Babel

S’il est une histoire que les leçons de catéchisme ont laissé dans ma mémoire, c’est bien la légende de la tour de Babel.
Un jeune prêtre, excellent conteur, nous décrivait avec verve le peuple biblique qui ne connaissait qu’une seule langue. La tribu allait bien. A tel point que ce bien-être finissait par leur monter à la tête. Ils ont décidé de construire une tour qui monterait jusque dans le ciel. Ils voulaient devenir l’égal du créateur. Ce que ce dernier ne pouvait pas admettre. Ne pas approuver. Il se produisait alors un évènement inattendu. Un beau matin, chacun parlait une langue différente de celles des autres. Ils ne pouvaient plus se comprendre. La construction survécut comme ruine. La confusion des langues était arrivée.
L’idée d’une langue unique mondiale me séduit encore aujourd’hui. Et pas que moi. Une seule langue que tout le monde comprend serait vraiment pratique. Après mûre réflexion, moi aussi je me rends compte: il s’agit là d’une illusion. D’une une perception fausse de la réalité.
Une langue n’est pas seulement un moyen de communication. Elle est bien plus que ça. Un support de la culture et des traditions d’une communauté. La gardienne de son histoire et son expérience. Les groupes humains divers ayant évolués différemment, leurs langues sont également différentes. La langue est un trésor qui doit être gardé et soigné.
Et pourtant… Il existait au moyen âge une langue commune. La langue de l’élite qui savait lire et écrire. Le latin! Initialement la langue de l’empire romain, elle devint au cours des centenaires la langue des universitaires. En outre, elle est restée la langue courante de l’église catholique. Un abbé de Finlande, un évêque du Portugal et un prêtre de Paris pouvaient communiquer couramment.
De nos jours le latin ne se parle plus. Il n’est plus guère utilisé que pour des publications du Vatican, les encycliques. Aujourd’hui une langue morte. Entre Oslo et Athènes, Moscou et Luxembourg on enseignait encore le latin jusqu’à il y a quelques années. Le fait est que sa grammaire est géniale et la base de nombreuses langues. Mais également trop compliquée pour les dialogues que nous pratiquons actuellement. Le français est devenu la langue secondaire. A côté de la langue maternelle de chacun, elle devint le moyen de communication international. Surtout dans le milieu diplomatique. Aujourd’hui, l’anglais a remplacé de français.
Depuis que les humains pensent et parlent, l’envie d’un langage unique ne cesse pas de trotter dans leur tête. Pour l’Union européenne par exemple, un „européen“ serait le bienvenu. Par hasard je suis tombé sur un texte à la bibliothèque de la Museumsgesellschaft.

» Li ver lingue international esiste. Save vu que it es possibel scrir in un lingue mediatmen comprensibil por persones culivat de omni nationes? Ti lingue presc miracolosi es nominat: Occidental.«

Sachant que la Museumsgesellschaft est fréquentée depuis toujours par des visiteurs érudits et cultivés de tous pays, il n’est pas étonnant que j’y ai trouvé le dictionnaire „Occidental – Allemand“. Il fut édité par Alphonse Matejka, de son état „un famos occidentalist suisso de tchek origine“.
En examinant la citation ci-dessus, deux points m’ont frappé immédiatement. Premièrement, qu’il s’agit manifestement d’une langue synthétique. Personne ne parle de façon aussi sèche et sans aucune imagination. Le deuxième point m’a beaucoup surpris: j’ai compris le contenu du texte tout de suite. Ma curiosité fut réveillée. Pour quelle raison cette langue artificielle, l’occidental, a-t-elle été inventée?
Avec le développement des relations internationales au 19ème siècle, le problème de la communication s’est amplifié. On comptait sur des langues artificielles et intralinguistiques pour le résoudre. Les caractéristiques recherchées étaient
–         facilité de l’apprendre
–         grande aptitude linguistique active et passive
–         internationalité
–         neutralité.
Personne ne devait être avantagé par sa langue maternelle. L’âge d’or de l’occidental se situe dans les années vingt et trente du siècle passé. Il trouvait rapidement des partisans et s’établit en alternative de l’esperanto.
Quoique bien pratiques, aucune des langues inventées n’obtint le succès mondial espéré. Très peu de gens ne parlent encore esperanto, la plus connue des langues construites. Pourquoi cela?
Une langue doit être parlée quotidiennement. Si non, elle s’éteint. Comme le latin, le gotique ou le lombard. Ces langues n’ont plus qu’une signification historique.
Nous sommes donc obligés d’apprendre des langues étrangères si nous voulons communiquer au niveau international. Comment l’idée de la langue unique va-t-elle évoluer dans notre époque de la numérisation et des algorithmes? Des dictionnaires électroniques et des logiciels de traduction existent d’ores et déjà. Dont un qui porte le nom de Babel.
Nous voilà de retour à Babel. Aujourd’hui „Babel“ est devenu le nom de marque d’un logiciel de traduction. Je pourrais m’imaginer que la situation suivante se réalisera dans un avenir proche:
Voici un japonais et un hollandais assis tranquillement devant leurs tasses de thé. Ils se parlent et se comprennent alors que l’un s’exprime en japonais et l’autre en hollandais. Tous les deux ont mis en marche leurs Smartphones. Ce dernier reçoit en hollandais et émet chez son interlocuteur en japonais. Le tout sans retard, sans faute et sans câbles. Chacun entend dans sa langue propre ce que dit son partenaire. Une conversation par l’intermédiaire d’un traducteur électronique. Bien que ce ne soit pas une langue unique, c’est quand même un entretien en commun grâce à une intelligence artificielle.
Si un tel dispositif eut existé aux temps bibliques, la tour de Babel eut été achevée. Nous n’aurions pas de confusion des langues et la chrétienté aurait une belle légende en moins.

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Klopfgeist

 

Nach dem Zweiten Weltkrieg lebten wir in Freiburg im Üchtland. Unsere Ferien verbrachten wir regelmässig, gerne und oft im Wallis, in Leuk-Stadt.
Während des Krieges war unsere Familie von Den Haag nach Leuk gezogen. Die Leserinnen und Leser erinnern sich an meine Kolumne «Ökonomie» vom Juni 2017. Die Männer, mein Vater und meine Onkel, leisteten ihren aktiven Militärdienst. Sie standen in Bersial am Simplon, an der Grenze.
Der Umzug aus der Diplomatenstadt holländischer Sauberkeit, zum im Zerfall begriffenen alten Aristokatenstädtchen Leuk in den Walliser Alpen, konnte kontrastreicher nicht sein. In Leuk herrschte – trotz Krieg – tiefer Friede. Der Alltag trottete wie eh und je vor sich hin. Man wähnte sich im Mittelalter. Alte, zum Teil verfallene Herrschaftssitze, Staubstrassen, kaum fliessendes Wasser im Haus, Kehrrichtabfuhr nur zweimal im Jahr, kurz vor Weihnachten und kurz vor Ostern. Eine grosse Turmuhr, die von Hand aufgezogen wurde, diente als einzige, öffentliche Zeitangabe.
Täglich zog der Bannenführer mit seinem beladenen Maulesel aus dem Tal hinauf. Beide machten Rast vor dem Hotel Post. Der Esel unter der Linde, der Meister bei einem Ballon Fendant in der Wirtschaft.
In Leuk  bestand die Elite aus dem Pfarrer, dem Arzt, dem Oberlehrer und dem Stadtpräsidenten. In dieser hierarchischen Reihenfolge. Alle Bewohner kannten alle mit Namen. Man begrüsste sich, wenn man sich im Freien begegnete. Jeder kontrollierte jeden. Die Gerüchtebörse florierte. Interessante Geschichten und Gerüchte über die wichtigen Familien machten die Runde. Das war der Kitt, der die Gesellschaft zusammen hielt.
Für Robi, meinen Bruder, und mich war Leuk-Stadt ein Paradies. Dort herrschte Ordnung. Dort fühlten wir uns dazugehörend. Dort fühlten wir uns geborgen. Dort waren unsere Freunde. Dort waren unsere Verwandten. Wen wundert es, dass wir uns in Fribourg danach sehnten, in Leuk die Ferien zu verbringen.

