toxiques. Pour éviter que les vêtements personnels ne soient abîmés, Roche nous imposait des règles très strictes quant aux vêtements de travail.

Nous, les laborantins et les techniciens en chimie, le niveau le plus modeste de la hiérarchie des employés de l’usine chimique, nous portions des pantalons bleus avec une poche prévue pour le mètre pliant sur la jambe droite. Nous y portions à l’intérieur notre cuillère poly. L’outil standard de tout laborantin. (Les chimistes s’affublaient comme outil professionnel d’une petite règle à calcul dans la poche poitrine gauche). Les cuillères poly ne se trouvent qu’en chimie. Un manche d’une vingtaine de centimètres de long finissant en forme de louche fléchie vers la gauche. Elle rappelait la cuillère courbe pour bébé, utilisée pour donner la becquée aux petits enfants avec la main droite. Notre cuillère poly pendait négligemment le long du pantalon de travail comme un colt dans un Western. Elle pouvait être dégainée comme le font les éleveurs de bétail des prairies. Nous avions souvent joué aux cow-boys dans le laboratoire et subitement dégainé notre arme, la cuillère poly, avec agilité. Celui qui tire le plus vite, vit le plus longtemps! Tout comme dans les films.
Vêtu d’une lourde veste de survêtement, vous étiez correctement habillé pour aller au travail. Aujourd’hui, on parlerait plutôt de „costume de chaudière“. Nous l’appelions „survêtement“. Le tout-puissant du laboratoire était le chef laborantin, le prochain créneau dans l’échelle des carrières. Il ne portait pas de pantalon de survêtement. Il venait travailler dans ses vêtements personnels et sa veste bleue était négligemment entr’ouverte. Sa chemise sans cravate venait de chez lui. Le prochain au-dessus de lui sur l’échelle c’était le contremaître. Il travaillait également en vêtements privés et en veste bleue, mais lui, il portait une cravate avec sa chemise. Un bon contremaître était promu maître en chef au fil des ans. Ce qui entraînait un changement vestimentaire radical. Il portait du coup une blouse de travail couleur kaki. Comme le portent encore les gardiens d’immeubles et les concierges. Chez nous, la piétaille, une rumeur courrait: „Dr. Vischer, le directeur de l’usine, envisage d’introduire l’usage d’écussons militaires pour les ouvriers“. Roche était dirigé de façon très soldatesque.
Il y avait encore les messieurs en blouse blanche. On les appelait tous: „Herr Doktor“. Sans exception. Nous étions à cinq dans le laboratoire. Un chef, deux laborantins, une assistante et une femme de ménage, qui était responsable pour la propreté de la verrerie. Nous nous sommes vite rendu compte que quiconque voulait grimper l’échelle de Roche, devait porter une blouse blanche et être un „Herr Doktor“. C’est alors que j’ai décidé : „C’est mon objectif!“

Comme la direction de Roche était idéelle très proche de l’armée, elle était également généreuse quant au paiement de ses salaires pendant le service militaire. 50 % de mon salaire était versé tout au long de ma formation de sous-officier. À l’école de recrues, à l’école des sous-officiers et durant le service militaire, je ne vivais qu’avec mon solde plutôt modeste. Lorsque je suis retourné à Roche après ma formation militaire, me fut de ce fait alloué une somme d’argent notable. Cela m’a permis de passer un an à l’école privée de la Juventus, sans revenu aucun, pour préparer et réussir l’examen d’entrée à l’EPFZ.
Maintenant, j’étais étudiant en génie chimique. L’histoire de la blouse de laboratoire se poursuit. La moitié des leçons au Poly consistaient en des travaux pratiques en laboratoire. Au début du semestre, le laboratoire fut mis en place. Les équipements de laboratoire requis furent assemblés. Les produits chimiques furent approvisionnés. Et une blouse de laboratoire de taille 56 fut achetée. Elle était toujours portée de manière ouverte. Elle était pourvue de nombreuses poches qui contenaient les ustensiles d’écriture, un livre de protocole dans lequel les expériences étaient registrées, une NZZ et une petite règle à calcul. Je m’étais déjà rapproché de l’uniforme des docteurs de chez Roche.
À la fin du semestre, ma blouse de laboratoire n’était plus blanche. Les colorants, les réactifs et les acides plus ou moins corrosifs y avaient laissé leurs traces. Le laver n’avait plus de sens. Il a fini à la poubelle.

Quand j’étais étudiant, nous nous mouvions dans un monde purement masculin. Contrairement à l’université, il n’y avait presque pas d’étudiantes. Dans le bâtiment principal de l’EPFZ, il n’y avait pratiquement pas de toilettes publiques pour les femmes. II y avait bien quelques filles, qui étudiaient chez les architectes. Chez les ingénieurs électriciens, j’ai découvert lors d’un congrès une seule femme pour plus de cent cinquante hommes!
Le département pharmaceutique était un corps étranger au Poly. Tous ceux qui voulaient participer à la formation académique du service de salubrité publique devaient passer par l’université: la médecine humaine, les dentistes, les vétérinaires, et même les pharmaciens y assistaient aux cours. Personne ne savait pourquoi les pharmaciens étaient formés au Poly, le temple des ingénieurs. De nombreuses femmes y étaient immatriculées. Elles avaient leur propre bâtiment de cours avec leurs propres laboratoires, qui étaient proche du bâtiment de la chimie. Chaque jour, les dames défilaient en pèlerinage avec leurs fioles, comme à Lourdes, venant chercher l’eau bénite. Dans ce cas, c’était de l’eau totalement déminéralisée, populairement appelée eau distillée. Dans notre laboratoire, nous disposions de l’installation de traitement nécessaire. Et c’était ici, que les collègues de la pharmacie venaient récolter le précieux liquide.
Comme au puits du village au Moyen Age, c’était là qu’on rencontrait ceux qui venaient chercher l’eau et qu’on discutait avec les étudiants qui s’y trouvaient. Qui veut devenir un incendie doit commencer par une allumette. De nombreuses connaissances ont trouvé leur origine dans l’eau déminéralisée.
Dans notre département, il n’y avait qu’une seule étudiante. Une femme vive de Coire. Deux semestres au-dessus de nous. Inatteignable. Les seuls êtres de sexe féminin rencontré dans les couloirs et les cantors étaient recrutés parmi les secrétaires des professeurs (gardes-chiournes), les assistants de laboratoire (ne jamais flirter avec le personnel) et les membres des brigades de nettoyage. C’était très différent d’aujourd’hui. C’était un monde purement masculin. Aujourd’hui, il a à peu près autant d’étudiantes que le nombre total d’étudiants à l’époque.

