Premier de classe

 

Robert, qu’il s’appelait, le chouchou de tous les enseignants. Il était l’élève favori de la classe. C’était à l’époque de la fin de la première moitié du siècle dernier, au lycée de l’école cantonale de Lucerne. Quiconque voulait passer le Baccalauréat devait passer par là. Le premier de classe et moi-même avions vers les15 ans. À cette époque, il n’était pas du tout certain, ni pour moi ni pour mes professeurs, que j’atteindrais un jour ce noble objectif du Bac. En fait, ma qualification par mes professeurs m’était plutôt égale. De toute façon, je ne serais jamais premier de classe. Au mieux, mes notes voguaient autour de quatre. Quatre et demi serait déjà plutôt une exception pour moi. Mais la plupart du temps, la notation était plus faible. Sous le niveau de flottaison, comme on disait. Ce qui impliquait que ma survie au lycée était une constante lutte. Tout effort visant à satisfaire tant bien que mal les enseignants aurait de toutes façons été inutile. Il y eut pourtant un cas d’exception: mes rédactions furent lues à haute voix en présence de la classe comme étant un modèle d’histoire bien racontée. Bien qu’elles fourmillaient de fautes d’orthographe et de ponctuation, l’enseignant était quand même impressionné par l’histoire. Il était probablement le seul à ne pas m’avoir complètement délaissé. Mais le premier de classe restait bien le premier de classe.
En classe de dessin, sa position était pourtant menacée. Notre professeur de dessin, un ancien hallebardier de la Garde suisse, était certes un bon graphiste, mais aussi un médiocre professeur. Le sujet traitait Saint Nicolas. Presque tous ont fourni des représentations de Saint Nicolas et du Père Fouettard. Rien de remarquable. A l’exception d’Anton: Anton avait dessiné un grand livre, on y voyait juste les deux mains d’un vieil homme et par dessous, en une perspective complètement fausse, une petite fille, qui levait ses yeux inquiets. C’était génial de voir comment Anton a su faire apparaître la scène du point de vue de l’enfant sur le papier. À part Anton et moi-même, personne n’avait trouvé son dessin exemplaire. Et surtout pas le professeur. Tous ceux qui n’avaient pas dessiné comme un robot ce que le professeur avait en tête, sont passés à travers les mailles du filet. La position du premier de classe était donc sauvée.
La vie quotidienne de la famille de Robert était ordonnée comme il se doit, c’est à dire exemplairement ennuyeuse, adaptée, parfaitement rationalisée à la moyenne fédérale. En silence, j’admirais pourtant son environnement. Il y eut même des moments où moi aussi, j’aurai voulu faire partie d’une telle société. Combien différent c’était chez nous. Aucune trace d’ennui. Une chaîne de surprises innombrables reliait les événements de la journée. Nulle trace d’une quelconque structure. Le vendredi, c’était dimanche. C’était le jour de congé de mon père. Pas comme les vrais pères qui avaient du temps pour nous, les garçons, le dimanche. Le dimanche était le grand jour de combat dans sa profession d’hôtelier. Le vendredi, il était dans son élément. Il aimait oeuvrer en cuisine pour nous mijoter quelque chose de spécial. C’était le meilleur repas de la semaine. Nous fêtions toujours Noël le 21 décembre, alors qu’il était encore disponible pour décorer l’arbre de Noël et s’occuper des cadeaux. Immédiatement après, l’époque frénétique des festivités de fin d’année se succédaient. Son engagement total était alors exigé dans son travail. De par mon éducation, je n’ai reçu aucune directive quant à ce qui était nécessaire ou adapté pour naviguer à travers l’éducation au lycée. J’ai donc varappé de sujet en sujet. En français, je faisait les mathématiques, en géographie, j’écrivais à la dernière minute ma rédaction, le devoir pour lequel j’aurais eu théoriquement deux semaines. C’était un véritable camp d’entraînement à la gestion du temps. Une vertu qui devint plus tard très importante pour moi dans mon travail. A l’époque du lycée, j’étais un vrai vagabond intellectuel. L’envie de devenir premier de classe, c’était bien fini. C’était devenu une histoire d’amour répulsif.
D’un côté, ce serait certes tentant d’être au moins respecté par le corps enseignant. D’un autre côté, ce serait fantasque de se fixer des objectifs irréalisables. Mes talents étaient ailleurs. Pour moi, il y avait aussi un monde pratique en dehors du lycée.

Quelques décennies plus tard.
Tous mes collègues de lycée de l’époque avaient évolué dans des directions des plus variées. Emil était devenu un coryphée dans le monde académique. Aujourd’hui, il est professeur titulaire de physique théorique et travaille en étroite collaboration avec la NASA. Au lycée, il était plutôt dans la ligue des encore tolérés, comme moi. Et où donc se trouvait notre Superman de l’époque? Où Robert avait-il donc atterri ? Je savais qu’il avait étudié l’architecture. Aujourd’hui, il est fonctionnaire dans un canton de Suisse romande et s’occupe des demandes de permis de construire. Récemment, je l’ai rencontré par hasard dans le train pour Lausanne. Il se rendait à son lieu de travail. Toujours encore resté le pédant ennuyeux, qui apprenait tous les jours la NZZ par cœur. Enveloppé dans une aura d’ennui. Il n’avait pas renoncé à sa manière distinguée d’apparaître comme un snob modeste. Afin d’entrer en conversation avec lui, je m’appliquais à attester mon admiration pour le meilleur de classe du passé. Mais assis en face de lui, je constatais, qu’il ne restait plus rien de cette glorification du passé. Où était-elle donc restée cette luminescence, que j’admirais avec tant d’envie? Qu’est-ce qui l’avait rendu tellement exclusif à l’époque? Notre classe était un atelier clos. Si vous étiez attentif, diligent (diligent aux yeux des professeurs) et aviez une bonne mémoire, vous pourriez arriver au but. Réussir l’examen du Baccalauréat.
En entrant dans la vie active, il ne restait plus rien du biotope du lycée. Ici cinglait le vent frais des exigences de la pratique. Des compétences et des aptitudes complètement différentes étaient requises. L’expertise, bien sûr, mais aussi le don de conférence impromptu, dans un langage clair et compréhensible. La connaissance de la nature humaine et l’élégance dans les relations avec les partenaires commerciaux étaient nécessaires. La sociabilité avec les clients, les fournisseurs, les employés et leurs proches, ainsi qu’avec les journalistes et les concurrents, en faisait partie. Des facultés qui n’étaient enseignées ni au lycée ni à l’université.
Pour se frayer un chemin dans ce nouveau monde, il fallait des capacités de réflexion qu’on ne trouve pas chez un premier de classe. Cela signifie qu’il faut essayer de découvrir ses talents le plus tôt possible et de les développer. Utilise-les chaque fois que tu le peux. Si possible déjà au lycée. Mais tu cours alors le risque de ne jamais devenir un premier de classe.

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Meteo

 

«Wie wird das Wetter heute?»
Onkel Ferdi schaute zur Zeit des Zweiten Weltkriegs, dreimal am Tag in den Himmel und sagte uns das Wetter voraus. Tante Nel in Holland wusste immer, wann Regen kam. Das war, als ihre Zehen schmerzten. Unsere Magd Stephanie richtete sich nach den Bauernregeln. So wusste sie am Tag des Heiligen Matthias (24. Februar) «Nach dem Mattheis, geht kein Fuchs mehr übers Eis.» Oder am Josephstag «Joseph klar, ein gutes Jahr». Wir, Robi und ich, machten sich über sie lustig: «Regnet es am Barnabas, werden alle Dächer nass.»