Die Familie von Werra war intern genauso patriarchal organisiert wie die Gemeinde. Chefin des Clan war eindeutig und unbestritten die Grossmutter Henriette. Alle nannten sie Grand’maman. Sie war eine starke Frau mit klaren eindeutigen Prinzipien. Sie stammte aus der Hauptstadt Sion. Entsprechend war die Alltagssprache im Haushalt französisch. Nur mit dem Personal sprach Grand`maman deutsch. Der tägliche Arbeits- und Freizeitsablauf war – auch für uns Jungen – sauber geregelt. Da die Männer oft monatelang im Militär waren, erteilte Grand’maman die Aufträge für den kommenden Tag. Das geschah beim Frühstück. Der morgendliche Ort der Begegnung und des Gedankenaustausches.
Eines Morgens fragte Grand’maman mich, ob ich den Klopfgeist auch gehört hatte. Klopfgeist? Ich schüttelte den Kopf. »Dein Bett befindet sich genau über der grossen Trotte. Dort wo der Wein gepresst wird und der Schnaps gebrannt wird. Dort wo der junge Wein vor sich hin reift.« »Nein, nicht gehört.« sagte ich, mein Brot kauend. »Ich schon«, erwiderte sie,«Um Mitternacht klopft es, wahrscheinlich mit dem Holzhammer, an einem leeren Fass. Das muss eine arme Seele sein, die aus dem Fegefeuer erlöst werden möchte.«
Sobald ich meine Arbeiten in Stall und Garten erledigt hatte, schlich ich in den Weinkeller. Im Sommer ist dort wenig los. Alles stand an seinem Platz. Der Geruch von gärendem Wein hing in der Luft. Und siehe da, auf einem grossen leeren Weinfass lag der Holzhammer. Er wurde benutzt, um den Fasshahn im Herbst anzuschlagen. Mit ihm wurde der junge Wein abgezogen, damit er umgefüllt werden konnte.

Abends im Bett lauschte ich aufmerksam den Geräuschen. Nichts besonderes regte sich. Nur die üblichen Töne. Das Rütteln der Ketten im Kuhstall. Ein einsam blöckendes Schaf. Geraschel im Schweinestall, sonst Totenstille. Bis, ich war eingeschlafen, um Mitternacht ein dumpfes Klopfen unter meinem Bett mich weckte. Das musste der Klopfgeist sein. Bald schlief ich wieder ein.
Beim Frühstück hatte ich meinen Auftritt. »Ich habe den Klopfgeist gehört, diese Nacht!« »Eben«, war die kurze Antwort meiner Grossmutter. »Hier hast Du zehn Franken. Geh zum Kaplan und bitte ihn, eine Messe zu lesen. Zum Kaplan, nicht zum Pfarrer, der ist reich genug.« Gesagt, getan. Nach dem Botengang ging ich wieder meinen Arbeiten in den Reben und im Baumgarten nach. Den Klopfgeist hatte ich vergessen. Auch nachts wurde ich nicht mehr wach geklopft.
Zwei Tage später stellte die Frühstücksrunde fest, dass wir die arme Seele aus dem Fegefeuer erlöst hatten. Die Klopferei hatte ein Ende. Mir liess das keine Ruhe. Wie kann der Geist eines Verstorbenen, gerade um Mitternacht in den Weinkeller kommen und dort Klopfsignale abgeben? Etwas stimmte da nicht.

Viele Jahre später, ich war schon im Gymnasium, als Legenden und Sagen im Unterricht besprochen wurden, kam mir der Klopfgeist von Leuk wieder in den Sinn. Da ging mir die Walliser Landschaft wieder durch den Kopf. Dieses geschlossene Tal in dem es von Geistergeschichten, Sagen und Legenden nur so wimmelte. Seit dem Mittelalter werden sie von Familie zu Familie überliefert. Gut erinnere ich mich an die langen Winterabende, an denen die Grossen uns mit ihren Spukgeschichten Angst einjagten. Auch jetzt geht mir noch ein Schauer über den Rücken, wenn ich daran denke, wie diese armen Seelen nachts über Felder und Moorlandschaften gespenstern.

Dabei wissen Gymnasiasten im Flegelalter ja bekanntlich alles und alles besser. Die Aufklärung mit Renatus Cartesius und seinem »Cogito ergo sum« hatten wir auch schon hinter uns. Diese Spukerei gibt es doch nicht. Sie stammte aus der dunkelsten Vergangenheit. Aus der Zeit des Ancien Régime. Der Zeit als die Kirche mit der Hölle drohte, Alltagstrott langweilig, geregelt und monoton war. In diesem Milieu, in dem Aberglaube und Wissen so nahe beieinander wohnten, waren die armen Seelen nichts anders als wichtige Darsteller in diesen Gruselmärchen. Nette Geschichten, interessante Literatur. Weiter nichts.

Und doch hatte ich den Klopfgeist wirklich gehört.

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Tapageur

 

Après la deuxième guerre mondiale nous habitions à Fribourg. Nous passions nos vacances régulièrement, souvent et avec plaisir au Valais, à Loèche-ville. Pendant la guerre, notre famille avait déménagé de Den Haag à Loèche. Les lecteurs se souviendront de ma chronique „Economie“ de juin 2017. Les hommes, mon père et mon oncle, effectuaient leur service militaire actif. Ils étaient stationnés à Bersial au Simplon, à la frontière.

Le déplacement de la ville de diplomates d’une propreté toute hollandaise vers la vieille petite ville aristocratique de Loèche dans les alpes valaisannes, vouée à la dégradation, ne pouvait pas être plus contrasté. A Loèche régnait une paix tranquille, malgré la guerre. La vie au quotidien se déroulait calmement, comme de tout temps. On se serait cru au moyen âge. De vieux manoirs délabrés, rues poussiéreuses, guère d’eau courante dans les maisons, ramassage des ordures que deux fois par an, avant noël et pâques. Une grande horloge, remontée à la main, comme seule affichage publique de l’heure.

Le muletier montait tous les jours de la vallée avec son âne chargé. Tous les deux faisaient une halte devant l’hôtel de la poste. Le mulet sous le tilleul, le maître au bistro devant un ballon de Fendant.

A Loèche, l’élite se composait du prêtre, le médecin, l’instituteur et le maire. Dans cet ordre hiérarchique. Tous les habitants se connaissaient par leur nom. On se saluait en se rencontrant. Chacun veillait sur tout le monde. La bourse des rumeurs florissait. Des histoires et des bruits intéressants circulaient sur les familles importantes. C’était la colle qui tenait la société ensemble.

Pour mon frère Robi et moi-même, Loèche représentait le paradis. L’ordre y régnait. Nous nous sentions à notre place. Nous étions en sécurité. Auprès de nos amis. Auprès de notre parenté. Pas étonnant que nous attendions avec impatience nos vacances à Loèche.

La famille von Werra était organisée de façon aussi patriarcale que la commune. La chef incontestée de la tribu était la grand-mère Henriette. Tout le monde l’appelait grand’maman. Une femme forte avec des principes clairs et univoques. Elle était originaire de la capitale Sion. Par conséquent, la langue courante du ménage fut le français. Ce n’est qu’au personnel que grand’maman s’adressa en allemand. Le déroulement quotidien du travail et des loisirs était clairement réglé, même pour nous-autres jeunes. Les hommes étant souvent retenus par le service militaire pendant des mois, grand’maman distribuait les taches du jour à venir lors du petit déjeuner. L’occasion matinale de se rencontrer et d’échanger ses idées.

