Jumbo-Jet

Cette année, le jumbo-jet délaisse la scène de l’industrie aéronautique. Aucun avion de ligne n’a autant révolutionné le transport aérien que le Boeing 747! Je me souviens encore très bien de sa naissance en 1969. Ce géant a vu le jour dans l’usine Boeing près de Seattle. A l’époque, un collègue de travail m’avait laconiquement dit: „Si un tel oiseau s’écrase un jour avec 480 personnes à bord, nous aurons droit à une semaine de musique classique sur Radio Beromünster.“

Les années soixante-dix étaient les années de l’aviation. Devenir commandant de bord était le pinacle professionnel de nombreux jeunes hommes. Et en épouser un était devenu le rêve de beaucoup de jeunes femmes. De nombreux pilotes de Swissair étaient également incorporés dans les escadrilles de vol de notre armée. Là aussi, ils étaient considérés comme étant illustres et de ce fait admirés.
Après la Seconde Guerre mondiale, le monde était en plein essor. L’économie ronronnait. Il y avait beaucoup d’emplois bien rémunérés. Avec le temps, tout le monde avait l’expérience de ce qu’était la prospérité. Le luxe commençait à se développer. Et un voyage en avion en faisait partie. J’avais le privilège de me rendre souvent à Düsseldorf, Amsterdam ou Helsinki pour des raisons professionnelles. Il s’agissait certes de courts voyages en avion, qui duraient tout au plus une heure et demie. Mais c’était à chaque fois une expérience inoubliable. En pénétrant dans la cabine, le passager était déjà imprégné de l’ambiance du vaste monde. L’accueil par le capitaine en personne. L’encadrement par les hôtesses de l’air, c’est ainsi qu’on les appelait à l’époque. Le bon petit déjeuner. Des petits pains frais, du beurre, du fromage, de la confiture et de la charcuterie. Pour boire, d’abord un jus d’orange, puis du café ou du thé. En tout cas, mieux qu’à la maison. Chaque voyage en avion devenait ainsi une aventure et restait un excellent souvenir.

Notre entreprise se développait. Elle prenait de l’importance. Elle devenait internationale. Et les voyages d’affaires se sont donc ainsi multipliés. Un Douglas DC-8 m’avait emmené pour la première fois à New York. Sans escale. Huit heures d’avion. Décollé de Kloten à 12 heures et atterri à 14h30, heure locale. En plein jour dans Big Apple. C’étaient des moments forts de la vie professionnelle.
Puis vint le saut quantique, la naissance du jumbo-jet. La première version destinée à Swissair a décollé le 20 mars 1971 pour son vol inaugural à destination de New York sous le nom de SR 100. Il transportait trois fois plus de passagers que le fidèle DC-8. Voler au-dessus de l’Atlantique était toujours une sensation particulière. Un vol en Boeing 747 battait tous les records. Les passagers se voyaient offrir une toute nouvelle sensation d’espace. Un escalier en colimaçon menait au pont supérieur. Là, dans la bosse de l’avion, se trouvaient le cockpit et un véritable bar. Un bar digne d’un Hilton, avec un pianiste et un barman. Le vol s’était transformé en fête. L’optimiste le plus fou n’aurait pas pu l’imaginer lors des premières années de l’aviation. Quatre cents personnes transportées en une seule fois dans les airs. Quelle différence avec l’époque de Fokker, Dornier et Lockheed. Le Jumbo marqua un tournant dans l’histoire de l’aviation.
Au fil des années, de plus en plus de gens pouvaient se payer un voyage en avion. Les voyages devinrent plus abordables. Le tourisme de masse commençait à se développer. Avec lui, l’aura de l’exceptionnel fut définitivement enterrée. Les pilotes étaient désormais des employés, comme des fondés de pouvoir dans une grande entreprise. Le luxe de l’aviation s’était défraichi. La concurrence s’était établie en profondeur. Il ne s’agissait plus que de se rendre le plus rapidement possible d’un point A à un point B. Souvent, il s’avérait plus économique d’utiliser le train. Le TGV et d’autres trains grandes lignes aussi rapides ont fait des ravages et ont privé les aviateurs de nombreux clients. Fini le lustre. Finie la gloire. Un business dur comme fer régnait.

En 2022, la production du Boeing 747 a été terminée. Au cours des 50 années écoulées, Boeing avait produit au total plus de 1’500 exemplaires. L’histoire du Jumbo est un exemple de la manière dont un produit de luxe se transforme en un objet quotidien. De la Rolls-Royce à la VW coccinelle.
Le monde se métamorphose constamment. Avec l’arrivée du fax, de nombreux voyages d’affaires nécessaires à l’élaboration d’un gros contrat devinrent obsolètes. De nombreuses réunions antérieures, nécessaires aux sièges sociaux à l’étranger pour élaborer les documents, furent remplacées par des copies à distance. Les projets étaient télécopiés dans tous les sens jusqu’à l’obtention du contrat final. Pour la signature, on ne se réunissait qu’une seule fois, par avion d’affaires. Aujourd’hui, le fax lui aussi est déjà caduque. A l’ère de Skype et du home office, de nombreuses réunions physiques, entretiens et séances se déroulent devant l’écran. L’électronique remplace le transport de personnes. Un cas classique de changement structurel. Un changement structurel tel qu’il a toujours existé.

L’autre jour, je suis tombé sur un rapport datant du dernier quart du 19e siècle. Il y a 150 ans, on y décrivait la circulation des fiacres à New York. On pourrait penser que les mangeurs de foin et d’avoine sont le paradis écologique sur terre. Presque pas de gaz d’échappement. Pas de problème de dioxyde de carbone. De l’air pur. On ne peut pas rêver mieux. Loin de là. Le nombre de chevaux s’élevait à plus de 120 000! Plus de 130 tonnes de fumier de cheval devaient être évacuées chaque jour. Qu’en faire? Aucun jardin ne pouvait supporter une telle quantité d’engrais à rosiers. Sans parler de l’urine de cheval. Des milliers de litres étaient produits chaque jour. Une pollution dévastatrice et une odeur infernale. Les routes étaient glissantes. Les hommes et les animaux tombaient souvent et se blessaient. Les chevaux morts créaient un gros problème. Chaque année, 15 000 cadavres devaient être enlevés. La police faisait état de 700 morts et de 5’000 blessés par an dans des accidents impliquant des véhicules hippomobiles. Le stationnement des véhicules hippomobiles nécessitait beaucoup de place. Des embouteillages se formaient dans les rues principales. La circulation était bloquée. De plus, il fallait des écuries pour les animaux et des remises pour les voitures et le fourrage. Même lorsque les chevaux n’étaient pas utilisés, ils devaient être nourris et soignés. Les coûts et les problèmes liés à la circulation des chevaux étaient énormes.

C’est alors que l’invention et l’apparition de la voiture automobile sont apparues comme un progrès inestimable. La voiture apportait un semblant de salut et prospérité aux villes et aux citoyens. L’invention de ce nouveau mode de transport de personnes fut accueillie avec enthousiasme.
Nous savons aujourd’hui comment cet enthousiasme a été remplacé par un malaise. Air pollué, routes encombrées, trafic intense. Un danger pour la vie et l’intégrité physique.
Les changements structurels ne se font presque jamais sans soucis ni difficultés. Ce sont des processus turbulents qui déclenchent des angoisses existentielles, qui répandent des incertitudes. Mais à la fin, une nouvelle ère s’ouvre. Une période de prospérité et de paix.

Cela donne de la confiance.

 

Views: 201

Spick

Vor ungefähr einem Monat erschien ein Artikel in meiner Tageszeitung, in dem sehr hochtrabend vom Spick in der Schule die Rede war. Der Titel genügte, mich in die Zeit, als bei mir der Spick eine wichtige Rolle spielte, in die Kantonsschule in Luzern, zurückzusetzen. In der Kanti hausten das Gymnasium und die technische Abteilung unter einem Dach. An der Kanti gab es keine Lehrer, nur Professoren. Sogar der Turnlehrer wurde mit «Herr Professor» angeredet. Nebenbei bemerkt, es gab nur Professoren, keine Professorinnen. Wir Lernenden waren Studenten an der Kantonsschule. Im Volksmund: Kantischüler. Für die galt es, in diesem Bildungsbiotop zu überleben. Das war das Ziel aller Studis. Überleben! Die Matura musste bestanden werden.
Die Munition der Professoren waren die Noten. Sie wurden für die Bewertung der Klausuren verschossen. Im Lager der Studis mussten möglichst viele genügende Noten gesammelt werden. Was heisst, man musste den Stoff beherrschen. Das lief auf ein Auswendiglernen hinaus. Wer ein gutes Gedächtnis hatte, war hier im Vorteil. Der Durchschnitt, weit mehr als die Hälfte der Schüler, hatten hier ein Defizit. Sie brauchten Hilfsmittel, um auf den geforderten Notendurchschnitt des Semesters zu kommen. Ich gehörte zur untersten Gruppe dieser Hilfesuchenden.

