Quatre-vingt-huit

Aujourd’hui, à l’occasion de mon quatre-vingt-huitième anniversaire, je me permets faire un arrêt au stand. Un regard rétro. Réponse à la question : „Comment as-tu réussi à atteindre cet âge dans le contentement et sous une bonne étoile ?“
Là, j’anticipe : ce furent de magnifiques et précieuses années.
88 ans ; une vie attrayante et épanouie jusqu’à ce jour. Il est temps d’y réfléchir quelque peu. Ma vie ne correspond pas aux normes courantes. Ce n’est pas la vie d’une personne qui naît en un lieu précis, y fait ses études, y fonde une famille et y prend sa retraite, toujours encore domicilié au même endroit. Ma vie n’a pas été celle d’un sédentaire. Se déplacer constamment d’un endroit à un autre, c’est ainsi que j’ai été estampé. Six fois entré puis sorti de La Haye, où l’on y a vécu la guerre dans toute sa férocité. Puis en Allemagne, chez tante Emma. En Valais avec Grand’maman. Ont suivi Fribourg, Lucerne, Bâle, Zurich. Études au Poly. Bâle à nouveau, puis Glattbrugg, Gossau, Paris, Küsnacht. Enfin, Gossau-ZH pour de bon !

Je suis assis ici dans le jardin. Une délicieuse journée d’été. „Comment s’est goupillée cette vie si remarquablement mouvementée ?“ Il n’y avait aucun plan. Elle a couru sans orientation de carrefour en carrefour. Aux panneaux indicateurs, la direction était choisie par pur instinct. Au fil du temps, cette approche s’est quelque peu structurée. Ma vie est devenue plus organisée. J’ai commencé à comprendre ce qu’il fallait faire pour avoir un avenir digne de ce nom. J’ai appris à mieux connaître mes talents propres et mes dons au fil du temps. Ils sont devenus plus clairs, plus précis. Lentement, j’ai appris à diriger mon existence. Mon travail et ma famille me plaisaient chaque jour de plus en plus. C’est à cette époque que ma connaissance de la nature humaine s’est développée. Je suis devenu un véritable professionnel de l’organisation d’entreprises complexes. Cela m’obligeait à gérer de nombreux types de personnalités quelconques et très différentes.
Une deuxième maxime, „la gestion d’affaires est une gestion de personnes“, a façonné ma vie professionnelle. Pas seulement dans ma vie professionnelle, mais aussi dans ma vie privée il s’agit en fait toujours de personnes, avec des personnes. Avec mon épouse et mes enfants, avec mes voisins, avec mes employés et leurs proches, avec fournisseurs, concurrents, financiers et actionnaires. Toujours des gens.

Beaucoup de choses ont réussi en coopération avec eux, et beaucoup ont aussi échoué. Ils ont laissé des cicatrices douloureuses, non seulement pour moi, mais souvent pour toutes les personnes concernées. Quand les choses vont mal, beaucoup de choses se cassent et font souffrir.
La vie n’est pas sans conflit. Ma vie était accompagnée d’une dangereuse insouciance. Avec le recul, je pourrais conter un grand nombre de coups du sort, de flops et d’échecs.
Quand je me suis trouvé confronté aux épaves d’un carambolage, je n’avais qu’un seul réflexe, celui de déblayer. Lécher les plaies. Faire de la place, passer à autre chose et mieux faire cette fois-ci.

J’ai toujours su, et le sais encore aujourd’hui, où mes compétences accostent leurs limites. Sans vouloir être arrogant, cela m’a donné une solide compréhension de moi-même. J’avais appris à faire face aux tentations de la vie, je veux dire l’avidité pour l’argent et le pouvoir. J’aime certes mon petit luxe. J’ai toujours créé des conditions de vie agréables pour moi-même. Un exemple : même lorsque j’étais étudiant, je ne voyageais en train qu’en première classe. Je n’en ai jamais abusé. Pas de voitures de luxe. Une maison accueillante, un peu grande, mais pas de clinquant. Ce qui m’importe, c’est le bien-être quotidien.

L’intense activité de la vie professionnelle est une chose d’un passé longtemps révolu. Ce qui me reste, c’est le relationnel avec les gens. Avec ma partenaire, mes filles et leurs partenaires, mes petits-enfants et arrière-petits-enfants, mes amis et toutes les personnes qui m’entourent. Se sentir bien dans la famille et entre amis.
J’aime vraiment bien les gens.

C’est ainsi que je profite de mon existence. J’ai conjugué les réponses du pourquoi et comment d’une vie agréable.
Aujourd’hui, je fais le point :

  • Ne stocker pas les soucis. Lorsque des problèmes surviennent, ils sont à résoudre quand ils sont là.
  • Ne jamais accepter une tâche qui ne procure pas de plaisir. Il fera toujours plaisir, si elle correspond aux talents.
  • Je ne crois pas à l’effet des conseils non sollicités.
  • Accepter ce que je ne peux pas changer. En faire le meilleur.
  • Maintenant, c’est maintenant.

Où allons-nous à partir d’ici ? J’ai des nerfs solides. Je ne crains pas les surprises. Et je sais que ma vie aura une fin. À l’occasion de mon quatre-vingt-huitième anniversaire, je regarde avec gratitude ces nombreuses années que j’ai vécues.

Et j’aime toujours encore vivre sur notre planète.

J’espère, et souhaite, qu’on me donnera encore un peu plus de temps.

 

 

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Viel

Ich liebe Suppe. Egal ob Wein-, Käse-, Mehl- oder Kartoffelsuppe. An heissen Sommertagen ist auch die kalte Variante willkommen. Gurkensuppe, Gazpacho oder Vichyssoise. Seit meiner letzten Kolumne über die Kochkunst stehe ich mehr am Herd. Immer wieder holt mich die Lust zu Experimenten ein. Mal sehen, ob ich es wieder zur Meisterschaft bringe. Diesmal geht es um eine mir noch unbekannte türkische Yoghurtsuppe.

Wir sassen zu dritt beim Bier. Seit dem Shutdown der erste Besuch in einer Wirtsstube. Mehr als ein Jahr ist verflossen. Jetzt ist es wieder möglich, mit Gleichgesinnten am Biertisch zu plauschen. Einer meiner Freunde schwärmte von dieser Vorspeise, der türkischen Yoghurtsuppe. Das weckte mein Interesse.
Im Nu fand ich im Netz eine Handvoll Rezepte. Joghurt ist nicht unbedingt meine Leibspeise. Mir geht es ums Experiment. Ob sie es glauben oder nicht für diese türkische Suppe braucht man griechischen Joghurt! So stand ich im Supermarkt vor dem Regal der Milchprodukte. Meterweise nichts wie Joghurt: entrahmter, fettarmer, Rahmjoghurt. Joghurt mit Beeren, Bananen, Kiwi und anderen Früchten. Joghurt mit Fruchtgeschmack. Joghurt für Veganer, Trinkyoghurt. Nur kein griechischer Joghurt. Den, welchen ich für meine Suppe bräuchte. Griechischer Joghurt Natur; nirgends zu finden.

Magermilchjoghurt ist ein Wort mit allen fünf Vokalen in der richtigen Reihenfolge, a-e-i-o-u. Solcher Blödsinn kommt einem in den Sinn, wenn man verzweifelt vor 50 verschiedene Varianten dieses Milchproduktes steht und das Benötigte nicht findet.
Mein Blick schweift durch das ganze Kaufhaus. Auf der Suche nach professioneller Hilfe. Weit und breit keine Bedienung. Endlich, wie durch Eingebung. Dort, zuhinterst im Regal, steht ein bescheidener Plastikbecher mit einem Alu-Deckel Γιαούρτι Ελλάδας, mein griechischer Jogurt. In der Vielfalt der Menge wurde das Gewünschte doch noch gefunden.
Auf dem Weg zur Kasse begegne ich der Brotabteilung. Eine Broschüre des Verbands schweizerischer Müller liegt zum Mitnehmen auf. Die verschiedensten Getreidesorten, Weizen, Roggen, Gerste, Hafer, sogar Hirse und Mais sind abgebildet und beschrieben. Mit Begeisterung stellen die Müller die Vielfalt ihrer Produkte vor. Stolz steht da zu lesen: «In der Schweiz gibt es mehr als 300 Brotsorten.»

Mit allen meinen Zutaten zur Herstellung der Joghurtsuppe, sitze ich entspannt im Auto auf dem Nachhauseweg. Auf der Forchstrasse empfangen mich viele andere Autos. Der klassische Feierabendstau. Soweit das Auge reicht, nur Automobile. Vor mir ein SUV. Hinter mir ein SUV («Sport Utility Vehicles»). Das sind diese Geländelimousinen, diese Stadtgeländewagen. Der Inbegriff für zu viel. Sie sind zu gross, zu schwer, zu breit, zu kompliziert in der Bedienung mit einem 2,7 Liter Motor, 325 PS und einem Verbrauch von 18 Litern auf 100 Kilometer! Braucht es wirklich einen Geländewagen, um bei Aldi Gemüse einzukaufen? Soll doch keiner kommen und behaupten, die hätten alle eine Ferienwohnung zuhinterst im Lötschental oder im Schanfigg.

Draussen nahm der Wind Fahrt auf. Im Garten werden Büsche und Bäume durchgeschüttelt. Totes Holz fliegt durch die Luft. Abgerissene Blüten und Blätter wirbeln am Fenster vorbei. Eben habe ich, wohlig geschützt vor dem Wüten der Natur, in meinem Lieblingsstuhl meine Pfeife angezündet. Die 50 Joghurtarten lassen mich nicht los. Für mich das Abbild, die Verbildlichung der Entwicklung unseres heutigen Wohlstandsstandards. In meiner Jugend gab es drei Brotsorten: Dunkles, Halbweisses und am Sonntag Zopf. Höchstens vier Sorten Joghurt kannte ich damals. Ein Auto zu besitzen war der sehnlichste Wunsch eines jeden Erwachsenen. Ferien im Ausland, davon konnte man nur träumen.

Dicke Regentropfen klopfen ans Fenster. In der Ferne Blitze und Donnerrollen ohne Unterbruch. Das Gewitter kommt näher. Der Regen wird zum Wolkenbruch. Zusammen mit Hagelkörnern stürzen gewaltige Wassermassen aus dem schwarzen Himmel. Der Garten wird in ein Schlachtfeld verwandelt. Meine Pfeife ist längst erloschen. Es brauchte keine Viertelstunde, um den friedlichen Feierabend in einen Ort der Verdammnis umzuwandeln.
Dieser Wetterumschlag könnte als Gleichnis für die Veränderung unserer Gesellschaft in den letzten 70 Jahren dienen.
Die Wohnbevölkerung hat sich fast verdoppelt. Heute leben 8,6 Millionen Menschen in der Schweiz. Jeder, der arbeiten will, findet einen Job. Wesentlich mehr Freizeit und auch mehr Geld stehen zur Verfügung. Nahezu alle Wünsche können erfüllt werden. Wir sind nicht mehr weit vom Schlaraffenland entfernt.

