Langue actuelle

Voyageant dans le train local au moment du championnat d’Europe de football j’ai saisi au vol les bribes de conversation que voici:

  • Yann Sommer est un mec trop cool. Le meilleur goalkeeper de tous les temps! Il ne chille jamais. Super relax. Vachement top, mon pote.
  • Voilà comment nous traitons notre langue! Nous la méprisons. Nous vidons la langue de son sens. Nous la laissons s’appauvrir et dépérir. Bientôt nous l’abandonnerons pour de bon!

Ainsi j’entends rouspéter mes congénères. Le «nous» s’adresse en principe à tous ceux qui parlent allemand. Mais je me refuse de participer à ces jérémiades.
En quoi est-ce donc si terrible?
A l’école et dans la rue, du temps de ma jeunesse, nous parlions avec mes camarades une langue particulière. Tout comme aujourd’hui, elle était truffée de mots à la mode. «Elephanteux, super-hyper-catalytique, phéno (au lieu de phénoménal)» ne sont que quelques exemples dont je me souviens.
Toute langue évolue.
La langue vit.
La langue est en premier lieu un moyen de communication. Un moyen de se faire comprendre, propre aux humains. Un instrument d’hommes vivants. Par conséquent, la langue est vivante comme l’homme lui-même. Elle croît et se modifie avec l’évolution de l’homme parlant.
A ses débuts, quand l’homme a commencé à parler, il utilisait peu de mots, puis des phrases simples. Des dialectes se créaient et la langue maternelle en découlait. Ainsi naquirent les langues différentes comme le français, le swahili ou le chinois.
Pendant très longtemps la langue n’était qu’orale. L’écriture n’apparût que beaucoup plus tard. Ce qui n’a pas beaucoup changé de nos jours. La langue est parlée. On parle à la radio, à la télévision. On parle dans le tramway et l’autobus. On parle dans la rue. On parle la langue de tous les jours. Si une communauté parle la même langue, s’entend et se comprend, elle a rempli sa fonction.
Avec la globalisation il ne va plus de soi que les participants à une conversation comprennent tous la même langue. On emploie donc une langue véhiculaire qui est souvent l’anglais. Plus agréable et confortable s’avère la connaissance de plusieurs langues étrangères. De préférence l’anglais ou l’espagnol. Elle permet de se parler et s’entendre en toute quiétude. Si ces moyens ne sont pas accessibles, par exemple au Japon, il ne reste que le recours à un bon traducteur.
Vu le grand nombre de langues étrangères qui nous entourent, un effet de mélange est inévitable, dominé encore par l’anglais. Ainsi des termes comme cool, easy, goalkeeper, computer et party se glissent dans la langue de tous les jours.
Même si cette tendance est traitée avec une certaine désinvolture, elle est loin de mettre en péril le bien culturel qui est notre langue.
Dans le domaine écrit, la rédaction d’un article dans un journal, le travail d’un auteur écrivant un livre ou le traité d’un chercheur, les exigences à l’expression et la syntaxe sont beaucoup plus importantes.
Ici, la barre est haute. Deux éléments nouveaux se présentent. D’abord la connaissance de la grammaire et de l’orthographe. Ensuite la capacité d’utiliser le vocabulaire adapté à une œuvre aisément lisible.
Ainsi se crée de la littérature. Toujours basé sur la communication avec un partenaire, le lecteur. Ce n’est plus donné à tout le monde, mais réservé à une élite.
Que ce soit dans les rapports quotidiens ou dans l’art poétique, les créations individuelles font l’âme de la langue.
La langue vit.
Voici une preuve que nous fournit la poésie. La comparaison du vocabulaire de E.T.A. Hoffmann dans la satire «Le chat Murr» avec «La grimace» de Heinrich Böll montre clairement que la langue est soumise à l’esprit du temps, qu’elle vit. L’utilisation de la langue a fondamentalement changé entre le 18ème et le 20ème siècle. Ces deux auteurs classiques nous donnent des images linguistiques très différentes. De même que le vocabulaire d’une fille de bonne famille à l’école monastique diffère de celui d’un jeune homme d’ascendance albanaise au match de football.
Lorsque, en prenant le tramway, j’observe l’arrivée d’une bande de jeunes à l’arrêt Ecole professionnelle, je suis rempli de joie. Une armada d’élèves envahit le wagon. Tout le monde parle à tout le monde. A haute voix ils dominent l’ambiance dans leur langage de jeunes. Leur moyen de communication est un mélange insoucieux et babylonien de morceaux de langue. Et ils se comprennent! Une vraie joie. Une partie de notre culture. Tant pis pour nous autres anciens que cela irrite. Les jeunes veulent toujours se distinguer des vieux. C’était déjà le cas il y a 3000 ans. Une tablette de terre cuite babylonienne comporte la plainte suivante:

«La jeunesse d’aujourd’hui est fondamentalement dépravée. Elle est méchante, impie et paresseuse. Elle ne sera jamais comme celle d’avant. Elle ne sera jamais capable de conserver notre culture.»

L’ancien testament nous apprend que la construction de la tour de Babel a provoqué la confusion linguistique. Entretemps, environ 80% de l’humanité parle approximativement 50 langues principales. N’est-ce pas là une consolation? La culture n’a-t-elle pas été conservée? L’humanité et notre culture ont continué à se développer. Elle n’a absolument pas été perdue. Elle a abouti à ce qui fait notre fierté. Notre langue.
Le langage de jeunes est l’expression du désir de la jeunesse de contribuer leur part à l’utilisation créative de notre langue. Tout adolescent deviendra un adulte et s’habituera au langage courant. Il y apportera son expérience en création de mots, acquise dans sa jeunesse. Il contribuera ainsi au développement de la vitalité de notre culture et notre langue.
Restez cool, les vieux!

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Anton der Schachtürke

Wer noch mehr vom Schachtürken erfahren möchte schaue sich dieses Video an.
Dieses Video zeigt eine nachgestellte Schachpartie wie sie zur Zeit des Erfinders Wolfgang von Kempelen hätte stattfinden können. Die Show fand im Heinz Nixdorf MuseumsForum in D-33102 Paderborn statt.  Es ist das grösste Computermuseum der Welt. Hier steht ein sehr schöner Nachbau des Schachtürken. Das Video ist sehenswert. Es ist die erste öffentliche Präsentation mit dem Schauspieler Heike Grosche als Butler Anton am 25. März 2004.

Viel Spass

Anton, le turc à l’échiquier

Cette vidéo sera appréciée par ceux qui s’intéressent au Turc à l’échiquier. Elle présente une partie d’échecs comme elle aurait pu se passer du temps de l’inventeur Wolfgang von Kempelen. La présentation a eu lieu au MuseumsForum Heinz Nixdorf D-33102 Paderborn. C’est le plus grand musée d’ordinateurs du monde. Une très belle reproduction du Turc à l’échiquier y est exposée. La vidéo mérite d’être vue. Il s’agit de la première présentation publique du 25 mars 2004 avec l’acteur Heike Grosche comme Butler Anton.

Amusez-vous bien

Heinz Nixdorf MuseumsForum, Fürstenallee 7, D-33102 Paderborn

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Schachtürke

Im Jahr 1770 wurde der Kaiserin Maria Theresia ein genialer Automat vorgestellt. Der Schachtürke. Er schlug menschliche Gegner beim Schachtspiel. Der Erfinder Wolfgang von Kempelen wollte eigentlich damit nur die Kaiserin beeindrucken. Doch der Schachtürke wurde zum Selbstläufer und ging auf Welttournee.

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Die folgende Geschichte spielt im 18. und 19. Jahrhundert. Das war die Zeit des grossen technischen Aufbruchs in Europa. Die Zeit der ersten technischen Revolution. Es war die erste Phase der Industrialisierung. Die Beherrschung der Mechanik und der Thermodynamik, welche die Entwicklung der Eisenbahn und der Dampfmaschine ermöglichte. Darüber hinaus fand sie auch in den Fortschritten der Feinmechanik, der Automaten- und Uhrenmanufaktur ihren Niederschlag.
Es herrschte eine Begeisterung im Volk. Man war überzeugt, an die Gestaltung einer völlig neuen Zukunft mitzuwirken. Daraus ist verständlich, dass Automaten die schreiben und sprechen konnten, das Markenzeichen für diesen Aufbruch war. In meiner Kolumne vom letzten Januar [Roboter] habe ich mich schon dazu geäussert. Der Höhepunkt der Automatenbaukunst war der Schachtürke.
Die Menschheit freute sich immer über spektakulären Illusionen, wie sie von grossen Magiern im Theater präsentiert wurden. Bis in unsere Zeit hinein erreichen uns berühmte Namen. Houdini, der weltberühmte Entfesselungs- und Zauberkünstler. Kalanag, die erste Nachkriegsmagieshow grossen Stils. Der aus dem Fernsehen bekannte, Zauberkünstler David Copperfield. Jean Beckerelli und natürlich Siegfried und Roy, die Zauberkünstler in Las Vegas mit ihren Auftritten mit weissen Tigern und Löwen.
Genauso gestaltete von Kempelen seine Theaterauftritte. Neben dem Schachtürken liess er weitere Automaten, wie der Trompeter und der Brand von Moskau im Modell, auftreten. Er war nicht nur ein begnadeter Feinmechaniker. Er verstand es auch das Publikum als guter Conférencier und Showmaster zu fesseln. Verständlich, dass bei jedem Auftritt in jeder Stadt, die Presse sich um ihn und das Geheimnis des Türken kümmerte.
Damit begann die Geschichte des Schachtürken. Der deutsch-ungarische Hofsekretär und spätere Hofrat Baron Wolfgang von Kempelen (1734-1804) aus Preßburg/Bratislava demonstrierte im Frühjahr 1770 seine Erfindung der Kaiserin Maria Theresia und ihrem Gefolge am Wiener Hof. Die Kaiserin verlor die Schachpartie. Das Publikum war beeindruckt von dem scheinbar automatischen Schachspieler, der über eine aussergewöhnliche Spielstärke verfügte. Als Mensch, von einer Maschine beim Spiel der Könige geschlagen zu werden, muss für den Spieler der damaligen Zeit ein richtiger Schock gewesen sein. Kann die Denkkraft einer Maschine grösser sein als jene des Menschen?
Es war sowohl für den menschlichen Schachspieler, als auch für das Publikum ein tiefgreifendes Erlebnis. Die Vorstellung, wie ein Apparat, eine Maschine, ein seelenloses Wesen, die Denkvorgänge eines Menschen erkennen, analysieren, nachvollziehen und darauf logisch reagieren konnte, weckte Emotionen, regten zum Nachdenken an.
Kein Mensch verliess die Darbietung, ohne sich über die Frage den Kopf zu zerbrechen: «Wie ist das möglich? Wie kann ein von Menschenhand konstruierter Apparat auf menschliche Gedanken logisch reagieren? »