Wie im Mathematikunterricht gelernt, begann ich die Lage zu analysieren und unser Biotop in Grundsätze, Axiome, zu gliedern.

  1. Axiom:
    Jeder Prof hat besondere Lieblingsthemen.
  2. Axiom:
    Die Korrektur der Klausurprüfungen muss für den Prof ein Minimum von Zeit in Anspruch nehmen.
  3. Axiom:
    Ohne Solidarität der Kantischüler während den Prüfungen geht es nicht. Abschreiben muss stets möglich sein.
  4. Axiom:
    Ohne Spick geht es auch nicht. Nur mit diesem Hilfsmittel besteht eine hohe Wahrscheinlichkeit, mit einem «genügend» davon zu kommen.

Es hatte sich in der Klasse herumgesprochen, dass ich dank meiner Systematik in der Lage war, zu den Prüfungsthemen die wahrscheinlichsten Prüfungsfragen vorauszusagen. Drei Tage vor der Klausur war meine Meinung gefragt. Bereitwillig gab ich meine Gedanken preis. Die Treffsicherheit lag bei 68%.
Für die Korrektur und die Notengebung hatten es die Profs der naturwissenschaftlichen Fächer am einfachsten. Allen voran die Mathe-Lehrer. Es gab nur eine richtige Lösung. Eine Zahl oder eine Gleichung. Die Profs der geisteswissenschaftlichen Fächer waren hier im Nachteil. Sie brauchten wesentlich mehr Zeit, die Arbeiten zu korrigieren.

Die ganze technische Abteilung der Kanti – das war das Sammelbecken jener, die zu dumm waren, um die Grammatik und die Vokabeln von Griechisch und Latein zu verstehen und zu memorieren – setzte sich aus Knaben zusammen. Mit einer Ausnahme – Irene hiess die Dame – sie besuchte unsere Klasse. Sie war ein natürliches, selbstsicheres und kameradschaftliches Wesen. Sie hatte begriffen, wie sich in einer Gruppe von halbwüchsigen Buben studieren liess. Alle Leser, die jetzt denken, es wurde geschäkert und geflirtet, liegen falsch. Sie war eine von uns. Sie spielte ausgezeichnet Fussball. Sie fuhr Velo wie Hugo Koblet. Sie erzählte geistreiche und anständige Witze. Sie hatte uns alle im Griff. Und ihre Methode zu spicken war unschlagbar. Sie nützte ihr weibliches Geschlecht redlich aus. Es fiel auf, dass immer, wenn Klausuren angesagt waren, sie im Rock und in Seidenstrümpfen daherkam. Zuoberst auf den Oberschenkeln hatte sie ihre mit Schreibmaschine geschriebenen Spicks fixiert. Terra incognita!
Es ist an der Zeit, in das Wesen des Spicks einzutauchen.

  1. Spicks können nur eine beschränkte Anzahl von Informationen aufnehmen. Müssen sie doch per definitionem klein sein.
  2. Spicks müssen für die Profs unsichtbar sein.
  3. Auf jedem Spick liegt ein Fluch. Sobald er geboren und aufgeschrieben ist, hat man sich so intensiv mit dem Stoff auseinandergesetzt, dass man ihn nicht mehr braucht.

Die Auseinandersetzung mit der Herstellung von Spicks ist ein hervorragender Lernvorgang. Es gibt Ausnahmen.
Die mathematische Formel zur Umwandlung eines regelmässigen Neunecks in ein Achtzehneck muss hier etwas genauer betrachtet werden. Die Ableitung füllt die Hälfte einer A4-Seite. Die Formel besteht aus Zahlen, Buchstaben, Plus- und Minuszeichen, runden und eckigen Klammern, Potenzen und Wurzeln, insgesamt 19 Therme. Auswendiglernen nur für Genies.
Unser Mathe-Prof liebte die frische Luft. Während des Unterrichts mussten alle Viertelstunde die Klassenzimmerfenster für fünf Minuten geöffnet werden, um Sauerstoff hineinzulassen. Auch bei Prüfungen galt diese Vorschrift. Verantwortlich für die Durchführung war der Fensterchef, jener Schüler, der am nächsten beim Fenster seinen Platz hatte.

Zurück zur Umwandlung von regelmässigen Polygonen. In der Pause hatte ich die Riesenformel mit Schulkreide auf die Aussenfensterbank aus Sandstein des Fensters geschrieben. Bei Klausuren war ich immer der Fensterchef. Den Rest können Sie sich ausdenken. Dreimal während der Prüfung konnte ich die vermaledeite Zahlenfolge überprüfen. In der nächsten Pause genügte ein nasser Schwamm, um den Spick zum Verschwinden zu bringen.
Bei Übersetzungsklausuren oder Stundenaufsätzen hatte der Spick nichts zu suchen. Alle Professoren mussten ihre Schüler am Ende des Semesters benoten.
Der Geschichtslehrer löste das Problem auf seine Weise. Er liess gar keine Klausuren schreiben. Im Monatsrhythmus wurde die Geschichtsstunde zum Kolloquium. Er begann zum Beispiel mit der Frage „Warum kam es zum Siebenjährigen Krieg?“. Es entfachte sich sofort eine heftige Diskussion. Jeder meldete sich zu Wort. Der Prof war ein hervorragender Gesprächsführer. In diesen Stunden lernten wir am meisten Geschichte. Und der Prof konnte seine Studis beurteilen.

In der Physik lernten wir «Druck erzeugt Gegendruck». Das gilt auch in der Notenfuxerei.

Es wird nur dort gespickt, wo es sich lohnt zu tricksen.
Jeder gute Prof konnte Prüfungen schreiben lassen, wo Verstehen und Denken getestet wurde. So gesehen ist der Spick nichts anderes als die Antwort der Studis auf schlechte Klausurfragen von arbeitsscheuen Lehrern. Je besser der Lehrer, umso weniger wird gespickt.
Bei guten Lehrkräften, die mit Prüfungsfragen Nachdenken und Verständnis und nicht die Speicherkapazität des Gedächtnisses des Schülers herausfordern, hat Spicken verloren.

So gesehen ist Spicken ein Teil der Schulkultur.

 

Views: 298

Antisèche

Antisèche

Il y a environ un mois de ça, un article paru dans mon quotidien parlait de manière très ampoulée des antisèches à l’école. Rien que le titre a suffi à me ramener à l’époque où la mascogne jouait un rôle important pour moi, à l’école cantonale de Lucerne. A la „Kanti,“ le gymnase et la section technique étaient réunis sous le même toit. Il n’y avait pas d’enseignants à l’école cantonale, rien que des professeurs. Même l’enseignant de gymnastique était appelé „Monsieur le professeur“. Il n’y avait actuellement que des professeurs, pas de professeuses. Nous, les apprenants, étions les étudiants à l’école cantonale. Dans le langage populaire: les élèves de la Kanti. Pour nous, il s’agissait de survivre dans ce biotope éducatif. C’était l’objectif de tous les étudiants. Survivre! Il fallait passer le bac à tout prix!
Les professeurs étaient bardés de munitions: les notes. Elles étaient canardées pour l’évaluation des examens. Dans le camp des étudiants, il fallait récolter un maximum de notes suffisantes. Ce qui signifie qu’il fallait maîtriser la matière. Cela revenait à tout apprendre par cœur. Ceux qui avaient une bonne mémoire étaient avantagés. Mais la moyenne, bien plus de la moitié des élèves, souffrait d’un net déficit dans ce domaine. Ils avaient besoin d’aides pour atteindre la note requise pour le semestre. Et moi, je faisais partie du fond de panier de ces demandeurs d’aide.

L’ayant appris en cours de mathématiques, j’ai commencé à analyser la situation et à structurer notre biotope en principes, en axiomes.

  1. Axiome: Chaque professeur a ses sujets préférés particuliers.
  2. Axiome: la correction des épreuves écrites ne doit monopoliser qu’un minimum de temps au professeur.
  3. Axiome: Sans solidarité des élèves Kantiens pendant les examens, rien n’est possible. Il doit toujours être possible de copier.
  4. Axiome: Sans antisèche, cela ne fonctionnera pas non plus. Ce n’est qu’avec cette ressource qu’il y a une haute probabilité de s’en tirer avec un „suffisant“.