Plötzlich, unvermittelt, unangemeldet steht COVID 19 vor der Tür, erzwingt sich Eintritt und tritt auf die Bremse. Das ganze Wohlergehen im Paradies schien zusammenzubrechen. Über Nacht werden wir eingeschränkt. In der Stammbeiz kein Abendessen mehr. Kein Kinobesuch. Fussball wird vor leeren Tribünen gespielt. Die Pandemie hält uns den Spiegel vor. Der Staat übernimmt die Leitung. Die Regierung, von den Folgen der Lage überrumpelt, muss die Verantwortung und die Leitung übernehmen. Führung in der Krise? Noch nie erlebt! Nicht die geringste Erfahrung, wie das geht! Verständlich, dass am Anfang nicht alles so lief, wie wir es bisher gewohnt waren. Alle waren in dieser neuen Lage überfordert. Der bekannte Alltag wird fühlbar eingeschränkt. Das schöne Dasein mit seinen Bequemlichkeiten ist keine Selbstverständlichkeit mehr.
Dafür haben wir auf einmal mehr Freizeit. Zeit zum Nachdenken. Nachdenken, wie wir die bestehende Situation meistern werden. Nachdenken auch, wie wohl das Leben nach der Pandemie aussehen wird. Wir haben mit dem hohen Lebensstandard viele Annehmlichkeiten geschaffen. Wir haben damit auch viele Ressourcen unseres Planeten über Gebühr strapaziert. Luft, Wasser, fossil hergestellter Strom werden bedenkenlos konsumiert, und sehr viel Abfall wird produziert. Das Verhältnis zwischen Ressourcenschaffung und Ressourcenverbrauch ist aus dem Gleichgewicht geraten.

In den letzten 14 Monaten ist uns bewusst geworden, ein neuer Lebensweg muss begangen werden. Auf diese neue Lebensform müssen wir uns einrichten. Der Boxenstopp der Pandemie führt es uns vor Augen, etwas Elementares stimmt da nicht. Vor der Krise sind wir mit unserer Lebensgestaltung an Grenzen gestossen. Und plötzlich wurde uns vorgeführt, dass wir nicht nur am Limit angekommen sind, sondern wir die Begrenzungen überschritten haben. Die Überlastung des Planeten muss rückgängig gemacht werden. Es gibt praktikable Lösungen für dieses Erdüberlastungsproblem. Der Mensch und sein Erfindergeist haben bisher die Kapazität der Erde immer weiterentwickelt. Diese Kreativität können wir in der jetzigen Lage nützen. Die gute Nachricht, wir können etwas dafür tun. Wir haben das Wissen. Wir haben die notwendige Technologie. Es macht sowohl gesellschaftlich wie wirtschaftlich Sinn! Voraussetzungen für einen geringeren und effizienteren Ressourcenverbrauch sind der technische Fortschritt und eine freiheitliche Wirtschaftsordnung.

Am Tage des Johannes, am 24. Juni kam es zum Durchbruch.Das Leuchten am Ende des Tunnels weckt Zuversicht. Weg von der Pandemie, zurück in die Normalität. Nur wird diese Normalität nicht mehr normal sein. Wir werden eine neue Epoche betreten.
Wie wird wohl diese Lebensgestaltung aussehen? Ich weiss es nicht. Ich kann mir höchstens Vorstellungen machen. Viele Änderungen werden uns zu einer neuen Lebensführung zwingen. Die Homeoffice-Erfahrung wird die Arbeitswelt verändern. Viele neue Berufe werden entstehen.

Der Mensch wird mit den neuen Lebensformen bestimmt fertig werden. Es wird viel Zeit und viel Geduld brauchen. Umbrüche zeichnen sich ab. Diese neue Welt wird viele Opportunitäten bieten. Um das Ziel zu erreichen, müssen wir von kurzfristig auf langfristig umschalten. Damit meine ich Vertrauen haben. Vertrauen in unseren Lebenswillen. Vertrauen auf unseren Erfindergeist. Vertrauen auf unseren Durchhaltewillen. Den Glauben, dass wir es können, nicht verlieren. Das Schlimmste ist vorbei. Jetzt heisst es anpacken! Bis 2050 könnte etwas ganz Neues entstanden sein.

Der Blick durchs Fenster zeigt den nächsten Wetterumschlag an. Das Gewitter hat aufgegeben. Der Regen ist weitergezogen. Ein wunderschöner Regenbogen beugt sich über unsere Gemeinde. Ein solches Schauspiel der Natur habe ich schon lange nicht mehr gesehen. Morgen muss der Garten aufgeräumt werden.

In der Mitte des Jahrhunderts wird eine nächste Generation am Ruder sein. Sie ist in diesem neuen Umfeld geboren und wird das Leben mit den dann zur Verfügung stehenden Mitteln in Angriff nehmen. Sie werden mühelos mit den neuen Begebenheiten fertig werden.

Und ich muss mit meiner Suppe fertig werden.

 

 

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Beaucoup

J’adore la soupe. Qu’il s’agisse de soupe au vin, au fromage, à la farine ou de soupe de pommes de terre. Lors des chaudes journées d’été, la version froide est également la bienvenue. Soupe de concombre, gazpacho ou vichyssoise. Depuis ma dernière chronique sur la cuisine, je me tiens de plus en plus devant la cuisinière. De temps en temps, l’envie d’expérimenter me démange. Voyons si je peux à nouveau atteindre la perfection. Cette fois ci, il s’agit d’une soupe au yaourt turque que je ne connais pas encore.
Nous étions assis à trois pour prendre une bière. C’était notre première visite d’un bistrot depuis le confinement. Plus d’un an s’est écoulé. Il est désormais possible de discuter à nouveau avec des personnes partageant les mêmes idées à une même table. Un de mes amis s’est extasié quant à cette entrée, cette soupe au yaourt turque. Cela a suscité mon intérêt.

En un clin d’oeil, j’ai trouvé une poignée de recettes sur le net. Le yaourt n’est pas forcément mon truc. Mais je suis délibérément pour l’expérimentation. Croyez-le ou non, il vous faut du yaourt grec pour cette soupe turque! Je me suis donc retrouvé devant le rayon des produits laitiers au supermarché. Des mètres et des mètres de yaourts: écrémés, allégés, à la crème. yaourt avec des baies, des bananes, des kiwis et autres fruits. Yaourt au goût de fruits. Yaourts pour végétaliens, yaourts à boire. Mais pas de yaourt grec. Celui dont j’aurais eu besoin pour ma soupe. Yaourt grec nature; introuvable.
Le yaourt au lait écrémé, Magermilchjoghurt en allemand, est un mot, dont les cinq voyelles sont dans le bon ordre, a-e-i-o-u. Ce genre d’absurdités vous viennent à l’esprit lorsque vous êtes désespérément confronté à 50 variations différentes de ce produit laitier et que vous ne trouvez pas ce dont vous avez besoin.
Mon regard vagabonde sur l’ensemble du supermarché. Cherchant une aide professionnelle. Ni de près ni de loin, aucun service. Enfin, comme par soudaine inspiration, là, au fond de l’étagère, se trouve un modeste gobelet en plastique avec un couvercle en aluminium étiqueté Γιαούρτι Ελλάδας, mon yaourt grec. Dans la foultitude, j’ai finalement trouvé ce que je voulais.
En allant vers la caisse, je tombe sur le rayon boulangerie. Une brochure de l’association des meuniers suisses est disponible à emporter. Les différents types de céréales, blé, seigle, orge, avoine, voire millet et maïs, y sont illustrés et décrits. Les meuniers présentent avec enthousiasme la diversité de leurs produits. On peut y lire crânement: «Il existe plus de 300 sortes de pain en Suisse».

Muni de tous les ingrédients nécessaires à la préparation de la soupe au yaourt, je me détends dans la voiture sur le chemin du retour. Dans la Forchstrasse, je tombe sur d’autres voitures bien nombreuses. L’embouteillage classique après le travail. A perte de vue, que de voitures. Devant moi, un SUV. Derrière moi, un SUV („Sport Utility Vehicles“). Ce sont ces berlines tout-terrain, ces SUV de ville. La quintessence de l’excès. Elles sont trop grosses, trop lourdes, trop larges, trop compliquées à manier fourbies d’un moteur de 2,7 litres, 325 ch et une consommation de 18 litres aux 100 kilomètres! Faut-il vraiment un véhicule tout-terrain pour aller acheter des légumes chez Aldi? Que personne ne vienne prétendre que tous ont un appartement de vacances au fond du Lötschental ou à Schanfigg.

Dehors, le vent a pris de la vitesse. Dans le jardin, les buissons et les arbres sont secoués. Le bois mort virevolte dans l’air. Des fleurs et des feuilles déchirées tourbillonnent devant la fenêtre. A cette heure, confortablement abrité des fureurs de la nature, j’ai allumé ma pipe dans mon fauteuil préféré. Les 50 types de yaourts ne me lâchent pas. Pour moi, le portrait, la visualisation de l’évolution de notre niveau de prospérité. Dans ma jeunesse, il y avait trois types de pain: le noir, le demi-blanc et, le dimanche, la Tresse. Je ne connaissais pas plus de quatre sortes de yaourts à l’époque. Posséder une voiture était le souhait le plus ardent de tout adulte. Des vacances à l’étranger, vous ne pouviez qu’en rêver.

Des gouttes de pluie épaisses frappent la fenêtre. Au loin, les éclairs et le tonnerre roulent sans interruption. L’orage se rapproche. La pluie se transforme en averse, avec de la grêle d’énormes masses d’eau surgissent du ciel noir. Le jardin est transformé en champ de bataille. Ma pipe s’est éteinte depuis longtemps. Il n’a pas fallu plus d’un quart d’heure pour transformer la fin de journée paisible en un lieu de damnation.
Ce changement de temps pourrait bien servir de parabole pour décrire l’évolution de notre société au cours des 70 dernières années.
La population résidente a doublé. Aujourd’hui, 8,6 millions de personnes vivent en Suisse. Tous ceux qui veulent travailler y trouvent un emploi. On dispose de beaucoup plus de temps libre et également de plus d’argent. Presque tous les souhaits peuvent être réalisés. Nous ne sommes plus très loin du pays où coule le lait et le miel.