Charler Webb (1830-1895) "Die Schachspieler"
Charler Webb (1830-1895) „Die Schachspieler“

Schach das königliche Spiel, das strategische Brettspiel, diente der Elite der Aufklärung als Zeitvertreib. Schach wurde zum reinen Vergnügen gespielt. Man kannte die Spielregeln und hatte seinen Spass am Schachbrett. Eine Partie dauerte ca. eine Stunde. Schach war allgemein bekannt. Die Qualität des Spiels war mit den heutigen Strategien der Schachmeisterschaften nicht zu vergleichen. Die Elite liebte das Spiel und hatte einen eleganten Zeitvertreib.
Nachdem Kempelen den Wiener Hof zum Staunen gebracht hatte, reiste er mit seinem Türken bis 1785 durch Europa. Er spielte in London, Paris und mehreren Städten Deutschlands vor der besten Gesellschaft. Stets war das Publikum beeindruckt.
Der Türke spielte in seiner Karriere gegen zahlreiche berühmte Persönlichkeiten. Neben Spielen gegen Maria Theresia und Benjamin Franklin bildete vor allem die Partie 1809 gegen Napoleon in Wien den Höhepunkt seiner Karriere. Napoleon versuchte, den Türken durch unerlaubte Spielzüge zu testen. Der Türke soll zuerst mit einer Verbeugung reagiert haben und stellte die Figur an ihren richtigen Platz. Nach weiteren Täuschungsmanövern Napoleons wischte der Automat die Figuren vom Tisch und heimste sich ein Lob des französischen Kaisers ein. Napoleon verlor darnach die zweite Partie.
Das Vorspiel der Präsentation der Show dauerte ungefähr 25 Minuten. Die lebensgroße Puppe in türkischer Tracht sass an der Rückwand eines eleganten Holzkastens. Wortreich und kompliziert erläuterte von Kempelen den Anlass. Das grosse Möbel wurde vorgestellt. Mit einem grossen Schlüssel, den er von seinem Schlüsselbund nahm, öffnete er eine Türe des Kabinetts. Eine komplizierte Apparatemechanik wurde sichtbar. Nichts als Walzen, Zahnräder, Übertragungsketten, Drehpendel, Hebel und ein Wirrwarr von Gestängen bekam das Publikum zu Gesicht. Mit schönen Gebärden nimmt er dem Türken die Pfeife aus der Hand. Im Vorbeigehen schliesst er eine weitere Türe auf. Eine Kerze wird angezündet.  Das Gebilde, Türke, Schachbrett, das ganze Möbel – es steht auf Rädern – wird um 180° gedreht. Die Rückseite des Türken wird sichtbar. Eine Hintertüre wird entriegelt. Mit der Kerze wird der sichtbar gewordene Innenraum ausgeleuchtet. Nichts zu sehen. Lauter Leere.
So geht die Vorstellung weiter bis der Türke wieder dem Publikum zugewendet ist und die Schachpartie beginnen kann.
Eine besondere Feinheit.
Mitten im Spiel, als der Türke eine Figur ergriffen hatte und sie auf ein neues Feld platzieren wollte, hält er inne. Der Arm bewegt sich nicht mehr. Die Figur hängt über dem Schachbrett in der Luft. Von Kempelen, der Präsentator, beeilt sich, geräuschvoll die Mechanik wieder aufzuziehen und das Spiel geht weiter. Der Türke platziert den Turm. Bei jedem Zug war ein Rasseln und Ächzen von Zahnrädern zu hören. In diesem Fall waren diese Maschinengeräusche, im Gegensatz zu anderen Androiden und Automaten, wohl erwünscht, lenkten sie doch von dem Gedanken ab, die Maschine könnte von einem Menschen in ihrem Inneren betrieben werden.
Nach dem Tod des Barons von Kempelen ging der Türke in den Besitz seines Sohnes über, der ihn schliesslich an den Hofmechanikus Johann Nepomuk Maelzel verkaufte. Damit begann ein neuer, nicht minder aufsehenerregender Abschnitt in der Karriere des Türken.
Am 3. Februar 1826 traf Maelzel mit dem Türken in Amerika ein.
68 Jahre trat der Türke in ganz Europa und in den gesamten USA auf. Das Artefakt wurde laufend verbessert. Der Türke konnte später einige Worte wie «Schach», «Schach und matt» sprechen. Gegen Ende seiner Karriere erlosch das Interesse für das automatische Schachspiel. Zu sehr war man jenseits des Atlantiks an das Showbusiness gewohnt. Die Zeit des romantischen Automaten war abgelaufen. Es kamen Nachahmungen auf den Markt. Nie und niemand hat das Geheimnis «wie funktioniert der Türke? » gelöst.
Sowohl in Europa, wie auch in den Vereinigten Staaten erschienen viele Publikationen, welche versuchten, das Geheimnis zu lösen, das Funktionieren des Türken zu erklären. Eine echte Lösung wurde nie gefunden. Der berühmte amerikanische Schriftsteller Edgar Allan Poe kam der Wahrheit am nächsten.
Er sah den Türken 1835 in Richmond/Virginia und veröffentlichte einen Essay mit dem Titel „Mälzels Schachspieler“. Poe vermutete, dass ein verborgener Spieler in der Figur des Türken den Arm bewege.
Zahlreich waren die Spekulationen über die Funktionsweise des Schachtürken. Hatte von Kempelen tatsächlich einen genialen Automaten entwickelt, der der menschlichen Intelligenz ebenbürtig war? Waren es magnetische Kräfte oder unsichtbare Schnüre, die den Türken bewegten? Sass ein Kleinwüchsiger oder ein Kind im Kasten? Die Vermutungen füllten Traktate und Bücher. Zwar waren einige Autoren der Wahrheit auf der Spur, doch ganz genau konnte niemand das Geheimnis lüften. In der Öffentlichkeit wurde viel spekuliert. Es wurde geschrieben, diskutiert, debattiert.
« Mälzel’s Tochter schlüpft vor der Vorstellung in die Kleider des Türken.» Am nächsten Tag führte der Vater galant eine sehr schöne, zierliche junge Dame, seine Tochter, am Arm in den Saal und wies ihr einen Stuhl in der ersten Reihe des Theaters an. Sie sass dort während der ganzen Vorstellung. Während der Türke wieder ein Spiel gewann. Von mehr als dreihundert gespielten Partien endeten 9 mit Remis, zwei mit Matt. Alle anderen gewann der Türke.
Wie funktionierte der Türke nun wirklich?
E. A .Poe hatte recht, im Kasten befand sich ein Schachspieler. Jede Sitzung mit dem Schachtürken von Kempelen, später Mälzel, wurde durch ihre professionelle Präsentation, die einer magischen Vorführung glich, eingeführt. Wie bereits beschrieben, waren sie immer sehr eloquent mit Finten und Ablenkungen gespickt um das Publikum in die Irre zu führen. Die folgenden vier Bilder zeigen, wie sich der interne Schachspieler während der Vorführungen des Kabinetts verhielt. Dem Publikum war er nie zu Gesicht gekommen. Die Zuhörerschaft war sicher, die Kästen des Möbels seien entweder mit komplizierten Maschinenelemente gefüllt oder leer.

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Diese Skizzen zeigen, wie der Bediener mittels eines verschiebbaren Sitzes und klappbare Trennwände verhindern konnte, dass das Publikum ihn beim Öffnen der Türen sah. Eine wichtige Rolle spielten die Kerzen. Zwei standen neben dem Schachbrett. Eine Dritte benötigte der schachspielende Gehilfe zur Beleuchtung seines Schachbretts. Auch wenn es nach verbranntem Kerzenwachs roch, so kam dies von den beiden für jedermann sichtbaren Kerzen. Im Innern des Türken war die Luft stickig und verqualmt. Länger als eine Stunde hielt man es in dem Kabäuschen nicht aus. Die Partien dauerten nie länger.

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Der Spieler nahm seinen Arbeitsplatz ein. Er richtet sein Schachbrett vor ihm auf. Dieses spezielle Schachbrett hatte jeweils auf dem Feld zwei Löcher. Das eine diente dafür, die Schachfiguren, welche unten einen Stahlstift hatte, festzuhalten. Das andere Loch wurde benötigt um mittels eines Pantographen den Arm des Türken mit grosser Präzision auf dem oberen, sichtbaren Schachbrett zu positionieren. Ein hochkompliziertes Hebelsystem, echte Mechanik, erlaubte der Puppe, die Figuren zu bewegen. So kam jede Spielfigur genau auf das entsprechende Feld des oberen Schachbretts.
Wie aber wusste der verborgene Spieler, welchen Zug sein Gegner gemacht hatte? Die Steine des oberen Schachbretts enthielten auf der Unterseite einen sehr starken Magneten. Unter jedem Feld des oberen Schachbretts befand sich im Innern des Kastens eine kleine Metallscheibe. Diese hing an einem feinen, spiralförmig gedrehten Draht. Wenn nun eine Schachfigur auf ein bestimmtes Feld gestellt wurde, zog der Magnet die Scheibe an und hob sie bis an den Deckel des Kastens. Wurde die Figur weggenommen, fiel die Scheibe wieder nach unten und wackelte noch ein paar Sekunden lang an ihrer Drahtspirale. Der Spieler beobachtete die Unterseite des Spielbretts. So konnte er feststellen, welche Figur wohin gezogen wurde. Er übertrug das auf sein eigenes Brett und überlegte den Gegenzug.
Der Spieler konnte über eine Zahlenscheibe mit dem Präsentator kommunizieren. Erschien die eins, in einem von aussen sichtbaren Feld hiess dies zum Beispiel: «Meine Kerze ist ausgelöscht. Mache ein bisschen Krach, damit ich eine Neue anzünden kann. » Stellte der Präsentator die Scheibe zum Beispiel auf 4, hiess das «Lass den Spieler gewinnen»
Verwunderlich ist es, dass die Männer und Frauen, die den Türken während seiner aussergewöhnlichen Karriere bedient hatten, sein Geheimnis so treu gehütet haben.
Es ist erstaunlich, dass das Rätsel nie verraten wurde. Es waren immerhin immer wieder neue Personen im Kasten. welche die Partie mitspielten und den Türken bedienten.
1840 war die Zeit des Türken vorbei und 1854 verbrannte der Automat in einer Abstellkammer des „Chinesischen Museums“ in Philadelphia.
Die Entwicklung des Computers brachte die im 19. Jahrhundert entstandene Überzeugung, es könne nie eine Schach spielende Maschine geben, ins Wanken. Es sollte bis ins Jahr 1997 gehen. Die Entwicklung grosser datenverarbeitende Rechner und die Fortschritte auf dem Gebiet der künstlichen Intelligenz machten es möglich. Der Schachweltmeister Garri Kasparow trat im Mai 1997 in Manhattan gegen den IBM-Computer Deep Blue an. Es wurde unter Tournier-Verhältnissen mit regulären Zeitkontrollen gespielt. Der amtierende Schachweltmeister wurde geschlagen. Endlich nach mehr als zwei Jahrhunderten, schien Kempelens Traum von einer Schachmaschine, die auch den besten Spieler der Welt besiegen konnte, in Erfüllung gegangen zu sein.
Mitte Juni dieses Jahres hatte ich Gelegenheit mit Dominic Bieri und Altin Aliçkaj zusammen zu kommen. Diese zwei Maturanden der Kantonschule des Zürcher Oberlands hatte als Maturitätsarbeit einen Schachroboter entwickelt. Der entstandene Schachroboter spielt nicht nur gegen den Menschen, sondern führt seine eigenen Züge auch auf einem realen Schachbrett aus. Der lebende Schachspieler, der Mensch, spielt mit den weissen Figuren. Das computergesteuerte Schachbrett antwortet selbstständig mit Schwarz. Wie von Geisterhand bewegen sich die schwarzen Figuren über das Brett. Die dazu notwendige Software, wie die dazugehörige Feinmechanik hatten die beiden jungen Männern von null auf selbständig entwickelt. Am Anfang gab ihnen niemand eine

