Nouvel an

Les journaux jouent un rôle important dans ma vie. Ce qui m’intéresse, ce ne sont pas les dernières nouvelles, mais les informations de fond et les commentaires. Ces derniers temps, je suis inondé par des nouvelles des guerres, meurtres, violences, attentats, attaques et bombardements. N’y a-t-il donc plus rien de réjouissant dans notre monde?
Quand j’étais un jeune garçon vivant aux Pays bas, j’étais témoin du genre d’évènements qui remplissent les feuilles aujourd’hui. C’était la guerre. Une guerre bien visible avec de vrais soldats et de vrais chars d’assaut. Les Pays Bas avaient été conquis et occupés par les allemands. Tous les habitants ont vécu la détresse de la répression. Bâtiments détruits, déportation des hommes jeunes, marché noir, faim et peur. Je n’ai pas oublié l’humour noir avec lequel la population a subi cette torture humiliante. On ne voulait pas être plaint, se consolait avec des blagues politiques, des nouvelles gaies du marché noir et la préparation de repas avec des oignons de tulipes. Tout à coup nous étions tous réunis. Une communauté conjurée contre l’ennemi commun, les allemands. Soudainement, l’entraide devenait non seulement une évidence, mais un devoir. On ne se laissait pas priver des bons côtés de la vie. Aucune fête ne fut délaissée, même en la célébrant très modestement. En trinquant à l’eau. En mangeant du pain sec comme si c’était du gâteau. La nature à l’air libre prenait beaucoup d’importance. Se promener sur la plage de la mer du nord, patauger dans l’eau et ensuite pédaler à travers les dunes. Toujours veillant à éviter l’occupant et ses sbires. C’étaient ces petits riens qui rendaient la vie joyeuse. On les cultivait le plus souvent possible. C’était l’élixir de survie pour maitriser cette période funeste. Pour survivre. Réunis, solidaires, ne perdant aucune occasion de se réjouir: rechercher ensemble le peu de joie et en faire le plaisir de la journée.
Aujourd’hui notre monde a dérapé. Dans cette ambiance de terreur, de meurtres et de peur j’étais longtemps à la recherche d’un sujet positif pour mon message de nouvel an. Pendant des mois je me suis creusé la tête. Enfin, le dernier jour estival de ce bel automne, sans d’abord le réaliser, j’avais atteint le but. Un vieil ami du temps de l’école à Lucerne m’a invité à monter avec lui sur l’alpage «Tannenbodenalp». Un temps magnifique. Un ciel bleu acier en ce premier jeudi de décembre et en face le massif des préalpes de l’Appenzell, les Churfirsten. Le soleil bas éclaire la montagne d’une façon particulière. Il fait ressortir les crêtes et les plissements majestueusement sous son rayonnement. L’image est d’une beauté unique. On est saisi de vénération devant la beauté. Nous habitons réellement un pays magnifique. Ne l’oublions pas.
L’année 2015 nous a apporté beaucoup de soucis. Que devient l’Europe? Est-elle seulement gouvernée? Comment pouvons-nous aider les nombreux réfugiés? Nous sommes profondément touchés, choqués et furieux d’être obligés d’assister impuissants aux actes de terrorisme à Paris, la capitale de la France. Des telles actions vont elles frapper aussi notre pays un jour? La peur rode. Toutes ces mauvaises nouvelles pourraient nous faire perdre courage.
Cette crise aussi va passer.
Revenons aux Churfirsten. Elles se sont formées pendant la glaciation de Würm. Ce qui veut dire qu’elles ont dans les 100’000 ans. Et sont toujours là. Un symbole qui a assisté et survécu à toute l’évolution de notre société. Cela doit nous donner confiance. Nous avons acquis notre prospérité pendant les 70 dernières années. Franchement, que sont 70 ans comparés à l’âge des montagnes autour du lac de Walenstadt?
Loin de moi l’idée de ne pas prendre au sérieux les évènements tristes. Ces vieilles montagnes doivent nous inciter à penser dans des espaces de temps plus étendus. Nous devrions surtout tenter de voir derrière les coulisses. Comprendre que l’avalanche de mauvaises nouvelles cache beaucoup de choses. Pendant la guerre et en fuite, les gens ont une stratégie de survie comme je l’ai connu pendant la deuxième guerre mondiale aux Pays Bas.
Et ici? Tout au contraire de ce qui s’est passé aux Pays Bas, nous nous laissons aller à la crainte et la peur à cause des jérémiades permanentes. La peur de perdre une partie de nos biens. De nos jours, l’importance de la propriété est arrivée à un niveau rarement atteint. Le fait d’en perdre la moindre partie nous fait paniquer! Un peu plus de recul s’il vous plaît, un peu plus de sérénité! Evidemment nous devons essayer de venir en aide à nos semblables frappés par le terrorisme. De les aider dans leur sort. Ce qui ne doit pas nous empêcher de nous réjouir de la chance que notre prospérité nous a offert. Nous devrions en être reconnaissants. Jouir des beautés de la nature. Réjouissons-nous au lieu de nous lamenter.
Se réjouir d’une belle promenade à travers Lucerne.
Se réjouir d’un bon match de tennis entre Federer et Wawrinka.
Se réjouir des transports en commun de notre pays qui nous amènent ponctuellement là où nous voulons aller.
Se réjouir du marché hebdomadaire qui nous sert les produits délicieux de notre gastronomie.
Se réjouir de la liberté qui nous permet d’agir à notre guise dans un beau pays. Dans les limites, bien sûr, qui protègent la liberté de nos semblables.
En plus nous devrions rester modestes. Ne pas tirer trop de vanité du trésor de nos privilèges.
Etre solidaire et repérer les moments qui nous réjouissent pour en profiter. Aider équitablement les habitants de notre planète qui vont moins bien que nous.
Voilà ce que je souhaite à tous les lecteurs de cet essai.
Mes meilleurs vœux pour la nouvelle année!

Bliibud gsund und nämeds nit zschwär!
(Restez en bonne santé et ne vous faites pas trop de soucis!)

