La tour des coquins

C’est ainsi que la population nomme le château épiscopal de Loèche. Cette citadelle qui signale au randonneur dans la vallée du Rhône: „Ici, sur le versant sud, se trouve, à l’époque où le Haut-Valais était encore une véritable république, la troisième ville la plus importante, après Brigue et Sion.“
Ma première rencontre avec le château fortifié remonte à bien des années, en pleine Seconde Guerre mondiale. Ma famille vivait alors à Loèche. Avec Raphaël et Paul, je parcourais régulièrement les alentours du château. C’était la guerre. Des soldats étaient présents dans toute la ville. Un bureau de compagnie avait même été installé dans notre maison. Trois pièces du premier étage avaient été utilisées à cet effet. Paul savait qu’une importante centrale pour les troupes d’aviation était installée en haut de la tour du château. Il eut fallu la visiter. Nous ne savions pas si c’était autorisé. Paul, le plus courageux d’entre nous trois, pris les devants pour grimper l’escalier en colimaçon délabré. Arrivé en haut, il fut accueilli joyeusement. Raphaël et moi n’avions pas encore atteint le haut de l’escalier. Nous n’en croyions pas nos oreilles. Des éclats de voix de femmes retentissaient. Des femmes soldats. Pas possible. Nous aussi, les deux retardataires, furent salués par des rires. Des jeunes femmes en uniformes bleus effectuaient ici leur service. Un feu ouvert brûlait dans le coin est de la terrasse. Une gamelle dans laquelle bouillait de l’eau était suspendue à un trépied improvisé. Nous fûmes reçus pour le thé. Comme à la maison, nous étions invités à prendre place en tant qu’hôtes occasionnels pour le goûter. Des pièces de gourdes remplaçaient les tasses en porcelaine. Le tout était accompagné des fameux biscuits militaires. Raphaël avait découvert que les dames étaient incorporées dans les troupes d’aviation. Elles effectuaient le service SOSA. SOSA? Service d’observation et de signalement des avions. Lorsqu’elles repéraient un avion dans le ciel, elles signalaient sa position par radio. Pendant notre heure de thé, aucun avion militaire n’était visible à des kilomètres à la ronde. Soudain, la situation s’anima. Deux avions furent observés par les hauteurs de Viège. Une patrouille d’avions de chasse de type Morane-Saulnier MS 406. Les filles avaient étonnamment vite repris leur poste. Deux d’entre elles manipulaient la radio et son générateur correspondant. D’autres scrutaient l’espace aérien avec une paire de jumelles et transmettaient des ordres dans une langue inconnue. Il s’agissait d’un codage linguistique. Ils l’appelaient le code spaghetti. Nous ne voulions pas les déranger davantage et prîmes congé d’un signe de la main.
De retour à la maison, je tombais sur un sous-officier qui quittait le bureau de la compagnie. Il ne partageait pas du tout mon enthousiasme pour les femmes du SOSA. Il exprima son mécontentement par un geste méprisant de la main et un „Ah, les femmes“, puis il partit.

Mon frère et moi passions la plupart de nos vacances d’été à Loèche. Un après-midi du mois d’août, nous étions allongés à plat ventre au pied de la tour, cette fois-ci à quatre. Devant nous, une fenêtre d’une cave barricadée par une solide grille en acier. Derrière elle, un criminel. Paul savait que la police avait installé dans la Tour fortifiée de la Dala une cellule de détention pour les délinquants en garde à vue. Dans cette cellule était emprisonné un coquin qui s’entretenait avec nous dans le plus pur dialecte haut-valaisan. Il avait un urgent besoin d’une cigarette et d’un feu. Mon frère Robert tendit son bras à travers la grille. Après l’avoir retiré, 65 centimes au poing, il se précipita vers le café „La Poste“. Cinq minutes plus tard, il était de retour avec un paquet jaune de forme carrée, l’emballage classique de la Parisienne, en main. Robi remit les cigarettes et les allumettes à travers la grille. De nous quatre, il avait les bras les plus fins. Il était le seul à pouvoir les glisser à l’intérieur de la cellule. Lui seul pouvait établir le contact avec le coquin de la tour des coquins. Il était le héros du jour. Raphaël était le plus prudent d’entre nous. Il savait que ce que nous faisions était interdit. Un contrevenant en prison ne pouvait avoir de contact qu’avec les autorités de poursuite. Une raison pour nous de prendre la fuite.

Au fil des années, les ruines délabrées du château épiscopal servirent de décor aux représentations plein air de l’association théâtrale, de salle de danse pendant le carnaval ou de café lors de l’assemblée générale du Cercle Féminin. Au début des années soixante, la commune dut fermer le château à toutes ces manifestations publiques et privées. La tour menaçait de s’effondrer. Le reste du bâtiment était également dans un état désastreux. Le conseil communal avait un sacré problème sur les bras. Démolir ou rénover. Les coûts d’une rénovation adéquate étaient estimés à 10 millions de francs. Une somme notable qui faisait défaut dans les caisses de l’État. Les bons conseils étaient donc proverbialement très chers. La solution vint de quelques bourgeois clairvoyants. Le château était un monument culturel. Il était hors de question de le démolir. Ils créèrent donc une fondation et commencèrent à récolter des fonds. Grâce aux relations d’une galeriste du Tessin, Mario Botta put être engagé comme architecte pour la rénovation. Mario Botta! L’architecte internationalement connu et l’un de trois architectes suisses les plus célèbres prit les rênes du projet et le mena à bien. Mario Botta, l’éloquent agrégé d’architecture, détenteur d’innombrables dignités, docteur honoris causa, professeur invité dans la plupart des universités du monde entier. Il était prêt à aider le conseil communal de Loèche à se sortir du pétrin. Botta, architecte d’une géométrie claire, était disponible pour assumer la responsabilité de la résurrection du château. Les présentations des projets par Botta pendant les travaux de rénovation étaient des cours passionnants d’architecture moderne. Ce qui en résultait était quelque chose de tout à fait inattendu, de tout à fait inhabituel. Et qui demandait un temps d’adaptation. Botta l’appelait „la bella vista“. Sur la plate-forme de la tour, là où nous prenions le thé pendant la guerre, Botta érigea une construction comme le Valais n’en avait encore jamais vu. C’était une coupole en acier et verre en forme de courgette. C’était du pur Botta. Le mariage d’une substance datant du 13e siècle avec une construction moderne en verre et en acier. Cela ne pouvait que susciter des discussions, des commentaires et des critiques acerbes. Une fois de plus, les conservateurs et les libéraux progressistes s’affrontèrent en Valais. Des historiens tentèrent de raisonner les partis à la modération. La coupole en acier devait rappeler l’ancienne structure en bois qui n’existait plus depuis longtemps. Botta voulait initier un dialogue entre l’histoire et le progrès. Il y est parvenu. Peut-être parce que, lorsqu’il était étudiant chez le Corbusier, il était présent lors de la création de la chapelle de Ronchamps. Un lieu de culte, dans lequel il n’existe pas un seul angle droit. Ce n’est pas non plus l’idée que l’on se faisait d’une chapelle de pèlerinage.

J’ai toujours encore de la peine à être en paix avec la „bella vista“ de Botta. Chaque fois que je me rends à Loèche, je me réconcilie un peu plus avec son œuvre d’art. Les grands artistes sont en avance sur leur temps et se heurtent à l’opinion publique avec un nouvel opus. C’est vrai pour les peintres, Picasso comme modèle. En musique, Paul Hindemith a choqué le public des concerts classiques dès les années d’avant-guerre. Le dadaïsme s’est distingué par des expériences littéraires.
Ainsi, le château de Loèche, monument historique construit à l’époque de la fondation de la Confédération, est le symbole d’un développement et d’une transformation constants. Mario Botta a posé un nouveau jalon sur le long chemin des transformations du bâtiment. Un jalon qui marque la confrontation avec la modernité actuelle. Il démontre ce qu’est le progrès. Il montre aussi qu’il faut du temps pour que l’art véritable devienne visible, audible, lisible.

Je connais le château avec sa tour depuis trois quarts de siècle. Les modifications qui y ont été apportées au cours de cette période sont nombreuses. Le changement et le progrès font partie de la vie. La tour des coquins,  en est un exemple durable.