Le lieu de rencontre de tous les étudiants en chimie était le Bar de la Chimie. C’était une dépendance du dortoir, la mensa de l’EPFZ. Le Bar de la Chimie servait le petit déjeuner et le déjeuner, ainsi que des en-cas et des boissons non alcoolisées. Il était dirigé par des membres de l’association des femmes. Comme les chambres de soldats dans les casernes.
Après deux à trois heures de travail en laboratoire, on s’y retrouvait pour prendre un café. L’observateur attentif pouvait remarquer, surtout à la fin du semestre, qu’il y avait là deux espèces bien différentes d’étudiants. Ceux qui portaient des blouses de laboratoire sales et entachées et les autres, ceux qui portaient des blouses parfaitement blanches et stériles. Elles étaient portées par ceux de la chimie physique qui n’ont ni cuisiné, ni distillé, ni filtré ou cristallisé. Eux, ils mesuraient et calculaient. Ces drôles de camarades se comportaient comme: „Voyez, c’est nous qu’on est l’élite“. Des penseurs purs. Des scientifiques véritables. De l’étoffe d’où émanent les futurs lauréats du prix Nobel. Ils nous méprisaient donc, nous les pauvres laborantins. Ils faisaient même attention à ne pas s’asseoir à la même table que nous. Comme insigne distingué, ils portaient des cartes informatiques perforées dans leur poche de poitrine. Matériel idéal pour enregistrer rapidement quelques pensées. Des cartes perforées! Ces étudiants savaient programmer des ordinateurs et étaient autorisés à calculer avec l’ERMETH.
ERMETH signifie (traduit) „Calculateur électronique de l’EPFZ“. L’ERMETH a été l’un des premiers ordinateurs en Europe. Il était situé dans le Poly, et là, ils pouvaient calculer, les messieurs dans leurs blouses bien propres.
L’ERMETH était une machine énorme avec une unité de calcul de 1500 tubes électroniques. La mémoire de travail pesait 1500 kilos. La consommation électrique était de 30 kW. Pour la saisie des données à ERMETH on utilisait les cartes perforées Remington-Rand.
C’était une dame lunatique, l’ERMETH, elle n’était pas toujours très fiable. Lorsque la ligne de tram n° 6 commutait électriquement l’aiguillage de la Rämistrasse à la Tannenstrasse, l’ERMETH rendait l’âme. Et le meilleur moment pour calculer, c’était la nuit, lorsque les trams rentraient vers leurs dépôts.
En moi naissait le désir de passer un semestre avec une blouse de laboratoire blanche et propre et baguenauder avec des cartes perforées dans ma poche de poitrine.
Cet objectif ne fut atteint qu’à moitié. J’ai bien pu écrire ma thèse de diplôme sur l’analyse de la structure des rayons X à l’institut organique. Mais je n’ai jamais eu le droit de jouer avec l’ERMETH. Dans l’institut, il y avait beaucoup de cartes perforées usagées qui traînaient dans les tiroirs. J’en ai fourré quelques-unes dans ma poche. Pendant un court moment, j’ai ainsi appartenu aux étudiants aux blouses de laboratoire propres et leurs cartes perforées.

Quand on m’a appelé, des années plus tard chez Roche, „Herr Doktor“, j’avais une petite règle à calcul dans la poche de ma blouse blanche.

 

 

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Losholz

Brennholz war, bis in die sechziger Jahre des letzten Jahrhunderts, für jede Familie in Leuk seit Menschengedenken der wichtigste Energiespeicher. Andere Energielieferanten wie Torf oder Kohle als Alternative gab es im Wallis nicht. Von Erdöl, Gas oder Elektrizität ganz zu schweigen. Der einzige Rohstoff, der «vor der Tür» lag, war Holz aus den umliegenden Wäldern.
Jahr für Jahr musste jeder Burger für dessen Nachschub besorgt sein. Bis das Holz den Weg vom Wald bis auf den Estrich zurückgelegt hatte, war viel Arbeit notwendig. Das Thema wurde jedes Jahr im letzten Quartal zum Gesprächsstoff Nummer eins. Einmal hatte ich Gelegenheit, den ganzen Herstellungsprozess zu begleiten und auch tüchtig Hand anzulegen.
Der Burgerrat entschied, welches Waldstück der Burgschaft im laufenden Jahr das Losholz liefern sollte. Auf den Namen «Losholz» komme ich noch zurück. In Frage kamen der Bannwald und der Thelwald im Norden sowie der Pfynwald im Süden der Gemeinde. Dieses Jahr war der Pfynwald dran. Hier wuchs das gesuchte Holz der Föhren, Lärchen und Fichten. Als erstes bezeichnet der Förster alle jene Bäume, die für die Bereitung des Losholzes gefällt werden dürfen. Bei uns führte Onkel Hans die Regie für die Holzbeschaffung der Familie. Wie jede andere Familie, die von Gratisholz der Burgschaft profitieren möchte, mussten wir an die Arbeit.