Ein Historiker an der Universität Freiburg hatte bei seinen Forschungen festgestellt, wie wenigen Angaben er in den Quellen des Mittelalters zum Thema «Wetter» begegnete. Er begründete die Feststellung damit, dass auch jene wenigen, die schreiben und lesen konnten, keinen Wert darauflegten, die tägliche Wetterlage schriftlich festzuhalten. Das Wetter gehörte genauso zum Leben wie wohnen, arbeiten, essen und schlafen. Der damalige Mensch muss das Wetter als sich ständig sich verändernden Naturvorgang wahrgenommen haben. Das Wetter musste man nehmen wie es gerade daherkam. Mit dem Wetter musste man sich arrangieren. Bedeutung hatte das Wetter für ihn nur dort, wo er tätig war. Sogar grössere, manifestere Auswirkungen des Wetters, wie Hochwasser oder grosse Kälteperioden, fanden kaum historische Erwähnung in den Chroniken.
Eine einzige Ausnahme gab es im 17. Jahrhundert. Ein Pfarrer im Oberwallis hatte über mehr als dreissig Jahre ein Tagebuch über die tägliche Wetterlage geführt. Eine Sensation. Endlich hatten die Historiker eine Quelle, welche die Angaben über das Klima während einer grossen Zeitspanne im Goms dokumentierte.
Die Frage nach dem Wetter interessierte nur die lokale Situation für den jeweiligen Tag. Höchstens noch für den morgigen Tag. So war das noch bis in die Mitte des 20. Jahrhunderts. Onkel Ferdi wollte wissen, ob er einen Regenschutz mitnehmen musste, wenn er in die Reben arbeiten ging. Mehr nicht.
Natürlich wurde über die Zukunft des Wetters auch gewerweisst und gerätselt. Das waren die typischen Gespräche am Sonntag beim Café noir.
Wird es ein schöner Sommer mit abwechselnd viel Sonne und genug Regen? Das gäbe einen hohen Feldertrag. Dürre über die Jahre ist gleichbedeutend mit Hunger und Tod. Bloss keine Überschwemmungen und kein Orkantief, welches unser Hab und Gut zerstört. Blitz und Donner machen Angst und erzeugen Waldbrände.
Auf diese Fragen gab es keine zuverlässigen Antworten. Auch die Bauernregeln halfen nicht weiter. Das waren immer nur 50%-Aussagen, So-oder-so-Angaben; das heisst, sie hatten immer Recht.
Am Morgen, kaum wach, ein Blick in den Himmel. Morgenröte, strahlender Sonnenaufgang, dunkle Wolken vielleicht. Anzeichen, aus denen sich das Wetter des kommenden Tags einigermassen hervorsagen lässt. Weitere Signale, wie tieffliegende Schwalben, Unruhe im Stall, die Aktivität der Bienen, ein Hof um den Mond, Wetterwechsel vor und nach dem Vollmond, das Verhalten des Wetterfrosches im Terrarium. Alles Anzeichen, aus denen die Zukunft des Wetters, wenn auch eher unzuverlässig, abgelesen wurde. Die Treffsicherheit dieser Art von Ankündigen ist gerade genau genug, um mit der täglich herrschenden Witterung fertig zu werden. Die Erfahrungen aus den täglichen Himmelsbeobachtungen wurden von Generation zu Generation weitergegeben. Und dieser Wissensschatz diente über sehr lange Zeit, die anstehende Arbeit, unter Berücksichtigung der Wetterlagen, zu organisieren. Gültigkeit hatten sie sowieso nur für die lokalen Wettergeschehnisse und für eine beschränkte Zeit. Es gab keine Alternative. Mit diesen Ereignissen der Natur musste man leben.
Als sich die Industrialisierung breit machte, kam es zu einem Paradigmenwechsel. Plötzlich benötigte man präzise Angaben zum Wetter. Weg von den lokalen Erfahrungen. Das Wetter wurde ein Teil der Globalisierung.
Die Erfindung des Telegraphen erlaubte es, plötzlich Informationen über Regenmenge, Temperatur, Luftdruck und Luftfeuchtigkeit weiterzugeben. Das war der Startschuss für die Erfassung der überregionalen, internationalen Wetterlage auf dem ganzen Kontinent. In London war man auf dem Laufenden, wie das Wetter in Berlin gerade war.
Die Seefahrt, die Luftfahrt und das Eisenbahnwesen waren auf weltweites Wissen des Wetters angewiesen. Die Prognosen wurden immer präziser.
Die Meteorologie als Wissenschaft nahm Fahrt auf. Jetzt konnte das Wetter genau studiert werden und aus ihm erstaunlich genaue Vorhersagen abgeleitet werden. Auf die Stunde genau liefert uns Meteo-Schweiz Angaben über den Zeitpunkt und die Mengen eines bevorstehenden Regengusses. Mit der Präzision einer Schweizeruhr trifft das Ereignis auch ein. Vorbei die Zeit, als uns Radio Beromünster «Regen, abwechselnd mit sonnigen Abschnitten, in Gewitternähe Böen» meldete.
Möglich ist dies durch ein dichtes Netz von Messtationen und Satelliten auf und über dem Globus geworden. Ein grenzüberschreitender Informationsaustausch, an dem sich alle Länder beteiligen. Jedermann kann, wenn er sie braucht, genaue Wetterdaten abrufen. Dank bester Software, Rechenzentren mit unglaublicher Speicherkapazität und einer guten Theorie über alle Abläufe in der Lufthülle werden zuverlässige Wettermodelle entwickelt.
Bergsteiger, Segler, Wanderer und Geschäftsleute, kurz jeder der es wissen möchte, weiss welche Klimaverhältnisse wo auf der Erde gerade herrschen. Eine gewaltige technische Leistung. Ein beeindruckender Fortschritt.
Was bedeutet das für den Alltag des strebsamen Bürgers? Nicht allzu viel.
Eigentlich sind wir, wie vor hundert Jahren, immer noch den Launen der Witterung ausgesetzt. Auch wenn mindestens dreimal im Tage das Smartphone zu Rate gezogen wird. Die Information, die unser Bürger erhält, ist für ihn und für das, was er zu tun gedenkt, kaum besser als jene, die Onkel Ferdi hatte, 70 Jahre zurück.
Wenn der Hahn kräht auf dem Mist, ändert das Wetter oder bleibt wie es ist.

 

 

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Météo

 

„Quel temps fera-t-il aujourd’hui ?“
Durant la seconde guerre mondiale, Oncle Ferdi regardait trois fois par jour le ciel et prédisait le temps qu’il ferait. Tante Nel en Hollande savait toujours quand qu’il allait pleuvoir. C’était lorsque ses orteils la faisaient souffrir. Notre bonne Stéphanie se basait sur les dictons populaires. Elle savait donc que le jour de la Saint Matthias (24 février) „Après la Saint Matthias, plus aucun renard ne marche sur la glace“. Ou le jour de la Saint Joseph, „Si Saint Joseph est serein, l’année se passera bien“. Nous, Robi et moi, nous sommes moqués d’elle : „S’il pleut à la Saint Barnabé, tous les toits seront mouillés“.

Un historien de l’Université de Fribourg avait remarqué pendant ses recherches, combien peu d’informations étaient consignées dans les sources du Moyen-Âge sur le Thème „Météo“. Il a justifié cette constatation en déduisant que les rares personnes sachant lire et écrire ne portaient aucun intérêt à rapporter par écrit la situation météorologique quotidienne. Le temps faisait autant partie de la vie quotidienne qu’habiter, travailler, manger ou dormir. L’homme de l’époque devait considérer le temps comme étant un processus naturel en constante évolution. Il fallait prendre le temps comme il venait. Avec le temps il fallait bien s’arranger.  Le temps qu’il faisait n’avait de sens que là, où il travaillait. Même des effets plus importants du temps, comme des inondations ou des grandes périodes de froid, ne sont guère mentionnées dans les chroniques historique.
Il y a eu pourtant une exception au XVIIe siècle. Un prêtre du Haut Valais a tenu un journal pendant plus de trente ans sur les conditions météorologiques quotidiennes. Une sensation. Enfin, les historiens avaient une source d’informations documentée sur le climat pendant une grande période à Goms.
La question du temps qu’il ferait n’intéressait que la situation locale pour le jour en question. Ou peut-être demain au plus tard. Et c’est resté comme cela jusqu’à ce qu’au milieu du XXe siècle. Oncle Ferdi voulait savoir, s’il devait emporter des vêtements de pluie lorsqu’il allait travailler dans les vignes. Rien de plus.
Bien sûr, on spéculait ou se creusait également la tête de l’avenir du temps qu’il allait faire. C’étaient les conversations typiques du dimanche au Café noir.
Est-ce que ce sera un bel été avec beaucoup de soleil et assez de pluie ? Ce serait un bon rendement dans les champs. Une sécheresse est un synonyme de faim et de mort. Surtout pas d’inondations ou d’ouragan qui détruiraient nos récoltes et nos biens. Le tonnerre et la foudre font peur et génèrent des incendies de forêt.
Il n’y avaient pas de réponses fiables à ces questions. Les dictons populaires n’étaient pas d’un grand secours non plus. Il s’agissait toujours de déclarations à 50%, c’est-à-dire que, quelle que soit la situation, ils ont de toutes façon toujours raison.
Le matin, à peine réveillé, un regard vers le ciel. L’aurore, un lumineux lever de soleil, des nuages sombres, peut-être. Des signes permettant de prédire comme ci comme ça la météo pour le jour à venir. D’autres signaux, tels que des hirondelles volant à basse altitude, l’agitation du bétail dans l’écurie, l’activité des abeilles, une cour autour de la lune, le temps changeant avant et après la pleine lune, le comportement de la grenouille dans le terrarium. Tous des signes prédisant le devenir du temps, quoique de manière assez peu fiable. L’exactitude de ce type de prédiction est juste assez précis pour faire face aux conditions météorologiques quotidiennes. Les expériences gagnées des observations quotidiennes du ciel ont été transmises de génération en génération. Et cette richesse de connaissances a servi pendant longtemps quant à organiser le travail à effectuer en tenant compte des conditions météorologiques. De toute façon, ces observations n’étaient valables que pour des événements météorologiques locaux et pour une durée limitée. Il n’y avait aucune alternative. Il fallait vivre avec ces événements de la nature.
Au cours de l’industrialisation, il y eut un changement de paradigme. Soudain, il nous fallait des informations précises sur la météo. Loin de l’expérience empirique locale. Le temps est devenu une partie de la globalisation.
L’invention du télégraphe nous a permis de passer soudainement des informations sur la quantité pluviométrique, la température, la pression atmosphérique et l’humidité ambiante. Ce fut le signal de départ pour l’enregistrement des conditions météorologiques supra-régionales et internationales sur tout le continent. À Londres, on était à jour quant au temps qu’il faisait à Berlin.
Le transport maritime, l’aviation et les chemins de fer étaient dépendants de la connaissance du temps dans le monde entier. Les prévisions devinrent de plus en plus précises. La météorologie en tant que science pris de l’envergure. Maintenant, la météo pouvait être étudiée en détail et à partir de là, des prévisions étonnamment précises pouvaient être dérivés. A l’heure actuelle, MétéoSuisse nous fournit des informations sur la date et les quantités d’une imminente averse. Et l’événement arrive en général avec la précision d’une montre suisse. Fini le temps où Radio Beromünster annonçait: „La pluie, en alternance avec des sections ensoleillées, des vents en rafales avant l’orage.“
Ceci est rendu possible par un réseau dense de stations de mesure et de satellites disséminées sur tout le globe. Un échange d’informations transfrontalier auquel tous les pays participent. Tout le monde peut traiter des données météorologiques précises quand il en a besoin. Grâce à des logiciels efficaces, des centres de données avec une capacité de stockage incroyable et une bonne théorie sur les processus de la stratosphère, nous pouvons développer des modèles météorologiques fiable.
Alpinistes, marins, randonneurs ou hommes d’affaires, bref, chaqu’un qui veut savoir quelles sont les conditions climatiques qui prévalent actuellement à un endroit précis ont accès à cette information. Une réalisation technique formidable. Un progrès impressionnant.
Qu’est-ce que cela signifie pour la vie quotidienne du citoyen lambda? En fait, pas trop. En fait, nous sommes toujours encore exposés aux caprices du temps, tout comme il y a cent ans. Même si le smartphone est consulté au moins trois fois par jour. L’information que reçoit notre citoyen ne sont guère meilleures pour lui et pour ce qu’il a l’intention de faire que celles dont disposait l’oncle Ferdi il y a 70 ans.
Chante le coq sur le tas de fumier, le temps change ou reste comme il est.

