Glas final

Un ciel bleu acier. Plein soleil. Vacances d’été à Loèche! La boulangerie Bumann était en pleine effervescence. Je suis assis sur l’escalier devant la boutique et sculpte dans un tronçon de branche de cerisier, censé devenir une flûte de Pan. L’oncle Hans m’avait instruit comment faire avec mon propre couteau de poche.
En bas, sur la place principale, près du Café Billard, Heisi Seewer trottait vers la Varengasse. L’horloge de la tour (celle qui figure sur la photo de mon blog mensuel) venait de sonner onze heures. Le carillon de l’heure, lent et précis, résonnait dans tout le bourg. De la vallée du Rhône à la Gemmi, de la Dala au Lichten, tout le monde l’entend, il est bien onze heures. D’abord les quatre coups clairs pour l’heure ronde, puis onze coups plus forts et plus sombres. De quart d’heure en quart d’heure, l’horloge du bourg nous accompagne dans le monde du travail. Ce n’est que le dimanche que les personnes riches portent une montre de poche ou une montre-bracelet. Ce sont des bijoux qui font partie du costume du dimanche. Le temps n’est pas aussi important le dimanche qu’il ne l’est les jours ouvrables. Ce n’est que le dimanche que les gens portent l’heure sur eux. Le dimanche, les cloches de la tour ont une tâche différente. Elles rassemblent les fidèles à l’église.

Subrepticement, Heisi Seewer se tient tout à coup à côté de moi et me parle à voix haute. Mais je n’en comprends pas un traitre mot. Non pas que je ne parlerai pas le dialecte valaisan de Loèche. Je le parle sans accent maintenant. Ni parce que Heisi parlerait une langue qui me serait étrangère. Non, Heisi a un gros défaut d’élocution. Il balbutie. Depuis sa naissance, il ne s’est pas développé normalement. Aujourd’hui, il est tâcheron, manoeuvre dans le bourg. Il transporte le fumier nauséabond jusqu’aux vignes pour les fertiliser. Il aide à ramasser les branches dans le verger, lorsque les arbres sont taillés. Il aide le sacristain quand il se présente un besoin. Dont c’est le cas aujourd’hui. Cousine Joséphine, lourdement chargée de viennoiseries et pâtisseries provenant de la boulangerie, me transmet le message. Elle comprend manifestement le langage secret de Heisi. Peter Zwahlen est décédé. Ils ont besoin d’aide pour sonner le glas. Je devrais grimper avec Heisi dans le clocher de l’église.
Chaque fois que quelqu’un meurt à Loèche, le tocsin de midi est prolongé de cinq minutes à un quart d’heure, le tocsin final. Jusqu’à l’heure du déjeuner, tout le monde sait que quelqu’un est mort aujourd’hui. Heisi et moi sommes donc partis pour le clocher. Lorsque la porte de la tour s’est refermée, nous nous sommes retrouvés dans une mystérieuse oubliette. Cet endroit m’était bien connu. Nous, les adolescents, nous nous rendions de temps en temps dans le clocher de l’église, bien qu’interdit, pour y grimper et y observer les chauves-souris endormies. Quelques fois, j’étais également là quand la grande cloche a carillonné, comme aujourd’hui. Dans cet endroit, j’y avais mes repères. Je mis la flûte de pan que j’avais commencée, dans une niche. Un escalier en bois branlant, à moitié rongé par les vers à bois, menait dangereusement au premier étage. Deux cordes y étaient suspendues. L’une pour la cloche d’incendie. Une petite cloche au son brillant, qui ne faisait pas partie du tocsin. Elle permettait de rassembler les hommes du corps des pompiers en cas d’incendie et d’alerter la population.
L’autre corde, plus grosse, est celle de la cloche quotidienne. Elle est dédiée à Sainte Agathe et sert à appeler les fidèles à la messe. Elle est maniée quotidiennement par le sacristain. Pour atteindre l’étage suivant, nous devions emprunter une échelle en bois pas moins délabrée et imprudemment mal entretenue. Arrivés au sommet, Heisi et moi avons rencontré le sacristain et Marius Wyder, un camarade bouleux, irascible, querelleur, craint de toute la cour de l’école. „Chercher le Sprenzel!“ ordonna-t-il. Nous avons donc grimpé une autre échelle branlante jusqu’aux trois grandes cloches. J’y ai trouvé un Sprenzel situé sous la plus grande des trois. Sans me cogner la tête, j’ai pu me tenir debout confortablement à l’intérieur de la grande cloche de l’église. Je pus y lire cette devise : „Je loue le vrai Dieu, appelle le peuple, rassemble le clergé, pleure les morts, chasse la peste, embellis les fêtes.“
Marius, ce rustre, se comportait comme s’il était propriétaire du beffroi et me menait à la baguette. „Pousse le battant de la grande cloche jusqu’à une distance d’une main de la robe de la cloche. Je vais y mettre le Sprenzel. Voilà. Lâche prise.“ Le Sprenzel n’est rien d’autre qu’un solide bâton que l’on coince entre le battant et la robe de la cloche. Cela permet à la cloche de prendre de l’élan sans émettre un son. Ce n’est que lorsqu’elle a pris une réelle impulsion que le Sprenzel s’envole et qu’alors sonne la cloche à plein volume. „Sans bégaiement“, comme le dit le sacristain. Chaque cloche possède son Sprenzel propre, façonné sur mesure. La tâche consiste maintenant à récupérer ces bâtons qui s’envolent n’importe où lorsque les battants sont libérés. Aujourd’hui, cela nous posa un problème. Pour la seconde cloche, celle dédiée à Saint Etienne, le Sprenzel avait disparu. Impossible à retrouver. Seules les trois plus grandes cloches de la tour ont besoin d’un Sprenzel. Deux d’entre eux étaient déjà montés quand, calé dans la fenêtre du clocher, j’y ai retrouvé le troisième. Au grand dam de Marius, qui considérait que le mérite du sauvetage de cette situation inconfortable devait incontestablement lui revenir.
Les trois ainsi „sprenzelées“ sont mises en oscillation sans bruit. Cela demandait non seulement de la force, mais aussi beaucoup de doigté. Les cloches devaient se balancer bien vigoureusement sans tinter. Sur ordre du sacristain, une traction puissante de corde déclenchait la sonnerie. Cela se passa de la même façon aujourd’hui. Comme des fous, nous avons tiré sur ces cordes. La pleine sonnerie a beuglé dans nos oreilles. La tour tremblait légèrement. On ne comprenait plus un mot. Les ordres étaient donnés par des gestes de la main. Nous trouvions que le boucan qui nous assourdissait était la plus belle des musiques.

En ville, la vie continuait. Exposé dans un cercueil ouvert, le corps reposait dans l’ossuaire. Pendant trois soirs consécutifs, les habitants du bourg purent prendre congé de leur ami. Un chapelet fut égrené. De l’eau bénite fut aspergée. Le quatrième matin, requiem et inhumation au cimetière. Une dernière aspersion d’eau bénite. La tour de l’horloge a sonné onze heures. Les personnes en deuil se sont dispersées. Chacun allait vaquer à ses occupations. Les contemporains ont bu un ballon de Fendant au Café de la Poste. J’ai repris la sculpture de ma flûte de pan. La vie quotidienne a continué, comme d’habitude.
À l’époque, nous avions une relation très naturelle avec la vie et la mort. Tout le monde savait que la grande faucheuse viendrait un jour. Elle n’est certes pas la bienvenue, mais elle en fait partie.

Et aujourd’hui, soixante-quinze ans plus tard?
Efficacité maximale :

Exitus, crémation, une livre de cendres,
funérailles dans le cercle familial le plus intime.

 

 

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Urknall

Der Urknall, das weiss heute jeder, ist das Riesengetöse vor rund 14 Milliarden Jahren, womit alles begann. Genau vor 13’800’000’000 Jahre. Eindrücklich, die vielen Nullen. Nur sagen sie mir nichts. Milliarden Jahre, Millionen Jahre, tausende von Jahren. Das ist nicht nur lange her. Das ist ein unvorstellbar grosser Zeitraum. Der Mensch mit seinen Talenten ist nicht in der Lage, solche riesigen Epochen mit seinem Verstand zu erfassen. Unser Zeitgefühl, welches im Alltag bei Jahr, Tag und Minute so gut funktioniert, lässt uns bei erdgeschichtlichen Äonen im Stich. Schon bei mehr als tausend Jahren ist es unscharf.

Die Computertechnik hat uns in den letzten Jahren zwar ein bisschen daran gewöhnt. Da ist von Megabyte/Gigabyte/Terabyte die Rede. Ein Speichervolumen von 10 Terabyte. Eine Eins mit dreizehn Nullen. Diese Begriffe werden so dahergeredet. Wirklich erfassen um was es da geht, das geht nicht. Es ist zu hoch für unseren Verstand.
Als Beispiel:
Die Dinosaurier, die grössten Tiere, die je gelebt haben, beherrschten im Erdmittelalter unseren Planeten während 150 Millionen (150’000’000) Jahren. Sie lebten in der Jura-Kreidezeit zweihundert Millionen Jahre vor heute. In der Mitte des zwanzigsten Jahrhunderts brach eine eigentliche Dinosauriermanie aus. Vor allem die Kinder liebten die Dinos. Niemand aber wusste genau, wann das war.

Ich kann es nicht lassen. Ich möchte mir von diesen grossen Zahlen einen Begriff machen. Ich brauche eine Eselsbrücke.
Um die Zeitverhältnisse seit dem Urknall zu vergegenwärtigen, bleibt nichts anderes übrig, als sich an diese Riesengrössen zu gewöhnen. Sie müssen in Fleisch und Blut übergehen. Was bei uns ein Jahr ist, entspricht in der Erdgeschichte einer Milliarde. Ein Monat wird zu ungefähr 83 Millionen. Der Tag zu knapp drei Millionen Jahren Eine Stunde wäre in diesem System ungefähr 1’250 Menschenleben.

