Stéphanie

A Loèche, Grand’maman prenait son café noir, installée dans son fauteuil Louis XVI. Une tasse de café fumait sur la table ovale à côté d’un bol de morceaux de sucre. „Le café doit être doux comme l’amour, chaud comme l’enfer et noir comme la nuit“. C’était sa définition du café noir. Il incluait aussi un canard. La manière élégante pour une dame du monde de se prendre un petit alcool. Un morceau de sucre trempé dans l’eau de vie fonds finalement sur la langue avec délectation. Tout simplement délicieux. Un petit verre de schnaps et une bouteille de marc provenant de la cave de l’oncle Ferdi complétaient cette nature morte. Un paquet de „Laurent vert“, l’élégante cigarette oblongue d’Égypte pour dames, complétait l’installation. Le soleil était déjà bas. Ses rayons scintillaient dans les verres sur la table. Ma grand-mère ne manquait jamais ce repos après le travail du matin, café, schnaps et cigarette. C’était un rituel qui faisait partie intégrale de sa vie, comme se brosser les dents le matin ou prier le soir. Elle n’omettait jamais cette „pause créative“, comme Grand’maman appelait cette habitude. Chaque jour, en semaine ou dimanche, ce culte était vénéré.
Dans sa main, une lettre de son gendre Marcel de Neuchâtel. Les nouvelles de la famille étaient régulièrement échangées de cette manière, tout comme les dispositions prises concernant la retraite. Deux billets de cent francs étaient posés sur la table à côté du service à café. Ils étaient joints à la lettre. Les enfants, mes oncles et mes tantes, avaient convenu de maintenir à flot le foyer de Loèche de cette manière simple.

À Neuchâtel, l’oncle Marcel se tenait dans son laboratoire pharmaceutique. Il était en train de préparer une solution très diluée pour un usage homéopathique. Les fioles jaugées et les pipettes étaient prêtes. Les travaux étaient réalisés avec soin. Il passait plus de la moitié de la journée ici, dans sa boutique de médicaments que son père avait fondé le siècle dernier. Il aimait son travail, il s’occupait de ses clients avec attention. La Pharmacie de l’Orangerie était une institution dans la ville. C’était le magasin où le suivi de l’art médical trouvait sa continuation. Outre les médicaments prescrits sur ordonnance, de nombreux produits issus de la production propre du magasin y étaient proposés à la vente. Les pilules, onguents, comprimés et teintures phytothérapiques et homéopathiques, manufacturés par Marcel lui-même, suscitaient un vif intérêt. Les patients n’y trouvaient pas seulement les médicaments nécessaires à la guérison de leurs maux, mais y recevaient aussi des conseils compétents. Pour chacun, il avait un mot d’encouragement, lui prodiguait des conseils, échangeait des nouvelles et des mises à jour avec la plus grande discrétion. Cette pharmacie appartenait à la ville comme l’école horlogère ou le port de plaisance. C’était le centre social de la vie neuchâteloise.

Quand je suis entré dans la cuisine le soir, Stéphanie venait de déguster son goûter. Autour d’un pain beurré avec une confiture d’abricots maison et d’un thé, Grand’maman faisait un compte-rendu de la lettre de Neuchâtel. „M. Marcel a besoin de thym sauvage, d’orchis et de daphné“. Stéphanie pris note de la commande d’un hochement de tête et murmura : „Au courrier la semaine prochaine“. Stéphanie représentait le classique symbole des femmes flétries du Valais. N’y manquait plus que la pipe à tabac. Elle était toujours vêtue de noir. Elle portait toujours un foulard. Des langues malveillantes prétendaient qu’elle avait reçu sa première jupe noire lors de sa première communion, la deuxième pour sa confirmation et la troisième quand elle a eu atteint la majorité. Stéphanie était en constant va-et-vient dans notre maison. Elle avait le don d’être toujours présente quand on avait besoin d’elle. Elle allait aider tout le monde lorsqu’il s’agissait de préparer et servir les repas. Elle apparaissait sans bruit et disparaissait à nouveau sans qu’on l’entende. L’âme fidèle de la famille. Déjà à l’époque, c’était une femme indépendante, tonique et pleine de sagesse.

Quand elle était là, j’aimais la rejoindre à la table de la cuisine. Nous nous entendions bien, et elle m’avait pris d’affection. Je pouvais ainsi prendre des nouvelles de ce qui se passait à Loèche. Ses histoires étaient brodées de sagesse. „Le pain dur n’est pas dur, pas de pain c’est dur“. Stéphanie fréquentait diverses familles. Elle aidait dans les vignes. Assistait la sage-femme. Faisait les courses pour ces messieurs-dames. Portait les lettres à la poste. Et collectait les herbes médicinales. C’est là qu’elle était vraiment dans son élément. C’était son bercail. Elle était l’experte de la ville. Personne ne connaissait mieux qu’elle les effets médicinaux des plantes vivaces et des herbes. Un héritage de la famille Ambühl, à laquelle elle appartenait. Elle connaissait toutes les plantes médicinales et savait où les trouver. Parfois, elle et le médecin de la ville, le Dr Bayard, étaient en conflit. Il n’aimait pas que quelqu’un interféra dans son travail. Stéphanie voulait seulement aider, soulager la douleur, accélérer le processus de guérison. Elle connaissait l’efficacité des substances naturelles sur le corps humain. Un de ses jeunes cousins s’était un jour cassé le bras et se promenait avec un plâtre. Au bout de trois semaines, Stéphanie a enlevé le plâtre, palpé la fracture, appliqué une pommade, qu’elle avait fabriquée elle-même, et ordonné au garçon de ne pas utiliser le bras et de toujours le laisser au soleil pendant la journée. Deux semaines plus tard, le neveu est retourné à son travail. (D’une certaine manière je comprends aujourd’hui, que le médecin ne goûtait pas cela).

L’oncle Marcel avait eu l’occasion de faire connaissance de Stéphanie et son savoir en matière d’herbes médicinales lors d’une visite de vacances à Loèche. Il fut très impressionné par ses connaissances. Elle devient le fournisseur de plantes médicinales de la Pharmacie de l’Orangerie. Malheureusement, l’oncle Marcel maîtrisait très mal la langue allemande. Dans ses régulières lettres à Loèche, il passait ses commandes. Grand’maman les traduisait oralement, quand Stéphanie était présente. En l’espace de quinze jours, les plantes étaient livrées par poste. Une semaine plus tard, Stéphanie recevait le paiement de ses efforts dans une enveloppe. La lettre d’accompagnement était à nouveau lue dans notre cuisine, traduite verbalement en allemand. C’est ainsi que la première entreprise d’exportation de Stéphanie fonctionnait. Très simple. Pas de comptabilité ni correspondance commerciale. Tout était basé sur la confiance. La parole tenue.

La vie commerciale dans cette petite ville était, comparée à aujourd’hui, très simple et pourtant efficace. Tout le monde était là pour tout le monde. S’il y avait un quelconque besoin, l’aide était apportée. Il y avait des spécialistes pour toutes sortes de travaux. L’un d’eux était particulièrement doué pour construire des murs de pierraille dans les vignes. La plupart d’entre eux étaient expérimentés en viticulture. Toutes les ménagères savaient comment faire les meilleures confitures et confectionner les plus délicieuses saucisses faites maison. Même le chat avait sa place et son travail dans cette économie. Il nous débarrassait des rats et des souris. L’économie fonctionnait. Chacun contribuait à la vie communautaire de la petite ville. Il y avait peu de besoin d’argent liquide. Une poignée de main comptait plus que le plus mielleux contrat du meilleur notaire. Aucune confirmation écrite n’était requise. La parole était le lien. Et les gens tenaient parole. La plupart du temps. Quiconque se permettait quelque chose de pas trop propre était remis à sa place par le chef de famille.

Pour nous, c’était incontestablement Grand’maman. Elle était la patronne évidente de la maison. Ses instructions étaient exécutées sans discussion aucune et sans ronchonnement. Il n’y avait pas eu de malentendus ou d’excuses parce qu’elle était claire. Elle avait des principes simples. Ils comptaient plus que les dix commandements divins. Et elle n’a jamais profité de sa suprématie. Elle était l’autorité naturelle.

Un monde parfait à l’époque ?

Bien sûr que non.

Les gens de cette époque étaient d’une disposition similaire à ceux d’aujourd’hui. Beaucoup ne prenaient pas très au sérieux la décence, l’équité, la sincérité, la considération et la loyauté. Tout comme aujourd’hui. Une seule chose était mieux à l’époque.

Il y avait plus de liberté.

Chacun avait plus de liberté personnelle. Il y avait aussi une tolérance naturelle. Les gens ignoraient les petites incohérences. Ils fermaient un œil. Prenaient les choses pour ce qu’elles sont.
La vie était moins compliquée qu’aujourd’hui. La plupart des choses se passaient à Loèche même. Seuls quelques résidents quittaient la ville de temps en temps. Le soir, tout le monde était de retour à la maison.
L’entreprise d’exportation de Stéphanie était une grosse affaire, une exception. Il ne s’intégrait pas vraiment dans cette économie à petite échelle. C’était un peu comme un accord commercial avec le Danemark aujourd’hui.

Même dans le Loèche de cette époque, c’était déjà exigeant de traiter la liberté de manière décente. La liberté peut conduire à la fois au bien et au mal. Pour que tout se passe bien, il faut des règles du jeu que tout le monde respecte. Dans la petite région de Loèche, le respect de ces règles tenait de la responsabilité de toute la population. Tout le monde connaissait tout le monde. Tout le monde contrôlait tout le monde. Cela garantissait la paix et l’ordre, mais cela n’avait pas que des avantages.
Cela dépend du degré de responsabilité que l’individu est prêt à assumer.

Pendant mon séjour à Loèche, cette responsabilité était assumée par les adultes. Il y avait quelques sages parmi eux. Par leur exemple, ils ont fait pencher la balance entre le bien et le mal en faveur du bien, pour le bien de l’ensemble. Ils étaient les chefs non couronnés. Leurs avis étaient suivis. Ils avaient l’autorité. Ils offraient une vie tranquille.
Une sorte de cabinet fantôme.

La liberté n’est justement pas triviale !

 

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Une petite histoire

 

Edmond M. Berrang,
mein Schwiegersohn, hat mir diese Geschichte zum Geburtstag geschenkt. Hier kommt die französische Originalfassung.

 

Bonjour Hans!
Comme tu aimes raconter des histoires, je t’en raconte une pour ton anniversaire, une que j’ai rapporté d’Inde.

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Pandharpur est l’un des lieux de pèlerinage les plus sacrés du Maharashtra. Ce que Puri est au Bengale et à l’Orissa, ce que Chidambaram est à l’Inde du Sud, Pandharpur l’est au Maharashtra (Capitale: Bombay). C’est une petite ville sur les rives de la rivière Bhima et un site de culte de Krishna.

Le temple le plus célèbre est le temple Vithobha (Vitthoba est un nom de Krishna).
Et voici donc l’histoire de sa construction .

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Pundalik est un homme très simple, de raison disons très moyenne, c.a.d. muni d’un vocabulaire d’environ 400 mots, ne connaissant ni l’orthographe, ni le calcul, sauf les additions et soustractions.
Pundalik est un fervent dévot de Krishna, et de toute sa vie a servi assidument ses parents.

