Précision

 

Le bateau à vapeur „URI“ est un authentique vaisseau à l’ancienne. Depuis 1901 il navigue sur le lac des Quatre Cantons en y laissant ses traces majestueuses. Tous les bateaux à aubes fabriqués par la société Sulzer offrent au passager une vue sur la salle des machines pendant le voyage. Il y a quelques semaines, je me suis permis une nouvelle fois le plaisir d’une excursion de Lucerne à Flüelen. J’ai passé beaucoup de temps au pont inférieur à observer le travail des pistons et tiges. De l’ingénierie mécanique classique. Les bielles, impeccablement propres, sont entraînées par la machine à vapeur. Les pales sont visibles à travers une vitre de protection. Elles produisent un embrun considérable en faisant avancer le bateau. La coopération dans la transmission des forces est une vraie merveille. Une symphonie de l’art de l’ingénierie. Depuis bientôt 120 ans, cette propulsion marine fonctionne avec une précision dans le domaine du centième. Réellement un prodige de la construction mécanique et de la minutie helvétique.
Celui qui associe la notion de précision avec la Suisse, pense automatiquement aux montres suisses. Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de gravir le „Mount Everest“ de l’art horloger. C’était à Schaffhouse auprès du fabricant de montres IWC. J’y ai rencontré un rhabilleur qui assemblait la „Grande Complication“. Il s’agit là d’un mouvement mécanique complexe de montre-bracelet. Un objet compliqué qui, en dehors de l’heure, possède un calendrier perpétuel, un chronographe, des sonneries diverses, un réveil mécanique avec coupure nocturne automatique et un astrolabe. Ce dernier est une image astrologique du ciel nocturne tournant. Le mouvement d’horloge est composé de 659 pièces. L’horloger y travaille pendant six semaines! Le résultat de ce travail de précision mécanique n’est guère porté au bras du propriétaire. La montre coûte environ 250’000 francs suisses. On en fabrique 50 exemplaires par an qui sont vendus en très peu de temps. Chaque modèle est produit par une série limitée de 250 pièces. Ce n’est donc pas un objet d’usage courant mais plutôt une œuvre d’art. La „Grande Complication“ réunit du grand art horloger avec la beauté d’une création achevée. Tout le monde comprend que cela réclame de l’exactitude. Je trouve particulièrement piquant le fait qu’en achetant la montre, on est obligé d’acquérir également le mode d’emploi, un manuel de 100 pages à 170 francs.
Mon premier contact avec la précision date du temps où je travaillais comme laborantin chez Hoffmann-Laroche. Là aussi, le dosage des matières premières lors de la création d’une nouvelle molécule demande du travail précis. La réussite de la synthèse d’une part et le risque d’une explosion des composants d’autre part sont très proches l’un de l’autre. En tant que suisses nous rencontrons la précision à tout moment, nous l’avons absorbé avec le lait maternel. En observant l’économie de production de notre pays, on constate que nous fabriquons surtout des spécialités qui réclament beaucoup d’exactitude. Les automobiles, téléviseurs et autres produits de masse sont importés. Ce sont des particularités facilement exportables qui ont fondé la base du succès de notre économie nationale.

Dès l’école primaire, on a inculqué à notre génération l’importance de l’exactitude. La pratique de la belle écriture dans le cahier de rédaction. Ici, la précision se manifestait dans la conception du titre et son soulignement à la règle. La calligraphie fut une matière scolaire au même titre que les mathématiques ou la langue française. A la maison, les vêtements devaient être alignés proprement sur la chaise à côté du lit avant d’aller se coucher. Les chaussures en-dessous, alignés avec précision.
De nos jours, la Suisse est considérée comme un des pays les plus convoités du monde. Pouvoir y vivre et travailler est un privilège. Cette position particulière de notre état est également une conséquence du principe de vie „précision“. Comme tout dans la vie, la précision aussi a son prix. La précision est chère. La précision est conditionnée par un bon système d’éducation pour tous. La précision ne procure pas uniquement du plaisir. Elle peut peser considérablement. Elle comporte également un grand danger. „Aussi bien que possible“ représente une tentation lors du développement d’un produit. Celui qui tombe dans ce piège, risque de construire trop de particularités inutiles et de créer des frais de production superflus. La sortie de cette impasse s’appelle „Aussi bien que nécessaire“. L’application de ce principe caractérise le bon ingénieur; il sait utiliser la précision adéquate au bon moment. Pas moins et pas plus. Une capacité qui nécessite le savoir, le goût du risque et la prise en charge de responsabilités. Apparemment c’est assez bien réussi en Suisse. Pourquoi en fait? Je crois que c’est imputable à la petite taille de notre état. Dans notre pays il n’y a pas les espaces nécessaires aux grandes exploitations industrielles. Nous sommes obligés de vendre des produits de poids réduits et de prix élevés. Cela favorise l’exportation, l’activité qui est la base de notre niveau de vie.

Et ça continue. En fait, l’apogée de l’industrie mécanique est passée. De plus en plus de gens gagnent leur pain dans les activités tertiaires. Heureusement, dans ce domaine aussi, la précision est très demandée. Une virgule au mauvais endroit dans une ligne d’un programme de logiciel peut faire dérailler un projet complétement.
Aujourd’hui, les vêtements traînent n’importe où dans la chambre quand on va dormir. Les élèves ne se lèvent plus lorsque le maître entre dans la salle de classe. Ils ne souffrent non plus sous la férule de la calligraphie. Par contre, ils apprennent à penser et agir de façon autonome. Mais le „virus précision“ n’est pas éliminé pour autant. Quand il le faut, l’exactitude et la précision dominent. Il peut s’agir de la construction et la programmation de robots. Ou la planification d’un tour du monde. Ou la création d’un potager.
L’exactitude est plus demandée que jamais. Veillons sur elle. Insistons sur du bon travail, bonne qualité et des produits fiables.

Aussi précis que nécessaire!

Qui sait, peut-être que le vaisseau „URI“ tournera encore sur le lac en 2119. Dans ce cas, les vannes seront commandées par l’électronique et programmées par l’intelligence artificielle.

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Joli texte

Joli texte, très beau, très vrai

À peine la journée commencée et … il est déjà six heures du soir.
A peine arrivé le lundi et c’est déjà vendredi.
… et le mois est déjà fini.
… et l’année est presque écoulée.
… et déjà 40, 50 ou 60 ans de nos vies sont passés.
… et on se rend compte qu’on a perdu nos parents, des amis.
Et on se rend compte qu’il est trop tard pour revenir en arrière …
Alors… Essayons malgré tout, de profiter à fond du temps qui nous reste…
N’arrêtons pas de chercher à avoir des activités qui nous plaisent…
Mettons de la couleur dans notre grisaille…
Sourions aux petites choses de la vie qui mettent du baume dans nos cœurs.
Et malgré tout, il nous faut continuer de profiter avec sérénité de ce temps qui nous reste. Essayons d’éliminer les „après“ …

je le fais après …
je dirai après …
J’y penserai après …

On laisse tout pour plus tard comme si „après“ était à nous.

Car ce qu’on ne comprend pas, c’est que :
après, le café se refroidit …
après, les priorités changent …
après, le charme est rompu …
après, la santé passe …
après, les enfants grandissent …
après, les parents vieillissent …
après, les promesses sont oubliées …
après, le jour devient la nuit …
après, la vie se termine …

Et après c’est souvent trop tard….
Alors… Ne laissons rien pour plus tard…

Car en attendant toujours à plus tard, nous pouvons perdre les meilleurs moments,
les meilleures expériences,
les meilleurs amis,
la meilleure famille…
Le jour est aujourd’hui… L’instant est maintenant…


Nous ne sommes plus à l’âge où nous pouvons nous permettre de reporter à
demain ce qui doit être fait tout de suite.
Alors voyons si vous aurez le temps de lire ce message et ensuite de le partager.
Ou alors vous le laisserez peut-être pour… „plus tard“…
Et vous ne le partagerez „jamais“ ….

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Zeitzeichen

Die Zeit, dieses besondere Wesen, begleitet uns ein Leben lang. Wie ein Fluss fliesst sie dahin. Immer vorwärts! Ein Zurück in die Vergangenheit gibt es nicht. Was vorbei ist, ist vorbei. Seit der Mensch denken kann, will er eine Antwort auf die Frage: «Wie spät ist es?»

Wenn ich daran denke, dass vor Einführung der Eisenbahn im Rhonetal, die Mittagszeit zwischen Brig und Sitten um ca. 25 Minuten von einander abwichen. Wenn die Sonne am höchsten steht ist Mittag. In Sitten wurde deshalb fünfundzwanzig Minuten später zu Mittag gegessen als in Brig.

Steigt da nicht das Gefühl hoch, dass zur damaligen Zeit die Pünktlichkeit kaum mit dem heutigen Verständnis im genauen Umgehen mit Terminen vereinbar war? Der Stand der Sonne genügte, um die Menschen zeitlich auf dem Laufenden zu halten.

Heute, ungefähr 170 Jahre, oder 7 Generationen später, ist die Uhrzeit omnipräsent. Auf Millisekunden genau ist überall und jederzeit die gültige Zeit verfügbar. Nicht nur im Bahnhof, überall in der Öffentlichkeit besteht die Möglichkeit, über die Zeit informiert zu werden. Wir sind von Zeitmessern nur so umgeben. Im Supermarkt, beim Fotokopieren, in jedem Restaurant, beim Tierarzt; nichts wie Uhren auf Schritt und Tritt. Jeder Mann und jede Frau trägt heute mehr als nur eine Zeitanzeige auf sich. Am Smartphone, am Armband, als Schrittezähler in der Tasche, auf dem Laptop.