Traduction: Hans Rhyn, St. Siméon, France

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Neujahr

Zeitungen spielen in meinem Leben eine grosse Rolle. Was mich interessiert, sind nicht die News, sondern die Hintergrundinformationen und die Kommentare. In letzter Zeit werde ich von Krieg, Mord, Vergewaltigung, Attentate, Überfälle und Bombardemente überschüttet. Gibt es dann nichts Erfreuliches in dieser Welt mehr?
Als ich noch ein kleiner Junge war und in Holland lebte, war ich Zeuge von all dem, was heute die Blätter füllt. Es war Krieg. Sichtbarer Krieg mit echten Soldaten und echten Panzerfahrzeugen. Holland war von den Deutschen erobert und besetzt worden. Alle Bürger erlebten die Not der Unterdrückung. Zerstörte Gebäuden, Deportationen von jungen Männern, Schwarzhandel, Hunger und Angst. Nicht vergessen habe ich, mit welchem Galgenhumor die Bevölkerung diese Schmach und diese Tortur wegsteckte. Man wollte nicht bemitleidet sein und tröstete sich mit politischen Witze, mit fröhlichen Nachrichten über den Schwarzmarkt und über die Herstellung eines Mittagessens aus Tulpenzwiebeln. Plötzlich gehörten wir alle zusammen. Waren eine verschworene Gesellschaft gegen den gemeinsamen Feind, gegen die Deutschen. Auf einmal war gegenseitige Hilfe nicht nur selbstverständlich, sondern Gebot. Die schönen Seiten des Lebens liess man sich nicht nehmen. Kein Fest wurde ausgelassen, wenn auch in sehr bescheidenem Rahmen gefeiert. Mit Wasser wurde angestossen. Trockenes Brot wurde gegessen als wäre es Kuchen. Die freie Natur gewann enorm an Bedeutung. Ein Spaziergang am Strand der Nordsee, barfuss durchs Wasser waten und anschliessend durch die Dünen radeln. Immer wachsam, der Besatzungsmacht und ihren Schergen, aus dem Weg gehen. Das waren die Kleinigkeiten, die das Leben zur Freude machten. Das wurde so oft wie möglich kultiviert. Das war das Überlebenselixier um die schlimme Zeit zu meistern. Zu überleben. Zusammenstehen, zusammenhalten, keine Gelegenheit auslassen, sich zu freuen: Zusammen das Bisschen Schöne suchen und es zur Freude des Tages machen.
Heute ist die Welt bei uns aus den Fugen geraten. In dieser Welt von Terror, Morden und Angst war ich lange auf der Suche nach einem positiven Thema für meine Neujahrsbotschaft. Monate lang habe ich mir den Kopf zerbrochen. Am letzten sommerlichen Tag dieses schönen Herbstes dann, stand ich, ohne es zu realisieren, mitten drin. Ein Freund aus meiner Schulzeit in Luzern, mit dem ich immer noch engen Kontakt pflege, hatte mich eingeladen, mit ihm auf die Tannenbodenalp zu fahren. Prächtiges Wetter herrschte. Stahlblauer Himmel an diesem ersten Donnerstag im Dezember und vis-à-vis das Bergmassiv der Appenzeller-Alpen, die Churfirsten. Es war der letzte Sommertag in diesem Jahr. Die Sonne stand tief und beleuchtete das Gebirge in einer besonderen Art. Die Kalksteinerhebungen und ihre Faltungen wurden durch die Sonnenbestrahlung majestätisch hervorgehoben. Der Anblick ist einmalig schön. Da packt einem die Ehrfurcht vor dem Schönen. Wir leben wirklich in einem schönen Land. Vergessen wir das nicht.
Das Jahr 2015 brachte uns viele Sorgen. Was passiert mit Europa? Wird es überhaupt noch regiert? Wie können wir den vielen Flüchtlingen helfen? Tief betroffen, bestürzt wütend gar, sind wir, wenn wir machtlos den Terrorakten in Paris, Frankreichs Hauptstadt, zuschauen müssen. Werden die Terrorakte auch unser Land auch einmal heimsuchen? Die Angst geht um. Alle diese schlechten Nachrichten könnten uns den Mut verlieren machen.
Auch diese Krise wird vorbei gehen.
Zurück zu den Churfirsten. Sie sind in der Würmzeit entstanden. Was heisst, das sie gut und gerne 100‘000 Jahre alt sind. Immer sind sie noch da. Ein Symbol dafür, dass sie die ganze Entwicklung unserer Gesellschaft erlebt und überlebt haben. Das soll uns Zuversicht geben. Unseren Wohlstand haben wir uns in den letzten 70 Jahren erarbeitet. Hand aufs Herz, was sind 70 Jahren verglichen mit dem Alter der Berge am Walensee?
Weit davon entfernt, die traurigen Ereignisse nicht ernst zu nehmen. Die alten Berge sollen uns daran erinnern, in grösseren Zeiträumen zu denken. Vor allem sollten wir versuchen hinter die Kulissen zu schauen. Einsehen, dass die Informationslawine der schlechten Nachrichten vieles verdeckt. Die Leute im Krieg und auf der Flucht haben genau so eine Überlebensstrategie, wie ich es während des Zweiten Weltkrieges in Holland erlebte.
Und hier? Ganz im Gegensatz zu damals in Holland, lassen wir uns durch ein Dauergejammer in Angst und Furcht jagen. Angst etwas von unserem Hab und Gut zu verlieren. Hab und Gut haben heute einen selten hohen Stellenwert erklommen. Die Tatsache, nur das Geringste zu verlieren, versetzt uns in Panik!
Etwas mehr Abstand bitte, etwas mehr Gelassenheit! Natürlich müssen wir den vom Terror betroffenen Mitmenschen versuchen Hilfe zukommen zu lassen. Ihnen zu helfen in ihrem Schicksal. Freuen dürfen wir uns trotzdem über das Glück, das uns der Wohlstand ermöglichte. Dankbar sollten wir dafür sein. Die Schönheiten der Natur geniessen. Freuen sollten wir uns, statt zu jammern. Freuen über einen schönen Spaziergang durch Luzern.
Freuen über einen schönen Tennismatch zwischen Ferderer und Wawrinka.
Freuen über den öffentlichen Verkehr in unserem Land, der uns pünktlich dorthinbringet, wo wir hin wollen.
Freuen über den Wochenmarkt, der uns mit all den Kostbarkeiten der Gastronomie bedient.
Freuen darüber, dass wir frei und ungebunden in einem schönen Land Tun und Lassen können was wir wollen. Allerdings nur soweit, als wir die Freiheit unseres Nächsten nicht einschränken.
Bescheiden bleiben sollten wir darüber hinaus. Uns nicht zu viel einbilden über den Schatz unserer Privilegien.
Zusammenstehen und die Augenblicke, die uns Freude machen erkennen und geniessen. Denen die es nicht so gut geht auf unserem Planeten angemessen hilfreich sein.
Das wünsche ich allen, die diese Kolumne lesen.
Beste Wünsche für ein gutes Neues Jahr!

Bliibud gsund und nämeds nit zschwär!

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Vicésimal

 

 

Vorwort
Wie sicher schon viele Leser meiner Kolumnen festgestellt haben, sind eine Reihe der Texte auch in französischer Sprache erschienen. Die Übersetzerarbeit übernahm stets mein in Frankreich lebender Freund Hans Rhyn. Als wir letzthin die Übersetzung von „Kolumbus“ besprachen, kam uns die Idee, dass auch er einen Beitrag als Gastautor liefern könnte. Dieser liegt nun vor. Er ist als Erstes in französischer Sprache eingerückt. Anschliessend folgt die deutsche Übersetzung, welche diesmal von mir stammt. Wir beide wünschen eine vergnügliche Lektüre.

 

Vicésimal
de Hans Rhyn, St, Siméon, France
A mon arrivée en France il y a 50 ans, j’avais d’autres préoccupations que la numération bizarre, employant soixante-dix, quatre-vingts et quatre-vingt-dix au lieu de septante, huitante et nonante comme je l’avais pratiqués pendant les 2 ans de mon séjour à Vevey. C’était une étrangeté parmi d’autres que j’acceptais sans esprit critique. Ces dernières années par contre, influencé sans doute par cette attitude typiquement française de rouspéter contre tout et rien, je me demande pourquoi une nation aussi évoluée, réputée pour son esprit cartésien et l’attention qu’elle porte à son vocabulaire, peut employer une numération aussi illogique.
L’inconfort et même les erreurs provoqués par ce système sont légion. Comme exemple je citerai juste le malheureux dont le numéro de téléphone comporte les nombres concernés. Lorsqu’il transmet oralement le nombre 85, son interlocuteur notera successivement: 4, 20, 5. Avec de la chance, il conclura (4×20) + 5 = 85. Si non, il se retrouvera avec un faux numéro et un chiffre de trop. Ce serait tellement plus simple de dire huitante-cinq! Pas étonnant que chez Nestlé il était interdit d’utiliser ces nombres dites vicésimales (par opposition aux décimales) lors de contacts avec le central téléphonique. Par ailleurs, en bourse lors de la criée on les évite également pour ne pas confondre p.ex. 70 et 60.10 etc.
Avant de chercher dans l’histoire de la langue française la raison de cette bizarrerie, faisons le point sur la situation de notre ère actuelle. Il y a donc deux systèmes de base et un certain nombre de numérations mixtes, dont celle du français de France:

 

10 20 30 40 50 60 70 80 90
décimal dix Vingt trente quarante cinquante soixante septante octante/huitante nonante
vicésimal/ vigésimal dix vingt vingt-dix deux-vingts deux-vingt-dix trois-vingts trois-vingt-dix quatre-vingts quatre-vingt-dix
mixte,

français F

dix vingt trente quarante cinquante soixante soixante-dix quatre-vingts quatre-vingt-dix

 

Le système décimal, à base 10, se trouve dans la grande majorité des langues européennes. Il est fondé sans doute sur les dix doigts des mains, qui servent à compter depuis les débuts de l’humanité. Le système vicésimal, à base 20, n’existe dans aucune langue exclusivement, il est toujours combiné avec le système décimal. En occurrence en albanais, basque, breton, danois et français. Cette numération serait fondée sur le nombre de doigts des mains et des pieds. Plus probable me semble une autre explication: dans les temps anciens, les gens faisaient leurs comptes en taillant des encoches dans une baguette. Chacune des entailles correspondait à une vingtaine. On comptait alors par paquets de vingt, « un vingt, deux vingts, trois vingts … ». Remarquons en passant l’absurdité que l’usage a réussi avec soixante-dix: il mélange le décimal soixante avec l‘ajout de dix, procédé emprunté au vicésimal.
Aujourd’hui, seuls les habitants de Suisse romande et de Belgique wallonne utilisent la base 10 de façon conséquente. En France et au Canada le mélange de base 10 et de base 20 est employée.
Voyons maintenant ce que l’histoire peut nous apprendre sur ce phénomène. Sans remonter jusqu’aux Mayas et les Aztèques (qui utilisaient d’ailleurs le système vicésimal, paraît-il), il est généralement admis que les Normands, Vikings danois, ont introduit la numération vicésimale en Gaule. Les romains imposèrent ensuite le système décimal, sans parvenir à faire disparaître totalement le système vicésimal puisqu’au Moyen-âge on trouve encore les formes vint et dis (30), deux vins (40), trois vins (60) etc. On n’a pas affaire à une forme qui se serait diffusée seulement depuis Paris. Elle est issue de l’Ouest, l’actuelle Normandie, et s’est implantée ensuite à Paris avant de gagner le reste de la France. Ceci explique sans doute le fait que les pays francophones les plus à l’Est, la Suisse et la Belgique, n’aient pas été atteints par ce mal.
Vers la fin du Moyen-âge (peut-être sous influence italienne, mais c’est une conjecture), le système décimal s’impose victorieusement. Victoire relative, puisque au-delà de 69 les formes vicésimales subsistent. Pourquoi l’usage s’est-il ’arrêté en si bon chemin? Aucune explication n’est convaincante. Peut-être voulait-on montrer ses capacités en calcul mental: 70 = 60 + 10; 80 = 4 x 20; 90 = (4 x 20) + 10. Ou, au contraire, trouvait-on trop difficile de retenir les grands nombres de 70 à 90? Reste la part du hasard et de l’arbitraire avec laquelle tout linguiste doit composer.
Quoiqu’il en soit, au 17ème siècle l’académie et les auteurs de dictionnaires ont adopté définitivement les formes soixante-dix, quatre-vingts, quatre-vingt-dix au lieu de celles de base 10. Toutefois, les mots septante, octante, nonante figurent dans toutes les éditions du Dictionnaire de l’Académie française à côté des termes vicésimales. Il faut dire que cet ouvrage n’a pas l’ambition d’influencer le langage mais seulement de «constater, recueillir et normaliser les usages». Enfin, dans les Instructions officielles de 1945 concernant l’enseignement primaire, il est demandé aux enseignants d’utiliser septante, octante, nonante au lieu de soixante-dix, quatre-vingts, quatre-vingt-dix pour faciliter la compréhension de l’arithmétique. Eureka, ils ont compris! Hélas, il est ajouté «Des leçons complémentaires de vocabulaire feront ensuite correspondre à ces noms théoriques les noms de notre français courant». Précisons quand-même que rien n’interdit l’emploi des termes décimaux, mais l’usage courant en France les considère comme régionaux ou vieillis. A propos de «vieillis», notons que c’est la base 20, celle de la numérotation du français de France, qui est la plus vieille (souvenez-vous des Vikings danois). Lorsque j’avance mes arguments contre leur système illogique devant des amis français, ils me regardent comme si j’étais un extraterrestre. La force des habitudes et plus puissante que celle du pragmatisme! A court d’arguments je les ai entendu dire «La beauté de la langue réside-t-elle toujours dans la rationalité?» Bon prince, je veux bien leur accorder ce point.
Chers amis francophones de Suisse et de Belgique, ignorez les moqueries que vous pouvez provoquer en France quand vous dites « septante-cinq », «octante-six» ou «nonante sept» – c’est vous qui êtes rationnel et logique. Et surtout ne vous laissez pas tenter d’imiter les Français, maintenez votre parler naturel, efficace, cartésien et sympathique!