Son voeu le plus cher: rencontrer Dieu, voir Krishna.
Pour ce faire, il consulte le guru du village. Celui-ci réalise les limitations de Pundalik et lui dit:“ Ton chemin à toi ne sont ni les études, ni la connaissance, ni la prière, ni la dévotion, mais ton chemin est le Karma Yoga (Yoga des actions): le service. Sers tes parents assidument comme tu l’as fait par le passé. Dieu sera certainement attendri et exaucera un jour ton voeu“.
Pundalik est tout content de cette réponse, car il aime servir et il aime ses parents. Il sers donc ses parents avec encore plus de ferveur et d’attentions. Jour et nuit. Été comme hivers.
Krishna, voyant cet incessant dévouement fut ému et décida donc d’exaucer le voeu le plus cher de Pundalik et lui apparut, à sa demeure, dans toute sa splendeur.
Mais Pundalik était en train de décaper une casserole et ne lui prêta aucune attention.

Krishna, après un moment, toussota et parla:“ Pundalik, c’est moi, Krishna, ton Dieu. Je suis là pour combler ton désir le plus cher. Rends moi hommage, adore moi, c’est moi, ton Dieu“.
Mais Pundalik répondit: „ Oui oui, j’arrive de suite, mais je dois encore balayer la pièce“.

Krishna fut ému par tant de dévouement et attendit donc que Pundalik eut fini de balayer la pièce.
Ceci étant fini, Krista reparla:“ Pundalik, c’est moi, Krishna, ton Dieu. Rends moi maintenant hommage, adore moi, je suis la réalisation de ton voeu le plus cher“.
Et Pundalik répondit: „ Oui oui, j’arrive de suite, mais je dois encore ranger la chambre“.

Krishna fut certes ému par ce dévouement mais commença aussi à être quelque peu agaçé. Que Dieu dut attendre que Pundalik eut fini ses tâches est effectivement quelque peu irritant. Et pas vraiment digne d’un Dieu. Mais quoi, il ne lui resta rien d’autre à faire qu’attendre.

Ce travail étant enfin fini, Krishna reparla:“ Hallo, Pundalik, c’est moi, Krishna, ton Dieu et tu commences à lui courir sur le gnon. Alors, adore moi maintenant et tombe en prière et qu’on en finisse enfin avec cette absurde situation“.
Et Pundalik répondit: „ Oui oui, j’arrive de suite, mais je dois encore finir de laver le linge“.

Cette tâche étant terminée, Krishna reparla:“ Dis donc, Pundalik, tu commences sérieusement à me les gonfler, nom d’un homme. Je suis Dieu, ton voeu le plus cher et je suis là, devant toi. Alors arrête tes singeries et tombe enfin en adoration et basta“.

Et Pundalik répondit: „ Oui oui, j’arrive de suite. Il me faut encore repasser le linge. Tiens, voici une brique sur laquelle tu peux t’asseoir“.

 

Et la légende dit que Krishna est aujourd’hui toujours encore assis sur cette brique à attendre Pundalik…..

Le centre sacré du Temple est construit autour de cette brique.
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Bon anniversaire!

 

 

Nun folgt meine deutsche Übersetzung

 

Guten Tag Hans,
Du liebst es Geschichten zu erzählen. Ich möchte Dir zu Deinem Geburtstag eine erzählen, die ich aus Indien heimbrachte.
Diese Legende erzählt, wie der Bau des Vithoba-Tempels in Pandharpur entstand. Dem unterwürfigen Pundalik wird zugeschrieben, dass er die Gottheit Krishna nach Pandharpur gebracht hat.

Pundalik lebt in Pandharpur, eine Stadt im Bundesstaat Maharashtra im Westen Indiens. Pundalik hat denselben Vornamen wie der indische Dichter Narayan Nalk, ist aber im Gegensatz zu ihm ein einfaches Gemüt und von mässigem Verstande. Sein Wortschatz erreicht kaum 400 Wörter. Die Rechtschreibung ist ihm fremd. In Arithmetik beherrscht er nur das Zusammenzählen und Abzählen.
Pundalik ist ein hingebungsvoller Verehrer des Gottes Krishna, die hinduistische Form des Göttlichen. Sein ganzes Leben hat er seinen Eltern liebevoll gedient. Sein sehnlicher Wunsch wäre es, Gott zu begegnen. Krishna zu sehen! Er beschliesst den spirituellen Lehrer im Hinduismus, den Dorf Guru, um Rat zu fragen. Auf den ersten Blick erkennt dieser die geistigen Grenzen von Pundalik und sagt: «Dein Weg führt nicht über Studium, Wissen, Beten oder die Hingabe. Dein Weg ist Karma-Yoga. Das Yoga des selbstlosen Dienstes, des täglichen Handelns. Diene weiterhin Deine Eltern, sei fleissig, wie Du es in der Vergangenheit immer warst. So wird Gott zufrieden sein. Er wird eines Tages Deinen Wunsch erfüllen.»
Pundalik ist mit dieser Antwort sehr zufrieden. Er liebt es zu dienen. Er liebt seine Eltern. So dient er seinen Eltern mit noch mehr Eifer und Sorgfalt. Tag für Tag, im Sommer wie im Winter.

Als Krishna diese unaufhörliche Hingabe sah, war er gerührt. Er beschloss Pundaliks sehnlichster Wunsch zu erfüllen. In all seiner Pracht erschien er ihm in seinem Heim. Aber Pundalik war gerade dabei eine Pfanne sauber zu bürsten und beachtete die Gottheit nicht.
Nach einer Weile macht sich Krishna hüstelnd bemerkbar und sprach: «Pundalik ich bin’s, Krishna, Dein Gott. Ich bin hier, um Dein sehnlichster Wunsch zu erfüllen. Huldige mir. Bete mich an. Ich bin es, Dein Gott.»
Darauf Pundalik: «Ja ja, ich komm ja schon. Muss aber zuerst noch das Zimmer fegen.»

Krishna, gerührt von dieser Hingabe, wartete bis Pundalik den Raum fertig gereinigt hatte.
Als dem so war, erhob Krishna erneut das Wort: «Pundalik ich bin es wirklich. Ich Dein Gott. Ich bin die Erfüllung Deines sehnlichsten Wunsches. Verehre mich nun, bete mich an.»
Und Pundalik antwortete: « Ja ja ich komme gleich, muss aber zuerst noch das Zimmer aufräumen.»

Krishna war zwar gerührt von dieser Aufopferungsfähigkeit, konnte einen gewissen Ärger nicht unterdrücken. Für einen Gott ist es irritierend darauf zu warten bis Pundalik seine Aufgaben erledigt hatte. Das ist nicht wirklich eines Gottes würdig. Es blieb ihm so nichts anderes als zu warten.

Als die Arbeit endlich fertig war, setzte Krishna erneut zum Sprechen an: « Hallo Pundalik! Ich Krishna, Dein Gott ist hier. Langsam gehst Du mir auf die Nerven. Diese absurde Situation muss ein Ende nehmen. Bete mich jetzt an. Knie nieder im Gebet.»
«Ja, ja, ich bin gleich für Dich da. Aber ich muss noch die Wäsche waschen.»

Auch dieser Auftrag fand sein Ende. Eine Ungeduld in Krishnas Stimme war unüberhörbar. «Du bist daran mich ernsthaft zu nerven. Himmel, ich bin Dein Gott. Ich erfülle Deinen innigsten Wunsch. Jetzt stehe ich vor Dir. Hör auf mit Deinen Mätzchen. Auf die Knie und basta!»
Und Pundalik antwortete: « Ja, ja, sofort. Ich muss nur noch die Wäsche bügeln. Hier ist ein Ziegelstein, auf dem Du Dich setzen kannst.

Die Legende besagt, dass Krishna heute noch auf dem Ziegelstein sitzt, um auf Pundalik zu warten…

 

Der Vithoba-Tempel in Pandharpur, der Haupttempel in dem Krishna verehrt wird, wurde um diesen Ziegelstein herum gebaut.

 

 

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Achtundachtzig

Heute an meinem Achtundachtzigsten wage ich einen Boxenstopp. Einen Blick zurück. Antwort auf die Frage: «Wie hast Du es fertiggebracht, dieses Alter in Zufriedenheit und unter einem guten Stern zu erreichen?» Vorab sei gesagt, es waren wertvolle, schöne Jahre.

88 Jahre; ein attraktives, erfülltes Leben bis jetzt. Zeit, ein wenig darüber nachzudenken. Mein Leben entspricht nicht der Norm. Es ist nicht das Leben jener Person, die an einem Ort geboren wird, dort die Schule besucht, eine Familie gründet und immer noch am gleichen Ort in Rente geht. Mein Leben war nicht das eines Sesshaften. Ständiger Ortswechsel von Umzug zu Umzug, so wurde ich geprägt. In Den Haag sechsmal ein und aus, den Krieg dort in seiner ganzen Heftigkeit erlebt. Dann in Deutschland bei Tante Emma. Im Wallis bei Grand’maman. Es folgten Fribourg, Luzern, Basel, Zürich. Studium am Poly. Wieder Basel, ferner Glattbrugg, Gossau, Paris, Küsnacht. Jetzt endlich Gossau-ZH für immer!

Ich sitze hier im Garten. Ein genussvoller Sommertag. «Wie kam es zu diesem wunderbar bewegten Leben?» Es gab keinen Plan. Es lief ungesteuert von Scheideweg zu Scheideweg. Bei den Wegweisern wurde aus dem Bauch heraus die zutreffende Richtung gewählt. Mit der Zeit nahm dieses Vorgehen Struktur an. Mein Leben wurde organisierter. Ich begann zu verstehen, was es für eine sinnvolle Zukunft braucht. Meine Talente und Begabungen lernte ich mit der Zeit immer besser kennen. Sie wurden klarer, präziser. Langsam lernte ich, wie ich mein Dasein ausrichten konnte. Meine Arbeit und meine Familie gefielen mir von Tag zu Tag besser. Das war die Zeit als sich meine Menschenkenntnis entwickelte. Ich wurde ein echter Profi in der Organisation von komplexen Unternehmungen. Mit vielen verschiedenen, anders gearteten Menschen hatte ich zu tun.
Eine zweite Maxime, «Unternehmensführung ist Menschenführung», prägte mein Berufsleben. Nicht nur das Berufsleben – auch im Privatleben gilt: es geht immer um Menschen, mit Menschen. Mit Frau und Kindern, mit den Nachbarn, mit den Mitarbeitern und ihren Angehörigen, mit Lieferanten, Konkurrenten, Geldgebern und mit den Aktionären. Immer mit Menschen.
Vieles ist in der Zusammenarbeit mit ihnen gelungen, vieles ist danebengegangen.
Sie hinterliessen nicht nur für mich, sondern oft für alle Beteiligten schmerzende Blessuren. Wenn etwas schief geht, geht vieles kaputt und tut weh.Das Leben ist nicht konfliktfrei. Mein Leben war von einer gefährlichen Unbekümmertheit begleitet. Im Rückblick könnte ich von einer grossen Zahl von Schicksalsschlägen, Flops und Misserfolgen berichten.
Wenn ich einmal vor dem Trümmerhaufen einer Karambolage stand, gab es nur einen Reflex, aufräumen. Die Wunden lecken. Platz schaffen, weiter machen und diesmal besser.
Stets habe ich gewusst und ich weiss es heute noch, wo meine Kompetenzen ihre Grenzen haben. Ohne  überheblich zu werden, hat mir das ein solides Selbstverständnis gegeben.
Mit den Versuchungen des Lebens, ich meine die Gier nach Geld und Macht, wusste ich gut umzugehen. Ich liebe meinen kleinen Luxus. Immer schaffte ich mir angenehme Lebensbedingungen. Ein Beispiel: Schon als Student reiste ich mit der Bahn nur erste Klasse. Übertrieben habe ich nie. Keine teuren Autos. Ein gemütliches Haus, etwas gross, aber nicht protzig. Es kommt mir auf das tägliche Wohlergehen an.