Wie einfach war das doch damals, als weder von Digitalisierung noch von Terminen die Rede war. Jedes Dorf und jedes grössere Quartier hatten ihre Kirche mit ihrem Turm. Damit ihre gültige Zeitanzeige. Heute sind wir nicht nur von Zeitmessern überschwemmt, sie werden auch noch mit Funk auf Genauigkeit gehalten, elektrisch angetrieben und sind fantastisch genau.

Während des Zweiten Weltkriegs war das noch nicht so. Die Turmuhr war immer die gültige Uhr für die Öffentlichkeit. Jeder erwachsene Bürger hatte darüber hinaus eine eigene, mechanische Uhr. Entweder als Taschenuhr oder als Armbanduhr. Keine Präzisionsgeräte, aber doch genau genug für den Tagesgebrauch. Pro Tag gingen sie meisten 2 – 3 Minuten vor oder nach. Es genügte nicht einfach eine Uhr zu besitzen. Diese wollte täglich gewartet, gepflegt sein. Sie musste aufgezogen werden. Das war ein wichtiges Ritual. Es fand meistens abends vor dem Schlafengehen, auf dem Bettrand sitzend, statt. War sie aufgezogen, wurde sie sorgfältig aufs Nachttischchen gelegt, bevor dort die Kerze ausgeblasen und unter die Decke gekrochen wurde. Die Uhr konnte so ihre Arbeit fortsetzen. Doch es war ein zweiter Wartungsakt von Nöten. Die Uhr musste kalibriert, gerichtet, auf die genaue Tageszeit eingestellt werden. Da kommt das Zeitzeichen ins Spiel.

Jeden Tag der selbe Kult. Die ganze Familie sitzt ab Viertel nach Zwölf im Esszimmer am Mittagstisch. Radio Beromünster strahlt lüpfige Musik aus. Alle löffeln, gemütlich plaudernd, ihre Suppe.

Präzis um halb eins ertönt aus dem Lautsprecher das Zeitzeichen. Eine Folge von zwei lange Pfeiftönen, gefolgt von drei kurzen, zum Schluss, eine Oktav höher, der Schlusspiep: Zwölf Uhr dreissig! Wie auf Befehl zücken alle Anwesende ihre Taschen- oder Armbanduhren und eichen sie auf 12:30. Ein sich täglich wiederholender Brauch, welcher unter absolutes Silentium abläuft.

Es kommt noch schlimmer!

Aus dem Empfänger meldet sich der Nachrichtensprecher: «Nach dem Zeitzeichen aus dem Observatorium von Neuenburg auf zwölf Uhr dreissig, folgen die neuesten Nachrichten der Schweizerischen Depeschenagentur».

Absolut stillschweigend und mit wachsender Konzentration werden die Meldungen entgegengenommen. Damit ja kein Wort verloren geht, wird sogar das Geklapper des Essbestecks auf ein Minimum reduziert. Nicht einmal der Wein wird während der Nachrichtensendung nachgeschenkt.

Auch ich war Opfer dieser Schweigeperiode. Mit meinen elf Jahren hörte ich zwar die Botschaften, verstand aber kein Wort davon. Wie ich diese 15 Minuten hasste. Die Wetterprognose kam zum Schluss. Kurz und bündig. «Wechselnd bewölkt, zeitweise bedeckt, ab und zu örtliche Schauer. In Gewitternähe Böen.»

Tag für Tag, werktags und sonntags waren die Nachrichten um halb eins ein Muss. Ein Gottesdienst der Genauigkeit. Bis ich mich eines samstags erdreiste, eine verfängliche Frage zu stellen:

«Tante Grety, was war nun heute die wichtigste Nachricht?»

Fast erschrocken, mit weit aufgerissenen Augen starrte sie mich vorwurfsvoll an, ohne eine Antwort zu geben.

Bei diesem ganzen schweigsamen Aufpassen, ging es offenbar gar nicht darum sich ein Bild von der Weltlage zu machen. Es ging um eine einzige sehnliche Erwartung. Die Meldung des Kriegsendes.

Die Nachrichten des SDA wurden während des Weltkrieges eingeführt. Ich hoffte fest, dass sie in Friedenszeiten wieder abgeschafft würden. Welch ein Irrtum!

Heute im tiefsten Frieden werden wir lawinenartig mit Nachrichten zugedeckt. 24 Stunden im Tag, sieben Tage die Woche.

Zwanzig Sekunden nachdem der Vulkan Sinabungin in Indonesien ausgebrochen ist, wissen wir in Europa davon. So wie der Rhein ständig Wasser aus den Bergen herbeibringt, fliesst ein ununterbrochener Nachrichtenstrom an uns vorbei. Und die Zeit ist ihr ständiger Begleiter. Mit einer Genauigkeit von Abweichungen im Nanosekundenbereich.

In der Mitte des letzten Jahrhunderts genügten uns 15 Minuten Nachrichten pro Tag und eine Ganggenauigkeit der Uhr von einigen Minuten, um den Alltag zu meistern.

Tante Grety lebt heute nicht mehr. Ich kann sie leider nicht fragen, was heute wohl die wichtigste Nachricht gewesen wäre.

 

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Signal horaire

Le temps, ce phénomène particulier, nous accompagne pendant toute la vie. Il s’écoule comme une rivière. Toujours vers l’avant! Un retour dans le passé n’existe pas. Ce qui est passé est passé. Depuis que l’humain est capable de raisonner, il cherche la réponse à la question „Quelle heure est-il?“

Cela me rappelle qu’avant l’arrivée du chemin de fer dans la vallée du Rhône, l’heure de midi différait d’environ 25 minutes entre Brigue et Sion. Il est midi quand le soleil est à sa hauteur maximale. A Sion on prenait donc le déjeuner vingt-cinq minutes plus tard qu’à Brigue.
N’avons-nous pas l’impression que dans ces temps-là la notion de ponctualité n’était pas la même que celle que nous pratiquons de nos jours? La position du soleil suffisait pour tenir les humains au courant de l’heure actuelle.
Aujourd’hui, environ 170 ans ou 5 générations plus tard, l’heure du jour est omniprésente. L’heure précise à la milliseconde près est disponible partout et à tout moment. Non seulement dans les gares, mais partout on peut s’informer sur l’heure. Nous sommes entourés d’horloges. Au supermarché, devant la photocopieuse, dans chaque restaurant, chez le vétérinaire – partout i y a des montres. Tout homme et toute femme portent de nos jours plus qu’une seule indication de l’heure. Sur le téléphone portable, au bracelet, au compteur de pas dans la poche, sur le laptop.
Combien c’était facile dans le temps, quand on ne parlait pas de digitalisation ni d’échéances. Chaque village ou quartier important avait son église avec sa tour. Et par conséquence l’heure officielle. Aujourd’hui nous ne sommes pas seulement inondés par des montres, mais elles sont entraînées électriquement et leur précision est maintenue par transmission radio et d’une exactitude fantastique.
Pendant la deuxième guerre mondiale ce n’était pas encore le cas. L’horloge de la tour fut toujours la montre officielle du public. De plus, chaque bourgeois adulte possédait sa propre montre méc- anique. Soit comme montre à gousset ou à bracelet. Pas d’appareils de précision, mais suffisamment exacts pour l’usage quotidien. La plupart étaient en avance ou en retard de 2 – 3 minutes par jour. Il ne suffisait pas de posséder simplement une montre. Elle voulait être soignée et entretenue. Il fallait la remonter. Ce fut un rituel important. Communément il avait lieu le soir avant de se coucher, assis au bord du lit. Une fois remontée, on la posait soigneusement sur la table de chevet avant d’éteindre la bougie et se glisser sous la couette. Ainsi la montre pouvait continuer son travail. Mais une deuxième intervention fut nécessaire. La montre devait être ajustée, réglée sur l’heure exacte du jour. C’est là que le signal horaire joue son rôle.
Chaque jour le même culte. A midi et quart, toute la famille est réunie autour de la table dans la salle à manger pour déjeuner. A la radio, Sottens émet de la musique entraînante. Tout le monde mange sa soupe en bavardant tranquillement.
A douze heures trente précisés, le haut-parleur émet le signal horaire. Une suite de deux sifflements longs, trois courts et finalement, une octave plus haute, le bip final: douze heures et trente minutes! Comme sur commande, tous les présents consultent leurs montres à gousset ou bracelet et l’ajustent sur 12.30. Une coutume quotidienne qui se déroule dans un silence absolu.
Mais il y a pire!
La voix du présentateur annonce par le récepteur: „A douze heures trente, après le signal horaire de l’observatoire de Neuchâtel, suivront les dernières nouvelles de l’Agence télégraphique suisse“.
Les messages sont reçus dans un silence absolu et une concentration croissante. Pour éviter la moindre perte, le bruit des couverts est réduit au minimum. Même le vin n’est pas resservi pendant le bulletin d’information.
Moi aussi j’étais victime de cette période de silence. A mon âge de onze ans j’entendais bien les messages mais n’en comprenais pas le sens. Comme je haïssais ces 15 minutes. Finalement suivirent les prévisions météo. Brèves et concises. „Nuages variables, temporairement couvert, averses locales. Des rafales en proximité d’orages.“
Jour après jour, en semaine et le dimanche, l’écoute des nouvelles fut impérative. Un culte de la précision. Jusqu’au jour où j’avais l’audace de poser une question embarrassante:

„Chère tante Grety, quelle était donc la nouvelle la plus importante aujourd’hui?“

Presque effrayée, les yeux écarquillés, elle me regardait d’un air réprobateur sans donner une réponse.
Toute cette attention silencieuse n’avait apparemment pas le but de se faire une image de la situation mondiale. Il ne s’agissait que d’un seul espoir ardent. Le message signalant la fin de la guerre.
Les nouvelles de la ATS, l’Agence Télégraphique Suisse, ont été créés pendant la guerre mondiale. J’espérais ardemment qu’elles seraient supprimées dès le retour de la paix. Quelle erreur!
Aujourd’hui, dans la paix profonde, nous sommes inondés inexorablement par des nouvelles. Pendant 24 heures par jour et 7 jours par semaine.
Lorsque le volcan Sinabungin en Indonésie fait éruption, nous le savons en Europe 20 secondes plus tard. Tel que le Rhin qui amène son eau en permanence depuis les montagnes, un courant ininterrompu de nouvelles s’écoule devant nous. Et le temps l’accompagne constamment. Avec un écart de quelques nanosecondes.
Au milieu du dernier siècle, 15 minutes de nouvelles par jour et une précision des montres de quelques minutes nous suffisaient pour maîtriser le quotidien.
Ma tante Grety n’est plus. Malheureusement je ne peux plus lui demander quelle était la nouvelle la plus importante aujourd’hui.

 

 

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Erster August

 

In etwas mehr als einer Woche werden wir den 1. August, den Bundesfeiertag, begehen. Da gehört es sich, dass neben dem Abfeuern von Raketen und dem Entzünden eines Lagerfeuers auch Ansprachen gehalten werden.
Eine Rede zum Geburtstag unseres Landes ist kein Sonntagsspaziergang.  Das habe ich 1991 in Leuk-Stadt am eigenen Leib erfahren. Mir fiel damals die Ehre zu, in meinem Burgerort die Ansprache zu halten. Es war schwierig, das feuchtfröhliche Publikum in Bann zu halten. Auch wenn die Rede kurz war, sie war sicher nicht die Beste, die ich je gehalten habe. Diese Episode kam mir kürzlich wieder in den Sinn, als mir das Manuskript einer 1. Augustansprache von Regierungsrat Gilgen in die Finger kam. Alfred Gilgen war lange Erziehungsdirektor des Kantons Zürich. Er war ein echter Staatsmann, konsequent, fadengerade, grundehrlich und stets dem Wohl des Volkes verpflichtet.
Wir kannten uns aus der Studienzeit. Seither haben sich unsere Wege immer wieder gekreuzt. Dabei sind wir uns Schritt für Schritt nähergekommen. Es entstand eine gegenseitige Achtung, welche ihren Anfang in den sechziger Jahren genommen hatte. Oft sassen wir zu dritt in der Chemiebar (so nannten wir die Kantine des Chemieinstituts)  zusammen.
Das waren Dr.med. Alfred Gilgen, wissenschaftlicher Mitarbeiter am Institut für Hygiene und Arbeitspsychologie. Noldi Deuber, Doktorand bei Gilgen und Konsemester von mir, sowie ich selbst, der an seiner Diss am chemisch-technischen Institut kochte. Bei einem Glas Coca-Cola wurde heftig diskutiert. Schon damals ist mir aufgefallen, wie messerscharf Gilgen argumentieren konnte. Ihm gelang es die kompliziertesten Zusammenhänge in verständlicher Sprache, in kürzester Zeit auf den Punkt zu bringen. Jahre später trafen wir uns wieder im Militär. Wir besuchten den gleichen Generalstabskurs in Bern und Fribourg. Als ich dann Präsident der schweizerischen Gesellschaft zur Förderung der Wirtschaft war, entstanden mit Gilgen Kontakte auf wirtschaftspolitischer Ebene. Als wir beide in Rente waren, brachen diese eher zufälligen Kontakte nicht ab. Noch vor nicht all zu langer Zeit war Alfred mehrmals bei uns in Gossau zu Gast. Meine Partnerin Brigitta war eine ehemalige Mitarbeiterin der Erziehungsdirektion. Damals war Gilgen ihr Chef. Sie war es, welche die neuen Kontakte knüpfte. So fanden die hochstehenden Diskussionen aus der Chemiebar mit Gilgen, immer Brissago rauchend, ihre Fortsetzung. Über die vielen Etappen unserer Lebenswege habe ich diesen soliden, ehrlichen Magistraten  besser und besser kennengelernt.
Fast ein Vierteljahrhundert diente er als Regierungsrat unserem Kanton und damit seinen Bewohnern. Er regierte, wenn er regierte. Oft eckte er dabei mit seiner direkten Art an. Er war nicht nur beliebt, stets aber unbeugsam. Der wahre Charakter dieses grossen Mannes kommt in einer seiner Ansprachen zum ersten August so richtig ans Licht.

Ich möchte sie Ihnen nicht vorenthalten, lieber Leserin, lieber Leser. Es folgt der ungekürzte Text der besten Rede, die je zum Geburtstag unseres Landes gehalten wurde.

Dr. Gilgen hat das Wort:

 

 

Reden am und zum 1. August sind von Politikern gar nicht so gesucht, wie viele Leute meinen. Denn alljährlich wird uns auf vielfältige Weise klargemacht, dass der Geburtstag der Schweiz nur mit schlechten Gewissen gefeiert werden dürfe. Im privaten Bereich würde es wohl keinem Menschen einfallen, einem guten Bekannten den Geburtstag zu vermiesen. Am nationalen Feiertag, der sich nicht selber wehren kann, ist das vielen offenbar ein Bedürfnis, was ich bedaure.

Es ist meiner Ansicht nach durchaus erlaubt, am 1. August zu Problemen der Tagespolitik zu reden: zur Panzerbeschaffung, zum Umweltschutz und zum Waldsterben, zur Kostenexplosion im Gesundheitswesen, zu den multinationalen Gesellschaften und zu den Höchstgeschwindigkeiten im Strassenverkehr. Ich möchte das heute bewusst nicht tun, sondern ich möchte versuchen, das Verhältnis der Bürger zu Vaterland, Gesellschaft und Staat kurz zu beleuchten. Das soll keineswegs im Sinne einer Belehrung geschehen, sondern vielmehr als ein Stück Analyse und gleichzeitig als ein Bekenntnis aus meiner ganz persönlichen Sicht. Ich möchte meine Gedanken in fünf Punkte gliedern.

Der ersten Gedanken stelle ich unter dem Titel «Ich bin ein Schweizerknabe».

Ich gestehe, dass ich ein ungebrochenes Verhältnis zu meinem Vaterland Schweiz habe. Nicht nur wegen der Schweizergeschichte und nicht nur wegen Wilhelm Tell. Meine vaterländischen Empfindungen brechen auch nicht nur auf, wenn ich fernab im Ausland unerwartet einem anderen Schweizer begegne oder wenn «wir Schweizer» an den Olympischen Spiele eine Medaille gewinnen. Das alles freut mich zwar auch, aber meine Beziehungen zur Schweiz sind ungebrochen, weil ich sie für ein Land mit funktionierenden wirtschaftlichen, sozialen und politischen Einrichtungen halte, kurz für ein Land, in dem sich gut leben lässt. Deshalb glaube ich, dass dieses Land verteidigungswürdig ist, und ich bin etwas stolz darauf und dankbar dafür, hier zu sein.

Mein zweiter Gedanke heisst: Können und Wollen.

Unser Land ist, wie die übrige Welt, recht starken Veränderungen unterworfen. Gleichzeitig ist unser Können auf unzähligen Gebieten unerhört gewachsen, und zwar so sehr, dass wir kaum mehr in der Lage sind, die Explosion an Können und Wollen zu bewältigen. Trotzdem haben wir Mühe, gemeinsame Werte und Wertmassstäbe zu finden. Wir sind beinahe ausserstande, eine Übereinstimmung zu finden in dem, was wir Schweizer gemeinsam wollen. Folgende Beispiele mögen das verdeutlichen: Ist die Ehe erstrebenswert oder ist es das freie Zusammenleben oder aber die Grossfamilie? Gibt es eine allgemein anerkannte Vorstellung davon, welches die richtige Erziehung ist? Immerhin: Unser Volk, das heisst wir, haben es so gewollt. Wir wollen eine offene Gesellschaft, eine vielschichtige, oder, um es mit einem Fremdwort zu sagen, eine pluralistische. Keiner sollte in einen sozialen Platz hinein geboren werden und immer dortbleiben müssen. Wir wollen mit dieser Offenheit auch Ansporn für jeden einzelnen geben, wollten Wohlstand für alle und glaubten, damit das Glück für alle zu sichern. Erst hinterher stellen wir fest, dass uns dabei der gemeinsame Nenner verloren gegangen ist. Vielleicht finden wir noch gemeinsame Interessen innerhalb der Berufsgruppe, des Quartiers oder der eigenen Altersklasse. Das genügt aber nicht. Wir sollten uns keinen Illusionen hingeben: Das Rad der Zeit kann nicht zurückgedreht werden, und es wird kein Zurück mehr geben zur kleinen dörflichen Idylle. Wir müssen in der täglichen Auseinandersetzung versuchen, wenigstens einige gemeinsame Ziele zu finden. Um es an einem Beispiel zu erläutern: Es genügt nicht zu sagen, wir seien für den Frieden. Wir müssen auch sagen, wie ihn zu verwirklichen gedenken. Denn um den Weg zur Sicherung des Friedens kann – wie wir wissen – sehr leicht böser Streit entstehen.