 

 

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Biorhythmus

Als ich mein Geld für mein Studium als Chemielehrer an der Gewerbeschule verdiente, erklärte mir ein Kollege im Lehrerzimmer die Idee, die hinter den Biorhythmen steht. Er war ein überzeugter Anhänger dieser Lehre und trug sogar eine Armbanduhr, die ihm stets anzeigte, wie seine Rhythmen standen. Seither liess mich diese Technik der Kunst der Voraussage nicht mehr los.

Es handelt sich dabei um die Vermutung, dass es drei Sorten von wiederkehrenden Regelmässigkeiten im Menschenleben gibt. Biologische Rhythmen. Einen körperlichen von 23 Tagen, einen emotionalen von 28 Tagen und einen geistigen von 33 Tagen. Bei der Geburt starten alle drei, wellenartig einer Sinuskurve folgend. Dann geht es los für’s ganze Leben. Ein stetiges auf und ab. Auf die positive Phase folgt die Negative. Die Übergänge von positiv zu negativ und umgekehrt sollen potenziell «schlechte Tage» sein. Ein Wiener Psychologe und ein Berliner Arzt haben anfangs des 20. Jahrhunderts diese Theorie entwickelt.
Der Kollege der Gewerbeschule hatte mir einen Floh ins Ohr gesetzt. Damals, ich war gerade 27 Jahre alt, gab es kein Internet und keine Wikipedia. In meinem Studium hatte ich gelernt, Tatsachen auf den Grund zu gehen. So war ich ein Dauergast in den verschiedensten wissenschaftlichen Bibliotheken und in der Museumsgesellschaft. Quasi im Nebenamt studierte ich die Theorie der Biorhythmen. In Gesprächen mit Kommilitonen wurde mir klar, das Thema war bekannt, nur wurde es sehr kritisch beleuchtet. Es gab zwei Parteien, die Befürworter und die Gegenpartei, wie so oft bei kontroversen Gegenständen.

  • Alles Hokuspokus, wie soll ein solcher Rhythmus, der bei der Geburt beginnt, fehlerfrei, in festen Zeitabschnitten, lebenslang funktionieren?
  • Das Wirken der Biorhythmen ist vielleicht nicht wissenschaftlich belegbar, trotzdem, es lohnt sich, sich nach ihnen zu richten.
  • Natürlich, jeder hat mal bessere, produktivere Tage, die von anderen gefolgt werden, an denen nichts gelingt. Das kommt und geht. Steht aber in keiner chronologischen Gesetzmässigkeit.
  • Wenn man seinen täglichen Arbeitsplan seiner inneren Uhr, seinen Biorhythmen anpasst, geht die Arbeit besser von der Hand.
  • Der Biorhythmus ist nicht plausibel. Er widerspricht der Erkenntnis der biologischen Wissenschaft.
  • Es gibt eine innere Uhr, und die läuft sehr genau.
  • Es ist der gleiche Unsinn wie die Verwendung des Mondkalenders bei den Gartenarbeiten.
  • Wie sollen Leistungsfähigkeit und Gemütszustand rhythmisch vom Tag der Geburt an verfolgbar sein?

So prallen die Meinungen aufeinander. Die Frage ist: «Ist etwas an dieser Theorie dran?» Viele Menschen ziehen daraus immerhin einen Nutzen.
Mir schien es durchaus plausibel, dass es beim Menschen so etwas wie eine innere Uhr gibt. Es ist nicht von der Hand zu weisen, das Leben ist getaktet. Es gibt Rhythmen, die periodisch wiederkehren. Tag und Nacht, Sommer und Winter, Vollmond und Neumond, Wachzeit und Schlaf, Ebbe und Flut. Es könnte doch sehr wohl sein, dass es Biorhythmen gibt.

Richtig los ging es bei mir, als ich einen elektronischen Taschenrechner kaufte. Er konnte meine Rhythmen im Nu ausrechnen. Seitdem richtete ich meine Arbeitsabläufe häufig nach dem Stand meiner inneren Uhr.
Die Theorie der Biorhythmen ist für mich kein Religionsersatz. Ihre Auswirkungen und Zusammenhänge habe ich stets mit einem Augenzwinkern interpretiert. Cum grano salis. Mit einem Körnchen Verstand, nicht völlig unkritisch eben.
Trotzdem legte ich wichtige Besprechungen und heikle Verhandlungen nach Möglichkeit immer auf «gute» Tage. Nicht immer lief alles reibungslos. Wenn mir wieder einmal ein richtiger Flop passiert war, konnte es sein, dass ich den Anweisungen meiner Rhythmen nicht gefolgt war. Oder ich hatte vergessen, die Arbeit zeitlich auf den Biorhythmus einzustellen.

In den ersten Jahrzehnten meines Lebens hielt ich mein biorhythmisches Verhalten streng geheim. Niemand wusste von meinem Beobachten der Rhythmen. Nachdem ich aus dem Erwerbsleben ausgestiegen war, begann ich mein Geheimnis zu lüften. Positive und negative Resultate gab ich zum Besten. Dabei erntete ich im günstigsten Fall ein verständnisvolles Lächeln, meistens aber prasselten die alten Vorbehalte auf mich zu. Mir blieb nichts als ein überhebliches Lächeln.

Über viele Dezennien lebte ich bewusst in Kenntnis meines momentanen Biorhythmus. Fern von Sturheit oder fanatischem Glauben. Für mich war da schon etwas dran.

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Biorythme

 

 

Lorsque je gagnais mon argent pour subvenir à mes études de professeur de chimie à l’école professionnelle, un collègue de la salle des professeurs m’expliqua l’idée des biorythmes. Il était un adepte convaincu de cette doctrine et portait même une montre-bracelet qui lui montrait constamment ses rythmes. Depuis lors, cette technique de l’art de la prédiction ne m’a plus quitté.

On part du principe qu’il existe trois types de cycles récurrents dans la vie humaine. Rythmes biologiques. Un physique de 23 jours, un émotionnel de 28 jours et un mental de 33 jours. Tous les trois cycles débutent à la naissance en suivant une courbe sinusoïdale, comme des vagues. Et c’est parti pour le reste de la vie. Une montée et une descente successives. La phase positive est suivie par la phase négative. Les transitions du positif au négatif et vice versa devraient être des „mauvais jours“ potentiels. Un psychologue viennois et un médecin berlinois ont développé cette théorie au début du XXème siècle.
Ce collègue de l’école professionnelle m’avait mis la puce à l’oreille. À l’époque, je n’avais que 27 ans, il n’y avait ni Internet ou Wikipédia. De par mes études, j’avais appris à aller au fond des choses. J’étais donc un hôte permanent des diverses bibliothèques scientifiques et de la société des musées. Quasi parallèlement, j’ai ainsi étudié la théorie des biorythmes. Lors de conversations avec mes camarades, j’ai réalisé que ce sujet était certes connu, mais était aussi disséqué de manière très critique. Il y avait une scission très nette, les partisans et les opposants, comme c’est souvent le cas pour les sujets controversés.