Die heftige Aktivität des Berufslebens ist längst Vergangenheit, längst vorbei.Geblieben sind die Beziehungen zu den Menschen. Zu der Partnerin, zu den Töchtern und ihren Partnern, den Enkeln und Urenkeln, den Freunden und allen Menschen um mich herum. Schön Wohlfühlen in der Familie und unter Freunden.
Ich habe die Menschen einfach gerne.

So geniesse ich mein Dasein. Die Antworten nach dem Wieso und dem Warum des erfreulichen Lebens habe ich beieinander.
Heute ziehe ich Bilanz:

  • Ich mache mir keine Sorgen auf Vorrat. Wenn Probleme auftreten, werden sie gelöst, wenn sie da sind.
  • Nie eine Aufgabe übernehmen, die keinen Spass macht. Spass wird es immer, wenn sie zu den Talenten passt.
  • Ich glaube nicht an die Wirkung von ungebetenen Ratschlägen.
  • Akzeptieren, was ich nicht ändern kann. Daraus dann das Beste machen.
  • Jetzt ist jetzt.Wie geht’s nun weiter? Ich habe starke Nerven. Ich habe keine Angst vor Überraschungen. Und ich weiss, dass mein Leben ein Ende haben wird.
    Zu meinem achtundachtzigsten Wiegenfest schaue ich auf die vielen Jahre, die ich erlebt habe, in Dankbarkeit zurück.
    Es gefällt mir immer noch auf unserem Planeten.

Hoffentlich, das wünsche ich mir, ist mir noch ein Weilchen gegeben.

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Quatre-vingt-huit

Aujourd’hui, à l’occasion de mon quatre-vingt-huitième anniversaire, je me permets faire un arrêt au stand. Un regard rétro. Réponse à la question : „Comment as-tu réussi à atteindre cet âge dans le contentement et sous une bonne étoile ?“
Là, j’anticipe : ce furent de magnifiques et précieuses années.
88 ans ; une vie attrayante et épanouie jusqu’à ce jour. Il est temps d’y réfléchir quelque peu. Ma vie ne correspond pas aux normes courantes. Ce n’est pas la vie d’une personne qui naît en un lieu précis, y fait ses études, y fonde une famille et y prend sa retraite, toujours encore domicilié au même endroit. Ma vie n’a pas été celle d’un sédentaire. Se déplacer constamment d’un endroit à un autre, c’est ainsi que j’ai été estampé. Six fois entré puis sorti de La Haye, où l’on y a vécu la guerre dans toute sa férocité. Puis en Allemagne, chez tante Emma. En Valais avec Grand’maman. Ont suivi Fribourg, Lucerne, Bâle, Zurich. Études au Poly. Bâle à nouveau, puis Glattbrugg, Gossau, Paris, Küsnacht. Enfin, Gossau-ZH pour de bon !

Je suis assis ici dans le jardin. Une délicieuse journée d’été. „Comment s’est goupillée cette vie si remarquablement mouvementée ?“ Il n’y avait aucun plan. Elle a couru sans orientation de carrefour en carrefour. Aux panneaux indicateurs, la direction était choisie par pur instinct. Au fil du temps, cette approche s’est quelque peu structurée. Ma vie est devenue plus organisée. J’ai commencé à comprendre ce qu’il fallait faire pour avoir un avenir digne de ce nom. J’ai appris à mieux connaître mes talents propres et mes dons au fil du temps. Ils sont devenus plus clairs, plus précis. Lentement, j’ai appris à diriger mon existence. Mon travail et ma famille me plaisaient chaque jour de plus en plus. C’est à cette époque que ma connaissance de la nature humaine s’est développée. Je suis devenu un véritable professionnel de l’organisation d’entreprises complexes. Cela m’obligeait à gérer de nombreux types de personnalités quelconques et très différentes.
Une deuxième maxime, „la gestion d’affaires est une gestion de personnes“, a façonné ma vie professionnelle. Pas seulement dans ma vie professionnelle, mais aussi dans ma vie privée il s’agit en fait toujours de personnes, avec des personnes. Avec mon épouse et mes enfants, avec mes voisins, avec mes employés et leurs proches, avec fournisseurs, concurrents, financiers et actionnaires. Toujours des gens.

Beaucoup de choses ont réussi en coopération avec eux, et beaucoup ont aussi échoué. Ils ont laissé des cicatrices douloureuses, non seulement pour moi, mais souvent pour toutes les personnes concernées. Quand les choses vont mal, beaucoup de choses se cassent et font souffrir.
La vie n’est pas sans conflit. Ma vie était accompagnée d’une dangereuse insouciance. Avec le recul, je pourrais conter un grand nombre de coups du sort, de flops et d’échecs.
Quand je me suis trouvé confronté aux épaves d’un carambolage, je n’avais qu’un seul réflexe, celui de déblayer. Lécher les plaies. Faire de la place, passer à autre chose et mieux faire cette fois-ci.

J’ai toujours su, et le sais encore aujourd’hui, où mes compétences accostent leurs limites. Sans vouloir être arrogant, cela m’a donné une solide compréhension de moi-même. J’avais appris à faire face aux tentations de la vie, je veux dire l’avidité pour l’argent et le pouvoir. J’aime certes mon petit luxe. J’ai toujours créé des conditions de vie agréables pour moi-même. Un exemple : même lorsque j’étais étudiant, je ne voyageais en train qu’en première classe. Je n’en ai jamais abusé. Pas de voitures de luxe. Une maison accueillante, un peu grande, mais pas de clinquant. Ce qui m’importe, c’est le bien-être quotidien.

L’intense activité de la vie professionnelle est une chose d’un passé longtemps révolu. Ce qui me reste, c’est le relationnel avec les gens. Avec ma partenaire, mes filles et leurs partenaires, mes petits-enfants et arrière-petits-enfants, mes amis et toutes les personnes qui m’entourent. Se sentir bien dans la famille et entre amis.
J’aime vraiment bien les gens.

C’est ainsi que je profite de mon existence. J’ai conjugué les réponses du pourquoi et comment d’une vie agréable.
Aujourd’hui, je fais le point :

  • Ne stocker pas les soucis. Lorsque des problèmes surviennent, ils sont à résoudre quand ils sont là.
  • Ne jamais accepter une tâche qui ne procure pas de plaisir. Il fera toujours plaisir, si elle correspond aux talents.
  • Je ne crois pas à l’effet des conseils non sollicités.
  • Accepter ce que je ne peux pas changer. En faire le meilleur.
  • Maintenant, c’est maintenant.

Où allons-nous à partir d’ici ? J’ai des nerfs solides. Je ne crains pas les surprises. Et je sais que ma vie aura une fin. À l’occasion de mon quatre-vingt-huitième anniversaire, je regarde avec gratitude ces nombreuses années que j’ai vécues.

Et j’aime toujours encore vivre sur notre planète.

J’espère, et souhaite, qu’on me donnera encore un peu plus de temps.

 

 

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Viel

Ich liebe Suppe. Egal ob Wein-, Käse-, Mehl- oder Kartoffelsuppe. An heissen Sommertagen ist auch die kalte Variante willkommen. Gurkensuppe, Gazpacho oder Vichyssoise. Seit meiner letzten Kolumne über die Kochkunst stehe ich mehr am Herd. Immer wieder holt mich die Lust zu Experimenten ein. Mal sehen, ob ich es wieder zur Meisterschaft bringe. Diesmal geht es um eine mir noch unbekannte türkische Yoghurtsuppe.

Wir sassen zu dritt beim Bier. Seit dem Shutdown der erste Besuch in einer Wirtsstube. Mehr als ein Jahr ist verflossen. Jetzt ist es wieder möglich, mit Gleichgesinnten am Biertisch zu plauschen. Einer meiner Freunde schwärmte von dieser Vorspeise, der türkischen Yoghurtsuppe. Das weckte mein Interesse.
Im Nu fand ich im Netz eine Handvoll Rezepte. Joghurt ist nicht unbedingt meine Leibspeise. Mir geht es ums Experiment. Ob sie es glauben oder nicht für diese türkische Suppe braucht man griechischen Joghurt! So stand ich im Supermarkt vor dem Regal der Milchprodukte. Meterweise nichts wie Joghurt: entrahmter, fettarmer, Rahmjoghurt. Joghurt mit Beeren, Bananen, Kiwi und anderen Früchten. Joghurt mit Fruchtgeschmack. Joghurt für Veganer, Trinkyoghurt. Nur kein griechischer Joghurt. Den, welchen ich für meine Suppe bräuchte. Griechischer Joghurt Natur; nirgends zu finden.

Magermilchjoghurt ist ein Wort mit allen fünf Vokalen in der richtigen Reihenfolge, a-e-i-o-u. Solcher Blödsinn kommt einem in den Sinn, wenn man verzweifelt vor 50 verschiedene Varianten dieses Milchproduktes steht und das Benötigte nicht findet.
Mein Blick schweift durch das ganze Kaufhaus. Auf der Suche nach professioneller Hilfe. Weit und breit keine Bedienung. Endlich, wie durch Eingebung. Dort, zuhinterst im Regal, steht ein bescheidener Plastikbecher mit einem Alu-Deckel Γιαούρτι Ελλάδας, mein griechischer Jogurt. In der Vielfalt der Menge wurde das Gewünschte doch noch gefunden.
Auf dem Weg zur Kasse begegne ich der Brotabteilung. Eine Broschüre des Verbands schweizerischer Müller liegt zum Mitnehmen auf. Die verschiedensten Getreidesorten, Weizen, Roggen, Gerste, Hafer, sogar Hirse und Mais sind abgebildet und beschrieben. Mit Begeisterung stellen die Müller die Vielfalt ihrer Produkte vor. Stolz steht da zu lesen: «In der Schweiz gibt es mehr als 300 Brotsorten.»

Mit allen meinen Zutaten zur Herstellung der Joghurtsuppe, sitze ich entspannt im Auto auf dem Nachhauseweg. Auf der Forchstrasse empfangen mich viele andere Autos. Der klassische Feierabendstau. Soweit das Auge reicht, nur Automobile. Vor mir ein SUV. Hinter mir ein SUV («Sport Utility Vehicles»). Das sind diese Geländelimousinen, diese Stadtgeländewagen. Der Inbegriff für zu viel. Sie sind zu gross, zu schwer, zu breit, zu kompliziert in der Bedienung mit einem 2,7 Liter Motor, 325 PS und einem Verbrauch von 18 Litern auf 100 Kilometer! Braucht es wirklich einen Geländewagen, um bei Aldi Gemüse einzukaufen? Soll doch keiner kommen und behaupten, die hätten alle eine Ferienwohnung zuhinterst im Lötschental oder im Schanfigg.

Draussen nahm der Wind Fahrt auf. Im Garten werden Büsche und Bäume durchgeschüttelt. Totes Holz fliegt durch die Luft. Abgerissene Blüten und Blätter wirbeln am Fenster vorbei. Eben habe ich, wohlig geschützt vor dem Wüten der Natur, in meinem Lieblingsstuhl meine Pfeife angezündet. Die 50 Joghurtarten lassen mich nicht los. Für mich das Abbild, die Verbildlichung der Entwicklung unseres heutigen Wohlstandsstandards. In meiner Jugend gab es drei Brotsorten: Dunkles, Halbweisses und am Sonntag Zopf. Höchstens vier Sorten Joghurt kannte ich damals. Ein Auto zu besitzen war der sehnlichste Wunsch eines jeden Erwachsenen. Ferien im Ausland, davon konnte man nur träumen.