 

 

 

 

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Superlative

Auch wenn man wie ich keine News liest und die Nachrichtenblätter trotzdem durchstöbert, fällt eine deutliche Zunahme der Verwendung der Superlative auf. Da gibt es immer neue Wortbildungen. Das lässt aufhorchen. Die Angehörigen der Schreibzunft wollen sich in der Erfindung von Super-Superlativen überbieten. Es scheint da ein Wettrennen, ein Wettbewerb im Gange zu sein.
Vor 70 Jahren startete die SRG die ersten Fernsehsendungen. Schwarz/weiss; an fünf Abenden ein rund einstündiges Programm. Damals eine Sensation. Kino in der warmen Stube! Bis anhin gab es keine bewegten Bilder. Nur Radio Beromünster. Die Nachrichten der schweizerischen Depeschenagentur deckten das Informationsbedürfnis der fünfziger Jahre ab. Dazu kamen noch ein paar brave Tageszeitungen wie die Neue Zürcher Zeitung. Sie war bis in die siebziger Jahre stolz darauf, ohne Bilder und Fotos auszukommen. Nur lange Artikel und Meldungen. Das genügte als Informationsquelle für den Alltag. Für Erwachsene von heute, mit Internet und Smartphone aufgewachsen, kaum zu glauben.

Dann geschah es. In den sechziger Jahren kam neues Leben in diese geruhsame Pressewelt. Mit unübersehbarem Getöse betrat der BLICK die Bühne. Drei Zentmeter hohe, fette, farbige Schlagzeilen. Fotos und Karikaturen im Grossformat. Prägnante Texte. Nur kurze Meldungen. Kein Satz durfte mehr als acht Wörter umfassen. «Pfui», schrie die Elite, «so darf man keine Zeitung machen!» Dieses Boulevardblatt, dieser Schund, musste boykottiert werden. Die Realität war das Gegenteil. Alle liebten den BLICK. Die Bekennenden in aller Öffentlichkeit. Der Rest im Geheimen. Der Zeitungsverkäufer am Hauptbahnhof hielt ein Pressesandwich feil. Eine NZZ mit im Innern unsichtbar versteckt «der BLICK». «Katze lief 400 Kilometer aus Heimweh!» war auf dem ersten Aushänger am Kiosk zu lesen. Eine neue Epoche der Newsindustrie war angebrochen. Der BLICK florierte. Er war noch kein Jahr alt, da brachte er die Jahrhundertnachricht heraus. Eine fotographische Sensation. Bis zu diesem Tag wusste die Menschheit nicht, wie die Hinterseite des Mondes aussah. Auch mit den raffiniertesten astronomischen Instrumenten war sie nicht ins Bild zu bekommen. Seit der Mensch auf Erden existierte, seit er denken konnte, war die Rückseite des Mondes das grosse Rätsel. Der Grund dafür war seit der Erfindung der Schrift bekannt. Unser Trabant zeigt uns bei seiner Reise auf seiner Laufbahn um die Erde sein Gesicht. Immer nur die Vorderseite. Was hinter dem Mond ist, ist unsichtbar, ist unbekannt. So war das nun Mal. Bis ein sowjetischer Satellit hinter dem Mond ein Foto schoss und der BLICK sie auf der Titelseite grossflächig präsentierte. Für mich ein bleibendes Erlebnis. Die Polybahn hatte mich am Central abgesetzt, da sah ich, was ein Mensch vorher noch nie gesehen hatte, die hintere Seite des Mondes, am Zeitungskiosk prangern.

Viel später erst wurde mir bewusst: das war ein historischer Meilenstein. Alle, die in der Zeit um 1959 auf der Erde waren, erlebten etwas, was man wirklich als einmalig bezeichnen muss. Vergleichbar vielleicht mit der Erfindung des Rades. Hier wäre der Superlativ «ein geschichtsschreibendes Ereignis» angebracht.
Die Nachrichtenübermittlung hat sich innerhalb der letzten 70 Jahren in eine gewinnorientierte Grossindustrie gewandelt. Damit ist es zu einem Überangebot an News gekommen. Ein Overkill im wahrsten Sinne des Wortes. Ohne Auswahl kommt man nicht aus. Und wer die Wahl hat, hat die Qual.
Für die Newsproduzenten stellt sich die Frage, wie kann ich die Aufmerksamkeit des Konsumenten auf mein Produkt lenken. Es geht nicht mehr nur mit gepflegtem Journalismus und zuverlässiger Information. Plötzlich gewinnen Einschaltquoten und Leserzahlen an Bedeutung. Wie kann man mit dem Text den Verwender zum Lesen bringen?
Die Redaktionen und ihre Journalisten kommen mit Superlativen daher und benutzen sie recht unbedarft. Supersommer, Horrorepidemie, historischer Wahlsieg, erdrutschartige Veränderung des Wetters, epochemachender CO2 -Ausstoss, geschichtsschreibende wissenschaftliche Erkenntnis, ultimative Aufführungspraxis. Aus einer Meldung einen Hype machen ist mega wichtig. Solche Wortschöpfungen beeindrucken uns kaum mehr. Im Grunde Prahlereien, die nach Interesse haschen.

Um sich Gehör zu verschaffen, bedient sich die Industrie immer schwerer Geschütze. Eines davon ist die Verwendung der Superlative. Zurück zur Rückseite des Mondes. Sie zu Gesicht zu bekommen, ist etwas ganz Besonderes. Hier ist es angebracht, die dritte Steigerungsform «ein geschichtsschreibendes Ereignis» zu verwenden. Die ganze Menschheit vorher hatte dieses Privileg nicht. Wenn heute im Leibblatt von einem «geschichtsschreibendem Fussballmatch» zu lesen ist, bleibt ein schaler Nachgeschmack von Übertreibung zurück.

Für mich heisst das, ich bleibe dabei. Ich meide die herrschende Newsüberflutung und halte mich an die Hintergrundberichtserstattung. Und hüte mich vor Superlativen.

 

Osterspaziergang

Vor dem Tor

 

Vom Eise befreit sind Strom und Bäche
durch des Frühlings holden belebenden Blick,
im Tale grünet Hoffnungsglück;
der alte Winter, in seiner Schwäche,
zog sich in rauhe Berge zurück.
Von dort her sendet er, fliehend, nur
ohnmächtige Schauer körnigen Eises
in Streifen über die grünende Flur.
Aber die Sonne duldet kein Weißes,
überall regt sich Bildung und Streben,
alles will sie mit Farben beleben;
doch an Blumen fehlt’s im Revier,
sie nimmt geputzte Menschen dafür.

 

O glücklich, wer noch hoffen kann,
Aus diesem Meer des Irrtums aufzutauchen!
Was man nicht weiß, das eben brauchte man,
Und was man weiß, kann man nicht brauchen.

Faust, der Tragödie erster Teil
Vers 903 – 915 & 1064 – 1069
Seite 51 & 56

 

 

 

 

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Superlatifs

Même si, comme moi, on ne lit pas les actualités, mais qu’on survole quand même les journaux d’information, on peut remarquer une nette augmentation de l’utilisation des superlatifs. Cela génère constamment de nouvelles formations de mots et phrases. Cela fait dresser l’oreille. Les membres de la corporation des écrivains veulent se surpasser dans l’invention de super-superlatifs. Il semblerait qu’il y a comme une course ou compétition en cours.
Il y a 70 ans, la SRG diffusait ses premières émissions de télévision. En noir et blanc, un programme d’une heure environ, cinq soirs par semaine. Une sensation à l’époque. Le cinéma bien au chaud dans son salon! Jusqu’à ce moment-là, il n’y avait pas encore d’images animées. Seules Radio Beromünster et l’Agence Télégraphique Suisse couvraient le besoin d’information des années cinquante. A cela s’ajoutaient quelques braves quotidiens comme la Neue Zürcher Zeitung. Jusque dans les années soixante-dix, elle était fière de se passer d’images et de photos. Uniquement des longs articles et nouvelles. Cela suffisait comme source d’information pour le quotidien. Pour les adultes d’aujourd’hui ayant grandi avec l’Internet et les smartphones, c’est à peine croyable.