Puis un matin, grand’maman me demandait si moi aussi j’avais entendu le tapageur. Le tapageur? Je fis non de la tête. „Ton lit se trouve exactement au-dessus du grand pressoir. Là où le raisin est pressé et l’eau-de-vie distillée. Où le jeune vin mûrit tranquillement.“ „Non, rien entendu“ disais-je en mâchant mon pain. „Moi si“ répondit-elle, „à minuit on frappe, probablement par un marteau en bois contre un tonneau vide. C’est sans doute une âme errante qui veut être libérée du purgatoire.“

Dès que j’avais terminé mes travaux au jardin et aux écuries je me faufilais dans la cave à vin. Un lieu tranquille en été. Tout se trouvait à sa place. L’air sentait le vin en fermentation. Et voilà le marteau en bois posé sur un grand tonneau vide. On l’utilisait en automne pour enfoncer les robinets dans les tonneaux. Dans le but de prélever le vin jeune et le transférer.

Le soir, dans mon lit, j’écoutais attentivement les bruits. Aucune rumeur particulière. Que les sons habituels. Les chaînes secouées à l’étable. Le bêlement d’un mouton solitaire. Des bruissements à la porcherie et rien d’autre. A peine endormi, je fus réveillé par un martèlement sourd sous mon lit. Ça devait être le tapageur. Je me rendormis paisiblement.

Au petit déjeuner je fis mont entrée en scène. „Cette nuit j’ai entendu le tapageur!“ „Et voilà“ fut la réponse brève de ma grand-mère. Voici dix francs. Va voir le vicaire et demande lui de lire une messe. Le vicaire et pas le prêtre qui est suffisamment riche. Aussitôt dit, aussitôt fait. La course exécutée, je retournais à mes travaux dans les vignes et le verger. J’avais oublié le tapageur. Je ne fus plus réveillé la nuit par aucun martèlement.

Deux jours plus tard, le cercle du petit déjeuner constata que nous avions libéré une pauvre âme du purgatoire. Le martèlement s’était arrêté. Mais le phénomène ne me laissait pas tranquille. Comment l’esprit d’un défunt pouvait-il accéder à la cave à vin, à minuit pile, et produire des signaux acoustiques? Quelque chose clochait.

 

Plusieurs années plus tard, alors que j’étais déjà au lycée, le sujet des légendes et contes fut traité en classe et me rappela le tapageur de Loèche. Je revis le paysage valaisan. Cette vallée close qui abonde en histoires d’esprits, contes et légendes. Qui se transmettent de famille en famille depuis le moyen âge. Je me souviens des longues soirées d’hiver pendant lesquelles les grands nous faisaient peur avec leurs histoires de fantômes. Encore aujourd’hui j’ai froid dans le dos quand je pense aux pauvres âmes qui errent dans les champs et les landes.

 

Pourtant il est connu que les lycéens à l’âge ingrat savent tout et savent mieux. L’explication par Renatus Cartesius et son „Cogito ergo sum“ était également derrière nous. Evidemment, les fantômes n’existent pas. Ils proviennent du passé le plus sombre. Du temps de l’ancien régime. Du temps où l’église menaça avec l’enfer, où le quotidien fut ennuyeux, réglé et monotone. Dans ce contexte dans lequel la superstition et le savoir cohabitaient, les pauvres âmes furent que des acteurs importants des histoires d’épouvante. Des histoires plaisantes, de la littérature intéressante. Et rien d’autre.

N’empêche que j’avais réellement entendu le tapageur.

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Windmühlen

Wer heute nach Holland reist, findet ein hochentwickeltes Land. Kulturell selbstbewusst und ökonomisch wohlhabend. Ein modernes Land welches vorbildlich mit der Migration fertig wird. Das Problem der modernen Völkerwanderung im Griff hat. Die Holländer haben klare Vorstellungen davon, wie sie ihre Zukunft gestalten wollen.
Wie ist es so weit gekommen? Wieso hat es diese Volkswirtschaft so weit gebracht? Heute ein Land, flächenmässig mit der Schweiz vergleichbar. Allerdings mit nahezu doppelt so vielen Einwohnern. Das war nicht immer so.
Im Mittelalter betrug die Grundfläche der heutigen Niederlande zwei Drittel von heute. Das letzte Drittel Hollands liegt drei bis sechs Meter unter dem Meeresspiegel. Dieser Drittel war im 13. Jahrhundert eine garstige, schwerbegehbare Moorlandschaft. Die Bildung von Neuland setzte etwa ab der Mitte des 13. Jahrhunderts ein, als die alten Flussmündungen im Deltagebiet von Rhein, Maas und Schelde begannen, allmählich zu verschlicken. Es bildeten sich dadurch in den Flussmündungen Inseln.
Die ersten Siedler wagten sich auf diese Inseln hinaus. Es entstanden isolierte Bauernhöfe mit wenig Ackerland.
Mit der Zeit entwickelten die ersten Bauern eine Methode, das umliegende Sumpfland zu entwässern. Sie grenzten ein Stück Morast gegen die Umgebung mit Deichen ab. Wassergräben und kleinere Kanäle wurden ausgebuddelt. Diese führten das eingeschlossene Wasser in grössere Weiher. Die Sammelbecken füllten sich langsam mit dem abfliessenden Wasser auf. Gegenüber dem Meer waren diese kleinen Seen mit einer Schleuse abgeschlossen. War das Becken voll und herrschte Ebbe, wurde die Schleuse geöffnet. Das gesammelte Wasser ergoss sich ins Flussdelta und ins Meer. Bis die Flut kam, war die Schleuse wieder zu. Das hinter dem Deich gelegene Land wurde so langsam trocken gelegt. Zurück blieb allerdings das Meersalz, welches den Boden für die Beackerung unfruchtbar machte. Über die Zeit sorgte der regelmässig aufkommende Regen, mit seinem saubern Wasser für die notwendige Entsalzung. Um einen Acker in der Grösse eines Fussballfeldes durch diese Drainagemethode trocken zu legen vergingen bis zu fünf Jahre. Dann hatten die Siedler sehr fruchtbares urbares Land, um Ackerfrüchte anzubauen.
Eine aufwendige Angelegenheit, dieses Wassermanagement. In diese Zeit aber wurde der Grundstein zum Umgang mit dem Wasser gelegt. Die Bewohner sammelten viel Knowhow in der Bändigung des Wassers. Sie waren die ersten Wasserbauingenieure. Damals entstand das Wissen, dem Meer fruchtbares Ackerland abzugewinnen. Die einzeln Bauernhöfe schlossen sich zusammen und gründeten Genossenschaften. Ein Zusammenschluss im Kampf gegen die Fluten. So wurde die mühsame Arbeit im Kampf gegen das Wasser auf viele Köpfe verteilt.
In den nachfolgenden 200 Jahren perfektionierte sich die Ingenieurskunst. Die Drainage durch den Bau von Gräben und künstlichen Bächen wurde immer effizienter. Immer grössere Moorböden wurden in kürzeren Zeiträumen entwässert. Neues Land, Polder genannt, entstand aus dem Meer.
Das ging ganz flott so weiter. So lange das neue Ackerland über dem mittleren Meeresspiegel lag. Wollte man die Gebiete unter dem Meeresspiegel