Soudain, brusquement, sans signe avant-coureur, COVID 19 se présente à la porte, entre de force et freine. Tout le bien-être paradisiaque semble s’effondrer. Du jour au lendemain nous sommes confinés. Plus de dîner au bistrot habituel. Plus de sortie au cinéma. Le football se joue devant des tribunes vides. La pandémie nous présente un miroir. L’État prend le relais. Le gouvernement, aveuglé par les conséquences virtuelles de la situation, doit prendre ses responsabilités et son leadership. Le leadership en temps de crise? Jamais fait l’expérience auparavant! Pas la moindre idée quant à la manière de le faire! Il est compréhensible, que tout ne se soit pas déroulé au début comme nous en avions l’habitude. Tout le monde était dépassé par cette nouvelle situation. La vie quotidienne familière est sensiblement restreinte. L’existence nonchalante avec ses conforts n’est plus aussi évidente.
Au lieu de cela, nous avons soudainement plus de temps libre. Du temps pour réfléchir. Réfléchir à la manière, dont nous allons faire face à la situation actuelle. Pour réfléchir à ce que sera notre vie après la pandémie. Notre niveau de vie élevé nous a certes créé de nombreux conforts. Mais nous avons de ce fait également surexploité de nombreuses ressources de notre planète. L’air, l’eau, l’électricité produite par les combustibles fossiles sont consommés sans scrupules, et de nombreux déchets sont produits. La relation entre la création et la consommation de ressources n’est plus en équilibre.
Au cours des 14 derniers mois, nous avons pris conscience, que nous devions nous engager dans un nouveau mode de vie. Et nous devons nous adapter à ce nouveau mode de vie. L’arrêt au stand de la pandémie nous fait comprendre, que quelque chose d’élémentaire ne va pas. Avant la crise, nous avions atteint les limites de notre mode de vie. Et soudain, on nous a démontré, que nous n’avions pas seulement atteint la limite, mais que nous l’avions dépassée. La surcharge de la planète doit être inversée. Il existe des solutions viables à ce problème de surcharge de la Terre. Les êtres humains et leur ingéniosité ont jusqu’à présent toujours développé les capacités de la Terre. Nous pouvons utiliser cette créativité dans la situation actuelle. La bonne nouvelle est, que nous pouvons y remédier. Nous avons la connaissance. Nous disposons de la technologie nécessaire. C’est une question de bon sens social et économique! Les conditions préalables à une consommation plus faible et plus efficace des ressources sont le progrès technologique et un ordre économiquement libre.

À la Saint Jean, le 24 juin, il y eut une ouverture.
La lueur au bout du tunnel inspire confiance. Loin de la pandémie, retour à la normalité. Seulement cette normalité ne sera plus normale. Nous allons entrer dans une nouvelle ère.
À quoi ressemblera ce mode de vie? Je ne sais pas. Au mieux, je ne peux qu’imaginer. De nombreux changements nous obligeront à mener une nouvelle vie. L’expérience du bureau à domicile va changer le monde du travail. De nombreuses nouvelles professions verront le jour.
Les êtres humains s’adapteront certainement à ces nouvelles formes de vie. Cela demandera beaucoup de temps et de patience. Des bouleversements se profilent à l’horizon. Ce nouveau monde offrira de nombreuses opportunités. Pour atteindre l’objectif, nous devons passer du mode court terme au mode long terme. Par cela, je veux dire avoir la foi. Confiance dans notre volonté de vivre. Confiance dans notre ingéniosité. Confiance en notre volonté de persévérance. Ne pas perdre la foi que nous pouvons le faire. Le pire est passé. Maintenant, il est temps de se mettre au travail! En 2050, quelque chose de complètement nouveau pourrait avoir émergé.

La vue par la fenêtre montre le prochain changement de temps. L’orage a capitulé. La pluie s’est déplacée. Un bel arc-en-ciel s’arque sur notre commune. Il y a longtemps que je n’avais pas vu un tel spectacle de la nature. Demain, il faudra déblayer le jardin.
Au milieu du siècle prochain, une nouvelle génération sera à la barre. Elle est née dans ce nouvel environnement et abordera la vie avec les moyens dont elle disposera.

Elle s’adaptera sans effort aux nouveaux évènements.
Et moi je dois finir ma soupe.

 

 

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Bitcoin

Bitcoin, dazu Gedanken eines Laien.
Wer im Jahr 2013 hundert US-Dollar in Bitcoin angelegt hat und die Nerven hatte, geduldig bis heute zu warten, hätte heute 5 Mio.$ auf seinem Konto. Eine Zauberwährung, bei der es sich lohnt, etwas mehr darüber zu wissen. Ohne zu arbeiten ein Jahreseinkommen von 625’000 $ zu erwirtschaften, verdient Interesse.
Bitcoin basiert auf der Blockchain. Das ist sein wichtigstes Werkzeug.

Erste Frage:
Was ist eine Blockchain?
Peter hat mir zur Erklärung folgende Geschichte erzählt.
Peter besitzt ein Geheimdokument, welches nicht in fremde Hände kommen soll. Er muss es seinem Freund Walter übergeben. Nur kann er dies nicht persönlich ausführen. Peter ist schon sehr betagt, wohnt 40 km von Walter entfernt, und seine Mobilität ist stark eingeschränkt. Was er hat, ist einen Neffen. Einen guten, treuen und ehrlichen Neffen. Max heisst er und ist Velokurier. Er wird das Geheimdokument transportieren. Peter muss nun sicherstellen, dass unterwegs nichts passiert, nichts verloren geht. So konstruiert er einen kleinen, tragbaren, einbruchsicheren Tresor. Da hinein wird das geheime Gut gelegt und mit einem speziellen, hochsicheren Vorhängeschloss verschlossen. Von diesem Schloss gibt es nur einen einzigen Schlüssel. Peter ist der alleinige Besitzer dieses Schlüssels. Niemand anderer als Peter kann an das Geheimnis heran. Der zuverlässige Neffe bringt nun das besondere Paket zum Walter. Der besitzt auch ein sicheres Vorhängeschloss.
Auch mit nur einem einzigen, nur zu Walters Schloss passenden Schlüssel. Er hängt sein Schloss in die gleiche Öse des Tresors und schliesst es zu. Max fährt zu Peter zurück. Peter entfernt nun sein Schloss vom Tresor. Kann ihn aber nicht öffnen, weil er mit Walters Schloss gesperrt ist. Rückreise. Max pedalt wieder zu Walter. Damit ist sichergestellt, dass nur Walter Zugriff zum Inhalt der Schatulle hat. Walter ist jetzt in der Lage, mit seinem Schlüssel den Save zu öffnen und das Dokument zu entnehmen. Einfach genial!
So funktioniert die Blockchain. Es braucht einen speziellen Save, je ein Schloss mit einem Schlüssel und einen vertrauenswürdigen Kurier. In der Bitcoinwelt entspricht ein hochkompliziertes elektronisches Passwort dem Schlüssel. Das geheime Dokument wäre der Zahlungsbetrag und der Kurierdienst übernimmt das Internet. Eine Blockchain ist eine digitale Information.

Zweite Frage:
Wie funktioniert ein Zahlungsauftrag mit Bitcoin?
Hermann kauft beim Schreiner Manfred einen Tisch. Beide erledigen ihre Zahlungen mit Bitcoins. Mit Hilfe der Blockchain überweist Hermann den Betrag der Rechnung direkt an Manfred. Ohne die Zwischenschaltung eines Finanzdienstleisters. Die Bank, wie sie im klassischen Bankverkehr ihr Geld verdient, braucht es nicht mehr. Tönt gut. Keine Bankspesen, keine Handelsbank, kein Clearing, direkter Verkehr von Mann zu Mann. Eine grosse Zeiteinsparung und so sicher wie Gold. Totsicher würde mein Enkel sagen. Fein, einfach und schnell.
Bitcoins werden in einem Rechennetz geschaffen. Total virtuell. Sie werden elektronisch zwischen den Teilnehmern ausgetauscht. Der Besitz wird durch den kryptographischen Schlüssel ausgewiesen. Jede Transaktion wird von der Blockchain ausgeführt. Er sorgt auch für Fälschungssicherheit.

Dritte Frage:
Wie und wann erblickte der Bitcoin das Licht der Welt?
Bitcoin wurde 2008 erfunden. Am 3. Januar 2009 entstand die Schöpfung der ersten 50 Bitcoins. Der erste Warenaustausch gegen Bitcoins fand am 22. Mai 2010 statt. Zwei Pizzas wurden für 10’000 Bitcoins gehandelt.
Die Kindejahre der neuen Währung zwischen 2012 und 2020 waren sehr turbulent. Immerhin wurden im Jahr 2013 eine Million Transaktionen getätigt. Heute sind es zehn Millionen.
Der Wechselkurs zum US-Dollar glich einer Fahrt mit einer Berg-und-Talbahn. Er schwankte zwischen 4000 und 13’000 hin und her. Reine Spekulation. Mitte Mai 2021 wurden 50’000 US-Dollar für einen Bitcoin bezahlt. Welch eine Versuchung, so leicht an Geld zukommen. Erinnern Sie sich, liebe Leserin, an die Schlange am Baum der Erkenntnis im Garten Eden?

Vierte Frage:
Was ist eigentlich Geld?
Mit Geld kann man kaufen. Damit das funktioniert, muss es als Zahlungsmittel anerkannt sein. Mit Geld kann man sparen. Das ist nur erfüllt, wenn der Verlust an Kaufkraft über die Zeit klein ist (geringe Inflation). Langfristige Wertstabilität und Kaufkraft brauchen eine Versicherung. Die Zentralbank, die Nationalbank sorgt für das Vertrauen, damit das persönliche Kapital seinen Wert möglichst nicht verliert. Geld braucht eine Währung, Konten, Guthaben und Transaktionen.
Mit diesem Weltbild sind wir aufgewachsen. Ebenso mit den Finanzkrisen, die immer wieder auftreten. Der grundlegende Unterschied der konservativen Zahlungsabwicklung zum Geldtransfer mit Bitcoin besteht im Vertrauen zur Nachhaltigkeit der Werterhaltung. Wer steht für dieses Vertrauen bei Bitcoin gerade? Nur der im Moment stetig steigende Wechselkurs.

Fünfte Frage:
Was ist das Besondere am Bitcoin?

Zum Ersten:
Der Bitcoin ist ein enormer Stromfresser. Der Schreinermeister Martin verbraucht in seiner Werkstatt im Tagesdurchschnitt 20 Kilowattstunden Strom. Die eine Bitcoin-Transaktion mit Herrn Hermann, wie vorhin erzählt, konsumiert 50-mal so viel Elektrizität. Das Bitcoin-Netzwerk insgesamt verbraucht mittlerweile in einem Jahr mehr Strom als alle Schweizer zusammengenommen in derselben Zeit.
Dieser kolossale Energiekonsum resultiert aus der Komplexität der Passwörter, die auf ihrem Hin und Her zwischen den Teilnehmern gewaltige Rechenleistungen erbringen müssen. Das Hin und Zurück mit den elektronischen Schlüsseln ist ein hoch komplizierter Rechnervorgang, welcher viele Computer beschäftigt.

Zum Zweiten:
Bitcoin ist kein eigentliches Zahlungsmittel, keine wirkliche Währung. Es eignet sich eher als Werterhaltungsmittel.

Zum Dritten:
Der Wechselkurs des Bitcoins basiert nur auf Angebot und Nachfrage. Daher die enormen Kursschwankungen.