Puis c’est arrivé. Dans les années soixante, une nouvelle vie est apparue dans ce monde tranquille de la presse. Le BLICK est entré en scène avec un fracas évident. Des titres de trois centimètres de haut, gras et colorés. Des photos et des caricatures en grand format. Des textes concis. Seulement des nouvelles ultra-courtes. Aucune phrase ne devait comporter plus de huit mots. „Pouah“, criait l’élite, „on ne peut pas faire un journal comme ça!“ Ce tabloïd, cette camelote, devait à tout prix être boycottée. Mais la réalité se trouvait à l’opposé. Tout le monde aimait le BLICK. Les uns le confessaient en public. Les autres en secret. Le vendeur de journaux à la gare centrale proposait un sandwich de presse: une NZZ avec, fourré à l’intérieur, „le BLICK“. „Un chat a parcouru 400 kilomètres parce qu’il avait le mal du pays!“ pouvait-on lire sur la première affiche du kiosque. Une nouvelle ère de l’industrie de l’information s’ouvrait. Le BLICK était florissant. Il n’avait pas encore atteint un an qu’il publiait déjà le scoop du siècle: une sensation photographique. Jusqu’à ce jour, l’humanité ne savait pas à quoi ressemblait la face cachée de la lune. Même les instruments astronomiques les plus sophistiqués ne parvenaient pas à la photographier. Depuis que l’homme existe sur terre, depuis qu’il est capable de penser, la face cachée de la lune est la grande énigme. La raison en était connue depuis l’invention de l’écriture. Notre satellite ne nous montre que sa face durant sa course autour de la Terre. Uniquement la face avant. Ce qui se trouve derrière la lune est invisible, inconnu. C’était l’état des lieux à cette époque. Jusqu’à ce qu’un satellite soviétique prenne une photo derrière la lune et que le BLICK la publie en première page. Pour moi, c’est une expérience inoubliable. Le Polybahn m’avait déposé au Central, lorsque j’ai vu ce qu’aucun être humain n’avait jamais vu auparavant, la face cachée de la lune, placardée sur le kiosque à journaux.

Ce n’est que bien plus tard que j’ai réalisé qu’il s’agissait là d’une étape historique. Tous ceux qui étaient sur Terre vers 1959 ont vécu quelque chose que l’on doit vraiment qualifier d’unique. On peut peut-être le comparer à l’invention de la roue. Ici, le superlatif „un événement qui marque l’histoire“ serait approprié.
Au cours de ces 70 dernières années, la communication s’est transformée en une énorme industrie à but purement lucratif. Il en a résulté une surabondance de nouvelles. Une sursaturation (Overkill) au sens propre du terme. On ne peut pas s’en sortir sans choix. Et qui a le choix tombe dans l’embarras du choix.
Pour les producteurs d’actualités, la question se pose de savoir comment attirer l’attention du consommateur sur leur produit. Le journalisme intègre et l’information fiable ne suffisent plus. Tout à coup, les taux d’audience et le nombre de lecteurs gagnent de l’importance. Comment un texte peut-il inciter l’utilisateur à lire?

Les rédactions et leurs journalistes déballent leurs superlatifs et nous bombardent avec de manière plutôt désinvolte. Été d’exception, épidémie d’horreur, victoire électorale historique, mutation cataclysmique du temps, émissions de CO2 qui font date, découverte scientifique qui réécrit l’histoire, pratique ultime de la représentation. Faire un battage médiatique à partir d’une information est mega important. De telles créations de phrases ne nous impressionnent plus guère. En fait, ce sont des fanfaronnades qui ne cherchent qu’à susciter de l’intérêt.
Pour se faire entendre, l’industrie se sert de plus en plus de l’artillerie lourde. L’une d’entre elles est l’utilisation de superlatifs. Revenons à la face cachée de la lune. La voir est quelque chose de très spécial. Il convient ici d’utiliser la troisième forme d’augmentation „un événement qui marque l’histoire“. Toute l’humanité d’auparavant n’avait pas eu ce privilège. Quand on lit aujourd’hui dans son journal personnel qu’il s’agit d’un „match de football qui marque l’histoire“, il subsiste un arrière-goût d’exagération.

Pour moi, cela signifie que je m’en tiens là. J’évite la surabondance d’informations et je m’en tiens aux articles de fond. Et je me méfie des superlatifs.

 

 

Promenade de Pâques
Devant le portail

Fleuves et ruisseaux sont délivrés de la glace
Par les doux et vivifiants regards du printemps ;
La joyeuse espérance verdoie dans la vallée ;
Le vieil hiver, en sa faiblesse,
S’est retiré dans les âpres montagnes.
De là, il se borne à envoyer, en fuyant,
D’impuissantes giboulées de glace grenue
Qui strient la plaine verdoyante.
Mai le soleil ne tolére rien de blanc ;
Partout s’annonce l’effort de vie et de création.

Heureux qui peut garder l’espoir
D’émerger de cet océan d’erreur !
Ce qu’on ne sait pas, c’est lá tout juste ce dont on aurait
Et ce qu’on sait, on n’en a que faire.

Faust, la première partie de la tragédie
Vers 903 – 915 & 1064 – 1069
Page 51 & 56

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Fasten

Es liegt schon ein paar Jahre zurück. Ein Erlebnis, das sich tief in mein Gedächtnis eingegraben hat. Die Luzerner Fasnacht holt es jährlich hervor. Dabei hat es mit dem Narrentreiben nichts zu tun. Dennoch spielen der Güdisdienstag und der Aschermittwoch dabei eine Rolle.
Es war in der Zeit des Vorfrühlings. Die Zeit, wenn der Winter sich zurückzieht. Die ersten hellgrünen Blättchen sich aus den kahlen Sträuchern hervorwagen. In der Zeit, wo die Treuhandbüros Hochsaison haben. Die Jahresabschlüsse der grossen Firmen vorgestellt werden. Solche Anlässe kamen nie ohne einen Apéro-riche oder gar einem Abendessen mit Kunden und Journalisten aus. So traf es sich, dass ich mit Art Furrer, dem bedeutendsten Hotelier des Wallis, zu sitzen kam. Zwei Walliser, die sich kannten und bald in breitestem Walliserdialekt tief im Gespräch versunken waren. Mir fiel auf, dass mein Gesprächspartner Wasser trank. Das passte nicht ins Bild. Ihn darauf angesprochen, erhielt ich eine Lektion, die grüblerisch machte. «Es ist Fastenzeit! Ein uralter, sehr sinnvoller Brauch, der uns zwingt zu verzichten, Mässigkeit zu pflegen. In den sechs Wochen bis Ostern nehme ich keinen Tropfen von alkoholischen Getränken zu mir“.
Ein Jahr später beschloss ich, in der Fastenzeit jeglichen Genuss von Alkohol bleiben zu lassen. Es ging darum, auf drei Fragen eine Antwort zu bekommen.
Halte ich es aus, anderthalb Monate ohne einen Schluck Alkohol? Stimmt es, dass man bei Abstinenz von alkoholischen Tranksamen an Körpergewicht verliert? Und was werden die Menschen um mich herum wohl denken, wohl sagen, wenn sie auf mein Fastenopfer aufmerksam werden?

So begann ich, still und heimlich die Zeit ab Aschermittwoch ohne Wein und Bier in Angriff zu nehmen. Am Ostersamstag war es so weit. Ich konnte Bilanz ziehen. Das Ergebnis war im wahrsten Sinn des Wortes ernüchternd. Trocken habe ich mich über die Fastenzeit gerettet. Bei jedem Anlass, an dem man mir ein Glas Weisswein anbot, habe ich es freundlich dankend entgegengenommen. Mit allen um mich herum angestossen. Darnach das immer noch volle Glas möglichst unbemerkt stehen gelassen. Kein Mensch hatte von meiner Fastenkur das geringste mitbekommen. Das Ergebnis der vermeintlichen Gewichtsabnahme war ähnlich unspektakulär. Kein Gramm abgenommen. Kein Gramm zugenommen. Der dritte Befund vom Entzug der Droge hatte sich auch nicht so eingestellt, wie ich es erwartet hatte. Ich habe während der ganzen Zeit nicht gemerkt, dass etwas fehlte.
Das war enttäuschend. Ich wäre so gerne diszipliniert gewesen. Jeder Versuchung widerstanden. Ich konnte mir gar nicht beweisen, was für einen starken Willen ich habe. Kein unbändiges Verlangen meldete sich. Auf einmal war Ostern, und ich hatte nicht einmal die grosse Begierde nach einem Glas Wein. Ein gutes Zeichen, wenn man es genau nimmt. Nicht die geringste Spur von Sucht. Art Furrer hatte recht. Ab und zu eine liebgewordene Gewohnheit ändern, hat körperlich etwas Gutes an sich. Auch der Geist hatte auf die neue Lage reagiert. 40 Tage trocken. Im Kopf löste die Übung eine besondere Betrachtung aus. Solche Exerzitien haben einen Sinn.