Dicke Regentropfen klopfen ans Fenster. In der Ferne Blitze und Donnerrollen ohne Unterbruch. Das Gewitter kommt näher. Der Regen wird zum Wolkenbruch. Zusammen mit Hagelkörnern stürzen gewaltige Wassermassen aus dem schwarzen Himmel. Der Garten wird in ein Schlachtfeld verwandelt. Meine Pfeife ist längst erloschen. Es brauchte keine Viertelstunde, um den friedlichen Feierabend in einen Ort der Verdammnis umzuwandeln.
Dieser Wetterumschlag könnte als Gleichnis für die Veränderung unserer Gesellschaft in den letzten 70 Jahren dienen.
Die Wohnbevölkerung hat sich fast verdoppelt. Heute leben 8,6 Millionen Menschen in der Schweiz. Jeder, der arbeiten will, findet einen Job. Wesentlich mehr Freizeit und auch mehr Geld stehen zur Verfügung. Nahezu alle Wünsche können erfüllt werden. Wir sind nicht mehr weit vom Schlaraffenland entfernt.

Plötzlich, unvermittelt, unangemeldet steht COVID 19 vor der Tür, erzwingt sich Eintritt und tritt auf die Bremse. Das ganze Wohlergehen im Paradies schien zusammenzubrechen. Über Nacht werden wir eingeschränkt. In der Stammbeiz kein Abendessen mehr. Kein Kinobesuch. Fussball wird vor leeren Tribünen gespielt. Die Pandemie hält uns den Spiegel vor. Der Staat übernimmt die Leitung. Die Regierung, von den Folgen der Lage überrumpelt, muss die Verantwortung und die Leitung übernehmen. Führung in der Krise? Noch nie erlebt! Nicht die geringste Erfahrung, wie das geht! Verständlich, dass am Anfang nicht alles so lief, wie wir es bisher gewohnt waren. Alle waren in dieser neuen Lage überfordert. Der bekannte Alltag wird fühlbar eingeschränkt. Das schöne Dasein mit seinen Bequemlichkeiten ist keine Selbstverständlichkeit mehr.
Dafür haben wir auf einmal mehr Freizeit. Zeit zum Nachdenken. Nachdenken, wie wir die bestehende Situation meistern werden. Nachdenken auch, wie wohl das Leben nach der Pandemie aussehen wird. Wir haben mit dem hohen Lebensstandard viele Annehmlichkeiten geschaffen. Wir haben damit auch viele Ressourcen unseres Planeten über Gebühr strapaziert. Luft, Wasser, fossil hergestellter Strom werden bedenkenlos konsumiert, und sehr viel Abfall wird produziert. Das Verhältnis zwischen Ressourcenschaffung und Ressourcenverbrauch ist aus dem Gleichgewicht geraten.

In den letzten 14 Monaten ist uns bewusst geworden, ein neuer Lebensweg muss begangen werden. Auf diese neue Lebensform müssen wir uns einrichten. Der Boxenstopp der Pandemie führt es uns vor Augen, etwas Elementares stimmt da nicht. Vor der Krise sind wir mit unserer Lebensgestaltung an Grenzen gestossen. Und plötzlich wurde uns vorgeführt, dass wir nicht nur am Limit angekommen sind, sondern wir die Begrenzungen überschritten haben. Die Überlastung des Planeten muss rückgängig gemacht werden. Es gibt praktikable Lösungen für dieses Erdüberlastungsproblem. Der Mensch und sein Erfindergeist haben bisher die Kapazität der Erde immer weiterentwickelt. Diese Kreativität können wir in der jetzigen Lage nützen. Die gute Nachricht, wir können etwas dafür tun. Wir haben das Wissen. Wir haben die notwendige Technologie. Es macht sowohl gesellschaftlich wie wirtschaftlich Sinn! Voraussetzungen für einen geringeren und effizienteren Ressourcenverbrauch sind der technische Fortschritt und eine freiheitliche Wirtschaftsordnung.

Am Tage des Johannes, am 24. Juni kam es zum Durchbruch.Das Leuchten am Ende des Tunnels weckt Zuversicht. Weg von der Pandemie, zurück in die Normalität. Nur wird diese Normalität nicht mehr normal sein. Wir werden eine neue Epoche betreten.
Wie wird wohl diese Lebensgestaltung aussehen? Ich weiss es nicht. Ich kann mir höchstens Vorstellungen machen. Viele Änderungen werden uns zu einer neuen Lebensführung zwingen. Die Homeoffice-Erfahrung wird die Arbeitswelt verändern. Viele neue Berufe werden entstehen.

Der Mensch wird mit den neuen Lebensformen bestimmt fertig werden. Es wird viel Zeit und viel Geduld brauchen. Umbrüche zeichnen sich ab. Diese neue Welt wird viele Opportunitäten bieten. Um das Ziel zu erreichen, müssen wir von kurzfristig auf langfristig umschalten. Damit meine ich Vertrauen haben. Vertrauen in unseren Lebenswillen. Vertrauen auf unseren Erfindergeist. Vertrauen auf unseren Durchhaltewillen. Den Glauben, dass wir es können, nicht verlieren. Das Schlimmste ist vorbei. Jetzt heisst es anpacken! Bis 2050 könnte etwas ganz Neues entstanden sein.

Der Blick durchs Fenster zeigt den nächsten Wetterumschlag an. Das Gewitter hat aufgegeben. Der Regen ist weitergezogen. Ein wunderschöner Regenbogen beugt sich über unsere Gemeinde. Ein solches Schauspiel der Natur habe ich schon lange nicht mehr gesehen. Morgen muss der Garten aufgeräumt werden.

In der Mitte des Jahrhunderts wird eine nächste Generation am Ruder sein. Sie ist in diesem neuen Umfeld geboren und wird das Leben mit den dann zur Verfügung stehenden Mitteln in Angriff nehmen. Sie werden mühelos mit den neuen Begebenheiten fertig werden.

Und ich muss mit meiner Suppe fertig werden.

 

 

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Beaucoup

J’adore la soupe. Qu’il s’agisse de soupe au vin, au fromage, à la farine ou de soupe de pommes de terre. Lors des chaudes journées d’été, la version froide est également la bienvenue. Soupe de concombre, gazpacho ou vichyssoise. Depuis ma dernière chronique sur la cuisine, je me tiens de plus en plus devant la cuisinière. De temps en temps, l’envie d’expérimenter me démange. Voyons si je peux à nouveau atteindre la perfection. Cette fois ci, il s’agit d’une soupe au yaourt turque que je ne connais pas encore.
Nous étions assis à trois pour prendre une bière. C’était notre première visite d’un bistrot depuis le confinement. Plus d’un an s’est écoulé. Il est désormais possible de discuter à nouveau avec des personnes partageant les mêmes idées à une même table. Un de mes amis s’est extasié quant à cette entrée, cette soupe au yaourt turque. Cela a suscité mon intérêt.

En un clin d’oeil, j’ai trouvé une poignée de recettes sur le net. Le yaourt n’est pas forcément mon truc. Mais je suis délibérément pour l’expérimentation. Croyez-le ou non, il vous faut du yaourt grec pour cette soupe turque! Je me suis donc retrouvé devant le rayon des produits laitiers au supermarché. Des mètres et des mètres de yaourts: écrémés, allégés, à la crème. yaourt avec des baies, des bananes, des kiwis et autres fruits. Yaourt au goût de fruits. Yaourts pour végétaliens, yaourts à boire. Mais pas de yaourt grec. Celui dont j’aurais eu besoin pour ma soupe. Yaourt grec nature; introuvable.
Le yaourt au lait écrémé, Magermilchjoghurt en allemand, est un mot, dont les cinq voyelles sont dans le bon ordre, a-e-i-o-u. Ce genre d’absurdités vous viennent à l’esprit lorsque vous êtes désespérément confronté à 50 variations différentes de ce produit laitier et que vous ne trouvez pas ce dont vous avez besoin.
Mon regard vagabonde sur l’ensemble du supermarché. Cherchant une aide professionnelle. Ni de près ni de loin, aucun service. Enfin, comme par soudaine inspiration, là, au fond de l’étagère, se trouve un modeste gobelet en plastique avec un couvercle en aluminium étiqueté Γιαούρτι Ελλάδας, mon yaourt grec. Dans la foultitude, j’ai finalement trouvé ce que je voulais.
En allant vers la caisse, je tombe sur le rayon boulangerie. Une brochure de l’association des meuniers suisses est disponible à emporter. Les différents types de céréales, blé, seigle, orge, avoine, voire millet et maïs, y sont illustrés et décrits. Les meuniers présentent avec enthousiasme la diversité de leurs produits. On peut y lire crânement: «Il existe plus de 300 sortes de pain en Suisse».

Muni de tous les ingrédients nécessaires à la préparation de la soupe au yaourt, je me détends dans la voiture sur le chemin du retour. Dans la Forchstrasse, je tombe sur d’autres voitures bien nombreuses. L’embouteillage classique après le travail. A perte de vue, que de voitures. Devant moi, un SUV. Derrière moi, un SUV („Sport Utility Vehicles“). Ce sont ces berlines tout-terrain, ces SUV de ville. La quintessence de l’excès. Elles sont trop grosses, trop lourdes, trop larges, trop compliquées à manier fourbies d’un moteur de 2,7 litres, 325 ch et une consommation de 18 litres aux 100 kilomètres! Faut-il vraiment un véhicule tout-terrain pour aller acheter des légumes chez Aldi? Que personne ne vienne prétendre que tous ont un appartement de vacances au fond du Lötschental ou à Schanfigg.

Dehors, le vent a pris de la vitesse. Dans le jardin, les buissons et les arbres sont secoués. Le bois mort virevolte dans l’air. Des fleurs et des feuilles déchirées tourbillonnent devant la fenêtre. A cette heure, confortablement abrité des fureurs de la nature, j’ai allumé ma pipe dans mon fauteuil préféré. Les 50 types de yaourts ne me lâchent pas. Pour moi, le portrait, la visualisation de l’évolution de notre niveau de prospérité. Dans ma jeunesse, il y avait trois types de pain: le noir, le demi-blanc et, le dimanche, la Tresse. Je ne connaissais pas plus de quatre sortes de yaourts à l’époque. Posséder une voiture était le souhait le plus ardent de tout adulte. Des vacances à l’étranger, vous ne pouviez qu’en rêver.

Des gouttes de pluie épaisses frappent la fenêtre. Au loin, les éclairs et le tonnerre roulent sans interruption. L’orage se rapproche. La pluie se transforme en averse, avec de la grêle d’énormes masses d’eau surgissent du ciel noir. Le jardin est transformé en champ de bataille. Ma pipe s’est éteinte depuis longtemps. Il n’a pas fallu plus d’un quart d’heure pour transformer la fin de journée paisible en un lieu de damnation.
Ce changement de temps pourrait bien servir de parabole pour décrire l’évolution de notre société au cours des 70 dernières années.
La population résidente a doublé. Aujourd’hui, 8,6 millions de personnes vivent en Suisse. Tous ceux qui veulent travailler y trouvent un emploi. On dispose de beaucoup plus de temps libre et également de plus d’argent. Presque tous les souhaits peuvent être réalisés. Nous ne sommes plus très loin du pays où coule le lait et le miel.