Viel weiter hilft uns dieses Gedankenspiel nicht. Es braucht eine andere Veranschaulichung. Ein Bild, welches die Enormität dieser Zeitintervalle vor Augen führt. Uns erahnen lässt, worum es sich handelt.
Liebe Leserin, lieber Leser, ich bitte Sie mit mir ein Experiment zu machen.
Angenommen ein alltägliches, uns bekanntes Erdenjahr werde zu einem Quadratmeter Bodenfläche. Dann entspräche ein Quadratkilometer einer Million Jahre oder hundert Fussballfeldern. Die Bodenfläche des Kantons Zürich stände für 1,8 Milliarden Jahre. Um die Zeit vom Urknall bis zu unserer Zeitrechnung zu visualisieren, bräuchte man sieben Mal den Kanton Zürich. Echt gross! Für die Dinos-Epoche genügte der Kanton Zug.
Danke fürs Mitmachen, lieber Leser. Allzu gut läuft es immer noch nicht. Viel haben wir im Umgang mit grossen Zahlen nicht dazu gelernt.
Ein letzter Versuch: Für die Zeit von heute bis zum Big Bang müsste man 140 Millionen Menschenleben hintereinanderschalten.
Für uns ist ein Menschenleben wichtig. In den Dimensionen der Erdgeschichte ist es ein Wimpernschlag.

Gehen wir davon aus, wir hätten uns an die grossen Zeitspannen gewöhnt und könnten damit umgehen wie mit dem Einmaleins.
Zwei neue Fragen drängen sich jetzt auf:

  1. Wieviel Zeit verstrich seit Anbeginn, bis das erste Leben auf unserem Planeten auftauchte?
  2. Ist es möglich, dass aus lebloser Materie Leben entsteht?

Erste Antwort:
Es dauerte rund 10 Milliarden Jahre. Das Leben begann vier Milliarden vor heute.
Zweite Antwort: Ja

Zuvor noch eine Klärung:

  • Wann kann von Leben gesprochen werden?
  • Was ist Leben?

Wenn ich über das System Leben nachdenke, fallen mir spontan ein paar Begriffe ein: Fortpflanzung. Stoffwechsel. Hoch organisiert. Anpassungsfähig. Wachstum. Und nicht vergessen, die Desoxyribonukleinsäure (DNS) und die Gene.
Das Leben, wie es auch ist, es ist gut und es ist ein kompliziertes aus vielen Einzelteilen zusammengesetztes Ganzes.
Verfolgen wir die Entstehungsgeschichte, so treten ein paar Besonderheiten zu Tage. Die DNS, auf der das Leben beruht, brauchte 8-9 Milliarden Jahre, bis sie lebensfähig war. Dann entstanden Bakterien, Pilze, Pflanzen, Tiere und Menschen. Das Erstaunliche daran ist, dass es für den Aufbau dieses Makromoleküls nur sechs Elemente benötigte. Drei gasförmige, Wasserstoff, Sauerstoff und Stickstoff. Drei Festkörper, Kohlenstoff, Phosphor und Schwefel. Nicht allzu lange nach dem Urknall stand ein Arsenal von etwas über neunzig Elementen zur Verfügung. Für den Bau des Lebens wurden aus diesem Angebot bloss sechs einfach gebaute Atome ausgewählt. Äusserst sparsam, äusserst genial.
Aus diesen sechs Elementen entstanden zwei Bausteingruppen, die Aminosäuren, zwanzig Stück und die Nukleotide, vier Stück.
Bis aus diesen vierundzwanzig Legosteinen die DNS aufgebaut war, verfloss viel Zeit. Es brauchte noch Wasser und Energie. Der Prozess fand in einer sehr unwirtlichen Umgebung statt. Auf der Erde herrschte ein flächenweiter Vulkanismus. Temperaturen stiegen über 1000°C. Die ultraviolette Strahlung trieb ihr Unwesen. Ein Dauerregen während 40’000 Jahre ergoss sich vom Himmel. Das alles in einer hochgiftigen Atmosphäre. Aus dem Weltall prasselte in einem nicht enden wollenden Bombardement Materie auf unseren Planeten ein. Eiszeiten bremsten diese Dynamik. In einem solchem Ort der Verdammnis entstanden, tief unten in den Meeren, die Bakterien.
Damit war das Leben geboren. Jetzt kam Bewegung in die Bude. Die Photosynthese lieferte den Luftsauerstoff für die Gasatmosphäre. Die Lebewelt, wie wir sie kennen, entwickelte sich.
Damit war klar, es kann Leben aus lebloser Substanz entstehen. Von Anfang an war ein solcher Vorgang in einem Wechselspiel von Energie und Materie programmiert. Einmal da, wird das Leben ein stetiges Dasein pflegen. Solange bis die Erde ihre Existenz aufgibt.

Liebe Leserin, ich kann sie noch nicht aus dem so schwer verständlichen Umgang mit den Zeiträumen und Zahlen entlassen. In den letzten 500 Millionen Jahren fanden auf unserem Planeten fünf Klimakatastrophen statt. Erzeugt wurden sie durch Eiszeiten, Vulkanismus und das Herabstürzen von Asteroiden aus dem Weltall. Dabei wurden um die 80% der lebenden Arten ausgelöscht. Ein richtiges Massenaussterben der Arten. Einmal wurde es sehr knapp. Es blieben nur 2% der Arten übrig. Von dort an, es war vor 365 Millionen Jahren, gab es einen veritablen Neustart. Neues Leben wuchs aus den Trümmern. Artensterben gehört zur Evolution. Es herrscht ein stetes Kommen und Gehen. Wie wir das bei den grossen Kulturen, bei den Ägyptern, den Sumerern, den alten Griechen und Römern, bei den Inkas, den Azteken und sogar bei den Dinos feststellen konnten.
Der Jetztzeitmensch, taucht vor rund 35’000 Jahren in Erscheinung. Der verständige Mensch, der homo sapiens, erobert den Planeten.
Mengenwechsel!
Jetzt, wo wir uns so richtig an die grossen Zeiträume gewöhnt haben, sprechen wir nur noch von ein paar schlappen Tausendern. Schrieb ich vorhin von einem Wimpernschlag, so handelt es sich immer noch um 350 Menschenalter oder achtzehn Mal die Zeit von Christi Geburt bis heute. So lange bewohnt der Mensch, wie wir ihn kennen, den Planeten.
Wir sind zusammen in die grossen Zahlen eingetaucht. Wir haben den sehr langen, komplizierten Prozess der Herstellung der DNS erkundet. Dann konnten wir feststellen, dass das Artenaussterben zur Evolution gehört.

Da brennt nur noch eine letzte Frage unter den Nägeln.
«Wie steht es mit dem homo sapiens von heute und mit seiner Kultur? Wird sie vielleicht auch einmal vom Planeten verschwinden? Wird es in Zukunft wieder zu einem Aussterben kommen?»

Wir werden das sicher nicht erleben. Aber ich halte es für sehr wahrscheinlich. Das Leben wird nicht verloren gehen. Es wird zu einem Neustart ansetzen. Es werden neue Bakterien, Pilze, Pflanzen und Tiere keimen. Wahrscheinlich ein – zwar völlig anderer – neuer homo sapiens entstehen. Er wird die Erde wieder erobern. Das wird lange dauern, viel Zeit beanspruchen.

Aber davon haben wir ja im Überfluss. Milliarden von Jahren.

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Big Bang

Le big bang, tout le monde le sait aujourd’hui, est l’éclatement géant qui, il y a environ 14 milliards d’années, a tout déclenché. Il y a exactement 13 800 000 000 d’années. Impressionnant, tous ces zéros. Sauf qu’ils ne signifient pas grand-chose pour moi. Des milliards d’années, des millions d’années, des milliers d’années. Cela ne date pas seulement d’hier. C’est un laps de temps inimaginable. L’homme avec ses talents n’est pas capable d’appréhender avec son esprit des échéances aussi vastes. Notre sens du temps, qui fonctionne si bien dans la vie quotidienne avec l’année, le jour et la minute, nous laisse tomber dès qu’on parle des éons historiques planétaires. Avec plus de mille ans, elle devient déjà floue.
La technologie informatique nous a quelque peu habitué à ces ordres de grandeur ces dernières années, c’est certain. On y parle de mégaoctets/gigaoctets/téraoctets. Un volume de stockage de dix téraoctets. Un un avec treize zéros. Ces termes font l’objet d’une grande publicité. Mais il n’est pas possible de réellement saisir ce dont il s’agit. Cela dépasse notre entendement.
Un exemple :
Les dinosaures, les plus grands animaux qui aient jamais vécu, ont dominé notre planète pendant 150 millions (150.000.000) d’années au Moyen-Âge planétaire. Ils ont vécu dans la période jurassique et crétacée deux cents millions d’années avant aujourd’hui. Au milieu du XXe siècle, une véritable manie des dinosaures avait éclaté. Les enfants aimaient particulièrement les dinos. Mais personne ne savait exactement quand c’était.

Je n’y peux rien. Je veux comprendre ces énormes chiffres. J’ai besoin d’un moyen mnémotechnique.
Pour visualiser les relations temporelles depuis le Big Bang, il n’y a pas d’autre moyen que de s’habituer à ces grandeurs géantes. Elles doivent devenir une seconde nature pour nous. Ce qui est une année pour nous correspond à un milliard d’années dans l’histoire de la Terre. Un mois devient environ 83 millions. Un jour à peu près 3 millions ans. Une heure dans ce système représenterait environ 1 250 vies humaines.
Ce jeu d’idées ne nous aide pas beaucoup. Nous avons besoin d’une autre illustration. Une image qui démontrerait l’énormité de ces intervalles de temps. Qui nous donnerait une idée de ce dont il s’agit.