Mein dritter Gedanke lautet: Ist Geben immer seliger als Nehmen?

Es gibt viele Formen des Nehmens. Es gibt den Unverschämten, der im Staat lediglich eine gut geölte Wohlstandsmaschinerie sieht, und es gibt den Raffer, der den Staat nur als eine Milchkuh für sein Wohlergehen betrachtet. Es gibt aber auch den Nehmer, der nur sich selbst verwirklichen will. Es ist zweifellos für jedermann ein durchaus berechtigtes Anliegen, sich sein Leben so zu gestalten, wie er will. Jeder soll schliesslich nach seiner Façon glücklich werden dürfen. Zu einer lebensfähigen Gesellschaft gehört aber auch, dass jeder die berechtigten Interessen und Anliegen der anderen erkennt und berücksichtigt. Wir haben wohl früher die bedenkenlose Ein- und Unterordnung als selbstverständlich hingenommen. Heute ist es umgekehrt. Heute wird das individuelle Glück überbetont; aber sechs Millionen selbstverwirklichte Schweizer garantieren leider noch kein zufriedenes Schweizervolk. Die Frage, welches das richtige Mass an Einzel- und an Allgemeininteresse ist, kann nicht theoretisch beantwortet werden. Jeden Tag und in allen Dingen ist von uns allen neu zu entscheiden, wo die Grenze zwischen der Wahrung der eigenen Interessen und denjenigen der anderen zu ziehen ist. Das ist deshalb so schwierig, weil derjenige , der seine Interessen nicht wahrt, resigniert und verbittert, derjenige hingegen, der nur seine eigenen Interessen  vertritt, zum Egoisten wird. Beide der Resignierende und der Egoist, haben keine Zukunft.

Mein vierter Gedanke ist dieser: Nicht nur Gutes tun, auch gut denken.

Ich habe vorhin gesagt, wir müssten versuchen, in der täglichen politischen Auseinandersetzung ein Minimum an gemeinsamen Zielen und Werten zu finden. Wie soll das möglich sein? Es gibt viele Dinge, für die sich andere vehement einsetzen, an denen mir aber gar nichts liegt, die ich also keineswegs ändern möchte. In dieser Situation ist man schnell bereit, den anderen unlautere Absichten zu unterstellen. Ich rede also für Toleranz. Nicht nur für Toleranz bezüglich der freien Meinung, sondern für Toleranz in dem Sinne, dass man dem politisch oder gesellschaftlich Andersdenkenden grundsätzlich auch lautere und redliche Absichten zubilligt. Natürlich weiss ich, dass nicht alle Menschen nur lautere Absichten hegen, aber ich möchte mich täglich bemühen, davon auszugehen, dass die Motive der anderen nicht von vorneherein schlechter sind als meine eigenen. Lassen Sie mich das, was ich meine, an einem Beispiel erläutern: In der heutigen Diskussion um die Reduktion der Geschwindigkeitsgrenzen im Strassenverkehr muss derjenige, der für die Reduktion eintritt, nicht ein verblendeter Umweltschützer sein, der unsere Wirtschaft schädigen will; genau so wenig muss derjenige, für den die Beweise für die ursächlichen Zusammenhänge zwischen der Reduktion der Geschwindigkeitsgrenzen und den Waldschäden nicht genügen, nicht ein rücksichtsloser Umweltzerstörer sein. Wir sollten uns gegenseitig lautere und redliche Absichten wenigstens zubilligen. Ein bisschen mehr guten Willen von Mensch zu Mensch in diesen Belangen ist wohl mehr als die Liebe zur ganzen Menschheit.

 

Mein fünfter Gedanke lautet: Vielleicht ist Mut doch mehr als nur Angst, die man nicht zeigt.

Die Angst hat viele Gesichter. Es ist hier nicht der Ort, sie zu analysieren. Aber wir dürfen uns nichts vormachen: Angst gehört zum Leben. Für den Philosophen Martin Heidegger ist Angst ein Grundbefinden des menschlichen Daseins. Sie ist für ihn lebensnotwendig und es gilt, sie auszuhalten. Wir dürfen von der Angst reden, aber wir sollten nicht nur von der Angst reden. Wir wissen, dass die Objekte unserer Angst – sei dies die Angst vor der Zukunft, der Arbeitslosigkeit, dem Atomkrieg oder die Angst vor dem Krebs – oft nur vorgeschoben wird, um der allgemeinen Lebensangst einen konkreten Inhalt zu geben und sie so erträglicher zu machen. Wir sollten aber mit Mut und mit Vertrauen in die eigene Kraft unsere Gegenwart und unsere Zukunft an die Hand nehmen. Ich meine, wir müssen versuchen, die Angst nicht zu verdrängen, sondern sie zu überwinden.

Ich habe versucht, fünf Gedanken zu äussern über das Verhältnis des Einzelnen zum Vaterland, zur Gesellschaft und zum Staat; lassen Sie mich diese noch einmal kurz zusammenfassen:

  1. Ich bekenne mich zu unserem Land.
  2. Es ist notwendig, ein Minimum an gemeinsamen Zielen und Werten zu finden.
  3. Das Allgemeinwohl darf nicht vergessen werden vor der Verwirklichung der eigenen Wünsche.
  4. Auch den Andersdenkenden sind grundsätzlich lautere Absichten zuzubilligen.
  5. Der Angst muss mit Mut begegnet werden.                             

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Premier août

Dans un peu plus d’une semaine nous célébrerons le 1er août, la fête fédérale. Comme il se doit, il n’y aura pas seulement le lancement de fusées et l’allumage de feux de camp, mais aussi des discours.
Tenir un discours consacré à l’anniversaire de notre pays n’est pas une mince affaire. J’en ai fait l’expérience personnellement en 1991 à Loèche-ville. J’ai eu l’honneur de tenir le discours dans ma commune d’origine. Il était difficile d’obtenir l’attention de la foule bien arrosée et gaie. Même bref, ce n’était pas le meilleur discours que j’ai jamais tenu. Je me suis souvenu de cet épisode quand j’ai découvert le manuscrit d’un discours de 1er août du Conseiller d’Etat Gilgen. Alfred Gilgen fut pendant longtemps le directeur d’éducation du canton de Zürich. C’était un homme d’Etat authentique, rigoureux, droit, fondamentalement honnête et toujours engagé pour le bien-être de la société.
Nous nous connaissons depuis l’époque des études. Entre-temps nos chemins se sont souvent croisés. Ainsi rapprochés pas à pas, il se créa un respect mutuel dès les années soixante. On nous voyait fréquemment à trois dans le bar de la chimie (nom que nous avions donné à la cantine de l’Institut de chimie).
Il s’agissait du Dr. Med. Alfred Gilgen, collaborateur scientifique à l’Institut d’hygiène et de psychologie de travail. De Noldi Deuber, doctorant chez Gilgen et mon collègue d’études, ainsi que moi-même qui préparais ma dissertation à l’Institut de chimie technique. Devant un verre de Coca-Cola on discutait avec véhémence. Déjà à cette époque je remarquais la capacité de Gilgen d’argumenter clairement. Il réussissait à démêler les corrélations les plus compliquées en peu de temps et dans un langage compréhensif. Des années plus tard nous nous retrouvions au service militaire. Nous participions au même cours d’état-major général à Berne et Fribourg. Puis, ma nomination de président de l’Association suisse de développement économique créa des contacts au niveau de politique économique. Lorsque nous partions tous les deux en retraite, cette relation ne s’interrompait pas. Encore récemment Alfred nous a rendu visite à Gossau. Ma compagne Brigitta avait été employée à la direction d’éducation avec Gilgen comme supérieur. C’est elle qui arrangeait ces nouveaux contacts. Ainsi, les discussions de haut niveau au bar de la chimie trouvaient leur suite avec Gilgen, ce dernier toujours en fumant ses cigares Brissago. Pendant les nombreuses étapes de nos vies j’ai pu faire la connaissance de plus en plus approfondie de ce magistrat solide et honnête.
Pendant presque un quart de siècle il a servi notre canton et ses habitants en tant que conseil d’état. Quand il régnait, il régnait. Il choquait souvent par ses manières directes. Populaire mais toujours inflexible. Le vrai caractère de ce grand homme ressort clairement dans un de ses discours de 1er août.
Chère lectrice, cher lecteur, je ne veux pas vous en priver. Voici donc le texte intégral du meilleur discours qui n’a jamais été tenu lors de l’anniversaire de notre pays.

La parole est au Dr. Gilgen:

Les discours de 1er août ne sont pas aussi recherchés par les politiciens qu’on pourrait le croire. Tous les ans on nous fait comprendre de façons diverses que l’anniversaire de la Suisse ne devrait être fêté qu’avec mauvaise conscience. Dans le domaine privé, personne n’aurait l’idée de gâcher ainsi l’anniversaire d’un ami. Pour la fête nationale par contre, beaucoup de monde ressent apparemment ce besoin, ce que je trouve regrettable.