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Vigesimalsystem

Préface
Comme les lecteurs de mes essais l‘ont sans doute constaté, une partie de ces textes sont parus également en version française. Les traductions ont toutes été rédigées par mon ami Hans Rhyn qui vit en France. En discutant récemment sur la traduction de l’essai „Christophe Colomb“, l’idée nous est venue qu’il pourrait également traiter un sujet en tant qu‘auteur invité. Voici donc le résultat. Son texte est présenté en premier ci-après, suivi de la traduction en allemand dont je me suis chargé cette fois-ci. Tous les deux, nous vous souhaitons une plaisante lecture.

 

 

Vigesimalsystem
[Text von Hans Rhyn, St. Siméon, F / Übersetzung Hans von Werra]

 

 

Als ich vor 50 Jahren nach Frankreich kam, hatte ich andere Sorgen als mich um die seltsamen Zahlensysteme bei der Verwendung von „sechzig-zehn“, „vier-zwanzig“ und „vier-zwanzig-zehn“ anstelle von siebzig, achtzig und neunzig zu kümmern. Kurz vorher hatte ich zwei Jahre in Vevey gelebt. Dort verwendete man die Zahlwörter siebzig, achtzig, neunzig ganz analog wie im Deutschen. In Frankreich war dies eine Fremdartigkeit unter anderen, die ich, ohne gross darüber zu sinnieren, akzeptierte. In letzter Zeit hingegen, lang genug in Frankreich lebend um die typisch französische Angewohnheit angenommen zu haben, über alles und jedes zu meckern. Als Folge davon fragte ich mich schon, wie eine so gut entwickelte, durch seine hochstehende, geistreiche kartesianische Wortspiele bekannte Nation, die solch grossen Wert auf die Korrektheit ihrer Sprache legt, ein absolut unlogisches Zahlensystem verwenden kann. Das System ist nicht nur unbequem, es produziert auch massenweise Fehler. Lassen Sie mich als Beispiel jenen Unglücklichen anführen, der in seiner Telefonnummer die besagten Zahlen sein eigen nennt. Wenn er die Zahl 85 [vier-zwanzig-fünf] mündlich ins Telefon diktiert, wird der Empfänger getreulich 4-20-5 aufschreiben. Mit etwas Glück ist sein Gegenüber klug genug daraus (4 x 20) + 5 = 85 abzuleiten. Wenn nicht, wäre eine falsche Telefonnummer die Folge bei erst noch eine Ziffer zuviel vorläge. Wäre es doch nicht viel einfacher fünfundachtzig zu sagen! Wen wunderts, dass damals, bei Nestlé in Vevey, es regelrecht verboten war, am Telefon die französische Diktion zu verwenden. Wir sind in der Schweiz. Hiergilt sechzig, siebzig, achtzig. Als an der Aktienbörse die Kurse noch „à la criée“ gehandelt wurden, verwendete man auch in Frankreich siebzig anstelle von „sechzig-zehn“.
Bevor wir uns daran machen, in der Geschichte der französischen Sprache die Gründe für diese Eigentümlichkeit zu erörtern, betrachten wir doch die aktuelle Lage in unserem Zeitalter. Es gibt somit zwei Basissysteme und eine Reihe von Mischungen daraus. Hier interessiert nur jene der französischen Sprache in Frankreich.

10 20 30 40 50 60 70 80 90
dezimal zehn zwanzig dreissig vierzig fünfzig sechzig siebzig achtzig neinzig
vigesimal zehn zwanzig zwanzig-zehn zwei-zwanzig zwei-zwanzig-zehn drei-zwanzig drei-zwanzig-zehn vier-zwanzig vier-zwanzig-zehn
Mischung France zehn zwanzig dreissig vierzig fünfzig sechzig sechzig-zehn vier-zwanzig vier-zwanzig-zehn

 

Das Dezimalsystem zur Basis 10, findet man in den meisten Sprachen des europäischen Kontinents. Zweifellos abgeleitet von der Tatsache, dass wir zehn Finger an unseren Händen haben. Seit dem Beginn, als die Menschheit zu zählen und zu rechnen begann, ein ideales Rechenhilfsmittel. Das Vigesimalsystem zur Basis 20 hingegen findet man in keiner Sprache als Exklusivität alleine. Es ist immer mit dem Dezimalsystem kombiniert. In der Art findet man diese Besonderheit in baskische, keltische, albanische Sprachen, in Dänemark und natürlich in Frankreich. Wenn man die Finger und die Zehen zu Hilfe nimmt, um zu rechnen, wäre dies auch eine Erklärung für die Entstehung des Zwanzigersystems. Wahrscheinlicher ist aber folgende Erklärung: In frühen Zeiten verwendete man als Buchhaltung einen Holzstab, in dem man Kerben einschnitt. Jede Kerbe entsprach der Einheit zwanzig. Man zählte also in Päckchen von zwanzig, „ein zwanzig, zwei zwanzig, drei zwanzig….“. Bei der Zahl 70 erreicht die Widersinnigkeit ihren Höhepunkt. Dies ist nicht, wie es kosequent heissen sollte „drei-zwanzigzehn“. Nein man verwendet die höchstmögliche Absurdität, ein Gemisch von Vigesimal- und Dezimalsystem „sechzig-zehn“. Heute verwenden nur die Bewohner der französisch sprechende Schweiz und des wallonischen Belgien konsequent das Dezimalsystem In Frankreich und in Kanada wird ein Gemisch der beiden Systeme vigesimal Basis 20 und dezimal Basis 10 verwendet.
Was kann uns nun die Geschichte zu diesem Phänomen erklären? Ohne die Mayas und die Azteken zu bemühen (welche, wie man sagt, das Vigesimalsystem benutzten) ist man sich darüber einig, dass die Normannen, die dänischen Wikinger, das Vigesimalsystem nach Gallien eingeführt haben. Als die Römer die Macht übernahmen, wurde das Dezimalsystem eingeführt. Es ist ihnen nicht vollständig gelungen, das Vigesimalsystem zu verdrängen. Noch im Mittelalter findet man Formen wie „zwanzig-zehn“ (30), „zwei-zwanzig“ (40), „drei-zwanzig“ (60) etc. Ausnahmsweise ist die Entwicklung dieser Zahlenformen nicht von Paris ausgegangen. Es begann im Westen, in der Normandie, hat sich dann später in Paris etabliert, um darauf ganz Frankreich zu erfassen. Das ergibt auch eine Erklärungen dafür, warum die französischsprachigen Ländern weiter östlich, die Schweiz und Belgien, von dieser Schmach verschont geblieben sind.
Gegen Ende des Mittelalters (vielleicht unter italienischem Einfluss, dies ist aber nur eine Vermutung) setzt sich das Dezimalsystem siegreich durch. Ein relativer Sieg, denn jenseits der Zahl 69 hielten sich die vigesimalen Formen nachhaltig. Warum hat sich der Gebrauch, der so gut unterwegs war, plötzlich angehalten? Keine der Erklärungen sind überzeugend. Vielleicht wollte man seine Fähigkeiten im Kopfrechnen aufzeigen: 70 = 60 + 10; 80 = 4 x 20; 90 = (4 x 20) + 10. Oder, fand man es im Gegenteil zu schwierig die grossen Zahlen zwischen 70 bis 90 im Kopf zu behalten? Bleibt da nur noch der Zufall und die Willkürlichkeit, mit welchen sich die Sprachgelehrten zufriedengeben mussten?
Wie dem auch sei, im 17. Jahrhundert haben sich die Verfasser der Wörterbücher endgültig entschieden die Zahlen „sechzig-zehn“, „vier-zwanzig“, „vier-zwanzig-zehn“ zu belassen, statt sie der Basis 10 zuzuschreiben. Jedenfalls erscheinen die Formen siebzig, achtzig, neunzig in allen Wörterbücher der Académie Française neben den vigesimalen Termen. Bleibt noch zu sagen, dass dieses Werk nicht den Ehrgeiz hat, die Sprache zu beeinflussen; es dient ausschliesslich den Gebrauch „festzustellen, zusammenzutragen und zu standardisieren“. In den offiziellen Weisungen von 1945 des Grundschulunterrichts, endlich, wird dem Lehrpersonal empfohlen die Ausdrücke siebzig, achtzig, neunzig anstelle von „sechzig-zehn, siebzig-zehn, vier-zwanzig und vier-zwanzig-zehn zu verwenden. Dies zur Vereinfachung des Rechenunterrichts. Heureka, endlich haben sie es verstanden! Leider wurde auch noch angefügt „bei den weiterführenden Lektionen des Rechtschreibeunterrichts, seien diese theoretischen Formen auch den Begriffen unseres gesprochenen Französisch anzupassen.“ Zur Verdeutlichung: Trotzdem verbietet nichts die Verwendung der dezimalen Formen. Die landläufige Verwendung in Frankreich betrachtet diese als regional oder veraltet. A propos veraltet, ist es doch die Basis 20, jene der Numeralia des Französisch von Frankreich, welche die älteste ist (zur Erinnerung: die dänischen Wikinger brachten sie nach Gallien).Mit meinen Argumenten gegen ihr unlogisches System, fühle ich mich wie, wenn ich mich auf einem anderen Planeten befinden würde. Die Kraft der Gewohnheiten ist wesentlich mächtiger als jener des Pragmatismus. Nach all diesen, meinen Argumenten, höre ich sie sagen: Besteht die Schönheit der Sprache immer im Rationalismus? Meinetwegen, lieber Freund, das ist ein Punkt für Dich.