Cher lecteur, je vous prie de vous joindre à moi pour une expérience mentale.
Supposons qu’une année terrestre connue de nous tous devienne un mètre carré de surface au sol. Un kilomètre carré correspondrait alors à un million d’années ou à une centaine de terrains de football. La superficie du canton de Zurich représenterait 1,8 milliards d’années. Pour visualiser la période allant du Big Bang à notre propre époque, il faudrait sept fois la taille du canton de Zurich. Véritablement grand ! Pour l’époque des dinosaures, le canton de Zoug suffirait.
Merci de votre participation, cher lecteur. Mais les choses ne vont pas encore très bien. Nous n’avons pas appris grand-chose en traitant ces grands chiffres.
Une dernière tentative : pour la période allant jusqu’au Big Bang, il faudrait relier 140 millions de vies humaines en série.
Pour nous, une vie humaine est certes importante. Dans les dimensions de l’histoire de la Terre, c’est un battement de paupière.

Supposons que nous nous soyons habitués à ces longues périodes et que nous puissions les traiter comme s’il s’agissait d’une table de multiplication.
Deux nouvelles questions se posent dès lors :

  1. Combien de temps s’est-il écoulé depuis le début des temps avant l’apparition de la première vie sur notre planète ?
  2. Est-il possible que la vie naisse d’une matière inanimée ?

Première réponse :
Cela a duré environ 10 milliards d’années. La vie a commencé quatre milliards avant aujourd’hui.
Deuxième réponse :  Oui

Tout d’abord, une précision :

  • Quand peut-on parler de vie ?
  • Qu’est-ce que la vie ?

Quand je pense au système de vie, quelques termes me viennent à l’esprit : la reproduction. Le métabolisme. Hautement organisé. Adaptable. La croissance. Et n’oubliez pas l’acide désoxyribonucléique (ADN) et les gènes.
La vie, telle qu’elle est, est bonne et c’est un tout compliqué composé de nombreuses parties.
Si l’on suit l’histoire de sa création, quelques particularités apparaissent. L’ADN, sur lequel la vie est basée, a mis 8 à 9 milliards d’années pour devenir viable. Puis les bactéries, les champignons, les plantes, les animaux et les humains sont apparus. Ce qui est étonnant, c’est qu’il n’a fallu que six éléments pour construire cette macromolécule. Trois gaz, l’hydrogène, l’oxygène et l’azote. Trois éléments solides, le carbone, le phosphore et le soufre. Peu de temps après le Big Bang, un arsenal d’un peu plus de quatre-vingt-dix éléments était disponible. Pour la construction de la vie, seuls six atomes extrêmement simples ont été sélectionnés parmi cette panoplie. Extrêmement économique, extrêmement ingénieux.
À partir de ces six éléments, deux groupes de blocs de construction ont été formés, les acides aminés, vingt en nombre, ainsi que quatre nucléotides.
Beaucoup de temps s’est écoulé avant que l’ADN ne soit construit à partir de ces vingt-quatre briques Lego. Elle avait encore besoin d’eau et d’énergie. Le processus s’est déroulé dans un environnement très inhospitalier. La Terre connaissait une activité volcanique. Les températures dépassaient les 1000°C. Le rayonnement ultraviolet était omniprésent. Une pluie continue pendant 40’000 ans s’est déversée du ciel. Tout cela dans une atmosphère hautement toxique. Venant de l’espace, de la matière a bombardé notre planète sans relâche. Les périodes glaciaires ont ralenti cet élan. Dans un tel lieu de perdition, au fond des océans, des bactéries sont apparues.
Ainsi, la vie était apparue. Et les choses commencèrent à bouger. La photosynthèse a fourni l’oxygène atmosphérique pour l’atmosphère gazeuse. Le monde vivant tel que nous le connaissons était en pleine évolution.
Il était clair, que la vie pouvait naître de la matière inanimée. Dès le début, un tel processus a été programmé dans un jeu d’énergie et de matière. Une fois en place, la vie se maintient. Jusqu’à la fin des temps.

Chère lectrice, je ne peux pas encore vous libérer du traitement si difficile à comprendre des périodes de temps et des énormes chiffres. Au cours des 500 derniers millions d’années, cinq catastrophes climatiques ont eu lieu sur notre planète. Elles ont été générées par les périodes glaciaires, le volcanisme et la chute d’astéroïdes de l’espace. Au cours de ce processus, environ 80 % des espèces vivantes furent anéanties. Une véritable extinction de masse des espèces. À un moment donné, c’était devenu très limite. Il ne restait plus que 2 % des espèces. À partir de là, c’était il y a 365 millions d’années, il y a eu un véritable redémarrage. Une nouvelle vie est née des décombres. L’extinction des espèces fait partie de l’évolution. Il existe un va et vient constant. Comme nous l’avons vu avec les grandes civilisations, les Égyptiens, les Sumériens, les Grecs et les Romains, les Incas, les Aztèques, et même les dinos.

L’homme d’aujourd’hui, apparaît il y a environ 35 000 ans. L’homme intelligent, l’homo sapiens, conquiert la planète.
Changement de nombre !
Maintenant que nous nous étions un peu habitués aux grandes périodes, nous ne parlons plus que de quelques mollassons milliers d’années. Si j’ai parlé tout à l’heure de battement de paupière, nous parlons toujours encore de 350 vies humaines, soit dix-huit fois le temps écoulé depuis la naissance du Christ jusqu’à aujourd’hui. C’est la durée de temps, où l’homme tel que nous le connaissons a habité la planète.
Nous avons été plongés ensemble dans ces grands nombres. Nous avons exploré le processus très long et compliqué de fabrication de l’ADN. Nous avons alors pu constater que l’extinction des espèces fait partie de l’évolution.
Une dernière question brûle dans nos esprits.

„Qu’en est-il de l’homo sapiens aujourd’hui et de sa culture ? Peut-être disparaîtra-t-elle aussi un jour de la planète ? Y aura-t-il une autre extinction dans le futur ?“

Nous ne serons probablement pas spectateurs de ces faits. Mais je pense, que c’est très vraisemblable. La vie ne sera pas perdue. Elle prendra un nouveau départ. De nouvelles bactéries, de nouveaux champignons, de nouvelles plantes et de nouveaux animaux germeront. Il est probable qu’un nouvel homo sapiens émergera – bien que très différent. Il va de nouveau conquérir la Terre. Cela durera longtemps, prendra beaucoup de temps.

Mais de cela, nous en avons une pléthore. Des milliards d’années.

 

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Forelle

Immer wenn ich dieses Wort höre, fliegen mir zwei Gedanken durch den Kopf:
Franz Schubert und blau!

Das Lied des Komponisten war in unserem Haushalt, vor allem bei den Kindern, besonders beliebt. Ebenso das daraus abgeleitete Quintett. Kammermusik mit einer Bassgeige! Wir besassen eine Aufnahme auf einer Vinyl-Langspielplatte. Sie drehte oft ihre Kreise. Kratzte auch schon ein wenig. Bisweilen wurde mit der Geige mitgespielt. Es war die Forelle, welche die Musik der Klassik in unsere Familie gespült hatte.
Pius Cádiz erklärte mir einmal den Unterschied zwischen einer Regenbogenforelle und einer Bachforelle. Die erste ist ein faules Tier. Es bewegt sich nur in ruhigen Gewässern. Die Regenbogenforelle frisst alles, was ihr vors Maul kommt. Sogar die Tabakresten einer Zigarettenkippe. Sie ist fett und schmeckt tranig. Ganz anders die Bachforelle. Sie ist eine tüchtige Schwimmerin. Stets in Bewegung in den Bergbächen. Durchtrainiert. Kein Gramm Fett. Eine kulinarische Delikatesse. Schwierig zu fangen. Eine echte Herausforderung für den Angler.
Zurück zum zweiten Stichwort. Blau hatte in diesem Zusammenhang nichts mit einem verkaterten Morgen nach dem Neujahrsfest zu tun. Kulinarisch galt die Forelle als eine besondere Speise. Grand’maman brachte sie jeweilen im heissen Sud, kreisförmig vom Kopf zum Schwanz zusammengebunden auf den Tisch. Forellen gab es in Leuk nur dann, wenn Onkel Hans sie vom Fischen nach Hause brachte.
Er war nicht nur ein guter Jäger, ab und zu sogar ein Wilderer. Er liebte es, in den Wildbächen des Wallis Bachforellen zu fischen. Ab dem 2. Januar eines jeden neuen Jahres war die Schonzeit vorbei. Onkel Hans begab sich dann auf den Spuren Petris auf die Pirsch.
Vorher, in der Zeit zwischen Weihnachten und Silvester, wurden die Fischereigerätschaften in Stand gestellt. Er erklärte mir dabei in der Küche von Grand’maman alles, was ein guter Fischer wissen muss. Das interessierte mich, damals zehnjährig, sehr. Besonders die Köder hatten es mir zugetan. Silbrig glänzende, fünf Zentimeter lange, schraubenförmig gebogene Blechstücke stellten mir Rätsel. «Die bewegen sich im Wasser und werden von den grösseren Fischen als kleine Frühstücksspeise gehalten», erläuterte mir der Bruder meines Vaters. Das leuchtete mir nicht ein. Ich holte ein Glas Wasser und hielt den metallenen Scheinfisch hinein. Nichts geschah! «Natürlich im fliessenden Wasser», brummte Onkel Hans. Und siehe da. Unter dem Wasserstrahl aus dem Küchenhahn glitzerte und drehte sich der Köder. Wie ein kleiner Fisch. Raffiniert, wie die Fischer die Forellen täuschen konnten. Da würde sogar ich zubeissen, um mit dem Angelhaken aus dem Wasser gezogen zu werden.
Mein kleinerer Bruder erlebte den Fischfang einmal, auf den Schultern seines Onkels sitzend, an einem 2. Januar. Sechs Forellen wurden gefangen. Die dann von Grand’maman kreisförmig zum Abendessen serviert wurden.
Ich war etwas eifersüchtig auf Robi. Er konnte einmal beim Fischen mit seinem Onkel dabei sein. In einer der Sommerferien in Leuk wurde ich von diesen dunkeln Gedanken befreit. Paul und Raphael nahmen mich mit zum Fischfang in der Dala. Der Wildbach, der von Leukerbad her kam und sich in die Rhone ergoss. Wir wollten «von Hand» fischen. Mein Vater hatte mir einmal erklärt, wie das geht.
Stundenlang standen wir drei Buben im kalten Wasser der Deltamündung. Paul hatte schon zwei erwischt. Raphael hatte auch schon eine. Ich war immer noch ohne Beute. Viermal schon war der schnelle Schwimmer mir entwischt.
Wie hatte Papa doch gesagt? «Ganz ruhig bleiben. Ganz vorsichtig mit der linken Hand unter die Forelle, wenn sie sich bei einem grösseren Stein versteckt hält. Die rechte Hand, von weitem unter Wasser, langsam dem Maul nähern. Sachte, sachte. Dann! Blitzschnell zupacken.» Jetzt hatte auch ich eine Bachforelle gefangen.
Auf dem Nachhauseweg erwärmten sich unsere kalten Füsse allmählich. Das Gefühl kam zurück. Die Bilanz der Beute war für Paul, vier Stück und für Raphael drei Stück gut. Mit nur einem Fisch war auch ich zufrieden.