  • Ce ne sont que des tour de passe-passe, comment un tel rythme débutant à la naissance, peut-il fonctionner sans faille, dans des périodes fixes, pour le restant de votre vie ?
  • Le fonctionnement des biorythmes n’est peut-être pas scientifiquement prouvé, mais cela vaut néanmoins la peine de les observer.
  • Chacun a bien sûr des journées meilleures plus productives, suivies par d’autres où rien ne fonctionne. Cela va et vient. Mais il n’y a aucune légalité chronologique à cela.
  • Si vous adaptez votre horaire de travail quotidien à votre horloge interne, à vos biorythmes, votre travail se passera mieux.
  • Le biorythme n’est pas plausible et contredit les achèvements de la biologie.
  • Il existe bien une horloge interne, qui fonctionne de manière très précise.
  • C’est la même absurdité que d’utiliser le calendrier lunaire pour le jardinage.
  • Comment la propre performance et l’état émotionnel devraient-ils être cycliquement traçables dès le jour de la naissance ?

C’est ainsi que s’affrontent les opinions. La question qui subsiste est: „Y a-t-il une quelconque vérité dans cette théorie ?“ Il semble que beaucoup de gens en bénéficient.

Il m’a semblé tout à fait plausible qu’il y ait quelque chose comme une horloge interne chez les humains. On ne peut pas le nier, la vie est rythmée. Il y a bien des cycles qui se répètent périodiquement. Jour et nuit, été et hiver, pleine lune et nouvelle lune, heure de réveil et sommeil, flux et reflux. Il se pourrait très bien donc qu’il y ait aussi des biorythmes.

J’ai été vraiment mis dans le bain quand je me suis acheté une calculatrice électronique. Elle pouvait calculer mes rythmes en un clin d’œil. Dès lors, j’ai souvent basé mon agenda de travail sur l’état de mon horloge interne.

La théorie des biorythmes n’est certes pas un substitut à la religion. J’ai toujours interprété ses effets et ses relations avec un clin d’œil. Cum grano salis. Avec un grain de bon sens, et non pas de manière totalement dépourvue de sens critique.
Néanmoins, je place toujours les réunions importantes et les négociations délicates dans les „bons“ jours chaque fois que cela est possible. Cela ne s’est pourtant pas toujours bien passé.
Si un vrai désastre m’était arrivé, il se pouvait bien que je n’avais pas suivi les positons de mes rythmes. Ou bien j’avais oublié d’adapter mon travail à mon biorythme.

Durant les premières décennies de ma vie, j’ai gardé ce comportement biorythmique top secret. Personne ne savait que j’observais ces rythmes. Après avoir complété ma carrière, j’ai commencé à révéler mon secret. J’ai partagé les résultats positifs et négatifs. Au mieux, j’ai récolté un sourire compatissant, mais la plupart du temps, les anciens préjugés m’ont rattrapé. Il ne me restait plus grand chose d’autre qu’un sourire légèrement arrogant.

Pendant de nombreuses décennies, j’ai vécu consciemment en connaissance mon biorythme actuel. Loin d’un entêtement ou d’une croyance fanatique.
Pour moi, il y a quelque chose de tangible à cela.

 

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Klassenzusammenkunft

Das war mir von Anfang klar. Zu einer Klassenzusammenkunft würde ich nie eingeladen werden. Sicher nie! In den ersten sechs Schuljahren war mir dieser Ausdruck nicht einmal begegnet. Ich wusste nicht, was Klassentreffen für Anlässe waren. Geschweige denn, warum diese überhaupt abgehalten wurden. Mein guter alter Freund Willi setzte mich viel später darüber ins Bild. Seitdem war «Klassenzusammenkunft» für mich gleichbedeutend wie gutbürgerlich, ortsfest und konservativ. Für schulische Vagabunden wie meinen Bruder und ich war das nichts. Wir hatten zusammen einmal ausgerechnet, wie viele Lehrpersonen wir in der ganzen obligatorischen Schulbildung erlebt hatten. Es waren deren fünfunddreissig, in drei verschiedenen Sprachen und unterschiedlichen Landesgegenden. Das Einmaleins und lesen und schreiben wurde uns auf Holländisch, Französisch und Deutsch beigebracht. Der Grund für diese babylonische Vielsprachigkeit war unser Vater. Als Hotelier arbeitete er in sehr vielen grossen Städten Europas. Und die Karawane, die Familie, machte den dauernden Ortswechsel mit. Das erklärt vieles. Es bedeutet, dass wir in unserer Jugend nicht von einer Ortfestigkeit reden konnten. Diese Vagabunderei gehörte bei uns Kindern zum Leben. Wir empfanden es als normal. Wir genossen diese Wurzellosigkeit. Mit zunehmendem Alter entstand zwar ein vages Gefühl der Heimatlosigkeit. Im Stillen begannen wir ein normales, gutbürgerliches Leben herbei zu wünschen.

Für Robi und für mich gab es keine Klassenkameraden, keine Schulklassengemeinschaft und keine Schulhäuser, wo man uns kannte. Wir wurden immer wieder in irgendeine weltfremde Klasse hinein parachutiert, verbrachen dort ein bis zwei Semester und verschwanden dann wieder. Von den Klassengenossen wusste niemand so richtig, woher wir kamen, wohin wir gingen. Es war ihnen übrigens auch vollkommen egal. Unsere Grundschulung war beinahe mit den Kindern von Zirkusartisten zu vergleichen. Wie sollten wir da je zu einer Klassenzusammenkunft eingeladen werden?
Das sollte anders kommen.
Willi Theurer, mein wirklich allerältester Freund, hatte ich in der Sek kennengelernt. Er hatte die Idee, ein Klassentreffen zu organisieren. Wir kannten uns seit 1947. In Luzern sassen wir nebeneinander, in der gleichen Schulbank. Dort haben wir uns gegenseitig die Hausaufgaben abgeschrieben. Das schweisst zusammen. Heute ist Willi bereits gestorben. Bis zu seinem Tod haben wir uns nie aus den Augen verloren.
1967 machte er den Vorschlag, zum zwanzigjährigen Jubiläum eine Zusammenkunft auf die Beine zu stellen. Wenn Willi etwas organisiert, dann findet der Anlass auch statt. Da gibt es nicht Halbbatziges. Jeden Generalstab lässt er mit seinen Projekten alt aussehen. Das ging so weit ins Detail, dass er sogar noch einen Klassenspiegel von damals aufgetrieben hatte. Er wusste so ganz genau, wer damals, in welcher Schulbank gesessen hatte. Alle Kameraden waren pünktlich zum Fest erschienen. Niemand fehlte.
Der erste Teil der Versammlung fand im ehemaligen Klassenzimmer statt. Jener Kammer, in der wir von zwei Lehrern unterrichtet worden waren. Jeder der Kameraden sass jetzt wieder an seinem angestammten Platz. Die beiden Lehrer waren auch da. Inzwischen betagte, pensionierte Herren. Damals waren die Schulklassen streng nach Geschlechtern getrennt. Die Mädchen gingen in einem anderen Schulhaus zur Schule. So kam es, dass auch heute gestandene Männer, die Buben von damals, brav in den Bänken sassen. Das Wiedersehen war herzlich. Es war, wie wenn wir gerade aus der Schulpflicht entlassen worden wären. Nichts hatte sich geändert. Die Lausbuben und Schlaumeier waren immer noch die gewieften Frohnaturen. Die Primusse und Streber von früher hatten nichts von ihrer Besserwisserei verloren. Auch die Unsympathischen sind nur älter geworden. Sogar die Lehrer hatten nichts von dem eingebüsst, was sie früher beliebt oder unerträglich gemacht hatte. Wir hatten den Unterricht des Sprachlehrers immer geschätzt. Wir gingen gerne zu ihm in die Stunde. Heute, am Tage des Wiedersehens, verstanden wir auch, was ihn so liebeswürdig machte. Er liebte seinen Beruf. Er mochte die Schüler, und zwar alle, die Guten ebenso wie jene, die mit dem Französisch auf Kriegsfuss standen. Er konnte mit allen umgehen. Alle haben viel von ihm gelernt. Der andere hingegen war ein Notenfuchs. Immer auf der Jagd nach Fehlern. Er ist bis in seine Pension ein Plagegeist geblieben. Heute, 20 Jahre später, hatte sich nichts, aber auch gar nichts geändert.
Das war für mich das erste Erlebnis, was ich nach dem Treffen mit nach Hause nahm. Erstaunlich, wie stabil die Talente und Begabungen sind. Wie wenig sie sich im Verhalten der Kameraden geändert hatten. Die persönlichen Eigenschaften, welche in der Jugend schon zutage traten, hatte sich unversehrt ins spätere Leben hinübergerettet. Der Charakter, das Temperament und das Verhalten der Menschen scheinen nicht zu altern.
Das zweite Phänomen fiel mir auf, als wir später in der Wirtschaft sassen und in Erinnerungen schwelgten. Auch die Verteilung von Sympathie und Antipathie hatte sich nicht verändert. Es sassen dieselben Gruppen zusammen, wie sie sich schon 1947 gebildet hatten. Die Spassvögel, die Wichtigtuer, die Ernsthaften und die Mühsamen, hatten sich sofort, heftig diskutierend, an den verschiedenen Tischen zusammengefunden.
Je weiter die Zeit fortschritt, umso fröhlicher wurde die Gesellschaft. Bis in die Morgenstunden waren wir zusammen und haben gefeiert.