urbar machen, mussten Pumpen her. Diese sollten das Wasser in höher gelegen Sammelbecken transportieren, damit sie mit der herkömmlichen Ebbe-Flut-Strategie entleert werden konnten.
Ab etwa 1600 wurde es durch die technische Entwicklung möglich, immer grössere Flächen trockenzulegen. Eine wichtige Rolle spielte dabei die Entwicklung der Windmühlen, durch die es gelang, auf grossen Flächen das Wasser abzupumpen. Die Ingenieure von damals wussten, um das Wasser über Meereshöhe null zu heben, brauchte es eine Energiequelle und geeignete Schöpfgeräte. Es brauchte eine Maschine, welche Tag und Nacht zuverlässig Wasser in die Höhe heben kann. Da das Land nahezu kein Gefälle hat, kamen Wasserräder, wie sie in gebirgigen Gegenden verwendet werden, nicht in Frage. Die Niederlande ist dafür reich an Wind. Er bläst meistens von Südwest nach Nordost. Jeder Besucher Hollands kennt ihn. Das war vor einem halben Jahrtausend nicht anders.
Die Windmühle, diese geniale, europäische Entwicklung mittelalterlicher Ingenieurskunst war erfunden. Das Besondere an den Holländerwindmühlen ist, dass die Turmhaube drehbar ist. So können die Windräder in den Wind gestellt werden. Die Kraft des Windes betreibt ein Schöpfrad oder eine archimedische Schraube, um das Wasser bis zu anderthalb Meter zu heben.
Da grosse Teile des Landes rund vier Meter unter Niveau liegen, genügt eine Windmühle allein nicht mehr, um den Polder leer zu pumpen. So schaltete man drei bis vier Pumpwerke hintereinander. Treppen ähnlich wird das Wasser stufenweise von Sammelbecken zu Sammelbecken hoch geschöpft, bis es schliesslich in den Abflusskanal gelangt. So wurde auch das tiefer liegende Land trocken gelegt.
Heute haben die Pumpmühlen ausgedient. Gepumpt wird immer noch. Als Schöpfrad wird die archimedische Schraube eingesetzt. Als Energiequelle dient eine Dampfmaschine, ein Dieselmotor oder ein Elektromotor.
Die ersten Bürger verrichteten eine mühsame Arbeit bei der Landgewinnung aus dem Meer. Ohne Zuversicht und viel Geduld und hartnäckige Zielstrebigkeit wäre das nicht geglückt. Diese Eigenschaften des Durchhaltens trifft man heute noch in der niederländischen Volksseele an. Ein Grund für die heutige hochtechnologische Beherrschung des Kampfes gegen das Wasser.
Die Entwicklung der Windmühlen war eine herausragende Grossleistung des Ingenieurwesens des Mittelalters. Im Hochmittelalter waren tausende solcher Maschinen im Einsatz. Ohne weiteres vergleichbar mit dem Bau von Wasserkraftwerken, Eisenbahntunnels und Erdölförderung auf Bohrinseln.
Der Kampf gegen die Launen der Natur: Hochwasser, Springflut und Überschwemmungen kennt keinen Frieden. Täglich wird an den Objekten der Wasserwirtschaft, den Schleusen, den Deichen, den Kanälen und der Trinkwasseraufbereitung gearbeitet. Heute genau so wie im Mittelalter.
Prinzipiell hat sich verglichen mit den Arbeiten und dem Unterhalt des Systems nichts geändert. Die Muskelkraft wurde von der Windkraft übernommen. Die dazu nötige Technik hat sich weiter entwickelt. Heute fördert eine mit Diesel betriebene archimedische Schraube 400 m3 pro Minute, statt 40 m3 pro Minute durch die gute alte Windmühle.
Dank den Ingenieuren und den Technikern aus dem Wasserbau im Mittelalter, hat sich ein Knowhow angesammelt, welches in der Welt einmalig ist. Betrachtet an den jeweiligen Möglichkeiten der damaligen Zeit, waren die Leistungen der Ingenieure im Mittelalter mindestens so beachtlich wie jene von heute.
In Holland gibt es immer noch die besten Fachleute wenn es um den Bau von Brücken, Deichen, Schleusen und Wasserwegen geht. Diese Innovationsfreude und Kreativität hat sich im gesamten Volkswirtschaftssystem verankert und bildet die Grundlage eines der modernsten Völker Europas.
Der alte Wille, etwas zu leisten, welches auf den ersten Blick unmöglich erscheint, dieser Wille ist heute in Holland auf Schritt und Tritt immer noch spürbar. Er ist die Triebfeder, welche die heutige Volkswirtschaft zu dem geschaffen hat, was sie ist.

Ein moderner, effizienter, weltoffener, gastfreundlicher Staat.

Quelle:
Werelderfgoed Kinderdijk
Saskia Groeneboer et al.
Molens, water en gemalen
ISBN 978 90 5345 506 7
Uitgeverij Matrijs, Utrecht

Fotos: Brigitta E. Häberling, 8620 Uster

 

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Moulins-à-vent

Le voyageur qui visite la Hollande de nos jours découvre un pays sophistiqué. Culturellement sûr de soi et économiquement prospère. Un pays moderne qui sait faire face à la migration de façon exemplaire. Qui maîtrise le problème du mouvement d’émigration actuel. Les Hollandais ont une vision très claire de la manière dont ils veulent concevoir leur avenir.
Comment y sont-ils arrivés? Pourquoi leur économie nationale a-t-elle pu atteindre un tel niveau? Rappelons-nous que la surface actuelle de ce pays est comparable à celle de la Suisse. Par contre, le nombre d’habitants atteint presque le double. Ce n’était pas toujours le cas.
Au moyen âge la superficie des Pays Bas actuels ne couvrait que deux tiers de la surface actuelle. Le troisième tiers se situe à trois à six mètres en-dessous du niveau de la mer. Au 13ème siècle, ce tiers fut un vilain site marécageux difficilement accessible. La création de terres nouvelles débuta vers le milieu du 13ème siècle, lorsque les anciens estuaires du Rhin, de la Meuse et de l’Escaut commencèrent à s’envaser. Des îlots se formaient alors dans les embouchures.
Les premiers colons s’aventuraient sur ces îles et créaient quelques fermes isolées avec peu de terre cultivable.
Au fil du temps, ces fermiers progressistes développèrent une méthode d’assèchement des marais environnants. Ils isolèrent une partie définie du marécage par des digues. Creusèrent des douves et petits canaux qui amenèrent l’eau dans des étangs. Ces derniers, séparés de la mer par une écluse, se remplirent progressivement de l’eau évacuée. Une fois pleins, on ouvrit l’écluse à marée basse et l’eau s’écoula dans le delta et la mer. Au retour de la marée haute l’écluse fut à nouveau close. Ainsi le sol derrière la digue s’assécha lentement. Toutefois, le sel marin resta dans la terre et la rendit infertile. Or, les pluies régulières éliminèrent le sel à la longue. Il fallait compter jusqu’à cinq années pour le dessalement par cette méthode de drainage. Ainsi les colons disposaient de terres fertiles, accessibles à l’agriculture.
Une affaire d’envergure, ce management de l’eau. C’est à cette époque que les bases du maniement de l’eau furent créées. Les habitants acquirent un grand know how dans la façon de maîtriser l’eau. Ils étaient les premiers ingénieurs en génie hydraulique. Ainsi était né le savoir-faire nécessaire pour gagner des terres fertiles à la mer. Les fermes s’associèrent et fondèrent des coopératives. Un regroupement dans la lutte contre les flots qui répartît le travail pénible sur un grand nombre de participants.
Pendant les 200 ans suivants l’ingénierie se perfectionna. Le drainage par des fossés et des ruisseaux artificiels fut de plus en plus efficace. Des surfaces plus importantes furent asséchées en moins en moins de temps. Des terres nouvelles, appelées Polder, sortaient de la mer.
Les choses se poursuivirent gaiment. Tant que la nouvelle terre agricole se situait au-dessus du niveau moyen de la mer. Si on voulait gagner des terres situées en-dessous du niveau de la mer, il fallait des pompes. Elles devaient transporter l’eau dans des réservoirs plus hauts qu’on vidait par la méthode classique profitant des marées.
A partir de l’an 1600 environ, le développement technique permettait l’assainissement de superficies de plus en plus importantes. La mise au point des moulins à vent y jouait un rôle décisif puisqu’ils étaient capables de pomper l’eau de très grandes surfaces. Les ingénieurs étaient conscients de la nécessité d’une source d’énergie et d’un dispositif de puisage adéquat pour soulever l’eau au-dessus du niveau zéro. Il fallait une machine fiable, capable de mouvoir l’eau vers le haut de jour et de  nuit. Les roues à eau utilisées dans les régions montagneuses ne pouvaient pas être employées parce que la déclivité du terrain est très faible en Hollande. Par contre, le pays dispose de beaucoup de vent. Généralement il souffle du sud-ouest au nord-est. Il est bien connu des visiteurs. C’était la même chose il y a un demi-millénaire.