Grand’maman war nicht schlecht erstaunt, als ich ihr meine Forelle auf den Küchentisch legte. «Ein Fisch ist für unsere Familie leider zu wenig. Am besten Du bringst ihn zu Stephanie, unserer Magd. Sie wohnt allein und weiss, wie man mit solchen Geschenken umgeht.» Nicht gerade die Lobpreisung, die ich für meine Heldentat erwartet hatte.
Meine Enttäuschung war nicht zu übersehen. Die Forelle sollte auf den Tisch unserer Magd, statt auf dem Familientisch landen. So brachte ich die Forelle in die Kirchgasse zu Stephanie. Am Montag darauf erklärte sie mir, wie sie den Fisch sofort ausgeweidet und ihn dann zwei Tage in fliessendem Wasser aufbewahrt hatte. Am Sonntag hatte sie ihn gebraten. Er schmeckte ausgezeichnet. «Vielen Dank Hanschi, ich habe schon lange keinen so guten Fisch mehr gehabt. Das war, weil Du ihn für mich ohne Angel gefangen hast.»

Das war die erste Lektion in meinem Leben, wie ein Chef die Arbeit eines Angestellten würdigt. War das die Grundlage für meinen späteren Beruf?Damals wusste ich noch nicht, dass dieses Abenteuer mir später die klassische Musik von Franz Schubert näherbringen sollte.

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Truite

Chaque fois que j’entends ce mot, deux pensées me traversent l’esprit : Franz Schubert et bleu!
Ce chant du compositeur était particulièrement apprécié dans notre foyer, surtout auprès des enfants. Egalement le quintette qui en était dérivé. Musique de chambre avec une contrebasse! Nous possédions un enregistrement sur un disque vinyle. Il tournait souvent. Et grattait aussi un peu. Des fois, le violon l’accompagnait. C’était bien la truite qui avait fait entrer la musique classique dans notre famille.
Pius Cádiz m’a un jour expliqué la différence entre une truite arc-en-ciel et une truite de rivière. La première est un animal paresseux. Elle ne se déplace qu’en eaux calmes. La truite arc-en-ciel mange tout ce qu’elle trouve devant sa gueule. Même les résidus de tabac d’un mégot de cigarette. Elle est grasse et a un goût prononcé de poisson. La truite de rivière est tout à fait différente. C’est une bonne nageuse. Toujours en mouvement dans les torrents de montagne. Bien formée. Pas un gramme de graisse. Un délice culinaire. Difficile à pêcher. Un vrai défi pour le pêcheur.
Retour au deuxième mot-clé. Le bleu dans ce contexte n’a rien à voir avec un matin de gueule de bois après le Nouvel An. En termes culinaires, la truite était considérée comme un plat délicat. Grand-maman l’apportait sur la table baignant dans un bouillon chaud, ficelée en cercle de la tête à la queue. La truite n’était disponible à Loèche que lorsque l’oncle Hans la ramenait de la pêche.
Il n’était pas seulement un bon chasseur, il était même parfois un peu braconnier. Il aimait pêcher la truite de rivière dans les torrents du Valais. À partir du 2 janvier de chaque année, la période de fermeture était terminée. L’oncle Hans partait alors sur les traces de Petri à la chasse à l’approche.
Avant cela, entre Noël et la Saint Sylvestre, le matériel de pêche était préparé. Il m’expliquait dans la cuisine de grand-maman tout ce qu’un bon pêcheur devait savoir. Cela m’avait beaucoup intéressé, j’avais dix ans à l’époque. J’étais particulièrement intéressé par les leurres. Des morceaux de tôle de cinq centimètres de long, argentés et brillants, pliés en forme de vis, me laissaient perplexe. „Ils gigotent dans l’eau et sont pris par les plus gros poissons pour un petit déjeuner“, m’a expliqué le frère de mon père. Cela ne faisait pas de sens pour moi. Je pris un verre d’eau et j’y mis le faux poisson en métal. Il ne se passa strictement rien! „Dans de l’eau courante, bien sûr“, grommelait l’oncle Hans. Et voilà. Sous le jet d’eau du robinet de la cuisine, le leurre scintillait et gigotait. Comme un petit poisson. Astucieux comment les pêcheurs arrivaient à tromper la truite. Même moi, j’aurais mordu celui-là, pour être tiré hors de l’eau par l’hameçon.
Mon jeune frère Robi avait une fois fait l’expérience de la pêche, juché sur les épaules de son oncle, un 2 janvier. Six truites avaient été pêchées. Qui ont ensuite furent servies par grand-maman ficelées en cercle pour le dîner.
J’étais un peu jaloux de Robi. Il avait, lui, pu prendre part à la pêche avec son oncle. Pendant l’une des vacances d’été à Loèche, je fus libéré de ces sombres pensées. Paul et Raphael m’ont emmené pêcher dans le Dala. Le torrent qui venait de Loèche-les-Bains et se déversait dans le Rhône. Nous voulions pêcher „à la main“. Mon père m’avait un jour expliqué comment faire.
Pendant des heures, nous, les trois garçons, sommes restés dans l’eau froide de l’estuaire du Delta. Paul en avait déjà attrapé deux. Raphaël en avait déjà une aussi. J’étais toujours sans proie. Quatre fois de suite la rapide nageuse m’avait fait faux bond.
Qu’avait encore dit papa? „Reste calme. Très prudemment glisse la main gauche sous la truite, si elle s’est cachée sous une grosse pierre. La main droite, venant de loin sous l’eau, s’approche lentement de la gueule. Doucement, doucement. Et alors, rapide comme l’éclair, saisis-la.“ Maintenant, moi aussi, j’avais attrapé une truite de rivière.
Sur le chemin du retour, nos pieds glacés se sont progressivement réchauffés. Les sensations revenaient. Le bilan du butin était bon pour Paul, quatre pièces et pour Raphaël, trois pièces. Avec un seul poisson, j’étais également satisfait.
Grand-maman fut bien surprise quand j’ai placé ma truite sur la table de la cuisine pour elle. „Un poisson ne suffit pas pour notre famille, j’en ai bien peur. Il vaut mieux l’apporter à Stephanie, notre bonne. Elle vit seule et sait comment gérer de tels dons.“ Ce n’était pas exactement l’éloge que j’attendais pour mon acte héroïque.
Ma déception ne pouvait être ignorée. La truite allait finir sur la table de notre bonne au lieu de notre table familiale. J’ai donc apporté la truite à Stéphanie dans la ruelle de l’église. Le lundi suivant, elle m’a expliqué comment elle avait immédiatement éviscéré le poisson et l’avait ensuite réservé dans l’eau courante pendant deux jours. Le dimanche, elle l’avait fait frire. Il avait un excellent goût. „Merci beaucoup Hanschi, je n’avais pas mangé de si bon poisson depuis longtemps. C’est parce que tu l’as attrapé pour moi sans canne.“

C’était la première leçon dans ma vie, comment un patron avait à apprécier le travail d’un employé. Était-ce la base de ma future profession?
Je ne savais pas alors que cette aventure m’initierait plus tard à la musique classique de Franz Schubert.

 

 

 

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Seenager

Jetzt, in der Zeit des Chaos, welches bei der Wahl des amerikanischen Präsidenten entstanden ist, kommt mir der Zeitraum in den Sinn, in dem ich in Amerika geschäftlich zu tun hatte. In Charlotte North Carolina lernte ich Bob Reeve kennen. Er war ein Star der Entwicklungsabteilung. Er verstand etwas von Elektronik. Das war in den sechziger Jahren des letzten Jahrhunderts. Internet und Smartphone waren noch in weiter Ferne. Bob konnte Leiterplatten entwickeln. Für uns war er ein Genie. Beim Mittagessen kritzelte er ein Schaltschema auf eine Papierserviette. Später im Labor lötete er ein paar Bauteile, Transistoren, Kondensatoren und Widerstände auf eine Platine – printed circuit board, wie er sie nannte – und fertig war die Schaltung. Und es funktionierte! Die kontaktlosen Schaltungen und die elektronische Mess- und Regeltechnik waren gerade den Kinderschuhen entwachsen. Unsere amerikanischen Kollegen in Charlotte beherrschten die Elektrotechnik besser als wir in der Schweiz. Bob Reeve war der Beste. Wir lernten viel von ihm. Ein reger Gedankenaustausch baute sich auf. Regelmässig besuchte er uns in der Schweiz. Umgekehrt waren wir auch oft bei ihm in Amerika.