Willi hatte das Gasthaus so ausgewählt, dass unsere beiden Heimwege kurz waren. Er hatte an alles gedacht. Perfekte Organisation eben.
So standen wir, alle andere Kameraden waren bereits ausser Sicht, auf dem Nachhauseweg, um halb drei in der Früh bei der Telefonkabine am Helvetiaplatz und hielten Manöverkritik. Es war ein gelungener Anlass gewesen. Jeder der Anwesenden wurde noch einmal kurz charakterisiert und qualifiziert. Dann setzte Willi zur Zusammenfassung an:

  • Der Mensch ändert sich in seinem ganzen Leben kaum.
  • Das Treffen war ein Erfolg. Einen Erfolg soll man nicht wiederholen. Es wird dann kein Erfolg mehr sein.
  • Somit genügt eine Klassenzusammenkunft im Leben.
  • «Eine Nächste werde ich jedenfalls nicht mehr organisieren. Es war schön. Es war genug.»

Hans, sag nie, nie!  Du hast jetzt Dein Klassentreffen erlebt und überlebt. Das war es dann.
Irgendwie hatte ich doch das komische Gefühl, ich gehörte da nicht richtig dazu.

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Réunion de classe

S’il y a une chose dont j’ai toujours été convaincu, c’est celle-ci: je ne serais jamais invité à une réunion de classe. Certainement jamais! Pendant mes six premières années scolaires, je n’ai même jamais entendu cette expression. Je n’avais aucune idée de ce qu’étaient ces réunions. Et encore moins de la raison pour laquelle elles étaient tenues. Mon bon vieil ami Willi m’en a affranchi que bien plus tard. Dès lors, „réunion de classe“ était pour moi synonyme de petit-bourgeois, de stationnaire et de conservateur. Pour des nomades scolaires comme mon frère et moi, cela ne signifiait pas grand-chose. Une fois, nous avions fait ensemble le calcul du nombre d’enseignants que nous avions survécus pendant toute la durée de l’enseignement obligatoire. C’étaient trente-cinq, dans trois langues différentes et dans quatre différents pays. On nous a enseigné les tables de multiplication, la lecture et l’écriture en néerlandais, en français et en allemand. La cause de ce multilinguisme babylonien venait de notre père. Il officiait comme hôtelier dans de nombreuses grandes villes d’Europe. Et la caravane, notre famille, changeait constamment de localités. Cela explique beaucoup de choses. Cela signifie que dans notre jeunesse, nous ne pouvions pas parler de sédantarisme. Ce nomadisme faisait partie de notre vie, nous, les enfants. Nous trouvions ça tout à fait normal. Nous appréciions même ce manque de racines. Avec l’âge, nous avions un vague sentiment d’être devenu apatride. En secret, nous avions commencé à souhaiter vivre une vie bourgeoise normale.  
Pour Robi et moi, ils n’existaient pas de camarades de classe, pas de communauté de classes et pas de bâtiments scolaires où nous étions connus. Nous étions toujours parachutés dans une classe hors du temps, où nous y passions un ou deux semestres avant de disparaitre à nouveau. Des camarades de classe, personne ne savait vraiment d’où nous venions ni où nous allions. Cela leur était d’ailleurs complètement égal. Notre scolarité primaire était quasi comparable à celle des enfants d’artistes de cirque. Comment aurions-nous jamais été invités à une réunion de classe?  

Mais les évènements se présenteront autrement.
J’avais rencontré Willi Theurer, mon vraiment vieil ami, à l’École Secondaire. C’est lui qui eut l’idée d’organiser une de ces réunions de classe. Nous nous connaissions déjà depuis 1947. À Lucerne, nous étions assis côte à côte devant le même pupitre. Là, nous nous avons copié mutuellement les devoirs. Cela crée des liens. Aujourd’hui, Willi est déjà décédé. Jusqu’à sa mort, nous ne nous sommes jamais perdus de vue.  
En 1967, il avait proposé d’organiser une réunion pour le vingtième jubilé. Et quand Willi organise quelque chose, alors l’événement aura lieu. Il n’y a pas de demi-mesure. Dans la facture de ses projets, il ferait passer tous les états-majors pour des séniles. Il est allé si loin dans les détails qu’il a même trouvé une répartition des places de l’époque. Il savait ainsi exactement qui était assis à quelle place à cette époque. Tous les camarades étaient arrivés ponctuellement pour la fête. Personne ne manquait.

La première partie de la réunion eut lieu dans l’ancienne salle de classe. La salle où deux professeurs se partageaient l’enseignement. Chacun des camarades était maintenant à nouveau assis à son ancienne place habituelle. Les deux enseignants étaient également présents. Bien vieillis, des messieurs à la retraite. À cette époque, les classes n’étaient strictement pas mixtes. Les filles allaient à l’école dans un autre bâtiment. Et c’est ainsi que des hommes matures d’aujourd’hui, ces garçons de l’époque, s’alignaient bien en rang dans leurs bancs respectifs. Les retrouvailles furent cordiales. C’était comme si nous venions juste de quitter l’école obligatoire. Rien n’avait changé. Les cancres et les finauds étaient toujours encore des personnages joyeux et rusés. Les premiers de classe et les arrivistes d’autrefois n’avaient rien perdu de leur pédanterie. Même les plus désagréables n’avaient rien fait d’autre que de vieillir. Même les enseignants n’avaient rien perdu de ce qui les avait rendus soit populaires, soit insupportables par le passé. Nous avions toujours apprécié les leçons du professeur de langues. Nous aimions aller en classe chez lui. Aujourd’hui, le jour de cette réunion, nous avions également compris ce qui le rendait si aimable. Il aimait son métier. Il aimait les écoliers, tous, les bons tout comme ceux qui étaient en guerre avec le Français. Il pouvait composer avec tout le monde. Et tout le monde a beaucoup appris de lui.  
L’autre par contre était un pinailleur. Toujours à la recherche d’erreurs. Il est resté une vraie plaie jusqu’à sa retraite. Aujourd’hui, 20 ans plus tard, rien, mais alors vraiment rien n’avait changé.
C’était la première expérience que j’avais ramené chez moi après cette réunion. Il est étonnant de constater à quel point les talents et les dons restent stables. Combien peu ils avaient changé dans le comportement de mes camarades. Les qualités personnelles qui s’étaient manifestées dans la jeunesse s’étaient transmises intactes dans la vie ultérieure. Le caractère, le tempérament et le comportement des gens ne semblaient pas vieillir.
Le deuxième phénomène me frappa plus tard, alors que nous étions attablés à l’auberge et que nous nous complaisions dans nos souvenirs. Même la répartition de la sympathie et de l’antipathie n’avait pas changé. Les mêmes groupes se réunirent comme ils l’avaient fait en 1947. Les plaisantins, les pédants, les sérieux comme les laborieux, s’étaient immédiatement retrouvés aux tables respectives, discutant avec ardeur.
Plus le temps passait et plus la société devenait joyeuse. Jusqu’à l’aube, nous étions ensemble et nous faisions la fête.  

Willi avait choisi l’auberge de manière telle que nos deux chemins de rentrée étaient courts. Il avait pensé à tout. Une organisation parfaite, donc.
Nous nous sommes retrouvés tous les deux, les autres camarades étaient déjà hors de vue, sur le chemin du retour, à deux heures et demie du matin près de la cabine téléphonique de l’Helvetiaplatz et nous avions commenté la manœuvre. C’était une fête réussie. Chacune des personnes présentes fut brièvement caractérisée et requalifiée, une fois de plus.  
Puis Willi commença le résumé :

  • L’homme ne change guère pendant toute sa vie.
  • La réunion fut un succès. Il ne faut pas répéter un succès. Il ne serait plus un succès.
  • Une seule réunion de classe par vie suffit donc.
  • „En tout cas, je n’en organiserai pas une autre. C’était bien. Et bien suffisant“.

Hans, ne dis jamais jamais! Tu as donc vécu et survécu ta réunion de classe. C’est tout. Fini, terminé.J’ai quand même eu l’étrange sentiment que d’une certaine manière, je n’y étais pas vraiment à ma place.