La rumeur s’était répandue dans la classe que, grâce à ma systématique, j’étais en mesure de prédire les questions d’examen les plus probables pour les sujets d’examen. Trois jours avant l’examen, on me demandait mon avis. Je dévoilais volontiers mes cogitations. Le taux de réussite titrait 68%.
Pour la correction et l’attribution des notes, les professeurs de sciences naturelles avaient la tâche la plus facile. En premier lieu, les professeurs de mathématiques. Il n’y avait qu’une seule bonne solution. Un chiffre ou une équation. Les professeurs de lettres et sciences humaines étaient ici désavantagés. Ils avaient besoin de beaucoup plus de temps pour corriger les copies.

Toute la section technique de la Kanti – c’était le vivier de ceux qui étaient trop stupides pour comprendre et mémoriser la grammaire et le vocabulaire du grec et du latin – était composée de garçons. A une exception près – Irène, c’était son nom – elle était dans notre classe. Elle était d’un naturel sûr d’elle et avait le sens de la camaraderie. Elle avait compris comment on pouvait se démarquer dans un groupe de garçons pré-pubères. À tous les lecteurs qui s’imaginent maintenant qu’il n’y avait que du badinage et du flirt, ils se trompent. C’était une d’entre nous. Elle jouait super bien au football. Elle faisait du vélo comme Hugo Koblet. Elle racontait des blagues spirituelles et décentes. Elle nous avait tous sous sa coupe. Et sa méthode d’antisèche était imbattable. Elle utilisait son sexe féminin de manière honorable. Singulièrement, à chaque fois qu’il y avait des examens, elle se pointait en jupe et en bas de soie. Sur le haut de ses cuisses étaient fixés ses antisèches dactylographiées. Terra incognita!

Il est temps de se plonger dans l’essence même de l’antisèche.

  • Les antisèches ne peuvent contenir qu’un nombre limité d’informations. Par définition, elles doivent être petites.
  • Les antisèches doivent être invisibles pour les professeurs.
  • Chaque antisèche est maudite car, dès qu’elle est conçue et qu’elle est écrite, on s’est penché si intensément sur la matière qu’on n’en a en fait plus besoin.

L’étude de la fabrication des antisèches est un excellent processus d’apprentissage. Mais il y a des exceptions.
La formule mathématique permettant de transformer un ennéagone régulier en un octodécagone doit être examinée ici d’un peu plus près. La dérivée remplit facilement la moitié d’une page A4. La formule est composée de chiffres, de lettres, de signes plus et moins, de parenthèses rondes et carrées, de puissances et de racines, soit 19 termes au total. Apprendre ça par cœur est réservé aux petits génies.
Notre prof de maths aimait l’air frais. Pendant les cours, les fenêtres des salles de classe devaient être ouvertes tous les quarts d’heure pendant cinq minutes pour laisser circuler l’oxygène. Cette règle s’appliquait également aux examens. Le responsable de l’application de cette règle était le chef de fenêtre, l’élève dont la place se situait le plus près de la fenêtre.

Revenons à la transformation des polygones réguliers. Pendant la récréation, j’avais écrit l’énorme formule à la craie sur la banquette de fenêtre extérieure en grès. Lors des examens, j’étais toujours le chef de fenêtre. Le reste, vous pouvez l’imaginer. Trois fois pendant l’examen, je pouvais vérifier la maudite série de chiffres. Lors de la pause suivante, il suffisait d’un coup d’éponge mouillée pour faire disparaître la triche.

Les antisèches n’avaient pas leur place dans les examens de traduction ou les dissertations. Tous les professeurs devaient noter leurs élèves à la fin du semestre. Le professeur d’histoire avait résolu le problème à sa manière. Il ne faisait pas passer d’examens. Tous les mois, le cours d’histoire se transformait en colloque. Il commençait par exemple par la question «Pourquoi la guerre de sept ans a-t-elle eu lieu?» Une discussion animée s’engageait immédiatement. Tout le monde prenait la parole. Le professeur était un excellent modérateur de débats. C’est pendant ces cours que nous apprenions le plus d’histoire. Et le professeur pouvait ainsi évaluer ses étudiants.
En physique, nous avions appris que «la pression engendre la contre-pression». C’est également applicable à l’esprit des antisèches.
On ne triche que là où cela vaut la peine de tricher.
Tout bon professeur pouvait faire passer des examens où la compréhension et la réflexion étaient testées. De ce point de vue, l’antisèche n’est rien d’autre que la réponse des étudiants à de mauvaises questions d’examen posées par des professeurs peu enclins au travail. Plus le professeur est bon, moins il y a de triche.

Chez les bons enseignants, ceux qui mettent au défi la réflexion et la compréhension avec des questions d’examen et non la capacité de stockage de la mémoire de l’étudiant, le copiage perds son sens.

De ce point de vue, le copiage fait partie de la culture scolaire.

Antisèche
(Suisse: la mascogne – ne serait utilisé que dans le canton de Genève)

 

Views: 174

Alter

Heute muss ich euch unbedingt etwas aus meinem Erfahrungsschatz erzählen. Ein paar subjektive Betrachtungen aus meiner Sicht. Möge dieser Blog von vielen jüngeren Menschen gelesen werden.

Rein chronologisch, statistisch gesehen, würde ich nicht als alt, sondern als betagt, vielleicht sogar hochbetagt eingestuft. Alt, Alter, alt sein gehörte bis vor ein paar Jahren nicht zu meinem Wortschatz. Es geht mir heute darum aufzuzeigen, wie schwierig es ist, einen Lebensabschnitt, den man noch nicht erreicht hat, verständlich zu erfassen. Beispiel: Einem Schüler fällt es schwer, sich sein späteres Berufsleben vorzustellen. Wahrscheinlich interessiert es ihn erst mitten in der Lehrzeit, darüber nachzudenken.
Während eines sehr grossen Teils des Lebens sind ja die meisten Menschen im Saft. Schritt für Schritt nimmt die Menge der Berufs- und Lebenserfahrungen zu. Langsam beginnt ein Bewusstsein für die Zukunft zu entstehen. Noch ist sie weit weg. Sie ist noch sehr diffus. Was der morgige Tag bringen wird, kann sowieso gemeistert werden. Und doch taucht die Frage nach der Zukunft immer öfter auf.
Bei mir war das so, dass bis vor ein paar Jahren mich die Zukunft überhaupt nicht interessierte. «Morgen ist ein neuer Tag!» Mit Betonung auf neu! Was auch immer auf mich zu kam, Erfreuliches, Unerfreuliches, Gemütliches, Ungemütliches, Ärger oder Freude, Siege oder Niederlagen. Alles wurde angepackt. Alles wurde bereinigt und teilweise aus dem Wege geräumt. Das gelang einmal besser, einmal weniger gut. Das Leben ging weiter, und ich machte mit. Das, so glaube ich, empfinden die meisten ähnlich. Hat der grösste Teil der Menschen in meinem Umfeld so erlebt.
Zu der Zeit verglich ich das Leben mit einer Velorundfahrt, mit der Tour de Suisse.
Sieben Etappen hat die Tour. Wenn ich auf mein Leben zurückblicke, komme ich auch auf sieben Abschnitte. Nur kommen die Rundfahrtetappen anders daher als die Abschnitte des Lebens. Bei der Rundfahrt sind es klar definierte Zeiteinheiten, die täglich stattfinden. Am Morgen geht’s los. Das Tagesziel ist klar. Einmal angekommen, wird abgerechnet. Wer war der Beste am Berg? Wer war der Schnellste? Wer hat die Etappe gewonnen? Alles ist klar definiert und klar messbar.
Das Leben besteht auch aus Abschnitten. Geburt-Frühzeiterziehung-Kindergarten-Grundschule-Lehre-Beruf-Familie-das Alter.
Diese Lebensphasen sind nicht so präzis abgegrenzt wie bei der Tour de Suisse. Sie gehen fliessend ineinander über. Von der Geburt über die Schule in den Beruf. Es gibt auf diesem Weg Meilensteine, der Geburtstag, der erste Schultag, die Lehrabschlussprüfung. Einmalige Ereignisse, die man im Kalender als Datum in Erinnerung rufen kann oder auch nicht.