Bob war besonders stolz auf seine Stadt. Er kannte die 350 Jahre alte Geschichte seiner Heimat. Damit konnte er uns nicht beeindrucken. Haben unsere Städte doch mindestens 1000 -1200 Jahre verbriefte Geschichte. Die Siedlung in North Carolina wurde nach Charlotte von Mecklenburg-Strelitz genannt. Diese Dame war die Gattin von König Georg III. «Darum nennen wir unsere Stadt ‘Queen City’», berichtete Bob.
Zu Beginn des 18. Jahrhunderts brachte ein Fischer einen 17 Pfund schweren Stein nach Hause. Der diente Jahre lang als Türstopper. Ein Juwelier identifizierte drei Jahre später den Stein als einen Klumpen reinen Goldes. Ein Goldrausch war die Folge, der Beginn für die wirtschaftliche Evolution von Charlotte. Damals zählte die Stadt rund 200’000 Einwohner. Für amerikanische Verhältnisse ein Kaff. Dort befand sich unsere Firma. Sie hiess «Uster-Corporation». Ihr Tätigkeitsgebiet war die Messtechnik für die sich dort befindende Textilindustrie. Die Firma entwickelte sich prächtig.
Bob und ich blieben Freunde. Vor etwa 20 Jahren ging er in Pension. Auf einer Europareise kam er auch nach Zürich. Bei einem Abendessen dozierte er die Lebensphilosophie, nach der er jetzt lebte.

Es gibt einfach nichts Besseres, als ein Seenager zu sein!
Ich habe gerade meine Altersgruppe entdeckt. Ich bin ein Seenager (Senior Teenager). Ich habe alles, was ich als Teenager haben wollte, nur 60 Jahre später. Ich muss nicht zur Schule. Ich muss nicht zur Arbeit gehen. Ich bekomme jeden Monat meine Rente. Ich habe meine eigene Wohnung. Ich muss nicht abends um 11 Uhr zu Hause sein. Ich habe keine Ausgangssperre. Ich habe einen Führerschein und mein eigenes Auto. Mit meiner ID kann ich in jede Bar, in jede Weinhandlung. Am liebsten bin ich in den Weinhandlungen.
Die Leute, mit denen ich herumhänge, fürchten sich nicht, schwanger zu werden. Sie haben vor nichts Angst. Sie haben ein Leben lang glücklich gelebt, wovor sollten sie Angst haben? Und ich habe keine Akne. Das Leben ist gut. 

Wenn sie das gelesen haben, werden sie, wenn sie ein Seenager sind, sich viel intelligenter fühlen. Weil ältere Leute so viel wissen, arbeiten ihre Hirne langsamer. Es ist nicht so, dass sie mit zunehmendem Alter geistig schwächer werden. Sie haben so viele Informationen in ihrem Gehirn, dass es etwas länger geht, sich an all die Fakten zu erinnern. Wissenschaftler behaupten, dass sie dadurch auch schwerhörig werden, weil der Druck auf das Innenohr stetig zunimmt. Verursacht durch das viele Wissen.
Ab und zu begeben sich ältere Leute in ein anderes Zimmer, um dort etwas zu holen. Wenn sie dort angekommen sind, stehen sie da und fragen sich, warum sie überhaupt hier sind. Das hat nichts mit nachlassendem Gedächtnis zu tun. Es ist eine natürliche Reaktion des Körpers, für mehr Bewegung zu sorgen. 

Inzwischen sind viele Jahre ins Land gegangen. Heute zählt Charlotte 850’000 Einwohner. Sie ist damit die siebzehntgrösste Stadt der USA. Bob lebt schon lange nicht mehr. Charlotte hat sich zu einem gesunden Finanzzentrum und einer starken Wirtschaftszone entwickelt. Damit wuchs auch die Skyline. Hochhäuser bis zu 60 Stockwerken zieren den Horizont.
Bob war der Vertreter jenes Amerika, welches wir so bewunderten. Das Land, wo jeder, der wollte, eine Karriere machen konnte und am Aufbau der wichtigsten Volkswirtschaft teilhaben konnte. Heute ist alles anders. In unserem Berufsleben war Amerika das Vorbild. Das Land der Sehnsucht. Wer konnte, hatte nur einen Wunsch: dort leben und wirken zu können.

 

 

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Seenager

Dans le chaos actuel qui a suivi l’élection du président des États-Unis, la période où j’étais encore professionnellement actif en Amérique me vient à l’esprit. C’était à Charlotte, en Caroline du Nord, que j’ai fait connaissance de Bob Reeve. C’était une star du département du développement. Et il s’y connaissait en électronique. C’était dans les années 60 du siècle dernier. L’internet et les smartphones intelligents étaient encore dans un futur nébuleux. Bob était à même de concevoir des circuits imprimés. Pour nous, il était un génie. Pendant le déjeuner, il griffonnait un schéma de circuit sur une serviette en papier. Plus tard, dans son laboratoire, il brasait quelques composants, des transistors, des condensateurs et des résistances sur un circuit imprimé – printed circuit board, selon ses propres termes – et le circuit était prêt. Et ça fonctionnait! Les circuits sans contact et la technologie de mesure et de contrôle électronique venaient de quitter leur stade de développement. Nos collègues américains à Charlotte maîtrisaient mieux l’électrotechnique que nous en Suisse. Bob Reeve était le meilleur d’entre eux. Nous avons beaucoup appris de lui. Un échange vivace d’idées s’est ainsi développé. Il nous a rendu visite régulièrement en Suisse. Inversement, nous lui avons souvent rendu visite en Amérique.

Bob était particulièrement fier de sa ville. Il connaissait l’histoire de sa patrie vieille de 350 ans. Mais avec cela, il ne pouvait pas nous impressionner. Nos villes ont au moins 1000 à 1200 ans d’histoire documentée. La colonie de Caroline du Nord a été nommée d’après Charlotte de Mecklenburg-Strelitz. Cette dame était l’épouse du roi George III. „C’est pourquoi nous appelons notre ville ‘Queen City’“, nous rapportait Bob.
Au début du 18ème siècle, un pêcheur avait rapporté une pierre de 17 livres. Elle servait de butoir de porte pendant des années. Trois ans plus tard, un bijoutier a identifié la pierre comme étant une pépite d’or pur. Il en résulta une ruée vers l’or, qui marqua le début de l’évolution économique de Charlotte. À l’époque, la ville comptait environ 200 000 habitants. Un trou perdu selon les normes américaines. C’est là que notre entreprise était située. Elle s’appelait „Uster Corporation“. Son domaine d’activité était la technologie de mesure pour l’industrie textile qui y était établie. L’entreprise prospérait magnifiquement.
Bob et moi sommes restés amis. Il y a une vingtaine d’années, il a pris sa retraite. Lors d’un voyage en Europe, il est également passé par Zurich. Au cours du dîner, il pontifia sur la philosophie de la vie qu’il vivait ce jourd’hui.

Il n’y a tout simplement rien de mieux que d’être un Seenager!
Je viens de découvrir ma tranche d’âge. Je suis un Seenager (Senior Teenager; adolescent senior).  J’ai tout ce que je voulais comme Teenager, seulement 60 ans plus tard. Je n’ai plus besoin d’aller à l’école. Je n’ai plus besoin d’aller travailler. Je touche ma pension tous les mois. J’ai mon propre appartement. Je n’ai pas à être à la maison à 11 heures du soir. Je n’ai pas de couvre-feu. J’ai un permis de conduire et ma propre voiture. Avec ma carte d’identité, je peux aller dans n’importe quel bar, n’importe quelle vinothèque. Mes lieus préférés sont les vinothèques.
Les gens avec qui je traîne n’ont pas peur de tomber en cloque. Ils n’ont peur de rien. Ils ont vécu heureux toute leur vie, de quoi devraient-ils avoir peur? Et je n’ai pas d’acné. La vie est belle.

Quand vous avez lu ceci, si vous êtes un seenager, vous vous sentirez beaucoup plus intelligent. Parce que les personnes âgées savent beaucoup de choses, leur cerveau fonctionne plus lentement. Ce n’est pas parce qu’ils deviennent mentalement plus faibles en vieillissant. Ils ont tellement d’informations dans leur cerveau qu’il leur faut un peu plus de temps pour se souvenir de tous les faits. Les scientifiques affirment que cela les rend également malentendants, car la pression sur l’oreille interne ne cesse d’augmenter. Causé par toute cette connaissance.
De temps en temps, les personnes âgées vont dans une autre pièce pour prendre quelque chose. Lorsqu’ils arrivent sur place, ils restent là à se demander pourquoi ils sont là. Cela n’a rien à voir avec le déclin de la mémoire. Il s’agit d’une réaction naturelle de l’organisme pour se créer un peu plus d’exercice.

Entre-temps, de nombreuses années se sont écoulées. Aujourd’hui, Charlotte comporte une population de 850 000 habitants, ce qui en fait la 17e plus grande ville des États-Unis. Bob ne vit plus depuis longtemps. Charlotte est devenue un centre financier sain et une zone économique forte. Avec cela, la ligne d’horizon s’est également développée. Des gratte-ciels de 60 étages garnissent le panorama.
Bob était le représentant de cette Amérique que nous admirions tant. Le pays où tous ceux qui le souhaitaient pouvaient faire carrière et participer à la construction d’une des ‚économies les plus importantes. Aujourd’hui, les choses sont différentes. Dans notre vie professionnelle, l’Amérique était le modèle. La terre du désir. Celui qui le pouvait n’avait qu’un seul souhait : pouvoir y vivre et y travailler.

 

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Labormantel

In der Zeit als bei Hoffmann-La Roche «Librium» hergestellt wurde, war ich dort Laborant. Unser Labor arbeitete an der Synthese von Carotin. Eine Arbeit, bei der viele starke Säuren und giftige Substanzen zum Einsatz kamen. Damit die persönlichen Kleider keinen Schaden nahmen, gab es bei Roche ein strenges Arbeitskleiderdiktat.

Wir, die Laboranten und Chemikanten, die unterste Stufe in der Hierarchie der Mitarbeiter in der chemischen Fabrik, trugen blaue Überhosen mit einer Metertasche am rechten Bein. Darin befand sich der Polylöffel. Das Standardwerkzeug eines jeden Laboranten. (Die Chemiker trugen als Berufswerkzeug einen kleinen Rechenschieber in der linken Brusttasche.) Polylöffel gibt es nur in der Chemie. An einem 20 Zentimeter langen Stiel zweigt eine Schöpfkelle nach links ab. Sie erinnert an jene abgekrümmten Babylöffel, mit deren Verwendung den Kleinkindern das Essen mit der rechten Hand eingetrichtert wird. Unser Polylöffel hing wie ein Colt in den Wildwestfilmen an der Arbeitshose. Man konnte ihn ziehen wie die Viehhüter in den Prärien es tun. Oft spielten wir im Labor Cowboy und zogen behänd unsere Waffe, den Polylöffel. Wer schneller schiesst, hat mehr vom Leben! Ganz wie im Film.