 

 

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Black Friday

Black Friday wird in den Vereinigten Staaten der Freitag nach Thanksgiving genannt. Da Thanksgiving immer auf den vierten Donnerstag im November fällt, gilt der darauffolgende Black Friday als Start in ein traditionelles Familienwochenende und als Beginn der Weihnachtseinkaufsaison.
Der Black Friday ist eine Verkaufsveranstaltung des Einzelhandels, die Rabatte in den Fokus stellt und den Konsum anregen soll. Es geht hier um Schnäppchen.
Da die meisten US-Amerikaner diesen Tag als Brücke nutzen und erste Weihnachtseinkäufe tätigen, werden grosse Umsätze in den Geschäften gemacht. Viele Läden und Handelsketten öffnen schon in den frühen Morgenstunden – üblicherweise um fünf Uhr – und bieten Sonderangebote, Rabatte und Werbegeschenke an. Deshalb warten viele Menschen nachts in langen Schlangen vor den Geschäften, um Schnäppchen zu ergattern. Inzwischen blüht dieser Ablasshandel auch im Internet.
Vor acht bis zehn Jahren ist diese Welle der Verkaufsankurbelung über den Atlantik geschwappt und wurde von den europäischen Marketingstrategen mit offenen Armen empfangen. Obschon der Black Friday bei uns nichts mit dem Buss- und Bettag zu tun hat, blieb auch die Schweiz nicht von diesem Startsignal des Weihnachtsgeschäfts verschont. Beschleunigungen des Konsums, besonders wenn sie aus den USA kamen – damals war Amerika noch ein Vorbild, ein Vorreiter aller Aktionen, die die Volkswirtschaft betrafen – wurden auf dem Kontinent gerne übernommen. Als noch der Onlinehandel im Internet dazukam, kam es zu einer noch nie dagewesenen Einkaufseuphorie.


Und mich haben sie auch erwischt, diese Fallensteller von Onlinehändlern. Ich bin richtig in ihr Netz gestolpert. An diesen Leimruten der cleveren Marketingleute blieb ich kleben. Ich habe ein Schnäppchen geschnappt. Ich habe einen Staubsauger gekauft. Im Internet. Nicht dass ich wirklich einen neuen Staubsauger bräuchte. Nein, ich habe ja schon zwei. Der Neue ist kabellos, preisgünstig und sehr leistungsfähig, wie ich im Web-Portal lesen konnte.
Prompt brachte der Postbote am nächsten Montag ein Riesenpaket. Acht Kilo schwer. Ebenso gross war meine Neugierde. Sie trieb mich an, den Ballen sofort zu öffnen. Da lag er, mein neuer kabelloser Freund. In Einzellasten zerlegt. Den Packzettel, mit der ich die Vollständigkeit der Lieferung hätte kontrollieren können, war nirgends zu finden. Schulterzuckend, aber mutig, wagte ich mich an den Zusammenbau. Ein Kinderspiel. Nach sieben Minuten war der Apparat betriebsbereit. Und es funktionierte!
Eigentlich lese ich nie eine Bedienungsanleitung. Diesmal wurde ich von der Grösse dieses Buches aber derart beeindruckt, dass ich nicht umhinkonnte, mit der Lektüre zu beginnen. Eine dicke Broschüre, sie war nicht zu übersehen, die in den ersten dreissig Seiten in 17 verschiedenen Sprachen auf «Wichtige Sicherheitshinweise» aufmerksam machte. Schon gut, man darf ihn nicht als Hammer benutzen. Man darf ihn nicht an die Wasserleitung anschliessen. OK, ich werde ihn liebevoll als Staubsauger und nur als Staubsauger benutzen.
Genug der Theorie, ich brauche jetzt ein paar praktische Hinweise, wie das Gerät platzsparend an der Wand aufgehängt werden kann. Das geht nur mit der Ladestation. Sie befand sich auch als Zubehör im Paket. Weit und breit kein Hinweis in der Bedienungsanleitung, wie die Ladestation zu befestigen sei. Sie soll ja nicht nur den ordentlichen Wegstau des Saugers ermöglichen. Sie muss auch den Akku mit Strom versorgen. Es geht nicht nur um ein mechanisches Problem. Es kommt noch ein Elektrisches dazu! Irgendwo, ganz versteckt unter einem Packkarton fand ich ein Leporello in der Grösse einer Kreditkarte. Eines jener Faltbüchlein, welche in Form eines langen Papierstreifens ziehharmonikaartig zusammengelegt ist. Der Name geht auf Mozarts Opernfigur Leporello zurück, den Diener des Frauenhelden Don Juan, wo dieser in der Registerarie die Heldentaten seines Herrn besingt. Er hat da einen solchen langen Papierstreifen in der Hand.
Das besondere an meinem Leporello war, dass sich darauf keine Worte, sondern nur achtzehn technische Bildchen befanden. So lernte ich Schritt für Schritt, wie die Ladestation montiert werden sollte.
Es war eine gute Idee vom Lieferanten, nur Bilder, wie in einem Comic, ohne ein einziges Wort abzudrucken. So spart man, im Gegensatz zu den Sicherheitshinweisen, Übersetzungskosten. Im Nu hing die Vorrichtung an der Wand. Nur, wie kommt der Strom in die Maschine? Ein Kabel zur Steckdose war zwar vorhanden. Aber es gelang mir nicht, dieses so anzuschliessen, dass der Akku geladen wird.
Aus den Bildern wurde ich nicht so richtig klug. Also, Google fragen. Die Website des Staubsaugers fand ich recht schnell. Was ich vor mir hatte, war ein Wirrwarr von Bildern und Texten. Man wollte mir einen Sauger verkaufen. Mit meinem Problem jedoch kam ich nicht voran, bis ich in der rechten oberen Ecke die Möglichkeit für einen Chat entdeckte. Es meldete sich Tim. Sehr freundlich wollte er die Fabrikationsnummer meines Apparats wissen. Wo um Himmels Willen finde ich diese Nummer? Bis ich sie gefunden und zur Sicherheit auch notiert hatte, war Tim nicht mehr in der Leitung. Neuer Chat. Jetzt meldete sich Polly. Auch sie war sehr freundlich und dienstfertig und sendete mir ein Video, in dem ich lernte, wie die Station zu montieren sei. Wieder eine gute Idee. Das Video konnte ich abspielen so oft ich wollte. Jeder Handgriff war in der richtigen Reihenfolge gefilmt. Echt gute Instruktionen für Lehrlinge. Nur mir half es nicht weiter. Polly hatte mir ein falsches Video für ein älteres Modell geschickt. Das merkte ich nicht sofort. Erst als ich einen richtigen Menschen am Telefon hatte, irgendwo hatte ich die Telefonnummer gefunden, bestand Möglichkeit zu einem echten Dialog. Es gab ein längeres Hin-und-Her mit diesem deutschen Ingenieur. Er verzweifelte fast als ich ihm, inzwischen auch schon recht genervt, erklärte, dass mir das Video nicht weiterhalf. Um mich loszuwerden, empfahl er mir auf YouTube zu gehen und dort den Film über meinen Sauger anzuschauen. Am besten Sie laden ihn gleich herunter. Das nenne ich Kundendienst. Der Film war gut. Für Laien mit zwei linken Händen gemacht.

An die Arbeit! Die bereits im Besenkasten montierte Ladevorrichtung musste wieder ausgebaut werden. Das war nicht ganz einfach. Im Besenkasten ist es nicht nur eng, sondern auch stockdunkel. Mit einer Taschenlampe im Mund hatte ich wenigstens beide Hände frei. Sowohl die Demontage als auch die anschliessende Montage der Ladestation mit richtig eingelegtem Anschlusskabel gelang. Jetzt war der technische Teil vollbracht. Es fehlte nur noch die Bestellung der Garantiedokumentation.

Bis heute hielt ich mich bei der Durchführung von kleinen Handwerkerarbeiten im Haushalt für durchschnittlich geschickt, Ab heute weiss ich, dass, um im internationalen Geschäft als Heimarbeiter zu bestehen, ein völlig neues Know-how nötig ist.
In einem früheren Blog habe ich dies schon einmal festgehalten. Der Kunde ist bestimmt nicht mehr König!

Noch ein letzter Gedanke: Black Friday versprach mir einen Preisnachlass von 20%. Müsste ich meine Arbeitszeit, es waren mehr als vier Stunden brutto, nach dem SIA-Tarif abrechnen, die 20% hätten sicher nicht genügt.

Die Lehre für’s weitere Leben: «Hüte Dich vor Schnäppchen, besonders im Internet und ganz besonders an einem Freitag.»

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Black Friday

Aux États-Unis, le vendredi après „Thanksgiving“ est appelé “Black Friday“ (Vendredi Noir). Puisque „Thanksgiving“ tombe toujours le quatrième jeudi de novembre, le “Black Friday“ qui suit, constitue le début d’un week-end traditionnel à passer en famille, ainsi que le début de la saison des achats de Noël.
Le „Black Friday“ est une célébration de la vente au détail, axée sur des remises conséquentes, dont le but avoué est d’aiguillonner la consommation. Il est de bon ton de conclure de bonnes affaires.
Étant donné que la plupart des Américains utilisent cette journée pour faire un pont et effectuer leurs premiers achats de Noël, des chiffres d’affaires conséquents sont réalisés dans les magasins. De nombreux points de ventes et chaînes de magasins ouvrent ce jour déjà très tôt le matin – généralement à 5 heures – et proposent des offres alléchantes, des réductions importantes et des cadeaux. Raison pour laquelle beaucoup de clients passent la nuit devant les portes des magasins pour être les premiers à réaliser de bonnes affaires. Ce négoce d’indulgences se propage entretemps également sur Internet.
Cette vague de stimulation frénétique des ventes a traversé l’Atlantique il y a huit ou dix ans et a été reçue à bras ouverts par les stratèges de marketing européens. Bien que le „Black Friday“ n’ait rien à voir avec le Jeûne fédéral, la Suisse n’a pas été épargnée par ce coup de feu de départ pour les achats de Noël.
Le dopage de la consommation, en particulier lorsque la recette nous venait des États-Unis, a été volontiers embrassée par le continent – à l’époque, les États-Unis étaient encore un pays modèle, un précurseur de toutes les actions, qui intéressaient l’économie nationale. Lorsque le commerce en ligne sur Internet y fut ajouté, il provoqua une extase d’euphorie de consommation sans précédent.