Als ich vor Jahrzehnten geschäftlich in San Paulo zu tun hatte, beherrschte den Brasilianern eine Inflationsrate von 4% pro Tag. Am Zahltag wechselten alle ihre Cruzeiros sofort in US-Dollar, um der galoppierenden Geldentwertung zu entkommen.
Heute gehört der Bolivar in Venezuela zur weichsten Währung. Vor drei Jahren betrug die Hyperinflation 130’000 Prozent! Eine Kiste mit 12 Weinflaschen im Werte von CHF 100 würde in einem Jahr später 13’000’000 CHF kosten. Mein Freund Ramon Martinez ist in Caracas geboren und lebt immer noch dort. Er besuchte mich neulich in Zürich und erzählte mir, wie er dank Bitcoin seine Familie ernähren konnte. Am Zahltag wechselt er sofort seinen Lohn in Bitcoins um. Die Kryptowährung behielt bis anhin ihren Wert. Im Gegenteil, er nahm von Tag zu Tag zu.
Kurz vor einem Einkauf wechselte er den benötigten Betrag in Bolivar um. Damit machte er seine Besorgungen im Supermarkt.
Im verflossenen Monat Mai schwankte der Wechselkurs zum Franken zwischen 53’000 und 33’000. Ein Verlust von 38% in wenigen Tagen. Das ist nicht das, was man sich unter einer stabilen Währung vorstellt. Im Gegensatz zu Aktien, hinter welchen Unternehmen stehen, die Geld verdienen, hat Bitcoin keine Wertschöpfung als Basis. Der Kurs schwankt nur durch Angebot und Nachfrage. Er steigt, solange genügend Menschen an den Bitcoin glauben. Das kleinste Gerücht an der Börse, «Tesla nimmt keine Bitcoins mehr an!», schon stürzt der Kurs wie ein Stein im freien Fall. Den Letzten beissen dann die Hunde.

Zum Vierten:
Der Bitcoin hat auch Vorteile gegenüber den klassischen Finanztransaktionen. Er ist dezentral. Er ist effizient. Er ist schnell. Und er ist fälschungssicher.

Zum Fünften:
Der Bitcoin ist neu und jung. Zum heutigen Tag hat er sich zu einem bedeutenden Player in der Finanzindustrie gemausert.

 

Letzte Frage:
Und jetzt?
Die Kryptobranche ist inzwischen ein relevanter, ernst zu nehmender Wirtschaftsfaktor geworden. Institutionelle Anleger und andere Profis werden sie nicht aus den Augen lassen.

Hände weg für Privatpersonen und Kleinanleger. Alles nur Spekulation! Für sie gibt es keine grosse Gewinne, kein schnelles Geld. Es sei denn, sie sind Glücksritter, Risikospieler, die sich grosse Verluste leisten können.

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Bitcoin

Bitcoin, réflexions d’un profane à ce sujet.
Quiconque aurait investi cent dollars américains dans le Bitcoin en 2013 et aurait eu les nerfs assez solides pour attendre patiemment jusqu’à ce jour d’hui, serait assis sur 5 millions de Dollars. Une monnaie magique qui mérite bien qu’on s’y attarde un peu. Générer un revenu annuel de 625’000 $ sans travailler éveille sans doutes un intérêt certain.
Le Bitcoin est basé sur le principe du „Blockchain“. C’est son outil majeur.

Première question :
Qu’est-ce qu’un Blockchain ?
Peter m’a raconté l’histoire suivante pour l’expliquer.
Peter a un document secret qu’il ne veut pas voir tomber dans les mains de quelqu’un d’autre. Il doit le remettre à son ami Walter. Seulement, il ne peut pas le faire personnellement. Peter est très âgé, vit à 40 km de Walter, et sa mobilité est très réduite. Mais il a un neveu. Un bon neveu, fidèle et honnête. Il s’appelle Max, et c’est un coursier à vélo. Il va donc transporter le document secret. Peter doit maintenant s’assurer, que rien ne lui arrive en chemin, que rien ne se perde. Il construit donc un petit coffre-fort portatif à l’épreuve des cambrioleurs. Les documents secrets y sont placés et verrouillés avec un cadenas spécial, hautement sécurisé. Il n’y a qu’une seule clé pour cette serrure. Peter est le seul propriétaire de cette clé. Personne d’autre que Peter ne peut accéder au secret. Le neveu fiable apporte maintenant le petit coffre-fort portatif à Walter, qui possède également un cadenas sécurisé, n’ayant qu’une seule et unique clé s’adaptant exclusivement à la serrure de Walter. Il accroche son cadenas dans le même œillet du coffre et le verrouille. Max retourne auprès de Peter. Peter retire maintenant son cadenas du coffre. Mais il ne peut pas l’ouvrir parce qu’il est verrouillé par la serrure de Walter. Voyage retour. Max pédale jusqu’à Walter. Cela garantit, que seul Walter a accès au contenu du coffre. Walter est maintenant capable d’utiliser sa clé pour ouvrir la sauvegarde et retirer le document. Tout simplement ingénieux !
Voilà comment fonctionne le Blockchain. Il faut une sauvegarde spéciale, un cadenas avec une clé pour chacun d’eux et un coursier de confiance. Dans le monde du Bitcoin, un mot de passe électronique très compliqué correspond à la clé. Le document secret serait le montant du paiement et le coursier est fourni par internet. Un Blockchain est une information digitale.

Deuxième question :
Comment fonctionne un ordre de paiement par Bitcoin ?
Hermann achète une table au menuisier Manfred. Tous deux effectuent leurs transactions avec des Bitcoins. Grâce au Blockchain, Hermann transfère le montant de la facture directement à Manfred. Sans l’intermédiaire d’un prestataire de services financiers. La banque, telle qu’elle gagne son argent dans les opérations bancaires traditionnelle, n’est plus nécessaire. Tout semble pour le mieux. Pas de frais bancaires, pas de banque d’affaires, pas de compensation, un trafic direct d’homme à homme. Un grand gain de temps et aussi sûr que l’or. Sûr et certain, dirait mon petit-fils. Chique, simple et rapide.
Les Bitcoins sont générés par tout un réseau d’ordinateurs. Totalement virtuel. Ils sont échangés électroniquement entre les participants. La propriété est comptabilisée par la clé cryptographique. Chaque transaction est exécutée par le Blockchain. Il permet également de lutter contre la contrefaçon.

Troisième question :
Comment et quand le Bitcoin a-t-il vu le jour ?
Le Bitcoin a été inventé en 2008. Le 3 janvier 2009, les 50 premiers Bitcoins ont été créés. Le premier échange de biens contre des Bitcoins a eu lieu le 22 mai 2010. Deux pizzas ont été vendues pour 10 000 Bitcoins.
Les premiers pas de la nouvelle monnaie, entre 2012 et 2020, furent très mouvementées. En fait, un million de transactions furent effectuées en 2013. Aujourd’hui, ce sont dix millions.
Le taux de change par rapport au Dollar américain ressemblait par contre à des montagnes russes. Il a fluctué entre 4000 et 13 000. Pure spéculation. À la mi-mai 2021, un Bitcoin valait 50 000 Dollars américains. Quelle tentation que d’obtenir de l’argent aussi facilement. Est-ce que vous souvenez, cher lecteur, de l’histoire du serpent et de l’arbre de la connaissance dans le jardin d’Eden ?

Quatrième question :
Qu’est-ce que l’argent, en fait ?
L’argent sert à acheter des biens. Pour que cela fonctionne, il faut qu’il soit reconnu comme un moyen valide de paiement. Avec l’argent, on peut amasser des économies. Cette condition n’est remplie que si la perte de pouvoir d’achat au fil du temps est faible (faible inflation). La stabilité de la valeur et le pouvoir d’achat à long terme doivent être assurés. La banque centrale, la banque nationale, donne la confiance nécessaire pour que le capital personnel ne perde pas de sa valeur tant que possible. L’argent a besoin d’une monnaie, de comptes, de soldes et de transactions.
Nous avons grandi avec cette vision du monde. Il en va de même pour les crises financières, qui se répètent sans cesse. La différence fondamentale entre le traitement conservateur des paiements et le transfert d’argent avec Bitcoin est la confiance dans la durabilité de la préservation de la valeur. Et qui soutient cette confiance dans le Bitcoin? Rien que le taux de change, qui fluctue régulièrement en ce moment.

Cinquième question :
Quelle est la particularité du Bitcoin ?
Tout d’abord :
Le Bitcoin est un énorme consommateur d’énergie. Martin, maître charpentier, consomme en moyenne 20 kilowattheures d’électricité par jour dans son atelier. Une seule transaction en Bitcoins avec M. Hermann, comme nous l’avons déjà dit, consomme 50 fois plus d’électricité. Le réseau Bitcoin dans son ensemble consomme désormais plus d’électricité en un an que toute la Suisse réunie dans le même laps de temps.
Cette consommation colossale d’énergie résulte de la complexité des mots de passe, qui doivent effectuer des calculs massifs lors de leurs allers-retours entre les participants. Le va-et-vient des clés électroniques est un processus informatique très complexe, qui occupe de nombreux ordinateurs.

Deuxièmement :
Le Bitcoin n’est pas un véritable moyen de paiement, ni une véritable monnaie. Il convient mieux comme réserve de valeur.

Troisièmement :
Le taux de change du Bitcoin est uniquement basé sur l’offre et la demande. D’où les énormes fluctuations du taux de change.
Il y a des décennies, lorsque j’avais des affaires à San Paulo, l’inflation brésilienne était de 4% par jour. Le jour de la paie, tout le monde changeait immédiatement ses Cruzeiros en Dollars américains pour échapper à la dévaluation galopante.
Aujourd’hui, le Bolivar du Venezuela fait partie d’une des devises les plus faibles. Il y a trois ans, l’hyperinflation était de 130 000% ! Une caisse de 12 bouteilles de vin d’une valeur de 100 CHF coûterait 13 000 000 CHF un an plus tard. Mon ami Ramon Martinez est né à Caracas et y vit toujours. Il m’a rendu visite à Zurich l’autre jour et m’a raconté comment il a pu nourrir sa famille grâce au Bitcoin. Le jour de la paie, il convertit immédiatement son salaire en Bitcoins. La crypto-monnaie a conservé sa valeur jusqu’à aujourd’hui. Au contraire, elle a augmenté de jour en jour.
Juste avant un achat, il échangeait le montant requis en Bolivars et l’utilisait alors pour faire ses courses au supermarché.
Au mois de mai, le taux de change du Bitcoin au Franc a fluctué entre 53 000 et 33 000, soit une perte de 38% en quelques jours. Ce n’est pas ce que l’on attend d’une monnaie stable. Contrairement aux actions, qui sont soutenues par des entreprises qui gagnent de l’argent, le Bitcoin n’a pas pour base la création de valeur. Le prix fluctue uniquement en fonction de l’offre et de la demande. Il augmentera tant que suffisamment de personnes croiront au Bitcoin. La moindre rumeur en bourse, „Tesla n’accepte plus les Bitcoins !“, déjà le cours plonge comme une pierre en chute libre. Le dernier de la colonne sera mordu par les chiens.

Quatrièmement :
Le Bitcoin présente également des avantages par rapport aux transactions financières traditionnelles. Il est décentralisé. Il est efficace. Il est rapide. Et c’est à l’épreuve des contrefaçons.

Cinquièmement :
Le Bitcoin est nouveau et jeune. Aujourd’hui, il s’est mué en un acteur majeur de l’industrie financière.