Mit einer Jacke aus schwerem Überkleiderstoff war man richtig gekleidet, um an die Arbeit zu gehen. Heute würde man vom «Blaumann» sprechen. Wir nannten es «Übergewändli». Der allmächtige Chef des Labors war der Cheflaborant, die nächst höhere Stufe auf der Karriereleiter. Der trug keine Überhosen. Er kam in den Privatkleidern und der nicht ganz zugeknöpften blauen Jacke zur Arbeit. Sein Hemd ohne Krawatte kam von zuhause. Der nächste auf der Karriereleiter war der Meister. Auch er arbeitete in Privatkleidern und blauer Jacke. Allerdings trug er eine Krawatte zum Hemd. Ein guter Meister wurde mit den Jahren zum Chefmeister befördert. Was einen völligen Tenüwechsel zur Folge hatte. Er trug einen kakifarbenen Arbeitsmantel. Wie sie ihn die Abwarte und Hausmeister zu tragen pflegen. Bei uns Gewöhnlichen in der Mannschaft ging das Gerücht: «Dr. Vischer, der oberste Chef der Fabrik, überlege, ob er bei den Arbeitenden Gradabzeichen einführen solle.» Roche wurde sehr militärisch geführt.

Da gab es noch die Herren im weissen Mantel. Sie wurden ausnahmslos mit «Herr Doktor» angeredet. Wir waren im Labor zu fünft. Ein Chef, zwei Laboranten, ein Gehilfe und eine Reinemachefrau, die sich um die Sauberkeit der Gläsernen Gerätschaften kümmerte. Uns war rasch klar, wer bei Roche in der Führung aufsteigen will, muss einen weissen Mantel tragen und Doktor sein. «Das,» beschloss ich, «ist mein Ziel!»

Da die Führung der Roche ideell der Armee sehr nahestand, war sie auch grosszügig bei den Gehaltzahlungen während den Militärdienstleistungen. Mein Gehalt wurde zu 50% während der ganzen Ausbildung zum Unteroffizier ausbezahlt. In der Rekrutenschule, in der Unteroffiziersschule und im Abverdienen lebte ich nur von meinem, eher bescheidenen Sold. Als ich nach der militärischen Ausbildung wieder bei Roche war, stand mir eine beachtliche Summe zu. Sie erlaubte mir während eines Jahres, ohne Geld zu verdienen, in der Privatschule Juventus mich auf die Aufnahmeprüfung an die ETH vorzubereiten und sie auch zu bestehen.

Jetzt war ich Student für Chemieingenieurwesen. Die Geschichte mit dem Labormantel fand ihre Fortsetzung. Die Hälfte des Unterrichts am Poly bestand aus praktischer Arbeit im Labor. Zu Semesterbeginn wurde der Laborplatz eingerichtet. Die notwendigen Laborapparaturen wurden aufgebaut. Die Chemikalien beschafft. Und ein Labormantel Grösse 56 gekauft. Dieser wurde grundsätzlich offen getragen. Er war mit vielen Taschen versehen. Sie dienten der Aufnahme von Schreibutensilien, einem Protokollbuch, in dem die Versuche festgehalten wurden, einer NZZ sowie eines kleinen Rechenschiebers. Ich war der Uniform der doctores bei Roche schon näher gerückt.
Am Semesterende war mein Labormantel nicht mehr weiss. Die Farbstoffe, die Reagenzien und Säuren unterschiedlicher Schärfe hatten ihre Spuren hinterlassen. Ihn zu waschen hatte keinen Sinn mehr. Er landete im Abfall.

Zu meiner Studienzeit, bewegten wir uns in einer reinen Männerwelt. Im Gegensatz zur Uni gab es nahezu keine Studentinnen. Im Hauptgebäude der ETH gab es damals kaum öffentliche Damentoiletten. Bei den Architekten studierten ein paar Mädchen. Bei den Elektroingenieuren entdeckte ich bei einem Konvent eine einzige Frau auf über hundertfünfzig Männer!
Die pharmazeutische Abteilung war ein Fremdkörper am Poly. Alle, die an der akademischen Ausbildung des Gesundheitswesens teilhaben wollten, mussten an die Uni: Humanmedizin, Zahnärzte, Tierärzte, und auch die Apotheker besuchten dort ihre Vorlesungen. Warum am Poly, der Stätte der Ingenieure, Apotheker ausgebildet wurden, wusste niemand. Dort waren viele Frauen immatrikuliert. Sie hatten ihr eigenes Lehrgebäude mit ihren Laboratorien. Es lag nahe beim Chemiegebäude. Täglich pilgerten die Damen mit ihren Fläschchen, wie in Lourdes zu gesegnetem Wasser. Bei uns handelte es sich um totalentsalztes Wasser, im Volksmund destilliertes Wasser. In unserem Labor stand die dafür nötige Aufbereitungsanlage. Hier holten die Kolleginnen der Pharmazie das kostbare Nass.
Wie am Dorfbrunnen im Mittelalter. Hier traf man sich, holte Wasser und leistete sich ein Plauderstündchen mit den zufällig anwesenden Studis der Chemie. Beim Zündholz muss beginnen, was werden will ein grosser Brand. So manche Bekanntschaft fand mit destilliertem Wasser ihren Anfang.

In unserer Abteilung gab es eine einzige weibliche Studentin. Eine flotte Frau aus Chur. Zwei Semester höher. Unerreichbar. Die einzigen weiblichen Wesen in den Korridoren und Kantoren rekrutierten sich aus Sekretärinnen der Professoren (Vorzimmerdrachen), Laborantinnen (flirte nie mit dem Personal) und den Angehörigen der Putzbrigaden. Es war ganz anders als heute. Es war eine pure Männerwelt. Heute hat es ungefähr so viele Studentinnen wie damals die Gesamtheit der Studierenden ausmachte.

Der Treffpunkt aller Chemiestudenten war die Chemiebar. Sie war die Dependance des Studentenheims, der Hauptmensa der ETH. In der Chemiebar gab es Frühstück und Mittagessen, sowie Zwischenverpflegungen und alkoholfreie Getränke. Sie wurde von Mitgliedern des Frauenvereins geführt. Wie die Soldatenstuben in den Kasernen.
Nach zwei bis drei Stunden Laborarbeit traf man sich dort zum Kaffee. Dem aufmerksamen Beobachter fiel vor allem zu Semesterende auf, dass es hier zwei verschiedene Spezies von Studis gab. Jene mit verschmutzen und beklecksten Labormänteln und die anderen, jene mit den sterilen weissen Schürzen. Diese trugen die Leute aus der physikalischen Chemie. Dort wurde nicht gekocht, destilliert, filtriert und kristallisiert. Dort wurde gemessen und gerechnet. Diese Freunde benahmen sich wie «wir sind die Elite». Die reinen Denker. Die echten Wissenschaftler. Der Stoff, aus dem die Nobelpreisträger geboren werden. Entsprechend schauten sie auf uns arme Laborarbeiter herab. Sie hüteten sich, mit uns am selben Tisch zu sitzen. Als besonderes Kennzeichen trugen sie ein paar Computerlochkarten in der Brusttasche. Ideales Material, um schnell ein paar Gedanken schriftlich festzuhalten. Lochkarten! Diese Kommilitonen konnten Computer programmieren und durften mit der ERMETH rechnen.

ERMETH steht für «Elektronische Rechenmaschine der ETH». Die ERMETH war eine der ersten elektronischen Rechenmaschinen in Europa. Sie stand im Poly, und dort durften die in den sauberen Mänteln rechnen.
Die ERMETH war eine Riesenmaschine mit einem Rechenwerk von 1500 Elektronenröhren. Der Arbeitsspeicher wog 1500 Kilo. Die elektrische Leistungsaufnahme betrug 30 kW. Für die Dateneingabe bei ERMETH dienten Lochkarten von Remington-Rand.
Sie war eine launische Lady, die ERMETH, sie lief nicht immer zuverlässig. Wenn die Tramlinie Nr. 6 die Weiche von der Rämistrasse in die Tannenstrasse elektrisch schaltete, gab die ERMETH den Betrieb auf. Am liebsten wurde nachts, wenn sich die Strassenbahnen in Depots verzogen hatten, gerechnet.
In mir stieg der Wunsch auf, auch einmal ein Semester lang mit sauberem Labormantel und mit Lochkarten in der Tasche daherzukommen.

Dieses Ziel wurde nur zur Hälfte erreicht. Ich konnte zwar am organischen Institut eine Diplomarbeit über Röntgenstrukturanalyse schreiben. Mit der ERMETH spielen durfte ich nicht. In den Schubladen des Instituts lagen haufenweise ausgediente Lochkarten herum. Ich steckte mir ein paar in die Brusttasche. Für eine kurze Zeitspanne gehörte ich jetzt auch zu den Studis mit sauberen Labormäntel und Lochkarten.

Als man mich, Jahre später bei Roche, als «Herr Doktor» ansprach, hatte ich einen kleinen Rechenschieber in der Brusttasche meines weissen Labormantels.

 

 

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Blouse de laboratoire

À l’époque où le „Librium“ était fabriqué chez Hoffmann-La Roche, j’y étais laborantin. Notre laboratoire planchait sur la synthèse du carotène. Un travail qui impliquait moultes acides puissants et nombreuses substances toxiques. Pour éviter que les vêtements personnels ne soient abîmés, Roche nous imposait des règles très strictes quant aux vêtements de travail.