Soudain, brusquement, sans signe avant-coureur, COVID 19 se présente à la porte, entre de force et freine. Tout le bien-être paradisiaque semble s’effondrer. Du jour au lendemain nous sommes confinés. Plus de dîner au bistrot habituel. Plus de sortie au cinéma. Le football se joue devant des tribunes vides. La pandémie nous présente un miroir. L’État prend le relais. Le gouvernement, aveuglé par les conséquences virtuelles de la situation, doit prendre ses responsabilités et son leadership. Le leadership en temps de crise? Jamais fait l’expérience auparavant! Pas la moindre idée quant à la manière de le faire! Il est compréhensible, que tout ne se soit pas déroulé au début comme nous en avions l’habitude. Tout le monde était dépassé par cette nouvelle situation. La vie quotidienne familière est sensiblement restreinte. L’existence nonchalante avec ses conforts n’est plus aussi évidente.
Au lieu de cela, nous avons soudainement plus de temps libre. Du temps pour réfléchir. Réfléchir à la manière, dont nous allons faire face à la situation actuelle. Pour réfléchir à ce que sera notre vie après la pandémie. Notre niveau de vie élevé nous a certes créé de nombreux conforts. Mais nous avons de ce fait également surexploité de nombreuses ressources de notre planète. L’air, l’eau, l’électricité produite par les combustibles fossiles sont consommés sans scrupules, et de nombreux déchets sont produits. La relation entre la création et la consommation de ressources n’est plus en équilibre.
Au cours des 14 derniers mois, nous avons pris conscience, que nous devions nous engager dans un nouveau mode de vie. Et nous devons nous adapter à ce nouveau mode de vie. L’arrêt au stand de la pandémie nous fait comprendre, que quelque chose d’élémentaire ne va pas. Avant la crise, nous avions atteint les limites de notre mode de vie. Et soudain, on nous a démontré, que nous n’avions pas seulement atteint la limite, mais que nous l’avions dépassée. La surcharge de la planète doit être inversée. Il existe des solutions viables à ce problème de surcharge de la Terre. Les êtres humains et leur ingéniosité ont jusqu’à présent toujours développé les capacités de la Terre. Nous pouvons utiliser cette créativité dans la situation actuelle. La bonne nouvelle est, que nous pouvons y remédier. Nous avons la connaissance. Nous disposons de la technologie nécessaire. C’est une question de bon sens social et économique! Les conditions préalables à une consommation plus faible et plus efficace des ressources sont le progrès technologique et un ordre économiquement libre.

À la Saint Jean, le 24 juin, il y eut une ouverture.
La lueur au bout du tunnel inspire confiance. Loin de la pandémie, retour à la normalité. Seulement cette normalité ne sera plus normale. Nous allons entrer dans une nouvelle ère.
À quoi ressemblera ce mode de vie? Je ne sais pas. Au mieux, je ne peux qu’imaginer. De nombreux changements nous obligeront à mener une nouvelle vie. L’expérience du bureau à domicile va changer le monde du travail. De nombreuses nouvelles professions verront le jour.
Les êtres humains s’adapteront certainement à ces nouvelles formes de vie. Cela demandera beaucoup de temps et de patience. Des bouleversements se profilent à l’horizon. Ce nouveau monde offrira de nombreuses opportunités. Pour atteindre l’objectif, nous devons passer du mode court terme au mode long terme. Par cela, je veux dire avoir la foi. Confiance dans notre volonté de vivre. Confiance dans notre ingéniosité. Confiance en notre volonté de persévérance. Ne pas perdre la foi que nous pouvons le faire. Le pire est passé. Maintenant, il est temps de se mettre au travail! En 2050, quelque chose de complètement nouveau pourrait avoir émergé.

La vue par la fenêtre montre le prochain changement de temps. L’orage a capitulé. La pluie s’est déplacée. Un bel arc-en-ciel s’arque sur notre commune. Il y a longtemps que je n’avais pas vu un tel spectacle de la nature. Demain, il faudra déblayer le jardin.
Au milieu du siècle prochain, une nouvelle génération sera à la barre. Elle est née dans ce nouvel environnement et abordera la vie avec les moyens dont elle disposera.

Elle s’adaptera sans effort aux nouveaux évènements.
Et moi je dois finir ma soupe.

 

 

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Bitcoin

Bitcoin, dazu Gedanken eines Laien.
Wer im Jahr 2013 hundert US-Dollar in Bitcoin angelegt hat und die Nerven hatte, geduldig bis heute zu warten, hätte heute 5 Mio.$ auf seinem Konto. Eine Zauberwährung, bei der es sich lohnt, etwas mehr darüber zu wissen. Ohne zu arbeiten ein Jahreseinkommen von 625’000 $ zu erwirtschaften, verdient Interesse.
Bitcoin basiert auf der Blockchain. Das ist sein wichtigstes Werkzeug.

Erste Frage:
Was ist eine Blockchain?
Peter hat mir zur Erklärung folgende Geschichte erzählt.
Peter besitzt ein Geheimdokument, welches nicht in fremde Hände kommen soll. Er muss es seinem Freund Walter übergeben. Nur kann er dies nicht persönlich ausführen. Peter ist schon sehr betagt, wohnt 40 km von Walter entfernt, und seine Mobilität ist stark eingeschränkt. Was er hat, ist einen Neffen. Einen guten, treuen und ehrlichen Neffen. Max heisst er und ist Velokurier. Er wird das Geheimdokument transportieren. Peter muss nun sicherstellen, dass unterwegs nichts passiert, nichts verloren geht. So konstruiert er einen kleinen, tragbaren, einbruchsicheren Tresor. Da hinein wird das geheime Gut gelegt und mit einem speziellen, hochsicheren Vorhängeschloss verschlossen. Von diesem Schloss gibt es nur einen einzigen Schlüssel. Peter ist der alleinige Besitzer dieses Schlüssels. Niemand anderer als Peter kann an das Geheimnis heran. Der zuverlässige Neffe bringt nun das besondere Paket zum Walter. Der besitzt auch ein sicheres Vorhängeschloss.
Auch mit nur einem einzigen, nur zu Walters Schloss passenden Schlüssel. Er hängt sein Schloss in die gleiche Öse des Tresors und schliesst es zu. Max fährt zu Peter zurück. Peter entfernt nun sein Schloss vom Tresor. Kann ihn aber nicht öffnen, weil er mit Walters Schloss gesperrt ist. Rückreise. Max pedalt wieder zu Walter. Damit ist sichergestellt, dass nur Walter Zugriff zum Inhalt der Schatulle hat. Walter ist jetzt in der Lage, mit seinem Schlüssel den Save zu öffnen und das Dokument zu entnehmen. Einfach genial!
So funktioniert die Blockchain. Es braucht einen speziellen Save, je ein Schloss mit einem Schlüssel und einen vertrauenswürdigen Kurier. In der Bitcoinwelt entspricht ein hochkompliziertes elektronisches Passwort dem Schlüssel. Das geheime Dokument wäre der Zahlungsbetrag und der Kurierdienst übernimmt das Internet. Eine Blockchain ist eine digitale Information.

Zweite Frage:
Wie funktioniert ein Zahlungsauftrag mit Bitcoin?
Hermann kauft beim Schreiner Manfred einen Tisch. Beide erledigen ihre Zahlungen mit Bitcoins. Mit Hilfe der Blockchain überweist Hermann den Betrag der Rechnung direkt an Manfred. Ohne die Zwischenschaltung eines Finanzdienstleisters. Die Bank, wie sie im klassischen Bankverkehr ihr Geld verdient, braucht es nicht mehr. Tönt gut. Keine Bankspesen, keine Handelsbank, kein Clearing, direkter Verkehr von Mann zu Mann. Eine grosse Zeiteinsparung und so sicher wie Gold. Totsicher würde mein Enkel sagen. Fein, einfach und schnell.
Bitcoins werden in einem Rechennetz geschaffen. Total virtuell. Sie werden elektronisch zwischen den Teilnehmern ausgetauscht. Der Besitz wird durch den kryptographischen Schlüssel ausgewiesen. Jede Transaktion wird von der Blockchain ausgeführt. Er sorgt auch für Fälschungssicherheit.

Dritte Frage:
Wie und wann erblickte der Bitcoin das Licht der Welt?
Bitcoin wurde 2008 erfunden. Am 3. Januar 2009 entstand die Schöpfung der ersten 50 Bitcoins. Der erste Warenaustausch gegen Bitcoins fand am 22. Mai 2010 statt. Zwei Pizzas wurden für 10’000 Bitcoins gehandelt.
Die Kindejahre der neuen Währung zwischen 2012 und 2020 waren sehr turbulent. Immerhin wurden im Jahr 2013 eine Million Transaktionen getätigt. Heute sind es zehn Millionen.
Der Wechselkurs zum US-Dollar glich einer Fahrt mit einer Berg-und-Talbahn. Er schwankte zwischen 4000 und 13’000 hin und her. Reine Spekulation. Mitte Mai 2021 wurden 50’000 US-Dollar für einen Bitcoin bezahlt. Welch eine Versuchung, so leicht an Geld zukommen. Erinnern Sie sich, liebe Leserin, an die Schlange am Baum der Erkenntnis im Garten Eden?

Vierte Frage:
Was ist eigentlich Geld?
Mit Geld kann man kaufen. Damit das funktioniert, muss es als Zahlungsmittel anerkannt sein. Mit Geld kann man sparen. Das ist nur erfüllt, wenn der Verlust an Kaufkraft über die Zeit klein ist (geringe Inflation). Langfristige Wertstabilität und Kaufkraft brauchen eine Versicherung. Die Zentralbank, die Nationalbank sorgt für das Vertrauen, damit das persönliche Kapital seinen Wert möglichst nicht verliert. Geld braucht eine Währung, Konten, Guthaben und Transaktionen.
Mit diesem Weltbild sind wir aufgewachsen. Ebenso mit den Finanzkrisen, die immer wieder auftreten. Der grundlegende Unterschied der konservativen Zahlungsabwicklung zum Geldtransfer mit Bitcoin besteht im Vertrauen zur Nachhaltigkeit der Werterhaltung. Wer steht für dieses Vertrauen bei Bitcoin gerade? Nur der im Moment stetig steigende Wechselkurs.

Fünfte Frage:
Was ist das Besondere am Bitcoin?

Zum Ersten:
Der Bitcoin ist ein enormer Stromfresser. Der Schreinermeister Martin verbraucht in seiner Werkstatt im Tagesdurchschnitt 20 Kilowattstunden Strom. Die eine Bitcoin-Transaktion mit Herrn Hermann, wie vorhin erzählt, konsumiert 50-mal so viel Elektrizität. Das Bitcoin-Netzwerk insgesamt verbraucht mittlerweile in einem Jahr mehr Strom als alle Schweizer zusammengenommen in derselben Zeit.
Dieser kolossale Energiekonsum resultiert aus der Komplexität der Passwörter, die auf ihrem Hin und Her zwischen den Teilnehmern gewaltige Rechenleistungen erbringen müssen. Das Hin und Zurück mit den elektronischen Schlüsseln ist ein hoch komplizierter Rechnervorgang, welcher viele Computer beschäftigt.

Zum Zweiten:
Bitcoin ist kein eigentliches Zahlungsmittel, keine wirkliche Währung. Es eignet sich eher als Werterhaltungsmittel.

Zum Dritten:
Der Wechselkurs des Bitcoins basiert nur auf Angebot und Nachfrage. Daher die enormen Kursschwankungen.