Dernière question :
Et maintenant ?
L’industrie des crypto-monnaies est maintenant devenue un facteur économique pertinent et sérieux. Les investisseurs institutionnels et autres professionnels ne les perdront pas de vue.

Les particuliers et les petits investisseurs devraient par contre les laisser tomber. Ce ne sont que pures spéculations ! Pour eux, il n’y a pas de gros profits, pas d’argent rapide. Sauf s’ils sont des soldats de fortune, des preneurs de risques, qui peuvent se permettre de grosses pertes.

 

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Kochkunst

Als Frau Adele Escher, geborene Bodmer, um die Kreditanstalt aus der Bahnhofstrasse um die Ecke stiefelte, fuhr das Rösslitram nach Tiefenbrunnen ab. Was sie jetzt bräuchte, wäre eine Tramverbindung zur Talstation der Seilbahn Rigiblick. Leider gab es die nicht.
Adele war mit dem linken Bein aufgestanden. Es war heute nicht ihr Tag. Ihre Kammerzofe lag mit Fieber im Bett. Die eigene Kutsche hatte ihr Gatte früh morgens anspannen lassen. Eigentlich benutzte Dr. Andreas Escher, Verwaltungsratspräsident der Bank Sparhafen, die Diligence des Morgens kaum. Ausgerechnet heute war er damit unterwegs nach Wollishofen. Es war Adele Escher somit dieser Tage nichts anderes übriggeblieben, als anstelle mit der Magd allein einzukaufen. Mit einem Seufzer nahm sie den vollen Weidenkorb, der sich durchbeugte und knarrte, wieder auf und bestieg eine freistehende Pferdedroschke. Die Fahrt durch die Stadt hinauf auf den Zürichberg zur Hadlaubstrasse trug nicht dazu bei, ihre üble Laune zu verbessern. So kam sie mürrisch gelaunt bei ihrer Villa an. Die Kutsche hatte den Rückweg schon angetreten, als sich wie von selbst die Türe des Lieferanteneingangs öffnete und Ludgianna, die Köchin, ihr entgegeneilte. Sofort merkte sie, dass die Herrin übelster Laune war. Ein kurzer Gruss, schon war sie mit den Lebensmitteln unterwegs in die Küche.

Nicht alle Haushalte im Zürich des Historismus leisteten sich eine Köchin. Beim Durchschnitt war es die Ehefrau und Mutter, welche die Kelle schwang. Die meisten von ihnen hatten den Ruf, gute Köchinnen zu sein. Feines Essen war die Waffe, um die Vorherrschaft im Hause nicht zu verlieren. Es war die Zeit, da die Parole galt: »Die Liebe geht durch den Magen!« In allen bürgerlichen Hausständen hatten die Frauen den Ehrgeiz, täglich eine gelungene Speisenfolge für den ganzen Haushalt auf den Tisch zu zaubern.
Das Wissen dazu wurde von Generation zu Generation über die weibliche Linie weitergegeben. Es gehörte zum Stolz der Mütter und der Töchter, in regelmässiger Folge die seit Menschengedenken in der Familientradition gehüteten Geheimrezepte in der Küche zu verwirklichen. Kochbücher gab es damals kaum.
Die Kochkunst war ein familieneigenes Kunstwerk. Dieses wurde seit Jahrhunderten weiterentwickelt. Das künstlerische Schaffen in der Küche gehörte zum guten Ruf. Dieser musste bei jeder sich gebenden Gelegenheit für Bewunderung der Gäste sorgen. Das Gütesiegel einer jeden Familie war «vortrefflich kochen können».
Jede Kochkünstlerin hatte ihre Kenntnisse, ihre Tricks und ihr Wissen im Kopf. Es kam selten vor, einmal ein Rezept für eine besonders raffinierte Sauce in einem Schulheft, welches in der Schublade des Küchentisches aufbewahrt wurde, festzuhalten. Für das gekonnte Kochen brauchte es Feingefühl. Auf das abgestimmte Abschmecken kam es an. Übung, Wissen, Fähigkeiten und Erfahrung bildeten das Fundament. Je älter die Frau, umso besser die Küche. Unschlagbar waren Speisen aus Grossmutters Küche.

Nur die Elite der Stadtbewohner hatte eine Köchin. Diese herrschte in ihrem Reich, in der Kochstube. Von der Herrschaft hatte dort niemand etwas zu suchen. Mit dem Erfolg, dass die höheren Töchter keine Ahnung hatten, wie man Spiegeleier buk. Die Überlieferung der Rezepte ging damit von selbst verloren.
Elisabeth Fülscher, die Tochter eines aus Hamburg eingewanderten Ingenieurs, lag das Kochen im Blut. Schon als Teenager hatte sie in der siebenköpfigen Familie Eltern und Geschwister mit exquisiten Mahlzeiten überrascht. Sie perfektionierte ihr Kochwissen und wurde in der ersten Zürcher Privatkochschule von Anna Widmer Hauswirtschaftslehrerin. Hier erkannte Elisabeth Fülscher eine Marktlücke. Sie übernahm die Kochschule und bildete dort den weiblichen Nachwuchs der oberen Tausend aus. Die höheren Töchter wurden bei ihr in nahezu wissenschaftlicher Weise in die Kunst, den Zukünftigen zu verwöhnen, eingeführt. Damit die Mädchen nach bestandener Absolvierung nicht alles Wissen in den Wind schlugen, erfand Frau Fülscher DAS KOCHBUCH schlechthin. Der »Fülscher« wurde zum Standardwerk der modernen Küche für jedermann und jedefrau. Dieses Werk kam 1928 heraus und hielt mit knapp1’800 Rezepten das ganze Wissen der Kochkunst fest. Es war nicht nur eine Wegleitung für den Küchendienst. Es war die historische Edition des mündlich überlieferten, familiären Kochwissens. Ein Meilenstein in der Entwicklungsgeschichte der Kochkunst.

Mit der Zeit veränderte sich die Struktur der Familie. Vorbei die Epoche, wo die Frau das Feuer hütete und der Mann auf die Jagd ging. Die drei Töchter bei Eschers hatten klare Vorstellungen, ihr Leben zu gestalten. Alle drei hatten einen Beruf. Für viele Bürger kam das nahe an den Skandal heran. Eine Frau, die Geld verdienen geht. So etwas tut man doch nicht!
Bei Eschers ging dieses Erdbeben der Veränderungen nicht ohne Zerwürfnisse und heftige Diskussionen über die Bühne. Mutter Adele hatte alle Hebel in Bewegung gesetzt, diesem ungebührlichen Bestreben der Neuzeit, wie sie es nannte, Hindernisse in den Weg zu legen. Über eine längere Zeitperiode war der harmonische Fluss des Familienlebens einem reissenden Wildbach der Emotionen gewichen. Es flogen die Fetzen! Alle Register wurden gezogen. Die Tradition der Vorfahren. Der Einsatz von Verwandten und Bekannten als «unabhängige Berater». Ein Austauschaufenthalt im Welschland. Kopplungsversuche an den Bällen vor dem Sächsilüte. Es war eine Zeit der grossen Belastung der oberen Tausend, nicht nur für die Eschers. Die ganze «gute Gesellschaft» erlitt eine Revolution. Die Moderne eroberte die Oberhand. Die Töchter errangen den Sieg. Diese furchtbare Emanzipation, Adele fand keine bessere Bezeichnung, liess sich nicht aufhalten. Die Jungen gingen ihren Weg in die Moderne.

Annabella war Architektin und hatte einen Pestalozzi geheiratet, der war Chemiker. Er war in seinen Beruf verliebt. Dr. Emil Pestalozzi war Oberassistent bei Professor Paul Karrer an der Universität. Er hatte ein eigenes Labor mit Doktoranden und Laboranten. Ein aufs modernste eingerichteter Arbeitsraum. Überall köchelten gläserne Versuchsapparaturen vor sich hin. Emil arbeitete an seiner Habilitation. Er war einer der begabtesten Exponenten der präparativen organischen Chemie. Das Institut war sein Zuhause. An seinem Schreibtisch sitzend, hatte er eben die letzten Eintragungen in sein Laborjournal geschrieben. Jetzt war die Kaffeepause fällig.
„Eigentlich“, so sinnierte er, „besteht zwischen der Chemie und der bürgerlichen Küche kein prinzipieller Unterschied. Ein gradueller aber schon. Zu viel Salz in der Suppe, und sie ist ungeniessbar. In den Abguss damit. Liegt bei uns ein unreiner Stoff vor, so genügt eine sorgfältige Destillation, um den Schaden zu beheben. –  So einfach ist es jedoch auch wieder nicht. Für beide Tätigkeiten braucht es Wissen und Übung. Komplizierte Moleküle zu synthetisieren ist ein Kunststück. Ab und zu gar eine Glanzleistung. In der Küche Bewunderung mit einer meisterhaft zubereiteten Speise zu erreichen, ist eine Kunst. Es entsteht ein Kunstwerk. Ein Kunstwerk wird aus der Küche auf den Esstisch aufgetragen. Auch wenn in der Küche gewisse chemische Vorgänge nötig sind, braucht es dort vor allem Intuition und Vorstellungsvermögen. Das macht das Kunstwerk aus!»
An den Wochenenden zu Hause hatte Emil das Kochen im Griff. Sein „Boeuf Stroganoff“ erfuhr von seinen Lieben grosses Lob. Die Kocherei im Laboratorium war ein Kunststück. Den Sonntagsbraten auf den Tisch zu bringen, war für Pestalozzi ein Kunstwerk.

Pestalozzi hat es nicht mehr erlebt. Die Arbeiten im Labor und jene in der Küche begannen sich mit der Zeit anzugleichen. Sowohl der Koch wie der Laborant stellten alle notwendigen Substanzen bereit, studierten das Fertigungsverfahren. In der Küche entsprach es der Mise-en-place. Im Labor standen die Ausgangschemikalien in Reih und Glied. Die Verfahrensvorschriften, so nennen die Chemiker ihre Rezepte, lagen bereit. Wenn alles vorbereitet und der Herstellungsvorgang verstanden war, ging an beiden Orten die Kocherei los.

Die Gesellschaft erfuhr eine Modernisierung. Der konservativen Vergangenheit wurde der Rücken gekehrt. Mit der Zeit verlor sich das Fachwissen, wie die Familienrezepte zu bereiten sind, mehr und mehr. Der «Fülscher» hatte eine neue Epoche eingeläutet.
Jede Zeitung, jede Zeitschrift, die etwas auf sich gibt, führt eine Kochrubrik. Publiziert regelmässig neue, zum Teil bizarre Rezepte. Betty Bossi erblickt das Licht der Welt. Fachzeitschriften der Gastronomie kommen auf. In den Buchläden gibt es meterlange Regale mit Kochbüchern aus aller Herren Länder. Die Flut der Publikationen steigt tsunamiartig an. Das traditionelle Wissen der kochenden Grossmütter ist nur noch Geschichte. Ähnlich ist in den Laboratorien die Erfahrung der Alchemisten modernen Kenntnissen gewichen.
Im Labor wie in der Küche wird strenggläubig und präzis nach Vorschrift, nach «Fülscher», gekocht. Für die Chemie ist das so in Ordnung. Es ist ein Kunststück, ein neues Molekül zu schaffen.
Um das Kunstwerk in der Gastronomie, in der Speisefolge zur wahren Grösse zu bringen, braucht es mehr. Es braucht „das gewisse Etwas“, das «feine Gespür». Nennen wir es Einfühlungsvermögen. Das wurde einst von der Grossmutter auf die Mutter, von der Mutter auf die Tochter weitergegeben. Diese Wissenskette hat sich aufgelöst. Wenn man den Arbeiten der Hausköchinnen und der Laboranten an ihrem Arbeitsplatz zuschaut , stellt man kaum einen Unterschied fest. Beide starren versklavt auf die Rezepte.