Le moulin à vent, cette invention géniale de l’ingénierie européenne du moyen âge est réalisée. La particularité des moulins à vent hollandais réside dans le fait que la partie supérieure était orientable. L’éolienne pouvait donc être mise dans le vent. La force du vent actionne une roue à godets ou une vis d’Archimède pour soulever l’eau jusqu’à une hauteur d’un mètre et demi.
Or, de grandes parties des terres se situant à 4 mètres sous le niveau, un seul moulin à vent ne suffit pas pour vider le Polder. On alignait donc trois à quatre pompes en série. Similaire à un escalier, l’eau passait d’un réservoir à l’autre pour finir au canal d’évacuation. Ainsi ont été asséché également les parties basses des terres.
Aujourd’hui ces pompes à moulin ont fait leur temps. On pompe toujours. Le puisage se fait par des vis d’Archimède et l’énergie est fournie par une machine à vapeur, un moteur Diesel ou électrique.
Les premiers colons accomplirent un travail pénible pour récupérer des terres sur la mer. Sans leur confiance, la patience et une détermination farouche ils n’auraient pas réussi. Cet esprit de persévérance se rencontre encore de nos jours dans l’âme du peuple néerlandais. Une base de la maîtrise actuelle hautement technologique de la lutte contre l’eau. Le développement des moulins à vent fut une performance prééminente de l’ingénierie du moyen âge. Au moyen âge classique des milliers de ces machines furent en service. Sans doute comparables à la construction de centrales à eau, tunnels ferroviaires et la production de pétrole sur les plateformes de forage.
La lutte contre les caprices de la nature, tels que crues, raz-de-marée, inondations, ne connaît pas de répit. Quotidiennement les installations hydrauliques comme écluses, digues, canaux, stations de traitement d’eau potable sont l’objet de travaux. De nos jours tout comme au moyen-âge. Les travaux et la maintenance sont restés les mêmes dans leur principe. La force musculaire a été remplacée par la force du vent. La technologie nécessaire a continué de se développer. Aujourd’hui, une vis d’Archimède entrainée par un moteur Diesel débite 400 m3 par minute contre les 40 m3 par minute du bon vieux moulin à vent.
Grace aux ingénieurs et techniciens du moyen âge, un savoir-faire en génie hydraulique s’est accumulé qui est unique au monde. Vues sous l’angle des moyens disponibles à l’époque, les performances des ingénieurs du moyen âge sont au moins aussi remarquables que celles d’aujourd’hui.
C’est en Hollande qu’on trouve encore de nos jours les meilleurs experts pour la construction de ponts, digues, écluses et voies navigables. Ce plaisir d’innover et la créativité qui en découle sont désormais ancrés dans le système économique national et représentent le fondement de la réussite d’un des peuples les plus modernes d’Europe.
La vieille volonté de créer des choses qui paraissent à première vue impossibles se manifeste encore aujourd’hui en Hollande dans les moindres faits et gestes. C’est la force motrice qui a fait de l’économie publique actuelle ce qu’elle est.

Un état moderne, efficient, cosmopolite et accueillant.

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Automobil

 

Wer am Freitagabend von Zürich nach Bern auf der Autobahn unterwegs ist, empfindet für den Individualverkehr keine Liebeserklärung. Von Kilometer zu Kilometer steigt die Nervosität, steigt die Abneigung. Das Auto wird zur Last, für dem man nur noch negative Gefühle hegt. Es hat zu viele Autos. Das führt zu riesigen Staus. Die Autobahn wird zu einem Parkplatz. Man kommt nicht vom Fleck. Die Autos verstopfen alle Strassen. Darüber hinaus verpesten sie die Luft. Sie stellen eine Gefahr für Leib und Leben dar. Hier muss jemand Abhilfe schaffen!
Gemach! Gemach! Da kommt mir ein Bericht, der vor 140 Jahren geschrieben wurde, aus dem Jahr 1875, in den Sinn. Darin geht es um den Pferdedroschkenverkehr in den grossen Städten wie London, New York, San Franzisco oder Paris. Wir hatten immer den Eindruck, die Heu- und Haferfresser seien besonders ökologisch. Völlig falsch. Der Bestand von Pferden belief sich auf mehr als 50’000 pro Stadt. In NewYork waren es vor 120 Jahren 120’000 Rosse. Über 130 Tonnen Pferdemist mussten täglich entsorgt werden. Wohin damit? So viel Rosendünger konnte kein Garten verkraften. Ganz zu schweigen vom Urin, tausende von Litern täglich. Eine verheerende Verschmutzung und ein höllischer Gestank in den Strassen. Die Chaussee war glitschig. Mensch und Tier stürzten und verletzten sich oft. Tote Pferde schufen in jeder Stadt grosse Probleme. In Chicago mussten jährlich 15’000 Kadaver weggeschafft werden. Paris vermeldete im 19. Jahrhundert 700 Tote und 5’000 Verletzte pro Jahr, verursacht von Unfällen mit Pferdefuhrwerken. Das Parkieren von Pferdekarren brauchte viel Platz. Mindestens zwei mal fünf Meter. Des Weiteren brauchte es Ställe und Futter für die Tiere, Stallknechte und Remisen für die Kutschen. Auch wenn die Tiere nicht gebraucht wurden, mussten sie gepflegt und gefüttert werden. Die Kosten und die Probleme des Pferdeverkehrs waren so enorm, dass die Erfindung und das Aufkommen des Automobils als unschätzbarer Fortschritt zum Heil und Gedeihen der Städte und Bürger begrüsst wurde.
Die Vorteile waren unverkennbar. Saubere Strassen durch das Ausfallen von Kot und Urin. Bloss Benzin statt Hafer, Heu und Stroh. Garage ersetzten die Remisen. Das Auto war auf einem weit kleineren Raum verstaubar. Kein zusätzliches Personal war mehr nötig. Henry Ford hatte ein Wunder des technischen Fortschritts geschaffen.
Und heute? Eine ähnliche Situation. Wir brauchen einen neuen Henry Ford. Das Auto muss, ähnlich wie damals die Pferdedroschke, abgelöst werden. Es liegt bereits eine neue Ära des persönlichen Transports in der Luft:
Der vollautomatisierte Individualverkehr, das autonome Auto. Ein Traum. Niemand sitzt mehr am Lenkrad. Das Auto findet seinen Weg selbst. Die Zeit, die man im Auto verbringt, kann für etwas Nützliches verwendet werden. Autofahren wird ähnlich wie das Zugfahren. Man reist und kann gleichzeitig essen, telefonieren, mailen, die Post erledigen, sich elektrisch rasieren, lesen oder sogar schlafen und natürlich arbeiten. Das automatische Auto wird zu einem zweiten Zuhause. Dort kann man fast alles tun was Zuhause auch möglich ist. In dem Gefährt der Zukunft spielt die Dauer des Transports eine untergeordnete Rolle. Die Länge des Arbeitsweges, damit ebenso. Autofahren ist kein Zeitverlust mehr.
So weit, so schön! Das ist Zukunftsmusik. Immerhin eine realistische Musik. Klar, das automatische Auto ist noch weit von der Marktreife entfernt. Doch das autonome Auto wird höchstwahrscheinlich kommen. Wann? Das steht noch in den Sternen. Zu viele Hürden sind noch zu überwinden. Sehr viele Fragen müssen noch geklärt werden. Ganz bestimmt geht es hier um einen Massenbetrieb. Diese Technik muss mit Millionen von Autos funktionieren. Wie werden die Fahrzeuge unter einander kommunizieren? Wie mit den Fussgängern? Wie mit den Verkehrssignalen? Wie mit Bauabschrankungen? Voraussetzung für die Kommunikationstechnik sind sehr kurze Reaktionszeiten und der Umgang mit riesigen Datenmengen. Das Navigationssystem muss sehr genau sein. Die Sicherheit des Bordcomputers spielt eine grosse Rolle. Was passiert, wenn das Mobilfunknetz ausfällt? Was bei einem Hackerangriff? An die Informatik werden höchste Ansprüche gestellt. Wahrscheinlich wird es mehr Verkehr geben. Es wird viele leer zirkulierende Fahrzeuge geben. Um den Benutzer abzuholen. Um selbstständig zurück in die Garage zu fahren. Um Kinder alleine in die Schule zu fahren. Um die Bestellungen im Supermarkt abzuholen. Und dann noch eines. Wie werden sich konventionell gelenkte und die automatisch handelnden Autos während einer sehr langen Übergangsfrist den gleichen Strassenraum teilen?