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Altin Aliçkai und Dominic Bieri am Roboter

Chance, diese anspruchsvolle Maturaarbeit erfolgreich abzuschliessen. Sie haben es aber geschafft. Eine grossartige Leistung. Für mich war es ein schönes Erlebnis zu sehen, wie der Schachtürke seine Faszination bis in die heutige Zeit nicht verloren hatte.

 

Quelle:
Tom Standage
Der Türke
Die Geschichte des ersten Schachautomaten und seiner abenteuerlichen Reise um die Welt.
Aus dem Englischen von Thomas Merk und Thomas Wollermann.
Campus Verlag Frankfurt / New York
ISBN 3-593-36677-0
www.tomstandage.com

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Le Turc à l’échiquier

En 1770, un automate génial a été présenté à l’impératrice Marie Thérèse. Le Turc à l’échiquier. Il battait des adversaires humains au jeu d’échecs. L’intention de l’inventeur Wolfgang von Kempelen était simplement d’impressionner l’impératrice. Mais le Turc à l’échiquier a pris son autonomie et s’est lancé dans une tournée mondiale.

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Son histoire s’est déroulée pendant les 18. et 19. siècle. C’était la période des grandes évolutions techniques en Europe. Le temps de la première révolution technologique. La première phase de l’industrialisation. La maîtrise de la mécanique et la thermodynamique qui produisait les chemins de fer et la machine à vapeur. Elle entraînait aussi des progrès dans la mécanique de précision, manifestes dans la manufacture d’automates et de l’horlogerie.
L’ambiance populaire était à l’enthousiasme. On était convaincu de contribuer à la création d’un avenir prometteur. Dans cette atmosphère, des automates sachant écrire et parler étaient des symboles de l’évolution en cours. J’ai eu l’occasion de m’exprimer à ce sujet dans mon essai «Roboter» du mois de janvier dernier. Le Turc à l’échiquier représentait le comble de l’art de construire des automates.
L’humanité s’est toujours réjouie des illusions spectaculaires présentées sur scène par de grands magiciens. Des noms sont restés célèbres jusqu’à nos jours: Houdini, le fameux magicien et virtuose de l’évasion, Kalanag, le premier show de magie de grande envergure de l’après-guerre, l’illusionniste David Copperfield connu grâce à la télévision. Jean Beckerelli et bien sûr Siegfried et Roy, les magiciens de Las Vegas avec leurs tigres et lions blancs.
Von Kempelen présentait son numéro dans le même style théâtral. En plus du Turc à l’échiquier, il montrait d’autres automates comme le joueur de trompète et l’incendie de Moscou modélisé. Ses dons ne se limitaient pas à la mécanique de précision. C’était aussi un excellent animateur qui savait capturer l’attention de son public. Il n’est pas étonnant que dans chaque ville où il passait, la presse s’intéressait à lui et au mystère de son Turc à l’échiquier.
Ainsi débutait l’histoire du Turc à l’échiquier. Au printemps 1770, le baron Wolfgang von Kempelen (1734-1804), germano-hongrois de Pressburg/Bratislava et secrétaire, puis conseiller à la cour, présentait son invention à l’impératrice Marie-Thérèse et sa suite à la cour de Vienne. L’impératrice perdit la partie d’échecs. Le public fut impressionné par ce joueur d’échecs très fort et apparemment automatique. Etre battu en tant qu’humain au jeu des rois par une machine devait représenter un choc terrible pour les joueurs de ces temps-là. La capacité de raisonnement d’une machine peut-elle être supérieure à celle d’un homme?
C’était un évènement profondément troublant aussi bien pour le joueur humain que le public. L’idée qu’un appareil, une machine sans âme, puisse reconnaitre, analyser, reproduire le raisonnement d’un humain et y réagir logiquement produisait des émotions, incitait à la réflexion.
Personne ne sortait de la représentation sans se poser la question «Comment est-ce possible? Comment un appareil conçu par l’humain peut-il réagir logiquement aux pensées de l’homme?»

Charler Webb (1830-1895) "Die Schachspieler"
Charler Webb (1830-1895) „Die Schachspieler“

Les échecs, ce jeu royal stratégique, servait comme passe-temps à l’élite du siècle des lumières. Comme le représente l’image ci-dessus par Charles Webb (1830 – 1895). On y jouait par plaisir, en respectant les règles et en s’amusant devant l’échiquier. Une partie durait environ une heure. Le jeu des échecs était généralement connu. La qualité du jeu n’était toutefois guère comparable aux stratégies des tournois d’aujourd’hui. L’élite connaissait les règles et disposait d’un passe-temps élégant.
Après avoir étonné la cour viennoise, Von Kempelen s’est mis à voyager avec son Turc à l’échiquier à travers l’Europe jusqu’en 1785. Il a joué à Londres, Paris et plusieurs villes allemandes devant la meilleure société. Un public toujours impressionné.
Pendant sa carrière, le Turc à l’échiquier a joué contre maintes personnalités célèbres. A côté des jeux contre l’impératrice Marie-Thérèse et Benjamin Franklin, c’est la partie de 1809 contre Napoléon à Vienne qui représente le comble de sa carrière. Napoléon essaya de tester le Turc par des mouvements non permis. Il paraît que ce dernier réagit en s’inclinant d’abord puis en remettant la pièce à sa bonne place. A la suite d’autres manœuvres trompeurs par Napoléon, l’automate balaya les pions de la table et reçut les compliments de l’empereur français. Napoléon perdit ensuite la deuxième partie.
Les préliminaires précédant la présentation duraient environ 25 minutes. Le mannequin de grandeur nature en costume turc était assis, appuyé au dossier d’une caisse en bois élégante. Disert et plutôt compliqué, Von Kempelen expliquait le spectacle à venir. Il présentait le grand meuble. A l’aide d’une grosse clé, décrochée de son porte-clés, il ouvrait une porte du cabinet. Un mécanisme compliqué apparaissait, composé de cylindres, engrenages, chaînes de transmission, balanciers, leviers et un enchevêtrement de tringlerie. Avec de beaux gestes il enlève sa pipe de la main du Turc. En passant, il ouvre une autre porte. Allume une bougie. L’ensemble, Turc, échiquier, cabinet – il est monté sur roues – est tourné de 180°. Le verso du Turc apparaît. Une porte arrière est déverrouillée. L’intérieur désormais visible est éclairé par une chandelle. Il n’y a rien à voir. Que du vide.
Ainsi se poursuit la présentation jusqu’à ce que le Turc à l’échiquier se trouve à nouveau face au public et que la partie d’échecs peut commencer.
Une finesse particulière.
En plein jeu, lorsque le Turc avait saisi un pion pour le placer dans une autre case, il s’immobolise. Son bras ne bouge plus. Le pion est suspendu au-dessus de l’échiquier. Von Kempelen, le présentateur, se dépêche de remonter la mécanique bruyamment et le jeu continue. Le Turc place la tour. A chaque coup on entendait les cliquetis et grincements des pignons. Des bruits de mécanique qui, contrairement à d’autres androïdes et automates, étaient les bienvenus ici puisqu’ils empêchaient les soupçons que la machine puisse être manipulée par un humain à l’intérieur.
Après la mort du baron Von Kempelen, son fils héritait le Turc à l’échiquier et le vendait finalement au mécanicien à la cour Johann Nepomuk Maelzel. Ainsi débuta un nouveau chapitre non moins spectaculaire dans l’histoire du Turc à l’échiquier.
Le 3 février 1826 Maelzel arriva avec son Turc à l’échiquier aux Etats Unis d’Amérique.
Pendant 68 ans le Turc fit son apparition dans toute l’Europe et l’ensemble des USA. L’artefact s’améliorait sans cesse. Vers la fin il savait même articuler quelques mots comme «échec» et «échec et mat». Finalement, le jeu d’échec automatique perdit son attrait et ce fût la fin de sa carrière. Le public américain était par trop habitué au show-business. Le temps de l’automate romantique était passé. Des imitations apparurent. Personne n’a jamais pu répondre à la question «Comment fonctionne le Turc à l’échiquier?».
Aussi bien en Europe qu’aux Etats Unis parurent de nombreuses publications qui cherchèrent à percer le mystère, à expliquer le fonctionnement du Turc. Une vraie solution n’a jamais été trouvée. C’est le fameux auteur américain Edgar Allan Poe qui fut le plus proche de la vérité.
Il vit le Turc en 1835 à Richmond/Virginia et publia un essai sous le titre «Le joueur d’échecs de Maelzel». Poe supposa qu’un joueur caché dans le mannequin fit bouger le bras du Turc à l’échiquier.
Nombreux furent les spéculations sur le fonctionnement du Turc. Von Kempelen avait-il vraiment créé un automate génial, égal à l’intelligence humaine? Etait-ce des forces magnétiques ou des ficelles invisibles qui animaient le mannequin? Un nain ou un enfant assis dans la caisse? Les suppositions remplirent des traités et des livres. Quoique quelques auteurs approchaient la vérité, personne n’arrivait à percer le mystère dans le détail. Le public spéculait abondamment. On écrivait, discutait, débattait.
«La fille de Maelzel se glisse dans les vêtements du Turc à l’échiquier avant la présentation». Le jour suivant le père accompagnait une très belle jeune femme, sa fille, dans la salle et la plaçait dans un fauteuil au premier rang du théâtre. Elle y restait pendant toute la durée de la présentation. Pendant que le Turc gagnait un jeu de plus. Sur plus de trois cent parties jouées, 9 finissaient par Remis, deux par Mat et toutes les autres gagnées par le Turc.
Enfin, comment fonctionnait le Turc à l’échiquier réellement?
E. A. Poe avait raison, l’armoire cachait un joueur d’échecs. Chaque séance de Van Kempelen, plus tard Maelzel, commençait par une présentation professionnelle similaire à un numéro de magie. Comme déjà dit, les animateurs étaient très éloquents et ils glissaient des feintes et distractions dans leur commentaire pour tromper le public. Les quatre images suivantes montrent les positions que le joueur interne prenait pendant cette phase d’introduction. Il n’était jamais vu par le public. Les spectateurs furent convaincus que les rayons du meuble soient remplis d’éléments mécaniques ou vides.