Meine lieben Freunde der französischen Sprache ausserhalb Frankreichs, in der Schweiz, in Belgien, nehmen sie das Gespött nicht war, welches Sie auslösen könnten, wenn Sie in Frankreich fünfundsiebzig, sechsundachtzig oder siebenundneunzig sagen – denn SIE sind logisch und rational. Vor allem lassen Sie sich nicht dazu verführen, die Franzosen nachzuahmen. Behalten Sie Ihren natürlichen, kartesianischen und sympathischen Sprachschatz bei. Sprechen Sie so, wie Ihnen der Schnabel gewachsen ist!

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MMXV

MMXV

Im Anschluss an die vorhergehende Kolumne „Vigesimalsystem“ von Hans Rhyn, ergibt die Betrachtung des Zahlensystems der Römer in der Antike eine interessante Ergänzung.
Uns allen sind römischen Zahlen bekannt. Sie erscheinen als Angaben eines Baujahrs auf ältere Gebäuden. Oft werden sie auch bei der Nummerierung von Vorworte in einem Buch verwendet, um diesen Textteil vom eigentlichen Schriftstück, welches meistens mit arabischen Zahlen nummeriert wird, zu unterscheiden.
Die römische Zahlenschrift folgt einem Additionssystem. Die Zahlen werden durch Aneinanderreihen von Zahlenzeichen gebildet. [MMXV=2015, entsteht als 1000+1000+10+5]. Für praktische Rechenzwecke, wie die Grundrechenarten oder jegliche Art von schriftlichen Berechnungen, war das römische Zahlensystem jedoch völlig ungeeignet. Man bediente sich für Rechenoperationen gewöhnlich des Abakus, eines mechanischen Rechenbretts. Somit waren nicht nur Ingenieure und Techniker, sondern auch Kaufleute, Handwerker und Marktverkäufer in der Lage, elementare Berechnungen auf bequeme Weise durchzuführen. Das genügte für den Alltag.
Die römische Kultur brachte hervorragende Ingenieurleistungen hervor. Die Römer waren nicht nur gute Organisatoren ihres Staatssystems, sie waren auch technisch erstklassig begabte Handwerker. Die heute noch bestehende Bauwerken im Hoch- und Tiefbau zeugen davon. Ihre Bauten waren so genau und so solide gebaut, dass man Teile davon heute noch bewundern kann.
Mir ist das letztes Jahr so ergangen, als ich im Süden Frankreichs, vor dem „Pont du Gard“ stand. Er war ein Teil einer 50 Kilometer langen Wasserleitung, mit dem sauberes Quellwasser von Uzès zur damals römischen Stadt Nemausus (Nîmes) transportiert wurde. Was für ein technisches Meisterwerk! Die Brücke ist 2200 Jahre alt, wurde von den Römern gebaut und steht heute noch. Etwa 20.000 Kubikmeter Wasser flossen nach der Fertigstellung täglich über den Aquädukt nach Nemausus, das zu der Zeit etwa 20.000 Einwohner beherbergte. Demnach stand theoretisch täglich jedem Einwohner ein Kubikmeter, sprich tausend Liter, Wasser zur Verfügung. Das ist fünfmal mehr als heute in Europa pro Kopf und Tag verbraucht wird. Dem Bau der Aquädukte setzten auch in der Antike eine präzise Planung, eine genaue Vermessung und eine exakte Berechnung voraus. Ich kann mir nicht vorstellen, dass dies meine Ingenieurkollegen von damals mit dem römischen Zahlensystem bewältigen konnten.
Der Umgang mit römischen Zahlen ist nicht leicht. Beispielsweise wird die Bedeutung von MMMCDXLIIII erst deutlich, wenn man in Gedanken Klammern einführt, sodass (MMM)(CD)(XL)(IIII) in unsere Schreibweise, dem Stellenwertsystem, 3000+400+40+4=3444 entspricht. Versuchen wird doch einmal die Summe MMMCDXLIIII + CCCXCCIIII zu berechnen. Ein in dieser Kunst geübter Römer hatte vermutlich seine Tricks, doch für uns wird es schwierig, um nicht zu sagen unmöglich, die richtige Antwort zu finden. Wandeln wir die römischen Zahlen zuerst in das uns bekannte und in der Schule gelernte Dezimalsystem um. Führen dann die Rechenoperation durch. Das Ergebnis wieder zurück in die römische Schreibweise:
3444   →                           MMMCDXLIIII
+394   →                          CCCXCIIII
=3838→                        MMMDCCCXXXVIII
Die Multiplikation zweier Zahlen ist noch schwieriger und dürfte selbst für den geübten Römer in dem ursprünglichen System unmöglich gewesen sein. Warum ist das Rechnen im römischen System so schwierig? Um diese Frage zu beantworten müssen wir kurz die beiden Systeme miteinander vergleichen.
Die ausgeklügelte Dezimalschreibweise, die wir heute verwenden, enthält neun Zeichen von eins bis neun und die Null. Die Null ist wichtig. Sie erlaubt zwei Voraussetzungen: den Zehnerübergang und das Stellenwertsystem. So lassen sich sehr kleine wie auch sehr grosse Zahlen einfach schreiben. Es lassen sich deshalb im Dezimalsystem leicht Berechnungen anstellen. Die römische Schreibweise hingegen benötigt 14 Zeichen [I, V, X, C, D, M… etc.] und sie basiert auch auf die Einheit zehn. Aber sie kennt die Null nicht und damit fehlt ihr die Möglichkeit der eleganten Darstellung des Zehnerübergangs. Ein grosser Nachteil, der bei komplizierten Rechenoperationen sichtbar wird. Es ist wohl anzunehmen – Hans Rhyn hat es in seinem Artikel schon erwähnt – die römischen Baumeister haben das Dezimalsystem gekannt und es für die Berechnung ihrer Konstruktionen auch verwendet. Für den Bau von Aquädukte musste der Geometer in der Lage sein Winkel, Steigungen und Gefälle messtechnisch zu bestimmen. Mit den Messresultaten musste er Berechnungen anstellen. Bestimmt nicht in der Verwendung der römischen Schreibweise. Dies, weil sie die Null nicht kannten. Man kann die Einführung der Null mit der Einführung des Kommas in der Sprache vergleichen – in beiden Fällen geht es darum, die richtige Bedeutung zu lesen. Ebenso wie es Regeln für den Gebrauch des Kommas gibt, bedarf der Regeln für den Umgang mit der Null! So entstand der Unterschied zwischen 85 und 805. Dies nur als Beispiel. Das Leben im Römischen Reich, welches sich durch eine einheitliche Rechtsordnung, einer effizienten Verwaltung und eine reiche, durch eine geniale Grammatik gestützte Literatur, auszeichnet ist, wurde uns schriftlich überliefert. Hingegen verzichteten die Römer darauf, die Dokumente, Pläne und Berechnungen der Technik und der Ingenieurskunst aufzubewahren. Die Notizen der Baumeister der Antike sind verloren gegangen. Man mass ihnen keine Bedeutung zu. Die technischen Anlagen und Bauwerke hatten eine sehr lange Lebensdauer. Sie waren vorhanden. Sie standen sichtbar da. Die Pläne wurden zu Makulatur. Grosses Pech für alle jene, die sich für die Technikgeschichte der Antike interessieren. Zurück zum Pont du Gard. Über 2000 Jahre schon steht er da. Solide und majestätisch, von einer schlichten Schönheit. Ich stehe daneben, als kleiner Ingenieur, der Bewunderung voll. Es kann einfach nicht sein. Eine solche elegante Statik, eine solche Präzision: Die Römer mussten neben der Verwendung von römischen Zahlen mit dem Dezimalsystem für ihre Mathematik vertraut gewesen sein. Nur so konnten sie die Berechnungen anstellen, welche nötig waren, um solch komplexe Bauwerke zu erstellen. Die Römer sind Meister im Festhalten ihrer kulturellen Leistungen. Für die Philosophie und die Literatur standen ihnen die Schrift zur Verfügung. Für die Technik zeugt die Qualität ihrer Baukunst. In der heutigen Sprache: Die Güter des täglichen Gebrauchs dienten als Hardware, die Literatur als Software. Das Römische Reich breitete sich damit in weiten Gebieten Europas aus und bildete, nach dessen Untergang, das Fundament für die christliche Kultur und für unseren heutigen Wohlstand.
Spuren davon finden wir heute noch auf den Zifferblättern grosser Uhren und als Gründungsdaten auf ältere Gebäuden.