Es sind die Ungewissheiten des Lebens, welche den Unterschied zur Tour ausmachen. Habe ich den richtigen Beruf gewählt? Wo liegen meine Talente? Bin ich vielleicht zu ehrgeizig? Setzte ich mir Ziele, die ich nie erreichen kann? Habe ich überhaupt Ziele? Lebe ich vielleicht bloss so drauf los? In der Regel schon eher. So geht es weiter. Tag für Tag. Wenn Zufriedenheit herrscht, ist das nicht schlecht. Stets einem imaginären, unerreichbaren Ziel nachrennen macht keinen Sinn.
Dann, unvermittelt plötzlich geschieht es. Stopp! Das erlebt jedermann. Die Frage: «Wozu das Ganze?» steht mit grossen Lettern an der Wand. An jener Wand, wo es auf einmal nicht weiter geht. Eine scheinbare Wand, eine durchsichtige Wand. Dahinter liegt die Zukunft. Das ist neu. Auf einmal ist es da: das Futurum. Diese Einsicht, dass es ein Ende gibt. Immer noch eine diffuse Sicht der Dinge. Noch nicht besonders klar. Vor allem, noch weit weg.
Diese Erfahrung, das bin ich mir sicher, macht jeder Mensch. Das Leben lebte vor sich hin. Sanft angetrieben von Familie, Beruf, Umgebung und Alltagsroutine. Die Fahrt nahm mit den Jahren Geschwindigkeit auf. Als Ganzes wurde das Leben gemeistert, auch wenn ich älter geworden bin, an Jahrringen zugelegt habe. Im Rückblick war es geglückt. Also gut, weiter so! Es gibt keine Alternative. Es geht weiter, nur bewusster.
Ich ertappe mich, wie ich mehr und öfter an die Zukunft denke. Was wird morgen sein? Eine Frage, die ich mir vor drei Jahren nicht nur nicht dachte, sie war gar nicht vorhanden. In solchen Momenten mache ich Inventar über Vorfälle in früheren Zeiten. Hier das Resultat:

Das Leben ist ein zeitlicher Ablauf mit einem Anfang und einem Ende, von dem man nicht weiss, wann es genau eintreffen wird.
Es besteht aus sieben Abschnitten, welche nicht genau abgegrenzt sind. Sie gehen unbemerkt ineinander über.

Jede Lebensetappe hat seinen besonderen Schwerpunkt. Wachstum, Schulung, Autonomie, um nur ein paar zu nennen.
Der Mensch hat einen enorm starken Willen, am Leben zu bleiben.
Die Frage, was nachher ist, wird vorerst nicht gestellt, dann wird sie reflektiert und in vielen Fällen verdrängt.

Und allem voran: War es ein glückliches Leben? Wann ist ein Mensch glücklich? Jeder Mensch kann irgendetwas besonders gut. Ich nenne es Talent. Wenn man sein eigenes Talent erkannt, gefunden hat und man in der Lage war, nach dem Talent zu leben, dann spreche ich von Glück.

Also:
Suche und finde Dein Talent. Erfülle Dein Leben nach Deinem Talent und sorge dafür, dass Du in der siebenten Etappe keine offenen Rechnungen hast. Dann hast Du ein glückliches Leben.

 

Views: 93

Age

Aujourd’hui, je dois absolument vous parler de mon expérience propre. Quelques réflexions subjectives de mon point de vue. Puisse ce blog être lu par de nombreuses personnes plus jeunes.
D’un point de vue purement chronologique, statistiquement parlant, je ne serais pas considéré comme vieux, mais plutôt comme âgé, peut-être même très âgé. Vieux, vieillesse, être vieux ne faisaient pas partie de mon vocabulaire il y a encore quelques années. Il s’agit pour moi aujourd’hui de démontrer à quel point il est difficile d’appréhender de manière compréhensible une étape de la vie que l’on n’a pas encore atteinte. Exemple: un élève a du mal à se représenter sa vie professionnelle future. Ce n’est probablement qu’au milieu de son apprentissage que cela l’intéressera de s’y consacrer.
Pendant une très large partie de leur vie, la plupart des gens baignent simplement dans leur vitalité. Peu à peu, la somme des expériences professionnelles et de vie s’accumulent. Petit à petit, la conscience d’un avenir commence à émerger. Il est encore lointain. Il est encore très diffus. Ce que le lendemain nous apportera pourra de toute façon être maîtrisé. Et pourtant, la question de l’avenir se pose de manière plus en plus insistante.
Dans mon cas, jusqu’à il y a quelques années de ça, l’avenir ne m’intéressait strictement pas. “Demain est un jour nouveau!“ Avec un accent sur nouveau! Quoi qu’il m’arrive, des choses agréables ou désagréables, confortables ou non, de la colère ou de la joie, des victoires, des défaites. Tout était parfaitement géré. Tout était nettoyé et partiellement éliminé. J’y parvenais tantôt mieux, tantôt moins bien. La vie continuait et j’y ai participé. Je pense que la plupart des gens ressentent la même chose. C’est ce qu’ont vécu la plupart des personnes de mon entourage.
A l’époque, je comparais la vie à un tour à vélo, au Tour de Suisse. Le Tour compte sept étapes. Si je regarde ma vie rétrospectivement, j’y compte également sept étapes. Mais les étapes du Tour sont différentes des étapes de la vie. Pour le Tour, ce sont des unités de temps clairement définies qui ont lieu chaque jour. Le matin, c’est le départ. La destination du jour est clairement définie. Une fois arrivé, on fait les comptes. Qui a été le meilleur grimpeur en montagne? Qui a été le sprinter plus rapide? Qui a gagné l’étape du jour? Tout est clairement caractérisé et explicitement mesurable.
La vie consiste elle aussi d’étapes. Naissance-éducation précoce-école maternelle/primaire-apprentissage-travail-famille-vieillesse.
Ces phases de la vie ne sont pas délimitées avec autant de clarté que pour le Tour de Suisse. Elles s’enchaînent de manière fluide. De la naissance à la profession en passant par l’école, il existe des jalons sur ce chemin, des anniversaires, le premier jour d’école, l’examen de fin d’apprentissage, des événements uniques que l’on peut – ou non – se remémorer comme faisant date dans le calendrier.
Ce sont les incertitudes de la vie qui font la différence avec le Tour. Ai-je choisi le bon métier? Où se situent mes talents? Suis-je peut-être trop ambitieux? Est-ce que je me fixe des objectifs chimériques que je ne pourrai peut-être jamais atteindre? Est-ce que j’ai en fait des objectifs? Est-ce que je ne fais que vivre au jour le jour? En général, oui. Et ça continue. Jour après jour. Si la satisfaction règne, ce n’est pas trop mal. Courir sans cesse après un objectif imaginaire et inatteignable n’a aucun sens.

Et puis, tout à coup, ça arrive. Stop! Tout le monde en a fait l’expérience. L’ultime question: „Et ça sert à quoi tout ça?“ est inscrite en grosses lettres sur le mur. Ce mur contre lequel, tout à coup, on ne peut plus avancer. Un mur apparent, un mur transparent. Derrière, il y a l’avenir. C’est nouveau. Tout à coup, c’est bien là: le futurum. Cette prise de conscience qu’il y a une fin. Toujours encore une vision diffuse des choses. Pas encore très claire. Surtout, encore lointaine.
Cette expérience, j’en suis sûr, tout le monde l’a vécue. Les méandres de la vie vont leur cours. Doucement entraînée par la famille, le travail, l’environnement et la routine quotidienne. Avec les années, le voyage a pris de la vitesse. Dans son ensemble, la vie a été maîtrisée, même si j’ai vieilli et accumulé des cernes de croissance. Rétrospectivement, c’était une réussite. Alors, continuons comme ça! Il n’y a pas d’alternative. Il faut continuer, mais de manière plus consciente.
Je me surprends à penser de plus en plus souvent à l’avenir. Qu’apportera demain? Une question que non seulement je ne considérais pas encore il y a trois ans, mais qui n’existait même pas. Dans ces moments-là, je fais l’inventaire de ce qui s’est passé dans le passé. Voici le résultat:

La vie est un déroulement temporel avec un début et une fin dont on ne sait pas quand elle arrivera exactement.
Elle consiste en sept étapes qui ne sont pas clairement délimitées. Elles s’enchaînent sans que l’on s’en rende vraiment compte.
Chaque étape de la vie a son point fort particulier. La croissance, la formation, l’autonomie, pour n’en citer que quelques-unes.
L’être humain possède une volonté extrêmement prononcée de survie.

La question de savoir ce qu’il y aura après n’est pas posée dans un premier temps, puis elle est réfléchie et, dans de nombreux cas, refoulée.
Et surtout: Était-ce une vie heureuse? Quand est-ce qu’une personne est-elle heureuse?
Chaque être humain possède un don particulier. J’appelle cela un talent. Quand on a reconnu son propre talent, qu’on l’a trouvé et qu’on a été capable de l’exprimer, alors je parle de bonheur.

Alors:
Cherche et trouve ton talent. Accomplis ta vie en fonction de ton talent et fais en sorte de ne pas avoir de factures impayées lors de la septième étape. Et alors, tu auras une vie heureuse.