Um fünf Uhr in der Früh sass ich mit Onkel Hans zum Frühstück in der Küche. Grand’maman servierte Rösti mit Spiegelei. «Waldarbeit verbraucht Kraft, da braucht es eine gute Unterlage.» Noch nie in meinem Leben hatte ich eine solche währschafte Kost auf nüchternen Magen morgens früh zu mir genommen. Onkel Hans schlug kräftig zu. Ich folgte ihm und würgte die Speise, die ich eigentlich gerne hatte, aber nicht zu dieser Tageszeit, herunter. Während des Essens erläuterte Onkel Hans den Ablauf des Tages und zählte noch einmal die notwendigen Gerätschaften auf, die wir aufladen sollten. Ungefähr um sieben waren wir mit dem grossen Leiterwagen, von unserem Maulesel Lisa gezogen, im Pfynwald und begannen die Bäume zu fällen. Jede Familie hat Anspruch auf fünf Ster Holz. Grob geschätzt entspricht das fünf Kubikmeter. Zehn Bäume mussten für fünf Ster schon gefällt werden. Einen Baum von über 20 Meter Länge umzusägen, ist eine dramatische Sache. Zuerst musste entschieden werden, in welcher Richtung die Föhre fallen sollte. Damit das funktionierte, wurde zuunterst gleich über der Wurzel mit dem Beil ein tiefer Keil ins Holz geschlagen. Die Zweimannsäge wird auf der anderen Seite des Keils angesetzt, und los geht’s. Ritz, ratsch. Am Anfang kommt die Säge gut voran. Ist sie in der Mitte des Stamms angekommen, wird’s harzig. Mit einem Lappen getränkt mit Petrol, wird das Sägeblatt vom kleberigen Harz entfernt. Weiter geht’s. Der Baum neigt sich langsam in der gewollten Fallrichtung.
Kurz bevor er fällt, beginnt er zu knistern. Dann noch zwei bis drei Schnitte und in Deckung gehen. Rasches Handeln ist Bedingung. Weg mit der Säge und fünf Schritte nach hinten. Beeilung. Der Stamm fällt, er wird gleich wieder von den Ästen abgefedert und springt noch einmal auf. Völlig unberechenbar. Da steht man besser ein paar Meter in sicherer Entfernung. Onkel Hans lehrte mich, wie man mit dem Beil die Äste entfernt, ohne sich zu verletzen. «Immer neben dem Baum stehen und die Äste auf der anderen Seite abhacken.» Bis der letzte Baum völlig ohne Äste da lag, war es Zeit für eine Essenspause. Hauswürstchen, Brot und verdünnter Wein aus der Patille standen auf dem Speiseplan. Während der Pause erklärte mir mein Onkel, dass jetzt die langweilige Arbeit anstand. Die Bäume mussten nun auf den Meter genau zersägt werden. Dazu wird wieder die Zweimann-Blattsäge benützt. Zuerst wird der Baum am Boden liegend in vier bis fünf Teile von ca. fünf Meter Länge zerkleinert. Diese Abschnitte werden auf den mitgebrachten Sägebock gelegt. Wir standen einander gegenüber und zogen die Blattsäge in einem rhythmischen Hin und Her. «Aufpassen; das Blatt darf nicht herausspringen!» Einmal war ich nicht aufmerksam. Die Säge sprang aus dem Schlitz und verletzte meinen linken Zeigefinger. Die Wunde war nicht sehr schlimm und wurde gleich verarztet. Pfeffer auf Wunde streuen, den Finger mit einem Stück Papier verbinden und mit einem Schnürchen zusammenhalten. (Die Heilung gelang perfekt. Die Narbe ist heute noch sichtbar.) Bis zum Zvieri waren zwei Bäume in meterlange Baumteile zerlegt. Ein Ster Losholz war bereit. Nachdem die Ordnung auf dem Arbeitsplatz erstellt und der Wagen mit abgehackten Ästen beladen war, zog uns Lisa den Berg hinan zurück nach Leuk. Ich war fix und fertig. Stolz aber auch. Jetzt hatte ich gelernt, mit Säge und Beil umzugehen und hatte einen bleibenden Eindruck von der Arbeit im Wald.
Am nächsten Tag machten sich meine beiden Onkel Hans und Ferdi wieder auf in den Wald. Ich hatte frei und konnte meinen Muskelkater pflegen. Ein paar Tage später erzählte Onkel Ferdi, die fünf Ster wären bereit. Der Förster hatte das Los abgenommen. Unsere Familie hatte das Los Nummer 157 bereitet.
Warum spricht man von Losholz? Das hatte sich vor Jahrhunderten ergeben. Wenn jeder seine eigenen fünf Ster vorbereitet hätte, wäre die Versuchung zu gross, sich zu bevorteilen. Nur schöne Bäume zu fällen. Bei der Abmessung etwas grosszügig zu sein. Weitere Tricks anzuwenden, um besonders vorteilhaft davon zu kommen. Da heute jeder eine Fünfsterbeige herstellt, die vom Förster eine Nummer bekommt, sind Betrügereien fast nicht möglich. Denn: wenn alle Losholzeinheiten bereit sind, kommt es zur Verlosung. Ein feierlicher Anlass in der Burgerstube im Rathaus. Alle Familien waren vertreten. Der Burgermeister hielt eine Ansprache. Lob und Tadel über die Arbeit wurde verkündet. Aus den Reben der Burgschaft wurde Rotwein serviert.
Der Forstwart hatte eine Kiste bei sich in dem die Lose lagen. Einer nach dem andern griff in die Kiste und nahm ein Los heraus. Onkel Ferdi schickte mich. Nummer 134 hatte ich gezogen. Onkel Hans war sehr zufrieden. Er wusste, dass sich das Los 134 nahe der Kantonstrasse befand. Das vereinfachte den Transport.
Um das Holz aus dem Pfynwald nach Leuk zu bringen, genügte der Leiterwagen mit dem Maulesel nicht. Herr Kippel besass einen Traktor und einen grossen Anhänger. Er wurde angeheuert, und wieder ging es morgens früh, diesmal von Dieselöl angetrieben, zum Los Nr. 134. Kurz vor der Färbi, die Rhone war schon in Sicht, verlor der Anhänger sein linkes hinteres Rad. Wie konnte das nur passieren? Das Rad war mit fünf Spezialschrauben befestigt gewesen. Eine lag ein paar Meter entfernt auf der Strasse. «Die vier anderen Schrauben liegen sicher irgendwo auf der Strasse. Geh Du zurück, suche die Schrauben und bringe sie so rasch wie möglich hierher», sagte Herr Kippel, drückte mir die eine Schraube als Muster in die Hand und schickte mich auf die Suche. Mit allen Fünfen kam ich zurück. Wurde von männiglich gelobt. Das Rad wurde montiert, und die Fahrt ging weiter. Gegen Mittag wurde das Los vor der Haustüre aufgestapelt. Man verabschiedete sich. Kippel fuhr eher etwas bedrückt sein Gefährt in die Garage. Das Holz lag vor der Tür und wartete darauf, noch einmal in Stücke zersägt zu werden. Pro Tots müssen fünf Klötze anfallen. Früher wäre das wieder eine Heidenarbeit mit der Zweimann-Blattsäge gewesen. Wäre da nicht Steffi Seewer. Jedermann kannte ihn. Er war ein Stadtoriginal. Redete ununterbrochen. Er hatte einen Sprachfehler und war schwer zu verstehen. Aber er hatte auch eine mit einem Benzinmotor betriebene, fahrbare Bandsäge. Auch er wurde geheuert. Er zerschnitt die Rundhölzer unter ununterbrochenem Kommentieren. Zweimal wurde der Motor abgewürgt. Drei Stunden später lag, immer noch vor der Haustüre, ein grosser Holzhaufen. Die runden Klötze müssten nun gespalten werden. Wieder Teamarbeit. Drei Spaltstöcke wurden herbeigeschafft. Drei Brüder, mein Vater und zwei Onkel starteten einen Wettbewerb. Wer machte pro Stunde am meisten Kleinholz. Meinem Bruder Robi und mir stand die Aufgabe zu, die zerkleinerte Ware mit Tragkörben, die im Wallis Tschiffere heissen, auf den Estrich zu bringen und dort ordentlich aufzubeigen. Die Spaltarbeit nahm zwei Tage in Anspruch, die Trägerei deren drei. Damit war die Reise des Pfynwaldholzes zum Estrich des Barons abgeschlossen. Das hatte nun ein Jahr Ruhe, um zu trocknen und dann zum Kochen und Heizen verwendet zu werden.

PS: Ein Riesenaufwand und ein eigentliches Projektmanagement, um genügend Energie zu haben, um ein Jahr lang einen Haushalt am Leben zu halten.
Und heute: Einen Knopf drehen, vielleicht noch einen Regler einstellen, und wir haben unbeschränkte Energie frei Haus.

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Los de grumes

Jusque dans les années soixante, le bois de chauffage était le plus important dispensateur d’énergie pour chaque famille de Loèche depuis des temps immémoriaux. En Valais, il n’y avait pas d’autres sources d’énergie alternatives comme la tourbe ou le charbon. Sans parler du pétrole, du gaz ou de l’électricité. La seule matière première „sur le pas de la porte“ était le bois des forêts environnantes.
Année après année, chaque citoyen devait s’occuper lui-même de son approvisionnement. Beaucoup de travail a été nécessaire jusqu’à ce que le bois ait fait son chemin de la forêt au galetas. Ce thème devenait le sujet de conversation numéro un au cours du dernier trimestre de l’année. J’ai une fois eu l’occasion d’accompagner tout le processus de production et d’y donner un coup vigoureux de main.
La bourgeoisie décidait, quelle partie de la forêt communale devait fournir les lots de grumes pour l’année en cours. Je reviendrai encore sur le mot „lot de grumes“. Les forêts de Bannwald et Thelwald au nord et la forêt de Finges au sud de la commune étaient prises en compte. Cette année, c’était le bois de Finges. C’est là que poussait le bois recherché de pins, mélèzes et d’épicéas. Le forestier marquait tout d’abord tous les arbres qui pouvaient être abattus pour la préparation des lots de grumes. Chez nous, c’était oncle Hans qui était chargé de la gestion du bois de la famille. Comme toutes les autres familles qui voulaient profiter du bois gratuit de la bougoisie, nous devions mettre la main à la pâte.