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MMXV

 

 

A la suite de l’essai précédent de Hans Rhyn «Vicésimal», une réflexion sur un autre système de numération me paraît intéressante. Il s’agit de l’écriture des chiffres par les romains de l’antiquité.

Nous connaissons tous les chiffres romains. Ils apparaissent sur des bâtiments anciens, signalant l’année de leur construction. Souvent ils sont utilisés dans la numérotation de la préface d’un livre, pour la distinguer du texte-même qui est généralement numéroté en chiffres arabes.

L’écriture des nombres romains est un système d’addition. Ils sont composés d’une suite de signes. [MMXV = 2015, correspond à 1000 + 1000 + 10 + 5]. Ce système était inutilisable pour toute opération de calcul de base ou d’évaluation arithmétique. On se servait couramment d’abaques, des planchettes munies de boules. Ils permettaient non seulement aux ingénieurs et techniciens, mais aussi aux commerçants, artisans et marchands, d’effectuer des calculs élémentaires confortablement. C’était suffisant pour l’usage quotidien.
La culture romaine a produit des réalisations d’ingénierie exceptionnelles. Les romains n’étaient pas seulement de bons organisateurs de leur état politique, mais aussi d’excellents artisans. En témoignent les ouvrages d’infra- et superstructure qui existent encore aujourd’hui. Leurs constructions étaient conçues de façon tellement précise et solide qu’on peut les admirer jusqu’à nos jours.
C’est ce qui m’est arrivé l’année dernière dans le sud de la France quand je me trouvais en face du Pont du Gard. Ce pont faisait partie d’une conduite d’eau de 50 km qui amenait de l’eau de source depuis Uzès jusqu’à la ville romaine de Nemausus (Nîmes). Quel chef d’œuvre technique! Le pont est vieux de 2200 ans, construit par les romains et toujours présent. Une fois terminé, environ 20.000 mètres cube d’eau par jour passaient par l’aqueduc pour alimenter Nemausus, une ville d’environ 20.000 habitants. Ceci correspond donc théoriquement à un mètre cube, soit mille litres par habitant. Une consommation cinq fois supérieure à celle de la moyenne européenne actuelle par jour et par tête. La construction des aqueducs exigeait même dans l’antiquité une planification précise, des relevés topographiques fidèles et des calculs exacts. Je ne peux pas imaginer que mes collègues ingénieurs de ces temps-là purent s’en sortir avec le système numérique romain.
Le traitement des chiffres romains n’est pas facile. La signification de MMMCDXLIIII par exemple ne devient claire que si l’on introduit en pensée des parenthèses. Ainsi (MMM)(CD)(XL)(IIII) devient dans notre écriture, le système de la numération décimale, 3000+400+40+4. Essayons donc de calculer la somme de MMMCDXLIIII + CCCXCCIIII. Un romain expérimenté dans cet exercice possédait probablement ses astuces, mais pour nous il sera difficile, sinon impossible, de trouver la bonne solution. Transformons donc d’abord les chiffres romains en notre système de numération décimale tel que nous l’avons appris à l’école. Additions-les et ramenons enfin le résultat en chiffres romains:
3444→                              MMMCDXLIIII
+394→                              CCCXCIIII
=3838→                            MMMDCCCXXXVIII
La multiplication de deux nombres est encore plus difficile et sans doute impossible même pour le romain aguerri. Pourquoi le calcul avec les chiffres romains est-il si difficile? Pour répondre à cette question, il faut brièvement comparer les deux systèmes.
La façon d’écrire décimale raffinée que nous employons de nos jours comporte neuf signes de un à neuf et le zéro. Ce zéro est important. Il permet de poser deux conditions: le passage aux dizaines et l’application du système de la numération décimale. Ainsi on peut écrire aussi bien des nombres très petits que très grands très simplement. C’est pourquoi le système décimal facilite les calculs.
L’écriture romaine par contre utilise 14 signes [I, V, X, C, D, M etc.] et se fonde également sur la base dix. Mais elle ne connait pas le zéro et il manque donc le passage élégant des dizaines. Un grand inconvénient qui se manifeste lors d’opérations arithmétiques exigeants. On peut supposer – Hans Rhyn l’a déjà mentionné dans son article – les romains connaissaient le système décimal. Et les maîtres d’œuvre l’ont sans doute appliqué aux calculs de leurs constructions.

La conception d’un aqueduc exigeait du géomètre la capacité de mesurer des angles, déclivités de montées et descentes. Ces résultats servaient aux calculs nécessaires à la construction. Certainement pas en chiffres romains. Ceci parce qu’ils ne connaissaient pas le zéro. On peut comparer l’introduction du zéro à l’introduction de la virgule dans le langage écrit – dans les deux cas il s’agit de lire la signification correcte. Tout comme il y a des règles pour l’application de la virgule, il y en a pour l’utilisation du zéro! C’est ainsi que la différence entre 85 et 805 s’est fait. Ceci juste à titre d’exemple.
La description de la vie dans l’empire romain avec son système juridique uniforme, son administration efficace et une littérature riche, soutenue par une grammaire géniale nous a été transmis par l’écriture. Les documents, plans et calculs des techniques et d’ingénierie par contre, ne furent pas jugés utile d’être conservés. Les notes des constructeurs de l’antiquité ont été perdues. On ne les considérait pas comme ayant de l’importance. Les œuvres techniques et bâtiments avaient une durée de vie très longue. Ils se présentaient à la vue de tout le monde. Les plans passaient au rebut. Au grand dam de tous ceux qui s’intéressent à l’histoire des techniques de l’antiquité.
Revenons au «Pont du Gard». Il est là depuis plus de 2000 ans. Solide et majestueux dans sa beauté sobre. Me voilà devant l’œuvre, petit ingénieur plein d’admiration. Ce n’est simplement pas possible. Une statique aussi élégante, une telle précision: à coté de leur numération, les romains devaient être familiarisés avec le système décimal pour leurs calculs mathématiques. Ce n’est qu’à cette condition qu’ils pouvaient procéder aux calculs nécessaires à la construction d’œuvres aussi complexes.
Les romains sont réputés maîtres dans la conservation de leurs performances culturelles. Pour les sujets philosophiques et littéraires ils disposaient de l’écriture. Pour la technique le témoignage de la qualité de leurs œuvres. Ou, dans le langage d’aujourd’hui: les biens d’usage quotidien étaient leur hardware, la littérature leur software.
L’empire romain s’est ainsi répandu dans une grande partie de l’Europe et formait, après sa chute, la base de la culture chrétienne et de notre prospérité actuelle.
Les traces en sont encore visibles sur les cadrans de grandes horloges et comme dates de création de bâtiments anciens.

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Courant

 

En patientant récemment à la caisse du supermarché, une idée curieuse m’a traversé la tête: «que se passerait-t-il si une panne du réseau et du générateur de secours supprimait le courant électrique?» Obscurité, panique, vols et aliments avariés dans les rayons frigorifiés. Sans courant, le déroulement quotidien de notre vie s’écroulerait. Notre vie de tous les jours est liée étroitement à l’électricité.

 

Le réveil matin électrique interrompt notre sommeil. Le rasage se fait à sec et électriquement. Le café se prépare sur le réchaud électrique. Plus aucune voiture automobile ne démarre aujourd’hui sans batterie à courant continu. L’éclairage public, les feux de circulation, les tramways, ont besoin de courant électrique. Le portail du garage souterrain est commandé par un moteur électrique. On atteint le bureau par l’ascenseur. Y allumer la lumière, lancer l’ordinateur. Tout fonctionne – grâce au courant. Ainsi cela continue pendant toute la journée. L’énergie électrique nous accompagne dans notre vie. Au travail, aux loisirs, jour et nuit. Une alarme nous protège même lorsque nous dormons.