 

 

 

Views: 72

Sport

 

Heute vor 89 Jahren begrüsste mich die Abendsonne an einem aussergewöhnlichen heissen Augusttag. Um es gleich vorwegzunehmen, meine Lebensbilanz ist positiv. Ich hatte und habe immer noch ein schönes Leben. Es war vor allem ein glückliches Leben. Ein Leben geprägt von Siegen und Niederlagen. Von grossen Freuden und traurigen Tagen. In stillen Stunden kommt es vor, dass unvermittelt Epochen aus meinem Erdendasein auftauchen. Von meinem vierten Wiegenfest an kann ich mich an fast alles erinnern. Besonders an den Geburtstagen findet dieses Erinnern statt. Meistens geht es um den Turnunterricht und um meine sportlichen Leistungen.

Die erste Turnstunde in der Primarschule werde ich nie vergessen. Die Halle kam mir unermesslich gross vor. Der Lehrer war für die damalige Zeit, 1939, fortschrittlich und pädagogisch begabt. Wir waren keine Buben im Turnunterricht. Wir waren Feuerwehrmänner. Wir sollten einen um sich greifenden Grossbrand löschen. Feuerwehrleute mussten die Feuerwehrleiter hinaufklettern. In unserem Falle war das die Sprossenwand. Mit der linken Hand hielten wir einen imaginären Feuerwehrschlauch. Mit ihm mussten wir den Brandherd mit Löschwasser bespritzen. Da stand ich mit den Füssen auf der dritten Sprosse. Mit der rechten Hand hielt ich mich an einer Sprosse auf Kopfhöhe fest. Die Linke musste fest hin und her geschwungen werden, um das Feuer so schnell wie möglich zu löschen. Mir gefiel die ganze Übung nicht. Ich fühlte mich unsicher, fand es gar nicht lustig. Ich hatte Angst.
Der grosse Horror fand immer am Ende der Turnstunde statt: Völkerball! Die Mannschaften wurden jedes Mal von neuem zusammengestellt. Zwei Captains, die zwei besten auf dem Turnplatz, wählten wechselweise aus der Kameradenschar einen Schüler in ihre Mannschaft. Ich wurde immer als letzter gewählt. Und immer als erster abgeschossen. Im Feld der Abgeschossenen wurde ich von den Kameraden sofort in die hinterste Ecke verbannt. Nie in meinem ganzen Leben hatte ich in den vielen Völkerballspielen je einen Ball aufgefangen, geschweige damit jemanden abgeschossen.
Mit zunehmendem Alter wurden die Turnstunden immer anspruchsvoller und für mich verhasster. Am Reck den Felgaufzug üben. Es dauerte Monate, bis ich endlich, heftig mit den Beinen zappelnd, über die Stange kam, mich aufstützen konnte. Beim Knieaufschwung ging es etwas besser. Nur verlor ich, einmal oben angekommen, meistens das Gleichgewicht und wirbelte wieder nach unten. Es ist mir nie gelungen, mich aus dem Hängen an der Reckstange hochzuziehen, bis mein Kinn über der Waagrechten lag. Das Reck war ein Alptraum. Die Turnstunde die Hölle. Noch schlimmer als das Reck war das Pferd. Ein vierbeiniges Ledergebilde, welches man der Länge nach überspringen musste. Ich nahm Anlauf wie wahnsinnig. Sprung! Statt wie es sein sollte, hinter dem Pferd zu landen, sass ich zum Gelächter aller Anwesenden wie ein Jockey mitten auf dem Turngerät.

Später, im Berufsleben, wurde ich Mitglied beim Tennisklub Wetzikon. Das war in der Zeit, als das Tennisspiel seinen Elitestandard verlor und zum Volkssport wurde. Die Zeit von Ivan Lendl und Steffi Graf. Für mich war Tennis ein Spiel mit einem Ball und einem Racket. Das hin und her über das Netz gefiel mir. Man attestierte mir sogar ein gutes Ballgefühl. Trotzdem fand ich ausser ein paar Anfängern keine richtigen Spielpartner. Alle wollten einen Match spielen. Alle wollten siegen. Alle kamen sich vor wie kleine Boris Beckers und Martina Hingis‘. Im Beruf hatte ich genügend Möglichkeiten, mit Konkurrenten zu kämpfen und wenn möglich zu siegen. In der Freizeit wollte ich spielen, nicht siegen. Es dauerte nicht lange bis ich einsah, auf dem Tenniscourt bin ich fehl am Platz.
Es blieb noch das Jogging. In der Natur im leichten Galopp durch die Gegend ziehen. Meistens war ich allein unterwegs. Das hatte seine Vorteile. Es war niemand da, der mich zu schweisstreibendem Gerenne motivieren wollte. Ich hatte meinen eigenen Trab. Die guten Ideen flogen mir zu. Beim Jogging kamen mir die besten Einfälle. Für viele Probleme im Beruf fand ich auf meinen Touren plausible Lösungen.

Es war klar. Ich war kein Sportsmann. Ich war der geborene Stubenhocker. Aber trotz wenig Bewegung habe ich es gesund und munter bald bis zu 90 Lebensjahren gebracht. Ich finde das aussergewöhnlich, und ich bin dankbar, dass dem so ist.
Stubenhocker haben Zeit zum Denken. Warum wollten mich meine besten Freunde immer zu Sport und Bewegung anhalten? Ich bin dafür nicht gemacht. Ich kann es nicht mehr hören. «Denk an Deine Gesundheit.» «Gehe regelmässig zum Check-up.» «Lauf täglich sechs Kilometer.» «So bleibst Du fit bis ins hohe Alter.» Das ist die Pauschalmeinung der Laien, um gesund zu bleiben. Nur ist sie falsch. Die naive Idee, dass wenn alle Bürger die erwähnten pauschalen Ratschläge befolgten, stünde es besser um die Volksgesundheit, bräuchte es weniger Gesundheitspflege, ist falsch. Es gibt keinen Wunderbrunnen, der allen die Jugend schenkt. Ich bin ohne alle diese gutgemeinten Ratschläge bislang gesund geblieben und sehr dankbar dafür. Warum will man nicht wahrhaben, dass jeder Mensch eine Originalausgabe ist, ein einmaliges Individuum, ein Einzelexemplar. Eine Einzelanfertigung mit persönlichen Begabungen, Talenten und Veranlagungen? Dass jeder eine innere Stimme hat? Eine Stimme, auf die er hören sollte. Damit sie das Heft in die Hand nehmen und die eigene Gesundheit überwachen kann. Dass der Körper genau das tut, was er und nur er nötig hat, um zufrieden leben zu können?
Frühere Generationen lebten so. In der Regel waren sie gesund. Fehlte etwas, gab es eine Reihe von Hausmittelchen, die dazu da waren, die Beschwerden zu lindern. Wenn man den Arm gebrochen hatte, ging man zum Arzt. Wenn man richtig krank wurde und einem nicht mehr geholfen werden konnte, wusste man, jetzt geht es zu Ende. Das gehörte zum Leben. So ist das Leben.
Inzwischen, so hat man mir gesagt, sind grosse Fortschritte in der medizinischen Versorgung erreicht worden. Bestimmt ist dem so. Das Gesundheitswesen ist zu einem grossen und wichtigen Industriefaktor herangewachsen. Mit allem, was zu dieser Industrie gehört. Hervorragende Produkte. Ausgefeilte Produktion. Professionelle Diagnosemöglichkeiten. Ein alles abdeckendes Verteilnetz. Der Kunde ist krankenversichert. Lauert da vielleicht die Versuchung, sich grosszügig zu versorgen, auch wenn es nicht unbedingt nötig wäre, um einen Teil der bezahlten Prämien zu amortisieren?
Könnte es sein, dass man sich wie in einem Gesundheitssupermarkt bedient, ohne dass dafür ein medizinischer Grund vorhanden ist? Ich weiss es nicht.

Das aber weiss ich. Um möglichst gesund zu bleiben, muss jeder auf sich selbst aufpassen und dafür sorgen, dass er genau die Pflege im Krankheitsfall bekommt, die er als Individuum gerade braucht. Es gibt keine Pauschallösungen.

Ratschläge von Laien nützen da wenig.

Views: 77

Sport

Ce jour d’hui, il y a de ça 89 ans, le soleil couchant m’accueillit par une exceptionnelle chaude journée d’août. Pour le dire d’emblée, le bilan de ma vie est positif. J’ai eu et ai toujours encore une belle vie. C’était avant tout une vie heureuse. Une vie marquée par des victoires et des défaites. Des grandes joies et des jours tristes. Dans des moments calmes, il arrive que des époques de mon existence terrestre surgissent brusquement. Depuis mon quatrième anniversaire, je me souviens de presque tout. C’est surtout lors des anniversaires que cette remémoration a lieu. La plupart du temps, il s’agit des cours de gymnastique et de mes performances sportives.