À cinq heures du matin, j’étais assis avec oncle Hans dans la cuisine pour le petit déjeuner. Grand-maman nous servait des röstis avec un œuf au plat. „Le travail en forêt demande beaucoup d’énergie, il faut donc poser un bon fondement.“ Jamais de ma vie je n’avais mangé une nourriture aussi substantielle à jeun, tôt le matin. Oncle Hans, lui, mangeait de bon appétit. Je mangeais donc également, mais m’étranglais avec la nourriture, dont j’avais certes envie, mais pas à cette heure du jour. Pendant le repas, oncle Hans expliquait le déroulement de la journée et énumérait encore une fois le matériel nécessaire que nous devions charger. Vers les sept heures, nous étions arrivés dans le bois de Finges avec le grand chariot, tiré par notre mule Lisa, et nous avions commencé à abattre les arbres. Chaque famille avait droit à cinq stères de bois. On peut estimer ce volume à cinq mètres cubes. Dix arbres devaient bien être abattus pour obtenir cinq stères. Abattre un arbre de plus de 20 mètres de haut est une affaire dramatique. Il fallait tout d’abord décider, dans quelle direction l’arbre devait tomber. Pour y parvenir, on coupait avec une hache un coin profondément dans le tronc, juste au-dessus de la racine. La scie passe-partout à deux places était placée de l’autre côté du coin, et c’est parti. Cric, crac. Au début, la scie faisait de bons progrès. Mais quand elle arrivait vers le milieu du tronc, le bois devenait résineux. Avec un chiffon imbibé de pétrole, la lame de scie était alors nettoyée de la résine collante. Allez, on continue. L’arbre s’inclinait lentement dans la direction de chute souhaitée.
Au moment juste avant de s’abattre, il commençait à crépiter. Encore deux ou trois coups de scie, et puis il faut se mettre à l’abri. Une action rapide est impérative. Lâcher la scie et reculer de cinq pas. Dépêchez-vous. Le tronc s’affaisse, il est immédiatement amorti par les branches et rebondit à nouveau. Totalement imprévisible. Il est préférable de se tenir à quelques mètres de là, à distance sûre. Oncle Hans m’avait appris à dégarnir les branches avec une hache sans me blesser. „Rester toujours près de l’arbre et couper les branches de l’autre côté.“ Quand le dernier arbre avait été complètement débarrassé de ses branches, le temps était venu de faire une pause repas. Saucisses, pain et vin dilué de la bonbonne étaient au menu. Pendant la pause, mon oncle m’avait expliqué, que maintenant le travail ennuyeux était à l’ordre du jour. Il fallait scier les arbres au mètre près. La scie passe-partout était utilisée à nouveau pour cela. Tout d’abord, le tronc couché sur le sol était découpé en quatre ou cinq pièces d’environ cinq mètres de long. Ces sections de troncs étaient ensuite placées sur un chevalet de sciage qui avait été amené. Nous nous placions l’un en face de l’autre et tirions la lame de la scie dans un mouvement de va-et-vient rythmé. „Attention, la lame ne doit pas sauter!“ Une fois, je n’avais pas fait trop attention. La scie a sauté de la fente et m’a blessé à l’index gauche. La blessure n’était pas très grave et avait été soignée ad hoc. Étaler du poivre sur la blessure, bander le doigt avec un morceau de papier et fixer l’ensemble avec une ficelle. (La guérison a parfaitement réussi, la cicatrice est encore visible aujourd’hui.) Jusqu’au moment des quatre heures, deux arbres avaient été découpés en sections d’un mètre de long. Les stères de grumes étaient prêts. Après que le lieu de travail avait été rangé et que le chariot était chargé des branches coupées, Lisa nous a tirés en haut de la montagne pour nous ramener à Loèche. J’étais complètement lessivé. Mais fier aussi. Maintenant, j’avais appris à manier une scie et une hache et j’avais une impression durable du travail dans la forêt.
Le lendemain, mes deux oncles Hans et Ferdi sont retournés dans la forêt. J’avais un jour de congé et je pouvais m’occuper de mes muscles courbaturés. Quelques jours plus tard, oncle Ferdi m’informa que les cinq stères étaient prêts. Le forestier avait réceptionné les lots des stères. Notre famille avait préparé le lot de grumes numéro 157.
Pourquoi appelle-t-on cela un lot de grumes? Cela date d’il y a des siècles. Si chacun avait préparé ses propres cinq stères, la tentation d’en tirer un avantage serait trop grande. Ne couper que les plus beaux arbres. Être un peu trop généreux avec les mesures. Utiliser d’autres astuces pour se faire ses choux gras. Car de nos jours, tout le monde fabrique son propre lot de cinq stères, qui reçoit subséquemment un numéro par le forestier, il est presque impossible de tricher. En effet : lorsque tous les lots de grumes étaient prêtes, il y avait une tombola. Une occasion festive dans la salle des citoyens de l’hôtel de ville. Toutes les familles y étaient représentées. Le président de la bourgoisie faisait son discours. Louanges et reproches étaient formulés à propos de ce travail. Le vin rouge des vignes communales était servi.
Le forestier avait avec lui une caisse, dans laquelle se trouvaient les tickets des lots. L’un après l’autre, nous tirions chacun un ticket de la boîte. Oncle Ferdi m’y envoya. J’avais tiré le numéro 134. Oncle Hans était très content. Il savait que le lot 134 était situé près de la route cantonale. Cela facilitait le transport.
Pour ramener le bois de Finges à Loèche, la charrette avec la mule ne suffisait pas. Monsieur Kippel possédait un tracteur et une grande remorque. Il fut engagé, et nous sommes de nouveau allés tôt le matin, cette fois-ci charriés au gazole, au lot numéro 134. Peu avant le Färbi, le Rhône était déjà en vue, la remorque perdit sa roue arrière gauche. Comment cela avait-t-il pu se produire ? La roue avait été fixée à l’aide de cinq boulons spéciaux. L’un d’eux était tombé à quelques mètres de là sur la route. „Les quatre autres vis doivent être quelque part sur la route. Tu retournes maintenant, trouves les quatre vis et me les rapportes ici le plus vite possible“, avait déclaré Monsieur Kippel, qui avait pressé une des vis dans ma main comme échantillon et m’avait envoyé à la recherche. Je suis bien revenu avec les cinq vis. Et fut loué par les hommes. La roue fut montée, et le voyage continua. Vers midi, les grumes avaient été empilées devant la porte à Loèche. On se souhaita réciproquement un au revoir. Kippel reconduisit son véhicule dans le garage, plutôt déprimé. Le bois se trouvait devant la porte et attendait d’être scié en morceaux une fois de plus. Il devait résulter cinq morceaux par section. Par le passé, cela aurait été un sacré boulot avec une scie passe-partout. S’il n’y avait pas eu Steffi Seewer. Tout le monde le connaissait. C’était un original de la ville. Parlait sans arrêt. Avait un défaut d’élocution et était difficile à comprendre. Mais il possédait aussi une scie à ruban portable alimentée par un moteur à essence. Il fut également engagé. Il scia les bûches avec des commentaires ininterrompus. Par deux fois, le moteur avait bloqué. Trois heures plus tard, toujours sur le pas de la porte, il y avait un gros tas de bois. Les rondins devraient maintenant être fendus à la hache. Le travail d’équipe à nouveau. Trois billots à fendre furent été apportés. Trois frères, mon père et deux oncles ont lancé une compétition. À qui pourrait faire le plus de buchettes par heure. Mon frère Robert et moi avions été chargés de collecter le petit bois avec des paniers, appelés en Valais „Tschiffere“, et de l’empiler proprement dans le galetas. Le travail de fendage avait pris deux jours, le transport du petit bois trois. Cela complétait les tribulations du bois du bois de Finges jusqu’au galetas du baron. Le bois avait maintenant un an de repos pour sécher et être utilisée ensuite pour la cuisine et le chauffage.