A mon avis il est tout à fait permis le 1er août d’évoquer des problèmes de tous les jours : l’acquisition de chars d’assaut, la protection de l’environnement, le dépérissement des forêts, l’explosion du coût des soins de santé, les sociétés multinationales et la vitesse maximale sur les routes. Je les évite aujourd’hui sciemment et j’essaierai de traiter le rapport du bourgeois avec la patrie, la société et l’état. Ce ne sera pas fait dans l’esprit d’un enseignement, mais plutôt comme une analyse et en même temps un aveu sous ma vue personnelle. Je voudrais présenter mes pensées en cinq points.

Le premier porte le titre „Je suis un garçon suisse“.

J’avoue que j’ai un rapport intact avec ma patrie, la Suisse. Non seulement à cause de l’histoire helvétique et de Guillaume Tell. Mes sensations patriotiques ne se manifestent pas seulement quand je rencontre un compatriote à l’étranger ou lorsque „nous autres suisses“ gagnent une médaille aux jeux olympiques. Ces événements me font bien plaisir, mais mes relations avec la Suisse restent intactes parce que je la vois comme un pays aux institutions économiques, sociales et politiques qui fonctionnent, en bref un pays dans lequel il fait bon vivre. C’est pourquoi je pense que ce pays est digne d’être défendu, j’en suis un peu fier et reconnaissant de pouvoir y vivre.

Ma deuxième pensée s’appelle : pouvoir et vouloir.

Notre pays subit, comme le monde entier, des modifications conséquentes. En même temps, notre pouvoir a beaucoup évolué dans d’innombrables domaines, à tel point que nous avons du mal à maîtriser cette explosion de pouvoir et vouloir. Malgré cela nous éprouvons des difficultés à trouver des valeurs et leurs échelles communes. Nous sommes presque incapables de trouver un accord sur ce que nous voulons en tant que suisses. Voici quelques exemples : le mariage est-il souhaitable ou est-ce plutôt la cohabitation libre ou alors la grande famille ? Y a-t-il une image reconnue de la bonne éducation ? Tout de même: notre peuple, c’est-à-dire nous-mêmes, l’avons voulu ainsi. Nous voulons une société ouverte, multiple et pluraliste. Personne ne devrait être né dans une situation sociale donnée et être obligé d’y rester pour toujours. Par cette ouverture d’esprit nous avons voulu motiver chacun, obtenir le bien-être de tous et procurer le bonheur à tout le monde. Après coup nous constatons que nous avons perdu le dénominateur commun en cours de route. Peut-être trouvons-nous des intérêts communs dans le groupe professionnel, du quartier ou la tranche d’âge. Mais ce n’est pas suffisant. Ne nous faisons pas d’illusions: la roue du temps ne peut pas tourner vers l’arrière et il n’y aura pas de retour aux idylles campagnardes. Aux débats quotidiens, nous sommes obligés de trouver au moins quelques objectifs communs. Voici un exemple: Il ne suffit pas de dire que nous sommes pour la paix. Nous devons préciser comment nous prévoyons de la réaliser. Parce que le chemin menant à la paix peut, comme nous le savons, provoquer des altercations sérieuses.

Ma troisième pensée dit: Est-il toujours plus heureux de donner que de prendre ?

Il y a beaucoup de façons de prendre. Par‘ l’effronté qui ne voit dans l’état qu’une machine à bien-être et le cupide qui considère l’état comme une vache à lait alimentant sa prospérité. Mais il y a aussi le preneur qui ne demande qu’à se réaliser soi-même. Or, tout le monde a le droit parfaitement justifié d’aménager sa vie à son goût. Finalement, chacun doit pouvoir chercher le bonheur à sa façon. Toutefois, dans une société viable il faut que chaque individu tienne compte des intérêts et besoins de son entourage. Fut un temps, nous avons accepté la classification et subordination comme allant de soi. Aujourd’hui c’est l’inverse. De nos jours, le bonheur individuel est surestimé. Mais six millions d’habitants suisses auto-réalisés ne font malheureusement pas encore un peuple suisse satisfait. A la question de savoir quelle est la quantité correcte des intérêts individuels par rapport aux intérêts communs il n’y a pas de réponse théorique. Tous les jours et à tous les sujets nous sommes obligés de décider où se trouve la limite entre nos propres intérêts et ceux des autres. Ceci est d’autant plus difficile que celui qui ne préserve pas ses intérêts se résigne et s’aigrit, alors que celui qui ne défend que ses propres intérêts deviennent égoïstes. Les deux, le démissionnaire et l’égoïste, n’ont pas d’avenir.

Voici ma quatrième pensée: Ne pas se limiter à faire le bien mais aussi à l’inclure dans nos raisonnements. J’ai dit plus haut que nous devons nous efforcer de trouver dans la vie quotidienne un minimum d’objectifs et de valeurs communs. Mais comment le réaliser ? Il y a beaucoup de sujets pour lesquels d’autres s’engagent avec véhémence et qui ne me tiennent pas à cœur, que je ne souhaite donc pas de changer. Dans cette situation on est facilement tenté de soupçonner les autres d’avoir des intentions malhonnêtes. Je défends donc la tolérance. Non seulement la tolérance quant à la libre expression, mais aussi dans le sens qu’on accorde aux dissidents politiques ou sociaux des intentions sincères et honnêtes. Je suis évidemment conscient que tous les humains n’ont pas toujours de bonnes intentions, mais je m’efforce quotidiennement de supposer que les motivations des autres ne sont à priori pas moins bonnes que les miennes. Voici un exemple pour illustrer ma pensée: Dans la discussion actuelle concernant la réduction des limites de vitesse sur les routes, celui qui la défend n’est pas obligatoirement un écologiste aveuglé qui veut nuire à notre économie. Tout comme celui auquel les preuves du rapport entre la réduction des limites de vitesse et la dégradation des forêts ne suffisent pas, n’est pas forcément un destructeur impitoyable de l’environnement. Nous devrions au moins nous accorder mutuellement des intentions pures et honnêtes. Un peu plus de bonnes intentions d’homme à homme dans ce domaine représente sans doute plus que l’amour pour toute l’humanité.

 

Ma cinquième pensée dit: Peut-être le courage est plus que de la peur qu’on ne montre pas.

La peur a beaucoup de visages. Ce n’est pas ici le lieu de les analyser. Mais ne nous berçons pas d’illusions: la peur fait partie de notre vie. D’après le philosophe Martin Heidegger la peur est une raison d’être de l’existence humaine. Elle est vitale et il faut la supporter. Nous avons le droit de parler de la peur, mais nous ne devrions pas en faire l’unique sujet de conversation. Nous savons que les sujets de notre peur –que ce soit la peur de l’avenir, du chômage, de la guerre atomique ou la peur du cancer – ne sont souvent qu’un prétexte pour donner à l’angoisse existentielle un contenu concret qui la rend plus supportable. Mais nous devrions nous occuper de notre présent et notre avenir avec du courage et de la confiance en notre propre force. Je pense que nous devons essayer de ne pas refouler la peur, mais de la surmonter.

J’ai tenté d’exprimer cinq pensées concernant le rapport de l’individu avec la patrie, la société et l’état; permettez-moi de les rappeler brièvement:

  1. Je revendique l’appartenance à notre pays.
  2. Il est nécessaire de trouver un minimum d’objectifs et de valeurs communs.
  3. Ne pas oublier le bien commun avant de réaliser ses propres désirs.
  4. Accorder des intentions honnêtes aussi aux dissidents.
  5. Opposer du courage à la peur.

 

 

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Alter

 