Je n’oublierai jamais ma première leçon de gymnastique à l’école primaire. La salle me semblait immensément grande. Vu l’époque, 1939, l’enseignant était plutôt progressiste et pédagogiquement doué. Nous n’étions pas des garçons au cours de gymnastique. Nous étions des pompiers. Nous devions éteindre un grand incendie qui se propageait. Les pompiers devaient grimper aux échelles. Dans notre cas, il s’agissait des échelons muraux. De la main gauche, nous tenions le tuyau d’incendie imaginaire. Nous devions l’utiliser pour asperger le foyer d’incendie avec de l’eau. J’avais les pieds sur le troisième barreau. De la main droite, je me tenais à un barreau à hauteur de la tête. Il fallait balancer fermement la main gauche d’avant en arrière pour éteindre le feu le plus rapidement possible. Je n’avais pas du tout apprécié l’exercice. Et ne me sentais pas en sécurité, je ne trouvais pas ça drôle pour un sou. J’avais peur.
Le comble de l’horreur avait toujours lieu à la fin du cours de gymnastique: le jeu de balle aux prisonniers! Les équipes étaient à chaque fois recomposées. Deux capitaines, les deux cracks sur le terrain de gymnastique, choisissaient à tour de rôle un élève dans leur équipe parmi leurs camarades. J’étais toujours choisi en dernier. Et toujours le premier à être abattu. Dans le champ des abattus, mes camarades me reléguaient immédiatement dans le coin le plus éloigné. Jamais de ma vie je n’avais attrapé une balle, et encore moins tiré sur quelqu’un, lors des nombreux matchs de balle aux prisonniers.
Avec l’âge, les cours de gymnastique devinrent de plus en plus exigeants et, pour moi, de plus en plus détestables. S’entraîner à la barre fixe. Cela dura des mois avant que je ne parvienne à passer enfin la barre et à m’appuyer sur elle, en gigotant violemment avec les jambes. La montée des genoux, ça allait un petit peu mieux. Seulement qu’une fois arrivé en haut, je perdais généralement l’équilibre et retombais en tourbillonnant. Je n’ai jamais réussi à me hisser de la suspension à la barre fixe jusqu’à ce que mon menton passe au-dessus de l’horizontale. La barre fixe était un cauchemar. Le cours de gymnastique, l’enfer. Pire encore que la barre fixe était le cheval d’arçons. Une structure en cuir à quatre pattes qu’il fallait sauter par-dessus dans le sens de la longueur. Je prenais mon élan comme un forcené. Saute! Au lieu d’atterrir derrière le cheval comme cela aurait dû être le cas, je me retrouvais assis à califourchon comme un jockey au beau milieu de l’engin de gymnastique, sous l’hilarité générale.

Plus tard, dans ma vie professionnelle, je suis devenu membre du club de tennis de Wetzikon. C’était l’époque où le tennis perdait son statut de sport d’élite pour devenir un sport populaire. C’était l’époque d’Ivan Lendl et de Steffi Graf. Pour moi, le tennis n’était que ce jeu avec une balle et une raquette. J’aimais les allers et retours par-dessus le filet. On me disait même que j’avais un bon toucher de balle. Pourtant, à part quelques débutants, je ne trouvais pas de vrais partenaires de jeu. Tout le monde voulait un match. Tout le monde voulait gagner. Tout le monde se donnait l’impression d’être un petit Boris Becker ou une petite Martina Hingis. Au travail, j’avais suffisamment d’occasions de me battre contre des concurrents et, si possible, de gagner. Dans mes loisirs, je voulais jouer, pas gagner. Il ne m’a pas fallu trop longtemps pour comprendre que je n’étais pas à ma place sur un court de tennis.
Il me restait le jogging. Déambuler au petit galop au milieu de la nature. La plupart du temps, j’étais seul. Cela avait ses avantages. Personne qui s’obstinait à me motiver à courir et suinter sudorifiquement. J’avais mon trot propre. Les bonnes idées me venaient comme ça. Les meilleures idées me venaient en faisant mon jogging. Je trouvais des solutions plausibles à de nombreux problèmes professionnels lors de mes randonnées.
Le cas était clair. J’étais tout, sauf un sportif. J’étais né casanier. Mais malgré mon manque d’activité physique, j’ai réussi à vivre en bonne santé jusqu’à presque 90 ans. Je trouve cela extraordinaire, et je suis reconnaissant qu’il en soit ainsi.

Les pantouflards ont le temps de penser. Pourquoi mes meilleurs amis insistaient-ils toujours pour me faire faire du sport et de l’exercice? Je ne suis pas fait pour ça. Je ne peux plus l’entendre. „Pense à ta santé“. „Va régulièrement faire un check-up.“ „Cours six kilomètres par jour.“ „Ainsi, tu resteras en forme jusqu’à un âge avancé.“ C’est l’opinion partagée par les profanes pour rester en bonne santé. Sauf qu’elle est fausse. L’idée naïve, selon laquelle si tous les citoyens suivaient les conseils forfaitaires susmentionnés, la santé publique se porterait mieux, il y aurait besoin de moins de soins sanitaires, est fausse. Il n’y a pas de fontaine de jouvence qui donnerait de la jeunesse à tout le monde. Je suis resté en bonne santé jusqu’à ce jour sans suivre tous ces conseils bien intentionnés, et j’en suis très reconnaissant. Pourquoi ne veut-on pas admettre que chaque personne est une édition originale, un individu unique, un exemplaire particulier. Une production inédite dotée de dons, talents et prédispositions personnels? Que chacun a sa propre voix intérieure? Une voix qu’il devrait écouter. Pour qu’elle puisse prendre les choses en main et surveiller sa propre santé. Que le corps fait exactement ce dont il a besoin, et lui seul, pour vivre en paix ?

Nos générations précédentes vivaient ainsi. En règle générale, elles étaient en bonne santé. S’il leurs manquait quelque chose, il y avait toute une série de remèdes de bonne femme qui étaient là pour soulager les maux. Si l’on se cassait le bras, on allait chez le médecin. Mais si l’on tombait gravement malade et que l’on ne pouvait plus être aidé, on savait que c’était la fin. Cela faisait partie de la vie. C’est la vie.
Entre-temps, m’a-t-on dit, de grands progrès ont été réalisés dans les soins médicaux. C’est certainement le cas. Le secteur sanitaire est devenu un facteur industriel important. Avec tout ce qui fait partie de cette industrie. D’excellents produits. Une production sophistiquée. Des possibilités de diagnostic professionnel. Un réseau de distribution qui couvre tout. Le client est assuré contre la maladie. La tentation de s’approvisionner généreusement, même si ce n’est pas absolument nécessaire, pour amortir une partie des primes payées, ne guette-t-elle pas?
Se pourrait-il que l’on soit devenu enclin à se servir comme dans un supermarché de la santé, sans qu’il y ait une raison médicale à cela ? Je ne le sais pas.

Mais je sais ceci. Pour rester en bonne santé, chacun doit prendre soin de lui-même et veiller à ce qu’il reçoive exactement les soins dont il a besoin en tant qu’individu. Il n’y a pas de solutions forfaitaires.

Et les conseils de profanes ne sont pas de grande utilité.

 

Views: 56

Stau

Letzthin hatte ich wieder Gelegenheit, mit dem Auto nach Basel gefahren zu werden. Autofahren ist für mich dann am schönsten, wenn ich nicht am Steuer sitzen muss. Ein guter Autofahrer war ich nie. Freude an der Geschwindigkeit ist eine Empfindung, die ich nicht geniesse. Nicht beim Skifahren, nicht beim Velofahren und schon gar nicht beim Autofahren. Autos interessierten mich nie. Noch nie war ich am Autosalon in Genf. Für mich ist das Auto ein reines Transportmittel. Es muss praktisch und zuverlässig sein und mich ohne Pannen von A nach B bringen. Ich bin der geborene Beifahrer. Ob im Zug oder im Auto, wenn die Landschaft am Fenster vorbeizieht, kommen mir die besten Gedanken. So sind viele meiner Kolumnen, Vorträge, Publikationen, sogar die Vorworte zum Geschäftsbericht, entstanden.