PS : Un effort énorme et une gestion de projet réelle pour avoir assez d’énergie pour maintenir un ménage en vie pendant un an.
Et aujourd’hui : tourner un bouton, ajuster peut-être un régulateur, et nous disposons d’une énergie illimitée livrée franco domicile.

 

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Wachstum

Anfangs August meldet die Nestlé-Gruppe im Halbjahresbericht: «Wir haben ein solides organisches Wachstum erzielt…»

Seit dem zweiten Weltkrieg vermelden alle Firmen, die etwas auf sich geben, jedes Jahr ein weiteres Wachstum. Damals herrschte Aufbaustimmung. Europa lag in Trümmern. Das ideale Umfeld für Ausbau und Wachstum. Aber heute, 70 Jahre später, gilt immer noch nichts wie Wachstum, Wachstum, Wachstum. Stets dieselbe Mantra: «Wachstum!» weiter machen. Ein Wahn, ein Wirtschaftswachstumswahn!
Gleichgültig was verkauft wird. Ob Pillen, ob elektrische Schalter, ob Geld oder Uhren. Jede Firma will eine Zunahme. Sowohl Novartis wie ABB, wie die UBS oder Swatch, alle reden jahrein, jahraus von Steigerung. Das kann doch nicht ewig so weitergehen! Jedes Kind weiss es. Die Bäume wachsen nicht in den Himmel. Dort wo es Wachstum gibt, gibt es Grenzen. Einmal ist ausgewachsen. Gelten für die Wirtschaft andere Gesetze?
Im Menschen scheint Wachstum ein eingebrannter Instinkt zu sein. Die Entwicklungsgeschichte des Homo sapiens zeigt es auf.
Feuer beherrschen, Rad erfinden, Spinnrad einsetzen, Buchdruck entwickeln, der elektrische Strom beleuchtet die ganze Erdkugel, der Personal-Computer vereinfacht die Schreibarbeit, der erste Mann auf dem Mond….
Eine unglaubliche Mehrung der Kreativität, des Erfindergeistes. Das kann kein anderes Lebewesen. Nur der Homo Sapiens. Was treibt ihn an?
Warum nur ist er stets mit der Weiterentwicklung seiner Kultur beschäftigt?

Die Firmen wollen Geld verdienen, indem sie etwas verkaufen.  Dazu brauchen sie einen Markt. Jemand der etwas kauft. Wenn wir grosszügig denken, könnten wir die Gesamtheit der Weltbevölkerung als einen grossen Markt betrachten. Wenn sich dieser nun stetig vergrössert, er ständig zunimmt, kann das Unternehmen in seinem Windschatten fröhlich mitwachsen.
Der Markt vergrössert sich also. Er steigert sich, angetrieben durch das Wachstum der Bevölkerung.1975 waren es vier Milliarden. Heute sind wir bei deren acht angekommen. Im Jahr 2035 werden es elf Milliarden sein! Damit haben wir die Antwort: Die Bevölkerung wächst. Und mit ihr die Wirtschaft.

Heureka wir haben es!
Doch halt, das ist nur die halbe Miete.

Der Mensch ist nicht nur ein Kunde, sondern er verbraucht auch Ressourcen. Mit seinen Zwecken, seine Hoffnungen und seine Visionen nimmt er sich in der Natur, was er braucht. Er nimmt sich, was im Boden, in der Luft, im Wasser ist und verändert es zu seinem Zweck. Er verbraucht Teile der Natur. Ressourcen wie Wasser, Holz, Rohstoffe, Getreide, Gemüse, Obst, Fleisch. Wenn eine Bevölkerung grösser wird, dann verbraucht sie auch mehr von ihrer Umwelt. Ein Wachstum des Ressourcenverbrauchs.
Bedienen wir uns kurz der Geschichte. Das hilft den Vorgang zu verstehen. Werfen wir einen Blick zurück. Zurück auf die Mayas, die Azteken, die Ägypter, die Kulturen am Nil, am Euphrat und Tigris, am Gelben Fluss in China, auf die griechische Antike oder auf das römische Reich. Das alles waren Hochkulturen vergleichbar mit der unseren heute. Gut entwickelte Staatengebilde mit einer perfekten Verwaltung. Mit dicht besiedelten Städten, mit einer ertragsreichen Landwirtschaft, mit der Beherrschung technischer Prozesse und mit guten sozialen Strukturen. Diese Kulturen hatten ein langes Leben. Alle hatten ungefähr die gleiche Geschichte, sie verlief stets nach ähnlichem Muster. Von der Reife bis zum Untergang. Alle hatten einen Wohlstand erreicht, bei dem sie den Verbrauch der Ressourcen übertrieben. Und sind dann sang- und klanglos verschwunden. Nicht mehr da! Im übertragenen Sinn, sie lebten vom Kapital der Vorräte des Planeten, statt es vernünftig zu bewirtschaften.

Wie lief das damals im Römischen Reich? Wie steuerten die Römer dem Zerfall entgegen? Es entwickelte sich eine grosse Bevölkerung. Diese brauchte viel Holz für den Bau von Häusern, Schiffen, Fahrzeugen und ähnlichem. Der Wald wurde gelichtet und gerodet. Damit entstand Produktionsfläche für den landwirtschaftlichen Anbau. Die Menschen mussten ernährt werden. Auf dieser grossen Fläche, auf der Getreide wuchs, fehlten jetzt die Bäume mit ihren Wurzeln, die das Erdreich zusammenhielten.
Grosse Regenfälle führten zu Erdrutschen. Der fruchtbare Mutterboden ging verloren. Auf dem zurück gelassen Rest gedeiht nur noch karge Kost. Kein Getreide, kein Obst, kein Gemüse mehr. Das einzige, was da noch wächst, ernährt höchstens wilde streuende Ziegen. Die ernähren sich mit dem, was noch da ist. Sie haben keine natürlichen Feinde und vermehren sich ungestüm. Nur noch wilde Ziegen. Das Markenzeichen einer untergehenden Zivilisation.
Das können wir heute am Mittelmeer überall beobachten. Zur Zeit der Blüte des Römischen Reiches war das Mare Nostrum dicht bewaldet. Es herrschte ein Klima, in dem sich leben liess. Heute findet man vereinzelt nur noch ein paar Olivenhaine. Im Wesentlichen ist der Mittelmeerraum öd und karg. Eine landwirtschaftliche Diaspora. Eine im Sommer kaum auszuhaltende Hitze und wenig Wasser.