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Les illustrations font voir comment le joueur se positionnait à l’aide d’un siège mobile et des séparations pivotantes pour se cacher du public pendant l’ouverture des différentes portes. Des bougies jouaient un rôle important. Deux se trouvaient à côté de l’échiquier externe et une troisième servait à éclairer l’échiquier du joueur caché. L’odeur de la cire fondue pouvait donc très bien provenir des deux bougies visibles pour tout le monde. L’air à l’intérieur était enfumé et étouffant. On ne pouvait pas y tenir plus d’une heure. En fait, les parties ne duraient jamais plus longtemps.

Blkick ins Innere zwei 20160515Le joueur prend place. Il installe son échiquier devant lui. Cet échiquier spécial comporte deux trous dans chaque case. Le premier sert à positionner le pion qui est muni d’une pointe métallique en-dessous. Le deuxième est nécessaire pour poser la pièce avec précision sur l’échiquier visible, par le bras du Turc et à l’aide d’un pantographe. Un système de leviers compliqué, de la mécanique de haut niveau, permet au mannequin de déplacer les pions. Ainsi chaque pièce du jeu se situe avec précision sur sa case de l’échiquier supérieur.
Comment le joueur caché pouvait-il savoir quel coup son adversaire avait joué? Les pièces de l’échiquier supérieur contenaient un aimant puissant dans sa partie inférieure. Sous chaque case de ce même échiquier se trouvait un petit disque métallique coté armoire. Ce dernier était suspendu à un fil fin, tourné en spirale. Lorsqu’un pion venait se poser sur la case, son aimant attirait le disque vers le haut. Si la pièce était enlevée, le disque retombait et bougeait pendant quelques secondes, suspendu au fil en spirale. En observant la partie inférieure de l’échiquier il connaissait donc la position du pion. Il la copiait sur son propre échiquier et réfléchissait au contrecoup.
Le joueur pouvait communiquer avec le présentateur par un disque à chiffres. Si, par exemple, le chiffre 1 apparaissait dans le champ visible de l’extérieur, cela voulait dire «Ma bougie s’est éteinte. Fais un peu de bruit pour me permettre de la rallumer.» Le chiffre 4 affiché par le présentateur demandait au joueur «Laisse gagner l’adversaire».
Il est tout-à-fait surprenant que les hommes et les femmes qui avaient servis comme joueur pendant la carrière extraordinaire du Turc à l’échiquier, aient garde le secret si fidèlement.
Etonnant qu’ils n’aient jamais trahi l’énigme. Ceci d’autant plus qu’ils étaient nombreux, les personnes dans l’armoire qui jouaient les parties en faisant fonctionner le Turc.
En 1840 le temps du Turc à l’échiquier était passé et en 1854 il a brûlé dans l’incendie du «Musée chinois» à Philadelphie, dans un débarras.
Le développement de l’informatique jetait un doute sur la conviction créée au 19ème siècle, qu’il n’y aurait jamais de machine capable de jouer aux échecs. Cela dura jusqu’en 1997, année qui vit l’apparition des grandes calculatrices et l’évolution de l’intelligence artificielle qui rendit la chose possible. En mai 1997, le champion du monde Garri Kasparow affronta l’ordinateur «Deep Blue» IBM à Manhattan. Dans les conditions régulières des tournois avec contrôle des temps. Le champion du monde titulaire fut battu. Enfin, après plus de deux siècles, le rêve de Von Kempelen s’est réalisé, une machine capable de battre le meilleur joueur aux échecs du monde.
En mi-juin de cette année j’ai eu l’occasion de rencontrer Dominic Bieri et Altin Aliçkaj. Ces deux candidats au bac à l’école cantonale de l’oberland zurichois ont développé un robot joueur d’échecs comme travail de maturité. Leur robot ne se limite pas au raisonnement intellectuel mais il effectue aussi le mouvement de ses coups sur un échiquier réel. L’adversaire, l’homme vivant joue avec les pions blancs. Le robot répond de façon autonome, avec les noirs. Les pièces noires se déplacent sur l’échiquier comme par magie. Aussi bien la mécanique que le logiciel nécessaire ont été développés par les jeunes gens de façon autonome en partant de zéro. Au début, personne n’aurait parié sur la réussite de ce travail de baccalauréat exigeante. Mais ils l’ont réussi. Une performance formidable.

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Altin Aliçkai et Dominic Bieri au robot

Pour ma part, c’était une belle expérience de constater que le Turc à l’échiquier n’a pas perdu son pouvoir de fascination jusqu’à nos jours.

 

Source:
Tom Standage
Le Turc
L’histoire du premier automate joueur d’échecs et son voyage aventureux autour du monde.
Traduit de l’anglais par Thomas Merk et Thomas Wollemann
Editions Campus Francfort/New York
www.tomstandage.com

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Schlüssel

In Zürich regnet es in Strömen. An der Tramhaltestelle am Paradeplatz treffe ich völlig unerwartet Madeleine. Sie ist eine Bekannte aus der Luzerner Zeit. die Tochter von Freunden meiner Eltern. Wir hatten uns völlig aus den Augen verloren.
«Jeanjean wann habe ich Dich zum letzten Mal gesehen? Das sind Jahrzehnte. »
«So sehen wir uns hier wieder!
Was machst Du in Zürich? »
«Ich komme gerade aus Mallorca zurück. Da hatte ich ein Ferienerlebnis der besonderen Art. Das muss ich Dir erzählen. »
Wie wenn wir uns das letzte Mal noch vor vierzehn Tage getroffen hätten, setzt sie zu einer längeren Rede an.
«Aber nicht hier im Regen. Gehen wir ins Café Sprüngli, das ist die beste und berühmteste Konditorei in der Stadt. Tradition seit 1836! Wenn Du Lust und Zeit hast ein wenig mit mir zu plaudern. »
In der Feinbäckerei bei Kaffee und Kuchen und etwas small talk kommt Madeleine zur Sache.
«Sonntag vor vierzehn Tagen sind Hermann und ich nach Mallorca geflogen. »
«Denn Hermann ist Dein Gatte? »
«Ja, Hermann ist mein Mann. Wir haben ein schönes kleines Ferienhäuschen in Port d’Andratx. Dort angekommen stellten wir fest, dass die Vegetation sich diesen Winter stark ins Zeug gelegt hatte. Nach ein paar Tagen Gartenarbeit war alles wieder bewohnbar und wir reif zum Ausspannen. Wir sassen gerade bei einem Glas Rotwein, als Hermann einen Notruf aus Zürich bekam. Er musste zurück in die Schweiz. Gesagt getan. Ich brachte ihm zum Flughafen und genoss anschliessend meine Freiheit. Es sollte nicht allzu lange weilen.
Auf dem Rückweg erledigte ich die notwendigen Einkäufe. Mit zwei Plastiktaschen vollbeladen stand ich vor der Tür unseres Domizils und suchte den Hausschlüssel. Die gründliche Inspektion meiner Handtasche führte nicht zum Ziel. Wo ist der Hausschlüssel? Nicht im Auto. Nicht in der Jackentasche. Unauffindbar. Natürlich ist es wichtig in diesem Lande, wo viele Tagediebe herumschleichen sein Haus gut zu sichern und zu verriegeln. Ich verfluchte diese automatisch schliessenden Türen, die kaum hat man den Rücken gekehrt, ins Schloss fallen und von aussen nicht mehr geöffnet werden können. Da fällt mir ein, da liegt doch immer ein Reserveschüssel irgendwo draussen versteckt. Klar unter dem Blumentopf bei der Buganvilia. Ich hebe den Topf voller Margeriten auf. Kein Reserveschlüssel. Natürlich. Ich wollte ihn das letzte Mal nicht den ganzen Winter dort liegen lassen und habe ihn in der Besteckschublade in der Küche versorgt. Dort nützt er mir jetzt auch nichts. Ich lasse die Einkäufe stehen und mache eine Runde ums Haus. Die Küchentüre ist auch geschlossen. Ich bin ausgesperrt. Langsam steigt meine Körpertemperatur und damit meine Nervosität. Ein Kellerfenster durch dem ich ins Haus hätte schlüpfen könnten gibt es auch nicht. Das Haus hat ja gar keinen Keller. Alle Fenster im Erdgeschoss sind vorbildlich verriegelt. Und ich draussen vor! Meine Perle, meine Juanita, meine Putzfrau! Meine Putzfrau hat auch einen Schlüssel. Schnell anrufen, Juanita wohnt in Santa Ponsa keine 20 Kilometer von hier. Wo ist mein Handy? Der Akku war fast leer. Es liegt im Wohnzimmer auf dem Bücherregal und lädt sich auf. Hinter verschlossener Tür. Wenn ich nur wüsste wie Juanita auch noch heisst und wo sie wohnt. Ich könnte sie von irgendeiner Telefonkabine anrufen. Nur ist die Nummer in meinem Telefonino gespeichert und nicht in meinem Kopf. Ich spüre wie die Hysterie sich nähert. Durchatmen, nachdenken.
Normale Menschen geben oft einen zweiten Schlüssel einem vertrauenswürdigen Nachbarn.
Wir nicht. Sind wir nicht normal oder haben wir keinen Nachbar. Natürlich haben wir einen Nachbarn. Zwei Häuschen weiter südlich wohnen Obermeyers, ein österreichisches Rentnerpaar, bei welchem Juanita auch für Ordnung und Sauberkeit sorgt. Die Leutchen sind schon alt. Franz-Joseph, der Ehemann hat die Neunzig weit überschritten und Marie-Antoinette, seine Angetraute nähert sich schon verdächtig dem neunten runden Geburtstag. Darüber hinaus ist Franz-Joseph schwer hörbehindert. Was sage ich, er ist so taub wie eine Giesskanne. Als er mich erblickt, strahlt er mich an. Kaum habe ich ihn begrüsst, steht auch schon Marie-Antoinette in der Tür.
‘Madeleine, welche Freude, wie lange bist Du schon in Mallorca? ’
‘Seit Sonntag vor zwei Wochen. Hör zu Maninette, ich habe ein Problem. ’So gut es geht versuche ich ihr zu erklären, wie sie mir helfen könnte. Einfach nur Juanita anrufen. Sie strahlt mich an.
‘Seit wann bist Du wieder in Mallorca? ’
Mutter Gottes, was habe ich Dir angetan, dass Du mich so im Stich lässt.
‘Seit zwei Wochen. Hast Du die Nummer von Juanita? ’
So geht das eine Viertelstunde weiter. Meine Geduld wird arg strapaziert. Auf einmal kommt Franz-Joseph aus der Küche zurück und drückt seiner Frau ein Mobiltelefon in die Hand. Ich weiss nicht warum und wieso sie plötzlich begriffen hat um was es geht. Sie stellt die Verbindung her und gibt mir ihr Handy. Der Himmel sei Dank, Juanita ist zu Hause.
‘Si señora, estoy con la tecla!’
Nach einer weiteren halben Stunde Dialog mit einem Tauben und einer Dementen rollte ein alter SEAT heran, darinnen Juanita.
So muss man sich im Paradies fühlen, wenn Petrus die Himmelspforte öffnet. Ich drehe mit Juanitas Schlüssel mein Schloss auf. Wieder zuhause. Ruhe und Ordnung. Minou die Katze liegt, verbotenerweise zwar, auf dem Sofa und schnurrt. Auf dem Büchergestell blinkt mein Handy mit aufgeladenem Akku. Im Gang liegt mein Schlüsselbund auf der Kommode und in der Besteckschublade in der Küche befindet sich der Reserveschlüssel. Ich sacke in den Fernsehsessel von Hermann. Nach zwei Atemzügen springe ich auf ‘Jetzt brauch ich eine Kuba-Libre! ’ Coca-Cola hat’s im Kühlschrank. Rhum im Weingestell. Ein grosser Schluck und noch ein zweiter. Die Erde hat mich wieder. »