 

Il y a un grand nombre de moyens pour produire du courant électrique. A partir de combustibles fossiles comme l’huile, le gaz et le charbon qui alimentent les centrales thermiques. Par des formes renouvelables telles que le rayonnement solaire, la force du vent, la biomasse et la puissance hydraulique. Et enfin la force nucléaire, tant discutée. Dans différents états européens des campagnes politiques sont lancées contre la production nucléaire. On parle du tournant énergétique et voudrait remplacer la production des centrales nucléaires. La remplacer par d’autres supports d’énergie comme le vent, le soleil et la biomasse.

 

L’exploitation de substances radioactives avec leur rayonnement provoque une peur de dommages à la santé qui m’est personnellement incompréhensible. Les évènements au Japon ont renforcé cette peur. La production par l’énergie nucléaire est trop dangereuse, disent les politiciens. Les centrales nucléaires doivent être fermées! Le risque d’accidents des centrales nucléaires est largement surestimé. L’abandon de l’énergie nucléaire fournit à différents partis politiques un sujet bienvenu pour se profiler. Des slogans et des arguments sont vite trouvés. Tchernobyl en Russie. Three Mile Island aux USA. Fukushima au Japon. Ces évènements incitent à réfléchir sur le risque encouru par la production de courant par des combustibles nucléaires.

 

En 1979 s’est produit l’accident le plus grave jusqu’à ce jour sur le réacteur commercial de Three Mile Island. Il s’est agi d’une erreur de manipulation. Sans victimes humaines. En 1982 est survenu l’accident de Tchernobyl. Une grande quantité de substances radioactives s’est répandu sur le domaine de la centrale. Il y a eu de nombreuses victimes humaines par irradiation.

2011 a vu la catastrophe nucléaire de Fukushima. Un tremblement de terre suivi d’un tsunami a tué environ 10’000 personnes. Une catastrophe naturelle épouvantable. La centrale a subi des dommages importants, mais n’a pas fait de victimes par irradiation.

 

C’étaient de graves dégâts. Tout accident est un évènement tragique. Toutefois, en tenant compte des victimes de la circulation routière au nombre de 600’000 à l’échelle mondiale, soit 1’600 par jour, il faut reconnaître que des accidents font malheureusement aussi partie de la vie. Si on compare les quelques accidents connus de centrales nucléaires avec ceux de l’aviation, la circulation routière ou les catastrophes naturelles telles que les ouragans et les éruptions volcaniques, l’exploitation des centrales nucléaires reste une activité sûre.

 

Le système énergétique du futur sera sans doute l’électricité. Sans courant plus rien ne fonctionne! Pas seulement l’individu, mais la totalité de l’économie publique ne doit en aucun cas subir un manque de courant. Comment pouvons-nous le garantir? La consommation augmente d’année en année. Environ un tiers est produit par des centrales nucléaires.

250 centrales nucléaires sont exploitées dans le monde. Et ce qui est encore plus important, environ le même nombre est en construction! Ceci nous montre que l’approvisionnement d’énergie électrique par le nucléaire durera encore quelques décennies. Bien au-delà de l’année 2050, le but fixé pour l’abandon réclamé.

 

Dans le fond, que peut-on opposer à la production d’électricité par des centrales nucléaires? Depuis un demi-siècle elles produisent en permanence, fiables et bien. Une centrale nucléaire a l’avantage de pouvoir être placée en proximité des principaux consommateurs. Ainsi on évite le transport long de centaines de kilomètres par des lignes à haute tension. Tout cela à un prix équitable et concurrentiel. Il ne sera pas facile de nous débarrasser des centrales nucléaires. Pourquoi le ferait-on?

 

Les opposants avancent l’argument que le matériel utilisé est radioactif. Un deuxième argument concerne le stockage final du matériel qui continue à émettre des rayons radioactifs. Très dangereux, disent-ils.

 

Des camions citerne transportent quotidiennement du brome liquide à travers le tunnel du St. Gothard. L’étendue de la catastrophe que déclencherait un accident routier au milieu du tunnel est inimaginable. Tous les humains présents dans le tunnel mourraient d’intoxication. Mais tout le monde l’ignore. De la technologie nucléaire aussi, que peu de gens en ont des connaissances fiables. Le seul fait de l’existence d’une radiation est inquiétant. Cette inquiétude est rabâchée par la politique et les médias. Créer la panique. Nous sommes devenus victimes des medias. Les politiciens s’appesantissent dessus. Alors que les exploitations sont sûres. Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Nous avons besoin de courant et 40% proviennent des centrales nucléaires.

 

L’idée de compter à long terme sur des énergies renouvelables est louable et probablement juste. Peut-être serait-il plus prudent de remplacer «long terme» par «très long terme». Il faut du temps, beaucoup de temps. Un délai très long va passer avant que la consommation mondiale de cinquante térawattheures (= 50 téraWh) soit couverte par l’énergie solaire, le vent, le gaz bio et les économies d’énergie. 50 téraWh correspondent à l’énergie fournie par 25’000 centrales hydrauliques de la taille de la Grande Dixence.

 

En bref, le courant nucléaire n’est pas aussi dangereux et toxique que les opposants veulent nous faire croire. Les alternatives vent, soleil et bio ne pourront pas satisfaire nos besoins avant des décennies. De plus, elles sont à peine sorties des laboratoires et l’état de prototypes.

 

Il est probable que l’ingéniosité technique fera des progrès dans les décennies à venir. L’idée d’accorder la priorité aux énergies renouvelables prendra de plus en plus d’importance. Mais beaucoup de temps va passer avant qu’elles puissent faire face la consommation. Je trouve que les centrales nucléaires ne doivent pas se trouver en haut de la liste des producteurs à éliminer. N’oublions pas que les plus salissants sont les centrales au charbon et au fuel. Ce sont celles-là qui doivent disparaître en premiers, bien avant les centrales nucléaires.

Peut-être que la fusion nucléaire va finalement tout dépasser et évincer les problèmes spécieux de la politique énergétique actuelle.

 

Du calme, du calme. Il faut encore beaucoup de temps. Souvenons-nous qu’entre la Spanische Brötlibahn et le TGV se sont écoulés plus de cent vingt ans!

 

PS: Auch dieser Artikel wurde freundlicherweise von Hans Rhyn, St.Siméon, Frankreich übersetzt. Ich bin ihm zu tiefsten Dank verpflichtet. Wie immer wieder eine hervorragende Übersetzung. Merci Hans

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Strom

Als ich neulich im Supermarkt an der Kasse warten musste, ging mir ein eigenartiger Gedanke durch den Kopf: „Was würde passieren, wenn plötzlich der elektrische Strom ausfallen würde und die Notstromgruppe auch?“ Dunkelheit, Panik, Diebstahl und verderbte Ware in den Kühlregalen. Ohne Strom würde der Ablauf des ganzen Alltagslebens zusammenbrechen. Unser Leben, unsern Ablauf im Tagesgeschehen, ist eng mit der Elektrizität verbunden.

Der elektrische Radiowecker bricht den Schlaf ab. Rasiert wird trocken und elektrisch. Der Kaffee wird auf dem Elektroherd gekocht. Ohne Gleichstrombatterie startet heute kein Auto mehr. Die Strassenbeleuchtung, die Verkehrsampeln, die Trams, alle brauchen Strom. Das Tor zur Tiefgarage wird durch einen Elektromotor bedient. Zum Büro kommt man mit dem Lift. Dort das Licht einschalten, den Computer hochfahren. Alles funktioniert – Dank Strom. So geht es den ganzen Tag weiter. Die elektrische Energie begleitet uns durchs Leben. Bei der Arbeit, in der Freizeit, Tag und Nacht. Eine Alarmanlage schützt uns, auch wenn wir schlafen.

Es gibt viele Möglichkeiten elektrischen Strom herzustellen. Aus fossilen Brennstoffen wie Öl, Gas und Kohle zum Betrieb der thermischen Kraftwerke. Mittels erneuerbaren Energieformen wie Sonnenkraft, Windkraft, Biomasse und Wasserkraft. Und schliesslich durch die in der Kritik stehenden Atomkraft. In verschiedenen Staaten in Europa läuft eine politische Kampagne gegen die nukleare Stromgewinnung. Man spricht von der Energiewende und möchte die Produktion der AKW’s ersetzen. Ersetzen durch erneuerbaren Energieträger wie Wind, Sonne und Biomasse.

Die Verwendung von radioaktiven Substanzen und ihre Strahlung ruft eine, für mich unbegreifliche, Angst vor gesundheitlichen Schäden hervor. Die Ereignisse in Japan haben diese Angst verstärkt. Die Produktion mit Atomkraft ist zu gefährlich, sagen die Politiker. Die AKW’S müssen abgestellt werden! Das Gefahrenrisiko der AKW’s wird stark überschätzt. Dieser Ausstieg aus der Kernkraft liefert verschiedenen Parteien der Politik ein willkommenes Thema sich zu profilieren. Schlagwörter und Argumente sind rasch zur Hand. Tschernobyl in Russland. Three Mile Island in den USA. Fukushima in Japan. Diese Ereignisse geben Grund über die Gefährlichkeit der Stromgewinnung mit nuklearen Brennstoffe nachzudenken.