Was wir heute noch von den Damaligen sehen können, sind ein paar Pyramiden am Nil oder in Mexiko, die Überreste des Forums Romanum in Rom. Das sind die Skelette des menschlichen Fortschritts, eines untergegangenen Kulturkreises. Der Untergang Roms sollte uns eine Warnung sein.

Damit wäre die Frage beantwortet:
Es gibt ein Ende des Wachstums.

Nächste Frage: Wie viele von uns verträgt die Erde? Wir werden mehr und mehr. Die Ansprüche steigen. Die Ressourcen trocknen aus.
Ein Experte erklärte mir das letzthin wie folgt: «Wenn wir wie die Indianer im brasilianischen Urwald leben würden, hätte es Platz für 25 bis 30 Milliarden. Würden alle Menschen leben, wie wir es bei uns tun, wären die letzten Karten bei 2 Milliarden ausverkauft. Würden sich alle auf ein gesundes Mittelmass beschränken, reichte es für 6 Milliarden. Für die Prognose für das Jahr 2035 (11 Mia) gibt es keine Berechnungen. Das würde der blaue Planet wohl nicht auf die Dauer aushalten.» Es wird eng auf der Erde!
Auf den Punkt gebracht: wir sind Gefangene vom Wachstum unseres Komforts. Mehr Mensch→mehr Wirtschaft→steigende Ressourcenvernichtung→weniger Ressourcen für mehr Menschen.

Das Jahr 2020 hat uns gelehrt, wie verletzlich auch unsere heutige Hochkultur ist. Am Neujahrstag hätte kein Mensch geglaubt, dass drei Monate später die gesamte Volkswirtschaft der entwickelten Welt zusammenbrechen würde.

Haben wir etwa auch übertrieben?

Wenn wir heute von einer globalisierten Ökonomie sprechen, die sich vergrössern soll und mehr Marktanteile und Marktteilnehmer braucht, wird diese mit der Endlichkeit der Ressource der Erde konfrontiert. Es ist das Wachstumsdilemma, in dem wir stecken.

Wird gerade die schwarz-weiss karierte Fahne geschwungen? Last lap? Nur noch eine Runde und wäre dann das Rennen mit dem Wachstum aus? Noch sind keine Ziegen in Sicht.

 

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Anhang

Im Buch von Harald Lesch habe ich eine Kolumne gefunden, die ich den Leserinnen und Lesern nicht vorenthalten möchte. Sie hat mich sehr nachdenklich gemacht.

Die Erde ohne Menschen
Ein Gedankenexperiment

Was, wenn die Erde von einem Tag auf den anderen tatsächlich ohne Menschen wäre? Ein Gedankenspiel, das nicht nur zeigt, wie extrem der Mensch den Planeten in den letzten 10’000 Jahren verändert hat, sondern auch, wie widerstandsfähig die Natur ist, als deren Teil sich der Mensch ja offensichtlich nicht mehr begreift, weil er sonst mit eben dieser Natur doch anders umgehen würde.
Keine Umweltkatastrophe, keine atomare Apokalypse, keinen Meteoriteneinschlag, nein, ganz einfach 8 Milliarden Menschen lassen von einem Tag auf den anderen ihren Planeten zurück. Das Wie und Warum soll hier nicht interessieren.
Die Sonne geht auf, es ist Montag, der erste Tag der Erde ohne Menschen. Die Atmosphäre ist immer noch mit Milliarden von Tonnen CO2 und Stickoxiden angereichert, viele Wälder sind gerodet, der Tagbau hat grosse Wunden in die Erdoberfläche gerissen, in den Ozeanen schwimmen Plastikinseln, die gross wie Kontinente sind, aber die Metropolen der Erde sind menschenleer und still. Kein Lärm von Autos und Flugzeugen, keine Stimmen. Bürotürme, Häuser, Geschäfte, Supermärkte, Autos, U-Bahnen, Strassen und Flugzeuge sind verwaist und verlassen. Herrenlose Hunde, eine halbe Milliarde weltweit, und etwa genauso viele Katzen streunen auf der Suche nach Futter durch Strassen, Wälder und Felder.
In den nächsten Stunden und Tagen fallen die meisten Kraftwerke aus, es gibt keinen Strom mehr, die letzten Lichter erlöschen. Ampeln, Pumpen, Kläranlagen, Wasserwerke geben ihren Geist auf. Die komplexe Maschinerie, die unsere Zivilisation aufrechterhalten hat, kommt zum Stillstand.
Die Tiere in den Zoos der Welt sind sich selbst überlassen, genauso wie die 1,5 Milliarden Kühe, die 1 Milliarde Schweine und 20 Milliarden Hühner in den industrialisierten Fleischmanufakturen der Erde. Die meisten von ihnen werden verhungern oder von Wölfen, Kojoten, Bären und anderen Raubtieren gefressen werden. Andere Tiere, die von Menschen abhängig waren, Ratten und Kakerlaken, werden bald unter drastischem Nahrungsmangel leiden, ganz aussterben werden die Kopfläuse.
Die Strassen in vielen Städten der Welt werden ebenso wie U-Bahn-Tunnels von Wassermassen geflutet, weil das Grundwasser nicht mehr abgepumpt wird. Andere Strassen werden von Gräsern, Sträuchern und später Bäumen zurückerobert.
Viele Städte werden jedoch abbrennen, bevor sie vom Grün der Natur überwuchert werden, weil bei einem Feuer, das durch einen einfachen Blitzschlag entfacht wird, keine Feuerwehr mehr ausrücken wird, um es zu löschen.
Holzbauten, die nicht dem Feuer zum Opfer fallen, werden durch Termiten und andere Insekten zerstört werden. Nach 100 Jahren sind sie alle verschwunden. Genauso wird es den Eisen- und Stahlkonstruktionen ergehen, von der Pfanne auf dem Herd über das Auto bis zu Brücken, Hochspannungsmasten, Laternen, Hochhäusern, Windrädern und selbst dem Eiffelturm. Ohne Farbanstriche und Rostschutzmittel sind sie dem aggressiven Sauerstoff in der Atmosphäre ausgesetzt. Sie oxidieren und kollabieren.
Die Tier- und Pflanzenwelt hat in der Zwischenzeit mit der Rückeroberung der Menschenräume begonnen. Selbst die Tatsache, dass es bei einigen Kernreaktoren, bedingt durch Stromausfall und damit fehlender Kühlung, zu Kernschmelzen und radioaktivem Fallout gekommen ist, hat sie nicht aufhalten können, das zeigen die Sperrzonen um den Reaktor von Tschernobyl schon heute.
Die Natur strebt ihrem natürlichen Zustand entgegen. Strassen, Bahnlinien, Städte, Abraumhalden und die Ökowüsten aus Plantagenwirtschaft und Ackerbau, alles wird von Pflanzen, Wäldern und Tieren wieder in Besitz genommen.
Am Längsten werden die Ozeane und die Atmosphäre brauchen, um sich vollständig zu renaturieren.