Es war im Jahre 1987 im Herbst. Mein Vater und ich waren in Leukerbad an einem Familientreffen. Er nahm mich damals zur Seite und klagte darüber, dass «seine Pumpe nicht mehr richtig funktioniere. Er begänne sein Alter zu spüren». Ich hörte ihm höflich zu, nicht wissend was er mir mitteilen wollte. Damals wusste ich noch nicht was Alter für meinen Vater wirklich bedeutete und dass er den Dialog suchte. Im Frühjahr darauf ist er gestorben. Ich bin nicht mit ihm in ein Gespräch gekommen, weil ich nicht wusste was Alter wirklich ist. Heute ist das anders. Ich weiss jetzt um was es da wirklich geht.
Mein Papa suchte das Gespräch. Etwas klausuliert vielleicht, aber er möchte mit mir über die Gefühle seines zu Ende gehenden Lebens sprechen. Auf der einen Seite war es für ihn immer ein Tabu, darüber zu sprechen  Auf der anderen Seite möchte er sich trotzdem damit mit jemandem unterhalten.
Mein damaliges falsches Verhalten plagt mich heute noch. Um diesen Fauxpas gut zu machen, möchte ich versuchen, einige persönliche Gedanken zum Altern los zu werden.
Die meisten welche diese Kolumne lesen, werden vielleicht etwas verständnislos den Kopf schütteln. Dafür habe ich Verständnis. Bis vor einem halben Jahr ist es mir nicht anders ergangen.
Inzwischen melden sich bei mir ganz neue Signale. Die Abnahme der physischen Leistungsfähigkeit. Für alles mehr Zeit gebrauchen. Die Reduktion meiner Produktivität. Alle diese kleinen Defizite zu akzeptieren. Es ist nicht so einfach, mit alldem klarzukommen.
Deshalb habe ich mich entschieden in ein Trainingslager zu gehen. Das natürlich nur im übertragenen Sinn.
Es soll mir helfen, mit den Tatsachen des Alters fertig zu werden. Erst seit sechs Monaten beginne ich die Neuheiten des Alters so richtig zu spüren. Eine neue Epoche hat in meinem Leben begonnen. An und für sich ist das nichts Aussergewöhnliches.
Im Trainingslager habe ich die dazu gehörenden Aufgaben als klar formulierte Ziele festgehalten.
Als erstes habe ich mir streng verboten zu jammern. Ich muss lernen damit fertig werden, dass meine physische Kraft abgenommen hat. Heute kann ich nicht mehr zwei Harassen Mineralwasser auf einmal in den Keller tragen. Zweimal wird heute gelaufen.
Viele von diesen neuen Situationen werden jetzt trainiert. Es ist vor allem ein mentales Training. Der Kopf hat noch nicht begriffen, noch nicht angenommen, dass die Leistungsfähigkeit des Körpers deutlich kleiner geworden ist. Immer schon habe ich gewusst, dass der Körper mit dem Alter schwächer wird. Der Denkfehler dabei war, dass dieser Prozess gleichförmig linear abläuft. Dem ist nicht so. Das wirkliche Altern findet sprunghaft, stufenweise statt. Plötzlich bin ich nicht mehr in der Lage, etwas zu tun, was früher selbstverständlich funktionierte. Alles geht langsamer. Alles dauert länger. Vieles, was bis Kurzem in einem Tag erledigt wurde, beansprucht auf einmal die drei- bis vierfache Zeit.
Das ist ja alles logisch für einen aussenstehenden Beobachter. Für mich aber noch nicht. Ich jedoch mache täglich Fortschritte. In Häppchen akzeptiert auch mein Kopf, dass dem so ist. Das dazu nötige Training funktioniert wirklich. Die Folge ist ein ganz neues Handhaben des Alltags. Hinderlich, um geistig damit fertig zu werden, ist die alte Gewohnheit, die ganze zur Verfügung stehende Zeit produktiv nützen zu wollen. Ich habe jetzt gelernt, ab und zu einfach nichts zu tun. Das, ohne ein schlechtes Gewissen zu haben, weil Zeit verschwendet wird. Ich habe gelernt ein neues Verhältnis zur Produktivität zu entwickeln. Ich bin ja immer noch in der Lage meinen Alltag zu meistern. Nur dauert es etwas länger. Heute, da ich dies schreibe, habe ich mich schon ganz gut in dieser neuen Lage zurechtgefunden. Das Training hat mich zur Erkenntnis gebracht das Alter zu geniessen. Es sich leisten zu können grosszügig mit der Zeit umzugehen. Zu akzeptieren, dass trödeln erlaubt ist. Dann sind da noch die kleinen Wehwehchen, die das Alter so mit sich bringen. Diese sollten nicht ernst genommen werden. Nicht der Gleichen tun.
Oft vergleiche ich mich mit einem schönen, in die Jahre gekommenen Oldtimer. Am liebsten stelle ich mir ein etwas verrosteter Thunderbird-Cabrio vor. Ein paar Schrauben sind schon locker und das Schutzblech klappert zwar, doch der Wagen läuft noch.
Einen fast idealen Lebensumstand habe ich so geschaffen. Auch wenn gewisse Abnützungserscheinungen unverkennbar sind. Inzwischen ist für mich das Alter durchaus positiv besetzt. Ich freue mich jeden Tag darüber, mein schönes Leben fortzusetzen. Es ist für mich ein Privileg von vielen Menschen umgeben zu sein. Menschen mit denen ich regelmässig Kontakt pflege. Sie geben mir Anregungen, gute Gedanken und viel Humor. Letzteres sind Vitamine für meine Seele . Dazu kommt, dass meine Geisteskräfte bis dato überhaupt nicht unter dem Alterungskonzept gelitten haben.
Mir hat es auf dieser Erde immer sehr gut gefallen und ich setze alles daran, dass es so noch eine Weile weitergeht. 

Das Alter ist eine eigene, spezielle Epoche im Leben eines Menschen. Das Alter zu gestalten ist nicht ganz einfach. Mit ein bisschen Einsatz ist es durchaus möglich, es zu einem annehmbaren  Lebensabschnitt umzubauen. Der Aufwand lohnt sich. Helfen Sie mit, liebe Leserin, lieber Leser, Menschen, die Sie kennen und die im letzten Abschnitt ihres Lebens stehen, Mut zu machen. Mut bei dieser Umgestaltungsarbeit. Ihnen zu helfen, indem Sie sie ernst nehmen und ihnen den ersehnten Dialog nicht verunmöglichen. Es wäre eine gute Tat.
Zurück zu meinem Vater in Leukerbad. Ich hatte ihn damals mit seinen Sorgen allein gelassen. Heute wüsste ich es besser. Ich hätte begreifen sollen, dass er meinen Beistand nötig hatte.
Auch ich kann das Rad der Zeit nicht zurückdrehen, um Verpasstes nachzuholen. Was geschehen ist, ist geschehen.
Aber, wenn ich heute einen Menschen treffen würde, bei dem ich fühlte, dass er den Wunsch hegt, über seine Sorgen mit seinem Alter zu sprechen, ich würde sofort das Gespräch mit ihm führen. Nicht nur höflich zuhören. Ich würde versuchen seine Emotionen zu verstehen. Ihn zu einem Wohlergehen zu verhelfen. Ich würde versuchen den sorgenvollen Zustand meines Gegenübers bewusst und korrekt zu erfassen.

 

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Vieillesse

C’était en automne de l’année 1987. Mon père et moi nous trouvions à Loèche les Bains lors d’une réunion de famille. Il m’avait pris à part et se plaignait „ma pompe ne fonctionne plus correctement; l’âge commence à me peser“. Je l’écoutais poliment, ne sachant pas ce qu’il voulait me dire. En ce temps-là, je ne savais pas ce que la vieillesse signifiait pour mon père et qu’il cherchait le dialogue. Il est décédé au printemps suivant. Je n’ai pas su établir un entretien parce que j’ignorais ce que vieillesse voulait réellement dire. Aujourd’hui cela a changé. Je sais désormais de quoi il s’agit.
Mon papa cherchait le dialogue. D’une façon un peu formalisée peut-être, il voulait me parler de ses sentiments concernant sa vie finissante. D’un côté ce fut toujours un tabou pour lui. D’un autre côté il souhaitait de communiquer avec quelqu’un.
Mon comportement erroné me préoccupe encore aujourd’hui. Pour corriger ce faux pas, je veux essayer de me débarrasser de quelques pensées personnelles sur le vieillissement.
La plupart des lecteurs de cet article vont peut-être secouer la tête d’incompréhension. Ce que je peux comprendre. Jusqu’à il y a six mois j’avais la même réaction. 
Entre-temps, de nouveaux signaux se manifestent chez moi. La diminution de mes capacités physiques. Passer plus de temps pour toute activité. La réduction de ma productivité. Accepter ces petits déficits. Il n’est pas facile d’affronter tous ces inconvénients.
C’est pourquoi je me suis engagé dans un camp d’entraînement. Evidemment au sens figuré.
Il doit m’aider à affronter les réalités du vieillissement. Ce n’est que depuis six mois que je ressens réellement les effets du vieillissement. Une nouvelle époque de ma vie a commencé. En soi cela n’a rien d’extraordinaire.
Au camp d’entraînement j’ai fixé les tâches qui en découlent sous la forme de cibles clairement définies.
En premier lieu je me suis strictement interdit de me plaindre. Il faut que j’apprenne d’accepter le fait que mes forces physiques ont diminué. Aujourd’hui je ne suis plus capable de porter en même temps deux caisses d’eau minérale à la cave. Désormais il faut deux voyages.
Je travaille maintenant sur une grande partie de ces situations nouvelles. C’est essentiellement un entraînement mental. La tête n’a pas encore compris ni accepté que les capacités du corps faiblissent en vieillissant. L’erreur de raisonnement fondamentale est de croire que le procédé évolue de façon linéaire. Ce qui n’est pas le cas. En réalité, le vieillissement apparaît brusquement et par étapes. Tout à coup je ne suis plus capable de réaliser un travail qui, avant, allait de soi. Tout ralentit. Tout prend plus de temps. Des actions que j’expédiais encore récemment en une journée, nécessitent brusquement le triple ou quadruple de ce temps.
Tout cela paraît logique pour un observateur extérieur. Mais pas encore pour moi. Toutefois je progresse tous les jours. Par petits morceaux mon cerveau accepte la réalité. L’entraînement nécessaire fonctionne réellement. La conséquence est une gestion toute nouvelle du quotidien. Un obstacle de taille est la vieille habitude de vouloir exploiter la totalité du temps de façon productive. Je viens d’apprendre de ne rien faire de temps en temps. Ceci sans la mauvaise conscience d’avoir gaspillé du temps. J’ai appris à développer une nouvelle vue sur la productivité. Evidemment je suis toujours en mesure de gérer mon quotidien. Même si ça prend un peu plus de temps. Aujourd’hui, en écrivant cet article, je constate que je me suis bien établi dans cette situation nouvelle. L’entraînement m’a enseigné de profiter de la vieillesse. De pouvoir se permettre de gérer le temps généreusement. D’accepter qu’il est permis de lambiner. Restent les petits bobos qui accompagnent le vieillissement. Il ne faudrait pas les prendre au sérieux. Les ignorer.
Je me compare souvent à une belle voiture ancienne. Ma préférence va vers un Thunderbird Cabrio, légèrement rouillé. Bien que quelques vis soient desserrées et le garde-boue claquette, la voiture roule toujours.
Ainsi j’ai créé une condition de vie presque idéale. Même si certains signes d’usure sont indéniables. Entre-temps je vois la vieillesse sous des aspects indéniablement positifs. Je me réjouis tous les jours de vivre ma belle vie. Je considère comme privilège d’être entouré de nombreuses personnes. Des gens avec lesquels je maintiens des contacts réguliers. Ils me procurent des suggestions, de bonnes pensées et beaucoup d’humour. Ce dernier représente des vitamines pour mon âme. De plus, jusqu’à présent mes capacités mentales n’ont aucunement souffert du vieillissement.
La vie sur cette terre m’a toujours plu et je fais tout mon possible pour que ça continue.
La vieillesse est une époque particulière de la vie des humains. Son aménagement n’est pas très simple. Avec un petit effort il est tout à fait possible de la transformer en une phase de vie acceptable. L’effort en vaut la peine. Chère lectrice, chère lecteur, veuillez donc contribuer à l’encouragement des gens de votre entourage qui se trouvent dans la dernière partie de leur vie. Du courage pour cet effort de transformation. Les aider en les prenant au sérieux et rendant possible le dialogue tant désiré. Ce serait une bonne action.
Revenons à mon père à Loèche les Bains. A cette époque je l’avais laissé seul avec ses soucis. Aujourd’hui je ferais mieux. J’aurais dû comprendre qu’il avait besoin de mon soutien.
Moi aussi, je ne suis pas capable de tourner la roue du temps en arrière pour rattraper des événements ratés. Ce qui est fait est fait.
Toutefois, si aujourd’hui je rencontrerais une personne dont je sentirais le besoin de parler de ses soucis d’âge, j’engagerais la conversation immédiatement. Non seulement l’écouter poliment. J’essaierais de comprendre ses émotions. L’aider à retrouver son bien-être. Je tenterais de saisir son état d’âme sciemment et correctement.