Ihr Kaffee, im Sprüngli ist kalt geworden und auch der Kuchen ist nur zur Hälfte gegessen. Nach einem kräftigen Schluck kalten Kaffees grinst sie mich an. Ich grinse zurück. Fürwahr ein Ferienerlebnis der besonderen Art an einem regnerischen Frühlingstag in Zürich.

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Clé

La pluie tombe à verse sur Zürich. A l’arrêt du tramway de Paradeplatz j’ai la surprise de voir Madeleine, une vieille connaissance du temps de Lucerne. La fille d’amis de mes parents. Nous nous sommes perdus de vue depuis longtemps

  • Jeanjean, quand nous sommes-nous vus la dernière fois? Cela doit dater de plusieurs dizaines d’années.
  • Ainsi nous nous revoyons ici! Que fais-tu à Zürich?
  • Je viens d’arriver de Majorque. J’y ai vécu une histoire cocasse que je dois te raconter.
    Voyant qu’elle était prête à se lancer dans son récit comme si nous nous étions vus la dernière fois il y a quinze jours, j’ai suggéré
  • mais pas ici sous la pluie. Allons plutôt au café Sprüngli, la meilleure pâtisserie de Zürich, réputée pour la fidélité à sa tradition depuis 1836. Si toutefois tu es disposée à passer un moment avec moi.
    Une fois installés devant cafés et gâteaux et passées les politesses d’usage, Madeleine revient à son histoire.
  • Le dimanche d’il y a quinze jours nous nous sommes envolés pour Majorque, Hermann et moi.
  • Hermann étant ton époux?
  • Oui, c’est mon mari. Nous possédons une charmante résidence secondaire à Port d’Antratx. Arrivés sur place, nous constations que la végétation s’était largement épanouie pendant l’hiver. Après quelques jours de jardinage, le lieu était à nouveau habitable et nous-mêmes mûrs pour un séjour de détente. Alors que nous étions agréablement installés devant un verre de vin rouge, Hermann reçut un appel urgent de Zürich. Il fallait qu’il retourne en Suisse. Je l’ai déposé à l’aéroport et me réjouissais de ma liberté. Une joie qui ne devait pas durer.
    Sur le chemin de retour je fis les courses qui s’imposaient. Chargée de deux sacs pleins de nourriture je me trouvais devant la porte de notre domicile en cherchant ma clé de la maison. La recherche dans mon sac à main n’aboutit pas. Où est la clé de la maison? Pas dans la voiture. Pas dans mes poches non plus. Introuvable. Dans ce pays où traînent de nombreux fainéants, il faut qu’on prenne ses précautions en fermant la maison consciencieusement. Je maudissais ces portes automatiques qui, à peine le dos tourné, se ferment et ne peuvent plus s’ouvrir de l’extérieur sans clé. Tout à coup je me souvins d’avoir caché une clé de réserve quelque part près de la maison. Bien sûr, sous le pot de fleurs à côté des Bougainvilliers. Je soulève le pot plein de marguerites. Pas de clé de réserve. Normal, puisque lors de notre dernier passage je ne voulais pas la laisser traîner pendant tout l’hiver et l’ai rangé dans le tiroir à couverts à la cuisine. Où elle ne me sert à rien en l’occurrence. Je pose les achats et fais le tour de la maison. La porte de la cuisine est fermée aussi. Je suis décidément empêchée d’entrer. Ma température commence à grimper et ma nervosité avec elle. Il n’y a pas de fenêtre de cave non plus par laquelle j’aurais pu me glisser. Pour la bonne raison que la maison n’a pas de cave. Toutes les fenêtres du rez-de-chaussée sont verrouillées de façon exemplaire! Et mois dehors! Ma perle, ma Juanita, ma femme de ménage! Elle possède également une clé. L’appeler rapidement. Elle habite Santa Ponsa à moins de 20 kilomètres. Où est mon téléphone mobile? Sa batterie ayant été presque vide, elle est en train de se recharger sur la bibliothèque -derrière les portes closes. Si seulement je connaissais son nom de famille et son adresse, je pourrais l’appeler d’une cabine téléphonique. Mais son numéro de téléphone est enregistré dans le portable et pas dans ma tête. Je sens que l’hystérie s’approche. Respirer, réfléchir.
    Les gens normaux confient souvent une deuxième clé à un voisin fiable.
    Pas nous. Ne sommes-nous pas normaux ou n’avons-nous pas de voisin? Evidemment que nous avons un voisin. Deux maisons plus au sud habitent les Obermeyer, un couple d’autrichiens chez lequel Juanita fait également régner ordre et propreté. Les braves gens sont bien âgés. Franz-Joseph, le mari, a largement passé les nonante ans et son épouse Marie-Antoinette s’approche gaiement de la neuvième décennie. De plus, Franz-Joseph est handicapé auditif. Que dis-je, il est sourd comme un pot. Me voyant, il rayonne de joie. Le temps de le saluer, Marie-Antoinette se présente à la porte.
  • Quelle joie de te voir, Madeleine. Depuis quand es-tu arrivée à Majorque?
  • Depuis dimanche il y a deux semaines. Voilà Marinette, j’ai un problème.
    J’essaie de lui expliquer comment elle pourrait m’aider. Juste en appelant Juanita. Elle me sourit de tout son visage.
  • Depuis quand es-tu revenue à Majorque?? Qu’est-ce-que j’ai fait au bon dieu pour que tu me délaisses de la sorte?.
  • Depuis deux semaines. As-tu le numéro de Juanita?
    Et ainsi de suite pendant un quart d’heure. Ma patience est mise à rude épreuve. Soudainement Franz Joseph revient de la cuisine et met un téléphone mobile dans la main de son épouse. J’ignore pourquoi elle a brusquement saisi la situation. Elle compose le numéro et me passe son portable. Grâce au ciel Juanita est chez elle.
  • Si señora, estoy con la tecla.
    Après une autre demi-heure passée avec un sourd et une démente, une vieille SEAT approche avec Juanita à son bord.
    C’est ainsi qu’on doit se sentir à l’approche du paradis, quand Saint Pierre s’apprête à ouvrir la porte céleste. Je tourne la clé de Juanita dans la serrure de ma porte terrestre. De retour à la maison. Ordre et calme règnent. La chatte Minou est couchée, quoique illicitement, sur le canapé et ronronne. Mon téléphone portable clignote sur la bibliothèque, la pile rechargée à bloc. Les clés sont sur la commode dans le couloir et la clé de réserve dans le tiroir des couverts à la cuisine. Je me laisse tomber dans le fauteuil de télévision de Hermann. Après deux respirations je me relève «Il me faut un Cuba-libre!» Le Coca-Cola est dans le frigo et le rhum dans le porte-bouteilles. Une grande gorgée, puis une deuxième. Je me retrouve sur terre.
    Chez Sprüngli le café a refroidi et le gâteau n’est mangé qu’à moitié. Après une bonne gorgée de café froid elle me sourit. Je ricane en retour. Décidément une histoire de vacances cocasse un jour de printemps pluvieux à Zürich.