Et ainsi, moi aussi, je suis tombé dans le piège de ces détaillants en ligne. Je me suis vraiment empêtré dans leur toile web. Je suis resté collé sur ces gluaux du marketing ingénieux. J’ai cru trouver une super affaire. J’ai donc acheté un aspirateur. Sur Internet. Non pas que j’ai vraiment eu besoin d’un nouvel aspirateur. Non, j’en possède déjà deux. Mais le nouveau vient sans fil, est peu coûteux et très puissant, comme je pouvais le lire sur le portail Web.
Le lundi suivant, le facteur m’a délivré promptement un colis géant. Huit kilos, la chose. Ma curiosité était en proportion tout aussi grande. Cela m’a éconduit à ouvrir le paquet immédiatement. Il était bien là, mon nouvel ami sans fil. Mais livré en pièces détachées. Le bordereau d’expédition, avec lequel j’aurais pu vérifier l’intégralité de la livraison, était introuvable. Haussant les épaules, mais courageux, je m’aventurais donc vers l’assemblage. Un jeu d’enfant. La machine était prête à l’emploi après sept minutes. Et ça fonctionnait !
En principe, je ne lis jamais les manuels d’instructions. Mais cette fois, j’ai été tellement impressionné par la taille de ce gros bouquin, que je n’ai pas pu m’empêcher de commencer à le lire. Une épaisse brochure, que l’on ne pouvait ignorer, qui attirait l’attention du lecteur sur les « informations importantes de sécurité » étalées sur les trente premières pages en 17 langues différentes. D’accord, bien compris, on ne peut pas utiliser l’aspirateur comme un marteau, reçu cinq sur cinq. On ne doit pas le connecter au réseau d’eau potable. OK, je m’engage à l’utiliser tendrement comme aspirateur et uniquement comme aspirateur.
Assez de théorie, j’ai maintenant besoin de quelques conseils pratiques pour accrocher l’appareil au mur du réduit à balais pour économiser de l’espace. Cela n’est possible qu’avec la station de chargement – qui était également inclue comme accessoire dans le paquet. Mais hélas, aucune indication dans les instructions de service quant à comment fixer la station de chargement. Elle ne doit pas seulement permettre à l’aspirateur d’être correctement rangé. Elle doit également charger la batterie. Ce n’est pas seulement un problème mécanique. Mais aussi électrique ! Quelque part, bien caché sous une boîte d’emballage, j’ai trouvé un Leporello de la taille d’une carte de crédit. Un dépliant, qui se plie comme un accordéon. Le mot fait allusion au personnage Leporello dans l’opéra de Mozart – le valet du séducteur Don Juan, qui présenta la longue liste des conquêtes de son maître. Il avait un tel livre accordéon dans sa main.
La particularité de mon Leporello était qu’il n’y avait pas un seul mot écrit dessus, mais seulement dix-huit images techniques. Je me suis donc lancé, étape par étape à monter la station de chargement.
C’était une bonne idée du fournisseur que de n’imprimer que des images, comme dans une bande dessinée, sans un seul mot. Contrairement aux consignes de sécurité, cela réduit les coûts de traduction. L’appareil fut accroché au mur en un rien de temps. Mais comment brancher l’électricité à cette station ? Un câble avec une fiche était bien livré. Mais je n’ai pas réussi à connecter la chose pour que la batterie se charge.
Les images n’étaient pas vraiment une révélation. Bon, alors on va demander à Google. J’ai trouvé le site Web de l’aspirateur assez rapidement. Mais ce qui s’étalait devant mes yeux éblouis était un fouillis d’images et de textes. Ils voulaient simplement me revendre un aspirateur. Mais avec tout ça, je ne résolvais pas mon problème – jusqu’à ce que je découvris une occasion de „chatter“ la chose avec un spécialiste en cliquant dans le coin supérieur droit. Un nommé Tim se présenta dans le „chat“. Il voulait tout d’abord très aimablement connaître le numéro de série de mon appareil. Où diable pouvais-je trouver ce numéro ? Jusqu’à ce que je le trouve et, pour des raisons de sécurité, que je l’écrive, Tim n’était plus en ligne. Nouvelle conversation. Maintenant, c’était une Polly qui répondait. Elle était également très sympathique et affable et elle m’envoya une vidéo dans laquelle j’appris à assembler la station. Une autre bonne idée. Je pouvais voir la vidéo aussi souvent que je le voulais. Chaque mouvement y avait été filmé et ce dans le bon ordre. Vraiment de bonnes instructions pour les apprentis. Mais cela ne m’a pas vraiment assisté. Polly m’avait en effet envoyé la fausse vidéo d’un ancien modèle. Je ne l’ai pas remarqué immédiatement. Quelque part, j’ai enfin trouvé un numéro de téléphone. Ce n’est que lorsque j’ai eu une personne réelle en chair et en os bout du fil qu’il y eut une chance de vrai dialogue. Il y eut un assez long va-et-vient avec un ingénieur allemand. Il fut au bord du désespoir quand je lui ai confessé, déjà assez énervé, que la vidéo ne m’avait pas aidé. Pour se débarrasser de moi, il me recommanda d’aller voir sur YouTube le film concernant mon aspirateur. Il m’indiqua qu’il était préférable de le télécharger immédiatement. J’appelle ça un vrai service client. Le film, certes, était bon. Conçu pour un profane doté de deux mains gauches.
Au travail! La station de chargement étant déjà installé dans le réduit à balais, j’ai dû la démonter à nouveau. Ce n’était pas très évident. Non seulement c’était étroit dans le réduit à balais, mais aussi très sombre. Avec une lampe de poche calée dans ma bouche, j’avais au moins les deux mains libres. Le démontage et le remontage de la station de chargement avec son câble de connexion correct eurent enfin abouti. Maintenant que la partie technique était terminée, il ne manquait plus que la commande de la documentation de garantie.

Jusqu’à ce jour, je me considérais comme étant dans la moyenne quant à effectuer de petits travaux manuels à la maison. Je sais désormais que pour survivre dans le commerce international en tant que travailleur à domicile, un tout nouveau savoir-faire est devenu nécessaire.
J’ai raconté cela dans un blog précédent. Le client n’est plus roi !

Une dernière pensée : Le „Black Friday“ me miroitait une remise de 20%. Si je devais compter mes heures de travail – c’étaient plus de quatre heures tapantes – selon le tarif SIA, les 20% ne les auraient certainement pas compensés.

La leçon à en tirer : „Méfiez-vous des bonnes affaires, même sur Internet et surtout un vendredi“.

 

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Neujahr 2020



 

 

Liebe Angehörigen meines Bekanntenkreises,
liebe Freunde, Bekannte und Verwandte,