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Zufall

 

Mein Vater gehörte zu den wenigen Menschen, denen es gelungen ist, seine ihm innewohnenden, angeborenen Talente von Anfang an zu nutzen. In seinem Beruf konnte er sie bis in die letzte Ecke seiner Seele ausleben. Er war der geborene Hotelier und ein begabter Gastgeber in seinem Restaurant.

In jungen Jahren schon konnte er, als er in Holland im Hotel des Indes arbeitete, die Verlobungsfeier und später auch das feierliche Dinner zur Hochzeit des Königspaars Juliana und Prinz Bernhard von Oranien – Nassau organisieren und durchführen. Die Grand Hotels der Welt waren seine Wirkungsstätten.

Mein Bruder und ich kamen zuhause einiges von seinem Beruf ab. Den Tischsitten wurde sehr viel Bedeutung beigemessen. Uns wurde beigebracht, wie man korrekt am Tisch sitzt und wie Messer und Gabel zu handhaben sind. Beim Tischdecken kam es auf den Millimeter an, wenn es um die Lage des Löffels oder den Standort des Weinglases ging.

Die Entschädigung für diesen Drill waren seinen Hotelgeschichten, die er oft und gerne zum Besten gab. Hinter vorgehaltener Hand machten wir Kinder uns über das Vokabular, welches in der Gestaltung der Menüs verwendet wurde, lustig. Wir mokierten uns oft über die uns völlig fremden Wörter. «Charlotte russe, Beefsteak Tartare, Boeuf Stroganoff, Entrecôte Rossini, Wienerschnitzel…» und viele weitere unbekannte Begriffe. Unser Wissen hatten wir aus zwei Quellen. Da waren die Menükarten, welche mein Vater täglich von der Arbeit nach Hause brachte. Diese Zeugnisse seiner Arbeit lagen ihm sehr am Herzen. Sorgsam trug er sie zu einer Sammlung zusammen. Seine individuelle Art, ein Tagebuch zu führen. Die zweite Quelle waren seine Geschichten, echte Begebenheiten, welche er uns oft nach dem Dessert unserer Mahlzeiten zuhause anvertraute.
Ich erinnere mich, wie er über die Entstehung der Dessertkreation «Pêche Melba» des berühmten Kochs Auguste Escoffier, berichtete. Für mich handelte es sich dabei zwar  um gekochte Pfirsiche an Vanilleeis. Dass es eine weltberühmte Speise war, davon war bei mir nie die Rede.
Es soll sich Ende des 19. Jahrhunderts in London abgespielt haben. Nellie Melba, eine gefeierte Sopranistin hatte damals am Royal Opera House ihren Auftritt. Nach der Aufführung dinierte sie im Restaurant des Hotel Ritz. Dort besuchte sie Escoffier in seiner Küche. In ihrerexaltierten Art stürmte sie hinein, warf die Arme in die Höhe und rief: «Auguste, Sie sind ein Genie»! Dabei stiess sie eine Platte mit gekochten Pfirsichen um. Einige davon kollerten in einen Topf mit Vanilleeis. Sie aber umarmte den Koch. Für Escoffier war dieser peinliche Zwischenfall der Anstoss für ein neues Dessert. «Pêche Melba», eine Nachspeise die ihren Siegeszug durch die Restaurants der Reichen und Schönen der westlichen Welt zog.
 

Diese Episode fiel mir vor ein paar Wochen wieder ein. Mit ein paar Freunden war ich damit beschäftigt im Zunfthaus «Zur Waag» ein Filet Wellington zu verspeisen. Arthur Wellesly, erster Duke of Wellington war ein General und der grosse Widersacher von Napoleon gewesen. Auch der Name Wellington wurde für eine Speise in den grossen Restaurants verwendet.  Wellington war es, der bei Waterloo nicht nur die Armee Bonapartes zerschlagen hatte. Er hat den Kaiser im übertragenen Sinn das Genick gebrochen und seinen Untergang eingeleitet. Dieser General liebte es, gut zu speisen. So pflegte er nach jeder gewonnenen Schlacht mit seinem Stab feierlich zu tafeln. Nach der Schlacht von Vitoria wurde ein in Teig serviertes Stück Fleisch serviert. Wahrscheinlich war es Pferdefleisch. Man pflegte die in der Schlacht gefallenen Tiere zu schlachten. Ihr Fleisch kam auf den Tisch. Wellington mundete das Gericht so, dass er es zu seiner Leibspeise ernannte: «Filet Wellington».
Unser Mahl in der Waag wurde abschliessend mit in Orangensaft flambierten, hauchdünnen Pfannkuchen abgeschlossen. Natürlich rankt um die Entstehung dieser süssen Nachspeise auch eine Geschichte.

Diese fand auch am Ende des 19. Jahrhunderts statt. Der britische Kronprinz und spätere König Eduard VII. war in Begleitung einer koketten Dame im «Café de Paris» in Monte Carlo zu einem Silvesterdinner geladen. Der 14-jährige Kochlehrling Henri Charpentier bereitete am Tisch Pfannkuchen vor. Er war etwas nervös vor so hohen Gästen zu kochen. Als er die Sauce bereitete, stiess er in seiner Aufgeregtheit die Likörflasche um. Das Dessert fing Feuer. Der Lehrling liess sich nichts anmerken und servierte Eduard die flambierten Crêpes. Dieser war begeistert und benannte die Kreation nach seiner eleganten Begleitung, Suzette. Ungefähr 170 Jahre später wurde uns in der Waag «Crêpes Suzette» aufgedient. 

Wie es oft im Leben so geht, eine Panne oder ein Zufall führte ungewollt zu einem ganz  neuen Produkt. Der Beispiele gibt es viele. Der schottische Bakteriologe und Mediziner Alexander Fleming vergass 1928 das Fenster in seinem Labor zu schliessen, bevor er in die Ferien fuhr. So trug der Wind Pilzsporen herein. Diese gaben den Eitererregern in den Petrischalen den Todesstoss. Einer der wichtigsten Arzneiwirkstoffen des letzten Jahrhunderts war durch reinen Zufall entdeckt, das Penicillin.
Oder der Autopneu. Gummi ist ein äusserst empfindlicher Rohstoff. Bei Wärme schmilzt er. In der der Kälte wird er brüchig. Bis Charles Nelson Goodyear 1839 ungewollt ein Stück Gummi-Schwefel-Gemisch auf eine heisse Herdplatte fallen liess und damit die Vulkanisation des Kautschuks erfand. Die Grundlage für die heutige weltweit operierende Kautschukindustrie war gelegt.
Eine Panne? Ein Zufall?
Der Zufall geht Wege, da kommt die Absicht gar nicht hin!
Viele Entdeckungen und Erfindungen sind unabsichtlich entstanden: Der Kugelschreiber, die Antihaftschicht Teflon, das Post-it-Zettelchen, der Riri-Reisverschluss, der Mikrowellenofen, und viele andere Bequemlichkeiten des Alltags verdanken ihr Dasein einer Panne oder einem Zufall.