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Bauernregeln

«Wenn der Hahn kräht auf dem Mist, so ändert das Wetter oder bleibt, wie es ist. »
«Regnet es am Barnabas, so werden alle Dächer nass. »
Mit solchen Verballhornungen haben wir als Kanti-Schüler uns über die Bauernregeln mokiert. Das war damals, ein paar Jahre nach Kriegsende, in den fünfziger Jahren. Es herrschte in Europa eine Aufbruch- und Aufbaustimmung. Die zerbombten Städte mussten aufgebaut werden. Wen wundert’s, dass wir Stadtkinder uns über die abergläubischen Reime der Bauern auf dem Lande lustig machten?
Alles nur Aberglaube oder gibt es doch einen metrologischen Zusammenhang?
«Märzenschnee tut Zarten weh! «
Das stimmt doch. Feine Blüten vertragen die Kälte nicht und verwelken. Denken wir an das Wetter vor einem Monat.
«April tut was er will. «
Auch nicht von der Hand zu weisen.Die schweizerische Depeschenagentur lieferte uns, als wir noch Halbwüchsige waren, täglich am Radio, kurz nach halb eins mittags, eine Wetterprognose. Sie war ziemlich treffsicher, man konnte sich durchaus darauf verlassen. Allerdings lange nicht so präzise wie heute. Können wir doch mit hoher Präzision, für jede grössere Stadt des Landes, eine auf Stunden genau Wetterlage auf dem Handy abrufen. Wesentlich genauer als damals aus dem Radio. Fernsehen gab es noch nicht. Trotzdem die Vorhersagen waren sicher viel treffsicherer, als wenn die Luzerner sagten
«Hat der Pilatus einen Hut, so wird das Wetter gut. Hat er einen Degen, dann gibt’s sicher Regen! »
Heute denke ich nicht mehr so hochnäsig über die gereimten Wetterregeln der Landwirte. Bauernregeln gab es schon in der Antike. Sie wurden von einer Generation zur Nächsten weitergegeben. Die kleinen Gedichtchen wie
«Bringt der Juli heisse Glut, so gerät der September sicher gut»
liessen sich gut memorieren.
Im Mittelalter konnten die wenigsten Menschen schreiben und lesen. Also mussten die Beobachtungen des Wetters, Sonne, Regen, Nebel, Schnee, Eisblumen am Fenster oder Abendrot, im Gedächtnis mit der zu erwartenden Wetterlage gespeichert werden. Der Reim war die ideale Gedächtnisstütze.
Reime, wie standardisierte Gebete, eigneten sich besonders gut, im Gedächtnis verankert zu sein.
«Abendrot Gutwetterbot. »
»Morgenrot mit Regen droht. »
»Geht die Sonne feurig auf, folgen Wind und Regen drauf. »
«Donnert’s im September noch, wird der Schnee um Weihnacht hoch. Wissenschaftler haben herausgefunden, dass die Treffsicherheit solcher Beobachtungen miserabel war. Miserabel mit unseren heutigen Massstäben gemessen, wo überall grosse Präzision und exakte Pünktlichkeit gefragt ist. Was heisst schon Präzision? Für uns ist das 1/1000 Millimeter für eine Drehbank. 1/100 Sekunde für eine Stoppuhr. Für den Bauer im Mittelalter war eine Toleranz von zwei Zentimeter (ein halber Finger) bei der Herstellung von Brennholz, schon sehr genau. So war in diesen Zeiten eine Windbö, die am übernächsten Tag eintraf eine präzise Wettervorhersage.
«Wenn im Juni der Nordwind weht, das Korn zur Ernte trefflich steht. »
Das Wetter spielte damals in Landbau und Viehzucht mindestens eine so wichtige Rolle wie heute. Nur war die Art damit umzugehen anders. Die Leute haben das Wetter sehr genau beobachtet. Dabei fielen gewisse Regelmässigkeiten auf. Regelmässigkeiten in den Wetterabläufen. Regelmässigkeiten in der Entwicklung von Obst und Getreide. Die berühmtesten unter ihnen sind wohl die Eisheiligen. Jedem Stadtmensch ist sogar bekannt, erst nach dem 15. Mai, der «kalten Sophie», die Geranien zu pflanzen.
«Vor Nachtfrost Du nicht sicher bist, bis Sophie vorüber ist. »
Von andern Berühmtheiten wie Siebenschläfertag, Hundstage, Schafkälte oder gar Altweibersommer haben alle schon gehört. Hier sei nur ein Beispiel herausgegriffen, weil es statistisch die hohe Eintreffwahrscheinlichkeit von 89% hat.
Die Schafskälte, Mitte Juni. So genannt, weil die Schafe dann frisch geschoren waren und unter der eingebrochenen Kälte echt zu leiden hatten. Um den 11. Juni treffen oft empfindlich kühle, wechselhafte und regenreiche Tage ein. Es wird kalt nach der warmen Witterungsperiode von Ende Mai. Das regelmässige Eintreffen dieser Wetterlage wird von den Klimatologen trefflich nachgewiesen. Eine Tatsache, die es nicht erlaubt, die Bauernregeln als reinen Aberglauben abzutun.
So besassen die Landwirte ein ganzes Netzwerk von Beobachtungen,

  • Den Flug der Vögel.
  • Der Geruch im Stall.
  • Was machen die Bienen? «Entfernen sich die Bienen nicht weit von der Beute, erwarten Schlechtwetter Land und Leute. »,
  • Der Hof um den Mond.
  • Donner bei kaltem Regenwetter.
  • Wie steigt der Rauch aus dem Kamin?
  • Glatteis,
  • Regenbogen,
  • Reif nach Regenü und gar rheumatische Schmerzen.
    Aus all diesen kleinen Puzzleteilchen setzte man auf dem Lande die Wetterprognose zusammen. Die Bauernregeln waren nur ein Steinchen in diesem Mosaik des Naturwissens der Bauern. Sie gaben die Grundlage wie die Arbeiten im Stall und auf dem Feld gestaltet werden müssen. Ziel war immer einen möglichst guten Ertrag zu haben, um im Winter keinen Hunger zu leiden.
    Mit ihrem Wissen konnten sie überleben. Mit ihrem Wissen meistern sie den Alltag. Schützten sich gegen Kälte und Hitze. Überwanden Missernten und die Folgen von Naturkatastrophen wie Hochwasser, Erdrutschen und Lawinen. Damit haben sie, als unsere Vorfahren, den Grundstein und das Fundament für unser schönes Leben von heute gelegt.
    Und wir? Technisch sind unsere Kenntnisse des Wetters und seine Vorhersagen besser. Sie entsprechen unserem heutigen Stand der Technik. Meistern wir damit unseren Alltag besser? Hinsichtlich der körperlichen Mühsal haben wir es angenehmer. Dafür plagen uns andere Geister. Die täglichen schlechten Nachrichten aus den Medien. Die Angst unser Besitz könnte sich schmälern. Die Nachteile eines langen Lebens.
    Vergleichen wir unser heutiges Wohlstandsleben mit jenem der Landsleute von vor 200 Jahren, mit ihren ungenauen Wetterprognosen und stellen wir uns die Frage »Sind wir besser dran? », vor allem » Sind wir glücklicher? ». Schwer zu sagen.
    Am Ende ist jede Generation, jeder Mensch, doch nur seines eigenen Glückes Schmied.

 

 

 

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Dictons paysans

«Gel en novembre, noël en décembre».
«S’il pleut à la Saint Barnabé, tous les toits seront mouillés».
C’est par de telles inepties que nous nous moquions des proverbes paysans quand nous étions lycéens. De ce temps-là, dans les années cinquante, après la guerre, la tendance en Europe était orientée vers la reconstruction et le redémarrage. Il fallait reconstruire les villes anéanties. Rien d’étonnant à ce que nous-autres enfants de la ville nous moquions des rimes superstitieux des paysans à la campagne.
Ne s’agit-il que de superstitions ou pourrait-il y avoir un rapport avec le temps à venir?
«Neige de mars brûle le bourgeon!»
C’est indéniable. Les fleurs ne supportent pas le froid et se fanent. Souvenons-nous du temps qu’il a fait le mois dernier.
«En avril, ne te découvre pas d’un fil.».
Difficile à contrer.
Adolescents, nous écoutions les prévisions météo que la radio diffusait quotidiennement peu après midi trente. Elles étaient assez bonnes, on pouvait s’y fier. Toutefois pas aussi précises qu’aujourd’hui, puisque nous pouvons maintenant les consulter sur notre téléphone portable pour une région donnée à une heure près. Beaucoup plus précises que la radio dans le temps. Il n’y avait pas encore de télévision. De toutes façons, le pronostic était bien plus fiable que celui du dicton des Lucernois
«Si Mont Pilate porte un chapeau, il fera beau. S’il traîne un sabre, sûr que le temps se délabre»!
Mon attitude en face des règles rimées des agriculteurs n’est désormais plus aussi guindée. Des dictons paysans existent depuis l’antiquité. Ils étaient transmis oralement d’une génération à l’autre. Les petits poèmes tels que
«De juillet la chaleur fait septembre la valeur»
se mémorisaient facilement.
Au moyen-âge une minorité seulement savait lire et écrire. Il fallait donc associer les observations météorologiques telles que l’ensoleillement, la pluie, le brouillard, la neige, le givre aux fenêtres ou le rouge du coucher de soleil, aux conséquences sur le temps à venir. Les rimes étaient le support idéal de la mémoire.
Les rimes, tout comme les prières standardisées, se prêtent très bien à la mémorisation.
«Rouge le soir, espoir.»
«Ciel rouge au matin, temps chagrin.»
«Ciel rouge au matin est un pluvieux voisin.»
«Pluie de septembre, pluie de novembre seront gelées en décembre.»
Des scientifiques ont démontré que la fiabilité de ces observations était lamentable. Lamentable par rapport à nos habitudes actuelles qui exigent exactitude et ponctualité dans tous les domaines. Que veut dire précision dans ce contexte? Pour nous, c’est 1/000 de millimètre sur un tour, 1/100 de seconde sur un chronomètre. Un paysan du moyen-âge considérait une tolérance de deux centimètres (un demi-doigt) lors de la découpe du bois de chauffage comme très précise. Ainsi, une rafale de vent survenant le surlendemain était une prévision précise.
«Du juin le vent du soir est pour le foin bon espoir.»
Dans ces temps-là, la météorologie jouait un rôle au moins aussi important qu’aujourd’hui dans le travail dans les champs et l’élevage. Ce n’est que la façon de la gérer qui était différente. Les gens observaient le temps très attentivement. Ils constataient certaines régularités. Des régularités dans l’évolution météorologique. Des régularités dans la croissance des fruits et des céréales. La plus connue est sans doute la règle des saints de glace. Même les gens de la ville savent qu’il faut attendre le 15 mai «Sainte Sophie» avant de planter les géraniums.
«Attention au premier des saints de glace, tu en gardes souvent la trace».
Tout le monde connaît d’autres notions telles que le «Jour des sept dormants», les «Jours caniculaires», la «Rebuse du mois de juin» ou l’ «Eté indien». Prenons juste un exemple qui comporte une probabilité statistique de réussite de 89%.
La «rebuse du mois de juin» (en allemand «Schafskälte», froid de mouton). Ainsi nommée parce que les moutons viennent d’être tondus à cette époque et souffrent donc sérieusement d’un éventuel retour du froid. Or, autour du 11 juin on subit souvent des journées froides, pluvieuses et instables. Il fait froid après la période printanière de fin mai. L’arrivée régulière de ce phénomène est parfaitement confirmée par les climatologues. Rien que ce fait nous interdit de qualifier les dictons de paysans de pure superstition.
Les paysans disposaient donc de tout un réseau d’observations,