Fünf Minuten anbraten sind heute genau fünf Minuten. Früher gaben der Geruch, das Aussehen und eine kleine Kostprobe darüber Auskunft, wann die Sauce perfekt war. Die Arbeiten der Laboranten und jene der Köche haben sich durch standardisierte Herstellungsverfahren in ein Korsett gezwungen, an das man sich zu halten hat.

Das Kunstwerk der Kochkunst ist zum Kunststück verkommen.

 

 

 

 

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Art culinaire

Lorsque Dame Adèle Escher, née Bodmer, prenait le coin de la avenue de la gare autour de la Crédit Suisse, le tram à cheval était déjà parti pour Tiefenbrunnen. Ce qu’il lui fallait maintenant, c’était une correspondance en tramway vers la station en aval du téléphérique du Rigiblick. Malheureusement, il n’y en avait pas.
Adèle s’était levée du pied gauche. Ce jour d’hui n’était vraiment pas son jour. Sa femme de chambre était alitée avec de la fièvre. Son mari avait attelé sa propre voiture déjà tôt ce matin. En fait, le Dr. Andreas Escher, président du conseil d’administration de la Bank Sparhafen, n’utilisait guère le fiacre durant la matinée. Mais juste aujourd’hui, il était en route pour Wollishofen. Adèle Escher n’avait donc pas d’autre choix que d’aller faire les courses toute seule au lieu d’y aller avec la bonne. Avec un soupir, elle ramassa le panier d’osier plein, qui s’infléchissait et gémissait, et monta dans une diligence libre. La traversée de la ville par le Zürichberg jusqu’à la Hadlaubstrasse ne fit rien pour améliorer sa mauvaise humeur. De ce fait, elle arriva affublée d’une humeur grincheuse à sa villa. Le fiacre avait déjà entamé son voyage de retour quand, comme par magie, la porte des livraisons s’ouvrit et Ludgianna, la cuisinière, se précipita à sa rencontre. Elle remarqua tout de suite que Madame était d’une humeur exécrable. Un salut bref et elle était en route pour la cuisine avec les provisions.

Pas tous les ménages du Zurich historique n’eurent les moyens de se payer une cuisinière. Pour le commun des mortels, c’était l’épouse et mère, qui maniaient la louche. La plupart d’entre elles avaient la réputation d’être de bonnes cuisinières. Les mets raffinés étaient l’arme secrète pour ne pas perdre la dominance dans le foyer. C’était l’époque où le mot d’ordre était : „Le chemin du cœur passe par l’estomac !“ Dans tous les ménages de la classe bourgeoise, les femmes avaient l’ambition de matérialiser chaque jour une séquence de repas réussie pour toute la maisonnée.
Le savoir et la manière de procéder étaient transmis de génération en génération par la lignée féminine. C’était une question de fierté pour les mères et filles de mettre régulièrement en pratique dans la cuisine les recettes secrètes, qui avaient été conservées dans la tradition familiale depuis des temps immémoriaux. Les livres de cuisine n’existaient quasiment pas à l’époque.
L’art de la cuisine était un art familial. Il fut développé au cours des siècles. La création artistique culinaire faisait partie d’une bonne réputation. Et devait garantir l’admiration des invités à chaque occasion. Le sceau d’approbation de chaque famille était „ est capable de cuisiner de manière excellente“.
Chaque artiste cuisinière avait son savoir, ses astuces et ses connaissances dans sa tête. Il était rare qu’une fois une recette d’une sauce particulièrement raffinée soit consignée dans un cahier d’écolier conservé dans le tiroir de la table de la cuisine. Une bonne cuisine exige de la sensibilité. C’était la dégustation appliquée qui importait. La pratique, le savoir, les compétences et l’expérience en étaient les fondements. Plus la femme était âgée, meilleure était sa cuisine. Les plats de la cuisine de grand-mère étaient imbattables.

Seule l’élite des citadins se payait une cuisinière. Elle régnait dans son royaume, dans la cuisine. Personne de la classe dirigeante n’y avait à y faire. Avec le résultat que les filles de maîtres n’avaient aucune idée comment se faire cuire des œufs au plat. La transmission des recettes se perdait donc d’elle-même.
Elisabeth Fülscher, fille d’un ingénieur immigré de Hambourg, avait la cuisine dans le sang. Déjà en tant qu’adolescente, elle avait surpris ses parents et frères et sœurs d’une famille de sept personnes avec des repas exquis. Elle se perfectionna en l’art culinaire et devint professeure d’enseignement ménager dans la première école de cuisine privée d’Anna Widmer à Zurich. C’est là qu’Elisabeth Fülscher reconnut une lacune du marché. Elle reprit l’école de cuisine et y forma la relève féminine pour le millier de la classe dirigeante. Chez elle, les filles supérieures furent initiées de manière presque scientifique à l’art de gâter leurs futurs maris. Pour que les jeunes filles ne jettent pas toutes leurs connaissances aux orties après leur diplôme, Mme Fülscher inventa le LIVRE DE CUISINE par excellence. Le „Fülscher“ devint l’ouvrage de référence de la cuisine moderne pour tout un chacun. Cet ouvrage, paru en 1928, recensait l’ensemble des connaissances de l’art culinaire avec près de 1800 recettes. Il ne s’agissait pas seulement d’un guide pour le personnel de cuisine. C’était l’édition historique des connaissances culinaires familiales transmises oralement. Une étape importante dans le développement de l’art culinaire.

Au fil du temps, la structure de la famille s’est transformée. L’époque où la femme s’occupait du feu et l’homme allait à la chasse est bien révolue. Les trois filles de la maison Escher avaient des idées claires sur la manière de mener leurs vies. Tous les trois avaient une profession. Pour de nombreux citoyens, cela frôlait le scandale. Une femme qui sort pour aller gagner de l’argent. Cela ne se fait pas!
Pour les Escher, ce séisme du changement ne s’est pas déroulé sans discorde ni discussions animées. Mère Adèle avait tout fait pour mettre des bâtons dans les roues de cette entreprise inconvenante de ces temps modernes, comme elle l’appelait. Pendant une longue période, le flux harmonieux de la vie familiale avait fait place à un torrent d’émotions. On s’y écharpait ! Tout fut mis en œuvre pour stopper ce changement. La tradition des ancêtres. La mise en œuvre de parents et connaissances en tant que „conseillers indépendants“. Une période d’échange en terres romandes. Tentatives d’entremise lors des bals avant le Sächsilüte. C’était une période de grande tension pour le millier supérieur, et pas seulement pour les Escher. Toute la „bonne société“ a subi cette révolution. La modernité avait pris le dessus. Les filles ont remporté la victoire. Cette terrible émancipation, Adèle ne trouvait pas de meilleur terme, ne pouvait être arrêtée. Les jeunes ont suivi leur chemin dans l’ère moderne.

Annabella était architecte et avait épousé un Pestalozzi, qui était chimiste. Il était enamouré de sa profession. Dr. Emil Pestalozzi était l’assistant principal du professeur Paul Karrer à l’université. Il y avait son propre laboratoire avec des doctorants et des assistants de laboratoire. Une salle de travail pourvue des équipements les plus modernes. Des appareils expérimentaux en verre mijotaient partout. Emil y travaillait sur son doctorat d’État. Il était l’un des représentants les plus doués de la chimie organique préparative. L’institut était sa maison. Assis à son bureau, il venait d’inscrire les dernières entrées de son journal de laboratoire. C’est maintenant l’heure de la pause-café.
“En fait“, se dit-il, “il n’y a pas de différence de principe entre la chimie et la cuisine bourgeoise. Mais il y en a un qui est graduel. Trop de sel dans la soupe, et elle est immangeable. Versez-la dans l’égout. S’il s’agit d’une substance impure, une distillation soigneuse suffit à réparer les dégâts. – Cependant, ce n’est pas si simple. Ces deux activités nécessitent des connaissances et de la pratique. Synthétiser des molécules compliquées est un exploit. De temps en temps, même une action d’éclat. Susciter l’admiration avec un plat préparé de main de maître est un art. Une œuvre d’art est créée. Une œuvre d’art est servie de la cuisine à la table. Même si certains processus chimiques sont nécessaires dans la cuisine, ce qui y est vraiment nécessaire, c’est l’intuition et l’imagination. C’est ça qui fait l’œuvre d’art !”
Les fins de semaine à la maison, Emil avait la cuisine bien en main. Son „Boeuf Stroganoff“ reçevait de grands éloges de la part de ses proches. Cuisiner dans le laboratoire était un exploit. Mettre le rôti du dimanche sur la table était une œuvre d’art pour Pestalozzi.

Pestalozzi n’a pas vécu pour le voir. Le travail en laboratoire et celui en cuisine commencèrent à converger avec le temps. Le cuisinier tout comme le laborantin préparaient tous les ingrédients nécessaires, étudiaient le processus de production. Dans la cuisine, cela correspondait à la mise en place. Dans le laboratoire, les produits chimiques de départ s’alignaient. Les consignes du procédé, comme les chimistes appellent leurs recettes, étaient prêtes. Lorsque tout a été préparé et que le processus de fabrication a été compris, la cuisson commençait aux deux endroits.
La société était en train de se moderniser. On a tourné le dos au passé conservateur. Au fil du temps, le savoir-faire en matière de préparation des recettes familiales s’est perdu de plus en plus. Le „Fülscher“ avait inauguré une nouvelle ère.
Chaque journal, chaque magazine qui se respecte, a une section culinaire. Publie régulièrement de nouvelles, parfois bizarres recettes. Betty Bossi voit la lumière du jour. Des magazines spécialisés dans la gastronomie apparaissent. Dans les librairies, on y trouve des étagères de plusieurs mètres de long chargées de livres de cuisine du monde entier. Le flot des publications monte comme un tsunami. Le savoir traditionnel des grands-mères cuisinières n’est plus que de l’histoire ancienne. De même, dans les laboratoires, l’expérience des alchimistes a fait place aux connaissances modernes.
Dans le laboratoire, comme dans la cuisine, la cuisine est faite strictement et précisément dans les règles de l’art, selon „Fülscher“. Pour la chimie, cela va très bien. Créer une nouvelle molécule relève de l’exploit.
Dans la gastronomie, pour amener l’œuvre d’art dans le menu à sa vraie grandeur, il en faut plus. Il faut „ce petit quelque chose“, ce „bon flair“. Appelons ça de l’empathie. C’était autrefois transmis de grand-mère à mère, de mère à fille. Cette chaîne de connaissances s’est dissoute. Si vous observez le travail des cuisiniers à domicile et des techniciens de laboratoire sur leur lieu de travail, vous ne remarquez guère de différence. Tous deux fixent les recettes avec un regard d’esclave.