Vor ein paar Wochen erlebte ich wieder einmal das angenehme Gefühl des Beifahrens. Die Strecke war mir bekannt. War sie doch Teil meines Berufsweges, als ich in Aarau arbeitete. Tausend Mal bin ich zur Arbeit gefahren worden. Das war vor dreissig Jahren. Damals nannten wir den Berufsverkehr schon sehr dicht. Es gab schon immer viele Autos. Was ich heute auf der Fahrt nach Basel erlebte, empfand ich als dramatisch. Sicher doppelt so viele Fahrzeuge waren heute unterwegs. Schwere Laster, viele Kleinbusse und Personenwagen ohne Zahl. Stossstange an Stossstange schob sich die Masse voran. Die Autobahn war proppenvoll. Die Autos bewegten sich von Staupunkt zu Staupunkt. Jedes seinem Ziel entgegen. Es machte mich nachdenklich. Da nicht am Steuer sitzend, konnte ich denken. Allerlei schoss mir durch den Kopf.

Erster Gedanke: Die Fahrzeit
Von flüssigem Verkehr konnte keine Rede sein. Immer wieder kam der Fluss ins Stocken, gab es Staus. Baustellen, Einmündungen von rechts, Tempobeschränkungen, Umfahrungen, der Wechsel von drei auf zwei Spuren. Diese Unregelmässigkeiten im Tempo liessen das Gefühl aufkommen, man komme nicht vom Fleck, komme nicht rechtzeitig ans Ziel. Das stimmte nicht ganz. Erstaunlicherweise war die Fahrzeit von zuhause nach Aarau ungefähr gleich wie vor dreissig Jahren. Ein Phänomen, das ich nie vorausgesagt hätte.

Zweiter Gedanke: Warum?
Warum quälen sich diese Menschen Tag für Tag fahrend auf die Strasse? Sie verlieren Zeit, die für besseres zu benützen wäre. Um pannenfrei ans Ziel zu kommen, verlangt die Fahrerei viel Aufmerksamkeit. Sie investieren dafür viel persönliche Energie. Da gibt es doch die erstklassigen Segnungen des öffentlichen Verkehrs. Kein Stress, viel Zeit für anderes. Die Antwort liegt auf der Hand. Der Vorteil der Punkt-Punkt-Verbindung ist der Trumpfbauer des Individualverkehrs. Keine Fragen wie «Finde ich noch einen Parkplatz beim Bahnhof?» «Hoffentlich habe ich einen guten Sitzplatz im Zug.» «Wie lange muss ich wohl auf das nächste Tram warten?“
Von zuhause bis ins Ziel ohne umsteigen, ohne Fussmarsch vom Parkplatz bis zum Zug, das ist sehr verlockend. Da liegen schon ein paar Ärgernisse unterwegs drin.

Dritter Gedanke: Freiheit
Ein weiteres Phänomen. In jedem Fahrzeug sitzt nur eine Person. Das war vor dreissig Jahren nicht anders. Immer war vom «Carsharing», diesem Bestandteil der kombinierten Mobilität, die Rede. Es hat sich bis heute nicht realisiert. Das Auto bringt Freiheit. Die Abfahrzeit wird ohne Absprache mit Zweiten entschieden. Ebenso die Route und die Möglichkeit, auf dem Heimweg noch rasch beim Bäcker vorbeizugehen. Die grosse Versuchung des Individualverkehrs heisst Entscheidungsfreiheit. Frei sein! Ungebunden vom Fahrplan, vom Wohnort der Berufskollegen und von Wünschen anderer. Das ist der Grund, warum bald jeder Erwachsener heute ein Auto fährt.

Vierter Gedanke: Verbesserungen
Sollte da nicht etwas für die Verbesserung des Verkehrsflusses getan werden müssen? Gesteuerte Ampeln, Flüsterbeton, Autoradio Schweiz informiert dauernd und liefert Tricks schnell voranzukommen. Das könnte funktionieren, wären da nicht die notwendigen Baustellen. Bei einem so grossen Verkehrsaufkommen wird die Infrastruktur entsprechend beansprucht. Was Unterhalts- und Verbesserungsarbeit erzwingt.

Fünfter Gedanke: Alles fliesst.
Wir sind schon durch den Bözberg. Wir sind im Fricktal. Wo sind bloss die vielen Autos geblieben? Auf der Autobahn nach Basel herrscht Verkehr wie vor fünfzig Jahren. Ein paar Lastwagen, ein paar Kleinbusse und wenige PWs. „Panta rhei, alles fliesst“ sagte schon Heraklit. Natürlich! Es gibt Hauptverkehrsadern wie von Zürich nach Bern via Önsingen und Nebenstrassen wie im Rhonetal oder im Fricktal. Dort, wo sehr viel Verkehr herrscht, müssen bessere Verbindungen her. Also breitere Stassen bauen. Amerika hat es uns vorgemacht. Statt lahme zwei Spuren deren vier oder gar sechs. Geht auch nicht. Verschwendung von Kulturland, tönt es aus dem politischen Lager der Grünen.

Sechster Gedanke: Später nachdenken
Kurz vor Birsfelden geht mir ein Licht auf. Es geht gar nicht um Autos, es geht um Menschen. Seit den sechziger Jahren des letzten Jahrhunderts wohnen 55% mehr Erwachsene in der Schweiz. Und diese Schweiz ist kein Quadratmeter grösser als damals. Da wird es eng. Ich bin inzwischen am Ziel.

Über diesen Gedanken muss ich ein andermal nachdenken.

Views: 331

Enbouteillage

Dernièrement, j’ai à nouveau eu l’occasion de me faire voiturer à Bâle. Pour moi, le meilleur moment de la conduite, c’est quand je ne dois pas moi-même prendre le volant. Je n’ai jamais été un bon conducteur. L’ivresse de la vitesse est une des sensations que je n’apprécie guère. Ni en skiant, ni en pédalant à vélo et encore moins en conduisant. Les voitures ne m’ont jamais intéressé. Je ne suis jamais allé au salon de l’automobile de Genève. Pour moi, la voiture n’est rien qu’un moyen de transport. Elle doit être pratique et fiable et m’emmener d’un point A à un point B sans tomber en panne. Moi, je suis le convoyeur né. Que ce soit dans le train ou dans la voiture, lorsque le paysage défile devant ma vitre, les meilleures pensées me viennent. C’est ainsi que sont nées nombre de mes chroniques, conférences, publications, et même les préfaces de rapports annuels.

Il y a quelques semaines, j’ai à nouveau éprouvé l’agréable sensation du convoyage en voiture. Le trajet m’était familier. Il faisait partie de mon parcours professionnel lorsque je travaillais à Aarau. J’ai été conduit mille fois au travail. C’était il y a trente ans. A l’époque, nous ressentions déjà le trafic urbain comme étant très dense. Il y avait déjà beaucoup de voitures. Par contre, ce que j’ai vécu aujourd’hui en me rendant à Bâle, je l’ai trouvé dramatique. Il y a aujourd’hui certainement plus du double de véhicules en circulation. Des semi-remorques lourdes, de nombreux minibus et une foultitude de voitures. Pare-chocs contre pare-chocs, la masse avançait. L’autoroute était pleine à craquer. Les voitures se déplaçaient de point d’embouteillage en point d’embouteillage. Chacun cinglait vers sa destination. Cela m’a fait réfléchir. N’étant pas au volant, je pouvais réfléchir. Toutes sortes de choses me sont passées par la tête.

Première pensée: la durée du trajet
On ne pouvait pas parler d’une circulation fluide. Le flux était sans cesse ralenti, il y avait les embouteillages. Des travaux, des débouchés à droite, des limitations de vitesse, des contournements, le passage de trois à deux voies. Ces irrégularités de la vitesse donnaient le sentiment de ne pas avancer d’un pouce, de ne pas arriver à temps à destination. Ce qui n’était pas tout à fait vrai. Étonnamment, la durée du trajet entre ma maison et Aarau était à peu près le même qu’il y a trente ans. Un phénomène que je n’aurais jamais prédit.

Deuxième réflexion: pourquoi?
Pourquoi ces gens se torturent-ils jour après jour en prenant la route? Ils perdent du temps qui pourrait être utilisé à d’autres fins. Pour arriver à destination sans tomber en panne, la conduite demande beaucoup d’attention. Ils y investissent beaucoup d’énergie personnelle. Il y a pourtant les bienfaits de premier ordre des transports publics. Pas de stress, beaucoup de temps pour autre chose. La réponse est évidente. L’avantage de la liaison point à point est l’atout majeur du transport individuel. Pas de questions du genre „Est-ce que je vais trouver une place de parking près de la gare?“ „J’espère que j’aurai une bonne place dans le train.“ „Combien de temps dois-je attendre le prochain tram?“

Aller de chez soi vers le but avisé sans changer de train, sans une marche à pied du parking au train, c’est très tentant. On accepte déjà quelques désagréments en cours de route.