Als ich vor Jahrzehnten geschäftlich in San Paulo zu tun hatte, beherrschte den Brasilianern eine Inflationsrate von 4% pro Tag. Am Zahltag wechselten alle ihre Cruzeiros sofort in US-Dollar, um der galoppierenden Geldentwertung zu entkommen.
Heute gehört der Bolivar in Venezuela zur weichsten Währung. Vor drei Jahren betrug die Hyperinflation 130’000 Prozent! Eine Kiste mit 12 Weinflaschen im Werte von CHF 100 würde in einem Jahr später 13’000’000 CHF kosten. Mein Freund Ramon Martinez ist in Caracas geboren und lebt immer noch dort. Er besuchte mich neulich in Zürich und erzählte mir, wie er dank Bitcoin seine Familie ernähren konnte. Am Zahltag wechselt er sofort seinen Lohn in Bitcoins um. Die Kryptowährung behielt bis anhin ihren Wert. Im Gegenteil, er nahm von Tag zu Tag zu.
Kurz vor einem Einkauf wechselte er den benötigten Betrag in Bolivar um. Damit machte er seine Besorgungen im Supermarkt.
Im verflossenen Monat Mai schwankte der Wechselkurs zum Franken zwischen 53’000 und 33’000. Ein Verlust von 38% in wenigen Tagen. Das ist nicht das, was man sich unter einer stabilen Währung vorstellt. Im Gegensatz zu Aktien, hinter welchen Unternehmen stehen, die Geld verdienen, hat Bitcoin keine Wertschöpfung als Basis. Der Kurs schwankt nur durch Angebot und Nachfrage. Er steigt, solange genügend Menschen an den Bitcoin glauben. Das kleinste Gerücht an der Börse, «Tesla nimmt keine Bitcoins mehr an!», schon stürzt der Kurs wie ein Stein im freien Fall. Den Letzten beissen dann die Hunde.

Zum Vierten:
Der Bitcoin hat auch Vorteile gegenüber den klassischen Finanztransaktionen. Er ist dezentral. Er ist effizient. Er ist schnell. Und er ist fälschungssicher.

Zum Fünften:
Der Bitcoin ist neu und jung. Zum heutigen Tag hat er sich zu einem bedeutenden Player in der Finanzindustrie gemausert.

 

Letzte Frage:
Und jetzt?
Die Kryptobranche ist inzwischen ein relevanter, ernst zu nehmender Wirtschaftsfaktor geworden. Institutionelle Anleger und andere Profis werden sie nicht aus den Augen lassen.

Hände weg für Privatpersonen und Kleinanleger. Alles nur Spekulation! Für sie gibt es keine grosse Gewinne, kein schnelles Geld. Es sei denn, sie sind Glücksritter, Risikospieler, die sich grosse Verluste leisten können.

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Bitcoin

Bitcoin, réflexions d’un profane à ce sujet.
Quiconque aurait investi cent dollars américains dans le Bitcoin en 2013 et aurait eu les nerfs assez solides pour attendre patiemment jusqu’à ce jour d’hui, serait assis sur 5 millions de Dollars. Une monnaie magique qui mérite bien qu’on s’y attarde un peu. Générer un revenu annuel de 625’000 $ sans travailler éveille sans doutes un intérêt certain.
Le Bitcoin est basé sur le principe du „Blockchain“. C’est son outil majeur.

Première question :
Qu’est-ce qu’un Blockchain ?
Peter m’a raconté l’histoire suivante pour l’expliquer.
Peter a un document secret qu’il ne veut pas voir tomber dans les mains de quelqu’un d’autre. Il doit le remettre à son ami Walter. Seulement, il ne peut pas le faire personnellement. Peter est très âgé, vit à 40 km de Walter, et sa mobilité est très réduite. Mais il a un neveu. Un bon neveu, fidèle et honnête. Il s’appelle Max, et c’est un coursier à vélo. Il va donc transporter le document secret. Peter doit maintenant s’assurer, que rien ne lui arrive en chemin, que rien ne se perde. Il construit donc un petit coffre-fort portatif à l’épreuve des cambrioleurs. Les documents secrets y sont placés et verrouillés avec un cadenas spécial, hautement sécurisé. Il n’y a qu’une seule clé pour cette serrure. Peter est le seul propriétaire de cette clé. Personne d’autre que Peter ne peut accéder au secret. Le neveu fiable apporte maintenant le petit coffre-fort portatif à Walter, qui possède également un cadenas sécurisé, n’ayant qu’une seule et unique clé s’adaptant exclusivement à la serrure de Walter. Il accroche son cadenas dans le même œillet du coffre et le verrouille. Max retourne auprès de Peter. Peter retire maintenant son cadenas du coffre. Mais il ne peut pas l’ouvrir parce qu’il est verrouillé par la serrure de Walter. Voyage retour. Max pédale jusqu’à Walter. Cela garantit, que seul Walter a accès au contenu du coffre. Walter est maintenant capable d’utiliser sa clé pour ouvrir la sauvegarde et retirer le document. Tout simplement ingénieux !
Voilà comment fonctionne le Blockchain. Il faut une sauvegarde spéciale, un cadenas avec une clé pour chacun d’eux et un coursier de confiance. Dans le monde du Bitcoin, un mot de passe électronique très compliqué correspond à la clé. Le document secret serait le montant du paiement et le coursier est fourni par internet. Un Blockchain est une information digitale.

Deuxième question :
Comment fonctionne un ordre de paiement par Bitcoin ?
Hermann achète une table au menuisier Manfred. Tous deux effectuent leurs transactions avec des Bitcoins. Grâce au Blockchain, Hermann transfère le montant de la facture directement à Manfred. Sans l’intermédiaire d’un prestataire de services financiers. La banque, telle qu’elle gagne son argent dans les opérations bancaires traditionnelle, n’est plus nécessaire. Tout semble pour le mieux. Pas de frais bancaires, pas de banque d’affaires, pas de compensation, un trafic direct d’homme à homme. Un grand gain de temps et aussi sûr que l’or. Sûr et certain, dirait mon petit-fils. Chique, simple et rapide.
Les Bitcoins sont générés par tout un réseau d’ordinateurs. Totalement virtuel. Ils sont échangés électroniquement entre les participants. La propriété est comptabilisée par la clé cryptographique. Chaque transaction est exécutée par le Blockchain. Il permet également de lutter contre la contrefaçon.

Troisième question :
Comment et quand le Bitcoin a-t-il vu le jour ?
Le Bitcoin a été inventé en 2008. Le 3 janvier 2009, les 50 premiers Bitcoins ont été créés. Le premier échange de biens contre des Bitcoins a eu lieu le 22 mai 2010. Deux pizzas ont été vendues pour 10 000 Bitcoins.
Les premiers pas de la nouvelle monnaie, entre 2012 et 2020, furent très mouvementées. En fait, un million de transactions furent effectuées en 2013. Aujourd’hui, ce sont dix millions.
Le taux de change par rapport au Dollar américain ressemblait par contre à des montagnes russes. Il a fluctué entre 4000 et 13 000. Pure spéculation. À la mi-mai 2021, un Bitcoin valait 50 000 Dollars américains. Quelle tentation que d’obtenir de l’argent aussi facilement. Est-ce que vous souvenez, cher lecteur, de l’histoire du serpent et de l’arbre de la connaissance dans le jardin d’Eden ?

Quatrième question :
Qu’est-ce que l’argent, en fait ?
L’argent sert à acheter des biens. Pour que cela fonctionne, il faut qu’il soit reconnu comme un moyen valide de paiement. Avec l’argent, on peut amasser des économies. Cette condition n’est remplie que si la perte de pouvoir d’achat au fil du temps est faible (faible inflation). La stabilité de la valeur et le pouvoir d’achat à long terme doivent être assurés. La banque centrale, la banque nationale, donne la confiance nécessaire pour que le capital personnel ne perde pas de sa valeur tant que possible. L’argent a besoin d’une monnaie, de comptes, de soldes et de transactions.
Nous avons grandi avec cette vision du monde. Il en va de même pour les crises financières, qui se répètent sans cesse. La différence fondamentale entre le traitement conservateur des paiements et le transfert d’argent avec Bitcoin est la confiance dans la durabilité de la préservation de la valeur. Et qui soutient cette confiance dans le Bitcoin? Rien que le taux de change, qui fluctue régulièrement en ce moment.

Cinquième question :
Quelle est la particularité du Bitcoin ?
Tout d’abord :
Le Bitcoin est un énorme consommateur d’énergie. Martin, maître charpentier, consomme en moyenne 20 kilowattheures d’électricité par jour dans son atelier. Une seule transaction en Bitcoins avec M. Hermann, comme nous l’avons déjà dit, consomme 50 fois plus d’électricité. Le réseau Bitcoin dans son ensemble consomme désormais plus d’électricité en un an que toute la Suisse réunie dans le même laps de temps.
Cette consommation colossale d’énergie résulte de la complexité des mots de passe, qui doivent effectuer des calculs massifs lors de leurs allers-retours entre les participants. Le va-et-vient des clés électroniques est un processus informatique très complexe, qui occupe de nombreux ordinateurs.

Deuxièmement :
Le Bitcoin n’est pas un véritable moyen de paiement, ni une véritable monnaie. Il convient mieux comme réserve de valeur.

Troisièmement :
Le taux de change du Bitcoin est uniquement basé sur l’offre et la demande. D’où les énormes fluctuations du taux de change.
Il y a des décennies, lorsque j’avais des affaires à San Paulo, l’inflation brésilienne était de 4% par jour. Le jour de la paie, tout le monde changeait immédiatement ses Cruzeiros en Dollars américains pour échapper à la dévaluation galopante.
Aujourd’hui, le Bolivar du Venezuela fait partie d’une des devises les plus faibles. Il y a trois ans, l’hyperinflation était de 130 000% ! Une caisse de 12 bouteilles de vin d’une valeur de 100 CHF coûterait 13 000 000 CHF un an plus tard. Mon ami Ramon Martinez est né à Caracas et y vit toujours. Il m’a rendu visite à Zurich l’autre jour et m’a raconté comment il a pu nourrir sa famille grâce au Bitcoin. Le jour de la paie, il convertit immédiatement son salaire en Bitcoins. La crypto-monnaie a conservé sa valeur jusqu’à aujourd’hui. Au contraire, elle a augmenté de jour en jour.
Juste avant un achat, il échangeait le montant requis en Bolivars et l’utilisait alors pour faire ses courses au supermarché.
Au mois de mai, le taux de change du Bitcoin au Franc a fluctué entre 53 000 et 33 000, soit une perte de 38% en quelques jours. Ce n’est pas ce que l’on attend d’une monnaie stable. Contrairement aux actions, qui sont soutenues par des entreprises qui gagnent de l’argent, le Bitcoin n’a pas pour base la création de valeur. Le prix fluctue uniquement en fonction de l’offre et de la demande. Il augmentera tant que suffisamment de personnes croiront au Bitcoin. La moindre rumeur en bourse, „Tesla n’accepte plus les Bitcoins !“, déjà le cours plonge comme une pierre en chute libre. Le dernier de la colonne sera mordu par les chiens.

Quatrièmement :
Le Bitcoin présente également des avantages par rapport aux transactions financières traditionnelles. Il est décentralisé. Il est efficace. Il est rapide. Et c’est à l’épreuve des contrefaçons.

Cinquièmement :
Le Bitcoin est nouveau et jeune. Aujourd’hui, il s’est mué en un acteur majeur de l’industrie financière.