Faire saisir pendant cinq minutes, c’est aujourd’hui exactement cinq minutes. Autrefois, l’odeur, l’aspect et un peu de dégustation vous disaient quand la sauce était parfaite. Le travail des techniciens de laboratoire et celui des chefs cuisiniers a été contraint par un corset de procédures de fabrication standardisées, auxquelles il faut se conformer.

L’art de la cuisine a dégénéré en un tour de force.

 

 

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Wandel

«Die Welt ist aus den Fugen!» Herr Hagen hat nicht ganz Unrecht. Alle Leute, die ich im Laufe der letzten Wochen antreffe, strahlen Unzufriedenheit, Unsicherheit, Ungewissheit und eine Zukunftsangst aus.

Nicht so Herr Hagen. Jeder kennt ihn. Er gehört zum Dorf wie die Poststelle oder die Kirche. Es besteht keine Möglichkeit, Herrn Hagen, diese Frohnatur, nicht anzutreffen. Er ist immer überall. Auf dem Waldweg, wenn man allein auf einem Spaziergang in Ruhe nachdenken möchte. Ebenso im Grossverteiler beim Wocheneinkauf. Hagen ist da. Er strahlt dich an. Bevor man es sich gewiss ist, hat er einen schon mit samt dem Einkaufzettel in ein – wie er sagt – wichtiges Gespräch gewickelt. Es braucht Schlauheit und Diplomatie, seinem Redefluss zu entkommen. Dies, weil er die Gabe hat, interessante Themen verständlich zu erläutern.

Klar! Europa, und nahezu die ganze Welt, erlebt zurzeit einen Umbruch. Wir sind unterwegs in eine neue Epoche. In dieser Übergangszeit erscheint alles turbulent, nicht vorhersehbar, chaotisch. Dieser Zustand ist nicht neu. Er tritt immer auf, wenn grosse Umwälzungen bevorstehen.
Sie müssen nicht nur in der grossen, weiten Welt daherkommen. Auch ein Umzug aus einem Einfamilienhaus in eine Vierzimmerwohnung mit Balkon im vierten Stock, löst für den, den es betrifft, ähnliche Verwerfungen auf. Nur, diesmal hat es die ganze Menschheit erwischt.
Seit der Mensch begann, auf zwei Beinen zu laufen, durchschritt er Epoche um Epoche. Je weiter er kam, desto mehr veränderte er die Struktur, die er eben verlassen hatte. Die Wildbeuter wurden sesshafte Bauern. Die Bauernhöfe entwickelten sich zu Dörfern und Städten. Die Bevölkerung wuchs. Das Gewerbe trennte sich von der Tierzucht und dem Ackerbau. Die ersten Vorboten der Industrie hielten Einzug. Das Spinnrad; der Webstuhl; die Windmühle; das Wasserrad. Die anschliessende Entwicklung des Buchdruckgewerbes war eine enorme Innovation, vergleichbar mit dem Internet. Die Gesellschaft begann sich zu organisieren, Hierarchien entstanden.
James Watt brachte die Dampfmaschine zum Laufen. Die erste industrielle Revolution brach, wie ein gewaltiger Wolkenbruch, über Arbeit und Gewerbe her. Die Muskelkraft wurde durch die Maschinenkraft ersetzt. Der Maschinenbau knüpfte Erfolg an Erfolg: automatische Webmaschinen, Dampflokomotiven, Eisengiessereien und Druckpumpen erleichterten die Arbeit der Menschen.
Die zweite Revolution, das Fliessband, krempelte die Fertigungstechnik um. Die Massenproduktion von Autos, Radios, Fernsehgeräten und anderen Produkten überschwemmten den Markt.
Die Dritte brachte den Computer, und aus ihm ging die künstliche Intelligenz hervor.
Von Meilenstein (Spinnrad) zu Meilenstein (Roboter) veränderte der Mensch mit seiner Neugier, seiner Schlauheit und seinem Durchhaltewillen die Welt, in der wir heute leben. Veränderte er die Welt von Epoche zu Epoche in die nächste. Perioden der Ruhe und der Prosperität wechselten mit Abschnitten des undurchsichtigen Durcheinanders.

In einem solchen Zeitabschnitt, einem solchen Umbruch, befinden wir uns jetzt. 1950 hing das Telefon noch an der Wand. Heute trägt es ein jeder es in seiner Tasche. 1969 landete der erste Mensch auf dem Mond. Heute hängt der Kosmos voller Satelliten. Eine Landung eines Menschen auf dem Mars wird ernsthaft in Erwägung gezogen.
Plötzlich hatten wir von allem zu viel. Zu viele Konsumgüter, zu viele Fluggesellschaften, zu viele Autos. Zu viel Raubbau an lebenswichtigen Ressourcen wird gedankenlos in Kauf genommen, zu viele Menschen auf unserem Planeten. COVID 19 erzwang einen Marschhalt.

Auf einmal hatten wir Zeit über unsere Leistungen nachzudenken. Vieles, was wir liebgewonnen haben und was wir für richtig gehalten haben, wird in Frage gestellt. Zur Weiterentwicklung des Fortschritts gehört der Wandel der Strukturen. Betrachten wir, um beim Beispiel zu bleiben, das Empfinden der Beteiligten bei der Einführung der automatischen Webmaschinen im Zürcher Oberland. Alle im Land verstreuten Handwebstühle wurden nicht mehr gebraucht. Die Heimarbeiter wussten weder ein nach aus. Kein Einkommen mehr, eine Katastrophe, keine Besserung in Sicht. Ein paar Jahre später, der Pulverdampf hatte sich gelichtet, fanden sie besser bezahlte Arbeit in den Fabriken. Wie waren wohl die Gefühle der Büroangestellten und Buchhalter viele Jahrhunderte später, als ihre Arbeit von Computern übernommen wurden? Ein ähnliches Bild tat sich auf.
Das genaue Gegenteil war bei der Papierherstellung und der Einführung der Druckerpresse zu beobachten. Die Herden von Ziegen mussten ihr Leben nicht mehr lassen, um das Pergament als Schreibunterlage zu liefern. Neue Möglichkeiten taten sich auf. Man lernte etwas ganz Neues. Man lernte lesen. Daraus ergaben sich neue Chancen, bessere Jobs.
Die Zeit, in der ein solcher turbulenter Wandel stattfindet, dauert in der Regel 10 bis 20 Jahre. Diese Zeitspanne ist für den Menschen, der sie erlebt, die Hölle. Er sieht keinen Ausweg, er fühlt sich bedroht, er hat Angst bezüglich allem, was auf ihn zukommen könnte. Er wünscht die gute alte Zeit zurück. Leider war sie nicht so gut wie sie im Rückspiegel aussieht.

Was uns die Geschichte gelehrt hat, ist, dass diese Zukunft, wenn sie einmal Gegenwart geworden ist, besser ist, angenehmer ist, schöner ist. Das erlebten viele von unseren Vorfahren, die im Sog der Epochenablösung herumgewirbelt worden waren. Alle haben es erlebt.
Die Bauern auf dem Feld. Die Städter in den Werkstätten. Die Weber an den Handwebstühlen. Warum nicht auch wir?

Es besteht Zuversicht. Wir werden die Zeit der Krise überleben. Die Welt ist noch nie untergegangen.

Das nächste Mal, wenn ich Herrn Hagen sehe, werde ich ihm sagen: «Die Welt erscheint nur so, wie wenn sie aus den Fugen geraten wäre. Stimmt nicht. Im Gegenteil. Sie ist auf dem Weg in eine bessere Zukunft.»

 

 

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Transformation

„Le monde est sorti de ses gonds!“ Monsieur Hagen n’a pas tout à fait tort. Toutes les personnes, que je rencontre au cours de ces dernières semaines, respirent le mécontentement, l’insécurité, l’incertitude et une peur de l’avenir. Mais certainement pas Monsieur Hagen. Tout le monde le connaît. Il fait tout autant partie du village que la poste ou l’église. Il n’y a aucun moyen de ne pas rencontrer Monsieur Hagen, ce joyeux personnage. Il est toujours et partout. Que ce soit sur le chemin forestier, quand on aimerait réfléchir seul lors d’une promenade paisible. Ou que ce soit au supermarché, quand vous faites vos courses de la semaine. Hagen est là. Il rayonne. Avant même que vous ne vous en rendiez compte, il vous a déjà entraînée dans ce qu’il appelle une conversation importante, avec votre liste de courses à la clé. Il faut alors user de ruse et de diplomatie pour échapper à sa logorrhée. Mais il a le don d’expliquer des sujets intéressants et ce d’une manière compréhensible.
C’est sûr! L’Europe, et presque le reste du monde, connaît actuellement un bouleversement. Nous sommes sur le point d’entrer dans une nouvelle ère. Dans cette période de transition, tout semble turbulent, imprévisible, chaotique. Cet état de fait n’est pas nouveau. Cela se produit toujours lorsque de grands bouleversements sont imminents. Ils n’ont pas besoin de surgir uniquement dans le grand, vaste monde. Même déjà un déménagement d’un pavillon vers un appartement de quatre pièces avec balcon au quatrième étage provoque des bouleversements similaires pour les personnes concernées. Seulement, cette fois, c’est toute l’humanité qui est concernée.
Depuis que l’homme a commencé à marcher sur deux jambes, il a traversé des époques, les unes après les autres. Plus il avançait, plus il changeait la structure, qu’il venait de quitter. Les chasseurs sont devenus des agriculteurs sédentaires. Les fermes se sont transformées en villages et en villes. La population a augmenté. Le commerce s’est séparé de l’élevage et de l’agriculture. Les premiers signes avant-coureurs de l’industrie firent leur apparition. Le rouet; le métier à tisser; le moulin à vent; la roue à eau. Le développement ultérieur de la presse à imprimer a constitué une énorme innovation, comparable à l’internet. La société a commencé à s’organiser, des hiérarchies sont apparues.

James Watt fit fonctionner la machine à vapeur. La première révolution industrielle s’est abattue sur le travail et le commerce comme une pluie diluvienne. La force musculaire a été remplacée par la puissance des machines. L’ingénierie mécanique vola de succès en succès: les métiers à tisser devinrent automatiques, les locomotives marchèrent à la vapeur, les fonderies d’acier et les pompes facilitèrent le travail des gens.
La deuxième révolution, la chaîne de montage, a bouleversé la technologie de fabrication. La production de masse de voitures, radios, télévisions et autres produits a inondé le marché.
La troisième a généré l’ordinateur, et de lui est apparu l’intelligence artificielle.
De jalon (rouet) à jalon (robot), la curiosité, l’astuce et la persévérance de l’homme ont modifié le monde, dans lequel nous vivons aujourd’hui. Il a modifié le monde d’une époque à l’autre. Des périodes calmes et prospères ont alterné avec des périodes confuses et opaque.
C’est dans une telle période, un tel bouleversement, que nous nous trouvons aujourd’hui. En 1950, le téléphone était encore accroché au mur. Aujourd’hui, tout le monde le porte dans sa poche. En 1969, le premier homme a marché sur la lune. Aujourd’hui, le cosmos est rempli de satellites. Un atterrissage humain sur Mars est sérieusement envisagé.