Nous, les laborantins et les techniciens en chimie, le niveau le plus modeste de la hiérarchie des employés de l’usine chimique, nous portions des pantalons bleus avec une poche prévue pour le mètre pliant sur la jambe droite. Nous y portions à l’intérieur notre cuillère poly. L’outil standard de tout laborantin. (Les chimistes s’affublaient comme outil professionnel d’une petite règle à calcul dans la poche poitrine gauche). Les cuillères poly ne se trouvent qu’en chimie. Un manche d’une vingtaine de centimètres de long finissant en forme de louche fléchie vers la gauche. Elle rappelait la cuillère courbe pour bébé, utilisée pour donner la becquée aux petits enfants avec la main droite. Notre cuillère poly pendait négligemment le long du pantalon de travail comme un colt dans un Western. Elle pouvait être dégainée comme le font les éleveurs de bétail des prairies. Nous avions souvent joué aux cow-boys dans le laboratoire et subitement dégainé notre arme, la cuillère poly, avec agilité. Celui qui tire le plus vite, vit le plus longtemps! Tout comme dans les films.
Vêtu d’une lourde veste de survêtement, vous étiez correctement habillé pour aller au travail. Aujourd’hui, on parlerait plutôt de „costume de chaudière“. Nous l’appelions „survêtement“. Le tout-puissant du laboratoire était le chef laborantin, le prochain créneau dans l’échelle des carrières. Il ne portait pas de pantalon de survêtement. Il venait travailler dans ses vêtements personnels et sa veste bleue était négligemment entr’ouverte. Sa chemise sans cravate venait de chez lui. Le prochain au-dessus de lui sur l’échelle c’était le contremaître. Il travaillait également en vêtements privés et en veste bleue, mais lui, il portait une cravate avec sa chemise. Un bon contremaître était promu maître en chef au fil des ans. Ce qui entraînait un changement vestimentaire radical. Il portait du coup une blouse de travail couleur kaki. Comme le portent encore les gardiens d’immeubles et les concierges. Chez nous, la piétaille, une rumeur courrait: „Dr. Vischer, le directeur de l’usine, envisage d’introduire l’usage d’écussons militaires pour les ouvriers“. Roche était dirigé de façon très soldatesque.
Il y avait encore les messieurs en blouse blanche. On les appelait tous: „Herr Doktor“. Sans exception. Nous étions à cinq dans le laboratoire. Un chef, deux laborantins, une assistante et une femme de ménage, qui était responsable pour la propreté de la verrerie. Nous nous sommes vite rendu compte que quiconque voulait grimper l’échelle de Roche, devait porter une blouse blanche et être un „Herr Doktor“. C’est alors que j’ai décidé : „C’est mon objectif!“

Comme la direction de Roche était idéelle très proche de l’armée, elle était également généreuse quant au paiement de ses salaires pendant le service militaire. 50 % de mon salaire était versé tout au long de ma formation de sous-officier. À l’école de recrues, à l’école des sous-officiers et durant le service militaire, je ne vivais qu’avec mon solde plutôt modeste. Lorsque je suis retourné à Roche après ma formation militaire, me fut de ce fait alloué une somme d’argent notable. Cela m’a permis de passer un an à l’école privée de la Juventus, sans revenu aucun, pour préparer et réussir l’examen d’entrée à l’EPFZ.
Maintenant, j’étais étudiant en génie chimique. L’histoire de la blouse de laboratoire se poursuit. La moitié des leçons au Poly consistaient en des travaux pratiques en laboratoire. Au début du semestre, le laboratoire fut mis en place. Les équipements de laboratoire requis furent assemblés. Les produits chimiques furent approvisionnés. Et une blouse de laboratoire de taille 56 fut achetée. Elle était toujours portée de manière ouverte. Elle était pourvue de nombreuses poches qui contenaient les ustensiles d’écriture, un livre de protocole dans lequel les expériences étaient registrées, une NZZ et une petite règle à calcul. Je m’étais déjà rapproché de l’uniforme des docteurs de chez Roche.
À la fin du semestre, ma blouse de laboratoire n’était plus blanche. Les colorants, les réactifs et les acides plus ou moins corrosifs y avaient laissé leurs traces. Le laver n’avait plus de sens. Il a fini à la poubelle.

Quand j’étais étudiant, nous nous mouvions dans un monde purement masculin. Contrairement à l’université, il n’y avait presque pas d’étudiantes. Dans le bâtiment principal de l’EPFZ, il n’y avait pratiquement pas de toilettes publiques pour les femmes. II y avait bien quelques filles, qui étudiaient chez les architectes. Chez les ingénieurs électriciens, j’ai découvert lors d’un congrès une seule femme pour plus de cent cinquante hommes!
Le département pharmaceutique était un corps étranger au Poly. Tous ceux qui voulaient participer à la formation académique du service de salubrité publique devaient passer par l’université: la médecine humaine, les dentistes, les vétérinaires, et même les pharmaciens y assistaient aux cours. Personne ne savait pourquoi les pharmaciens étaient formés au Poly, le temple des ingénieurs. De nombreuses femmes y étaient immatriculées. Elles avaient leur propre bâtiment de cours avec leurs propres laboratoires, qui étaient proche du bâtiment de la chimie. Chaque jour, les dames défilaient en pèlerinage avec leurs fioles, comme à Lourdes, venant chercher l’eau bénite. Dans ce cas, c’était de l’eau totalement déminéralisée, populairement appelée eau distillée. Dans notre laboratoire, nous disposions de l’installation de traitement nécessaire. Et c’était ici, que les collègues de la pharmacie venaient récolter le précieux liquide.
Comme au puits du village au Moyen Age, c’était là qu’on rencontrait ceux qui venaient chercher l’eau et qu’on discutait avec les étudiants qui s’y trouvaient. Qui veut devenir un incendie doit commencer par une allumette. De nombreuses connaissances ont trouvé leur origine dans l’eau déminéralisée.
Dans notre département, il n’y avait qu’une seule étudiante. Une femme vive de Coire. Deux semestres au-dessus de nous. Inatteignable. Les seuls êtres de sexe féminin rencontré dans les couloirs et les cantors étaient recrutés parmi les secrétaires des professeurs (gardes-chiournes), les assistants de laboratoire (ne jamais flirter avec le personnel) et les membres des brigades de nettoyage. C’était très différent d’aujourd’hui. C’était un monde purement masculin. Aujourd’hui, il a à peu près autant d’étudiantes que le nombre total d’étudiants à l’époque.

Le lieu de rencontre de tous les étudiants en chimie était le Bar de la Chimie. C’était une dépendance du dortoir, la mensa de l’EPFZ. Le Bar de la Chimie servait le petit déjeuner et le déjeuner, ainsi que des en-cas et des boissons non alcoolisées. Il était dirigé par des membres de l’association des femmes. Comme les chambres de soldats dans les casernes.
Après deux à trois heures de travail en laboratoire, on s’y retrouvait pour prendre un café. L’observateur attentif pouvait remarquer, surtout à la fin du semestre, qu’il y avait là deux espèces bien différentes d’étudiants. Ceux qui portaient des blouses de laboratoire sales et entachées et les autres, ceux qui portaient des blouses parfaitement blanches et stériles. Elles étaient portées par ceux de la chimie physique qui n’ont ni cuisiné, ni distillé, ni filtré ou cristallisé. Eux, ils mesuraient et calculaient. Ces drôles de camarades se comportaient comme: „Voyez, c’est nous qu’on est l’élite“. Des penseurs purs. Des scientifiques véritables. De l’étoffe d’où émanent les futurs lauréats du prix Nobel. Ils nous méprisaient donc, nous les pauvres laborantins. Ils faisaient même attention à ne pas s’asseoir à la même table que nous. Comme insigne distingué, ils portaient des cartes informatiques perforées dans leur poche de poitrine. Matériel idéal pour enregistrer rapidement quelques pensées. Des cartes perforées! Ces étudiants savaient programmer des ordinateurs et étaient autorisés à calculer avec l’ERMETH.
ERMETH signifie (traduit) „Calculateur électronique de l’EPFZ“. L’ERMETH a été l’un des premiers ordinateurs en Europe. Il était situé dans le Poly, et là, ils pouvaient calculer, les messieurs dans leurs blouses bien propres.
L’ERMETH était une machine énorme avec une unité de calcul de 1500 tubes électroniques. La mémoire de travail pesait 1500 kilos. La consommation électrique était de 30 kW. Pour la saisie des données à ERMETH on utilisait les cartes perforées Remington-Rand.
C’était une dame lunatique, l’ERMETH, elle n’était pas toujours très fiable. Lorsque la ligne de tram n° 6 commutait électriquement l’aiguillage de la Rämistrasse à la Tannenstrasse, l’ERMETH rendait l’âme. Et le meilleur moment pour calculer, c’était la nuit, lorsque les trams rentraient vers leurs dépôts.
En moi naissait le désir de passer un semestre avec une blouse de laboratoire blanche et propre et baguenauder avec des cartes perforées dans ma poche de poitrine.
Cet objectif ne fut atteint qu’à moitié. J’ai bien pu écrire ma thèse de diplôme sur l’analyse de la structure des rayons X à l’institut organique. Mais je n’ai jamais eu le droit de jouer avec l’ERMETH. Dans l’institut, il y avait beaucoup de cartes perforées usagées qui traînaient dans les tiroirs. J’en ai fourré quelques-unes dans ma poche. Pendant un court moment, j’ai ainsi appartenu aux étudiants aux blouses de laboratoire propres et leurs cartes perforées.

Quand on m’a appelé, des années plus tard chez Roche, „Herr Doktor“, j’avais une petite règle à calcul dans la poche de ma blouse blanche.