Je länger ich über Art Furrers Statement nachdenke, umso tiefer verankert sich seine Botschaft in meinem Erinnern. Warum ist die Enthaltung von Speisen und Genussmitteln so aktuell? Freunde von mir legen sich gleich nach der Neujahrsfeier für den ganzen Januar trocken. Andere verzichten auf den Verzehr von Fleisch. Nahezu in allen Hochkulturen ist Fasten anzutreffen.
Wer kennt nicht den Ramadan beim Islam und die Fastenkulturen im Alten Testament. Fasten ist weit mehr als eine religiöse Praxis. Man weiss auch, dass Fasten die Wahrnehmung fördert und die Willenskraft stärkt. Es soll sogar den Alterungsprozess bei uns Menschen verzögern. Im Mittelalter war es eine Kasteiung. Heute, so glaube ich, geht es in der modernen Welt um die Kraft der freiwilligen Entbehrung. Um im Alltag den Geist frei zu haben. Zeit zu haben, dem täglichen Trott zu entfliehen. Freiwillige Entsagung. Eine Woche kein Fernsehen. Zwei Wochen ohne Handy.

So wird Fasten zu einem Gestaltungselement des unabhängigen und gesunden Lebens. Neu ist es nicht. Der berühmte griechische Arzt des Altertums, Hippokrates, empfahl das Heilfasten zur Gesunderhaltung des Körpers. Das ist das Zentrale. Es geht um die Gesunderhaltung von Körper und Geist. Dazu gibt es eine Menge von wirksamen Möglichkeiten. Eine davon ist das Fasten.
Dabei lässt sich ein Trend erkennen. Die Tendenz, alte medizinische oder religiöse Traditionen neu zu entdecken. Das Streben nach Konzentration, nach Erleuchtung und Erlösung, anzukurbeln.

In eigener Sache

Hinter den Kulissen gibt es eine Equipe von professionellen Helfern, die dafür sorgen, dass der Blog Monat für Monat pünktlich erscheinen kann. Ein Webmaster sorgt dafür, dass es keine technischen Pannen gibt. Eine Lektorin kümmert sich für den korrekten sprachlichen Auftritt und ein Übersetzer schreibt eine gepflegte Ausgabe in der Sprache Voltaires. Heute möchte ich allen für die gute Arbeit danken. Den Blog gibt es bald zehn Jahre. In dieser Zeit sind 226 Beiträge entstanden. Fast 50’000 Gäste haben die Site besucht.

 

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Jeûne

Cela date déjà d’il y a quelques années. Un vécu qui est resté profondément gravé dans ma mémoire. Le carnaval de Lucerne le fait réitérer chaque année. Et cela n’a rien à voir avec le carnaval. Pourtant, le „Güdisdienstag“ et le mercredi des Cendres y jouent un rôle.
C’était à l’époque du pré-printemps. Le moment où l’hiver se retire. Lorsque les premières petites feuilles vert clair s’aventurent hors des buissons dénudés. Le moment où les bureaux fiduciaires sont en haute saison. Et les bilans de clôture des grandes entreprises sont présentés. De tels événements ne se passaient jamais sans un apéro-riche ou même un dîner avec des clients et des journalistes. C’est ainsi que je me suis retrouvé à table, côtoyant Art Furrer, l’hôtelier le plus important du Valais. Deux Valaisans qui se connaissaient et qui se sont rapidement retrouvés plongés dans une conversation du plus large dialecte valaisan. Je remarquais que mon interlocuteur buvait de l’eau. Cela détonnait dans le tableau. Interrogé à ce sujet, j’ai reçu une leçon qui m’a rendu songeur. „C’est le carême! Une coutume aussi ancienne que sensée qui nous force à renoncer, à cultiver la modération. Pendant les six semaines qui me séparent de Pâques, je ne consomme pas une goutte de boisson alcoolisée“.
Un an plus tard, je décidais de ne plus consommer d’alcool pendant le carême. Il s’agissait d’obtenir une réponse à trois questions.
Est-ce que je vais pouvoir tenir un mois et demi sans boire une seule goutte d’alcool? Est-il vrai qu’en s’abstenant de consommer des boissons alcoolisées, on perd du poids? Et que vont penser et dire les gens autour de moi lorsqu’ils prendront connaissance de mon jeûne?

C’est ainsi que j’abordais la période dès le mercredi des Cendres sans vin ni bière en toute discrétion. Le samedi de Pâques, le moment de vérité était venu. Je pus faire le bilan. Le résultat fut dégrisant, au sens propre du terme. J’ai bien passé à sec le carême. A chaque occasion où l’on m’a offert un verre de blanc, je l’ai aimablement accepté avec remerciement. J’ai trinqué avec tout mon entourage. Puis j’ai laissé passer à l’as le verre encore plein aussi discrètement que possible. Personne n’avait remarqué mon jeûne. Le résultat de la prétendue perte de poids était tout aussi peu spectaculaire. Pas un gramme de moins. Pas un gramme de plus. Le troisième résultat du sevrage de la drogue ne s’était pas non plus déroulé comme je l’avais attendu. Pendant tout ce temps, je n’ai pas remarqué qu’il manquait quelque chose.
C’était décevant. J’aurais tellement aimé être discipliné. Résister à toutes les tentations. Je ne pouvais même pas me prouver à moi-même à quel point j’avais une volonté de fer. Aucune envie irrépressible ne se manifestait. Tout à coup, c’était Pâques, et je n’avais même pas une grande envie d’un verre de vin. C’est bon signe, si l’on y réfléchit. Pas la moindre trace de dépendance. Art Furrer avait raison. Changer de temps en temps une habitude qui nous est chère a du bon physiquement. L’esprit aussi avait réagi à la nouvelle situation. 40 jours à sec. Dans la tête, l’exercice déclenchait une contemplation particulière. De telles retraites ont un sens.

Plus je réfléchis à la déclaration d’Art Furrer, plus son message s’ancre profondément dans ma mémoire. Pourquoi l’abstinence de nourriture et d’excitants est-elle si actuelle? Des amis à moi se mettent au régime sec pendant tout le mois de janvier, juste après la célébration du nouvel an. D’autres s’abstiennent de consommer de la viande. Le jeûne est présent dans presque toutes les cultures évoluées.
Qui ne connaît pas le ramadan de l’Islam et les cultures du jeûne dans l’Ancien Testament? Le jeûne est bien plus qu’une seule pratique religieuse. On sait également que le jeûne favorise la perception et renforce la volonté. On dit même qu’il retarde le processus de vieillissement chez les humains. Au Moyen Âge, il s’agissait d’une mortification. Aujourd’hui, je pense que dans le monde moderne, il s’agit de la force de la privation volontaire. Pour avoir l’esprit libre dans le quotidien. D’avoir le temps d’échapper au train-train journalier. Un renoncement volontaire. Une semaine sans télévision. Deux semaines sans téléphone portable.

Le jeûne devient ainsi un élément d’organisation d’une vie indépendante et saine. Ce n’est pas nouveau. Le célèbre médecin grec de l’Antiquité, Hippocrate, recommandait le jeûne thérapeutique pour maintenir le corps en bonne santé. C’est le point central. Il s’agit de maintenir la santé du corps et de l’esprit. Pour cela, il existe de nombreuses possibilités efficaces. L’une d’entre elles est le jeûne.

Une tendance se dégage à cet égard. La tendance à redécouvrir d’anciennes traditions médicales ou religieuses. De relancer la quête de concentration, d’illumination et de rédemption.