  • le vol des oiseaux
  • l’odeur des écuries
  • l’activité des abeilles «Les abeilles se tiennent à la porte de leur ruche lorsque la pluie arrive»
  • la couronne autour de la lune
  • le tonnerre par temps de pluie froid
  • comment la fumée sorte-t-elle de la cheminée?
  • le verglas
  • la gelée blanche après la pluie
  • et même les douleurs rhumatismales.
  • Toutes les petites pièces de ce puzzle composaient le pronostic des paysans. Les dictons résultants ne représentaient qu’une pierre dans la mosaïque de leur connaissance de la nature. Ils étaient la base de la gestion des travaux des champs et aux écuries. Le but ayant toujours été l’obtention d’un bon rendement pour ne pas souffrir de la faim en hiver.Ce savoir leur permettait de survivre. De maîtriser le quotidien. De se protéger du froid et de la chaleur. De surmonter les conséquences de mauvaises récoltes et de catastrophes naturelles telles qu’inondations, glissements de terrain et avalanches. Ainsi nos ancêtres ont créé le fondement de notre belle vie actuelle.Comparons notre vie dans l’aisance à celle de nos ancêtres d’il y a 200 ans avec leur prévisions météo approximatives et posons-nous la question «Sommes-nous mieux lotis?». Difficile à dire.
  • En fin de compte, toute génération, tout homme est lui-même l’artisan de son propre bonheur.
  • Et nous-autres? Techniquement, nos connaissances météorologiques et nos prévisions sont meilleures. Elles sont à la hauteur de la technologie actuelle. Maîtrisons-nous pour autant mieux notre quotidien? Physiquement notre vie est bien plus confortable. Mais d’autres maux nous préoccupent. Les mauvaises nouvelles des médias. La peur d’une diminution de notre patrimoine. Les inconvénients d’une longue vie.
    Comparons notre vie dans l’aisance à celle de nos ancêtres d’il y a 200 ans avec leur prévisions météo approximatives et posons-nous la question «Sommes-nous mieux lotis?». Difficile à dire.En fin de compte, toute génération, tout homme est lui-même l’artisan de son propre bonheur.

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Schaltjahr

 

Wir hatten uns etwas aus den Augen verloren Dr. Rochat und ich. Seit dem ich jetzt mehr mit der Uni Fribourg zu tun habe, begegnen wir uns wieder öfters. Bisweilen trinken wir auch zusammen ein Bier.
Clément-Maxime Rochat studierte zur selben Zeit wie ich am Poly. Wenn ich mich recht erinnere, hatte er in Physik eine Doktorarbeit geschrieben. Heute ist er emeritierter Ordinarius der Uni Fribourg. Am letzten dies academicus haben wir vereinbart, dass ich ihn Fribourg besuchen werde.
Er wohnt in der Altstadt, nicht weit von der Kathedrale St. Niklaus. Ende Februar dieses Jahres hatte ich in Fribourg ein Seminar. Roschi, so sein Studentenname, lud mich zum Geburtstag seiner Tochter am 29. Februar ein. Bis heute kannte ich niemanden, der an einem Schalttag Geburtstag hat. Ein gutes Vorzeichen für ein frohes Zusammenkommen. Seine Tochter, Louise-Antoinette, kam damals als vierjähriges Mädchen, ab und zu mit ihrem Vater zu mir in meinem Chemielabor zu Besuch. Ich kochte dort an meiner Diss. Heute muss diese Dame auch schon tief in den Fünfzig sein.
Mit einer gewissen nervösen Neugier begab ich mich in die Rue des Chanoines. Vor der Haustüre hörte ich schon, dass ich nicht allein sein würde. Kaum drinnen, wähnte ich mich an einer Doktorfeier. Studentische Anlässe, wie wir sie im Restaurant Linde Oberstrass in Zürich feierten, wenn einer unserer Kommilitonen die Doktorprüfung bestanden hatte. Bestimmt waren mehr als zwanzig Personen zu Antoinettes Geburtstag erschienen. In Grüppchen standen sie herum, lachten, debattierten, nahmen sich wichtig, genauso wie wir es vor mehr als fünfzig Jahren getan hatten. Eine fröhliche Runde von Studenten, Eltern, Kindern, Enkeln. Ich mitten drin, der grosse Unbekannte.
»Hallo Hänschen« das war Roschi. So unbekannt war ich doch wieder nicht.
»Fühl Dich wie zu Hause. Bediene Dich selbst. Da kommt Toni.« Eine schöne reife Frau, die Tochter des Hauses, kam auf mich zu und umarmte mich, wie man das mit guten Bekannten tut. Sie war beeindruckend. Nicht die landläufige Schönheit aus den Modeblättern. Eine sehr starke Erscheinung mit einer Ausstrahlung, die alles Irdische überdeckte.
»Schön das Du gekommen bist, Hänschen!«
»Antonia, Louise-Antoinette Du siehst bezaubernd aus. Deine Anwesenheit macht mich schwanken«.
»Keine kitschigen Komplimente, alle nennen mich Toni und Du bist immer noch Hänschen, wie damals im Labor. Daran erinnerst Du Dich noch, das sind weit mehr als 50 Jahre her?« «Ich war damals schon gescheit und erinnere mich noch genau, wie es bei Dir im Labor roch. Ganz anders als bei Paps. Komm, setz Dich.«
An einem kleinen Tischchen versammelten sich Vater, Mutter, Tochter und ich. Toni ist Lehrerin am kantonalen Gymnasium. Sie hat einen Lehrauftrag an der Uni. Dort arbeitet sie mit vier anderen Kollegen an einem Nationalfondsprojekt. Erinnerungen werden ausgetauscht. Mit »Du feierst Deinen Geburtstag ja wie zu studentischen Zeiten« brachte ich das Thema aufs Tapet. Es lag mir daran, die Gelegenheit zu nutzen. Jemand der am 29. Februar Geburtstag hat trifft man nicht alle Tage. Diese Besonderheit möchte ich mich nicht entgehen lassen. Genaueres auszuloten reizte mich.
Toni setzte zu einer detaillierten Erklärung an:
»Ich habe nur alle vier Jahre Geburtstag an meinem Geburtstag. Das kommt daher, dass uns die Erde nicht das Vergnügen bereitet, in genau 365 Tagen, um die Sonne zu kurven. Sie braucht einen Vierteltag mehr. Das summiert sich alle vier Jahre zu einem ganzen Tag, dem Schalttag. Merke: Immer wenn die Jahreszahl ohne Rest durch vier teilbar ist, wird das Kalenderjahr zum Schaltjahr«.
Toni muss es ja wissen. Hat sie doch Geographie und Physik, genauer Astrophysik, studiert.
»Für hundert Jahre ist diese Faustregel gültig.« führt Antonia fort, »bei allen vollen Hunderten, wie 1700, 1800 und 1900, braucht es noch einmal eine Korrektur. Diese Jahreszahlen sind zwar durch vier teilbar, die Jahre werden aber nicht zum Schaltjahr. Mit diesem Wissen ist es für 99% der Menschheit klar, dass es Schaltjahre gibt und dass man sie berechnen kann. Zur Not gibt immer noch die gültige Jahresagenda Auskunft!«
»Für mich aber nicht!« Das war Gabriel-Théo, der Sohn von Toni. Er hatte sich aus einer kleinen Gruppe von Gästen gelöst und setzte sich zu uns. »Darf ich vorstellen, das ist mein Sohn Gabriel, der Wissenschaftler. Er hat an der ETH einen Master in Mathe geholt und bastelt jetzt an einer Diss hier an der Uni. Kompliziertes naturwissenschaftliches Zeug.».
«Ich möchte die Ausführungen meiner Mutter nicht widerlegen, aber das Jahr 2000 war ein Schaltjahr.« Das hatte auch ich noch in Erinnerung. Zu ersten Mal meldete sich Edith, die Mutter von Toni, zu Wort.
«Wir wissen jetzt, es gibt Schaltjahre und normale Kalenderjahre von 365 Tagen. So weit, so gut. Da habe ich aber noch eine Frage: An welchem Tag feiert nun jemand wie Toni, in einem Jahr, wo der Februar nur 28 Tage hat, seinen Geburtstag?«.
«Die Mehrheit macht’s am 1. März.« sagte Roschi, der eben seine Pfeife angezündet hatte.
»Wie so oft, irrt auch hier die Mehrheit.« war die Antwort von Gabriel. »Richtig ist der 28. Februar!«
»Woher diese Sicherheit?« Wollte der Vater wissen.
Jetzt gehörte die Bühne Gabriel:
»Das haben wir Julius Cäsar zu verdanken, der uns mit seinem julianischen Kalender bis tief ins Mittelalter beschenkte. In Ägypten hatte er neben Cleopatra auch den hellenischen Kalender in Alexandrien kennen gelernt. Er löste damit sein Terminproblem des Schalttages. Wir haben ihn später auch in unseren, gregorianischen Kalender übernommen.
Cäsar hing den Schalttag nicht als letzten Tag im Februar an. Er fügte ihn vor dem 24. Februar ein. Damit erreichte er, dass Ereignisse, Jubiläen oder Geburtstage welche an den Daten 24./ 25./ 26./ 27. und 28. Februar ihren festen Platz hatten ihn auch dortbehalten konnten. Schaltjahr hin oder her. Egal ob wir uns in einem Schaltjahr befinden oder nicht. Die alten Römer kannten kein nummeriertes Datum wie wir. Sie orientierten sich in diesem Fall an dem ersten März.
Der letzte Tag des Monats Februar war der erste Tag vor dem ersten März. In einem Schaltjahr war das nach unserem Kalendersystem der 29. Februar und im Normaljahr der 28. Für die Römer war das die Form der Datumsgebung.
Wer also am 29. Februar geboren wurde, war am letzten Tag im Februar geboren. So sollte es auch in einem Nichtschaltjahr sein. Das Wiegenfest findet logischerweise dann am 28.,dem letzten Tag im Februar, statt.»
Nach einem tüchtigen Schluck Rotwein übernahm Toni wieder das Gespräch:
»Es ist immer eine helle Freude, wenn man bei seinen Kindern feststellen kann, dass von der klassischen Bildung im Gymnasium noch etwas hängen geblieben ist. Reichlich gewöhnungsbedürftig bleibt das Ganze mit dem julianischen Kalender trotzdem. Die Römer gingen beim Rechnen und beim Bestimmen des Datums ihre eigenen Wege. Meine Verwunderung über diese komplizierte Denkweise bleibt bestehen. Obwohl das römische System auch seine Vorteile hatte. Es signalisierte ein Ereignis im Voraus.
Wenn jemand auf den Ersten des Monats eine Schuld zu begleichen hatte, wusste er «fünf Tage vor den Kalenden des März», dass er in fünf Tagen seinen Gläubiger bedienen musste.«
Fast wie ein Schlusswort, setzt Gabriel jetzt zu seiner Bemerkung an.
»Für uns sieht es kompliziert aus. Für die Römer war es Alltag. Sie regierten damit immerhin während über 15 Jahrhunderten ein Weltreich.«
Wir waren so tief im Gespräch vertieft, dass ich gar nicht gemerkt hatte, wie sich die Geburtstagsversammlung schon ziemlich aufgelöste. Auch ich suchte die Gastgeberin. Bedankte mich für die Einladung und gratulierte Antonia zu ihrem klugen Sohn.
Wieder auf der Strasse, blickte ich den Turm der Patronatskirche hoch, und bewunderte die Schönheit der Gotik.
»Was man an einer Geburtstagseinladung nicht alles lernen kann.« dachte ich und stapfte dem Bahnhof entgegen.