Trotzdem, wenn die Autos dereinst selbstständig fahren wird die Welt sich verändern. Das Auto wird neben Haus und Arbeitsplatz, zur dritten Lebensumgebung! Das ist so reizvoll, dass es verständlich ist, heute darüber zu phantasieren um morgen davon zu profitieren.

Police de la route du futur
OK je suis déjà parti
A la patrouille 48: un conducteur roule sur la A2!

 

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Automobile

Le chauffeur qui circule le vendredi soir sur l’autoroute de Berne à Zurich ne ressent pas de sympathie pour le transport individuel motorisé. De kilomètre en kilomètre, sa nervosité s’accroît et son aversion s’intensifie. La voiture devient un fardeau qui ne réveille que des sentiments négatifs. Il y a trop d’automobiles. Qui provoquent des bouchons énormes. L’autoroute devient un parking gigantesque. On ne bouge plus. Les voitures bouchent toutes les routes. En plus, elles polluent l’air. Elles représentent un danger vital. Il faut que quelqu’un intervienne!
Du calme! Du calme!
Cela me rappelle un rapport publié il y a 140 ans, en 1875. Il traitait de la circulation des fiacres dans les grandes villes comme Londres, New York, San Francisco ou Paris. Nous avons toujours cru que ces consommateurs de foin et d’avoine furent particulièrement écologiques. Grosse erreur.
L’effectif de chevaux comptait plus de 50’000 équidés par ville. A New York, il y a 120 ans, 120’000 chevaux circulaient dans les rues. Il fallait éliminer quotidiennement plus de 130 tonnes de crottin. Où le mettre? Les jardins ne pouvaient pas absorber autant d’engrais à rosiers. Sans parler de l’urine, des milliers de litres par jour. Une pollution désastreuse accompagnée d’une puanteur infernale. Le sol des voies était glissant. Chevaux et humains tombèrent et se blessèrent souvent. Les chevaux morts posaient des problèmes dans toutes les villes. A Chicago il fallait éliminer 15’000 cadavres par an. Au 19ème siècle, Paris comptait 700 morts et 5’000 blessés par an à la suite d’accidents provoqués par des chars à chevaux. Le stationnement d’un attelage demanda beaucoup de place. Une surface d’au moins deux par cinq mètres. En plus, ils avaient d’autres besoins comme des écuries et de la nourriture pour les animaux, des palefreniers et des remises pour les chars. Même au repos, les animaux exigeaient soins et alimentation. Tous ces frais et les problèmes causés par la circulation hippomobile atteignirent une telle dimension que l’arrivée de l’automobile fut accueillie comme un bienfait inestimable pour les villes et les habitants.
Les avantages étaient évidents. Des rues propres sans crottins et urine. Que de l’essence au lieu d’avoine, foin et paille. Les remises remplacées par des garages. Un besoin d’espace de stationnement bien plus réduit. Absence de personnel supplémentaire. Henry Ford avait créé une évolution technique miraculeuse.
Et aujourd’hui?
Une situation similaire. Nous avons besoin d’un nouveau Henry Ford. La voiture automobile doit être remplacée, comme dans le temps la voiture à chevaux. Les premiers signes d’une nouvelle ère commencent à se manifester pour le transport personnel:
La circulation individuelle automatisée, la voiture autonome.
Un rêve.
Plus de chauffeur au volant. Le véhicule trouve son chemin tout seul. Le temps passé dans la voiture peut servir à des occupations utiles. Le déplacement en auto ressemble aux voyages en train actuels. Tout en roulant, on peut manger, téléphoner, envoyer des mails, répondre au courrier, se raser, lire, même dormir et, évidemment, travailler. La voiture autonome devient un deuxième chez-soi. Presque toutes les activités pratiquées à la maison sont réalisables dans l’auto de demain. Dans le véhicule du futur, la durée du déplacement ne joue qu’un rôle secondaire. Tout comme la longueur du trajet de travail. Rouler en voiture n’est plus une perte de temps.
Ceci dit, s’il s’agit encore d’un rêve, cette vision du futur est quand-même assez réaliste. Bien sûr, l’automobile autonome est loin de la commercialisation. Mais il va très probablement arriver.
Quand? Seul l’avenir pourra le dire. Trop d’obstacles restent à franchir. Beaucoup de questions doivent être clarifiées.
Sans aucun doute il s’agit d’une entreprise à grande échelle. Cette technologie doit fonctionner pour des millions d’autos. Comment ces véhicules vont-ils communiquer entre eux? Avec les piétons? Avec les signalisations de la circulation? Avec les palissades des chantiers? La communication exige des réponses très rapides en traitant des quantités de données gigantesques. Le système de navigation doit être extrêmement précis. La fiabilité de l’ordinateur de bord joue un rôle décisif. Que va-t-il se passer lors d’une panne du réseau radio mobile? D’une cyberattaque? Les exigences à l’informatique sont énormes.
La circulation deviendra probablement plus dense. Il y aura beaucoup de véhicules circulant à vide. Pour rejoindre l’utilisateur. Pour retourner au garage de façon autonome. Pour amener des enfants seuls à l’école. Pour chercher la marchandise commandée au supermarché.
Et enfin, comment vont les voitures conventionnelles et les véhicules autonomes se partager l’espace routier pendant la longue période de transition?  

Malgré tout, quand les voitures seront autonomes le monde va changer. L’auto deviendra un troisième espace de vie, à côté de la maison et du lieu de travail! Une perspective tellement séduisante qu’elle justifie les phantasmes d’aujourd’hui pour en profiter demain.