A titre personnel
Dans les coulisses, une équipe de professionnels veille à ce que le blog puisse paraître à temps, mois après mois. Un webmaster veille à ce qu’il n’y ait pas de panne technique. Une éditrice s’occupe de la présentation linguistique correcte et un traducteur rédige une édition soignée dans la langue de Voltaire. Aujourd’hui, je tiens à les remercier tous pour la qualité de leur travail. Le blog existe depuis bientôt dix ans. Durant cette période, 226 contributions ont été rédigées. Près de 50’000 visiteurs ont visité le site.

 

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Fälschung ?

Der Sommer 1947 war ein Ausnahmesommer. Bis Mitte September kein Tropfen Regen. Im Juli dieses Jahres wurde Henricus, Antonius «Han» van Meegeren (1887-1947) in Amsterdam den Prozess gemacht. Er war Architekt, Maler, Restaurator und Kunstmaler. Han zählte nicht zu den bedeutendsten Malern seiner Zeit. Im Gegenteil, er gilt als genialster Kunstfälscher des 20. Jahrhunderts. Davon wusste vor dem Prozess kein Mensch. Er war angeklagt, als Kollaborateur mit den Nazis und als Verkäufer von nationalem Kunstgut der Niederlande Geschäfte getätigt zu haben. Damit war die Krone zu geldwerten Verlusten gekommen. Er hatte das Bild von Vermeer «Christus und die Ehebrecherin» an den Kriegsverbrecher und führendenden nationalsozialistischen Politiker Hermann Göring, für 1.7 Mio Gulden verkauft. Ein verbotener Raubkunsthandel. Ihm drohte eine saftige Zuchthausstrafe. Um seine Haut zu retten, legte er für das Gericht ein unglaubliches Geständnis ab.
„Das in Görings Hände gelangte Gemälde ist nicht, wie Sie annehmen, ein Vermeer van Delft, sondern ein van Meegeren! Ich selber habe das Bild gemalt!“ Damit hatte er eine Fälschung, aber kein Kulturgut verkauft. Die Kollaborationsbeschuldigung wurde fallen gelassen. Der Prozess eingestellt. Der Staatsanwalt eröffnete gleich im Anschluss eine neue Klage wegen Betrug und Fälschung. Han van Meegeren stand wieder vor den Richtern. Er wurde zu einem Jahr Haft verurteilt. Die Strafverfolgungsbehörde konnte die Strafe nicht vollstrecken. Han starb an einem Herzinfarkt, bevor die Einsprachefrist abgelaufen war.

Mir – damals ein vierzehnjähriger Kantonsschüler in Luzern – wäre diese Meldung nie zu Ohren gekommen, gäbe es da nicht die berühmte Kunstgalerie Fischer in der Nähe der Hofkirche an der Haldenstrasse. Viele wertvolle Originale der darstellenden Kunst wurden dort gehandelt. Zu der Zeit hing dort ein prestigeträchtiges Gemälde von Jan Vermeer van Delft (1632-1675). Vermeer ist einer der bekanntesten holländischen Maler des Barocks. Er wirkte in der Epoche des Goldenen Zeitalters der Niederlande.

Der Angeklagte hatte in seiner Karriere als Fälscher viele Bilder wichtiger Maler dieses Zeitabschnitts auf den Markt gebracht und gut damit verdient. Auf der Prozessliste der Fälschungen figurierte auch «Die Kartenspieler», jener Vermeer, der bei Fischer im Geschäft hing. Die Nachricht aus Amsterdam schlug in Luzern ein wie eine Bombe. Eine Katastrophe für das Handelshaus Fischer. Auf einmal war das Aushängeschild der Firma nur noch ein paar Franken wert. Für die Leuchtenstadt jedoch die beste Touristikwerbung. Luzern, plötzlich das Zentrum des internationalen Kunsthandels. Um Schlagzeilen brauchte sie sich nicht zu kümmern.

Ich wurde zur Gründungszeit der NSDAP in Den Haag geboren. Einen grossen Teil des Terrorregimes in den Niederlanden im zweiten Weltkrieg hatte ich am eigenen Leib erfahren. Diese pikante Story aus meinem Geburtsland weckte mein Interesse. Ich begann alles, was darüber publiziert wurde, zu studieren. Ich empfand eine gewisse Sympathie für diesen gerissenen Gauner. Er war in meinen Augen nicht nur ein guter Maler, er verstand es auch, während Jahrzehnten die Gilde der Kunstexperten hinters Licht zu führen. Beim Studium dieser Berichte tauchte immer wieder eine Frage auf. Bis heute habe ich darauf noch keine Antwort.

Angenommen, wir hätten in unserem Wohnzimmer ein Gemälde aus dem 17. Jahrhundert. Natürlich nicht eines der berühmten Stücke, die in jedem Buch über Kunstgeschichte abgebildet sind. Ein schönes Bild, 40 x 21 cm gross. Eine Stadtansicht von Delft aus der Hand von Pieter de Hoog (1629-1684). Eines der wenig bekannten Werke dieses berühmten Meisters. Eine gute Arbeit mit einer starken Ausstrahlung. Ein Bild, welches, wenn man es wieder einmal genauer anschaute, Neues, noch nicht Erkanntes von sich gab. Die Uhr auf dem Kirchturm. Der wachthabende Soldat vor dem Stadttor. Oder der neblige Rauch aus einem fernen Kamin. Ein Bild, das gefällt. Ein Bild, das still mit dem Betrachter spricht.
Dann, wie aus heiterem Himmel. Aus dem Nichts die Hiobsbotschaft. Es ist eine Fälschung von van Meegeren. Es ist gar kein de Hoog! Wir besitzen kein Original von Pieter de Hoog. Ist das Bild deswegen auf einmal weniger aussagekräftig? Ist seine Seele abhandengekommen? Nur, weil es auf dem Kunstmarkt seinen Wert verloren hat? Es ist immer noch ein schönes Ölgemälde, welches von einem guten Maler, einem Fälscher zwar, hergestellt wurde. Lange Zeit hat es uns viel Freude bei der Betrachtung bereitet. Geht es bei der darstellenden Kunst um Geld oder um Kunst?

Ab und zu tut mir Vincent van Gogh heute noch leid. Zu Lebzeiten konnte er kaum von seiner Kunst leben. Vor ein paar Monaten wechselte bei Christies in New York ein Bild von ihm für 35 Millionen Doller den Besitzer. Es war ein mit Wasserfarbe auf Papier gemaltes Stimmungsbild aus Arles (F) «Meules de blé». Vincent konnte damals sein Bild nicht verkaufen. Heute bezahlt jemand einen Preis dafür, mit dem man auch ein mittleres Industrieunternehmen kaufen könnte.
Wird die Aussage eines Kunstwerks dadurch besser, weil es von Jahr zu Jahr an den internationalen Aktionen teurer verkauft wird, an Wert zunimmt? Natürlich weiss ich heute, dass es einen Kunstmarkt gibt, wo Angebot und Nachfrage gilt. Wehe es wird ein Werk als Fälschung entlarvt. Da geht es nur um Geld, um sehr viel Geld. Da ist etwas falsch am Laufen.

Es kommt doch auf den Genuss an, den ein Betrachter empfindet, wenn er von einem Gemälde eingenommen wird. Wenn ein van Meegeren als Vermeer daherkommt und es den Betrachter in seinen Bann zieht, dann ist Kunst nur Kunst. Dann hat das Bild seinen Zweck erfüllt. Für diesen Zweck gibt es keinen Preis!

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Contrefaçon ?