 

 

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Losholz

Brennholz war, bis in die sechziger Jahre des letzten Jahrhunderts, für jede Familie in Leuk seit Menschengedenken der wichtigste Energiespeicher. Andere Energielieferanten wie Torf oder Kohle als Alternative gab es im Wallis nicht. Von Erdöl, Gas oder Elektrizität ganz zu schweigen. Der einzige Rohstoff, der «vor der Tür» lag, war Holz aus den umliegenden Wäldern.
Jahr für Jahr musste jeder Burger für dessen Nachschub besorgt sein. Bis das Holz den Weg vom Wald bis auf den Estrich zurückgelegt hatte, war viel Arbeit notwendig. Das Thema wurde jedes Jahr im letzten Quartal zum Gesprächsstoff Nummer eins. Einmal hatte ich Gelegenheit, den ganzen Herstellungsprozess zu begleiten und auch tüchtig Hand anzulegen.
Der Burgerrat entschied, welches Waldstück der Burgschaft im laufenden Jahr das Losholz liefern sollte. Auf den Namen «Losholz» komme ich noch zurück. In Frage kamen der Bannwald und der Thelwald im Norden sowie der Pfynwald im Süden der Gemeinde. Dieses Jahr war der Pfynwald dran. Hier wuchs das gesuchte Holz der Föhren, Lärchen und Fichten. Als erstes bezeichnet der Förster alle jene Bäume, die für die Bereitung des Losholzes gefällt werden dürfen. Bei uns führte Onkel Hans die Regie für die Holzbeschaffung der Familie. Wie jede andere Familie, die von Gratisholz der Burgschaft profitieren möchte, mussten wir an die Arbeit.

Um fünf Uhr in der Früh sass ich mit Onkel Hans zum Frühstück in der Küche. Grand’maman servierte Rösti mit Spiegelei. «Waldarbeit verbraucht Kraft, da braucht es eine gute Unterlage.» Noch nie in meinem Leben hatte ich eine solche währschafte Kost auf nüchternen Magen morgens früh zu mir genommen. Onkel Hans schlug kräftig zu. Ich folgte ihm und würgte die Speise, die ich eigentlich gerne hatte, aber nicht zu dieser Tageszeit, herunter. Während des Essens erläuterte Onkel Hans den Ablauf des Tages und zählte noch einmal die notwendigen Gerätschaften auf, die wir aufladen sollten. Ungefähr um sieben waren wir mit dem grossen Leiterwagen, von unserem Maulesel Lisa gezogen, im Pfynwald und begannen die Bäume zu fällen. Jede Familie hat Anspruch auf fünf Ster Holz. Grob geschätzt entspricht das fünf Kubikmeter. Zehn Bäume mussten für fünf Ster schon gefällt werden. Einen Baum von über 20 Meter Länge umzusägen, ist eine dramatische Sache. Zuerst musste entschieden werden, in welcher Richtung die Föhre fallen sollte. Damit das funktionierte, wurde zuunterst gleich über der Wurzel mit dem Beil ein tiefer Keil ins Holz geschlagen. Die Zweimannsäge wird auf der anderen Seite des Keils angesetzt, und los geht’s. Ritz, ratsch. Am Anfang kommt die Säge gut voran. Ist sie in der Mitte des Stamms angekommen, wird’s harzig. Mit einem Lappen getränkt mit Petrol, wird das Sägeblatt vom kleberigen Harz entfernt. Weiter geht’s. Der Baum neigt sich langsam in der gewollten Fallrichtung.
Kurz bevor er fällt, beginnt er zu knistern. Dann noch zwei bis drei Schnitte und in Deckung gehen. Rasches Handeln ist Bedingung. Weg mit der Säge und fünf Schritte nach hinten. Beeilung. Der Stamm fällt, er wird gleich wieder von den Ästen abgefedert und springt noch einmal auf. Völlig unberechenbar. Da steht man besser ein paar Meter in sicherer Entfernung. Onkel Hans lehrte mich, wie man mit dem Beil die Äste entfernt, ohne sich zu verletzen. «Immer neben dem Baum stehen und die Äste auf der anderen Seite abhacken.» Bis der letzte Baum völlig ohne Äste da lag, war es Zeit für eine Essenspause. Hauswürstchen, Brot und verdünnter Wein aus der Patille standen auf dem Speiseplan. Während der Pause erklärte mir mein Onkel, dass jetzt die langweilige Arbeit anstand. Die Bäume mussten nun auf den Meter genau zersägt werden. Dazu wird wieder die Zweimann-Blattsäge benützt. Zuerst wird der Baum am Boden liegend in vier bis fünf Teile von ca. fünf Meter Länge zerkleinert. Diese Abschnitte werden auf den mitgebrachten Sägebock gelegt. Wir standen einander gegenüber und zogen die Blattsäge in einem rhythmischen Hin und Her. «Aufpassen; das Blatt darf nicht herausspringen!» Einmal war ich nicht aufmerksam. Die Säge sprang aus dem Schlitz und verletzte meinen linken Zeigefinger. Die Wunde war nicht sehr schlimm und wurde gleich verarztet. Pfeffer auf Wunde streuen, den Finger mit einem Stück Papier verbinden und mit einem Schnürchen zusammenhalten. (Die Heilung gelang perfekt. Die Narbe ist heute noch sichtbar.) Bis zum Zvieri waren zwei Bäume in meterlange Baumteile zerlegt. Ein Ster Losholz war bereit. Nachdem die Ordnung auf dem Arbeitsplatz erstellt und der Wagen mit abgehackten Ästen beladen war, zog uns Lisa den Berg hinan zurück nach Leuk. Ich war fix und fertig. Stolz aber auch. Jetzt hatte ich gelernt, mit Säge und Beil umzugehen und hatte einen bleibenden Eindruck von der Arbeit im Wald.
Am nächsten Tag machten sich meine beiden Onkel Hans und Ferdi wieder auf in den Wald. Ich hatte frei und konnte meinen Muskelkater pflegen. Ein paar Tage später erzählte Onkel Ferdi, die fünf Ster wären bereit. Der Förster hatte das Los abgenommen. Unsere Familie hatte das Los Nummer 157 bereitet.
Warum spricht man von Losholz? Das hatte sich vor Jahrhunderten ergeben. Wenn jeder seine eigenen fünf Ster vorbereitet hätte, wäre die Versuchung zu gross, sich zu bevorteilen. Nur schöne Bäume zu fällen. Bei der Abmessung etwas grosszügig zu sein. Weitere Tricks anzuwenden, um besonders vorteilhaft davon zu kommen. Da heute jeder eine Fünfsterbeige herstellt, die vom Förster eine Nummer bekommt, sind Betrügereien fast nicht möglich. Denn: wenn alle Losholzeinheiten bereit sind, kommt es zur Verlosung. Ein feierlicher Anlass in der Burgerstube im Rathaus. Alle Familien waren vertreten. Der Burgermeister hielt eine Ansprache. Lob und Tadel über die Arbeit wurde verkündet. Aus den Reben der Burgschaft wurde Rotwein serviert.
Der Forstwart hatte eine Kiste bei sich in dem die Lose lagen. Einer nach dem andern griff in die Kiste und nahm ein Los heraus. Onkel Ferdi schickte mich. Nummer 134 hatte ich gezogen. Onkel Hans war sehr zufrieden. Er wusste, dass sich das Los 134 nahe der Kantonstrasse befand. Das vereinfachte den Transport.
Um das Holz aus dem Pfynwald nach Leuk zu bringen, genügte der Leiterwagen mit dem Maulesel nicht. Herr Kippel besass einen Traktor und einen grossen Anhänger. Er wurde angeheuert, und wieder ging es morgens früh, diesmal von Dieselöl angetrieben, zum Los Nr. 134. Kurz vor der Färbi, die Rhone war schon in Sicht, verlor der Anhänger sein linkes hinteres Rad. Wie konnte das nur passieren? Das Rad war mit fünf Spezialschrauben befestigt gewesen. Eine lag ein paar Meter entfernt auf der Strasse. «Die vier anderen Schrauben liegen sicher irgendwo auf der Strasse. Geh Du zurück, suche die Schrauben und bringe sie so rasch wie möglich hierher», sagte Herr Kippel, drückte mir die eine Schraube als Muster in die Hand und schickte mich auf die Suche. Mit allen Fünfen kam ich zurück. Wurde von männiglich gelobt. Das Rad wurde montiert, und die Fahrt ging weiter. Gegen Mittag wurde das Los vor der Haustüre aufgestapelt. Man verabschiedete sich. Kippel fuhr eher etwas bedrückt sein Gefährt in die Garage. Das Holz lag vor der Tür und wartete darauf, noch einmal in Stücke zersägt zu werden. Pro Tots müssen fünf Klötze anfallen. Früher wäre das wieder eine Heidenarbeit mit der Zweimann-Blattsäge gewesen. Wäre da nicht Steffi Seewer. Jedermann kannte ihn. Er war ein Stadtoriginal. Redete ununterbrochen. Er hatte einen Sprachfehler und war schwer zu verstehen. Aber er hatte auch eine mit einem Benzinmotor betriebene, fahrbare Bandsäge. Auch er wurde geheuert. Er zerschnitt die Rundhölzer unter ununterbrochenem Kommentieren. Zweimal wurde der Motor abgewürgt. Drei Stunden später lag, immer noch vor der Haustüre, ein grosser Holzhaufen. Die runden Klötze müssten nun gespalten werden. Wieder Teamarbeit. Drei Spaltstöcke wurden herbeigeschafft. Drei Brüder, mein Vater und zwei Onkel starteten einen Wettbewerb. Wer machte pro Stunde am meisten Kleinholz. Meinem Bruder Robi und mir stand die Aufgabe zu, die zerkleinerte Ware mit Tragkörben, die im Wallis Tschiffere heissen, auf den Estrich zu bringen und dort ordentlich aufzubeigen. Die Spaltarbeit nahm zwei Tage in Anspruch, die Trägerei deren drei. Damit war die Reise des Pfynwaldholzes zum Estrich des Barons abgeschlossen. Das hatte nun ein Jahr Ruhe, um zu trocknen und dann zum Kochen und Heizen verwendet zu werden.

PS: Ein Riesenaufwand und ein eigentliches Projektmanagement, um genügend Energie zu haben, um ein Jahr lang einen Haushalt am Leben zu halten.
Und heute: Einen Knopf drehen, vielleicht noch einen Regler einstellen, und wir haben unbeschränkte Energie frei Haus.

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