 

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Ökonomie

 

 

Nach dem Waffenstillstand, welcher den Zweiten Weltkrieg beendete, hatte mein Vater in Fribourg ein kleines Hotel gepachtet. Fribourg war damals schon eine fröhliche Studentenstadt. Viele Studiosi verkehrten bei uns in der Gaststube. Der grosse Saal im ersten Stock wurde sogar gelegentlich als Fechtboden für pflichtschlagende Studenten aus Bern benutzt. An der Freiburger Universität gab es keine schlagenden Verbindungen.
Zu den Mietern der Zimmer des Hotels zählten regelmässig Studenten aus dem Oberwallis. Einer der Bewohner war Karl Adolf Bayard, der Sohn des Arztes von Leuk-Stadt. Er war sieben Jahren älter wie ich. Wir kannten uns schon lange aus der Zeit, da wir noch in Leuk wohnten. Oft hatte ich Gelegenheit mit ihm zu plaudern oder seinen interessanten Geschichten zuzuhören. Wir verstanden uns gut. Von ihm habe ich so einiges gelernt. Er studierte Ökonomie. Eines nachmittags wollte ich von ihm wissen, was Ökonomie eigentlich sei. Wir sassen zusammen im Carnotzet. Er mit einem Bier von der Brassserie Cardinal. Ich mit einem Glas Süssmost von der Mosterei in Düdingen. Gemütlich setzte Karl Adolf zu folgender Geschichte an:

Kaum zehn Jahre nach dem Frieden von Versailles, dem Ende des Ersten Weltkriegs, wurde ganz Europa und Amerika von einer sehr grossen Krise, der Weltwirtschaftskrise, heimgesucht. Am »Schwarzen Freitag« im Oktober 1929 brachen die Finanzbörsen ein. Eine sehr unstabile, materielle Lage war die Folge. Massenarbeitslosigkeit, Konkurse zu Hauf, Zahlungsschwierigkeiten der Banken, der grosse Bankenkrach, riesige Spekulationsverluste, weltweite Verschuldung, Armut und Hunger plagten die Mitmenschen.
Die Schweiz wurde von diesem Unglück nicht verschont. Ich möchte Dir am Beispiel der Gemeinde Gadmen zeigen, wie sich die Krise bei uns in der Schweiz manifestierte. Gadmen liegt im Berner Oberland an der Auffahrt zum Sustenpass. Dieser war zu der Zeit ein Saumpass, welcher die Verbindung zu Wassen im Kanton Uri herstellte. Man lebte von Alp- und Viehwirtschaft und vom aufblühenden Tourismus. Um die Jahrhundertwende lebten dort ungefähr 800 Menschen. Als die Wirtschaftskrise ihren Höhepunkt erreichte, hatte sich die Bewohnerzahl auf die Hälfte reduziert. Die Armut zwang den Menschen auszuwandern. Die meisten zogen nach Nordamerika, einige auch nach Brasilien. Wer zurückgeblieben war, schlug sich so recht und schlecht durchs Leben. Alle hatten Schulden. Es war ein Dasein auf Kredit.
Eines Tages im August 1932, betrat ein reicher Tourist die Halle des Hotel Bären und legte eine Fünfzigfrankennote auf den Tresen im Empfang. Es handelte sich um die echte grüne Banknote, auf dessen Rückseite der berühmte Holzfäller von Ferdinand Hodler abgebildet ist. Der Tourist begab sich in den ersten Stock des Hotels, um ein für ihn geeignetes Zimmer auszuwählen. Gleichzeitig schnappte sich der Hotelier das Geld, eilte zum Metzger und beglich dort seine Schuld. Der Fleischer, von Geldsegen beglückt, rannte zum Schweinezüchter und entledigte sich dort seines Ausstandes. Dieser wieder bezahlte damit seine fällige Miete beim Immobilienverwalter Busslinger. Busslinger, dieser Lebemann, stand bei einer Dame des ältesten Gewerbes der Welt in der Schuld und kaufte sich frei. Sie schritt wie eine Königin zum Hotel Bären. Stand sie dort doch wegen einer Zimmermiete in der Kreide. Der Hotelier, wieder im Besitz der Banknote, legte diese zurück auf die Tresen. Gerade in dem Augenblick, als der wohlhabende Hotelgast die Treppe hinunter kam. Sein Geld lag noch da. Er nahm es an sich, mit der Bemerkung, er habe kein Zimmer gefunden, welches ihm entspräche, und verlies das Gasthaus durch die Eingangstüre.
Kein Mensch hatte etwas verdient. Nichts hatte sich verändert. Nur das ganze Dorf war schuldenfrei. Das ist Ökonomie! 

Karl Adolf bestellte ein zweites Bier. »Ökonomie scheint mir wirklich einfach. Warum muss man das überhaupt an der Uni studieren?« fragte ich Karl Adolf. »Das frage ich mich auch.« War die lakonische Antwort.
Karl Adolf hat nach zwei Semester Betriebswirtschaft umgesattelt und ist Doktor der medizinischen Wissenschaften geworden.

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Economie

 

Après l’armistice qui a mis fin à la deuxième guerre mondiale, mon père a pris en gérance un petit hôtel à Fribourg. C’était déjà une ville plaisante, animée par les étudiants de l’université. Aussi, ces derniers fréquentaient assidument notre salle de restaurant. La grande salle du premier étage avait même vu des duels à l’épée entre étudiants venus de Berne. Il n’y avait pas d’association d’étudiants combattants à l’université de Fribourg.
Des étudiants venant du Haut-Valais occupaient régulièrement des chambres de l’hôtel. Parmi eux, Karl Adolf Bayard, fils du médecin de Loèche-Ville. Il était mon ainé de sept ans. Nous nous connaissions depuis longtemps, ayant vécu tous les deux à Loèche. On se parlait souvent et j’écoutais volontiers ses histoires intéressantes. Nous nous entendions bien et j’ai appris beaucoup de choses. Il fut étudiant en économie. En bavardant un après-midi je lui ai demandé de m’expliquer ce qui était l’économie au juste. Nous étions installés au Carnotzet, lui devant une bière de la brasserie Cardinal, moi-même avec un verre de cidre doux de la cidrerie de Guin. Paisiblement, Karl Adolf se lança dans l’histoire que voici:

A peine dix ans après la paix de Versailles, la fin de la première guerre mondiale, l’Europe et l’Amérique ont subi une crise énorme, la crise économique mondiale. Le „vendredi noir“ en octobre 1929 les marchés boursiers se sont effondrés, entraînant une situation matérielle extrêmement instable. Chômage de masse, faillites en cascade, manque de liquidité des banques, le grand krach bancaire, pertes de spéculation gigantesques, endettement généralisé, pauvreté et faim affligeaient les populations.
La Suisse ne fut pas épargnée par ce malheur. Je vais te montrer par l’exemple de la commune de Gadmen, comment la crise s’est manifestée chez nous, en Suisse. Gadmen se situe dans l’Oberland bernois, sur la route vers le col du Susten. A cette époque, c’était un chemin muletier qui menait à Wassen dans le canton d’Uri. On vivait de la production animale alpestre et les débuts du tourisme. Au tournant du siècle, la commune comptait environ 800 habitants. Au point culminant de la crise économique, sa population était réduite de moitié. La pauvreté forçait le gens à s’expatrier. La plupart émigrait vers l’Amérique du Nord, quelques-uns au Brésil. Les restants survivaient comme ils pouvaient. Tout le monde avait des dettes. Ce fut une vie à crédit.
Un beau jour en aout 1932, un touriste cossu se présenta à l’Hôtel Bären et déposa un billet de cinquante francs sur le comptoir d’accueil. C’était bien un vrai billet de banque de couleur verte avec, au verso, le fameux bûcheron de Ferdinand Hodler. Le touriste se rendit à l’étage de l’hôtel pour choisir une chambre à son goût. Aussitôt, l’hôtelier saisit le billet, alla voir le boucher et paya la dette qui s’était acumulée. Ravi de cette manne, ce dernier accourut vers l’éleveur de cochons et se débarrassât de son passif. De son côté, l’éleveur régla au gérant immobilier Busslinger le loyer arrivé à échéance. Ce Monsieur Busslinger, bon vivant, s’était endetté auprès d’une dame de petite vertu qui encaissa son dû sans cacher sa satisfaction. D’une démarche hautaine elle se dirigea vers l’hôtel Bären où elle alimenta son compte de loyers de chambres quelque peu déséquilibré. A nouveau en possession du billet, l’hôtelier le redéposa sur le comptoir. Au même moment le touriste cossu descendit l’escalier et vit son argent. Il récupéra le billet en annonçant qu’il n’avait pas trouvé de chambre correspondante à ses besoins et quitta l’hôtel par la grande porte.
Personne n’avait gagné quoi que ce soit. Rien n’avait changé. Sauf que tout le village était désormais délivré de ses dettes. Voilà ce que c’est, l’économie.