L’été 1947 fut un été d’exception. Pas une goutte de pluie jusqu’à la mi-septembre. En juillet de cette année-là, Henricus, Antonius „Han“ van Meegeren (1887-1947) fut jugé à Amsterdam. Il était architecte, peintre, restaurateur et artiste-peintre. Han ne comptait pas parmi les peintres les plus notables de son époque. Au contraire, il est considéré comme le faussaire d’art le plus génial du 20e siècle. Personne ne le savait avant son procès. Il était accusé d’avoir fait des affaires en tant que collaborateur avec les nazis et en tant que vendeur de biens artistiques nationaux des Pays-Bas. La Couronne avait ainsi subi des pertes pécuniaires. Il avait vendu le tableau de Vermeer „Le Christ et la femme adultère“ au criminel de guerre et homme politique national-socialiste de premier plan Hermann Göring, pour 1,7 million de florins. Un trafic d’œuvres d’art spoliées et interdit. Il risquait une lourde peine de réclusion. Pour sauver sa peau, il avait fait des aveux incroyables au tribunal.
„Le tableau qui est entre les mains de Göring n’est pas, comme vous le supposez, un Vermeer van Delft, mais un van Meegeren! C’est moi-même qui ai peint ce tableau!“ Il avait ainsi certes vendu un faux, mais pas un bien culturel. L’accusation de collaboration fut ainsi abandonnée. Le procès fut suspendu. Le procureur ouvrit immédiatement après une nouvelle plainte pour fraude et contrefaçon. Han van Meegeren se retrouva à nouveau devant les juges. Il fut condamné à un an de prison ferme. Les autorités de poursuite pénale ne purent exécuter la peine. Han préféra mourir d’une défaillance cardiaque juste avant l’expiration du délai d’appel.
Je n’aurais jamais entendu parler de cette affaire – j’étais alors un élève du canton de Lucerne âgé de quatorze ans – s’il n’y avait pas eu la célèbre galerie d’art Fischer, située près de l’Église de la Cour, dans la Haldenstrasse. De nombreux et précieux originaux d’arts plastiques y étaient négociés. À l’époque, un tableau prestigieux de Jan Vermeer van Delft (1632-1675) y était exhibé. Vermeer est l’un des peintres hollandais les plus connus de l’époque baroque. Il travaillait à l’époque de l’Âge d’Or des Pays-Bas.
Au cours de sa carrière de contrefacteur, l’accusé avait jeté sur le marché de nombreux tableaux de peintres importants de cette période et en avait tiré de bons profits. „Les Joueurs de cartes“, le Vermeer qui était accroché dans la galerie de Fischer, figurait également sur la liste des délits de contrefaçons du procès. Cette nouvelle venant d’Amsterdam fit l’effet d’une bombe à Lucerne. Une catastrophe pour la galerie commerçante de Fischer. D’un seul coup, le fleuron de l’entreprise ne valait plus que quelques kopecks. Mais pour la ville des lumières, c’était la meilleure publicité touristique. Lucerne, soudain devint le centre de commerce international de l’art. Elle n’avait pas à se soucier des gros titres.

Je suis né à La Haye à l’époque de la fondation du parti national-socialiste. J’ai personnellement fait l’expérience d’une grande partie de ce régime de terreur aux Pays-Bas pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette croustillante histoire de mon pays natal éveilla mon intérêt. J’ai donc commencé à étudier tout ce qui avait été publié à ce sujet. J’éprouvais même une certaine sympathie pour ce rusé escroc. À mes yeux, il n’était pas seulement un bon peintre, mais il avait aussi réussi à tromper toute la guilde des experts en art pendant des décennies. En étudiant ces rapports, une question revenait sans cesse. Aujourd’hui encore, je n’ai pas de réponse à cette question.

Supposons que nous ayons dans notre salon un tableau du 17e siècle. Évidemment pas une de ces célèbres œuvres qui sont reproduites dans tous les livres d’histoire de l’art. Un beau tableau de 40 x 21 cm. Une vue de la ville de Delft de la main de Pieter de Hoog (1629-1684). Une des œuvres peu connues de ce célèbre maître. Un travail de qualité possédant un fort rayonnement. Un tableau qui, lorsqu’on le regardait à nouveau attentivement de plus près, dévoilait des choses nouvelles, pas encore discernées. L’horloge sur le clocher de l’église. Le soldat de garde devant la porte de la ville. Ou la fumée nébuleuse d’une cheminée lointaine. Une image qui plaît. Un tableau qui communique silencieusement avec celui qui le regarde.
Puis, comme par enchantement, tombant de nulle part, la mauvaise nouvelle. C’est un faux de van Meegeren. Ce n’est pas du tout un de Hoog! Nous ne possédons pas d’original de Pieter de Hoog. Le tableau serait-il d’un coup devenu moins expressif ? Aurait-il égaré son âme ? Simplement parce qu’il a perdu de sa valeur marchande? Cela reste une belle peinture à l’huile, réalisée par un peintre, faussaire certes, mais bon. Pendant longtemps, elle nous a procuré beaucoup de plaisir à la contempler. Les arts figuratifs sont-ils une question d’argent ou d’art?
De temps en temps, j’ai encore de la peine pour Vincent van Gogh. De son vivant, il pouvait à peine vivre de son art. Il y a quelques mois, un tableau de lui a changé de mains pour 35 millions de dollars chez Christies à New York. Il s’agissait d’un tableau d’ambiance d’Arles (F) „Meules de blé“ peint à l’aquarelle sur papier. Vincent n’a pas pu vendre son tableau à l’époque. Aujourd’hui, quelqu’un la paie à un prix qui permettrait d’acheter une entreprise industrielle de taille moyenne.

Le témoignage d’une œuvre d’art se trouve-t-il amélioré parce qu’elle se vend chaque année plus chère que lors des actions internationales précédentes, qu’elle prend de la valeur ? Bien sûr, je sais aujourd’hui qu’il existe un marché de l’art où l’offre et la demande ont cours. Il ne faudrait pas qu’on y découvrit une œuvre de contrefaçon. Il ne s’agit là que d’argent, mais de beaucoup d’argent. Il y a quelque chose qui cloche.

Ce qui compte, c’est le plaisir qu’éprouve un spectateur lorsqu’il est conquis par un tableau. Si un Van Meegeren se présente en Vermeer et que le spectateur est captivé, alors l’art n’est plus que de l’art. Le tableau a alors atteint son but. Il n’y a pas de prix pour cette finalité!

 

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Vorbei

Der Advent, Weihnachten und Neujahr, die Festtagszeit ist vorbei. Das Ende der Weihnachtszeit wird am 6. Januar gefeiert. Der Tag, an dem die drei Weisen aus dem Morgenland, Caspar, Balthasar und Melchior, das Kind in der Krippe besuchten. Im Kirchenjahr «die Erscheinung des Herrn» genannt. Vorbei die feierliche Zeit. Das Leben B nimmt Platz. Für mich heisst das, alle Beleuchtungsketten im Garten und im Haus abstellen. Alle Stecker ziehen. Die bestehende Gartenbeleuchtung übernimmt es wieder, die dunklen Nächte der Winterzeit zu erhellen. Alles, was mit der Adventsdekoration zu tun hat, wird sorgfältig für den nächsten November verpackt und auf dem Estrich verstaut. Die Krippe mit Ochs und Esel. Die Weihnachtspyramide, liebevoll in Einzelteile zerlegt, verschwindet hinter den Büchergestellen in der Schreibwerkstatt.

Bei diesen Aufräumarbeiten überfällt mich jedes Jahr eine seltsame Stimmung. Ein Gemisch aus Wehmut und Zuversicht. Es sind die Gedanken an die Endlichkeit. Alles geht vorbei. Alles findet sein Ende. Das stimmt etwas traurig. Gäbe es da nicht die Traditionen. Sie sind besorgt, jedem Ende einen Neubeginn anzubieten.
Nicht nur die Wehmut beherrscht meine Gefühle. Auch die Zuversicht gegenüber den auf uns zukommenden, hoffentlich positiven Erlebnisse haben ihren Raum. An jedem Jahresende kommt die Festzeit zurück. Traditionen, vielfach belächelt, sind für mich gefühlsmässige Stützen. Es sind die wiederkehrenden Familienzusammenkünfte, die Geburtstage, das Eiertütschis, das erster August Feiern und der Advent. Alle diese Ereignisse sind Vitamine für meine Psyche.
Das ging mir dieses Jahr besonders spürbar durch den Kopf, als ich den Adventskranz in Händen hielt. Bei uns besteht er aus Eisen. Adventskränze sind bei mir wichtige Begleiter in der Vorweihnachtszeit. Ich kann so lange zurückdenken, wie ich will. Immer war der Adventskranz der Bote, der uns Woche vor Woche, Kerze vor Kerze zur Weihnachtskrippe am Heiligen Abend führte.
Als Jugendliche fabrizierten wir sie selbst aus Stroh, Tannenkries und Blumendraht. Alles brennbares Material, welches während des Dezembers völlig austrocknet. Vor Jahren las ich in der Zeitung, das denkmalgeschützte, hölzerne Pfarrhaus in Arth-Goldau sei abgebrannt. Der Pfarrer hatte vergessen, die Kerzen auszublasen, als er das Haus verliess.