Troisième idée: la liberté
Un autre phénomène. Il n’y a qu’une seule personne par véhicule. Il y a trente ans, cela n’était pas différent. On parlait toujours du „car sharing“, cette composante de la mobilité combinée. Elle ne s’est pas concrétisée jusqu’à ce jour. La voiture donne une liberté. L’heure de départ est décidée sans concertation avec quelqu’un d’autre. De même que l’itinéraire et la possibilité de s’arrêter rapidement à la boulangerie en rentrant chez soi. La grande tentation du transport individuel est la liberté de décision. Être libre! Ne pas être lié aux horaires, au domicile des collègues de travail et aux souhaits d’autrui. C’est la raison pour laquelle presque chaque adulte conduit aujourd’hui une voiture.

Quatrième idée: des améliorations
Ne faudrait-il pas faire quelque chose pour améliorer la fluidité du trafic? Feux de signalisation synchronisés, revêtements silencieux, radio suisse informant en permanence et fournissant des astuces pour avancer rapidement. Cela pourrait fonctionner s’il n’y avait pas les inévitables chantiers nécessaires au maintien. Avec un tel volume de trafic, l’infrastructure est conséquemment mise à rude contribution. Ce qui oblige à effectuer des travaux d’entretien et d’amélioration.

Cinquième idée: tout s’écoule.
Nous avons traversé le Bözberg. Nous sommes dans le Fricktal. Mais où sont passées toutes les voitures? Sur l’autoroute qui mène à Bâle, le trafic est le même qu’il y a cinquante ans. Quelques camions, quelques minibus et quelques voitures. „Panta rhei, tout s’écoule“, disait déjà Héraclite. Bien sûr! Il y a des artères principales, comme celle qui relie Zurich à Berne via Oensingen, et des routes secondaires, comme dans la vallée du Rhône ou dans le Fricktal. Là où il y a beaucoup de trafic, il faut méliorer les liaisons. Il faudrait donc construire des routes plus larges. L’Amérique nous en a donné l’exemple. Au lieu de deux voies boiteuses, allons-y pour quatre ou voire même six. Mais ce n’est pas possible non plus. Un gaspillage de terres arables, entend-on dans le camp politique des Verts.

Sixième pensée: réfléchir plus tard
Peu avant Birsfelden, une lumière se fait jour dans mon esprit. Il ne s’agit pas du tout de voitures, mais de personnes. Depuis les années soixante du siècle dernier, 55% d’adultes en plus vivent en Suisse. Et cette Suisse n’est pas plus grande d’un mètre carré qu’à l’époque. On est à l’étroit. Entre-temps, je suis arrivé à destination.

Il faudra que je réfléchisse à ça une autre fois.

Views: 165

Sonnenaufgang

Als ich noch im Erwerbsleben stand, war ich oft früh auf den Beinen. Das Erwachen des Tages mitzuerleben, war stets eine erfreuliche Episode. Ein richtiger Aufsteller. Das ist lange her. Meistens verschlafe ich heute den Tagesbeginn. Neulich allerdings war ich um vier Uhr früh wach. Einfach wach und munter. Ausgeschlafen umfing mich eine stockdunkle Nacht. Es packte mich, an diesem milden Vorsommerstag wieder einmal den Tagesanbruch zu erleben. So sass ich, noch mitten in der Nacht im Bademantel eingehüllt, auf der Terrasse. Ganz Nacht war es, um ehrlich zu sein, nicht mehr. Am Horizont entwickelte sich ein dunkles Grau. Vogelgesang kündigte das bevorstehende Auftauchen der Sonne an. Stille wechselte sich ab mit leisem Gezwitscher, das immer lauter, immer fröhlicher wurde. Am Horizont wird es schon etwas heller. Der Tag erwacht. Noch ist keine Sonne sichtbar. Venus räkelt sich noch in den Wolken. Sie kämpfen gegen das sich entwickelnde Licht. Ein besonderes Bild, dieser Zweikampf. Dunkelschwarze Wolken vor einem etwas helleren blau-grauen Hintergrund. An ihren Rändern entstehen silberne Streifen. Der goldene Hahn auf dem Kirchturm zeigt sich strahlend gelb. Unübersehbar wie ein Fixstern. Das Häuserdorf rund um den Turm nimmt bedächtig Struktur an. Die Nachbarskatze, bereits auf Mäusejagd, schleicht an mir vorbei. Der Vogelgesang verstummt. Gefahr in Sicht. Achtung Katze. Dann der erste Sonnenstrahl. Gleichzeitig entsteht am Himmel ein Gemälde von Schatten und Licht. Das Bild ist nur von kurzer Dauer, die Sonne obsiegt. Spatzen, Amsel, Meisen, Elster und Krähen rascheln im Gebüsch. Der Milan zieht majestätisch seine Kreise. So prachtvoll wie heute ist es nicht immer. Das Wetter macht, was es will. Wir werden nicht gefragt. Wir sind die Konsumenten, die dem Wettergott keinerlei Aufträge erteilen können.

Der neue Tag muss nicht immer so grossartig aufstehen wie heute. Da gibt es Tage, an denen es gar nicht richtig hell wird. Kein Sonnenstrahl weit und breit. Alles bleibt ins Grau der Dämmerung gehüllt. Fehlt nur noch der Regen. Dann kann ich in den Morgenstunden noch so wach sein, vom Aufstehen und ins Freie Gehen kann keine Rede sein. Für solche Situationen, sie sind gar nicht so selten, halte ich eine regelrechte Liste von Ausreden parat. „Ein paar Zeilen lesen wäre jetzt schön.“ „Ich habe ja Zeit.“ „Ich kann es mir leisten liegen zu bleiben.“
Nicht so heute im Bademantel auf der Terrasse.

Der neue Tag ist da. Mit ihm erwacht die Welt. Autotüren schlagen zu, Motoren heulen auf, Schüler flitzen auf ihren Rädern der Schule entgegen. Wieder einmal erleben, wie der Alltag Anlauf nimmt. Was er wohl bringt, dieser neue Tag? So früh am Morgen bin ich in der Regel noch in Morpheus‘ Armen. Höchstens nur ein Auge offen, und gar keine Motivation, den Schlaf abzubrechen. Hier auf der Terrasse aber, nach einem beeindruckenden Tagesanbruch, bin ich voller Optimismus. Dieser Tag kann nur Gutes bringen. Schlechtes Wetter ist nicht in Sicht.

Da passiert, was nie passiert. Das Telefon klingelt. Um halb sieben in der Früh. Alice ist am Apparat, die Frau meines alten Bekannten Hugo. Hugo wurde mitten in der Nacht vom Notarzt abgeholt. Er liegt jetzt in der Notfallstation. Morgen wird er operiert. Ein Tumor im Kopf. Schlimm. Das sind leidige Augenblicke, wo mir die Worte wegbleiben. Die glänzende Morgendämmerung wird von der bevorstehenden Todesnachricht eines geschätzten Kameraden abgelöst. Unbarmherzig präsentiert das Leben, was es ist. Ein Schreiten durch die Zeit, in der alles nebeneinander und ungefragt stattfindet. Angst und Freude sind zwei unterschiedliche Geschwister, die uns stets wieder begegnen. Mit sich tragen sie die Hoffnung. Hoffnung hat landläufig keinen guten Ruf. Wahrgenommen wird sie als tatenloses Warten auf ein Wunder. Das sehe ich ganz anders.

Hoffnung hat nichts mit Naivität und blindem Zukunftsvertrauen zu tun. Im Gegenteil, Hoffnung ist ein Mittel, auf die Frage „wie könnte es auch noch sein“ eine Antwort zu finden. Hoffnung ist bei mir vor allem ein Hinterfragen der ungemütlichen Lage, in der man sich gerade befindet. Hoffnung kann ein mächtiger Antrieb sein weiterzumachen, sich gegen Widerstände aufzubäumen, durchzuhalten. Egal, wie schlecht die Lage ist, man bleibt zuversichtlich. Die Hoffnung fixiert einen Punkt in der Ferne, an dem man sich orientieren, ihn ansteuern kann. Hoffnung nährt den Wunsch zu leben.
Zurück zum Sonnenaufgang. Auch wenn die Nachricht von Alice düster ist und trist, sie gibt auch Hoffnung. “Solange ich atme, hoffe ich“, sagte Alice. Und dies zurecht. Die Operation ist gelungen. Der Tumor war nicht bösartig.

Der Sonnenaufgang steht hier als Fanal, als Zeichen dafür, dass die Ergebnisse in der Regel besser sind als sie in der Vorstellung ausgedacht wurden. Die Sonne scheint immer wieder.

 

 

Views: 18063