Nach 10’000 Jahren aber werden die meisten Spuren der menschlichen Existenz verwischt sein. Würden fremde Raumfahrer 100’000 Jahre nach dem Exitus des Homo sapiens die Erde besuchen, fänden sie vielleicht mit Ausnahme der Pyramiden kaum einen Hinweis auf ehemalige Zivilisationen.
Wenn die Ausserirdischen aber die Sedimentschichten genauer untersuchen, werden sie feststellen, dass es vor 100’000 Jahren auf diesem Planeten ein Massensterben der Tier- und Pflanzenarten gegeben hat. Und dass hier für wenige Jahrtausende eine Art gelebt haben muss, die ihre Toten bestattet hat und die offensichtlich Kunststoffe als bevorzugtes Kulturgut genutzt hat.

Quelle:
Harald Lesch
Klaus Kamphausen
Die Menschheit schafft sich ab.
Die Erde im Griff des Anthropozän
Knaur-Taschenbuch März 2018
ISBN 978-3-42678940-7
7654

 

 

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Croissance

Début août, le groupe Nestlé annonce dans son rapport semestriel: „Nous avons réalisé une croissance organique solide…“.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, toutes les entreprises dignes de ce nom se gaussent d’avoir enregistré une croissance nouvelle chaque année. À cette époque régnait une ambiance d’expansion. L’Europe était en ruines. L’environnement idéal pour une expansion et une croissance. Mais à ce jour, 70 ans plus tard, il n’y a toujours rien de tel que croissance, croissance et encore croissance. Toujours le même mantra : „Croissance!“ Continuez. Une folie, une folie de croissance économique !
Peu importe de ce qui est à vendre. Que ce soient des pilules, des contacteurs électriques, de l’argent, des montres. Toute entreprise veut de la croissance. Novartis, ABB, UBS et Swatch parlent tous de croissance année après année. Cela ne peut pas durer éternellement ! Tous les enfants le savent. Les arbres ne poussent pas indéfiniment dans le ciel. Où il y a croissance, il y a aussi des limites. La plénitude de la croissance est atteinte un jour. Des lois différentes s’appliqueraient-elles à l’économie ?

Chez l’homme, la croissance semble être un instinct intrinsèque. L’histoire de l’évolution de l’homo sapiens le démontre bien.
Maîtriser le feu, inventer la roue, utiliser le rouet, développer l’impression typographique, le courant électrique illuminant le globe tout entier, l’ordinateur personnel simplifiant l’écriture, le premier homme sur la lune…
Une incroyable augmentation de la créativité, de l’inventivité. Aucune autre espèce vivante ne peut faire cela. Si ce n’est l’homo sapiens. Qu’est-ce donc ce qui le motive ?Pourquoi est-il toujours si affairé à développer sa propre culture ?

Les entreprises veulent gagner de l’argent en vendant quelque chose. Pour cela, ils ont besoin d’un marché. De quelqu’un qui achète quelque chose. Si nous réfléchissons de manière magnanime, nous pourrions considérer l’ensemble de la population mondiale comme un seul grand marché. S’il est en croissance constante, s’il est en phase d’augmentation durable, l’entreprise peut se développer jovialement dans son sillage.
Le marché est donc en expansion. Il augmente, sous l’effet de la croissance de la population. En 1975, la population représentait une masse de quatre milliards d’individus. Aujourd’hui, nous en sommes arrivés à huit. En 2035, ce seront de 11 milliards ! Nous avons donc la réponse : la population augmente. Et l’économie avec elle.

Eurêka, nous l’avons trouvé !

Mais, attendez, ce n’est qu’une partie de l’histoire.
L’homme n’est pas uniquement un client, il consomme également des ressources. Mû par ses objectifs, ses espoirs et ses visions, il se prend tout ce dont il a besoin dans la nature. Il prend ce qui se trouve dans le sol, dans l’air, dans l’eau et le transforme pour son usage propre. Il consomme des éléments de la nature. Des ressources comme l’eau, le bois, les matières premières, les céréales, les légumes, les fruits, la viande. Lorsqu’une population s’accroît, elle consomme davantage de son environnement. Une augmentation de la consommation des ressources.
Jetons un rapide coup d’œil à l’histoire. Cela aide à comprendre le processus. Jetons un coup d’œil vers le passé. Retour aux Mayas, aux Aztèques, aux Égyptiens, aux cultures du Nil, de l’Euphrate et du Tigre, au Fleuve Jaune en Chine, à l’Antiquité grecque ou à l’Empire Romain. Tous ces pays étaient des civilisations avancées comparables à la nôtre d’aujourd’hui. Des états bien agencés pourvus d’une administration efficace. Avec des villes densément peuplées, une agriculture à haut rendement, une maîtrise des procédés techniques et de bonnes structures sociales. Ces cultures eurent une durée de vie longue. Ils eurent tous eu à peu près la même histoire, laquelle a toujours suivi un schéma semblable. De la maturité à l’extinction. Tous avaient atteint un niveau de prospérité dans lequel ils avaient exagéré la consommation de leurs ressources. Et puis ils disparurent, sans tambours ni trompettes. Ils ne sont plus. Métaphoriquement parlant, ils vivaient du capital des ressources de la planète au lieu de le gérer rationnellement.
Comment cela fonctionnait-il à l’époque de l’Empire Romain ? Comment les romains ont-ils orchestré leur désintégration ? Une population importante s’était développée. Ils avaient besoin de beaucoup de bois pour construire maisons, bateaux, véhicules et autres. La forêt fut déboisée et défrichée. Cela permit de créer des zones rurales de production agricole. Il fallait nourrir le peuple. Sur cette vaste zone, où poussent les céréales, les arbres qui maintiennent le sol avec leurs racines, manquêres.
Les fortes pluies provoquèrent des glissements de terrain. La terre arable fertile fut perdue. Seul de maigres plantes peuvent pousser sur le sol résiduel. Plus de céréales, plus de fruits, plus de légumes. La seule chose qui y pousse encore, nourrit au mieux les chèvres sauvages errantes. Elles se nourrissent de ce qui reste. Elles n’ont pas d’ennemis naturels et se reproduisent furieusement. Plus que des chèvres sauvages. La marque d’une civilisation en déclin.
On peut le voir aujourd’hui partout autour de la Méditerranée. À l’apogée de l’Empire romain, le contour de la Mare Nostrum était très boisée. Il y régnait un climat agréable à vivre. Aujourd’hui, on n’y trouve plus que quelques oliveraies. Aujourd’hui fondamentalement, la région méditerranéenne est stérile et désolée. Une diaspora agricole. Une chaleur à peine supportable en été et très peu d’eau potable.
Ce que l’on peut encore voir de cette époque, ce sont quelques pyramides sur le Nil ou au Mexique, les vestiges du Forum Romanum à Rome. Ce sont les squelettes du progrès humain, d’une culture perdue. La chute de Rome devrait nous servir d’avertissement.