Dernière question :
Et maintenant ?
L’industrie des crypto-monnaies est maintenant devenue un facteur économique pertinent et sérieux. Les investisseurs institutionnels et autres professionnels ne les perdront pas de vue.

Les particuliers et les petits investisseurs devraient par contre les laisser tomber. Ce ne sont que pures spéculations ! Pour eux, il n’y a pas de gros profits, pas d’argent rapide. Sauf s’ils sont des soldats de fortune, des preneurs de risques, qui peuvent se permettre de grosses pertes.

 

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Kochkunst

Als Frau Adele Escher, geborene Bodmer, um die Kreditanstalt aus der Bahnhofstrasse um die Ecke stiefelte, fuhr das Rösslitram nach Tiefenbrunnen ab. Was sie jetzt bräuchte, wäre eine Tramverbindung zur Talstation der Seilbahn Rigiblick. Leider gab es die nicht.
Adele war mit dem linken Bein aufgestanden. Es war heute nicht ihr Tag. Ihre Kammerzofe lag mit Fieber im Bett. Die eigene Kutsche hatte ihr Gatte früh morgens anspannen lassen. Eigentlich benutzte Dr. Andreas Escher, Verwaltungsratspräsident der Bank Sparhafen, die Diligence des Morgens kaum. Ausgerechnet heute war er damit unterwegs nach Wollishofen. Es war Adele Escher somit dieser Tage nichts anderes übriggeblieben, als anstelle mit der Magd allein einzukaufen. Mit einem Seufzer nahm sie den vollen Weidenkorb, der sich durchbeugte und knarrte, wieder auf und bestieg eine freistehende Pferdedroschke. Die Fahrt durch die Stadt hinauf auf den Zürichberg zur Hadlaubstrasse trug nicht dazu bei, ihre üble Laune zu verbessern. So kam sie mürrisch gelaunt bei ihrer Villa an. Die Kutsche hatte den Rückweg schon angetreten, als sich wie von selbst die Türe des Lieferanteneingangs öffnete und Ludgianna, die Köchin, ihr entgegeneilte. Sofort merkte sie, dass die Herrin übelster Laune war. Ein kurzer Gruss, schon war sie mit den Lebensmitteln unterwegs in die Küche.

Nicht alle Haushalte im Zürich des Historismus leisteten sich eine Köchin. Beim Durchschnitt war es die Ehefrau und Mutter, welche die Kelle schwang. Die meisten von ihnen hatten den Ruf, gute Köchinnen zu sein. Feines Essen war die Waffe, um die Vorherrschaft im Hause nicht zu verlieren. Es war die Zeit, da die Parole galt: »Die Liebe geht durch den Magen!« In allen bürgerlichen Hausständen hatten die Frauen den Ehrgeiz, täglich eine gelungene Speisenfolge für den ganzen Haushalt auf den Tisch zu zaubern.
Das Wissen dazu wurde von Generation zu Generation über die weibliche Linie weitergegeben. Es gehörte zum Stolz der Mütter und der Töchter, in regelmässiger Folge die seit Menschengedenken in der Familientradition gehüteten Geheimrezepte in der Küche zu verwirklichen. Kochbücher gab es damals kaum.
Die Kochkunst war ein familieneigenes Kunstwerk. Dieses wurde seit Jahrhunderten weiterentwickelt. Das künstlerische Schaffen in der Küche gehörte zum guten Ruf. Dieser musste bei jeder sich gebenden Gelegenheit für Bewunderung der Gäste sorgen. Das Gütesiegel einer jeden Familie war «vortrefflich kochen können».
Jede Kochkünstlerin hatte ihre Kenntnisse, ihre Tricks und ihr Wissen im Kopf. Es kam selten vor, einmal ein Rezept für eine besonders raffinierte Sauce in einem Schulheft, welches in der Schublade des Küchentisches aufbewahrt wurde, festzuhalten. Für das gekonnte Kochen brauchte es Feingefühl. Auf das abgestimmte Abschmecken kam es an. Übung, Wissen, Fähigkeiten und Erfahrung bildeten das Fundament. Je älter die Frau, umso besser die Küche. Unschlagbar waren Speisen aus Grossmutters Küche.

Nur die Elite der Stadtbewohner hatte eine Köchin. Diese herrschte in ihrem Reich, in der Kochstube. Von der Herrschaft hatte dort niemand etwas zu suchen. Mit dem Erfolg, dass die höheren Töchter keine Ahnung hatten, wie man Spiegeleier buk. Die Überlieferung der Rezepte ging damit von selbst verloren.
Elisabeth Fülscher, die Tochter eines aus Hamburg eingewanderten Ingenieurs, lag das Kochen im Blut. Schon als Teenager hatte sie in der siebenköpfigen Familie Eltern und Geschwister mit exquisiten Mahlzeiten überrascht. Sie perfektionierte ihr Kochwissen und wurde in der ersten Zürcher Privatkochschule von Anna Widmer Hauswirtschaftslehrerin. Hier erkannte Elisabeth Fülscher eine Marktlücke. Sie übernahm die Kochschule und bildete dort den weiblichen Nachwuchs der oberen Tausend aus. Die höheren Töchter wurden bei ihr in nahezu wissenschaftlicher Weise in die Kunst, den Zukünftigen zu verwöhnen, eingeführt. Damit die Mädchen nach bestandener Absolvierung nicht alles Wissen in den Wind schlugen, erfand Frau Fülscher DAS KOCHBUCH schlechthin. Der »Fülscher« wurde zum Standardwerk der modernen Küche für jedermann und jedefrau. Dieses Werk kam 1928 heraus und hielt mit knapp1’800 Rezepten das ganze Wissen der Kochkunst fest. Es war nicht nur eine Wegleitung für den Küchendienst. Es war die historische Edition des mündlich überlieferten, familiären Kochwissens. Ein Meilenstein in der Entwicklungsgeschichte der Kochkunst.

Mit der Zeit veränderte sich die Struktur der Familie. Vorbei die Epoche, wo die Frau das Feuer hütete und der Mann auf die Jagd ging. Die drei Töchter bei Eschers hatten klare Vorstellungen, ihr Leben zu gestalten. Alle drei hatten einen Beruf. Für viele Bürger kam das nahe an den Skandal heran. Eine Frau, die Geld verdienen geht. So etwas tut man doch nicht!
Bei Eschers ging dieses Erdbeben der Veränderungen nicht ohne Zerwürfnisse und heftige Diskussionen über die Bühne. Mutter Adele hatte alle Hebel in Bewegung gesetzt, diesem ungebührlichen Bestreben der Neuzeit, wie sie es nannte, Hindernisse in den Weg zu legen. Über eine längere Zeitperiode war der harmonische Fluss des Familienlebens einem reissenden Wildbach der Emotionen gewichen. Es flogen die Fetzen! Alle Register wurden gezogen. Die Tradition der Vorfahren. Der Einsatz von Verwandten und Bekannten als «unabhängige Berater». Ein Austauschaufenthalt im Welschland. Kopplungsversuche an den Bällen vor dem Sächsilüte. Es war eine Zeit der grossen Belastung der oberen Tausend, nicht nur für die Eschers. Die ganze «gute Gesellschaft» erlitt eine Revolution. Die Moderne eroberte die Oberhand. Die Töchter errangen den Sieg. Diese furchtbare Emanzipation, Adele fand keine bessere Bezeichnung, liess sich nicht aufhalten. Die Jungen gingen ihren Weg in die Moderne.

Annabella war Architektin und hatte einen Pestalozzi geheiratet, der war Chemiker. Er war in seinen Beruf verliebt. Dr. Emil Pestalozzi war Oberassistent bei Professor Paul Karrer an der Universität. Er hatte ein eigenes Labor mit Doktoranden und Laboranten. Ein aufs modernste eingerichteter Arbeitsraum. Überall köchelten gläserne Versuchsapparaturen vor sich hin. Emil arbeitete an seiner Habilitation. Er war einer der begabtesten Exponenten der präparativen organischen Chemie. Das Institut war sein Zuhause. An seinem Schreibtisch sitzend, hatte er eben die letzten Eintragungen in sein Laborjournal geschrieben. Jetzt war die Kaffeepause fällig.
„Eigentlich“, so sinnierte er, „besteht zwischen der Chemie und der bürgerlichen Küche kein prinzipieller Unterschied. Ein gradueller aber schon. Zu viel Salz in der Suppe, und sie ist ungeniessbar. In den Abguss damit. Liegt bei uns ein unreiner Stoff vor, so genügt eine sorgfältige Destillation, um den Schaden zu beheben. –  So einfach ist es jedoch auch wieder nicht. Für beide Tätigkeiten braucht es Wissen und Übung. Komplizierte Moleküle zu synthetisieren ist ein Kunststück. Ab und zu gar eine Glanzleistung. In der Küche Bewunderung mit einer meisterhaft zubereiteten Speise zu erreichen, ist eine Kunst. Es entsteht ein Kunstwerk. Ein Kunstwerk wird aus der Küche auf den Esstisch aufgetragen. Auch wenn in der Küche gewisse chemische Vorgänge nötig sind, braucht es dort vor allem Intuition und Vorstellungsvermögen. Das macht das Kunstwerk aus!»
An den Wochenenden zu Hause hatte Emil das Kochen im Griff. Sein „Boeuf Stroganoff“ erfuhr von seinen Lieben grosses Lob. Die Kocherei im Laboratorium war ein Kunststück. Den Sonntagsbraten auf den Tisch zu bringen, war für Pestalozzi ein Kunstwerk.

Pestalozzi hat es nicht mehr erlebt. Die Arbeiten im Labor und jene in der Küche begannen sich mit der Zeit anzugleichen. Sowohl der Koch wie der Laborant stellten alle notwendigen Substanzen bereit, studierten das Fertigungsverfahren. In der Küche entsprach es der Mise-en-place. Im Labor standen die Ausgangschemikalien in Reih und Glied. Die Verfahrensvorschriften, so nennen die Chemiker ihre Rezepte, lagen bereit. Wenn alles vorbereitet und der Herstellungsvorgang verstanden war, ging an beiden Orten die Kocherei los.

Die Gesellschaft erfuhr eine Modernisierung. Der konservativen Vergangenheit wurde der Rücken gekehrt. Mit der Zeit verlor sich das Fachwissen, wie die Familienrezepte zu bereiten sind, mehr und mehr. Der «Fülscher» hatte eine neue Epoche eingeläutet.
Jede Zeitung, jede Zeitschrift, die etwas auf sich gibt, führt eine Kochrubrik. Publiziert regelmässig neue, zum Teil bizarre Rezepte. Betty Bossi erblickt das Licht der Welt. Fachzeitschriften der Gastronomie kommen auf. In den Buchläden gibt es meterlange Regale mit Kochbüchern aus aller Herren Länder. Die Flut der Publikationen steigt tsunamiartig an. Das traditionelle Wissen der kochenden Grossmütter ist nur noch Geschichte. Ähnlich ist in den Laboratorien die Erfahrung der Alchemisten modernen Kenntnissen gewichen.
Im Labor wie in der Küche wird strenggläubig und präzis nach Vorschrift, nach «Fülscher», gekocht. Für die Chemie ist das so in Ordnung. Es ist ein Kunststück, ein neues Molekül zu schaffen.
Um das Kunstwerk in der Gastronomie, in der Speisefolge zur wahren Grösse zu bringen, braucht es mehr. Es braucht „das gewisse Etwas“, das «feine Gespür». Nennen wir es Einfühlungsvermögen. Das wurde einst von der Grossmutter auf die Mutter, von der Mutter auf die Tochter weitergegeben. Diese Wissenskette hat sich aufgelöst. Wenn man den Arbeiten der Hausköchinnen und der Laboranten an ihrem Arbeitsplatz zuschaut , stellt man kaum einen Unterschied fest. Beide starren versklavt auf die Rezepte.