Soudainement, nous avions trop de tout. Trop de biens de consommation, trop de compagnies aériennes, trop de voitures. Trop de pillage des ressources vitales accepté sans réfléchir, trop de personnes sur notre planète. COVID 19 a forcé un arrêt de marche.
Soudain, nous avons eu le temps de réfléchir à nos réalisations. Une grande partie de ce qui nous a été cher et de ce que nous avons cru être juste est remise en question. Pour faire avancer le progrès, il faut notamment changer les structures. Considérons, pour rester dans l’exemple, les sentiments des personnes concernées lors de l’introduction des métiers à tisser automatiques dans l’Oberland zurichois. Tous les métiers manuels disséminés dans le pays devinrent obsolètes. Les travailleurs à domicile ne savaient plus ni comment entrer ou sortir. Plus de revenus, une catastrophe, aucune perspective en vue. Quelques années plus tard, la fumée des armes s’étant dissipée, ils ont trouvé un travail mieux rémunéré dans les usines. Je me demande ce qu’ont ressenti les employés de bureau et les comptables plusieurs siècles plus tard, lorsque leur travail a été remplacé par des ordinateurs? Une image similaire est apparue.
L’inverse s’est produit quant à la fabrication du papier et l’introduction de la presse à imprimer. Les troupeaux de chèvres n’avaient plus besoin de donner leur vie pour fournir le parchemin nécessaire à l’écriture. De nouvelles possibilités se sont offertes à nous. On put apprendre quelque chose d’entièrement nouveau. On apprit à lire. Il en est résulté de nouvelles opportunités, de meilleurs emplois.
La période requise pour un changement aussi turbulent dure généralement 10 à 20 ans. Cette période est un enfer pour les personnes concernées. Elles ne voient pas d’issue, elles se sentent menacées, elles ont peur de tout ce qui peut leur arriver. Elles souhaitent que le bon vieux temps revienne. Malheureusement, il n’était pas aussi bien que ça, vu dans le rétroviseur.

Ce que l’histoire nous apprend, c’est qu’une fois que ce futur est devenu le présent, il est meilleur, il est plus agréable, il est plus beau. C’est ce qu’ont vécu nombre de nos ancêtres, tourbillonnant dans le maelström des bouleversements d’époque. Ils en ont tous fait l’expérience. Les agriculteurs dans les champs. Les travailleurs des ateliers. Les tisserands aux métiers manuels. Pourquoi pas nous, aussi?
Ayons confiance. Nous survivrons à cette période de crise. Le monde n’a jamais encore pris fin.

La prochaine fois que je verrai Monsieur Hagen, je lui dirai : „Le monde semble être sorti de ses gonds. Mais c’est inexact. Au contraire. Il est en route vers un avenir meilleur.“

 

 

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Endläuten

Ein stahlblauer Himmel. Strahlende Sonne. Sommerferien in Leuk! In der Bäckerei Bumann herrschte reger Betrieb. Auf dem Treppenaufgang vor dem Laden sitze ich und schnitze an einem Stück Ast eines Kirschbaums. Es soll eine Panpfeife werden. Onkel Hans hatte mir gezeigt, wie man das mit dem eigenen Taschenmesser macht.
Unten am Hauptplatz, beim Café Billard, trottete Heisi Seewer die Varengasse hinan. Die Turmuhr (jene, die auf dem Foto auf meinem monatlichen Blog zu sehen ist) schlug eben elf Uhr. Der Stundenschlag, langsam und genau hallt durch die ganze Burgschaft. Vom Rhonetal bis zur Gemmi, von der Dala bis in den Lichten, alle hören es, es schlägt elf. Erst die vier hellen Schläge für die runde Stunde, dann elf lautere, dunkle. Von Viertelstunde zu Viertelstunde hangelt uns die Stadtuhr durch die Arbeitswelt. Nur am Sonntag tragen die reichen Leute eine Taschenuhr oder eine Armbanduhr. Es sind Schmuckstücke, die zur Sonntagstracht gehören. Am Sonntag ist die Zeit nicht so wichtig wie am Werktag. Nur sonntags trägt man die Zeit auf sich. Am Sonntag haben die Glocken im Turm eine andere Aufgabe. Sie rufen die Gläubigen in die Kirche.
Unbemerkt steht Heisi Seewer neben mir und spricht laut auf mich ein. Ich verstehe kein Wort. Nicht weil ich dem Leuker-Walliser-Dialekt nicht mächtig bin. Den spreche ich inzwischen akzentfrei. Auch nicht, weil Heisi eine Sprache spricht, die mir fremd ist. Heisi hat einen groben Sprachfehler. Er lallt. Von Geburt an hat er sich nicht wie Normale entwickelt. Heute ist er Hilfsarbeiter, Aushilfsarbeiter in der Stadt. Er trägt den stinkenden Stallmist zur Düngung in die Reben. Er hilft im Baumgarten die Äste einzusammeln, wenn die Bäume geschnitten werden. Er hilft dem Sigrist, wenn Not am Mann ist. Das ist heute der Fall. Cousine Josephine, schwer mit Backwaren beladen aus der Bäckerei kommend, gibt mir die Botschaft weiter. Sie versteht offenbar Heisis Privatsprache. Peter Zwahlen sei gestorben. Man brauche Hilfe beim Endläuten. Ich solle mit Heisi in den Kirchenturm.

Immer, wenn in Leuk jemand stirbt, wird das zu Mittag Läuten von fünf Minuten auf eine Viertelstunde verlängert, das Endläuten. Bis zum Mittagessen wissen alle, heute ist jemand gestorben. Heisi und ich brechen auf zum Turm. Als die Türe zum Turm zuschlug, befanden wir uns in einem geheimnisvollen Verlies. Diese Umgebung war mir wohlbekannt. Wir Halbwüchsigen besuchten ab und zu verbotenerweise den Kirchenturm, um dort herum zu klettern und die schlafenden Fledermäuse zu beobachten. Ein paar Mal war ich auch schon dabei, wenn wie heute das grosse Geläut zu erschallen hatte. In diesen Räumen kannte ich mich aus. Die begonnene Panflöte legte ich in eine Nische. Zum ersten Boden führte eine, halb vom Holzwurm zerfressene, wackelige Holztreppe. Dort hingen zwei Seile. Die eine für die Feuerglocke. Ein kleines helltönendes Glöcklein, welches nicht zum Geläut gehörte. Sie ist da, um bei einer Feuerbrunst die Männer der Feuerwehr zusammen zu rufen und die Bevölkerung zu alarmieren.
Der andere, stärkere Strick bedient die Alltagsglocke. Sie war der Heiligen Agatha geweiht und diente dazu, die Gläubigen zur Messe zu rufen. Sie wird täglich vom Sigrist bedient. Zur nächsten Etage ging es mit einer nicht weniger baufälligen, nachlässig unterhaltenen Holzleiter. Oben trafen Heisi und ich auf den Sigrist und auf Marius Wyder, einen bärenstarken, vom ganzen Schulhof gefürchteten, jähzornigen und streitsüchtigen Kameraden. «Sprenzel suchen!», kommandierte er. Wir stiegen eine weitere, wacklige Leiter hinauf zu den drei grossen Glocken. Einen Sprenzel fand ich unter der Grössten der drei liegen. Ohne den Kopf anzuschlagen, konnte ich bequem aufrecht in der grossen Kirchenglocke stehen. Auf ihr konnte ich einen Sinnspruch lesen: „Ich lobe den wahren Gott, rufe das Volk, versammle den Klerus, beweine die Toten, verscheuche die Pest, verschönere die Feste.»
Marius, der Lümmel, benahm sich, wie wenn der Glockenstuhl ihm gehören würde und kommandierte mich herum. «Drücke den Klöppel der grossen Glocke bis eine Handbreit zur Glockenwand. Ich setze den Sprenzel. So. Loslassen». Der Sprenzel ist nichts anderes als ein solider Stecken, der zwischen Klöppel und Wand eingeklemmt wird. So kann die Glocke pendeln ohne, dass sie einen Ton von sich gibt. Erst wenn sie richtig Schwung aufgenommen hat, fliegt der Sprenzel heraus und sie erklingt in vollem Klang. «Ohne zu stottern», wie es der Sigrist nennt. Jedes Teil des Geläuts hat seinen eigenen, auf Mass zugeschnittenen Sprenzel. Es gilt nun die Stecken, die beim Verlassen der Klöppel irgendwo hinfliegen, wieder zu finden. Das machte heute Mühe. Für die zweite, die dem Heiligen Stephan geweihte, war der Sprenzel verschwunden. Nicht aufzufinden. Nur die drei Grössten im Turm benötigen einen Sprenzel. Zwei waren schon gesetzt, als ich, eingeklemmt im Glockenfenster, den Dritten fand. Sehr zum Verdruss von Marius. Wäre die Rettung aus der unbequemen Lage doch eigentlich ihm zugestanden, wie er fand.
Die drei Gesprenzelten wurden tonlos in Schwingung gebracht. Dazu brauchte es neben der nötigen Kraft viel Fingerspitzengefühl. Die Glocken mussten gut pendeln, ohne zu läuten. Auf Befehl des Sigrist löste ein besonders kräftiger Seilzug das Läuten aus. Das geschah so auch heute. Wie wild zogen wir an den Seilen. Das volle Geläute dröhnte in unsere Ohren. Der Turm zitterte ganz leise. Man verstand kein Wort. Befehle wurden durch Handzeichen gegeben. Wir empfanden den uns umarmenden Lärm als die schönste Musik.

In der Stadt ging das Leben weiter. Aufgebahrt im offenen Sarg lag der Leichnam im Beinhaus. Während dreier Abende nahmen die Burger Abschied von ihrem Freund. Ein Rosenkranz wurde gebetet, Weihwasser wurde gespendet. Am vierten Morgen das Requiem und die Bestattung auf dem Friedhof. Ein letztes Mal Weihwasser. Die Turmuhr schlug elf. Die Trauergemeinde löste sich auf. Jeder ging seinen Arbeiten nach. Die Jahrgänger tranken noch ein Ballon Fendant im Café de la Poste. Ich schnitzte an meiner Flöte weiter. Das Leben im Alltag ging wieder seinen gewohnten Gang.
Wir hatten damals ein sehr natürliches Verhältnis zu Leben und Tod. Jeder wusste, einmal kommt der Sensenmann. Ein willkommener Gast ist er nicht, aber er gehört dazu.

Und heute, fünfundsiebzig Jahre später?
Höchste Effizienz:

Exitus, Kremierung, ein Pfund Asche, Abdankung im engsten Familienkreis.

 

 

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