 

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Année bissextile

 

Nous nous étions quelque peu perdus de vue, le Dr. Rochat et moi. Mais depuis que je fréquente plus souvent l’université de Fribourg, nous nous rencontrons à nouveau et buvons à l’occasion une bière ensemble.
Clément-Maxime Rochat a fait ses études à l’école polytechnique fédérale en même temps que moi. Si mes souvenirs sont exacts, il a rédigé sa thèse de doctorat en physique. Désormais il est professeur en retraite de l’université de Fribourg. Lors du dernier Dies academicus nous avions convenu que j’irais le voir à Fribourg. Il habite dans la vieille ville, non loin de la cathédrale de St. Nicolas. Sachant que je participerai à un séminaire à Fribourg fin février, le surnommé Roschi m’a invité à l’anniversaire de sa fille, le 29 février. Je n’avais encore jamais rencontré une personne qui soit née ce jour intercalaire. Un bon signe promettant une fête joyeuse. Quand elle avait 4 ans, sa fille Louise-Antoinette accompagnait quelques fois son père lorsqu’il venait me voir dans mon laboratoire de chimie où je préparais ma thèse. Aujourd’hui cette dame doit avoir atteint largement la cinquantaine.
Je me rendais donc rue des Chanoines, curieux et légèrement tendu. Avant même d’entrer je m’aperçus que je ne serai pas seul. Une fois à l’intérieur je trouvais une ambiance qui me rappelait les fêtes d’étudiants que nous célébrions au restaurant Linde Oberstrass à Zürich en l’honneur de collègues ayant réussi leur doctorat. Ici, plus de vingt personnes s’étaient réunies pour fêter l’anniversaire d’Antoinette. Par petits groupes elles discutaient, riaient, se prenaient au sérieux, tout comme nous le faisions plus de cinquante ans plus tôt. Une joyeuse bande d’ex-étudiants, parents, enfants, petits-enfants. Et moi-même au milieu, en grand inconnu.
«Mon cher Jeannot» – c’était Roschi. Je n’étais donc pas si inconnu que ça.
«Fais comme chez toi. Sers toi. Voici Toni».
Une belle femme dans la splendeur de son âge, la fille de la maison, nous a rejoint et m’a enlacé comme une vieille connaissance. Elle était impressionnante. Loin de la beauté banale des revues de mode, le rayonnement d’une personnalité forte la situait bien au-dessus des critères physiques courants.
«Merci d’être venu, Jeannot!»
«Antonia, Louise-Antoinette, tu es resplendissante. Ta présence me laisse pantois.»
«Pas de chiqué entre nous, tout le monde m’appelle Toni et toi t’es toujours Jeannot comme dans le temps, au laboratoire. T’en souviens-tu encore, ça date quand-même de plus de 50 ans? J’étais déjà du genre éveillé et me souviens toujours de l’odeur qui régnait dans ton laboratoire, bien différente de celle du labo de papa. Viens t’asseoir.»
Réuni autour d’une petite table, avec le père, la mère et la fille, j’apprends que Toni est enseignante au lycée cantonal. Elle est aussi chargée de cours à l’université où elle travaille avec quatre collègues sur un projet du fond national. Nous échangeons nos souvenirs. Avec la remarque «tu célèbres ton anniversaire comme du temps de nos études» je l’amène au sujet qui m’intéresse. On ne rencontre pas tous les jours une personne née un 29 février. Je n’allais pas laisser s’échapper l’occasion d’explorer cette particularité. Toni s’est lancée dans une explication détaillée.
«Mes anniversaires n’ont lieu que tous les quatre ans le jour de ma naissance. Ce phénomène est dû au fait que la terre ne met pas exactement 365 jours pour achever son trajet autour du soleil. Il dure un quart de journée de plus. Un retard qui atteint un jour entier au bout de quatre ans, compensé par le jour intercalaire. A noter: toute année dont le chiffre est divisible par quatre sans retenue est bissextile.»
Toni doit le savoir. Elle a quand-même étudié la géographie et la physique, plus exactement l’astrophysique. Elle poursuit:
«Cette règle est valable pour la durée d’un centenaire. Tous les 100 ans, comme 1700, 1800, 1900, une nouvelle correction est nécessaire. Ces années sont bien divisibles par quatre, mais ne sont pas pour autant bissextiles. Fort de ce savoir, il devient clair pour 99% des humains que des années bissextiles existent et peuvent être calculées. Si nécessaire, on peut toujours consulter le calendrier.»
«Mais pas pour moi!» dit Gabriel-Théo, le fils de Toni, qui avait quitté un petit groupe pour nous rejoindre.
«Je vous présente mon fils Gabriel, le scientifique. Il a fait sa maîtrise en math à l’EPF à Zurich et bricole maintenant une dissertation ici, à l’université. Des machins scientifiques compliqués.»
«Sans vouloir contredire ma mère, je dois faire remarquer que l’année 2000 était une année bissextile.»
Je me souvenais de cela aussi. Pour la première fois, la mère de Toni s’est manifestée:
«Nous savons désormais qu’il y a des années bissextiles et des années normales de 365 jours. Très bien. Mais il reste une question: les années dont le mois de février n’a que 28 jours, quelle date choisira-t-on pour fêter l’anniversaire d’une personne comme Toni?»
«La majorité choisit le 1. mars» répond Roschi qui vient d’allumer sa pipe.
«Comme souvent, la majorité se trompe» oppose Gabriel, «la date correcte est le 28 février!»
«D’où vient cette certitude?» demande le père.
Dès lors, la scène appartient à Gabriel: «Nous le devons à Jules César qui nous a procuré le calendrier julien, utilisé jusqu’à loin dans le moyen-âge. Lors de son séjour en Egypte il a fait la connaissance non seulement de Cléopâtre mais aussi du calendrier hellénique en Alexandrie. Il a ainsi résolu son problème de positionnement du jour intercalaire. Solution que nous avons introduit ensuite dans notre calendrier grégorien.
César n’a pas ajouté le jour supplémentaire à la fin du mois de février. Il l’a placé avant le 24 février. Ainsi, des évènements, jubilés ou anniversaires gardaient leurs places les 24/25/26//27 et 28 février. Année bissextile ou non. Les anciens romains ne connaissaient pas de dates numérotées comme nous les pratiquons. Dans le cas présent ils se référaient au premier mars.
Le dernier jour de février s’appelait «premier jour avant le premier mars». Selon notre calendrier c’était le 29 février en année bissextile et le 28 en année normale. Voilà comment les romains dataient leur calendrier. Qui avait vu le jour le 29 février était né le dernier jour du mois. Et cela devait être maintenu dans les années non bissextiles. Logiquement, l’anniversaire se fête donc le 28 février, dernier jour du mois.
Après une bonne gorgée de vin rouge Toni a repris la parole:
«C’est une pure joie de constater que sa progéniture a retenu quelques bribes de sa formation classique au lycée. Tout de même, il faut s’y habituer, à ce calendrier julien. Les romains avaient leur propre façon de calculer et de gérer le calendrier. Je suis toujours étonnée de leur manière de penser compliquée. Même si le système romain avait aussi ses avantages. Il signalait les évènements d’avance. Si quelqu’un devait régler une dette au premier du mois, il était prévenu «cinq jours avant les calendes de mars».
Quasiment comme conclusion, Gabriel fait remarquer «Pour nous cela paraît compliqué. Pour les romains c’était le quotidien. Ils ont quand-même régné ainsi sur un empire mondial pendant plus de quinze centenaires.»
Nous étions tellement accaparés par notre sujet que je n’avais pas remarqué la dispersion discrète de cette assemblée d’anniversaire. Je me suis mis à la recherche de notre hôtesse pour la remercier de l’invitation et la féliciter de la perspicacité de son fils.
De retour dans la rue, mon regard s’est levé vers la tour de l’église patronale et j’admirais sa beauté gothique.
« Que de choses à apprendre lors d’une invitation d’anniversaire» me disais-je et me dirigeais vers la gare.

 

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