1979 ereignete sich der bis heute schwerste Unfall im kommerziellen Reaktor von Three Mile Island. Es handelte sich um Bedienungsfehler. Menschen kamen keine zu schaden.
1982 kam es zum Unfall in Tschernobyl. Heute ist bekannt, dass dem Objekt grosse konstruktive Mängel anhafteten. Eine grosse Menge radioaktiver Substanzen wurden über den Bereich der Kernkraftanlage verteilt. Es gab zahlreiche Strahlenopfer.
2011 kam es zur Nuklearkatastrophe von Fukushima. Hier handelt es sich um ein Erdbeben, um eine Naturkatastrophe, bei dem das Werk grossen Schaden erlitt und um die 10‘000 Menschen  ums Leben kamen. Niemand aber verlor sein Leben durch radioaktiver Strahlung!

Das waren schwere Schäden. Jeder Unfall ist ein tragisches Ereignis. Bedenkt man aber, dass es im Strassenverkehr weltweit jährlich mehr als 600‘000 Todesfälle, also täglich 1‘600 gibt, so muss man eingestehen, Unfälle gehören leider auch zum Leben. Vergleicht man die wenigen bekannten Betriebsunfälle der kommerziellen AKW‘s mit Unfälle im Flugverkehr, im Strassenverkehr oder mit Naturereignissen wie Hurrikans und Vulkanausbrüche, so ist der Betrieb von Atommeiler immer noch ein sicheres Geschäft.

Das Energiesystem der Zukunft geht in Richtung Elektrifizierung. Ohne Strom läuft nichts mehr! Nicht nur jeder Einzelne, die Gesamtheit der Volkswirtschaft darf keine Stromknappheit erleiden. Wie stellen wir das sicher? Der Stromkonsum steigt von Jahr zu Jahr. Etwa ein Drittel davon wird von AKW’s produziert.
250 AKW’s sind weltweit im Betrieb. Und was noch wichtiger ist, ungefähr gleichviel sind im Bau! Das deutet darauf hin, dass die Versorgungen von elektrischer Energie durch Atomkraft einige Jahrzehnte weiter dauert. Weit über das Zieljahr der Abstellung von 2050 hinaus.

Was ist eigentlich gegen die Stromerzeugung durch AKW’s einzuwenden? Seit einem halben Jahrhundert wird so produziert, zuverlässig und gut. Ein AKW hat den Vorteil in der Nähe der Hauptabnehmer gebaut zu werden. Damit fällt ein langer, Hunderte von Kilometer langer Transport mit Hochspannungsleitungen weg. Das alles zu einem angemessenen und konkurrenzfähigen Preis. So schnell werden wir die Atomkraftwerke nicht los. Warum auch?

Von den Gegnern wir die Verwendung von radioaktivem Material ins Feld geführt.
Das Endlager von immer noch strahlendes Material ist ein zweites Argument. Alles sehr gefährlich sagen sie.

Täglich wird flüssiges Brom in Zyststernenlastwagen durch den Gotthardtunnel transportiert. Nicht auszudenken, was für eine Katastrophe entstünde, wenn ein solches Vehikel in einem Verkehrsunfall mitten im Tunnel leckgeschlagen würde. Sämtliche Menschen, die sich zu der Zeit im Berg befinden würden, fänden den Vergiftungstod. Nur, davon weiss kein Mensch. Von der radioaktiven Technologie wissen auch die wenigsten Zuverlässiges. Nur die Tatsache Strahlung ist unheimlich. Diese Unheimlichkeit wird in der Politik und den Medien breitgewalzt. Panikmache. Wir sind Opfer der Medien geworden. Die Politiker sitzen dem auf. Dabei sind die Betriebe sicher. Man darf das Kind nicht mit dem Bade ausschütten. Wir brauchen Strom und dieser wird zu 40 % mit Atommeiler produziert.

Die Idee, langfristig auf erneuerbare Energieträger zu setzen, ist lobenswert und wahrscheinlich auch richtig. Vielleicht wäre der Begriff langfristig mit sehr langfristig zu ersetzen. Es braucht Zeit, viel Zeit. Es geht lange, bis der gesamte Weltjahreskonsum an Strom von fünfzig Terawattstunden (=50 teraWh) durch Wind- und Sonnenkraft, Biogas und durch Sparen, ersetzt sind. 50 teraWh entspricht der Leistung von 25‘000 Wasserkraftwerke in der Grösse der Grande Dixence.

Also, so gefährlich und so giftig, wie eine engagierte Gegnerschaft von Atomstrom gerne möchte, ist er gar nicht. Die alternativen Wind, Sonne und Bio können den Bedarf über Jahrzehnte noch nicht decken. Darüber hinaus sind sie technisch kaum aus dem Labor, aus dem Prototypstadium heraus.

Es ist wahrscheinlich, dass die Ingenieurkunst in den nächsten Jahrzehnten weitere Fortschritte machen wird. Der Gedanke, den erneuerbaren Energieträgern den Vortritt zu lassen, wird an Bedeutung gewinnen. Allerdings wird es noch dauern, bis diese den Konsum decken können. Ich finde, die AKW’s stehen nicht zu oberst auf der Liste jener Produktionsanlagen, die vom Netz genommen werden sollten.
Die übelsten Dreckschleudern sind, nicht zu vergessen, die Kohle- und Ölkraftwerke. Diese sollten als erste, noch vor den AKW’s, ersetzt werden.
Vielleicht wird die Kernverschmelzung am Schluss alles überholen und die Scheinprobleme der heutigen Energiepolitik aus der Welt schaffen.

Gemach, gemach. Es braucht noch viel Zeit. Schliesslich sind von der Spanisch Brötlibahn bis zum TGV auch mehr als hundertzwanzig Jahre vergangen!

 

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Profit [Version française]

 

De nos jours, le chef en tant qu’entrepreneur est exposé aux feux de la rampe et observé d’un œil critique. L’état professionnel des «patrons» est tombé en discrédit. Et ceci seulement à cause d’une poignée de mauvais garnements à la tête de grandes entreprises, qui ont profité de leur position pour s’approprier le plus possible d’avantages personnels. Souvent par des moyens très douteux. On les considère comme des arnaqueurs.

La grande majorité des responsables à la tête des entreprises est loyale et à la hauteur de sa tâche. La question doit toutefois être permise: «Quel est le profil d’un bon cadre supérieur? Quelles doivent êtres ses caractéristiques? Que doit-il savoir faire?».

La liste des exigences est longue:

Connaissances professionnelles évidemment, mais aussi la capacité de prendre des décisions, s’acquitter de ses tâches rapidement, être courageux et réussir, communiquer facilement, connaître les humains, représenter un modèle, savoir motiver, organiser, prodiguer des approbations, résister à la pression, vendre des idées, agir efficacement, fixer des objectifs et les joindre, encaisser des déceptions, supporter les charges, solutionner des conflits, résister à la concurrence etc. etc. La liste peut être prolongée à volonté.

Le chef est donc un Superman qui possède toutes ces qualités? Balivernes! Aucun humain n’est parfait. Le chef idéal n’existe pas. Lui aussi fait des erreurs. Evidemment, il doit connaître son métier de meneur. Ses faiblesses et imperfections sont toutefois acceptées par le personnel tant que deux conditions sont remplies:

Premièrement, le chef doit être fidèle à sa parole. Deuxièmement, le chef doit imposer ce qu’il juge bon sans compromis. Honnêteté et confiance sont les piliers sur lesquels repose l’autorité bien comprise.

En plus, il doit se préoccuper du profit. Voilà un mot d’un contenu mauvais, méchant, carrément une injure. Pourtant, c’est la fierté de toute entreprise de finir l’année avec un bénéfice notable.

Profit et bénéfice ne seraient-ils pas la même chose? On parle toujours du bénéfice des entreprises. Il sert au public à mesurer la réussite d’une société. «Ne travaille jamais dans une société qui ne réalise pas de bénéfice!» m’a recommandé un ami dans le temps. C’est exact! Produire du bénéfice est important mais il ne représente pas le but réel de la gestion des entreprises. L’activité des entreprises ne vise pas en premier le bénéfice. Elle cherche d’abord l’avantage concurrentiel.

L’entreprise doit pouvoir exister en face de la concurrence, être meilleure que celle-ci. Il faut réussir à créer des avantages concurrentiels avec ses produits ou services.

Avoir des produits d’une qualité un peu meilleure. Des procédés de fabrication un peu meilleurs. Le marketing, la logistique, le financement, la vente, le service-après-vente un peu meilleurs que ceux de la concurrence.

La somme de tous ces petits avantages crée un avantage concurrentiel substantiel. Ainsi l’entreprise a du succès et produit du bénéfice. Le bénéfice est donc la prime, la conséquence d’une bonne gestion. La prime du travail bien fait. Sans avantages concurrentiels, pas de bénéfice. Sans bénéfice, pas de pérennité de la société.

Faire du profit par contre est considéré comme un gain d’argent par spéculation, justement en «profitant». Gagner de l’argent sans contribuer à la croissance de l’économie.