Meine älteste Tochter war von dieser Agenturmeldung ganz besonders beeindruckt. Der Adventskranz als Brandbombe! Aber nicht bei uns!
Sie war damals im Strickhof in der Lehre und besuchte den Werkunterricht. Dort lernte sie mit Eisen und Aluminium umzugehen. Was im Kanton Schwyz passiert ist, sollte uns nicht widerfahren. Sie schmiedete einen Kranz aus Eisen und schenkte ihn mir. Meine Zerstreutheit war Grund vieler Anekdoten, die man sich in unserer Familie weitergab. Man könnte sich vorstellen, dass auch ich einmal das Haus verlassen würde, ohne die Kerzen zu löschen.

Heute beim Aufräumen, 45 Jahre später, wurde das alles aus meinem Erinnerungsvermögen zum Vorschein gebracht. Der unbrennbare Adventskranz hat Symbolcharakter. Ein sinnbildliches Fragment der Erinnerung.
Die Weihnachtszeit ist mit solchen Bildern reichlich bestückt. Die Festbeleuchtung in der Bahnhofstrasse. Kerzen, farbige Kugeln und künstliche Sterne. Weihnachten ist mit Attributen dieser Art dicht gefüllt. Es sind nicht nur die Schaufenster voller Geschenkideen Ende Dezember. Das ganze Jahr werden wir in regelmässigen Abständen mit ähnlichen Botschaften bedient. Knappe, auf den Punkt gebrachten Aphorismen. Konzise Zusammenfassungen für lange bestehende Traditionen. Eingekocht, konzentriert, die Essenz von Berichten einer bücherfüllenden Vergangenheit.
Der Stern auf der Kühlerhaube. Sie rüttelt die ganze Elegie des Motorenherstellers wach. Nicht nur der Konsum wird mit solchen Wahrzeichen vor Augen geführt. Auch jeder Lebensabschnitt hat seine Andeutung. Für das Lernen, das Studium stehen die Eule und die Athene. Für den Sport der Pokal. Für die Ferienreise das Flugzeug. Für das Lebensende der Totentanz mit dem Sensenmann.

Bevor ich das schmiedeeiserne Symbol der Erwartung in die Kiste lege, brauche ich eine Pause. Eine Pause und einen Kaffee. Neben der Tasse liegt der nackte Kranz. Keine Kerzen mehr. Keine farbigen Kugeln mehr. Ein Kranz. Sonst nichts. Wie oft sass ich abends im Dezember hier. Der Regel entsprechend brannte zuerst nur eine Kerze. Von Woche zu Woche wurden es zwei, drei und vier. Dieser schlichte Kranz ermahnte mich, bald kommt das Christkind. Beim letzten Schluck Kaffee überfällt mich eine wohlige Melancholie. Die friedliche Stimmung ist wieder da. Das waren schöne vorweihnachtliche Wochen. Wie stimmungsvoll war sie, diese Wartezeit. Die wärmenden Kerzen, das herrliche Gefühl der Geborgenheit.

Weg mit der Sentimentalität. Das Fest ist vorbei.
Auf!
Weitermachen mit dem Wegräumen. Keine Zeit mehr für Betrübnis. Die Tradition bleibt bestehen. Sie wird von Generation zu Generation weitergegeben.
Dieser schmiedeeiserne Kranz steht für die Zuversicht, für das Kommen des vor uns liegenden neuen Jahrs. Im November wird er wieder, mit Kerzen versehen, die Zeit bis Weihnachten anzeigen. Wünsche und Hoffnungen aufwecken.
Dann werde ich wieder, wie im letzten Dezember, ausgelöst durch sein Licht Erinnerungen aufleben lassen.

Der Adventskranz, mein Symbol der Zuversicht.

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Terminé

L’Avent, le jour de Noël et le Nouvel An, cette période de fête est terminée. La fin de ce cycle de Noël est célébrée le 6 janvier. Le jour où les trois mages venus d’Orient, Caspar, Balthazar et Melchior, sont venus visiter l’enfant dans la crèche. Dans l’année liturgique, on l’appelle „l’Épiphanie“. Fini le temps des festivités. La vie B reprend place. Pour moi, cela signifie faire disparaître toutes les guirlandes lumineuses du jardin et dans la maison. Débrancher toutes les prises. L’éclairage existant du jardin se charge à nouveau d’illuminer les nuits sombres de l’hiver. Tout ce qui a trait aux décorations de l’Avent est soigneusement emballé pour le mois de novembre prochain et rangé dans le grenier. La crèche avec le bœuf et l’âne. La pyramide de Noël, remise délicatement en pièces détachées, disparaît derrière les étagères de livres dans l’atelier d’écriture.

Lors de ces activités de rangement, une singulière atmosphère m’envahit chaque année. Un mélange de vague à l’âme et de confiance. Ce sont les pensées de la finitude. Tout passe. Tout trouve sa fin. Cela m’attriste un peu. S’il n’y avait pas les traditions. Elles se soucient d’offrir à chaque fin un nouveau départ.
Mais il n’y a pas que de la nostalgie qui domine mes sentiments. La confiance dans les expériences, espérons positives, qui nous attendent prend aussi sa place. Chaque fin d’année marque le retour de la période des fêtes. Les traditions, souvent tournées en dérision, sont pour moi des piliers émotionnels. Ce sont les réunions familiales récurrentes, les anniversaires, les «Eiertütschis» (note du traducteur: concours consistant à cogner les œufs de Pâques les un contres les autres: usage Suisse allemand), les fêtes du premier août et l’Avent. Tous ces événements sont des vitamines pour mon psychisme.
Cette année, cela m’a traversé l’esprit de manière particulièrement sensible lorsque j’ai pris la couronne de l’Avent entre mes mains. Chez nous, elle est façonnée en fer. Les couronnes de l’Avent sont pour moi des compagnons importants pendant la période précédant Noël. J’ai beau y repenser aussi longtemps que je le souhaite. La couronne de l’Avent a toujours été le messager qui nous menait, semaine après semaine, bougie après bougie, vers la crèche le soir de Noël.
Adolescents, nous la fabriquions nous-mêmes avec de la paille, des branches de sapin et du fil de fer pour fleurs. Tous ces matériaux sont inflammables et se dessèchent complètement pendant le mois de décembre. Il y a des années de cela, j’avais lu dans le journal, que le presbytère en bois d’Arth-Goldau, classé monument historique, avait brûlé et été réduit en cendres. L’abbé avait oublié de souffler les bougies en quittant la maison.

Ma fille aînée avait été particulièrement impressionnée par cette nouvelle. La couronne de l’Avent comme bombe incendiaire! Pas de ça chez nous!
Elle était alors en apprentissage au Strickhof et suivait les cours de travaux manuels. C’est là qu’elle avait appris à mettre en œuvre le fer et l’aluminium. Ce qui s’est passé dans le canton de Schwyz ne devait pas nous arriver. Elle a donc forgé une couronne en fer et me l’a offerte. Ma distraction étant à l’origine de nombreuses anecdotes, que l’on se transmettait dans notre famille, on aurait pu imaginer qu’un jour, moi aussi, je quitterais la maison sans avoir éteint les bougies.

Aujourd’hui, en faisant le ménage, 45 ans plus tard, tout cela a resurgit à la surface de ma mémoire. La couronne de l’Avent incombustible délivre un caractère symbolique. Un fragment emblématique du souvenir.
La période de Noël est riche en images de ce genre. Les illuminations festives de la Bahnhofstrasse. Bougies, boules colorées et étoiles artificielles. Noël est densément garni d’attributs de ce type. Il n’y a pas que les vitrines pleines d’idées de cadeaux fin décembre. Toute l’année, nous recevons à intervalles réguliers des messages similaires. Des aphorismes concis, qui vont droit au but. Des résumés concis de traditions, établies depuis longtemps. Conservés, concentrés, l’essence de récits d’un passé garnissant les livres.
L’étoile sur le capot. Elle réveille toute l’élégie du constructeur automobile. La société de consommation n’est pas la seule à être évoquée par de tels emblèmes. Chaque étape de la vie a également son allusion. Le hibou et Athéna représentent l’apprentissage et les études. Pour le sport, la coupe. Pour les vacances, l’avion. Pour la fin de la vie, la danse macabre avec la Faucheuse.