Fünf Minuten anbraten sind heute genau fünf Minuten. Früher gaben der Geruch, das Aussehen und eine kleine Kostprobe darüber Auskunft, wann die Sauce perfekt war. Die Arbeiten der Laboranten und jene der Köche haben sich durch standardisierte Herstellungsverfahren in ein Korsett gezwungen, an das man sich zu halten hat.

Das Kunstwerk der Kochkunst ist zum Kunststück verkommen.

 

 

 

 

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Art culinaire

Lorsque Dame Adèle Escher, née Bodmer, prenait le coin de la avenue de la gare autour de la Crédit Suisse, le tram à cheval était déjà parti pour Tiefenbrunnen. Ce qu’il lui fallait maintenant, c’était une correspondance en tramway vers la station en aval du téléphérique du Rigiblick. Malheureusement, il n’y en avait pas.
Adèle s’était levée du pied gauche. Ce jour d’hui n’était vraiment pas son jour. Sa femme de chambre était alitée avec de la fièvre. Son mari avait attelé sa propre voiture déjà tôt ce matin. En fait, le Dr. Andreas Escher, président du conseil d’administration de la Bank Sparhafen, n’utilisait guère le fiacre durant la matinée. Mais juste aujourd’hui, il était en route pour Wollishofen. Adèle Escher n’avait donc pas d’autre choix que d’aller faire les courses toute seule au lieu d’y aller avec la bonne. Avec un soupir, elle ramassa le panier d’osier plein, qui s’infléchissait et gémissait, et monta dans une diligence libre. La traversée de la ville par le Zürichberg jusqu’à la Hadlaubstrasse ne fit rien pour améliorer sa mauvaise humeur. De ce fait, elle arriva affublée d’une humeur grincheuse à sa villa. Le fiacre avait déjà entamé son voyage de retour quand, comme par magie, la porte des livraisons s’ouvrit et Ludgianna, la cuisinière, se précipita à sa rencontre. Elle remarqua tout de suite que Madame était d’une humeur exécrable. Un salut bref et elle était en route pour la cuisine avec les provisions.

Pas tous les ménages du Zurich historique n’eurent les moyens de se payer une cuisinière. Pour le commun des mortels, c’était l’épouse et mère, qui maniaient la louche. La plupart d’entre elles avaient la réputation d’être de bonnes cuisinières. Les mets raffinés étaient l’arme secrète pour ne pas perdre la dominance dans le foyer. C’était l’époque où le mot d’ordre était : „Le chemin du cœur passe par l’estomac !“ Dans tous les ménages de la classe bourgeoise, les femmes avaient l’ambition de matérialiser chaque jour une séquence de repas réussie pour toute la maisonnée.
Le savoir et la manière de procéder étaient transmis de génération en génération par la lignée féminine. C’était une question de fierté pour les mères et filles de mettre régulièrement en pratique dans la cuisine les recettes secrètes, qui avaient été conservées dans la tradition familiale depuis des temps immémoriaux. Les livres de cuisine n’existaient quasiment pas à l’époque.
L’art de la cuisine était un art familial. Il fut développé au cours des siècles. La création artistique culinaire faisait partie d’une bonne réputation. Et devait garantir l’admiration des invités à chaque occasion. Le sceau d’approbation de chaque famille était „ est capable de cuisiner de manière excellente“.
Chaque artiste cuisinière avait son savoir, ses astuces et ses connaissances dans sa tête. Il était rare qu’une fois une recette d’une sauce particulièrement raffinée soit consignée dans un cahier d’écolier conservé dans le tiroir de la table de la cuisine. Une bonne cuisine exige de la sensibilité. C’était la dégustation appliquée qui importait. La pratique, le savoir, les compétences et l’expérience en étaient les fondements. Plus la femme était âgée, meilleure était sa cuisine. Les plats de la cuisine de grand-mère étaient imbattables.

Seule l’élite des citadins se payait une cuisinière. Elle régnait dans son royaume, dans la cuisine. Personne de la classe dirigeante n’y avait à y faire. Avec le résultat que les filles de maîtres n’avaient aucune idée comment se faire cuire des œufs au plat. La transmission des recettes se perdait donc d’elle-même.
Elisabeth Fülscher, fille d’un ingénieur immigré de Hambourg, avait la cuisine dans le sang. Déjà en tant qu’adolescente, elle avait surpris ses parents et frères et sœurs d’une famille de sept personnes avec des repas exquis. Elle se perfectionna en l’art culinaire et devint professeure d’enseignement ménager dans la première école de cuisine privée d’Anna Widmer à Zurich. C’est là qu’Elisabeth Fülscher reconnut une lacune du marché. Elle reprit l’école de cuisine et y forma la relève féminine pour le millier de la classe dirigeante. Chez elle, les filles supérieures furent initiées de manière presque scientifique à l’art de gâter leurs futurs maris. Pour que les jeunes filles ne jettent pas toutes leurs connaissances aux orties après leur diplôme, Mme Fülscher inventa le LIVRE DE CUISINE par excellence. Le „Fülscher“ devint l’ouvrage de référence de la cuisine moderne pour tout un chacun. Cet ouvrage, paru en 1928, recensait l’ensemble des connaissances de l’art culinaire avec près de 1800 recettes. Il ne s’agissait pas seulement d’un guide pour le personnel de cuisine. C’était l’édition historique des connaissances culinaires familiales transmises oralement. Une étape importante dans le développement de l’art culinaire.

Au fil du temps, la structure de la famille s’est transformée. L’époque où la femme s’occupait du feu et l’homme allait à la chasse est bien révolue. Les trois filles de la maison Escher avaient des idées claires sur la manière de mener leurs vies. Tous les trois avaient une profession. Pour de nombreux citoyens, cela frôlait le scandale. Une femme qui sort pour aller gagner de l’argent. Cela ne se fait pas!
Pour les Escher, ce séisme du changement ne s’est pas déroulé sans discorde ni discussions animées. Mère Adèle avait tout fait pour mettre des bâtons dans les roues de cette entreprise inconvenante de ces temps modernes, comme elle l’appelait. Pendant une longue période, le flux harmonieux de la vie familiale avait fait place à un torrent d’émotions. On s’y écharpait ! Tout fut mis en œuvre pour stopper ce changement. La tradition des ancêtres. La mise en œuvre de parents et connaissances en tant que „conseillers indépendants“. Une période d’échange en terres romandes. Tentatives d’entremise lors des bals avant le Sächsilüte. C’était une période de grande tension pour le millier supérieur, et pas seulement pour les Escher. Toute la „bonne société“ a subi cette révolution. La modernité avait pris le dessus. Les filles ont remporté la victoire. Cette terrible émancipation, Adèle ne trouvait pas de meilleur terme, ne pouvait être arrêtée. Les jeunes ont suivi leur chemin dans l’ère moderne.

Annabella était architecte et avait épousé un Pestalozzi, qui était chimiste. Il était enamouré de sa profession. Dr. Emil Pestalozzi était l’assistant principal du professeur Paul Karrer à l’université. Il y avait son propre laboratoire avec des doctorants et des assistants de laboratoire. Une salle de travail pourvue des équipements les plus modernes. Des appareils expérimentaux en verre mijotaient partout. Emil y travaillait sur son doctorat d’État. Il était l’un des représentants les plus doués de la chimie organique préparative. L’institut était sa maison. Assis à son bureau, il venait d’inscrire les dernières entrées de son journal de laboratoire. C’est maintenant l’heure de la pause-café.
“En fait“, se dit-il, “il n’y a pas de différence de principe entre la chimie et la cuisine bourgeoise. Mais il y en a un qui est graduel. Trop de sel dans la soupe, et elle est immangeable. Versez-la dans l’égout. S’il s’agit d’une substance impure, une distillation soigneuse suffit à réparer les dégâts. – Cependant, ce n’est pas si simple. Ces deux activités nécessitent des connaissances et de la pratique. Synthétiser des molécules compliquées est un exploit. De temps en temps, même une action d’éclat. Susciter l’admiration avec un plat préparé de main de maître est un art. Une œuvre d’art est créée. Une œuvre d’art est servie de la cuisine à la table. Même si certains processus chimiques sont nécessaires dans la cuisine, ce qui y est vraiment nécessaire, c’est l’intuition et l’imagination. C’est ça qui fait l’œuvre d’art !”
Les fins de semaine à la maison, Emil avait la cuisine bien en main. Son „Boeuf Stroganoff“ reçevait de grands éloges de la part de ses proches. Cuisiner dans le laboratoire était un exploit. Mettre le rôti du dimanche sur la table était une œuvre d’art pour Pestalozzi.

Pestalozzi n’a pas vécu pour le voir. Le travail en laboratoire et celui en cuisine commencèrent à converger avec le temps. Le cuisinier tout comme le laborantin préparaient tous les ingrédients nécessaires, étudiaient le processus de production. Dans la cuisine, cela correspondait à la mise en place. Dans le laboratoire, les produits chimiques de départ s’alignaient. Les consignes du procédé, comme les chimistes appellent leurs recettes, étaient prêtes. Lorsque tout a été préparé et que le processus de fabrication a été compris, la cuisson commençait aux deux endroits.
La société était en train de se moderniser. On a tourné le dos au passé conservateur. Au fil du temps, le savoir-faire en matière de préparation des recettes familiales s’est perdu de plus en plus. Le „Fülscher“ avait inauguré une nouvelle ère.
Chaque journal, chaque magazine qui se respecte, a une section culinaire. Publie régulièrement de nouvelles, parfois bizarres recettes. Betty Bossi voit la lumière du jour. Des magazines spécialisés dans la gastronomie apparaissent. Dans les librairies, on y trouve des étagères de plusieurs mètres de long chargées de livres de cuisine du monde entier. Le flot des publications monte comme un tsunami. Le savoir traditionnel des grands-mères cuisinières n’est plus que de l’histoire ancienne. De même, dans les laboratoires, l’expérience des alchimistes a fait place aux connaissances modernes.
Dans le laboratoire, comme dans la cuisine, la cuisine est faite strictement et précisément dans les règles de l’art, selon „Fülscher“. Pour la chimie, cela va très bien. Créer une nouvelle molécule relève de l’exploit.
Dans la gastronomie, pour amener l’œuvre d’art dans le menu à sa vraie grandeur, il en faut plus. Il faut „ce petit quelque chose“, ce „bon flair“. Appelons ça de l’empathie. C’était autrefois transmis de grand-mère à mère, de mère à fille. Cette chaîne de connaissances s’est dissoute. Si vous observez le travail des cuisiniers à domicile et des techniciens de laboratoire sur leur lieu de travail, vous ne remarquez guère de différence. Tous deux fixent les recettes avec un regard d’esclave.

Faire saisir pendant cinq minutes, c’est aujourd’hui exactement cinq minutes. Autrefois, l’odeur, l’aspect et un peu de dégustation vous disaient quand la sauce était parfaite. Le travail des techniciens de laboratoire et celui des chefs cuisiniers a été contraint par un corset de procédures de fabrication standardisées, auxquelles il faut se conformer.

L’art de la cuisine a dégénéré en un tour de force.

 

 

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