Karl Adolf commandait une autre bière. J’ai fait la remarque „L’économie me paraît vraiment simple comme science“ et ajoutais la question „Je me demande même pourquoi il faut l’étudier à l’université?“ La réponse de Karl Adolf fut laconique: „C’est bien la question que je me pose ces derniers temps“.
Après deux semestres d’études d’économie, Karl Adolf changea son fusil d’épaule et devint docteur en sciences de médecine.

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Augenmass

Augenmass ist plötzlich wieder in aller Munde. Augenmass läuft Gefahr, zum »Wort des Jahres« zu werden. Besser gesagt als in aller Munde; es ist in jeder Feder. Wir finden das Wort in Texten bekannter Autoren, Kolumnisten und Schriftsteller. Ursprünglich verstand man unter Augenmass die Fähigkeit eine Messgrösse, zum Beispiel die Grösse eines Mannes, recht genau abschätzen zu können. Messen mit den Augen. Nicht auf den Millimeter genau, doch erstaunlich präzise.
In neuerer Zeit nun, hat der Begriff eine zweite Bedeutung bekommen. Einfach gesagt, steht er für «mit gesundem Menschenverstand». Vor allem Politiker lieben ihn oft zu verwenden. Verstanden wird darunter so etwas wie Toleranz. Wie zumutbare Ausnahme von der Regel. Verkraftbare Abweichungen von einer Vorschrift.
Was macht das Wort plötzlich so aktuell? Warum wird immer mehr Augenmass gefordert? Weshalb dieses Verlangen nach einer Ausnahme? Bevor eine Antwort auf diese Frage gegeben wird, eine kurze Geschichte zur Verdeutlichung.
Der Fall liegt lange zurück. Vor mehr als zehn Jahren wurde ein Knabe von einem Pitbull zu Tode gebissen. Der Pitbull gehört zu den aggressiven Hunderassen. Es ist eine Kreuzung zwischen Terrier und Bulldogge und wurde ursprünglich als Rattenfänger eingesetzt. Solche kompakten Hunde wurden früher, als dies noch erlaubt war, für Hundekämpfe gezüchtet. Heute dienen sie als Wachhunde. Der Kampfwille ist ihnen geblieben. Der Halter muss sich bewusst sein, eine Kampfmaschine zu besitzen die streng erzogen werden muss, damit sie sich vom Hundeführer leiten lässt. Es darf nicht zu einem Angriff auf einen Menschen kommen. Der Hund wird sonst zur Bestie.
Der schreckliche Vorfall von vor zehn Jahren konnte stattfinden, weil sein Halter ein verantwortungsloser Typ war. Er war nicht gewillt, sich um die gerechte Haltung eines gefährlichen Hundes zu kümmern.
In der Öffentlichkeit herrschte Empörung. Die Politik und die Behörden wurden aktiv. Gefährliche Hunde wurden verboten. Darüber hinaus mussten alle Hundehalter einen Hundekurs besuchen und bestehen. Alle Hunde mussten in die Schule! Nicht nur die aggressiven oder angsteinflössenden grossen Tiere. Alle, vom Bernhardiner und Schäferhund bis zum kleinsten, zierlichsten Pekinesen mussten, zusammen mit ihren Herrchen lernen, wie sich ein Hund in unserer Gesellschaft zu benehmen hat.
Nun gibt es in der Schweiz etwas mehr als eine halbe Million Hunde, die in Privathaushalten gehalten werden. Mangel herrschte an allen Ecken und Enden. Es gab zu wenig Hundeschulen. Zu wenig Standorte um Hundeausbildung aufzuziehen. Zu wenig geeignetes Personal. So kam es, wie es kommen musste. Beim Parlament setzte sich die Erkenntnis durch, diese Unverhältnismässigkeit abzusetzen.
Bei der ganzen Geschichte wurde übers Ziel geschossen. Es fehlte an Augenmass.
Wir wissen es. Das Leben ist nun mal lebensgefährlich. Immer wieder treten lebensbedrohende Einzelfälle auf. Das Risiko lässt sich nicht völlig neutralisieren, nicht völlig aus der Welt schaffen. Es lassen sich immer wieder Tatsachen finden, wo es an Augenmass fehlt. Überreaktionen der Verwaltung vielleicht.
Es gab einmal einen einzigen Todesfall in der Uhrenindustrie durch Vergiftung. Beim Reinigen von Zifferblättern mit Benzol starb eine Mitarbeiterin. Daraus entstand das Giftgesetz, welches eigentlich ziemlich unnötig ist. Es ist aus dem Druck der Empörung aus der Öffentlichkeit entstanden. Was übrig blieb, von dieser Überreaktion der Verwaltung, waren nur Erschwernisse für die Industrie. Mit etwas Augenmass wäre das zu vermeiden gewesen.
Es gibt weitere Einzelfälle, die zu einer Regulierung führten. Bestimmt wissen sie, lieber Leser, liebe Leserin das auch aus eigener Erfahrung. Schon höre ich aus einer Ecke unfreundliche Bemerkungen in Richtung Verwaltung und Amtsschimmel. Ich finde es ungerecht den Politikern und vor allem der Verwaltung Übereifer und Regulierungswut in die Schuhe zu schieben. Nach ereigneten Einzelfällen ist es die empörte Stimme des Volkes, die sich lautstark erhebt und nach Vorschriften, Regulierung und Gesetz ruft. Das geht genauso lange, bis zu dem Augenblick an dem einer der Rufer, selber mit seinem Dackel zum Hundekurs muss. Oder zu einer medizinischen Untersuchung um die Autofahrtüchtigkeit abzuklären.
Dass wir immer mit einem gewissen Risiko leben müssen, lässt sich mit Regeldichte nicht vom Tisch wischen. Mit dieser Tatsache müssen wir leben. Es kann nicht durch ein noch so dichtes Netz von Vorschriften völlig ausgeschaltet werden. Druck der öffentlichen Meinung erzeugt Gegendruck. Pikanterweise von der genau gleichen Öffentlichkeit. Diese Öffentlichkeit empfindet Einengung. Eingeengt von einer Lawine von Vorschriften und Weisungen.
Darum ist heute das Wort »Augenmass« in aller Munde. Um die Frage »was ist jetzt eigentlich unter Augenmass zu verstehen?« kommen wir, hier angelangt, nicht herum.

Mit der Zunahme der hyperaktiven Berichterstattung der Medien, der Publikation über das Verhalten der Menschen und dem Vorschreiben der Verantwortung die wir scheinbar haben, ist das Leben komplizierter geworden.
Etwas Wichtiges ist verloren gegangen. «Die Sache gut sein lassen.» «Fünf gerade sein lassen.» «Unbedeutende Fehler akzeptieren.» »Sich selber nicht immer so wichtig nehmen.» Dieser Verlust verhindert heute meistens einen vernünftigen Einsatz von Augenmass. Im Grossen ist da wohl nicht viel zu verändern. Im Kleinen aber schon. Zulassen, dass der Baum des Nachbars etwas über die Grundstückgrenze hinauswächst. Oder der Rasenmäher beim andern Nachbar während der Mittagszeit in Betrieb ist. Oder am Rotlicht etwas Geduld im Autoverkehr, wenn der vor uns liegende Wagen nicht gleich bei grün startet und wegfährt.
So können wir einen guten Einsatz von Augenmass zurückgewinnen. Das Leben in der engsten Umgebung angenehmer, lockerer und gemütlicher gestalten. Wäre doch schön, mit etwas Augenmass!

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