Il est certain que le chef d’une entreprise d’une activité réelle doit faire preuve de bien plus d’engagement, de courage, d’endurance, de ténacité et de patience que le spéculateur. Les chefs d’entreprise ne sont pas de spéculateurs ni des arnaqueurs. Il est donc compréhensible qu’aussi bien l’employé efficace que le fabricant diligent doivent se sentir dupés par les spéculateurs à la bourse. Entretemps les affaires à la bourse se sont calmées et le directeur d’entreprise qui va droit au but, le chef professionnel avec ses stratégies à long terme sont à nouveau appréciés.

Il est donc généralement admis que le terme profit est appliqué au ramassage cupide d’argent, sans création de valeurs nouvelles. Le terme bénéfice par contre représente la prime d’un travail dur et bien fait, d’une réalisation créative. Voilà la tâche essentielle du chef efficace.

Abschliessende Bemerkung und Entschuldigung.

Dieser Text wurde, wie alle französische Übersetzungen von Hans Rhyn in St. Siméone, Frankreich übersetzt. Leider war ich zur Zeit des Eintreffens des Textes krank. Er ist liegen geblieben. Mit Verspätung soll er jetzt nachgereicht werden. Ich bitte um Entschuldigung.

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Christophe Colomb

 

Les voyages en mer font partie de mes occupations de vacances préférées. Ma descendance à 50% hollandaise a sans doute laissé ses traces. Chaque fois que je suis entouré uniquement de la mer, l’horizon et le ciel, mes pensées s’envolent vers Colomb.

Qui était Christophe Colomb? En quoi consistait l’exploit qui lui procurait une renommée mondiale? Ce navigateur italien au service de la Castille a découvert l’Amérique en 1492. Cette performance historique est souvent comparée à la navigation astronautique, le projet Apollo et son alunissage. Est-ce-que cette comparaison est-elle admissible? Il est certain qu’il y a des parallèles.

 

Les deux projets furent portés par des promoteurs puissants. Aux USA c’était le président Kennedy, en Espagne la reine catholique Isabella I de Castille et le roi Ferdinand II d’Aragon. Les deux projets furent financés en grande partie par le trésor public. Les deux projets ont été précédés d’une planification importante. Le know-how technique jouait un rôle essentiel. Pour Colomb c’était la construction navale, les cartes marines, la boussole (le sextant et le chronomètre naval n’existaient pas encore). Le projet Apollo de son côté a donné une impulsion d’innovations énorme à la construction mécanique et l’informatique. Les deux projets étaient accompagnés d’entraves pendant la phase de réalisation. Il ne faut pas sous-estimer non plus la compétition entre des états. La Russie et les USA au dernier siècle, l’Espagne et le Portugal au 15. siècle. Chacun essayait de damer le pion à l’autre. Enfin les deux projets comportaient une grande valeur de prestige.

 

Mais il y avait aussi des différences notables. Pour Apollo la destination était claire: la lune. Le trajet était défini par la mécanique du ciel. Le but de Christophe Colomb était tout aussi clair: il voulait trouver une nouvelle voie plus courte vers les marchandises précieuses comme la soie et les épices des Indes et l’imperium de Chine. Le trajet était complètement inconnu. C’était un voyage vers l’incertain. Pour Apollo, le voyage proprement dit jusqu’à l’alunage durait 5 jours avec trois astronautes. Lors de son premier voyage Colomb avait besoin de trois navires, environ 90 personnes d’équipage et il durait presque 70 jours. Une grande partie de l’équipage et même quelques officiers ne croyaient pas à la forme sphérique de la terre. Ils voyaient notre planète comme un disque sur lequel leur expédition naviguait vers le bord et disparaitrait dans le néant.

 

C’est là qu’à mon avis se situe la vraie performance de Christophe Colomb. Il ne suffisait pas d’avoir une vision, un grand courage et une volonté d’endurance intransigeante. Le vrai problème à maîtriser, était de mener les hommes!

 

Le 3 août 1492 Christophe Colomb prit la mer sur son vaisseau amiral, Santa Maria, accompagné des deux caravelles Nina et Pinta. Après seulement 6 jours la traversée devait être interrompue. Une cassure du gouvernail de la Pinta et la rectification de la voile principale de la Nina, qui était auparavant le plus lent des 3 navires, provoquait un séjour forcé de un mois sur l’île des canaries La Gomera. Colomb soupçonna un sabotage sur la Pinta. L’équipage et les officiers craignirent de ne plus jamais revoir l’Espagne et voulurent forcer l’abandon du voyage. Mais Colomb ne démordait pas de sa décision. Il voulait aller aux Indes. Il imposa sa décision: les pannes furent éliminées. Après presque un mois, le 6 septembre, le convoi quitta le port de La Gomera et fit voile. La traversée proprement dite pouvait commencer.

 

Le 13 septembre semble avoir été un jour particulièrement critique, quand l’aiguille de la boussole s’éloignait de plus en plus du nord. La science dans ces temps-là ne connaissait pas encore le magnétisme des deux pôles terrestres et la déclinaison. L’équipage voyait donc dans la déviation de l’aiguille la preuve qu’on pénétrait dans une zone dans laquelle les lois de la nature connues n’étaient plus valables. Que même la boussole ne permette plus de s’orienter inquiétait l’équipage au plus haut point. Quelques jours plus tard le vent se mit à tourner. Le désir des compagnons de Colomb de retourner vers la patrie devenait de plus en plus fort. De plus, le commandant de la Pinta croyait voir des terres, ce qui se révélait être une autre erreur; il ne s’agissait que d’un banc de nuages bas. L’équipage était de plus en plus bouleversé. Le 7 octobre Colomb procédait à un changement de cap prévu, vers le sud-ouest. Cette opération s’avérait être une décision heureuse. La journée du 10 octobre était très critique, une mutinerie menaçait que Colomb ne pouvait éviter qu’à grand-peine. Plus d’un mois s’était écoulé depuis le départ des canaries et aucun des hommes n’avait jamais vécu un voyage en mer aussi long sans aucune vision de terre. Christophe Colomb réussit à remonter le moral des marins en leur rappelant les avantages qui les attendaient à terre. En outre les plaintes étaient inutiles puisqu’il avait été décidé une fois pour toutes de joindre les Indes par un itinéraire plus court. Colomb réunit les compagnons décideurs pour obtenir un dernier délai de trois jours, ce qu’il réussit.

 

Le 11 octobre se levait une mer forte lorsque des branches fleuries et un bâton travaillé longeaient les navires. En plus, les équipages voyaient déjà des roseaux. Les envies de faire demi-tour firent place à l’impatience plein d’espoir et la joie de trouver de la terre ferme. Christophe Colomb tint un discours et demanda à ses équipages de prendre les veilles de nuit au sérieux. Il promit une prime à celui qui verra la terre ferme en premier. A deux heures du matin le 12 octobre 1492 un matelot vit de la terre devant la proue de la Pinta. Un coup de canon fut tiré pour réveiller tous les marins et les prévenir de la bonne nouvelle. La terre découverte faisait partie du groupe des Bahamas. C’était peut-être l’île nommée actuellement San Salvador.

 

Christoph Colomb croyait avoir rejoint les Indes. Aujourd’hui nous savons qu’il se trouvait en face de l’Amérique. Ce qui est toujours à retenir: il avait réussi un voyage vers l’incertain. Ceci malgré le sabotage sur la Pinta, malgré un voyage très long sans contact avec des terres, malgré des officiers sceptiques, malgré une mauvaise ambiance auprès des équipages. Il arrivait même à éviter une mutinerie qui se préparait. Rien ne l’a empêché de réaliser son idée. Vraiment, pour réussir un voyage en mer vers l’incertain il faut un meneur d’hommes! Probablement il y avait aussi des difficultés pendant le court voyage de la capsule Apollo. Des problèmes de commandement sans doute pas.

 

Vus sous cet angle, les deux projets Colomb et Apollo furent des évènements décisifs de l’humanité. Suffisamment intéressants pour les faire entrer ensemble dans l’histoire.

 

Après son retour d’Amérique, Christophe Colomb se voit reprocher pendant un repas chez le cardinal Mendoza en 1493 que la découverte du «Nouveau monde» fut facile et n’importe qui d’autre aurait pu la faire. Colomb demande alors aux convives de poser un oeuf cuit sur une de ses pointes. Beaucoup d’essais sont entrepris mais personne n’y arrive. Finalement on convient qu’il s’agit d’un problème sans solution et Colomb est invité à essayer lui-même. Il frappe alors une des pointes de l’œuf sur la table, elle s’aplatit légèrement et l’œuf tient debout. Devant les protestations de l’assemblée disant qu’eux aussi auraient pu le faire, Colomb répond «La différence, Messieurs, c’est que vous auriez pu le faire, mais moi je l’ai fait!»

 

Cette anecdote résume ce qui m’impressionne tant dans la performance de l’explorateur: un homme d’action qui sait mener des hommes jusqu’au but.

Übersetzung:
Dieser Text wurde von vorhergehenden Beitrag „Kolumbus“ gestaltet und übersetzt von meinem Freund Hans Rhyn, St. Siméon, Frankreich.

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