Cela répond donc à la question :
Il y a bien une fin à la croissance.

Question suivante : Combien d’entre nous la terre peut-elle encore tolérer? Nous sommes de plus en plus nombreux. Nos exigences augmentent. Les ressources se tarissent.
Un expert me l’a récemment expliqué comme suit : „Si nous vivions comme les Indiens dans la jungle amazonienne, il y aurait de la place pour 25 à 30 milliards. Si tout le monde vivait comme nous, les derniers billets auraient été épuisés à 2 milliards. Si tout le monde se limitait à une moyenne saine, cela suffirait pour 6 milliards. Il n’y a pas de calculs pour les prévisions pour l’année 2035 (11 milliards). „La planète bleue ne serait probablement pas capable de supporter cela à long terme.“ Il devient étroit sur notre planète.
En un mot: nous sommes prisonniers de la croissance de notre confort. Plus de population → plus d’économie → plus de destruction de nos ressources → moins de ressources pour plus de personnes.

L’année 2020 nous a appris à quel point notre civilisation actuelle avancée est vulnérable.
Au jour de l’an neuf, personne n’aurait cru que trois mois plus tard, toute l’économie du monde développé croulerait.
Avons-nous aussi exagéré ?
Lorsque nous parlons aujourd’hui d’une économie globalisée qui est censée se développer et qui a besoin de plus de parts de marché et de participants au marché, elle est confrontée à la nature limitée des ressources de la terre. C’est le dilemme de la croissance dans lequel nous nous trouvons.

Le drapeau à damier noir et blanc est-il agité ? Serait-ce déjà le dernier tour ? Un dernier tour de piste et la course à la croissance serait-elle terminée ? Aucune chèvre en vue pour l’instant.

Annexe
Dans un livre de Harald Lesch, j’ai trouvé une rubrique que je ne veux dissimuler aux lecteurs. Elle m’a laissé très songeur.

La Terre sans les hommes
Une expérimentation mentale

Et si, d’un jour à l’autre, notre planète était effectivement dépeuplée ? Une expérimentation mentale qui démontre non seulement à quel point l’homme a modifié la planète au cours des 10 000 dernières années, mais aussi à quel point la nature est résistante, dans le cadre de laquelle l’homme ne se reconnait évidemment plus lui-même, car sinon il traiterait la nature différemment.
Pas de catastrophe environnementale, pas d’apocalypse nucléaire, pas d’impact de météorite, non, tout simplement 8 milliards de personnes laissent leur planète derrière elles du jour au lendemain. Le comment et le pourquoi n’est pas important à ce point.
Le soleil se lève, c’est lundi, le premier jour sur terre sans hommes. L’atmosphère est encore riche de milliards de tonnes de CO2 et d’oxydes d’azote, de nombreuses forêts ont été défrichées, l’exploitation minière à ciel ouvert a déchiré de grandes plaies sur la surface de la Terre, des îles de plastique aussi grandes que des continents flottent sur les océans, mais les métropoles de la Terre sont désertes et silencieuses. Pas de bruit de voitures ou d’avions, aucune voix. Les tours de bureaux, les maisons, les magasins, les supermarchés, les voitures, les métros, les rues et les avions sont vides et abandonnés. Des chiens sans maître, un demi-milliard dans le monde, et environ autant de chats errent dans les rues, les forêts et les champs à la recherche de nourriture.
Dans les heures et les jours qui suivent, la plupart des centrales électriques tombent en panne, il n’y a plus d’électricité, les dernières lumières s’éteignent. Les feux de circulation, les pompes, les usines de conditionnement des eaux, les stations d’épuration rendent toutes l’âme. La machine complexe qui a maintenu notre civilisation s’arrête.
Les animaux des zoos du monde entier sont livrés à eux-mêmes, tout comme les 1,5 milliard de vaches, le milliard de porcs et les 20 milliards de poulets des usines à viande industrialisées de notre terre. La plupart d’entre eux mourront de faim ou seront dévorés par des loups, des coyotes, des ours ou autres prédateurs. D’autres animaux qui dépendaient directement de l’homme, comme les rats et les cafards, vont bientôt souffrir de graves pénuries alimentaires, les poux vont disparaître complètement.
Dans de nombreuses villes du monde, les rues sont inondées par des masses d’eau, tout comme les tunnels du métro, car la nappe phréatique n’est plus pompée. D’autres rues se recouvrent d’herbes, de buissons et plus tard d’arbres.
De nombreuses villes brûleront avant d’être envahies par la verdure de la nature, car si un incendie est provoqué par un simple coup de foudre, aucun pompier ne sortira pour l’éteindre.
Et les bâtiments en bois, qui ne sont pas victimes d’un incendie, seront dévorés par les termites et autres insectes. Au bout de 100 ans, ils auront tous disparu. Il en sera de même pour les structures en fer ou en acier, de la poêle à la voiture, des ponts, des pylônes, des lanternes, des gratte-ciels, des moulins à vent et même de la Tour Eiffel. Sans la protection des peintures et agents antirouilles, ils sont exposés à l’oxygène agressif de l’atmosphère. Ils s’oxyderont et s’effondreront.
Entre-temps, le monde animal et végétal a commencé à reconquérir l’espace humain. Même le fait que certains réacteurs nucléaires ayant subi des fusions nucléaires et des retombées radioactives dues aux pannes de courant et manque de refroidissement résultant, n’ont pu les arrêter, comme le démontrent déjà les zones d’exclusion autour du réacteur de Tchernobyl.
La nature s’efforce de reconquérir son état naturel. Les routes, les voies ferrées, les villes, les terrils et les éco-déserts de l’agriculture intensive, tout est repris par les plantes, les forêts et les animaux.
Les océans et l’atmosphère seront ceux qui mettront le plus de temps à se renaturaliser complètement.
Après 10 000 ans, la plupart des traces de l’existence humaine auront été effacées. Si des extraterrestres visitaient la Terre 100 000 ans après la disparition de l’Homo sapiens, ils ne trouveraient pratiquement aucune trace des anciennes civilisations, à l’exception des pyramides.

Mais si les extraterrestres analysaient de plus près les couches sédimentaires, ils découvriraient qu’il y a 100 000 ans de cela, il y eut une extinction massive d’espèces animales et végétales sur cette planète. Et qu’une espèce doit avoir vécu ici pendant quelques milliers d’années, enterrant ses morts et utilisant le plastique comme un bien culturel privilégié.

Source:
Harald Lesch
Klaus KamphausenDie Menschheit schafft sich ab.
Die Erde im Griff des Anthropozän

Knaur-Taschenbuch März 2018
ISBN 978-3-42678940-7
7654

 

 

 

 

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