Avant de déposer ce symbole de l’espérance en fer forgé dans sa boîte, j’ai besoin d’une pause. Une pause et un café. À côté de la tasse, il y a la couronne nue. Plus de bougies. Plus de boules colorées. Rien qu’une couronne. Rien de plus. Combien de fois me suis-je assis ici, les soirs de décembre. Conformément à la tradition, il ne brûlait qu’une seule bougie au début. De semaine en semaine, il y en avait deux, trois, puis quatre. Cette simple couronne me rappelait, que l’enfant Jésus allait bientôt arriver. En buvant ma dernière gorgée de café, une agréable mélancolie m’envahit. L’ambiance paisible est de retour. Ce furent de belles semaines précédant Noël. Quelle ambiance elle avait, cette période d’attente. Les bougies qui réchauffent, le délicieux sentiment de sécurité.
Terminé le sentimentalisme. La fête est finie.
Debout!
Continuer à ranger. Plus le temps de s’affliger. La tradition demeure. Elle se transmet de génération en génération.

Cette couronne en fer forgé symbolise la confiance, l’arrivée de la nouvelle année qui s’annonce. En novembre, elle indiquera à nouveau, garnie de bougies, le temps qui nous sépare de Noël. Elle éveillera des souhaits et des espoirs.Puis, comme en décembre dernier, je revivrai des souvenirs grâce à sa lumière.

La couronne de l’Avent, mon symbole de confiance.

 

 

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Neujehrspost 2022


Liebe Angehörige meines Bekanntenkreises,
liebe Freunde, Bekannte und Verwandte.

Dieses Jahr fand die Sommerolympiade 2020 statt. Sie wurde, wie wir alle wissen, wegen Covid-19 auf dieses Jahr verschoben. Tausende von jungen sportlichen Menschen auf der ganzen Welt haben sich auf dieses Grossereignis vorbereitet. Sie akzeptierten ein hartes Training und nahmen freiwillige Entbehrungen in Kauf. Siege und Niederlagen wurden ohne Murren hingenommen. Tränen wurden vergossen. Freudentränen, wenn das erste Ziel «dabei sein ist alles» erreicht wurde. Tränen der Enttäuschung, wenn es nicht gelungen war, die Qualifikationslimite zu erreichen. Diese weltweite grosse Leistung junger Menschen, seinen Willen durchzusetzen und alle Hindernisse hinter sich zu lassen, durchzuhalten bis zum Schluss, wurde leider in der Öffentlichkeit kaum zur Kenntnis genommen. Die Kommunikationsindustrie kümmerte sich um die pompöse Eröffnungszeremonie und den Medaillenspiegel. Wie gut sind wir? Wie viele Medaillen haben wir? Wer es nicht auf das Treppchen schaffte, versank in die Bedeutungslosigkeit. Der Gedanke «Mitmachen ist wichtiger als Siegen», dieser ursprüngliche olympische Gedanke, dem wurde kein Wort gewidmet.

Kurz nach Olympia fanden die para-olympischen Spiele in Tokio statt. Auch hierfür hatten sich junge Menschen von überall zäh und verbissen vorbereitet. Ihr Ziel war mitmachen, dabei sein. Hinzu zum Krafteinsatz der Vorbereitung kam das Problem ihrer Behinderung.
Para-Sport ist Hochleistungssport.
Tischtennis spielen im Rollstuhl, Hundertmeterlauf mit zwei Beinprothesen, Speerwerfen mit nur einem Arm, Weitsprung mit einem künstlichen Unterschenkel, Hochsprung mit zwei Krücken.

Neben den üblichen Vorbereitungen auf dieses Sportereignis kommt für die Handicapierten eine zusätzliche Belastung dazu. Das Vertrauen, trotz ihrer Behinderung mitmachen zu können.
Die Paralympics standen im Verhältnis zu den Olympischen Spielen weit weniger in der öffentlichen Wahrnehmung. Neben ein paar Reportagen und Siegesmeldungen im Sportteil der Presse wurde der Parasport kaum zur Kenntnis genommen.

Und doch! Dieser Gestaltungswille der jungen Leute aus aller Welt sollte uns ein Fanal, ein Leuchtfeuer sein. Ein Sinnbild in schweren Zeiten, wie in einer Pandemie, die Hoffnung nie zu verlieren. Wir Menschen haben es seit Anbeginn bewiesen. Wir sind Profis in der Entdeckung von Lösungen, um aus schweren Situationen herauszufinden. Um Probleme zu meistern, unüberwindbar scheinende Barrieren zu übersteigen.

Lasst uns mit diesem Geistesgut das Neue Jahr in Angriff nehmen.

Auf ins 2022!
Dazu wünsche ich allen eine gute Zeit.
Ein frohes und glückliches Neues Jahr voller Zuversicht.
Bliibund gsund und nämeds nit zschwär!

Hans von Werra

Chers membres de mon cercle de relations,
chers amis, chères connaissances et chers parents.

 

Les Olympiades d’été 2020 n’ont eu lieu que cette année. Comme nous le savons tous, elles ont été reportées à cette année en raison de Covid-19. Des milliers de jeunes sportifs du monde entier se sont préparés à ce grand événement. Ils ont accepté de s’entraîner durement et de se priver volontairement. Les victoires et les défaites ont été acceptées sans murmure. Des larmes ont été versées. Des larmes de joie lorsque le premier objectif „en faire partie c’est tout“ a été atteint. Des larmes de déception lorsque la limite de qualification n’a pas été réalisée. Cette grande performance mondiale des jeunes, qui consiste à imposer leur volonté et à laisser derrière eux tous les obstacles, à persévérer jusqu’au bout, n’a malheureusement guère été remarquée par le public. L’industrie de la communication s’est surtout occupée de la pompeuse cérémonie d’ouverture et du tableau des médailles. Quel est notre niveau? Combien de médailles avons-nous engrangées? Ceux qui n’ont pas réussi à grimper sur le podium ont sombré dans l’insignifiance. L’idée de „participer est plus important que de gagner“, cette idée olympique originelle, n’a pas eu droit au moindre mot.

Peu après les jeux olympiques, les jeux para-olympiques ont eu lieu à Tokyo. Pour cela aussi, des jeunes de partout s’étaient préparés avec ténacité et acharnement. Leur objectif était de participer, d’être présent. Le fardeau de leur handicap est venu s’ajouter à leur effort de préparation.
Le para-sport est un sport de haut niveau.
Un match de tennis de table en fauteuil roulant, courir un cent mètre avec deux prothèses de jambe, lancer le javelot avec un seul bras, sauter en longueur avec une jambe artificielle, sauter en hauteur avec deux béquilles.
En plus des préparatifs habituels pour cet événement sportif, les personnes handicapées doivent faire face à cette charge supplémentaire. La confiance de pouvoir participer malgré leur handicap.

Comparés aux jeux olympiques, les Paralympiques ont été beaucoup moins médiatisés. Hormis quelques reportages et claironnements de victoires dans la rubrique sportive de la presse, le para sport n’a guère été remarqué.
Et pourtant! Cette volonté de création de ces jeunes du monde entier devrait être pour nous un fanal, un phare. Un symbole dans les moments difficiles, comme lors d’une pandémie, pour ne jamais perdre espoir. Nous, les humains, l’avons prouvé depuis le début. Nous sommes des professionnels de la découverte de solutions pour nous sortir de situations difficiles. Pour maîtriser des problèmes, pour franchir des barrières qui semblent insurmontables.
Abordons la nouvelle année avec cette qualité d’esprit.

En route pour 2022 !
Je vous souhaite à tous de passer un bon moment.
Une bonne et heureuse année, pleine de confiance.

Bliibund gsund und nämeds nit zschwär !

Hans von Werra

 

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