mitzunehmendem Alter wird der Aktionsradius immer kleiner. Statt in New York den Museen nachzusteigen, war dieses Jahr das Bundesbriefarchiv dran. Ich war von der Stiftung der Päpstlichen Schweizer Garde zum Martinimahl nach Schwyz eingeladen. Vor dem Gelage stand der Besuch des Bundesbriefmuseums an.
Gleich in der Eingangshalle empfingen mich Wilhelm Tell, die Drei Eidgenossen und Arnold Winkelried, drei wichtige Persönlichkeiten, die in der Geschichte der Schweiz eine Rolle spielen.
Wilhelm Tell der legendäre Freiheitskämpfer, schreitet mit geschulterte Armbrust und seinem Sohn Walter durch Altdorf.
Winkelried liegt auf dem Gemälde von Konrad Grob in der Speeren der Habsburger bei der Schlacht bei Sempach.
Die Drei Eidgenossen, Werner Stauffacher von Schwyz, Walter Fürst von Uri und Arnold von Melchtal aus Unterwalden, beschwören auf dem Gemälde von Heinrich Füssli den ersten Bund auf dem Rütli.
Die ersten Stunden in Schweizer Geschichte der Primarschule kommen mir in den Sinn. Wie stolz waren wir Schüler auf unsere Helden. In den Unterrichtspausen stellten wir im Schulhaushof die Schlachten der Eidgenossen gegen die Österreicher nach. So wurden wir unsere überschüssige Energie los und mit geschwellter Brust – natürlich hatten wir die Habsburger besiegt – ging es zurück zum Unterricht. Jahre später, in der Kantonsschule, wurde meine stille Bewunderung zu unseren Gründervätern rücksichtslos zerstört. Der damalige Geschichtslehrer – ein junger promovierter Historiker – teilte uns kalt und emotionslos mit, weder Tell noch Winkelried und schon gar nicht die Drei Eidgenossen hätten je gelebt. Das haben die Quellen, die er für seine Doktorarbeit ausgegraben hatte, bewiesen. Wir Studis waren klug genug zu erfassen, dass die Geschichten um die Gründung der Eidgenossenschaft eher Legenden und Mythen als Geschichte waren. Beleidigt waren wir trotzdem. Unser romantisches Bild der Heldentaten, so in der Luft zu zerreissen.
Mein Besuch im Bundesbriefmuseum am Tage des heiligen Martin, stellte alles in ein neues, glaubwürdiges Licht.
Für den jungen Gymnasiallehrer galt als Geschichte, was in schriftlichen Quellen, in Verträgen, Briefen und Dokumenten in den Archiven zu finden war. Helden wie Winkelried und Tell gehören nicht in die historische Wissenschaft.
Damals, kurz nach dem Krieg, war das in der Schule ganz anders. Alles war Geschichte. Die Drei Eidgenossen gehörten ebenso dazu wie die Schlacht bei Sempach.
Das Bild von der Schlacht bei Sempach von Konrad Grob ist ein gutes Beispiel für beides, Geschichte und Mythos. Die Schlacht ist verbrieft. Sie fand statt, es gibt Quellen: Das ist Geschichte. Der Einsatz von Winkelried wird nicht erwähnt. Keine Quelle, keine Geschichte, höchstens Mythos.
Um die Vergangenheit der Historie der Menschheit darzustellen braucht es eben beides. Geschichte und Mythos, sie gehen Hand in Hand. Zwei Seiten derselben Medaille, Körper und Seele, Geist und Materie. Das lernte ich von der Kuratorin des Bundesbriefmuseums. Ich bin wieder versöhnt.
Die Geschichte soll die Rekonstruktion der geschriebenen Vergangenheit wahrheitsgetreu aufarbeiten. Die Mythen stehen dagegen als Symbole für Freiheit (Tell), Mut und Entschlossenheit (Winkelried) und gegenseitige Hilfe (Rütlischwur).
Was brachte uns nun das verflossene Jahr?
Wenn man der Presse glauben darf war es von Turbulenzen geprägt. Finanzkrisen, kriegerische Auseinandersetzungen, Probleme im Umgang mit Migranten, kurz schwierige Zeiten. Das vor allem ausserhalb unseres Landes. Im Gegensatz zu diesen Meldungen hatten wir auch heuer Erfreuliches zu verzeichnen.
Beinahe keine Arbeitslosigkeit, kaum ein Anstieg bei den Prämien, das Wohnen wurde günstiger, keine Inflation und die Börse im hoch! Uns ging es gut. Natürlich lief nicht alles rund. Unser Land hatte, wie viele andere Staaten auch, jahrelang gelernt mit turbulenten Zeiten umzugehen und zu überleben.
Man könnte zurzeit den Eindruck erhalten, die Welt sei aus den Fugen geraten. Allzu viel haben wir davon nicht zu spüren bekommen. Ein gewisses Unbehagen bleibt doch zurück. Was wäre, wenn wir, ohne es zu merken, in dieses globale Chaos hineinrutschen würden? Bestimmt gäbe es Probleme. Bestimmt würden wir diese lösen. Wie damals Tell, Walter Fürst und Winkelried. Ein grosser Wandel wird zwar auf uns zukommen. Vieles was früher richtig war, ist heute falsch. Die Volkswirtschaften der westlichen Hemisphäre sind daran sich zu verändern. Die Schweiz ist ein Teil davon. Wir sind in der Lage zu dieser Mutation unseren Beitrag zu leisten.
Mit Zuversicht werden wir diesen Wandel meistern. Mit dieser Aussicht können wir das kommende Jahr in Angriff nehmen. Die Schweiz ist grundsolide aufgestellt. Wir gehen einer guten Zukunft entgegen.
Dazu wünsche ich allen eine gute Zeit.
Ein frohes und glückliches Neues Jahr!
Bliibud gsund und nämeds nit zschwär!

Hans von Werra

Chers amis et parents,
Avec l’âge, le rayon d’action se réduit fatalement de plus en plus. En lieu et place des musées de New York, cette année, c’était donc le tour des Archives fédérales des lettres. La Fondation de la Garde pontificale suisse m’y avait invité lors du repas de la Saint Martin à Schwyz. Précédent le banquet, une visite au Musée fédéral des lettres était organisée.
Guillaume Tell, les Trois Confédérés et Arnold Winkelried, ces trois personnalités marquantes de l’histoire de la Suisse, m’ont accueilli dans le hall d’entrée.
Guillaume Tell, le légendaire combattant de la liberté, avance, l’arbalète à l’épaule, accompagné de son fils Walter, dans Altdorf.
Winkelried est représenté sur le tableau de Konrad Grob, empalé sur les lances des Habsbourgs lors de la bataille de Sempach.
Sur le tableau d’Heinrich Füssli, les Trois Confédérés, Werner Stauffacher de Schwyz, Walter Fürst d’Uri et Arnold von Melchtal d’Unterwalden, jurent ensemble le Serment de Rütli.
Les premières heures d’histoire de la Suisse lors de mon école primaire me reviennent à l’esprit. Nous, les écoliers, que n’étions nous fiers de nos héros! Pendant les pauses, nous reproduisions dans la cour de récréation les batailles des confédérés contre les Autrichiens. Nous nous débarrassions ainsi de notre excédent d’énergie et, la poitrine fière et gonflée – nous avions évidemment vaincu les Habsbourgs – nous retournions en classe. Des années plus tard, à l’école cantonale, mon admiration silencieuse pour nos pères fondateurs fut impitoyablement anéantie par notre professeur d’histoire – un jeune historien diplômé – qui nous informa froidement et sans émotion, que ni Tell, ni Winkelried et certainement pas les Trois Confédérés, n’avaient jamais vécu. Ces faits étaient soutenus par des sources qu’il avait découvertes pour sa thèse de doctorat. Nous, les étudiants, étions assez intelligents pour comprendre que les histoires relevant de la fondation de la Confédération ressemblaient plus à des légendes et à des mythes qu’à l’histoire réelle. Nous sommes toutefois restés quelque peu froissés que notre romantique image des exploits passés soit ainsi annihilée.
Cette visite au Musée fédéral des lettres le jour de la Saint Martin m’a présenté le tout sous un jour nouveau et crédible.
Pour le jeune professeur d’histoire, les faits considérés étaient ceux trouvés parmi les sources écrites, les contrats, les lettres et les documents des archives. Des héros comme Winkelried ou Tell ne font pas partie de ces sciences historiques.
Mais à l’école, à cette époque juste après la guerre, c’était très différent. Tout était de l’histoire. Les Trois Confédérés aussi bien que la bataille de Sempach en faisaient partie.
Le tableau de la bataille de Sempach de Konrad Grob est un bon exemple pour les deux, l’histoire et le mythe. La bataille est documentée, elle a bien eu lieu, il en existe des sources: c’est de l’histoire. L’intervention de Winkelried n’y est pas mentionnée. Aucune source, aucune histoire, tout au plus un mythe.
Pour décrire le chemin de l’histoire de l’humanité, cela requiert en fait les deux. L’histoire et le mythe vont de pair. Deux faces d’une même pièce, corps et âme, esprit et matière. J’ai appris cela de la conservatrice du Musée. Du coup, je suis à nouveau réconcilié avec mon passé.
L’histoire doit décrire fidèlement la reconstruction du passé documenté. Les mythes, en revanche, représentent les symboles de liberté (Tell), de courage et de détermination (Winkelried) et d’entraide mutuelle (Serment de Rütli).
Que nous a donc apporté l’année écoulée?
A en croire la presse, elle aurait été marquée par des turbulences, des crises financières, des conflits armés, des problèmes de gestion de flux migratoires, bref, des temps difficiles. Surtout en dehors de nos frontières.
A l’instar de ces informations, nous avons également été gratifié cette année par de bonnes nouvelles.
Quasiment pas de chômage, une hausse des primes à peine perceptible, l’habitat est devenu moins cher, peu d’inflation et le marché boursier est à la hausse! Nous allons donc très bien.
Evidemment, tout cela ne s’est pas passé sans encombres. Pendant de nombreuses années, notre pays, comme nombreux autres États, avait à faire face aux turbulences et trouver le moyen de survivre.
Pour l’instant, on pourrait avoir l’impression que le monde est sorti de ses gonds, bien que nous n’en avons pas trop ressenti cela. Un certain malaise pourtant subsiste: Et si nous sombrions dans ce chaos mondial sans nous en rendre compte? Cela génèrerait certainement de gros problèmes, mais nous relèverions ces défis. Comme Tell, Walter Fürst et Winkelried.
Un grand changement nous attend. Une grande partie de ce qui semblait juste auparavant est maintenant devenu faux. Les économies occidentales sont en pleine mutation. La Suisse en fait partie. Nous allons contribuer à cette mutation.
Nous pouvons maîtriser ce changement avec sérénité. Attaquons donc l’année à venir dans cet esprit. La Suisse est construite sur une base solide. Nous nous dirigeons vers un avenir clément.
Je vous souhaite à tous du bon temps.
Bonne et heureuse année!
Bliibud gsund und nämeds nit zschwär!
(Restez en bonne santé et ne vous faites pas trop de Soucis !)

Hans von Werra


Traduction du texte français:: Edmond Berrang, Zurich, Suisse












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