Kommen diese alltäglichen Phrasen Ihnen nicht auch bekannt vor?
«Zufällig ist der Papierkorb umgefallen, und das Gesuchte rollte heraus.»
«Zufällig ist mir eine Katze von links kommend über den Weg gelaufen, als ich das Auto starten wollte.»
«Zufällig bin ich auf einen Artikel gestossen, als ich im Lexikon schmökerte.»
«Zufällig habe ich Egon im Kino getroffen. Es ist absoluter Zufall, dass wir uns nach so vielen Jahren wieder begegnet sind.»
Ganz zufällig kommt der Zufall unangemeldet und ungefragt bei uns vorbei. Und macht etwas mit uns. Wir sind dem ausgeliefert. Da passiert etwas ohne unser Zutun – rein zufällig. Eine vernünftige Erklärung gibt es dafür nicht.
Wirklich nicht?
Für mich ist der Zufall nicht zufällig. Es muss eine Erklärung geben. Da steckt etwas dahinter. Irgendeine versteckte Wahrheit fällt uns zu. Da fällt etwas zu, weil es in diesem Moment perfekt passt. Weil die Sache reif geworden ist. Reif, damit sie so und nicht anders abläuft. Obschon es jede Menge Alternativen dazu gibt.
Das kann einfach nicht ohne erkennbare Ursache sein. Da muss es einen inneren, kausalen Zusammenhang geben.
Könnte es dafür nicht eine wundersame unbekannte Gesetzmässigkeit geben?
Penizillin wurde entdeckt, weil die Zeit dafür reif war.
Die umgefallene Likörflasche setzte das Dessert in Brand, weil eine neue Kreation in der Luft lag.
Gummi, dieser widerspenstige Rohstoff musste durch die Vulkanisierung verwendbar gemacht werden.
Die besten Dinge verdanken wir, gestaltet nach einem unbekannten und unsichtbaren Plan, dem Zufall.

Es fällt zu!

 

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Hasard


Mon père faisait partie des rares humains qui savent profiter de leurs talents innés dès le départ. Dans son métier il pouvait les exploiter jusqu’au dernier recoin de son âme. C’était l’hôtelier né et un animateur talentueux dans son restaurant.

Dès son jeune âge, travaillant en Hollande à l’Hôtel des Indes, il organisait et réalisait la fête de fiançailles et ensuite le dîner solennel de mariage du couple royal Juliana et prince Bernhard d‘ Orange-Nassau. Les grands hôtels du monde furent son domaine d’activité.

A la maison, mon frère et moi subissions l’influence de son métier. Les manières de table étaient respectées sérieusement. On nous a enseigné comment se comporter à table, d’utiliser couteau et fourchette correctement. En mettant la table, les couverts ou le verre à vin se plaçaient au millimètre près.

Cette mise au pas était récompensée par ses histoires d’hôtellerie qu’il racontait souvent et avec plaisir. Nous-autres enfants riions en cachette du vocabulaire utilisé dans la conception des menus. Nous nous moquions volontiers des termes qui nous étaient totalement inconnus comme „Charlotte russe, Beefsteak tartare, Bœuf Stroganoff, Entrecôte Rossini, Escalope viennoise …“ et beaucoup d’autres. Notre savoir provenait de deux sources. D’abord des cartes de menu que mon père ramenait à la maison. Ces témoins de son travail lui tenaient à cœur. Il les réunissait soigneusement en une collection. Sa façon personnelle de tenir un journal intime. Ensuite ses histoires d’événements réels qu’il nous confiait souvent après le dessert.

Je me souviens comment il décrivait la création du dessert „Pêche Melba“ par le fameux cuisinier Auguste Escoffier. Pour moi il s’agissait simplement de pêches cuites avec de la glace à la vanille. J’ignorais que ce soit une spécialité mondialement connue.

Il paraît que l’événement a eu lieu à Londres à la fin du 19. Siècle. Nellie Melba, une soprano célèbre, chantait alors à la Royal Opera House. Après la représentation elle dînait au restaurant de l’hôtel Ritz. Elle a rendu visite à Escoffier dans sa cuisine. De sa façon exaltée elle y déboulait, lançant les bras en l’air et criait „Auguste, vous êtes un génie!“. Ce faisant, elle renversait un récipient de pêches cuites. Quelques-unes tombaient dans un pot de glace à la vanille. Elle serrait le cuisinier dans ses bras. Pour Escoffier, cet événement embarrassant était le déclencheur de la création d’un nouveau dessert. „Pêche Melba“, un dessert qui entama sa marche triomphale à travers les restaurants des“ riches et beaux“ du monde occidental.

Je me suis souvenu de cet épisode il y a quelques semaines. J’étais en train de consommer un filet Wellington avec des amis dans la maison de corporation „Zur Waag“. Arthur Wellesly, premier Duke of Wellington était un général, grand adversaire de Napoléon. Son nom fut donc utilisé pour désigner un plat dans les grands restaurants. Wellington n’avait pas seulement vaincu l’armée de Bonaparte. Au sens figuré, il a brisé la nuque à l’empereur et initié sa chute. Ce général aimait la bonne chair. Après chaque bataille gagnée, il fêtait la victoire par un repas solennel avec ses cadres. A la suite de la bataille de Vitoria on servait un morceau de viande en pâte. Probablement de la viande équine. Habituellement, les chevaux tombés dans les batailles furent abattus. Leur viande était servie à table. Wellington appréciait ce plat au point de le déclarer met préféré et le nommer „Filet Wellington“.

Notre repas à la Waag se terminait par des crêpes minces, flambées au jus d’orange. Evidemment, la création de ce dessert sucré est aussi entourée d’une histoire.  Elle a eu lieu également à la fin du 19. Siècle. Le prince héritier britannique, le futur roi Edouard VII, accompagné d’une dame coquette, fut invité au dîner de la Saint Sylvestre au „Café de Paris“ à Monte Carlo. L’apprenti cuisinier Henri Charpentier, âgé de 14 ans, préparait des crêpes à table. La présence des hôtes de marque le rendait quelque peu nerveux. En préparant la sauce, la nervosité le faisait renverser la bouteille de liqueur. Le dessert prit feu. Mine de rien, l’apprenti servait les crêpes flambées à Eduard. Ce dernier, enthousiasmé, nomma la création „Suzette“ d’après le nom de sa compagne élégante. Environ 170 ans plus tard on nous a servi des „Crêpes Suzette“ au restaurant Waag.

Comme il arrive souvent dans la vie, une panne ou un hasard nous a offert un produit tout nouveau. Les exemples ne manquent pas. Le bactériologue et médecin Alexander Fleming oubliait en 1928 de fermer la fenêtre du laboratoire lors de son départ en vacances. Ainsi le vent y introduisit des spores spongiques. Elles tuaient les agents de suppuration dans les boîtes de Petri. Un des médicaments les plus importants du dernier siècle était découvert par un pur hasard, la pénicilline.                              Ou le pneu d’automobile. Le caoutchouc est une matière première très sensible. Au chaud il fond. Au froid il devient cassant. Jusqu’au jour oû, en 1839, Charles Nelson Goodyear laissait tomber involontairement un mélange de caoutchouc/soufre sur une plaque chauffante et inventait ainsi la vulcanisation du caoutchouc. La base de l’industrie mondiale du caoutchouc fut établie.                   
Une panne? Un hasard? 
Le hasard atteint des buts que notre volonté ignore                                                                                
Beaucoup de découvertes et inventions ont été faites involontairement. Le stylo-bille, le film collant en Teflon, la fiche post-it, la fermeture éclair, le four à micro-ondes et autres commodités du quotidien ont été créés à cause d’une panne ou d’un hasard.                                                                    
 Ces phrases courantes, ne vous sont-elles pas familières?                                                                           
„La corbeille à papier s’est renversée par hasard et l’objet recherché en est sorti.“                               
„Un chat a traversé mon chemin en venant de gauche par hasard quand je voulais démarrer la voiture“.                                                                             
 „En feuilletant le lexique, par hasard je suis tombé sur un aricle.“                                                                               
„J’ai rencontré Egon par hasard au cinéma. Un hasard absolu puisque nous ne nous sommes plus vu depuis tant d’années.“
Le hasard nous tombe dessus tout à fait par hasard, sans être demandé ni annoncé. Et dispose de nous. Nous sommes à sa merci. Quelque chose se passe sans notre intervention – purement par hasard. Il n’y a pas d’explication raisonnée.                                                                                         Vraiment pas?  
Pour moi, le hasard n’est pas fortuit. Il doit y avoir une explication. Quelque chose est cachée derrière. Une vérité secrète se dévoile. Elle apparaît parce que c’est le moment parfaitement approprié. Parce que le sujet a mûri. Mûr pour se dérouler d’une certaine façon et pas d’une autre. Malgré la présence d’une foule d’alternatives.

Cela ne peut pas se passer sans cause identifiable. Il faut qu’il y ait un lien de causalité interne. Ne pourrait-il pas y avoir une légalité miraculeuse et inconnue? 
La pénicilline a été découverte parce que son heure était venue.                                                                
La bouteille de liqueur a enflammé le dessert parce qu’une nouvelle création était en suspens.          
Le caoutchouc, cette matière récalcitrante, devait être rendue utilisable par la vulcanisation.           
Nous devons les meilleures choses à ce plan inconnu et invisible, le hasard.

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